DOAD 7002-1, Commissions d'enquête

Identification

Date de publication : 2002-02-08

Date de modification : 2011-03-08

Application : La présente DOAD est une directive qui s'applique aux employés du ministère de la Défense nationale, ci-après nommés « employés du MDN », et une ordonnance qui s'applique aux officiers et aux militaires du rang des Forces canadiennes (FC), ci-après nommés « militaires ».

Autorité approbatrice : Chef – Service d'examen (CS Ex)

Renseignements : Centre de soutien aux enquêtes administratives (CSEA)


Ouverture

Sujets d'enquête des commissions d'enquête (CE)

Une CE peut être convoquée pour enquêter sur toute question mentionnée au paragraphe 45(1) de la Loi sur la défense nationale. Une CE doit être convoquée dans l'un ou l'autre des cas suivants :

Une CE est aussi généralement convoquée dans l'un ou l'autre des cas suivants :

Nota Les règlements concernant les enquêtes sur les accidents de vol se trouvent à la section 8 du chapitre 21 des ORFC, Enquêtes sommaires et commissions d'enquête. Toutefois, les enquêtes sur la sécurité aéronautique menées en vertu de la Loi sur l'aéronautique ne sont pas assujetties à la série 7002 des DOAD.

Mesures à prendre avant la convocation d'une CE

Avant de convoquer une CE, l'autorité convocatrice doit :

L'autorité convocatrice doit renvoyer une affaire à une autorité supérieure et s'abstenir de convoquer une CE si :

But de la CE

Une autorité convocatrice ne doit pas convoquer de CE si celle-ci a notamment pour but de recueillir des preuves portant sur une infraction possible au code de discipline militaire ou d'imputer une responsabilité criminelle.

Le but d'une CE doit ressortir clairement de son ordre de convocation et de la tenue de ses procédures.

L'ordre de convocation d'une CE ne doit pas demander qu'il y ait imputation de responsabilité criminelle d'une personne dont la conduite est sous enquête. Si la CE oblige une personne à témoigner, les éléments de preuve obtenus de celle-ci doivent être liés à un but autre que celui de l'obliger à faire des déclarations de nature à l'incriminer.

Si l'on détermine que la CE ne peut être menée à terme sans recevoir des éléments de preuve liés à la commission d'une infraction :

Ordre de convocation d'une CE

Une autorité convocatrice doit remettre à la CE un ordre de convocation écrit, conformément à l'article 21.09 des ORFC, Ordre de convocation. Cet ordre de convocation doit :

Membres d'une CE

Les membres d'une CE doivent être nommés conformément aux articles 21.08, Composition des commissions d'enquête, et 21.081, Commissions d'enquête présidées par un juge militaire, des ORFC. Plus particulièrement, ne peut être nommée une personne visée par l'une des situations mentionnées au sous-alinéa 21.08(2)d) des ORFC.

Il est recommandé que le président détienne le grade de major ou un grade supérieur.

A sa convocation, une CE doit préférablement être composée d'au moins trois membres. Une CE ne peut être composée de deux personnes que dans des circonstances exceptionnelles.

Durant une CE, les conditions suivantes s'appliquent :

Conseillers d'une CE

La nomination de conseillers à une CE est prévue à l'article 21.14 des ORFC, Cas où un conseiller de la commission d'enquête est admis. S'il est prévu que les renseignements que recevra une CE pourraient être liés à des questions techniques, l'autorité convocatrice doit envisager la sélection et la nomination d'un conseiller compétent.

Une autorité convocatrice doit nommer, avec l'accord du JAG ou d'un officier agissant en son nom, un avocat militaire pour la CE afin qu'il puisse fournir à celle-ci des conseils juridiques au besoin.

D'autres conseillers peuvent être nommés, dont :

L'autorité convocatrice doit prendre en considération tout conflit d'intérêt réel et apparent avant de nommer un conseiller.

Présence du militaire grièvement blessé ou d'un représentant

Avant l'ouverture d'une CE portant sur les blessures graves qu'un militaire a subies, ou sur le décès d'un militaire, le président doit décider, après avoir consulté l'autorité convocatrice et sous réserve des limites juridiques ou opérationnelles ou des restrictions liées à la sécurité, s'il est approprié d'inviter le militaire grièvement blessé ou un représentant du militaire décédé à certaines réunions de la CE. Le président doit informer la personne de sa décision.

Si le militaire grièvement blessé ne peut être présent aux réunions de la CE, l'autorité convocatrice peut l'autoriser à envoyer un représentant.

Si le représentant ne peut ou ne veut être présent aux réunions de la CE, le président doit le tenir informé de l'évolution de la CE.

Les frais de déplacement ou autre dépense engagés par le représentant qui assiste aux réunions de la CE ne sont pas remboursables, à moins que ce représentant ne soit appelé par la CE à témoigner.

Mesures prises par une autorité convocatrice durant une CE

L'autorité convocatrice doit veiller à ce :

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Rapport

Contenu

Une CE doit produire un rapport d'enquête rédigé de façon que son processus d'analyse puisse faire l'objet d'une évaluation critique. Chaque paragraphe doit être numéroté afin de faciliter le processus de révision. Le rapport doit comporter les éléments suivants :

Le CSEA doit fournir un modèle recommandé devant être utilisé pour rédiger le rapport. Le Formulaire de révision et de traitement des enquêtes administratives doit être joint au rapport et être rempli au fur et à mesure que le rapport suit le processus d'approbation.

Le président doit veiller à ce qu'une ébauche du rapport soit envoyée au CSEA pour que celui-ci le révise et applique les pratiques exemplaires et les leçons retenues.

Déclaration de la CE

La CE n'est pas tenu de faire une déclaration. Cependant, si le président ou un autre membre de la CE est au courant de circonstances pertinentes ne pouvant être appuyées par des éléments de preuve, une déclaration énonçant ces circonstances doit être incluse.

La déclaration doit aussi inclure l'opinion du membre dissident lorsque les membres ne parviennent pas à s'entendre sur une question à l'intérieur des limites de l'ordre de convocation (voir le paragraphe 21.15 (2) des ORFC, Procédure à suivre à la suite d'une commission d'enquête).

La déclaration peut également servir à :

Exposé des faits

L'exposé des faits doit comprendre une brève description, par ordre chronologique, des circonstances pertinentes qui ont mené à l'affaire dont est saisie la CE.

L'exposé des faits ne doit contenir aucune conclusion ou opinion.

Résumé de la preuve

Lors d'une CE complexe ou très technique, un résumé de la preuve doit normalement être inclus dans le rapport. Le président peut exiger la préparation d'un résumé de la preuve afin, selon le cas :

Conclusions

Les conclusions d'une CE doivent s'appuyer sur des éléments de preuve pertinents consignés dans le rapport. La source exacte des éléments de preuve, comme le nom, l'unité d'appartenance et le poste du témoin qui a fourni un document, doit être clairement indiquée dans la partie du rapport intitulée Conclusions.

Une CE ne peut formuler une conclusion défavorable à l'égard d'une personne que dans les cas où :

Une conclusion défavorable à l'égard d'une personne doit s'appuyer sur des éléments de preuve pertinents et crédibles.

Recommandations

Une CE doit formuler des recommandations précises lorsque l'exigent :

Une CE ne doit pas recommander :

Annexes

Un document ou une pièce inclus en annexe ne doit pas servir à remplacer la déposition d'un témoin qui pourrait être facilement interrogé.

Dans des circonstances exceptionnelles, si une CE tient compte d'un document ou d'une pièce qui n'a pas été reçu durant la déposition d'un témoin, elle doit l'inclure en annexe.

La nature et la source de chaque annexe doivent être expliquées dans la déclaration de la CE.

Les rapports de police et les rapports mentionnés au chapitre 106 des ORFC, Enquête sur les infractions d'ordre militaire, ne doivent pas être joints en annexe.

Une copie de chaque annexe doit être jointe à chaque copie du rapport. S'il est impossible d'en faire une copie convenable, l'annexe doit être jointe à l'original du rapport et une note explicative doit être jointe à chacune des copies du rapport, par exemple : « La présente page renferme un plan de situation de la BFC X ».

Déposition des témoins

Voir la DOAD 7002-4 pour obtenir les instructions concernant l'interrogatoire des témoins.

Pièces à l'appui

Durant sa déposition, un témoin peut présenter un document ou une pièce qui est pertinent pour établir un fait ou qui peut aider à expliquer d'autres éléments de preuve. Ce document ou cette pièce doit être reçu au moment de la déposition du témoin. À titre d'exemples, mentionnons des cartes, des plans de situation, des photographies, des dossiers informatisés et des modèles.

Le témoin doit confirmer l'origine, l'exactitude et la pertinence de la pièce. La transcription de la déposition du témoin doit préciser à quel moment la pièce a été déposée durant le témoignage.

Les pièces sont numérotées consécutivement et de manière continue.

Une copie de toute partie d'une loi, d'un article des ORFC, d'un règlement, d'une directive, d'une ordonnance ou d'une instruction que mentionne un témoin doit aussi être déposée comme pièce et être incluse dans le rapport.

Un rapport de police ou un rapport mentionné au chapitre 106 des ORFC ne doit pas être reçu à titre de pièce, mais plutôt être envoyé à titre de document distinct accompagnant le rapport de la CE. Si le rapport de police n'est pas disponible, le nom du détachement de police qui a enquêté sur l'incident ou l'affaire doit être indiqué dans la déclaration de la CE.

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Procédures de suivi et de traitement

Soumission du rapport

Le président doit soumettre le rapport à l'autorité convocatrice, accompagné du nombre de copies mentionné dans l'ordre de convocation et du Formulaire de révision et de traitement des enquêtes administratives obtenu durant la formation obligatoire de la CE. Ce formulaire doit accompagner le rapport tout au long du processus de révision.

Il est possible de demander un modèle du formulaire auprès du CSEA.

Premier palier de révision

À titre de premier palier de révision, l'autorité convocatrice doit :

La nature de l'affaire faisant l'objet de l'enquête détermine si l'autorité convocatrice peut approuver le rapport ou si elle doit le soumettre à une autorité supérieure pour révision et approbation.

Rencontre avec le militaire grièvement blessé ou avec le représentant

Lorsque l'autorité convocatrice qui a convoqué une CE pour enquêter sur les blessures graves ou sur le décès d'un militaire a terminé le premier palier de révision du rapport, le président doit tenir une rencontre préliminaire avec le militaire grièvement blessé ou avec le représentant pour discuter :

Le président devrait informer le militaire ou le représentant que le rapport est sujet à modification lors de sa révision par les autorités supérieures.

Délais d'exécution

L'autorité convocatrice doit soumettre le rapport à toutes les autorités supérieures applicables pour révision ou approbation dès que possible une fois le travail du premier palier de révision terminé.

Si une autorité supérieure a besoin de plus de 45 jours pour examiner le rapport avant de le soumettre à l'échelon suivant, elle doit aviser l'autorité à l'échelon suivant :

L'ensemble du processus de révision et d'approbation ne devrait pas excéder six mois.

Mesures prises par les autorités supérieures

Après avoir révisé le rapport, l'autorité supérieure doit :

L'autorité supérieure peut également prendre toute autre mesure énoncée au bloc Premier palier de révision qu'elle juge appropriée compte tenu des circonstances.

L'autorité supérieure doit soumettre le rapport à l'autorité de l'échelon suivant dans l'une ou l'autre des situations suivantes :

Autorité approbatrice finale

L'autorité approbatrice finale doit :

Plan d'action du personnel

Une autorité convocatrice ou une autorité supérieure qui a le pouvoir de mettre en œuvre une ou plusieurs des recommandations doit élaborer et mettre en œuvre un plan d'action du personnel prévoyant :

Le plan d'action du personnel doit être inclus dans le rapport et transmis pour révision à l'autorité de l'échelon suivant jusqu'à ce qu'il parvienne à l'autorité approbatrice finale.

Lettre de clôture à la personne ayant portée plainte

Une fois la CE menée à terme, l'autorité approbatrice finale doit, sur demande, remettre une lettre de clôture à la personne qui a fait la plainte ayant donné lieu à la CE.

Lettre de clôture − APD

Une personne qui a reçu un APD doit recevoir une lettre de clôture de la part de l'autorité approbatrice finale; cette lettre doit préciser ce qui suit, selon le cas :

Approbation du QGDN

Le rapport doit être envoyé au QGDN par l'entremise de la chaîne de commandement appropriée aux fins d'approbation par le chef d'état-major de la défense (CEMD), ou en son nom, dans les cas suivants :

Cas Approbation du CEMD Approbation du directeur – Gestion du soutien aux blessés au nom du CEMD

Une blessure grave d'un militaire ou une blessure qui est susceptible de causer une invalidité permanente ou un décès

Si lié aux opérations

Si non lié aux opérations

Un militaire porté disparu

X

Une tentative de suicide de la part d'un militaire

Si lié aux opérations

Si non lié aux opérations

Le personnel ou les biens d'une force étrangère

X

La perte, le détournement ou l'insuffisance de fonds publics

X

L'effondrement total ou partiel d'ouvrages ou de bâtiments

X

Des situations exigeant que des mesures administratives soient prises par le ministre de la Défense nationale, le CEMD ou toute autre autorité du QGDN

X

Une question qui intéresse plus d'un commandement

X

Toute question qui fait l'objet d'une enquête ministérielle, qui a retenu l'attention des médias à l'échelle nationale ou qui a été débattue au Parlement

X

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Demandes de renseignements

Demandes du public

Toutes les demandes de renseignements émanant des citoyens concernant une CE doivent être renvoyées au directeur - Accès à l'information et protection des renseignements personnels (DAIPRP) au QGDN.

Demandes des gouvernements provinciaux et territoriaux

Le gouvernement du Canada a conclu des arrangements et des accords avec plusieurs gouvernements des provinces et des territoires concernant l'accès, l'utilisation et la divulgation de renseignements personnels. Ces accords ont pour objet d'appliquer les lois ou de mener des enquêtes licites.

Toute demande d'un gouvernement provincial ou territorial en vue d'obtenir une copie d'un rapport doit être incluse dans le rapport et envoyée au DAIPRP le plus rapidement possible.

Demandes des militaires

Le militaire qui désire obtenir des renseignements concernant une CE doit se reporter aux documents suivants :

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Références

Références principales

Références supplémentaires

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