Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – bore
- Aperçu
- Considérations relatives à l’exposition
- Considérations relatives à la santé et la valeur basée sur la santé
- Considérations liées à l’analyse et au traitement
- Surveillance
- Considérations internationales
- Justification de la concentration maximale acceptable
- Références et acronymes
- Annexe A, Données sur la qualité des eaux au Canada
Sur cette page
Recommandation
Une concentration maximale acceptable (CMA) de 5 mg/L (5 000 μg/L) a été établie pour le bore total présent dans l'eau potable, fondée sur la réalisabilité par les technologies de traitement.
Sommaire
Le présent document technique a été préparé en collaboration avec le Comité fédéral-provincial-territorial sur l'eau potable et comprend une évaluation de tous les renseignements disponibles sur le bore.
Exposition
Le bore présent dans l'environnement provient à la fois de sources naturelles, comme l'altération des roches des sols et les embruns marins, et de l'activité humaine, comme la combustion de combustibles fossiles et le rejet d'eaux usées municipales et industrielles. On trouve également du bore dans les pesticides, les cosmétiques, les produits pharmaceutiques et produits de santé naturels ainsi que dans de nombreux produits de consommation, notamment les produits pour piscines et spas et les produits de nettoyage. Dans l'eau, le bore est surtout présent sous forme d'acide borique et de borates.
Télécharger le rapport complet
(Format PDF, 1186 ko, 61 pages)
Organisation : Santé Canada
Type : Lignes directrices
Date publiée : 2023-03
Sujets connexes
Au Canada, les aliments constituent la principale source d'exposition au bore, bien que certains produits de consommation puissent aussi contribuer notablement à l'exposition. L'exposition par l'eau potable peut représenter jusqu'à 16 % de l'exposition totale au bore par voie alimentaire. Dans la plupart des sources d'approvisionnement en eau potable, les concentrations de bore sont inférieures à 0,1 mg/L. Des concentrations plus élevées (1 à 8 mg/L) peuvent être mesurées dans certaines régions du Canada, en particulier dans les eaux souterraines contenant du bore d'origine naturelle. Toutefois, il est probable que des concentrations élevées de bore ne soient observées que dans un nombre limité de systèmes d'approvisionnement en eau potable au Canada. L'absorption du bore présent dans l'eau potable par contact cutané ou inhalation pendant le bain ou la douche devrait être négligeable.
Effets sur la santé
Le bore n'est pas un élément essentiel, mais certaines études indiquent qu'il pourrait être bénéfique pour la santé humaine. Des études réalisées chez l'humain ont établi des corrélations possibles entre le bore et des effets sur la reproduction et le développement. Ces études présentent toutefois un certain nombre de limites sur le plan de la conception et ne peuvent être utilisées aux fins de l'évaluation des risques. Dans les études menées sur des animaux, on a systématiquement observé des effets néfastes sur le système reproducteur des mâles après ingestion de fortes doses de bore, ce qui vient étayer les effets observés dans les études chez l'humain. Les effets testiculaires observés chez le chien constituaient l'effet le plus sensible et ont été utilisés pour établir la valeur basée sur la santé (VBS) de 0,1 mg/L. Pour le calcul de la VBS, on a adopté une démarche prudente afin d'assurer une protection contre les effets potentiels sur la reproduction.
Considérations relatives à l'analyse et au traitement
Le processus d'élaboration de la recommandation tient compte de la capacité à mesurer (quantifier) et à enlever (traiter) un contaminant présent dans l'eau potable. Plusieurs méthodes peuvent servir au dosage du bore total présent dans l'eau potable à des concentrations bien en deçà de la VBS; la mesure de la substance ne constitue donc pas une limite à l'établissement d'une CMA. Les mesures devraient être pour le bore total, qui comprend les formes dissoutes et particulaires dans un échantillon d'eau.
Les technologies de traitement qui permettent d'enlever le bore des approvisionnements en eau potable sont notamment l'osmose inverse (OI) et l'échange d'ions (IX). Cependant, les données des stations de traitement municipales indiquent que la plupart des systèmes ne permettent pas d'atteindre une concentration de 0,1 mg/L dans l'eau traitée. L'évaluation des données montre qu'une concentration de moins de 5 mg/L dans l'eau traitée peut être obtenue à l'aide de systèmes de traitement par OI ou IX (avec résine sélective au bore, RSB) de complexité variable qui sont conçus et exploités pour l'enlèvement du bore. Les fournisseurs de l'eau potable bénéficient donc d'une certaine latitude quant au type de procédés d'OI ou d'IX pouvant être utilisés pour atteindre la CMA, même pour les systèmes dont la source d'approvisionnement en eau contient des concentrations élevées de bore (≥ 5 mg/L). Une concentration de 5 mg/L dans l'eau traitée peut aussi être atteinte par les petits systèmes d'approvisionnement en eau potable qui utilisent des technologies moins complexes (système d'OI à passage unique conçu pour l'enlèvement du bore) pouvant être plus pratiques lorsque les ressources sont limitées.
Bien que les options de technologies de traitement pour enlever le bore de façon efficace soient limitées à l'échelle résidentielle, les unités de traitement par OI et distillation devraient être en mesure de diminuer les concentrations de bore dans l'eau traitée jusqu'à 5 mg/L ou moins.
Étant donné que la capacité des technologies de traitement est un facteur limitatif aux fins de l'établissement d'une recommandation pour le bore dans l'eau potable, Santé Canada et le CEP continueront de suivre les nouvelles recherches sur les technologies de traitement afin de réviser la valeur de la recommandation et de mettre à jour le document technique de la recommandation, au besoin.
Réseau de distribution
Lorsque les sources d'approvisionnement en eau contiennent du bore, les responsables de systèmes de distribution d'eau potable devraient déterminer si le bore doit être inclus dans leur plan de gestion des réseaux de distribution. Même si les données sur la présence de bore dans les réseaux de distribution n'ont pas été répertoriées dans la littérature, les responsables de systèmes de distribution d'eau potable qui ont des dépôts d'oxydes d'aluminium et de fer dans le réseau de distribution pourraient avoir à confirmer l'absence d'accumulation et de libération de bore (ainsi que d'autres métaux tels que le manganèse, l'arsenic et l'uranium).
Application de la recommandation
Remarque : Des conseils spécifiques concernant l'application des recommandations pour l'eau potable devraient être obtenus auprès de l'autorité appropriée en matière d'eau potable.
Tous les responsables de systèmes de distribution d'eau potable devraient mettre en place une approche axée sur la gestion des risques, par exemple, une approche « de la source au robinet » ou un plan de gestion de la sécurité sanitaire de l'eau pour assurer la salubrité de l'eau. Ces approches exigent une évaluation du réseau pour caractériser la source d'approvisionnement en eau, décrire les barrières de traitement qui préviennent ou réduisent la contamination, déterminer les conditions pouvant entraîner une contamination et mettre en œuvre des mesures de contrôle. Une surveillance opérationnelle est ensuite établie, et des protocoles opérationnels et de gestion sont instaurés (par exemple modes opératoires normalisés, mesures correctives et interventions en cas d'incident). La surveillance de la conformité est élaborée et d'autres protocoles de validation du plan de gestion de la sécurité sanitaire de l'eau sont adoptés (par exemple tenue de registres, satisfaction de la clientèle). Il faut aussi former les exploitants pour veiller à ce que ce plan soit efficace en tout temps.
Pour le calcul de la VBS, on a adopté une démarche prudente afin d'assurer une protection contre les effets potentiels sur la reproduction. La recommandation fait l'objet d'une gestion des risques afin de tenir compte des difficultés relatives au traitement pour atteindre une CMA inférieure, en particulier les ressources et les options limitées dont disposent les petits systèmes d'eau potable et les propriétaires de puits privés.
On devrait s'efforcer, dans toute la mesure du possible, de ramener les concentrations de bore dans l'eau potable à moins de 5 mg/L. Des concentrations plus faibles peuvent être obtenues à l'aide de certains systèmes de traitement de l'eau potable, selon la qualité de la source d'approvisionnement, le type de technologie de traitement utilisé et les conditions de fonctionnement de la station de traitement.
Tout dépassement de la CMA devrait faire l'objet d'une enquête suivie des mesures correctives qui s'imposent, le cas échéant. Lorsqu'il y a un dépassement dans une source d'approvisionnement en eau qui n'est pas munie d'un système de traitement, une surveillance supplémentaire devrait être mise en place afin de confirmer ce dépassement. S'il est confirmé que les concentrations de bore dans la source d'approvisionnement en eau sont supérieures à la CMA, une enquête devrait être menée afin de déterminer la meilleure façon de diminuer l'exposition au bore. On pourrait ainsi utiliser un autre approvisionnement en eau ou mettre en place un système de traitement. Lorsqu'un système de traitement est déjà installé et qu'un dépassement est observé, une enquête devrait être menée afin de vérifier l'efficacité du traitement et de déterminer si des ajustements sont nécessaires pour ramener les concentrations dans l'eau traitée sous la CMA.
Détails de la page
- Date de modification :