Document d'orientation préliminaire sur l'amélioration de la qualité de l'air intérieur dans les immeubles de bureaux : Processus de résolution
Sur cette page
- Introduction
- Mise sur pied d'une équipe de résolution des problèmes de QAI
- Préparation
- Visite
- Évaluation
- Rétroaction des occupants et sondages menés auprès de ceux-ci
- Enquête et inspection approfondies
- Prise de mesures
- Examen et réévaluation
Introduction
Le processus de résolution des problèmes de QAI consiste souvent à intervenir à la suite de plaintes concernant la qualité de l'air. Les occupants peuvent faire part de leurs préoccupations au superviseur ou au gestionnaire, au comité de santé et de sécurité au travail ou au représentant en matière de santé et sécurité, au syndicat ou à l'employeur. Selon les bonnes pratiques, l'employeur avoir en place un processus officiel de signalement des problèmes liés à la QAI (voir Employeurs). Il est important que chaque partie du milieu de travail comprenne ses rôles et responsabilités en ce qui concerne la résolution des problèmes de QAI. Lorsqu'une plainte est déposée, les milieux de travail doivent enquêter pour déterminer si un problème existe.
Bien que le programme de gestion de la QAI de chaque milieu de travail puisse différer, à la suite du signalement d'un problème de QAI par l'entremise du processus officiel, un processus général de résolution du problème (figure 1) peut comprendre les étapes suivantes :
- Mise sur pied d'une équipe de résolution du problème de QAI
- Préparation
- Visite
- Évaluation
- Rétroaction des occupants et sondages auprès de ceux-ci
- Enquête et inspection approfondies
- Prise de mesures
- Examen
Mise sur pied d'une équipe de résolution des problèmes de QAI
De nombreuses personnes peuvent participer à la résolution d'un problème de QAI, notamment le responsable de l'immeuble, l'employeur, le personnel d'entretien des installations ou du bâtiment, les occupants, les syndicats et les professionnels externes. Le choix de la personne qui mènera l'enquête dépendra de l'organisation du milieu de travail.
Dans la plupart des situations, plus d'une personne participera à la résolution d'un problème de QAI. Une « équipe de résolution » peut comprendre une personne désignée comme responsable et un représentant du comité de santé et de sécurité au travail ou du syndicat, selon le cas. L'expertise d'autres personnes, comme celle d'un professionnel en santé et sécurité ou du personnel d'entretien du bâtiment, peut être importante pour aider à déterminer la cause principale du problème de QAI. Ces personnes peuvent faire partie de l'équipe ou être invitées à apporter leur expertise selon les besoins. Les petits milieux de travail peuvent ne pas être en mesure de constituer une équipe formelle. Cependant, toute personne dirigeant le processus de résolution pourra suivre des étapes similaires à celles décrites dans le présent document.
Le rôle de l'équipe de résolution est de déterminer la ou les causes principales du problème de qualité de l'air. Comme ces causes peuvent varier, il sera souvent nécessaire de demander l'aide de divers autres groupes ou personnes au cours du processus. L'employeur peut également envisager d'offrir de la formation sur l'air intérieur aux membres de l'équipe de résolution afin qu'ils puissent remplir leur rôle.
L'équipe, en consultation avec le comité de santé et de sécurité au travail et l'employeur, peut participer à l'élaboration du programme de gestion de la QAI et notamment :
- établir des procédures pour résoudre les problèmes
- décrire les méthodes de communication à utiliser avant et après la survenue d'une situation
- indiquer la façon dont les occupants peuvent déposer leurs plaintes
- expliquer les étapes d'une enquête portant sur un problème donné
- déterminer comment les problèmes seront résolus
Il est important de communiquer de façon suivie avec les occupants pour leur faire connaître le but et la portée de toute enquête. Si l'enquête s'avère longue, publier des mises à jour sur les progrès réalisés. Encourager les occupants à participer au processus.
Les conclusions de l'équipe doivent être communiquées à l'employeur et au comité de santé et de sécurité au travail, s'il y en a un. Le comité de santé et de sécurité au travail peut aider l'équipe et l'employeur à définir et à classer par ordre de priorité les mesures recommandées. Envisager de mettre les résultats finaux à la disposition de tous les occupants et encourager la rétroaction.
Si l'équipe de résolution estime qu'elle n'a pas l'expérience ou les connaissances nécessaires pour traiter adéquatement les problèmes découverts au cours de la visite et de l'évaluation ou si elle estime ne pas être en mesure d'évaluer correctement la situation, il est recommandé qu'elle demande l'aide d'un consultant ou d'un professionnel qualifié (voir Embauche d'un professionnel).
Préparation
La communication, la coopération et l'action précoce peuvent conduire à d'excellents résultats. Un manque de communication ouverte peut générer de la frustration et de la méfiance et ainsi venir compliquer et retarder la résolution d'un problème de QAI. Il est recommandé que le responsable de l'immeuble ou l'employeur intervienne rapidement et prendre au sérieux tous les problèmes liés à l'environnement intérieur.
Pour se préparer à faire face aux problèmes de QAI, il est recommandé que le responsable de l'immeuble ou l'employeur puisse :
- identifier les personnes clés et former une équipe de résolution (voir Mise sur pied d'une équipe de résolution des problèmes de QAI)
- communiquer aux occupants la personne responsable de recevoir les préoccupations relatives à la QAI (par exemple, superviseur, chef de l'équipe de résolution, employeur)
- encourager les occupants à signaler les problèmes par l'entremise du processus de signalement officiel du bâtiment
- établir un système permettant de consigner le moment et l'endroit où les effets sont survenus ou le moment et l'endroit visés par les préoccupations. Ce système peut inclure un registre de la QAI ou des sondages auprès des occupants. Les occupants sont encouragés à consigner les problèmes de QAI au fur et à mesure qu'ils se produisent afin de minimiser le risque de biais de rappel
- mettre au point des systèmes pour informer les occupants de la portée et du but de toute enquête. L'équipe peut afficher, distribuer ou soumettre les renseignements en utilisant des canaux de communication (par exemple, courriels, tableaux d'affichage) ou par l'intermédiaire du comité de la santé et de la sécurité au travail
- déterminer si l'équipe a besoin d'une permission ou d'un accès pour inspecter le système de ventilation et s'il faut faire appel à un professionnel pour mener à bien cette tâche
- déterminer la façon dont les résultats de l'enquête, les mesures correctives et le plan de mise en œuvre proposé seront mis à la disposition des occupants pour leur examen et leurs commentaires
Visite
Le responsable de l'immeuble doit être présent (s'il ne fait pas partie de l'équipe de résolution) pendant la visite du superviseur et de l'équipe de résolution pour tenter de cerner les causes immédiates du problème. Il est recommandé de parler aux occupants pour déterminer si des détails ont été omis. Souvent, d'autres travailleurs du même secteur peuvent constater des problèmes similaires, mais ne les ont peut-être pas signalés ou peuvent détenir des renseignements utiles, notamment en ce qui concerne les incidents ou les problèmes antérieurs survenus dans le même secteur (par exemple, les inondations ou les odeurs).
En général, la visite a pour but de repérer et éventuellement de résoudre les problèmes simples. Il peut s'agir notamment de :
- régler la température du bâtiment
- fermer ou ouvrir des fenêtres ou des portes
- vérifier que les conduits de ventilation ou les prises d'air ne sont pas fermés ou obstrués
- s'assurer que les occupants respectent les politiques et procédures propres au milieu de travail en ce qui concerne, par exemple, l'utilisation de parfums au travail ou de produits de nettoyage
- résoudre les problèmes d'odeurs découlant d'activités telles que la cuisson
- tenir compte des problèmes qui peuvent exacerber la transmission de maladies lorsqu'une maladie à déclaration obligatoire circule au sein de la communauté. Voici quelques exemples :
- S'assurer que des procédures de nettoyage et de désinfection appropriées sont en place
- Déterminer les zones à haut risque, comme les lieux fermés ou les endroits où se rassemblent un grand nombre de personnes
- Réduire l'utilisation d'espaces fermés ou mal ventilés
Si l'équipe cerne une cause précise et propose une solution, l'enquête peut s'arrêter jusqu'à ce que les changements soient mis en œuvre et les résultats évalués.
S'il n'y a pas de solution claire ou si l'équipe de résolution cerne d'autres problèmes, il sera nécessaire de procéder à une évaluation.
Évaluation
L'évaluation permet de recueillir plus de détails et de faits et d'examiner plus attentivement les problèmes potentiels qu'au moment de la visite. Au cours de l'évaluation, l'équipe de résolution tente de définir plus précisément les problèmes et devrait considérer :
- rencontrer les occupants de la zone touchée et recueillir des renseignements sur les problèmes
- inspecter physiquement le bâtiment pour prendre connaissance de l'aménagement, des activités qui ont lieu dans chaque zone ainsi que des caractéristiques du système de ventilation. Utiliser une copie du plan d'étage pour consigner directement toute observation
- examiner les problèmes et rechercher des constantes dans le type de conditions signalées, y compris la durée et la fréquence des effets sur la santé, et les endroits où l'on signale ces problèmes
- être conscient des facteurs qui influencent la perception de la QAI (voir Confort de l'occupant et perception de la QAI)
- vérifier le système de ventilation. L'aide du responsable de l'immeuble ou d'un professionnel qualifié est généralement nécessaire, en particulier si l'équipe de résolution ne dispose pas de renseignements ou des connaissances pertinentes sur le système de ventilation et son fonctionnement
- examiner tous les documents disponibles sur l'historique du bâtiment, y compris les modifications - en particulier les plus récentes - et les incidents antérieurs
- Comme dans le cadre d'une visite, l'équipe inspectera probablement plus en détail les éléments suivants au cours de l'évaluation :
- Vérifier la température et le taux d'humidité pour voir si la zone est maintenue dans la fourchette de confort recommandée pour une saison donnée.
- Observer s'il y a présence d'odeurs dans l'air, s'il semble vicié, s'il y a des courants d'air, etc.
- Observer s'il y a de l'humidité sur les murs ou les tapis ou des traces de moisissures causées par la condensation, par des niveaux élevés d'humidité ou par des fuites d'eau.
- Vérifier la présence de poussière, de saleté, de signes indiquant la présence de vermine, etc.
- Vérifier les sources évidentes de contaminants internes ou externes.
- Observer les modalités de circulation de l'air. Rechercher les emplacements où le mélange est insuffisant, les croisements (à savoir la proximité des installations d'alimentation et de reprise) et les obstructions des conduites d'alimentation et d'évacuation.
- Vérifier si le système de ventilation a fait l'objet d'un entretien régulier (par exemple, rechercher les saletés ou les moisissures, vérifier les registres et l'état des filtres à air).
- Comparer l'occupation originale de la zone et des pièces voisines avec leur type d'occupation actuelle.
- La densité des occupants a-t-elle augmenté?
- Les zones de travail ont-elles été réorganisées ou transformées en vue de nouveaux usages?
- A-t-on ajouté du nouvel équipement comme des ordinateurs, des imprimantes, des photocopieurs ou des humidificateurs?
- Déterminer les zones où des travaux de rénovation, de réparation ou de réaménagement sont en cours ou viennent d'être effectués, et vérifier le recours à des mesures de nettoyage et de ventilation appropriées ou accrues, le cas échéant.
Souvent, voire la plupart du temps, les évaluations de la QAI peuvent être réalisées sans échantillonnage de l'air; l'échantillonnage n'est donc pas recommandé comme première étape. L'échantillonnage de l'air fait intervenir un équipement spécialisé pour déterminer la concentration d'un contaminant ou d'un type de particule dans l'air. L'échantillonnage de l'air pouvant s'avérer coûteux, il faut en déterminer les avantages potentiels dans le cadre d'une évaluation ou d'une enquête portant sur la QAI. Dans certains cas, l'échantillonnage de l'air peut être nécessaire pour des raisons de conformité réglementaire ou pour aider à mieux définir le problème. La section Échantillonnage ou surveillance des polluants dans l'air intérieur contient des renseignements supplémentaires sur l'échantillonnage de l'air.
L'équipe de résolution peut utiliser une liste de vérification ou un formulaire pour s'assurer que son inspection menée dans le cadre de l'évaluation est exhaustive et cohérente. L'exemple d'évaluation ci-dessous comporte des questions qui pourraient être posées au cours de l'inspection d'un élément donné (exemple 1). Un exemple de formulaire d'évaluation vierge se trouve à l' annexe D. Il est important d'indiquer la date et l'endroit où a lieu l'évaluation et de conserver celle-ci avec les autres registres sur la QAI. En consignant l'élément et la zone inspectés, ainsi que les observations sur ce qui a été inspecté, l'équipe de résolution peut savoir si l'élément inspecté est « conforme » ou « non conforme » ou si des renseignements supplémentaires ou un suivi sont nécessaires. Lorsque les éléments sont jugés non conformes ou que des renseignements supplémentaires sont nécessaires, l'équipe de résolution peut concentrer ses efforts sur ces sources potentielles pour l'aider à définir le problème.
En outre, il sera utile de conserver des traces de ces évaluations en cas de problèmes répétés dans la même zone ou de problèmes similaires dans d'autres secteurs du bâtiment. Les registres peuvent être examinés pendant la phase de collecte de renseignements du prochain processus de résolution. Ces registres peuvent être conservés par le propriétaire, l'employeur, l'équipe d'entretien ou le comité de santé et sécurité.
Le but est de mener des évaluations de la QAI selon une approche structurée, grâce à laquelle tous les éléments qui contribuent couramment à une mauvaise qualité de l'air sont examinés.
Exemple : Formulaire d'évaluation de la QAI | ||
---|---|---|
Noms des enquêteurs : | ||
Date : | ||
Lieu : | ||
Évaluation | ||
Conforme ⬜ Non conforme ⬜ |
Élément inspecté : | (Zone ou condition à inspecter) |
Observations : | Observations de l'équipe de résolution pendant l'inspection | |
Conforme ⬜ Non conforme ⬜ |
Élément inspecté : | Exemple : Prises d'air extérieur |
Observations : | Questions à prendre en compte dans les observations : La zone est-elle dégagée? Les prises d'air sont-elles en bon état de fonctionnement ou présentent-elles des signes de détérioration? Existe-t-il des sources de contamination ou des véhicules marchant au ralenti à proximité? Y a-t-il des signes d'entrée ou de nidification d'animaux? |
|
Conforme ⬜ Non conforme ⬜ |
Élément inspecté : | Filtres à air |
Observations : | S'agit-il du bon filtre pour l'unité de CVC? Est-il installé correctement? Est-il sale? Y a-t-il eu des changements (valeur MERV, etc.) dans le type de filtre utilisé? | |
Conforme ⬜ Non conforme ⬜ |
Élément inspecté : | Conduites |
Observations : | Les conduites sont-elles dégagées (non obstruées)? Le registre présente-t-il une accumulation de poussière? | |
Conforme ⬜ Non conforme ⬜ |
Élément inspecté : | Présence d'odeurs dans les zones de travail |
Observations : | Y a-t-il des parfums prononcés ou des odeurs fortes? Y a-t-il de nouveaux matériaux de construction, produits ou équipements? Y a-t-il des drains de sol qui pourraient avoir besoin d'être remplis? Y a-t-il des odeurs d'égout qui pourraient indiquer un tuyau d'égout fissuré? | |
Conforme ⬜ Non conforme ⬜ |
Élément inspecté : | Espaces communs |
Observations : | L'espace de travail a-t-il été réorganisé? Des imprimantes, des cuisines ou des toilettes se trouvent-elles à proximité de la zone? | |
Conforme ⬜ Non conforme ⬜ |
Élément inspecté : |
Conditions thermiques dans l'espace de travail Noter la température et le niveau d'humidité relative, si disponibles. |
Observations : |
L'air est-il étouffant? Fait-il froid? Les travailleurs portent-ils des vêtements supplémentaires ou utilisent-ils des couvertures? Fait-il chaud? Les occupants utilisent-ils des ventilateurs personnels? |
|
Remarques : |
Rétroaction des occupants et sondages menés auprès de ceux-ci
Pendant une évaluation, il est important de parler aux occupants, en particulier aux personnes qui ont signalé un problème, si possible. Il peut être utile de recueillir des renseignements sur les symptômes ou l'inconfort, le moment de leur apparition et de leur disparition, les habitudes (comme les espaces occupés) et les particularités concernant les types de symptômes ressentis, afin de mieux définir le problème.
Il est important de garder à l'esprit les points suivants lorsque l'on s'entretient avec les occupants :
- Les effets sur la santé associés à une mauvaise QAI peuvent être similaires à ceux d'autres problèmes de santé. Seul un professionnel de la santé est qualifié pour déterminer si les symptômes d'une personne sont causés par une exposition à des polluants contenus dans l'air intérieur.
- La communication des renseignements sur les symptômes ou les problèmes de santé diagnostiqués est laissée à la discrétion de l'employé, et ces renseignements doivent rester confidentiels.
- La sensibilité aux problèmes de QAI varie d'une personne à l'autre. Même si une seule personne ou quelques personnes seulement signalent des symptômes, il ne faut pas ignorer le fait qu'un problème puisse exister. Si la qualité de l'air se dégrade, davantage de personnes peuvent être touchées.
On envisagera également de recueillir des renseignements auprès d'occupants qui n'ont pas signalé de problèmes, mais qui travaillent dans la même zone. Il se peut que certains occupants n'aient pas signalé leurs problèmes ou qu'ils n'aient pas fait le lien entre leurs problèmes de santé et les problèmes de QAI. Comme mentionné précédemment, on encouragera les occupants à signaler les symptômes ou les plaintes en matière de santé au fur et à mesure qu'ils surviennent, et tout au long de la période d'enquête, afin de garantir une collecte précise de renseignements.
L'annexe E contient un formulaire de signalement vierge.
Après que l'équipe de résolution a collecté les formulaires de signalement remplis, elle doit considérer résumer ces résultats et les combiner avec les autres détails recueillis. Ce résumé donne un aperçu de l'évaluation et fait ressortir les tendances et les causes potentielles des problèmes signalés par les occupants, ainsi que les solutions possibles. Le formulaire de résumé des notes d'évaluation suivant (exemple 2) propose une méthode pour résumer les résultats et favoriser la transparence tout au long du processus.
Le formulaire suivant est déjà rempli et fourni à titre d'exemple seulement. Pour obtenir un formulaire vierge, accéder à l'annexe F. Prendre note que tous les formulaires doivent être adaptés au milieu de travail.
Exemple : Équipe de résolution - Résumé des notes d'évaluation | |
---|---|
Emplacement sur le plan d'étage : | Pièce 127 |
Effets sur la santé signalés : | Toux, maux de gorge, frissons |
Fréquence et durée des effets sur la santé : | S'aggravent tout au long de la semaine |
Cause(s) potentielle(s) : | Personne assise directement sous la bouche d'aération |
Mesure possible : | Installer des diffuseurs pour rediriger l'air loin du poste de travail |
Emplacement sur le plan d'étage : | Pièce 230 |
Effets sur la santé signalés : | Démangeaisons, larmoiement, maux de tête |
Fréquence et durée des effets sur la santé : | Après le dîner, plus tard dans la journée |
Cause(s) possible(s) : | Mauvais éclairage, reflets de l'écran d'ordinateur |
Mesure possible : | Changer l'orientation de l'écran d'ordinateur pour éviter les reflets. Modifier le réglage des stores. |
Enquête et inspection approfondies
Si aucune mesure corrective ni solution claire ne ressortent de la visite et de l'évaluation, une enquête plus approfondie peut s'avérer nécessaire.
Au cours d'une telle enquête, l'équipe peut collaborer avec d'autres personnes à la réalisation d'un examen plus exhaustif. Elle peut faire appel, entre autres, au personnel en santé et sécurité ou au personnel d'entretien du bâtiment, qui peuvent avoir une meilleure compréhension de la zone.
Si aucune autre cause ni solution possibles ne ressortent de cette seconde enquête, l'équipe doit envisager de consulter ou d'embaucher un tiers externe, tel qu'un professionnel qualifié dans les systèmes de ventilation, l'ingénierie du bâtiment ou la QAI (voir Embauche d'un professionnel).
Prise de mesures
En fonction des renseignements recueillis, les recommandations peuvent aller de solutions simples, comme le réglage de la température, le changement des filtres à air ou l'installation d'un déshumidificateur, à des solutions plus complexes, comme la réparation de fuites, l'élimination de moisissures ou le rééquilibrage du système de CVC. Souvent, une combinaison de mesures est nécessaire pour résoudre le problème. Selon la situation, une combinaison de plusieurs mesures ou contrôles peut être appropriée. Lorsque plusieurs problèmes sont cernés, il peut être difficile d'établir l'importance relative de chacun d'eux vis-à-vis de la situation ayant motivé l'enquête.
Suivre la hiérarchie des mesures de contrôle est utile lorsqu'ils envisagent des solutions potentielles (figure 2). Dans les cas d'exposition chimique ou biologique dans le milieu de travail, la hiérarchie des mesures de contrôle correspond à l'efficacité des méthodes utilisées pour éliminer les dangers et maîtriser les risques. Les mesures de contrôle les plus efficaces sont celles qui éliminent le danger ou qui impliquent une substitution, par exemple le remplacement d'un produit de nettoyage dangereux par un produit moins dangereux. S'il est impossible de mettre en œuvre ces mesures de contrôle ou s'il subsiste un risque, il faut alors envisager des mesures d'ingénierie, comme l'entreposage ou le mélange de produits chimiques dans une pièce dotée d'une ventilation aspirante. Des mesures administratives peuvent également être mises en œuvre en complément d'autres mesures de contrôle, comme l'utilisation de ces produits après le départ des occupants pour la journée. La dernière mesure à envisager lorsque les autres mesures de contrôle ne permettent pas de réduire le risque est l'équipement de protection individuelle (EPI) (NIOSH, 2015; CCHST, 2018).
En ce qui concerne les problèmes de QAI dans les immeubles de bureaux, on privilégiera d'abord l'élimination du problème de QAI (danger) à la source. Si cela n'est pas possible, il faut alors chercher à réduire au minimum l'ampleur du problème de QAI, par exemple en remplaçant les produits que l'on croit être la principale source du problème. Cependant, les problèmes de QAI découlent souvent de problèmes liés au système de ventilation. En matière de QAI, il est important d'envisager des mesures d'ingénierie, notamment des modifications au système de ventilation. Il est également important d'envisager des mesures administratives, comme l'entretien préventif et la formation. En général, l'EPI n'est pas utilisé comme solution aux problèmes de QAI, bien qu'il constitue une forme de protection.
Des exemples de mesures liées à la QAI et à la hiérarchie des mesures de contrôle sont présentés ci-dessous.
Mise en œuvre des mesures correctives
On doit envisager de mettre en œuvre des mesures de contrôle par ordre d'efficacité, selon la hiérarchie des mesures de contrôle, en utilisant autant de mesures de contrôle que nécessaire pour protéger les occupants du bâtiment.
Tout au long du processus de résolution, la communication entre le responsable de l'immeuble ou l'employeur et les personnes concernées est très importante. Dans certaines situations, la mise en œuvre d'une mesure corrective peut prendre du temps. Dans d'autres situations, les mesures correctives ne seront pas déterminées initialement, parce que la source du problème demeure inconnue ou qu'il n'existe pas de mesure corrective raisonnable. Il faut continuer à travailler avec les occupants pour déterminer d'autres options (par exemple, déplacer le travail, réduire le temps d'exposition).
Élimination et substitution
L'élimination de la source de contamination est la solution la plus efficace aux problèmes de QAI. Différentes interventions peuvent être envisagées, selon le cas :
- Éliminer ou contrôler les sources d'odeurs dans le milieu de travail (par exemple, les ordures, les produits de nettoyage à forte odeur, les parfums et les désodorisants).
- Éliminer les sources de contaminants (par exemple, les appareils produisant de l'ozone, les appareils de chauffage au gaz, etc.).
- Corriger les problèmes de taux d'humidité élevé ou d'infiltration d'eau dans le bâtiment pouvant entraîner la formation de moisissures.
- Réduire ou éliminer les aérosols.
- Mettre en place des politiques visant l'élimination des sources potentielles de maladies infectieuses respiratoires (par exemple, encourager les employés à rester à la maison lorsqu'ils sont malades et favoriser le travail à distance des employés symptomatiques).
Des produits moins dangereux, comme des produits à faible émission, peu odorants ou non parfumés, peuvent être substitués aux produits utilisés. Au moment de remplacer des produits, on veillera à ne pas remplacer un danger par un autre et à ne pas créer de nouveau danger. Avant d'opter pour un nouveau produit, il faut examiner toutes les répercussions et les dangers potentiels du produit de remplacement. Consulter la section 2 (Identification des dangers) de la FDS des produits de remplacement, s'il s'agit de produits dangereux, pour connaître les dangers qui y sont associés.
Mesures d'ingénierie
Les mesures d'ingénierie contribuent à amoindrir le danger lorsqu'elles sont intégrées dès la conception d'un bâtiment, d'un équipement ou d'un processus. Les mesures d'ingénierie sont fiables lorsqu'elles sont conçues, mises en place et maintenues correctement.
En ce qui concerne la qualité de l'air, la ventilation en est le principal exemple (voir Ventilation). Dans certaines situations, une unité de filtration HEPA distincte ou portable peut être utile pour éliminer des contaminants.
Le confinement est un autre type de mesures d'ingénierie. On peut en citer différents exemples :
- Éloigner les tâches ou les processus des zones où travaillent les occupants. Veiller à ce que toute utilisation d'équipement ou tout processus émettant des contaminants se fasse dans un environnement maintenu à une pression négative pour évacuer les odeurs ou les contaminants de la zone au moyen d'une ventilation aspirante qui achemine les contaminants directement à l'extérieur.
- Placer les nouveaux matériaux et meubles à l'écart des zones de travail, afin de les aérer et de permettre aux émanations de s'estomper avant leur introduction dans le milieu de travail.
- Mettre en place des barrières ou un confinement pendant les activités produisant de la poussière pour limiter ou empêcher celle-ci de pénétrer dans le lieu de travail et le système de ventilation.
- Envisager des mesures pour réduire le risque de transmission de maladies infectieuses (par exemple, ventilation, filtration).
Mesures administratives
Les mesures administratives comprennent la mise en œuvre de procédures et la sensibilisation à la QAI grâce à l'éducation et à la formation. Bien que les mesures administratives ne réduisent pas nécessairement le danger, elles peuvent limiter l'exposition. Les mesures administratives sont souvent mises en œuvre en plus d'autres méthodes de contrôle.
On devrait envisager les mesures administratives suivantes pour la QAI :
- Mettre en œuvre un programme de gestion de la QAI (voir Employeurs).
- Établir des programmes d'entretien préventif pour tous les équipements de ventilation mécanique.
- Établir des programmes d'entretien préventif pour le bâtiment et traiter de manière proactive les problèmes qui peuvent contribuer à une mauvaise QAI.
- Planifier les activités d'entretien et autres opérations susceptibles d'influer sur la qualité de l'air intérieur (par exemple, les rénovations, les activités de nettoyage à grande échelle ou importantes) à des moments où les travailleurs présents sont peu nombreux. Prévoir suffisamment de temps pour ventiler le milieu de travail avant le retour des occupants.
- Inspecter régulièrement le milieu de travail avec les représentants ou les membres du comité de santé et de sécurité au travail pour déterminer les problèmes potentiels de qualité de l'air intérieur.
- Établir et maintenir de bonnes pratiques d'entretien ménager.
- Offrir des activités d'apprentissage et de la formation sur les produits dangereux en milieu de travail (par exemple, le Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail [SIMDUT]).
- Inclure la prise en compte de la QAI dans les procédures d'approvisionnement.
- Créer et adopter une politique pour un milieu de travail sans parfum (CCHST, 2019b).
- Envisager d'encourager les employés à évaluer leurs symptômes et à rester à la maison lorsqu'ils sont malades, ou songer à promouvoir le travail à distance, en particulier lorsque des maladies infectieuses circulent au sein de la communauté.
Équipement de protection individuelle (EPI)
Dans certaines situations, le port d'un masque (par exemple, un respirateur N95) s'impose ou est recommandé, notamment au moment d'examiner ou de nettoyer un espace très poussiéreux ou couvert de moisissures, ou lorsque l'on soupçonne la présence d'excréments d'animaux ou d'oiseaux (Santé Canada, 2014a). Il convient de souligner que si un travailleur doit porter un respirateur, il doit recevoir une formation spécifique et effectuer régulièrement un essai d'ajustement avant de l'utiliser. Toujours vérifier les exigences législatives de l'autorité locale pour connaître les exigences du programme de protection respiratoire dans le cadre d'un programme d'EPI (CCHST, 2017).
Examen et réévaluation
Une fois que toutes les mesures correctives ont été mises en œuvre, l'équipe de résolution peut déterminer si les mesures de contrôle ont résolu le problème de QAI. Cette décision sera prise au cas par cas. Toutefois, il devrait y avoir un accord mutuel sur le fait que l'on est parvenu à une résolution acceptable. L'examen du problème de QAI peut être qualitatif ou quantitatif. Les données qualitatives sont descriptives, tandis que les données quantitatives sont mesurables. Un problème de QAI est résolu lorsque :
- sur le plan qualitatif, les occupants ne signalent plus d'effets ou de problèmes de santé. L'absence de signalement ou la diminution du nombre de signalements peut indiquer que le problème a été résolu de manière adéquate.
- sur le plan quantitatif, les propriétés de l'air avant et après les mesures correctives indiquent que des changements ont été effectués (par exemple, la température, le taux d'humidité, la circulation de l'air).
Les méthodes permettant de s'assurer que les mesures de contrôle sont efficaces comprennent l'inspection physique, les observations, le suivi des effets sur la santé et des problèmes, les rapports d'enquête et la rétroaction des travailleurs. La réévaluation doit permettre d'obtenir les réponses aux questions suivantes :
- Les contrôles ont-ils permis de résoudre le problème à l'origine de l'enquête initiale?
- Le danger est-il éliminé ou le risque est-il maîtrisé?
- Les mesures de contrôle ont-elles été mises en œuvre de manière à ce qu'aucun nouveau danger ne soit créé?
- Les nouveaux dangers sont-ils bien maîtrisés?
- Des processus de surveillance ont-ils été mis en place et sont-ils adéquats?
- Les travailleurs ont-ils été informés des dangers et des mesures de contrôle?
- La communication a-t-elle été suffisante tout au long du processus?
- A-t-on offert des activités d'apprentissage et de la formation relativement aux dangers actuels et aux mesures de contrôle requises?
Si la réponse à chacune des questions ci-dessus est oui et si aucun autre problème de QAI n'a été signalé, il est probable que les mesures de contrôle sont efficaces. On envisagera d'effectuer une surveillance et à rechercher la rétroaction des travailleurs pour s'assurer que la qualité de l'air reste adéquate. Si l'une des réponses aux questions ci-dessus est non, il faut déterminer si la prise d'autres mesures s'impose.
Il convient de garder à l'esprit que les conditions peuvent changer au fil du temps et sans signes avant-coureurs. Certains problèmes, tels que ceux liés aux odeurs, peuvent être causés par des variations saisonnières des infiltrations d'air, attribuables aux écarts entre les températures à l'intérieur et à l'extérieur. Il est important d'inclure des discussions sur les problèmes de QAI dans le cadre des inspections en milieu de travail, lorsque l'on cherche à obtenir une rétroaction des travailleurs et lorsque l'on effectue l'entretien des bâtiments ou des systèmes de ventilation.
Détails de la page
- Date de modification :