Recommandations au sujet de la qualité des eaux utilisées à des fins récréatives au Canada - Indicateurs de contamination fécale : Application des recommandations

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Recommandations pour les activités récréatives de contact primaire

Des recommandations au sujet des bactéries indicatrices de contamination fécale que sont Escherichia coli (E. coli) et les entérocoques ont été élaborées en ce qui a trait aux zones récréatives utilisées pour les activités de contact primaire (voir le tableau 1 et le tableau 2). Ces valeurs tiennent compte à la fois des risques pour la santé et des avantages de l'utilisation des eaux à des fins récréatives sur le plan de l'activité physique et de la détente; elles représentent ainsi un niveau de risque jugé acceptable pour les activités récréatives (voir Justification des recommandations).

Les bactéries indicatrices de contamination fécale servent à déceler un risque accru pour la santé humaine et constituent l'un des éléments d'une approche de gestion préventive des risques. Les méthodes fondées sur la culture (E. coli et entérocoques) et celles axées sur la réaction en chaîne de la polymérase (PCR) (entérocoques) peuvent être utilisées pour l'analyse. Le choix de la méthode d'analyse dépendra des caractéristiques de l'eau, de la capacité du laboratoire et de la nécessité d'obtenir les résultats le jour même. On trouvera de plus amples renseignements sur les méthodes, y compris leurs avantages et leurs limites, dans le document technique sur l'échantillonnage et l'analyse microbiologiques (Santé Canada, en cours de publication-a). On trouvera de plus amples renseignements sur l'élaboration d'un plan d'échantillonnage à l'aide de bactéries indicatrices de contamination fécale dans le document technique Comprendre et gérer les risques dans les eaux récréatives (Santé Canada, 2023).

Tableau 1. Valeurs recommandéesNote de bas de page 1 Note de bas de page 2 pour les méthodes fondées sur les cultures
Indicateur Beach Action Value (BAV; valeur d'action pour la plage)Note de bas de page 4

E. coli

≤ 235 ufcNote de bas de page 5/100 mL

Entérocoques

  • eaux douces et marines
≤ 70 ufcNote de bas de page 5/100 mL
Note de bas de page 1

Les autorités responsables peuvent établir d'autres critères pour les zones récréatives très peu touchées par des agents pathogènes fécaux d'origine humaine

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Note de bas de page 2

Valeurs de l'Environmental Protection Agency des États-Unis (U.S. EPA) des États-Unis (2012) pour 36 maladies/1 000 adeptes d'activités récréatives de contact primaire

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Note de bas de page 3

E. coli peut être une mesure adoptée pour les eaux marines s'il est prouvé que cela permet de démontrer adéquatement la présence de contamination fécale

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Note de bas de page 4

Les concentrations BAV s'appliquent à chaque résultat d'échantillon (échantillon seul ou composite) et non pas aux moyennes

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Note de bas de page 5

Les méthodes reposant sur des estimations du nombre le plus probable (NPP) sont considérées comme équivalentes aux valeurs des ufc indiquées

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ufc
unités formant colonies
Tableau 2. Valeurs recommandéesNote de bas de page 1 Note de bas de page 2 pour les méthodes fondées sur la PCR
Indicateur Beach Action Value (BAV)Note de bas de page 3

Entérocoques

  • eaux douces et marines
< 1 000 ece/100 mL
Note de bas de page 1

Les autorités responsables peuvent établir d'autres critères pour les zones récréatives très peu touchées par des agents pathogènes fécaux d'origine humaine

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Note de bas de page 2

Valeurs de l'U.S. EPA (2012) pour 36 maladies/1 000 adeptes d'activités récréatives de contact primaire

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Note de bas de page 3

Les concentrations BAV s'appliquent à chaque résultat d'échantillon (échantillon seul ou composite) et non pas aux moyennes

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ece
équivalent cellulaire de l'étalon

Le lien épidémiologique entre les concentrations d'E. coli ou d'entérocoques et le risque accru d'effets néfastes sur la santé humaine est fondé sur une évaluation de lieux touchés à divers degrés par les eaux usées domestiques. Les zones récréatives qui ne sont pas touchées par les sources de matières fécales d'humains ou de ruminants, comme celles où se trouvent uniquement des animaux sauvages et des oiseaux, contiendraient moins d'agents pathogènes pour l'humain. À ces endroits, des concentrations supérieures de bactéries indicatrices peuvent être observées avant que le risque de maladies gastro-intestinales n'excède le seuil acceptable. Les méthodes fondées sur le dépistage des sources de pollution microbienne, en plus des ESSM, peuvent servir à déterminer la ou les sources probables de contamination fécale en vue d'aider à caractériser les risques connexes pour la santé humaine (voir l'encadré 1 et Santé Canada, en cours de publication-b). Lorsque les eaux utilisées à des fins récréatives présentent un très faible risque de contamination fécale causée par les humains ou les ruminants, l'établissement de critères propres au lieu peut s'avérer judicieux.

Application des recommandations

La surveillance d'E. coli ou des entérocoques peut servir de référence pour la prise des décisions en santé publique et fournir des renseignements utiles sur les variations possibles de la qualité de l'eau à la plage. Les recommandations du présent document correspondent aux valeurs des mesures requises à la plage (Beach Action Value ou BAV), à la fois pour les méthodes de surveillance fondées sur la culture (E. coli et entérocoques) et sur la PCR (entérocoques). Les autorités responsables peuvent choisir de mettre en œuvre des méthodes fondées sur les cultures, des méthodes fondées sur la PCR ou les deux (par exemple essais en parallèle mesurant le rendement des méthodes), selon leur plan de surveillance de la qualité des eaux utilisées à des fins récréatives. Les méthodes fondées sur la PCR quantitative et numérique ont l'avantage de fournir des résultats le jour même pour la prise de décisions, pourvu que le laboratoire reçoive les échantillons d'eau en temps opportun. On trouvera plus de renseignements sur les avantages et les limites des méthodes de surveillance dans le document technique sur l'échantillonnage et l'analyse microbiologiques (Santé Canada, en cours de publication). Les décisions concernant la fréquence de la surveillance, le nombre d'échantillons à prélever, les zones à surveiller, la sélection des indicateurs et la conception du programme de surveillance seront prises par les autorités de réglementation et de gestion compétentes. On trouvera d'autres conseils sur ces sujets dans le document technique Comprendre et gérer les risques dans les eaux récréatives (Santé Canada,2023).

Les BAV du présent document reposent sur les distributions de la qualité de l'eau observées dans les études épidémiologiques, d'après les calculs de l'Environmental Protection Agency des États-Unis (U.S. EPA; voir la section 6.5, l'annexe B et le document de l'U.S. EPA de 2012). Les BAV recommandées devraient éclairer les décisions quotidiennes de gestion des plages, sans constituer la seule mesure servant à déterminer si une zone est propice aux activités récréatives. Les données des ESSM devraient également être prises en compte par les autorités responsables et faire partie intégrante d'une approche de gestion préventive des risques afin de protéger la santé des usagers des eaux utilisées à des fins récréatives (voir Santé Canada, 2023). Les décisions en matière de santé publique devraient tenir compte à la fois des risques accrus pour la santé, d'une part, et de la détente et de l'exercice associés à ces activités, d'autre part.

Lorsque les concentrations d'E. coli ou d'entérocoques excèdent les BAV fixées, les autorités responsables devraient intervenir. Les mesures requises dépendront des considérations propres au lieu, notamment les sources de contamination fécale et l'ampleur du dépassement des valeurs. Elles peuvent comprendre l'émission d'un avis d'interdiction de baignade, la réalisation immédiate d'un nouvel échantillonnage du lieu et une ESSM abrégée. Des renseignements supplémentaires sur les ESSM figurent dans le document de Santé Canada (2023). Un avis d'interdiction de baignade peut être particulièrement justifié si la zone est susceptible d'être touchée par des eaux usées domestiques (et donc, par des agents pathogènes entériques), si les caractéristiques de la plage sont mal définies et qu'on ignore la source des bactéries indicatrices de contamination fécale, ou si des maladies observées dans la collectivité semblent liées à la zone récréative. Il convient de noter qu'il est possible d'employer d'autres approches, notamment des modèles prédictifs de la qualité de l'eau des plages, pour le déclenchement des mesures de gestion des plages (Santé Canada, 2023).

Aux plages où des sources de contamination fécale inconnues affectent la qualité de l'eau, les exploitants peuvent utiliser diverses méthodes pour détecter les sources de pollution fécale causée par les humains ou les ruminants (voir l'encadré 1). Dans les eaux utilisées à des fins récréatives où les bactéries indicatrices de contamination fécale dépassent les valeurs recommandées applicables, mais les sources de matières fécale ne proviennent pas d'humains ni de ruminants, l'autorité de réglementation compétente peut évaluer si l'établissement d'autres critères permettrait d'éclairer et d'appuyer les décisions relatives à la gestion des plages à ces endroits. Il pourrait s'agir notamment de modifier les valeurs recommandées pour les bactéries indicatrices utilisées, d'utiliser d'autres indicateurs ou d'en ajouter de nouveaux. La formulation de conseils sur l'établissement d'autres critères de qualité des eaux utilisées à des fins récréatives dépasse le cadre du présent document; cependant, un survol des types d'informations requises et des particularités des sites à prendre en compte au préalable a déjà été publié (U.S. EPA, 2014).

En plus d'aider à la prise des décisions en matière de santé publique, les données provenant de la surveillance des bactéries indicatrices peuvent aider à déterminer si un lieu convient de manière générale aux loisirs. Il est recommandé de résumer à l'aide de moyennes géométriques les données sur les indicateurs de contamination fécale, pour examiner les variations de la qualité de l'eau et effectuer une comparaison avec la moyenne géométrique de la distribution de la qualité de l'eau ayant servi au calcul des BAV. On trouvera à la section Justification des recommandations de plus amples renseignements sur l'utilisation des moyennes géométriques.

Encadré 1 :

Approche permettant de déterminer les sources de matières fécales dans les eaux douces et marines servant à des activités récréatives de contact primaire ou secondaire

De multiples sources de données devraient être utilisées pour déterminer la ou les sources de matières fécales ayant une incidence sur les eaux utilisées à des fins récréatives. Beaucoup d'information peut être tirée des ESSM et de la surveillance accrue d'E. coli ou des entérocoques dans les environs immédiats d'une plage ou d'eaux utilisées à des fins récréatives. Plusieurs techniques peuvent aider à déterminer les sources probables ou non soupçonnées de contamination fécale, notamment les tests de raccordement croisé au moyen de fumée ou de colorant dans l'infrastructure des eaux usées ou les méthodes de dépistage des sources de pollution microbienne.

Ces techniques servent à déterminer les sources de contamination fécale sur les plages du Canada. Par exemple, de multiples sources de données ont été utilisées pour déterminer la cause de la publication fréquente d'avis à la plage de Bluffers Park à Toronto, en Ontario (Edge et coll., 2018). Les observations effectuées à la plage, la surveillance accrue d'E. coli et les résultats du dépistage des sources de pollution microbienne ont clairement souligné l'importance de réduire à l'échelle locale les répercussions des déjections d'oiseaux et du ruissellement provenant d'un stationnement et d'un marais à l'intérieur des terres à proximité de la plage. Un programme de gestion des oiseaux et une berme conçue pour réduire le ruissellement en provenance du stationnement et du marais ont entraîné une amélioration immédiate de la qualité de l'eau. La plage a par la suite reçu une certification Blue Flag. De même, des études menées en Alberta (Beaudry, 2019) et en Ontario (Staley et coll., 2018) ont appliqué les progrès réalisés dans le dépistage des sources microbiennes (techniques de PCR quantitative et numérique) et ont montré que les déjections d'oiseaux, ainsi que les raccordements croisés entre les réseaux d'eaux usées et les réseaux d'eaux pluviales constituaient des sources de contamination fécale importantes dans certaines eaux utilisées à des fins récréatives.

Il est toutefois important de reconnaître que la source prédominante de matières fécales n'est pas forcément la source la plus importante d'agents pathogènes pour l'humain. Par conséquent, si les oiseaux sont la source prédominante de matières fécales, il demeure essentiel de s'assurer qu'il n'y a pas de contamination fécale causée par les humains ou les ruminants. Cette vérification est primordiale, car il se peut fort bien que la majorité des agents pathogènes pour l'humain viennent de ces deux dernières sources, même lorsqu'elles ne représentent qu'entre 15 et 20 % de la charge de contamination fécale (Schoen et coll., 2011; Soller et coll., 2015).

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