Cinq étapes pour sécuriser les expéditions – Notes de l’Institut canadien de conservation (ICC) 20/3
Avis de non-responsabilité
Les renseignements contenus dans ce document sont basés sur la compréhension actuelle des problèmes soulevés. Ils ne s’appliquent pas nécessairement à toutes les situations, et aucune des activités décrites n’assure une protection complète. Bien que des efforts raisonnables aient été faits pour s’assurer que les renseignements sont exacts et à jour, l’éditeur, l’Institut canadien de conservation (ICC), n’offre aucune garantie à cet égard et n'assume aucune responsabilité en cas de perte, de réclamation ou de revendication pouvant résulter, directement ou indirectement, de l’utilisation des renseignements ou de la confiance qui leur est accordée. L’ICC ne cautionne aucun des produits, services ou matériaux indiqués dans ce document ou sur les sites Web externes auxquels ce document pourrait renvoyer. Par ailleurs, il ne fait aucune déclaration à leur sujet. Ces produits, services ou matériaux sont donc utilisés à vos propres risques.
Liste des abréviations
- é
- épaisseur
- h
- hauteur
- HR
- humidité relative
- P
- poids
- PEBD
- polyéthylène basse densité
- S
- superficie
Introduction
La présente Note traite d’une méthode en cinq étapes pour emballer des objets fragiles en vue de les expédier. Les étapes portent sur les principales mesures à prendre pour garantir que les objets arrivent à destination sans être endommagés.
Voici les principales préoccupations liées à l'expédition d'un objet fragile :
- chocs et vibrations;
- perforations, bosses, abrasion, impacts et déformations;
- contraintes et forces de compression exercées sur les colis pendant la manutention, l’entreposage et le transport;
- risques environnementaux tels qu’une température et une humidité inadéquates, l’eau, les polluants et les organismes nuisibles.
Étape 1 : Déterminer les caractéristiques de l’objet et les détails de l’expédition
Il est utile de commencer un projet d’emballage en se posant des questions comme celles-ci :
- En quoi cet objet est-il particulier ou qu’est-ce qui pose problème (son importance, sa valeur, ses caractéristiques particulières, sa fragilité extrême ou les défis liés à la manutention)?
- Quels sont le poids et les dimensions de l’objet?
- Que sait-on de la structure, des matériaux et de l’état de l’objet?
- Quelqu’un a-t-il une bonne connaissance de l'objet et de son histoire?
- Quand l’objet sera-t-il expédié?
- De quel type d’envoi s’agit-il? D’un aller simple, d’un retour ou d’un envoi dans le cadre d’une exposition itinérante?
- S’il s’agit d’un aller simple, s’agit-il d’une livraison porte-à-porte supervisée par un seul transporteur?
- Où l’objet est-il expédié?
- Pourquoi l’objet est-il expédié?
- À quel type de transporteur aura-t-on recours?
- Que sait-on des véhicules du transporteur et de son réseau de distribution?
Les réponses à ces questions vous aideront à planifier l’expédition et à établir des exigences d’emballage appropriées.
Informer le transporteur de tout élément inhabituel lié à l'objet expédié ou des spécifications d'expédition. Les renseignements de base sur l’objet emballé, comme sa taille et son poids, permettent de choisir le bon véhicule et d'estimer plus facilement la taille de l’emballage afin de s'assurer que celui-ci peut aisément être déplacé dans les sites d'expédition et de réception. Les renseignements sur l'objet et les matériaux qui le constituent aideront à hiérarchiser les risques et les mesures de contrôle nécessaires.
L’information acquise auprès de personnes qui connaissent bien l'objet peuvent aider à définir les méthodes de manutention et à concevoir un emballage approprié, en particulier lorsque l’objet est soumis à des forces pendant la manutention ou qu’il touche des éléments de l’emballage primaire. Les conversations avec ces personnes peuvent aussi aider à découvrir une sensibilité inhabituelle ou cachée inhérente à l'objet. Si l’objet est expédié pour être traité, il peut nécessiter des mesures de protection (par exemple, la consolidation de la peinture écaillée). Dans ce cas, il convient de demander à l'avance des conseils en matière de restauration.
Le moment de l’année et la durée du déplacement permettront d’établir si un transport sous température dirigée est nécessaire. L’emballage type offre une protection allant de 30 minutes à plusieurs heures contre des variations soudaines de la température. Lorsque le transport sous température dirigée est nécessaire, la norme est une régulation fiable dans la plage de 15 °C à 25 °C (de 59 °F à 77 °F).
Le type d’expédition permettra de choisir le modèle d’emballage. Un objet expédié directement et ne faisant qu’un aller simple peut être emballé simplement (par exemple, dans une caisse d’expédition de base avec fermetures à vis). Toutefois, si l’objet est expédié à plusieurs endroits, des éléments simplifiant l’emballage et le déballage peuvent être inclus.
Pour garantir une expédition sûre, il convient d’anticiper les risques liés au segment le plus difficile du trajet et d’emballer l’objet en conséquence. Le tableau 1 présente différents types d’expédition et compare les profils de risque de chacun. Des commentaires concernant l’emballage sont aussi fournis comme lignes directrices de base. Puisque la sensibilité de l’objet et la solidité de l’emballage effectué par le musée sont souvent inconnues, il est conseillé d'envisager des mesures supplémentaires pour garantir la sécurité de l'expédition. Voici certaines de ces mesures : planification et supervision adéquates, vérification de l’arrimage du chargement dans le véhicule de transport, recours à de bons transporteurs et utilisation de véhicules de transport bien entretenus.
Type d’expédition | Niveau de risque relatif | Commentaires sur l’emballage |
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Expédition porte-à-porte par un manutentionnaire d’œuvres d’art, sans transfert du chargement (expédition sous température dirigée) | Faible |
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Expédition par un manutentionnaire d’œuvres d’art et un transporteur aérien supervisé | Faible à modéré |
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Expédition par un manutentionnaire d’œuvres d’art, un transporteur aérien et des transporteurs commerciaux dignes de confiance | Modéré |
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Transporteurs commerciaux | Modéré à élevé |
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Expédition par messagerie postale | Élevé à très élevé |
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Facteur | Façons dont les dommages sont causés | Solutions |
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Problèmes de base |
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Force excessive |
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Arrimage insuffisant pendant le transport |
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Risques environnementaux |
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Risques extrêmes |
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Étape 2 : Réduire la sensibilité de l’objet (dans la mesure du possible)
La sensibilité d’un objet ou d’une de ses parties aux dommages causés par les chocs et les vibrations augmente en fonction du degré de souplesse et du jeu dans les pièces, des faiblesses de la structure ou des matériaux et de tout dommage préexistant. Dans certains cas, il est possible de réduire la sensibilité en agissant sur ces facteurs. Le tableau 3 donne plusieurs exemples et propose des mesures correctives.
Exemple | Solutions |
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Peinture sur toile de petite ou de moyenne taille présentant un déplacement hors plan (c’est-à-dire une toile fléchie perpendiculairement par rapport à son plan) |
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Toile de grande taille présentant un déplacement hors plan |
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Peinture dont le cadre ou les panneaux du châssis sont fragiles et se cisaillent (déforment) sous l’effet de forces, ce qui augmente la pression exercée sur la toile tendue |
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Tableau avec couches de peinture fragiles à expédier pour traitement |
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Réduction au minimum des facteurs augmentant la sensibilité à la force des gros objets (par exemple, les meubles et les machines) |
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Dommage préexistant |
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Assemblage complexe (comme un squelette de dinosaure ou un objet d’art contemporain) |
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Étape 3 : Obtenir des avantages importants avec un emballage primaire
L’emballage primaire est une protection de base placée près de l’objet ou en contact avec celui-ci. Il peut s’agir d’un emballage, d’intercalaires protecteurs entre les objets et de supports de transport qui assurent le maintien ferme de l’objet, et ce, dans tous les sens. L’emballage primaire peut rendre les objets plus faciles à manipuler et à emballer et peut, à lui seul, fournir une protection adéquate dans certains cas. On peut aussi s’en servir pour limiter les risques environnementaux menaçant les objets sensibles. Le tableau 4 donne des exemples d’emballages primaires et leurs avantages.
Type d’emballage primaire | Avantages |
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Emballage primaire simple avec matériau intercalaire recouvert de polyéthylène (emballage de tableau comme il est décrit dans la Note de l’ICC 10/16 Emballage des tableaux) |
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Armatures ou autres dispositifs destinés à soutenir un objet fragile ou comportant des surfaces fragiles dans des zones non critiques |
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Emballage soigné et répété d'un objet dont la surface est fragile, à l’aide d'étroites bandelettes de papier mousseline sans réserve alcaline fait de fibres d’abaca (aussi connu sous le nom « emballage de type momie » ou « mummy wrap » en anglais) |
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Support négatif (forme ajustée qui est découpée dans un matériau de mousse ferme, comme de la mousse de polyéthylène) ou armature en bois matelassée (On peut placer un matériau intercalaire entre l’objet et le support afin d’améliorer l’ajustement du support ou de protéger davantage les surfaces fragiles aux points de contact avec le support.) |
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Objets durs, comme des bouteilles ou de la vaisselle, emballés dans une même boîte et séparés des autres objets et des surfaces intérieures de la boîte par un matériau intercalaire, tels du carton, de la mousse, du papier mousse, de la ouate de cellulose ou du papier |
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Mesures visant à assurer que les objets ne bougent pas ou ne s’entrechoquent pas (par exemple, emballer plusieurs objets de manière compacte dans un contenant) et insertion d’éléments intercalaires convenables entre les objets ou de cloisons dans le cas d’articles lourds |
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Remplissage des vides intérieurs d’articles à parois minces, comme les chapeaux et boîtes |
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Matériau | Description | Utilisation |
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Feuille de polyéthylène haute densité (PEHD) |
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Feuille de polyéthylène basse densité (PEBD) |
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Ruban à joints en polytétrafluoroéthylène (Téflon) pour filets |
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Aluminium recouvert de polyéthylène (par exemple, Marvelseal 360) |
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Papier mousseline sans réserve alcaline |
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Feuille de polyéthylène non tissée (par exemple, Tyvek) |
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Feuille de polyéthylène réticulé (par exemple, Volara) |
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Film étirable |
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Feuille de mousse de polyéthylène (par exemple, Ethafoam et PolyPlank) |
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Papier mousseline sans acide et sans réserve alcaline |
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Nappe ouatée matelassée en polyester |
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Planche de mousse de polystyrène extrudé (par exemple, styromousse) |
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Étape 4 : Utiliser efficacement le calage de protection
Le calage de protection offre une protection uniforme sur tous les côtés de l'objet. Il peut être utilisé facilement avec les objets aux formes simples et aux surfaces planes et durables. Les problèmes que pose le calage d’objets aux formes complexes ou aux surfaces fragiles peuvent être réglés au moyen de supports, de dispositifs de fixation ou d’un système à double caisse. Le tableau 6 présente les méthodes de calage utilisées pour divers types d’objets.
Objet | Méthode de calage |
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Tableau non encadré qui est fragile et peut se déformer | Ajouter un cadre de transport qui offre un renforcement et des surfaces planes et durables pour le calage (consulter la Note de l’ICC 10/16 Emballage des tableaux). |
Cadre orné fragile | Fixer solidement le cadre à l’intérieur d’un cadre MTR et installer des matériaux de calage contre les surfaces du cadre (consulter la Note de l’ICC 10/16 Emballage des tableaux). |
Article de poterie fragile avec projections | Utiliser un support négatif qui présente des cavités pratiquées autour des petites projections. Ce support peut ensuite être calé ou posé dans une caisse intérieure calée. |
Plusieurs articles fragiles à expédier ensemble | Installer les articles dans la caisse intérieure d’un système à double caisse avec des intercalaires ou des supports adéquats. Dans le cas d’articles lourds, utiliser des partitions durables. |
Le calage peut être effectué de plusieurs façons. La présente Note traite des méthodes de calage courantes qui comprennent l’emballage des objets dans un matériau élastique, comme un film à bulles d'air, et l’utilisation de matériaux de calage en mousse.
Pour vérifier si un matériau est utilisé correctement, diviser le poids (P) total soutenu par le matériau de calage par la superficie (S) que recouvre ce dernier. Effectuer ce calcul de chaque côté si le recouvrement est différent. Si le résultat se situe à l’intérieur de la plage de charge indiquée dans le tableau 7, le matériau est utilisé correctement. L’objet peut donc s’enfoncer dans le calage, mais ne risque pas de l’écraser. Si le résultat se situe à l’extérieur de la plage, ajuster le recouvrement (accroître ou réduire la superficie [S]) ou choisir un matériau différent. Les données relatives aux autres matériaux se trouvent dans le Bulletin technique 34 Emballage et transport efficaces des objets d’art et dans d’autres publications indiquées dans la Bibliographie. On peut également obtenir les données directement des fabricants.
La mousse d’ester de polyuréthane est un bon choix de calage. Elle est très efficace, mais ne doit pas être placée directement contre les surfaces des objets.
La mousse de polyéthylène est chimiquement stable et facile à tailler, si bien qu’on l’utilise fréquemment pour la fabrication de supports. Elle constitue également un bon matériau de calage pour les objets lourds ou modérément lourds.
Pour être efficace, il est important que le calage soit d’une épaisseur adéquate. En règle générale, le calage doit mesurer au moins 50 mm (2 po) d’épaisseur. Dans le cas d’articles fragiles expédiés dans des conditions d’expédition à risques élevés, un calage mesurant jusqu’à 75 mm (3 po) ou 100 mm (4 po) d’épaisseur peut être nécessaire.
En plus des conseils de base sur le calage fournis ici, on peut trouver, dans la Note de l’ICC 20/2 Cornières de protection en mousse, une liste de calages préformés. Le calculateur de l’ICC servant à la conception de coussins de protection, PadCAD, est aussi offert gratuitement sur Internet. Cet outil en ligne applique des méthodes de conception de coussins de protection pour les emballages commerciaux et ne requiert que des renseignements de base au sujet de l’objet, des risques liés à l’expédition et de la disposition souhaitée des matériaux de calage.
Pour obtenir une isolation efficace contre les chocs et les vibrations, tout ce qui peut se déplacer sur le matériau de calage doit être suffisamment ferme. L’article protégé au moyen du calage doit pouvoir se déplacer sur son calage assez facilement et se comporter comme un tout, sans mouvement secondaire autonome. Le système de calage doit être la partie la plus souple de l’emballage de protection.
Matériau | Description | Utilisation | Plage de charge type du calage (P/S) |
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Ester de polyuréthane |
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Polyéthylène |
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Film à bulles d'air |
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Étape 5 : Trouver ou fabriquer des caisses d'expédition adéquates
La caisse d’expédition constitue la première ligne de défense contre les risques liés à l’expédition. Les caisses légères peuvent convenir aux types d’expédition sous température dirigée, mais une plus grande durabilité peut être nécessaire pour les types d’expédition courants.
Parmi les caisses légères, on compte les boîtes en carton ondulé pour miroir, les caisses de carton ondulé triple cannelure (consulter la Note de l’ICC 1/4 Fabrication d'une caisse de carton ondulé triple cannelure) et les caisses à châssis en U (consulter la Note de l’ICC 20/1 Caisse à châssis en U de l’ICC : fabrication d’une caisse légère et réutilisable). Les spécifications des caisses en bois pour les expéditions intérieures et internationales d’articles pesant jusqu’à 454 kg (1 000 lb) sont accessibles sous forme de normes publiéesNote de bas de page1.
Selon les normes publiées, l’épaisseur minimale d’un panneau de caisse est de 9,5 mm (3/8 po). Dans le milieu muséal, 12 mm (1/2 po) est l’épaisseur minimale type, puisque les panneaux de cette épaisseur sont plus plats et plus faciles à utiliser et que la différence de coût est minime.
Des poignées et des patins facilitent le déplacement des plus grosses caisses par des moyens manuels ou mécaniques. De plus, en disposant soigneusement les poignées, on réduit les risques de chute en diminuant la hauteur à laquelle il faut soulever la caisse pendant la manutention. En général, les poignées devraient être placées à la hauteur du genou.
Type de caisse | Description | Utilisation |
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Caisse de carton ondulé triple cannelure |
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Caisse à châssis en U de l’ICC |
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Caisse d’expédition de base (par exemple, celles conformes à la norme ASTM D6251) |
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À noter que la réglementation sur la lutte antiparasitaire s’applique à tous les matériaux d’emballage en bois de plus de 6 mm (1/4 po) d’épaisseur qui sont expédiés vers des destinations internationales, y compris les expéditions entre le Canada et les États-Unis. Au moment d’écrire la présente Note, les bois manufacturés, comme le contreplaqué, les panneaux de particules et les panneaux de grandes particules, n’étaient pas soumis à la réglementation. Pour obtenir des renseignements à jour sur la réglementation applicable, communiquer avec l’Agence canadienne d'inspection des aliments, qui gère le Programme canadien de certification des matériaux d’emballage en bois.
Si les objets sont enveloppés (dans du polyéthylène, par exemple) et qu’ils ne sont pas entreposés dans la caisse pendant de longues périodes, ils seront protégés contre les contaminants. Par conséquent, l’intérieur de la caisse peut être laissé non fini. Il faut toutefois fabriquer la caisse avec soin afin d’empêcher que l’humidité et des organismes nuisibles y pénètrent.
L'application d'un matériau barrière sur les parois intérieures d'une caisse d'expédition en bois peut offrir les avantages suivants :
- permettre de bloquer l’humidité;
- servir de barrière contre les composés organiques qui se dégagent du bois;
- rendre les parois intérieures lisses, ce qui améliore l'efficacité du calage et facilite l'emballage.
Le polyéthylène recouvert d’aluminium (par exemple, Marvelseal 360) est très efficace comme barrière contre l’humidité et les polluants, et présente une surface à faible friction. Une solution moins coûteuse que l’utilisation de Marvelseal consiste à peindre l’intérieur de la caisse. Cependant, le rendement est inférieur à celui du polyéthylène recouvert d’aluminium. Il est conseillé de peindre l’intérieur si le contenu de la caisse doit y être entreposé pendant de longues périodes. Les peintures suivantes conviennent à cette fin, mais doivent sécher complètement (on recommande un séchage de quatre semaines) avant que l’on puisse utiliser la caisse :
- peinture-émulsion acrylique;
- peinture-émulsion acrylique-uréthane;
- peinture époxy à deux composants ou peinture uréthane à deux composants;
- peinture uréthane durcie à l’humidité.
N'importe quelle peinture ou n'importe quel revêtement peut être appliqué sur l'extérieur de la caisse d'expédition. Cependant, à l’intérieur, certaines peintures et certains revêtements ne doivent jamais être utilisés, car ils dégagent des composés pouvant réagir avec les matériaux de l’objet; il s’agit notamment :
- de la peinture à l’huile;
- des alkydes;
- de la résine époxy à un composant;
- de l’uréthane modifié à l’huile.
Caractéristiques d’une bonne caisse
- Poignées placées de façon à faciliter la manutention et à réduire au minimum la hauteur de chute (par exemple, à la hauteur du genou).
- Patins servant à empêcher que les plus grosses caisses touchent le sol et à faciliter la manutention au moyen d’équipement de déménagement.
- Fermetures à vis ou fermetures de type verrou pour les emballages répétés.
- Quincaillerie encastrée de sorte qu’elle ne se brise pas.
- Bon état et fabrication soignée (des études indiquent que ces caractéristiques pourraient se prêter à une meilleure manutention).
- Étiquette discrète portant la mention « Fragile » ou « Manipuler avec soin ». Éviter d’apposer sur la caisse des étiquettes portant la mention « Objet d’art ».
Observations finales
Les renseignements de base fournis dans la présente Note peuvent aider à mieux assurer la sécurité des articles fragiles pendant l’expédition. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le sujet, consulter le Bulletin technique 34 Emballage et transport efficaces des objets d’art et les publications figurant dans la Bibliographie. Le personnel de l’ICC peut aussi répondre aux questions des clients portant sur les problèmes d’emballage, et sera heureux d’offrir son aide.
Bibliographie
Barclay, R., A. Bergeron et C. Dignard. Supports pour objets de musée : de la conception à la fabrication, 2e éd., Ottawa (Ontario), Institut canadien de conservation, 2002.
Daly Hartin, D. Dos protecteurs pour les peintures sur toile, version révisée, Notes de l’ICC 10/10, Ottawa (Ontario), Institut canadien de conservation, 2017.
Marcon, P. Emballage et transport efficaces des objets d’art, Bulletin technique 34, Ottawa (Ontario), Institut canadien de conservation, 2020.
Marcon, P. Cornières de protection en mousse, Notes de l’ICC 20/2, Ottawa (Ontario), Institut canadien de conservation, 2021.
McKay, H., R. Arnold, W. Baker et D. Daly Hartin. Facteurs à considérer avant le transport d'un tableau, version révisée, Notes de l’ICC 10/15, Ottawa (Ontario), Institut canadien de conservation, 2015.
McKay, H., A. Morrow, C. Stewart, W. Baker et D. Daly Hartin. Emballage des tableaux, version révisée, Notes de l’ICC 10/16, Ottawa (Ontario), Institut canadien de conservation, 2015.
Mecklenburg, M. F. Art in Transit: Studies in the Transport of Paintings, Washington (D.C.), National Gallery of Art, 1991.
Schlichting, C. Travail de la mousse de polyéthylène et des feuilles de plastique cannelées, Bulletin technique 14, Ottawa (Ontario), Institut canadien de conservation, 1994.
Snutch, D., et P. Marcon. Fabrication d'une caisse de carton ondulé triple cannelure, Notes de l’ICC 1/4, Ottawa (Ontario), Institut canadien de conservation, 1997.
Lecture complémentaire
The Wooden Crates Organization. Box and crate standards (en anglais seulement), s. l., Deploy Tech Services, SARL., 2020.
Rédigé par Paul Marcon
© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation, 2021
No de catalogue : NM95-57/20-3-2021F-PDF
ISSN 1928-5272
ISBN 978-0-660-38051-3
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