Annexe : Considérations en matière d’inclusivité linguistique
Annexe : Considérations en matière d’inclusivité linguistique
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- Introduction
- Discrimination fondée sur la capacité physique
- Termes négatifs concernant les caractéristiques d’un handicap
- Termes négatifs concernant l’expérience d'un handicap
- Thèmes stéréotypés relatifs aux situations de handicap
- Insultes et injures
- Vues contradictoires sur le langage axé d’abord sur la personne
Introduction
Chaque étape de votre processus de consultation doit respecter et défendre la dignité des personnes en situation de handicap. Cet aspect est particulièrement important pour ce qui est du langage que vous utilisez.
En règle générale, utilisez toujours un langage neutre et qui respecte la sensibilité culturelle. Il y a aussi des considérations en matière de langage à garder à l’esprit lorsque vous parlez de handicap et d’accessibilité.
Soyez conscient que les mots que vous employez peuvent être très puissants : ils peuvent aider et blesser. Certains mots peuvent contribuer au sentiment perçu d’accueil, d’inclusion et de respect. D’autres mots peuvent susciter un sentiment de colère ou l’impression d’être ignoré ou blessé.
Voici quelques éléments à éviter lorsque vous choisissez vos mots. Gardez à l’esprit que la langue évolue avec le temps. De nouveaux termes et de nouvelles descriptions peuvent entrer dans l’usage, et des termes et descriptions existants peuvent ne plus être privilégiés. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une liste exhaustive, elle devrait vous rappeler que le langage est important.
Discrimination fondée sur la capacité physique
La discrimination fondée sur la capacité physique (capacitisme) consiste à afficher une vision ou une attitude qui traite les personnes sans handicap comme étant « normales » et celles en situation de handicap, comme étant « anormales », « inférieures » ou « autres ». La discrimination fondée sur la capacité physique peut être intentionnelle ou non.
La discrimination intentionnelle fondée sur la capacité physique pourrait concerner des éléments comme :
- l’intimidation et la moquerie (par exemple, la profération d’insultes et d’injures);
- le fait d’utiliser le handicap d’une personne pour en tirer profit ou lui causer un préjudice (en mettant, par exemple, des articles dans des endroits inaccessibles);
- le traitement d’une personne en situation de handicap comme si elle est inapte ou manque d’intelligence.
La discrimination involontaire fondée sur la capacité physique peut être tout aussi nuisible. Elle pourrait concerner des éléments comme :
- la création de documents ou d’autre matériel qui paraissent bien, mais qui sont inaccessibles aux personnes en situation de handicap visuel;
- la planification d’événements auxquels certaines personnes en situation de handicap ne peuvent pas participer de manière confortable et en toute sécurité;
- l’utilisation de mots ou d’expressions sans penser aux répercussions qu’ils peuvent avoir sur les personnes en situation de handicap.
Lorsque vous consultez des personnes en situation de handicap, tenez compte du fait que la discrimination fondée sur la capacité physique, volontaire et involontaire, pourrait se glisser dans vos idées, plans et mesures. Gardez cet aspect à l’esprit tout au long de vos efforts afin de reconnaître, d’éliminer et de prévenir les obstacles.
Termes négatifs concernant les caractéristiques d’un handicap
La discrimination fondée sur la capacité physique n’est pas toujours intentionnelle, mais elle peut tout de même être néfaste. Beaucoup d’expressions et de mots courants peuvent être blessants pour les personnes en situation de handicap. Ils peuvent aussi être trompeurs ou entraîner la confusion.
Voici des exemples de discrimination fondée sur la capacité physique, de termes négatifs et de possibles solutions de rechange :
- « leur réaction a été paralysée par… » :
- solutions de rechange : ralentie, entravée, perturbée;
- « nous avons été aveugles face à ça… » :
- solutions de rechange : n’avons pas eu conscience, avons été surpris par, n’avions pas pensé à;
- « il a fait la sourde oreille… » :
- solutions de rechange : irréfléchi, négligent, ignorant;
- « C’est tout à fait fou… »
- solutions de rechange : différent, inattendu, unique
- « c’est tellement boiteux… »:
- solutions de rechange : ennuyeux, inintéressant, impopulaire.
Termes négatifs concernant l’expérience d'un handicap
Vous pouvez aussi trouver de la discrimination fondée sur la capacité physique dans les mots utilisés pour expliquer comment les personnes vivent le handicap. Par exemple, une locution comme « tomber dans l’oreille d’un sourd » pourrait être offensante pour des personnes ayant un handicap auditif, même si vous n’aviez pas l’intention de les blesser. Le langage négatif est très courant.
Voyez ces exemples de discrimination fondée sur la capacité physique, de langage négatif et des solutions de rechange <:>
- « la personne souffre de cécité… » :
- solution de rechange : « la personne a un handicap visuel »;
- « il a été affligé par la surdité… » :
- solution de rechange : « il est une personne sourde »;
- « elle était confinée à un fauteuil roulant/était prisonnière d’un fauteuil roulant… » :
- solution de rechange : « elle est l’utilisatrice d’un fauteuil roulant/utilise un fauteuil roulant ».
Thèmes stéréotypés relatifs aux situations de handicap
La discrimination fondée sur la capacité physique peut également influencer le genre d’histoires que les personnes racontent ou s’attendent à se faire raconter au sujet de la vie des personnes en situation de handicap. Ces histoires peuvent avoir des thèmes fondés sur des suppositions au sujet du handicap. Elles traitent souvent les personnes en situation de handicap comme des « personnages » plutôt que des gens. Même dans la vraie vie, les histoires que nous entendons peuvent avoir un effet sur notre façon de percevoir les gens et de les traiter.
Par exemple, certaines histoires présentent les personnes en situation de handicap comme des victimes ou des patients. Les personnes sans handicap dans ces histoires sont souvent présentées comme des sauveurs ou des gardiens.
D’autres histoires présentent des personnes en situation de handicap comme des héros ou des inspirations, même pour avoir fait des choses « ordinaires » que certaines personnes sans handicap pourraient présumer qu’ils ne pourraient pas faire. Elles peuvent présenter les personnes sans handicap comme bénéficiant de l’exemple brave et déterminé donné par la personne en situation de handicap.
Bien que certaines personnes en situation de handicap pourraient se percevoir elles-mêmes dans des rôles semblables, ce n’est pas le cas de toutes ces personnes. Les personnes en situation de handicap voient la même variété de thèmes et d’histoires dans leur vie que tout le monde. Elles s’approprient leurs propres histoires. Il est important d’être respectueux lorsqu’une personne en situation de handicap choisit de partager cette histoire avec vous.
Gardez aussi ces idées à l’esprit lorsque vous choisissez des illustrations, des graphiques ou d’autres images à ajouter dans vos documents de consultation ou d’autres publications. Les images qui incluent des personnes en situation de handicap devraient les présenter comme participant de manière équivalente aux événements et aux activités. Assurez-vous que les images qui incluent des personnes qui utilisent des dispositifs d’assistance sont modernes et à jour, car ces dispositifs changent beaucoup avec le temps.
Insultes et injures
N’employez pas des mots ou des termes insultants, connus pour blesser. Certaines personnes en situation de handicap pourraient parfois utiliser de tels termes de manière à se les réapproprier ou pour décrire leurs propres expériences. Vos consultations ne devraient pas comporter de tels termes et vous devriez établir des normes claires en matière de courtoisie et de respect.
Vues contradictoires sur le langage axé d’abord sur la personne
Ces lignes directrices utilisent un langage « centré sur la personne » pour décrire les personnes en situation de handicap. Nous l’utilisons pour mettre l’accent sur la personne plutôt que sur le handicap. Par exemple, au lieu de dire des « personnes handicapées », nous disons des « personnes en situation de handicap ».
Le langage centré sur la personne peut aussi inclure l’utilisation d’un terme comme « une personne ayant une incapacité liée à la mobilité » plutôt qu’« une personne immobilisée ». Un autre exemple serait de dire « une personne dont la vue est faible » plutôt qu’« une malvoyante ou personne malvoyante ». Ce genre de termes évite de désigner une personne atteinte d’un handicap par son incapacité. Une personne en situation de handicap peut avoir des points de vue différents sur la signification ou l’ importance de ce handicap dans sa vie.
Parallèlement, ce ne sont pas toutes les personnes en situation de handicap qui préfèrent le langage centré sur la personne. Vous constaterez peut-être qu’il y a des experts, des personnes et des organismes qui ne parlent pas de handicap de la même façon que nous le faisons dans ces lignes directrices. Certaines personnes pensent que le langage centré sur la personne ne met pas suffisamment l’accent sur les handicaps qui constituent une partie importante de leurs vies. D’autres pourraient considérer que le langage centré sur la personne donne lieu à une grammaire et à une formulation trop maladroites.
Bien que les publications du gouvernement du Canada utilisent le langage centré sur la personne, nous vous recommandons de suivre l’exemple des personnes en situation de handicap que vous rencontrez. Si elles préfèrent un certain vocabulaire, il pourrait s’avérer judicieux pour vous d’utiliser ces termes aussi.
Vous pourriez choisir de privilégier l’utilisation du langage centré sur la personne dans vos plans sur l’accessibilité, rapports d’étape et descriptions de processus de rétroaction. Quoi qu’il en soit, lorsque vous fournissez des renseignements à propos de vos consultations et à propos de la rétroaction, vous pouvez choisir de décrire toute demande de cette nature que vous avez reçue.
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