Chapitre 4 : Incidence du cancer au Canada : tendances et projections (1983-2032) – Ensemble des autres cancers - PSPMC: Volume 35, supplément 1, Printemps 2015

Chapitre 4: Projections par siège de cancer

24. Ensemble des autres cancers

En 2003-2007, le nombre annuel moyen de nouveaux cas pour l'ensemble des autres formes de cancer s'établissait au Canada à 7 005 chez les hommes et à 6 995 chez les femmes, soit 8,7 % de tous les nouveaux cas de cancer chez les hommes et 9,4 % chez les femmes (tableau 4.24.1 et 4.24.2). Pour cette période, les TINA de ces cancers augmentaient avec l'âge, passant de 6,2 pour 100 000 chez les hommes de moins de 45 ans à 466,4 chez les hommes de 85 ans et plus. Chez les femmes des mêmes groupes d'âge, les TINA passaient de 6,3 à 345,4 pour 100 000.

Pour les moins de 55 ans, la hausse était moins marquée (tableaux 4.24.3 et 4.24.4). Les TINA étaient pratiquement les mêmes chez les hommes et les femmes de moins de 55 ans, mais ils étaient plus élevés chez les hommes de 55 ans et plus. Dans l'ensemble, pour l'ensemble des autres formes de cancer, la prévalence était presque 1,3 fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Les tableaux 4.24.1 et 4.24.2 montrent que plus de 80 % de tous les cas pour l'ensemble des autres formes de cancer survenaient chez les 55 ans et plus.

La figure 4.24.1 illustre une hausse modeste des taux d'incidence globaux pour les hommes de ce groupe au cours des trois premières périodes d'observation, taux qui se sont ensuite stabilisés. Chez les femmes, les taux globaux ont connu une hausse constante tout au long de la période d'observation. Entre 1998 et 2007, les TINA de l'ensemble des autres formes de cancer ont augmenté de façon non significative chez les hommes, dans une proportion de 0,1 % par année. Chez les femmes, toutefois, cette hausse, de 0,6 %, s'est révélée significative (données non présentées). La comparaison interrégionale réalisée sur les dix dernières années d'observation montre que les TINA associés aux hommes ont connu une hausse en Ontario et au Québec et une baisse dans les autres régions (figure 4.24.1).

Chez les femmes, les TINA ont augmenté progressivement depuis le début des années 1990 dans la plupart des régions. La figure 4.24.2 montre une hausse constante des TINA depuis 1988-1992 chez les femmes de tous les groupes d'âge et chez les hommes de 65 ans et plus.

Chez les hommes, on prévoit une stabilisation (à environ 40 pour 100 000) des taux d'incidence de l'ensemble des autres formes de cancer (figure 4.24.1) à l'échelle du pays. Au niveau régional, l'Ontario devrait continuer à afficher une hausse constante de ces taux, alors qu'au Québec ces taux devraient augmenter légèrement au cours des cinq prochaines années et connaître une baisse constante par la suite. Les taux affichés dans les autres régions continueront de fléchir. Chez les femmes, on prévoit que les taux globaux augmenteront jusqu'en 2013-2017 puis se stabiliseront. Des tendances similaires seront observables en Colombie-Britannique, dans les Prairies et au Québec. Chez les femmes, les taux connaîtront une légère hausse en Ontario et dans la région de l'Atlantique. La figure 4.24.2 montre que les TINA augmenteront pour ensuite se stabiliser dans tous les groupes d'âge, sauf chez les hommes de 45 à 74 ans, chez qui un recul sera observé.

Entre 2003-2007 et 2028-2032, au Canada, les TINA de l'ensemble des autres formes de cancer devrait chuter de 5 % chez les hommes, passant de 40,7 à 38,7 pour 100 000, et augmenter de 7 % chez les femmes, passant de 32,3 à 34,6 pour 100 000 (tableaux 4.24.3 et 4.24.4). On prévoit que le nombre annuel de nouveaux cas augmentera de 91 % chez les hommes, passant de 7 005 à 13 390, et de 92 % chez les femmes, passant de 6 995 à 13 405 cas (tableaux 4.24.1 et 4.24.2).

Observations

La catégorie « Ensemble des autres cancers » est assez hétérogène. Les distributions pour la plupart des types de cancers non sexospécifiques les plus répandus appartenant à ce groupe étaient, en général, les mêmes pour les hommes et les femmes en 2003-2007. Au cours de cette période, les formes de cancer les plus souvent diagnostiquées touchaient d'autres organes de l'appareil digestif (10 % chez les hommes et 12%chez les femmes), des tissus mous, dont le coeur (8 % chez les hommes et 6 % chez les femmes) ainsi que les autres sièges primitifs et les sièges non précisés (47 % chez les hommes et les femmes). Le mésothéliome comptait pour une plus grande proportion de cas de cancer chez les hommes (5 %) que chez les femmes (1 %). Le nombre d'hommes canadiens ayant reçu un diagnostic de mésothéliome est passé de 153 en 1984 à 420 en 2007 (données non présentées) en raison des expositions à l'amiante dans les années 1950, 1960 et 1970.^{Note du fin du texte 311} Le taux d'incidence a aussi connu une hausse, passant de 1,4 à 2,3 pour 100 000.

Chez les femmes, les formes de cancer touchant d'autres organes de l'appareil reproducteur féminin comptaient pour 11 % des cancers de cette catégorie. Les autres cancers touchaient des sièges secondaires, plus particulièrement des organes des appareils digestif, respiratoire et urinaire. Il est difficile de déterminer l'origine des tendances projetées en raison de la grande diversité de cette catégorie.

Comme cette catégorie comporte de nombreuses formes de cancer rares et complexes, il est difficile pour les chercheurs ou le système de soins en oncologie de prendre les mesures appropriées. Il serait donc important pour la recherche d'étudier plusieurs de ces cancers rares contribuant aux résultats de ce groupe.