Des cadres sains pour les jeunes du Canada – En quoi consistent les modes de vie sains?
par Ian Janssen
En quoi consistent les modes de vie sains?
Pour vivre sainement, les jeunes doivent, entre autres, faire de l'activité physique et bien s'alimenter. Mais qu'entend-on par activité physique et combien faut-il en faire? Quelles sont les activités sédentaires et à quelle fréquence les élèves s'y adonnent-ils? Quelles sont les habitudes alimentaires des jeunes et les pratiques qu'ils adoptent en vue de perdre du poids? Le présent chapitre mesure les activités physiques et les habitudes alimentaires chez les jeunes ainsi que les indicateurs des modes de vie défavorables à la santé chez cette population, y compris l'embonpoint, l'obésité et l'image corporelle négative.
Activité physique
Dans son sens le plus simple, l'activité physique est définie comme toute forme de mouvement corporel produit par la contraction des muscles et résultant en une augmentation de la dépense énergétique. L'activité physique comprend donc des exercices peu intenses, comme la marche légère, et des exercices vigoureux, comme la marche active, le jogging ou la course à pied, la bicyclette, le soccer ou le basket-ball. Chez les jeunes, l'activité physique doit être au moins d'intensité modérée pour avoir des effets bénéfiques sur la santé.
Même si l'activité physique comporte bon nombre d'avantages du point de vue de la santé, ceux-ci ne motivent pas les jeunes à être actifs. En effet, les jeunes sont enclins à s'adonner à des activités physiques pour le plaisir ou la satisfaction, ou pour des raisons sociales.
En règle générale, les personnes qui pratiquent des activités physiques d'intensité modérée ou soutenue respirent plus profondément et plus rapidement et augmentent leur température corporelle (p.ex. elles ont chaud et transpirent).
Les parents, les professionnels de la santé et les législateurs se préoccupent des faibles niveaux d'activité physique des jeunes. Pratiquée régulièrement, l'activité physique a de nombreux effets bénéfiques sur la santé et influe sur divers aspects de la santé physique et mentale.
Au nombre des avantages du point de vue de la santé physique, mentionnons la régulation du poids et l'atténuation des facteurs de risque de maladie chronique (p. ex. la régulation de la pression artérielle et du cholestérol sanguin), l'amélioration de la condition physique et le développement d'os sains et solides. Parmi les effets bénéfiques sur le plan de la santé mentale, signalons une plus grande auto-efficacité, l'amélioration de la santé émotionnelle et de l'image de soi et l'absence de symptômes de dépression.
Au Canada, des guides de l'activité physique ont été élaborés pour les enfants et pour les jeunes. On recommande aux jeunes inactifs d'adopter l'objectif immédiat d'augmenter d'au moins 30 minutes par jour le temps qu'ils consacrent à l'heure actuelle à des activités physiques et de réduire d'au moins 30 minutes par jour le temps qu'ils passent actuellement à regarder la télévision, à jouer à des jeux électroniques et à naviguer sur Internet. L'objectif qu'ils doivent viser à plus long terme, soit sur plusieurs mois, est de consacrer chaque jour au moins 90 minutes de plus à l'activité physique et de diminuer d'au moins 90 minutes par jour le temps qu'ils passent à s'adonner à des activités sédentaires. On peut consulter le Guide d'activité physique pour une vie active saine à l'adresse internet Agence de la santé publique du Canada - Activité physique pour obtenir de plus amples renseignements sur les bons choix en matière d'activité physique, les exercices recommandés et les bienfaits de l'activité physique sur le plan de la santé.
Comportements sédentaires
Les comportements sédentaires diffèrent de l'activité physique en ce sens que les mouvements sont réduits au minimum et que la dépense énergétique est faible. Regarder la télévision, jouer à des jeux vidéos, se servir de l'ordinateur, faire ses devoirs ou lire font partie des activités sédentaires.
Nul ne peut passer tout son temps à être actif. L'objectif visé n'est pas d'éliminer les activités sédentaires des jeunes mais bien de réduire celles-ci à un niveau raisonnable. En particulier, le temps passé devant un écran pour regarder la télévision, se servir de l'ordinateur ou jouer à des jeux vidéos peut empiéter sur le temps consacré à des activités physiques.
Est également jugé préoccupant le fait qu'un lien a été établi entre certaines activités sédentaires, en particulier regarder la télévision et jouer à des jeux vidéos, et les comportements violents et agressifs, la consommation de drogues et d'alcool et la toxicomanie, les problèmes liés à l'image corporelle, la mauvaise alimentation et l'obésité. La plupart de ces effets néfastes pour la santé sont attribuables au caractère mal avisé de la publicité (p. ex. des messages faisant la publicité d'aliments dont la valeur nutritionnelle est faible mais qui contiennent beaucoup de calories) et du message véhiculé (p. ex. fort contenu sexuel et violence excessive) qui font partie intégrante de l'environnement médiatique.Note de bas de page 1
Fréquence alimentaire
La fréquence alimentaire mesure le nombre de fois qu'un aliment donné est consommé. Les questionnaires de fréquence alimentaire sont souvent utilisés dans les enquêtes portant sur un échantillon de grande taille, comme l'Enquête HBSC. Ils fournissent de l'information sur le nombre de fois que certains aliments sont consommés (mais non pas sur la quantité exacte consommée). Les aliments sains et nutritifs doivent être consommés régulièrement. Pour rester en bonne santé et favoriser leur croissance et leur développement optimaux, les jeunes doivent manger plusieurs fois par jour certains aliments, comme des fruits et des légumes et d'autres aliments appartenant aux principales catégories. Dans le même ordre d'idées, les mauvais aliments (p. ex. les aliments camelotes) à calories vides, peu nutritifs, doivent être consommés en de très rares occasions. La surconsommation de mauvais aliments peut entraîner l'obésité et des carences nutritionnelles.
Embonpoint et obésité
L'embonpoint et l'obésité sont définis de manière simple comme des états caractérisés par un excès de masse adipeuse entraînant des conséquences néfastes pour la santé. Ces états résultent d'un déséquilibre à long terme entre la quantité d'énergie apportée, sous forme de calories, par l'alimentation et la quantité d'énergie utilisée par l'organisme. Avec le temps, la consommation excessive d'aliments ou la pratique insuffisante d'une activité physique modérée ou intense peut déboucher sur l'embonpoint et l'obésité.
Au cours des dernières années, l'obésité chez les jeunes est devenue un problème de santé publique majeur au Canada. L'embonpoint et l'obésité ont de nombreuses conséquences sur la santé des élèves canadiens. Mentionnons, entre autres, l'augmentation des facteurs de risque associés aux maladies cardiovasculaires et au diabète type 2 (p. ex., augmentation du taux de cholestérol sanguin, de la pression artérielle et de la glycémie), les problèmes ostéoarticulaires, un piètre état de santé émotionnelle, un manque de bien-être et la réduction de la qualité de vie globale.Note de bas de page 2 Qui plus est, les enfants ou les adolescents atteints d'embonpoint et d'obésité sont enclins à souffrir des mêmes problèmes une fois parvenus à l'âge adulte, ce qui laisse croire que la plupart des jeunes aux prises avec des problèmes de poids lutteront toute leur vie contre ceux-ci.
Image corporelle négative et pratiques d'amaigrissement
Des idéaux socioculturels de minceur, dangereux et chimériques, se sont frayés un chemin jusqu'à la population des enfants et des adolescents. Les jeunes, en particulier les jeunes filles, sont souvent insatisfaits de leur poids et de leur taille. Les pratiques d'amaigrissement sont parfois justifiées, p. ex. dans le cas d'un jeune obèse; et parfois injustifiées, comme dans le cas d'un jeune dont le poids est normal ou déjà inférieur à la norme.
L'image corporelle négative est fortement corrélée à la piètre estime de soi et, dans certains cas, peut être à l'origine de troubles de la nutrition, comme la boulimie et l'anorexie. Même si le recours à des pratiques d'amaigrissement convenablement supervisées et régulées peut être pertinent dans le cas de jeunes obèses, d'autres pratiques d'amaigrissement peuvent avoir des répercussions défavorables sur le bien-être psychologique d'une jeune personne et, en situations plus extrêmes, provoquer des carences nutritionnelles qui entravent ou empêchent son développement.
Comment le mode de vie sain est-il évalué dans l'Enquête HBSC?
On présume que les jeunes qui ont déclaré qu'ils font de l'activité physique pendant soixante minutes ou plus, au moins cinq jours par semaine, sont actifs, tandis que ceux qui en font moins sont inactifs.Note de bas de page 3
Nous avons demandé aux élèves d'indiquer combien de jours ils avaient fait de l'activité physique modérée ou intense pendant au moins soixante minutes, au cours des sept derniers jours et d'une semaine habituelle ou normale. Les élèves ont également indiqué le nombre d'heures qu'ils consacrent, durant une semaine habituelle, à l'exercice ou à l'activité physique durant les heures de classe, dans leurs temps libres à l'école et dans leurs temps libres en dehors des heures de classe. Des renseignements ont également été recueillis sur le nombre de fois où ils font de l'exercice dans leurs temps libres en dehors des heures de classe.
Une série de questions a permis de déterminer pendant combien d'heures par jour les jeunes s'adonnent d'ordinaire aux activités sédentaires suivantes : regarder la télévision (y compris des vidéocassettes et des DVD), jouer à des jeux vidéos à l'ordinateur ou à une console de jeux (Playstation, Xbox, GameCube, etc.) et se servir d'un ordinateur dans leurs temps libres (entre autres, pour faire leurs devoirs, bavarder en ligne, naviguer sur Internet, envoyer ou recevoir des courriels, etc.). On considère qu'il est excessif de consacrer deux heures par jour ou plus à chacune de ces activités devant un écran.Note de bas de page 4
L'IMC correspond au poids divisé par la taille au carré. L'unité internationale standard est le kg/m2.
Les élèves ont été priés d'indiquer combien de fois ils consomment divers aliments. Pour chaque aliment, les choix de réponse variaient, allant de jamais à plus d'une fois par jour. L'indice de masse corporelle (IMC) a été calculé d'après la taille et le poids des jeunes. Le classement des jeunes selon qu'ils ont un poids normal, souffrent d'embonpoint ou sont obèses a été effectué en fonction des normes IMC internationales établies selon l'âge et le sexe des enfants et des jeunes.Note de bas de page 5
Nous avons demandé aux élèves s'ils croyaient que leur corps était trop mince, un peu trop mince, assez bien, un peu trop gras ou beaucoup trop gras. Les réponses « beaucoup trop »
et « un peu trop »
ont été combinées, tant pour les élèves qui estimaient que leur corps était mince que pour ceux qui étaient d'avis qu'il était gras. Nous avons également demandé aux élèves s'ils étaient au régime ou faisaient quelque chose d'autre (p. ex., de l'exercice) pour perdre du poids.
Sur quoi le présent chapitre porte-t-il?
Le présent chapitre porte sur les niveaux d'activité physique, les habitudes sédentaires, les habitudes en matière de consommation d'aliments, l'embonpoint et l'obésité, l'image corporelle et les pratiques d'amaigrissement des jeunes.
L'activité physique, la fréquence alimentaire et l'obésité sont étudiées par rapport à certaines variables contextuelles : l'activité physique par rapport à la qualité des relations parentsenfants, au rendement scolaire, à l'attitude à l'égard de l'école et à l'aisance de la famille; la fréquence alimentaire par rapport à l'aisance de la famille; et l'obésité par rapport au rendement scolaire et à l'aisance de la famille.
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