Protection des habitats contre la dérive de pulvérisation
Apprenez pourquoi il faut protéger les habitats contre la dérivfe de pulvérisation et les moyens d'y parvenir. Apprenez aussi quels habitats doivent être entourés d'une zone tampon et les situations où aucune zone tampon n'est nécessaire.
Sur cette page
- Pourquoi il faut protéger les habitats
- Comment protéger les habitats contre la dérive de pulvérisation de pesticides
- Habitats sensibles à protéger
- Conditions dans lesquelles aucune zone tampon de pulvérisation n’est nécessaire
- Pour de plus amples renseignements
Pourquoi il faut protéger les habitats
La protection des habitats en zone agricole favorise la diversité biologique. La présence de nombreuses espèces différentes de plantes, d’animaux, de champignons et de bactéries de sol contribue à la santé des écosystèmes. Enfin, les écosystèmes sains rendent de précieux services écologiques dans les zones agricoles.
Les habitats terrestres fournissent des abris et des refuges pour les oiseaux, les mammifères et les insectes utiles. Un grand nombre de ces animaux sont essentiels aux programmes de lutte intégrée et contribuent à la pollinisation des cultures.
Les brise‑vent et les zones végétalisées à proximité de champs agricoles réduisent l’érosion du sol. Ils aident aussi à filtrer l’excédent d’éléments nutritifs et de polluants provenant de l’écoulement de surface avant qu’il atteigne les cours d’eau.
Les habitats aquatiques et les terres humides, qui abritent une faune variée, contribuent à la maîtrise des crues pendant les épisodes de pluie et à la rétention de l’eau pendant les périodes sèches.
Les eaux de surface dans les zones agricoles peuvent constituer des sources d’eau potable pour :
- l’humain;
- la faune;
- les animaux d’élevage.
Comment protéger les habitats contre la dérive de pulvérisation de pesticides
Assurez vous de respecter les zones tampons requises pour la pulvérisation, qui sont indiquées dans le mode d'emploi figurant sur l'étiquette des pesticides. Pour protéger les habitats fauniques contre les dommages attribuables à la dérive de pulvérisation de pesticides, l'ARLA peut exiger des zones tampons pour la pulvérisation de certains produits. Une zone tampon de pulvérisation est la distance sous le vent entre le point d'application directe d'un pesticide, habituellement la lisière de la zone traitée, et la plus proche bordure d'un habitat sensible.
Les zones tampons sans pulvérisation sont indiquées sur l'étiquette des produits antiparasitaires, dans la rubrique « Mode d'emploi », avec les directives du fabricant concernant l'application au moyen du pulvérisateur.
Les méthodes d'application suivantes peuvent nécessiter des zones tampons sans pulvérisation :
- les pulvérisateurs agricoles, qui comprennent :
- les pulvérisateurs à rampe pour le traitement généralisé de grandes cultures;
- les pulvérisateurs à rampe au‑dessus des rangs utilisés dans les vergers et les vignobles;
- les pulvérisateurs à jet porté, y compris :
- les pulvérisateurs à tour;
- les pulvérisateurs à canon;
- les pulvérisateurs à recirculation;
- les pulvérisateurs à ventilateur axial assistés par air comprimé;
- les pulvérisateurs aériens, installés sur un aéronef à voilure fixe ou tournante;
- les pulvérisateurs de chimigation utilisant une buse à aspersion en hauteur ou à jet dirigé.
Les zones tampons sans pulvérisation ne sont pas requises pour les méthodes d’application telles que :
- le mouillage du sol et les applications d’incorporation au sol;
- les pulvérisateurs dotés d’un écran protecteur qui sont près du niveau du sol, par exemple :
- les rampes de pulvérisation entre les rangs;
- les pulvérisateurs dotés de capots ou d’un écran protecteur;
- les applications de traitement localisé à l’aide de pulvérisateurs à main ou à réservoir dorsal.
Les zones tampons sans pulvérisation de l’ARLA n’ont pas préséance sur les autres restrictions concernant la pulvérisation, comme les limites provinciales. Il est possible que les zones tampons sans pulvérisation soient inférieures aux limites de pulvérisation provinciales ou municipales en vigueur dans les zones aquatiques ou terrestres. Dans ces cas, le critère le plus sévère doit être respecté. Les zones tampons sans pulvérisation visées comprennent :
- la zone tampon de pulvérisation indiquée sur l’étiquette du produit;
- la zone tampon de pulvérisation établie à l’aide du calculateur.
Lorsque plusieurs produits sont mélangés en cuve en vue d’une application :
- la plus grande zone tampon doit être respectée;
- les gouttelettes de pulvérisation ne doivent pas être plus fines que la plus petite catégorie de taille de gouttelettes indiquée pour chacun des produits.
Il n’est pas nécessaire d’additionner les distances des zones tampons de chacun des différents produits.
Habitats sensibles à protéger
Un habitat environnemental est une zone écologique qui peut soutenir des espèces floristiques et fauniques aquatiques ou terrestres. Les habitats environnementaux sensibles sont définis par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) comme des zones qui contiennent des espèces floristiques et fauniques pouvant être affectées par un pesticide.
Les habitats sensibles doivent être protégés contre la dérive de pulvérisation s’ils se situent sous le vent par rapport à la zone de traitement.
Les habitats aquatiques sensibles, qui sont définis comme des zones à proximité ou à l’intérieur d’une zone de pulvérisation, englobent toute forme de :
- plan d’eau permanent (eau présente toute l’année)
- plan d’eau saisonnier (eau présente pendant une partie de l’année seulement)
Les habitats aquatiques sensibles comprennent :
- les lacs;
- les rivières;
- les étangs;
- les ruisseaux;
- les bourbiers;
- les cours d’eau;
- les marécages;
- les zones humides;
- les réservoirs;
- les fondrières des Prairies;
- les plans d’eau estuariens et marins.
Les habitats terrestres sensibles, qui sont définis comme des zones végétalisées à proximité ou à l’intérieur d’une zone de pulvérisation, comprennent notamment :
- les terres à bois;
- les surfaces en herbe;
- les zones arbustives;
- les haies;
- les brise‑vent;
- les zones riveraines;
- les zones forestières.
Les zones humides et les zones riveraines (qui sont les espaces séparant les habitats nettement aquatiques et les habitats nettement terrestres) possèdent des caractéristiques des habitats tant aquatiques que naturels. Il est donc possible qu’elles soutiennent des espèces aquatiques et terrestres.
Si un habitat est défini comme sensible par l’ARLA, il sera mentionné sur l’étiquette du produit. Cependant, certaines zones situées à l’intérieur ou à proximité des cultures traitées ne sont pas considérées comme des habitats environnementaux sensibles, si bien qu’elles ne nécessitent pas de zones tampons.
Conditions dans lesquelles aucune zone tampon de pulvérisation n'est nécessaire
Les zones tampons sans pulvérisation sont requises uniquement pour les utilisations particulières qui sont précisées dans la rubrique « Mode d’emploi » figurant sur l’étiquette du produit.
Les habitats qui sont face au vent par rapport à la zone de traitement ne nécessitent pas de zones tampons sans pulvérisation. Les zones tampons sans pulvérisation indiquées sur l’étiquette du produit doivent être respectées uniquement dans les situations où un habitat sensible est situé sous le vent par rapport à la zone de traitement.
Les cultures adjacentes aux zones de traitement ne sont pas considérées comme des habitats terrestres sensibles : elles ne nécessitent donc pas de zones tampons sans pulvérisation. Toutefois, l'indication de zones tampons terrestres de pulvérisation sur l'étiquette peut être un bon indicateur des dommages que le produit peut causer à la végétation adjacente. Les préposés à l'application de pesticides doivent s'assurer que leurs programmes de pulvérisation ne nuisent pas aux propriétés privées avoisinantes.
Les plans d’eau temporaires découlant de l’inondation de basses terres ou du drainage vers celles‑ci ne sont pas considérés comme des habitats aquatiques sensibles. Par conséquent, ils ne nécessitent pas de zone tampon.
Les cours d’eau saisonniers qui sont secs au moment du traitement ne nécessitent pas de zones tampons sans pulvérisation en milieu aquatique.
Les fossés de drainage agricoles construits pour enlever l’excès d’eau des champs sont généralement des zones très bien gérées qui n’ont pas besoin d’une zone tampon. Ils ne sont habituellement pas alimentés par un cours supérieur et ne font pas partie des cours d’eau naturels qui se déversent dans les bassins versants. Ce sont des zones qui peuvent subir des manipulations mécaniques ou chimiques régulières visant à maintenir l’écoulement du drainage.
Il importe de souligner que les cours d’eau (canalisés ou naturels) à proximité de zones agricoles sont des habitats qui peuvent avoir besoin d’une zone tampon. Les cours d’eau sont caractérisés par la présence d’une source d’écoulement de l’eau (cours supérieur ou alimenté par des sources) et font partie intégrante du drainage naturel d’un bassin versant.
Les zones tampons terrestres ne s’appliquent pas aux bandes de végétation filtrante, à moins qu’un habitat terrestre sensible y soit déjà présent. Il faut toutefois être prudent lors de l’application d’herbicides sur les champs voisins.
Pour de plus amples renseignements
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