La nutrition du nourrisson né à terme et en santé : Recommandations pour l'enfant âgé de 6 à 24 mois
Les lignes directrices sur l’alimentation du nourrisson sont en cours de révision.
Énoncé conjoint de Santé Canada, de la Société canadienne de pédiatrie, des Diététistes du Canada et du Comité canadien pour l'allaitement
Le présent énoncé du Groupe de travail conjoint sur l'alimentation du nourrisson fournit aux professionnels de la santé des principes et recommandations fondés sur des données probantes. Les provinces, les territoires et les organisations du secteur de la santé peuvent se servir de cet énoncé pour élaborer des lignes directrices pratiques sur l'alimentation du nourrisson à l'intention des parents et des dispensateurs de soins au Canada.
Cet énoncé favorise les messages appropriés et uniformes sur l'alimentation du nourrisson plus âgé et du jeune enfant de 6 à 24 mois. Les directives sur la nutrition du nourrisson de la naissance à six mois font partie d'un énoncé distinct, mais complémentaire.
Pour obtenir des renseignements ou suggestions sur la façon de répondre aux questions des parents et des dispensateurs de soins, veuillez consulter :
Principes et recommandations pour l'alimentation du nourrisson plus âgé (6 à 12 mois) et du jeune enfant (12 à 24 mois)
L'allaitement maternel exclusif est recommandé pendant les six premiers mois. Il est souhaitable de poursuivre celui-ci jusqu'à deux ans ou plus, accompagné d'aliments complémentaires appropriés. L'allaitement maternel est important sur le plan nutritionnel. En plus d'assurer une protection immunologique, il favorise la croissance et le développement chez les nourrissons et les jeunes enfants.
- Favoriser l'allaitement maternel jusqu'à deux ans ou plus, tant et aussi longtemps que la mère et l'enfant veulent continuer.
- Recommander la prise quotidienne d'un supplément de 10 µg (400 UI) de vitamine D chez les nourrissons et les jeunes enfants allaités ou qui reçoivent du lait maternel.
- Recommander d'augmenter progressivement la fréquence quotidienne à laquelle des aliments complémentaires sont offerts, tout en continuant l'allaitement maternel.
- Recommander des viandes et des substituts de viande riches en fer ainsi que des céréales enrichies de fer comme premiers aliments complémentaires. Encourager les parents et les dispensateurs de soins à progresser vers l'introduction de différents aliments nutritifs composant les repas de la famille.
- Veiller à ce que les textures grumeleuses soient introduites au plus tard à 9 mois. Encourager l'introduction de différentes textures, modifiées à partir des repas de la famille, avant l'âge d'un an.
- Encourager une alimentation sensible aux besoins de l'enfant en fonction de ses signes d'appétit et de satiété.
- Favoriser les aliments à manger avec les doigts pour encourager l'enfant à s'alimenter lui-même.
- Encourager l'enfant à boire dans une tasse ouverte en l'aidant au début.
- Continuer à recommander la consommation d'une variété d'aliments riches en fer. Veiller à ce que des aliments comme la viande et les substituts ainsi que les céréales enrichies de fer soient offerts chaque jour à plusieurs reprises.
- Si les parents et les dispensateurs de soins introduisent le lait de vache, les informer d'attendre que l'enfant ait entre 9 et 12 mois pour le faire. Recommander de limiter la consommation de lait de vache à une quantité de 750 ml par jour.
- Recommander qu'une surveillance soit exercée en tout temps pendant que le nourrisson ou le jeune enfant est en train de manger.
- Recommander aux parents et aux dispensateurs de soins d'éviter de donner des aliments solides durs, petits et ronds, ou lisses et collants, car ils peuvent être aspirés et causer l'étouffement.
- Promouvoir la préparation et l'entreposage sécuritaires des aliments pour éviter les maladies d'origine alimentaire. Recommander d'éviter les produits contenant de la viande, des œufs, de la volaille ou du poisson cru ou pas assez cuit; du lait ou des produits laitiers non pasteurisés; des jus non pasteurisés et la contamination croisée entre les aliments cuits et crus.
- Expliquer aux parents et aux dispensateurs de soins de ne pas donner de miel à un enfant de moins d'un an, pour aider à prévenir le botulisme infantile.
Cette section de La nutrition du nourrisson né à terme et en santé est basée sur Bien manger avec le Guide alimentaire canadien 2007. Les recommandations pour l'alimentation du nourrisson demeurent à jour et peuvent continuer à être utilisées comme référence pour les professionnels de la santé.
- Recommander un horaire régulier de repas et de collations et d'offrir une variété d'aliments provenant des quatre groupes alimentaires.
- Recommander des aliments préparés avec peu ou pas de sel ou de sucre ajouté.
- Expliquer aux parents et aux dispensateurs de soins que les aliments nutritifs, à teneur élevée en gras, sont une source importante d'énergie pour les jeunes enfants.
- Encourager la poursuite de l'allaitement maternel, ou d'offrir 500 ml par jour de lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.).
- Recommander de limiter les jus de fruits et les boissons sucrées. Encourager la consommation d'eau pour étancher la soif.
- Encourager les parents et les dispensateurs de soins à donner l'exemple et à inculquer de saines habitudes alimentaires que leurs enfants conserveront toute leur vie.
Certains nourrissons peuvent ne pas être allaités pour des motifs d'ordre personnel, social ou, rarement, médical. Les familles ont besoin de soutien pour optimiser le bien-être nutritionnel de ces nourrissons. Le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel (OMS, 1981) recommande aux professionnels de la santé d'informer les parents sur l'importance de l'allaitement maternel, sur les coûts personnels, sociaux et économiques de l'alimentation à partir de préparations commerciales pour nourrissons et sur la difficulté de renverser la décision de ne pas allaiter. Les familles qui ont pris une décision totalement éclairée de ne pas allaiter doivent recevoir du counseling individualisé quant à l'utilisation des substituts du lait maternel.
Remerciements
Le Groupe de travail conjoint sur l'alimentation du nourrisson était composé de représentants des comités et organismes suivants :
- Comité de nutrition et de gastro-entérologie de la Société canadienne de pédiatrie (SCP)
- Les diététistes du Canada (DC)
- Comité canadien pour l'allaitement (CCA)
- Agence de la santé publique du Canada (ASPC)
- Santé Canada (SC)
Le groupe de travail a reçu des conseils du Groupe consultatif d'experts sur la nutrition du nourrisson et a mené une vaste consultation auprès des parties intéressées.
Membres du Groupe consultatif d'experts sur la nutrition du nourrisson : Gisèle Conway, Laura Haiek, Sheila Innis, Gerry Kasten, Jack Newman, Nancy Watters.
Participants du Groupe de travail conjoint sur l'alimentation du nourrisson : Becky Blair (DC), Geneviève Courant (CCA), Jeff Critch (SCP), Jessica DiGiovanni (ASPC), Patricia D'Onghia (SC), Erin Enros (SC), Deborah Hayward (SC ), Jennifer McCrea (SC), Brenda McIntyre (SC), Julie Castleman (ASPC) et Kevin Wood (SC).
Citation suggérée : Santé Canada, Société canadienne de pédiatrie, Diététistes du Canada et Comité canadien pour l'allaitement (2014) La nutrition du nourrisson né à terme et en santé : Recommandations pour l'enfant âgé de 6 à 24 mois
L'allaitement maternel constitue une source de nutrition importante pour le nourrisson plus âgé et le jeune enfant lorsqu'on introduit des aliments complémentaires à leur alimentation.
- Favoriser l'allaitement maternel jusqu'à deux ans ou plus, tant et aussi longtemps que la mère et l'enfant veulent continuer.
Justification
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l'allaitement maternel exclusif de la naissance à six mois et la poursuite de l'allaitement maternel, avec une alimentation complémentaire adéquate, jusqu'à l'âge de deux ans ou plus. Cette recommandation de santé publique est décrite dans la Stratégie mondiale pour l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant (OMS/UNICEF, 2003). L'allaitement maternel, avec une alimentation complémentaire adéquate, est la norme d'alimentation pour les jeunes enfants, selon les Apports nutritionnels de référence (IOM, 2006) de l'Institute of Medicine. L'allaitement maternel et l'alimentation complémentaire appropriée comptent parmi les interventions les plus efficaces pour promouvoir la santé, la croissance et le développement de l'enfant (OMS/UNICEF, 2008).
L'allaitement maternel contribue à répondre aux besoins énergétiques du nourrisson jusqu'à l'âge de six mois (OMS, 2009; Organisation panaméricaine de la santé [OPS], 2003). De six à douze mois, les nourrissons plus âgés peuvent satisfaire leurs besoins nutritifs grâce à une combinaison de lait maternel et d'aliments complémentaires (Butte et coll., 2004). De six à douze mois, l'allaitement maternel peut combler environ la moitié des besoins énergétiques, et les aliments introduits dans l'alimentation fournissent le reste de l'énergie nécessaire (Michaelsen, Weaver, Branca et Robertson, 2003; OMS, 2009). De 12 à 24 mois, on estime qu'un tiers des besoins énergétiques d'un jeune enfant peut provenir de l'allaitement maternel et que les deux tiers proviennent des aliments qui complètent son alimentation (OMS, 2009; OPS, 2003).
L'allaitement au-delà de six mois est associé à un certain nombre d'effets positifs pour la santé du nourrisson et de la mère. Une plus longue durée d'allaitement, combinée à différents autres déterminants, pourrait avoir un effet protecteur contre le surpoids et l'obésité durant l'enfance (Arenz, Rückerl, Koletzko et von Kries, 2004; Scott, Ng et Cobiac, 2012; von Kries et coll., 1999). Des données probantes limitées indiquent que la poursuite de l'allaitement maternel a des effets immunitaires bénéfiques chez le nourrisson et le jeune enfant durant la première et la deuxième année de vie (Goldman, Goldblum et Garza, 1983; Goldman, Garza, Nichols et Goldblum, 1982). Selon une étude d'observation, l'allaitement maternel jusqu'à l'âge de douze mois protège contre les maladies infectieuses, particulièrement les infections gastrointestinales et respiratoires (Fisk. et coll., 2011). Les résultats indiquent invariablement une diminution du risque de cancer du sein chez les mères qui allaitent plus longtemps (Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer, 2002; Chang-Claude, Eby, Kiechle, Bastert et Becher, 2000; Brinton et coll., 1995). Des données probantes limitées laissent également supposer que l'allaitement maternel a un effet protecteur contre le cancer de l'ovaire pour la mère qui allaite (Luan et coll., 2013; Su, Pasalich, Lee, et Binns, 2013; Fonds mondial de recherche contre le cancer et American Institute for Cancer Research, 2013). Les mères qui allaitent leur nourrisson plus âgé et leur jeune enfant déclarent également être plus sensibles à leurs besoins et créent des liens affectifs plus solides (Britton, Britton et Gronwaldt, 2006; Fergusson et Woodward, 1999; Kendall-Tackett et Sugarman, 1995).
Des mères canadiennes qui ont allaité, 57,4 % ont continué après l'âge de six mois (Statistique Canada, 2013). Ce pourcentage passe à 18,9 % après la première année de vie. Les raisons les plus souvent invoquées par les mères qui cessent d'allaiter sont les suivantes : production insuffisante de lait maternel, le fait que le nourrisson était prêt à manger des aliments solides et l'enfant s'est sevré de lui-même (Santé Canada, 2012).
De nombreux facteurs culturels et sociaux influent sur la durée de l'allaitement, dont le stigmate que de nombreuses mères perçoivent à l'égard de l'allaitement d'un nourrisson plus âgé ou d'un jeune enfant. Certaines mères peuvent donc dissimuler qu'elles poursuivent l'allaitement, ce qu'on appelle l'« allaitement en cachette » (Lawrence & Lawrence, 2005; Kendall-Tackett & Sugarman, 1995).
Afin de prolonger la durée de l'allaitement, il importe de favoriser la mise en œuvre de l'Initiative des amis des bébés de l'OMS et de l'UNICEF décrite dans les Dix conditions pour le succès de l'allaitement maternel. Son pendant canadien est le document intitulé Dix conditions intégrées de l'Initiative des amis des bébés à l'intention des hôpitaux et des services de santé communautaires (OMS/UNICEF 2009; Comité canadien pour l'allaitement, 2011). Les initiatives amies des bébés sont reconnues comme ayant pour effet d'accroître l'initiation à l'allaitement maternel, son exclusivité et sa durée (Pound et coll., Unger, et Comité de nutrition et de gastro-entérologie de la Société canadienne de pédiatrie. (2012).
Il est possible d'améliorer le taux de succès des mères voulant allaiter par un soutien actif à l'allaitement maternel (Département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis, 2011; American Academy of Family Physicians, 2008). La protection, la promotion et le soutien à l'allaitement maternel permettent d'accroître le pourcentage de mères qui allaitent leur enfant au-delà de l'âge de six mois. Des études révèlent que lorsque toutes les formes de soutien à l'allaitement maternel sont offertes à toutes les périodes de suivi de l'enfant jusqu'à l'âge de neuf mois, les mères sont encouragées à poursuivre l'allaitement (Renfrew, McCormick, Wade, Quinn et Dowswell, 2012). La ressource intitulée Protéger, promouvoir et soutenir l'allaitement maternel - Un guide pratique pour les programmes communautaires peut aider à cerner des stratégies et mesures précises pour protéger, promouvoir et soutenir l'allaitement maternel dans le contexte de la santé de la population.
Le père ou le partenaire, ainsi que la famille élargie font partie de l'environnement social de la mère et jouent un rôle pour soutenir l'allaitement, surtout l'allaitement prolongé (American Academy of Family Physicians, 2008). Ils ont besoin d'information sur l'allaitement, de réponses à leurs questions et de précisions sur les mythes ou les idées fausses (American Academy of Family Physicians, 2008).
Les professionnels de la santé contribuent à créer des environnements favorables à l'allaitement lorsqu'ils continuent d'en faire la promotion comme méthode normale d'alimentation, avec une alimentation complémentaire adéquate, pour le nourrisson plus âgé et le jeune enfant. Discutez avec les parents de leurs points de vue, de leurs préoccupations et de leurs questions. Explorez des sujets tels que le retour au travail ou aux études, l'allaitement et les services de garde, les préoccupations potentielles à l'égard du stigmate social lié à l'allaitement maternel d'un nourrisson plus âgé ou d'un jeune enfant. Abordez également le sujet des ressources en matière d'allaitement que ce soit le soutien par les pairs ou les ressources professionnelles qui se trouvent dans la collectivité.
Références
Certains hyperliens donnent accès à des sites d'organismes qui ne sont pas assujettis à la Loi sur les langues officielles. L'information qui s'y trouve est donc dans la langue du site.
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Un supplément de vitamine D est recommandé chez les nourrissons et les jeunes enfants allaités ou qui reçoivent du lait maternel
- Recommander la prise quotidienne d'un supplément de 10 µg (400 UI) de vitamine D chez les nourrissons et les jeunes enfants allaités ou qui reçoivent du lait maternel.
Justification
La vitamine D est un nutriment essentiel. Elle aide l'organisme à utiliser le calcium et le phosphore pour la formation et le maintien des os et des dents solides (IOM, 2011). Le soleil stimule la formation de vitamine D dans la peau; selon les recommandations en vigueur, il faut toutefois éviter toute exposition directe au soleil chez les nourrissons et les jeunes enfants en raison du risque de cancer de la peau (Santé Canada, 2012). La prise quotidienne d'un supplément de vitamine D est recommandée dès la naissance pour tous les nourrissons allaités. Il s'agit d'une mesure efficace de prévention du rachitisme dû à une carence en vitamine D (Lerch & Meissner, 2007).
Pour obtenir des conseils sur la vitamine D chez les nourrissons et les jeunes enfants qui ne sont pas allaités ou qui ne reçoivent pas de lait maternel, veuillez consulter le document intitulé Conseils pratiques pour renseigner les familles sur l'alimentation du nourrisson plus âgé et du jeune enfant.
6 à 12 mois
Les données sur les pratiques d'administration de suppléments entre l'âge de 6 et de 12 mois sont limitées. À l'échelle nationale, les données existantes indiquent que 79,6 % des nourrissons reçoivent un supplément de vitamine D lorsqu'ils sont allaités ou reçoivent du lait maternel (Statistique Canada, 2013). De ces nourrissons, 88,2 % reçoivent le supplément « tous les jours » ou « presque tous les jours » (Statistique Canada, 2013). Il est important de continuer de recommander la prise quotidienne d'un supplément de 10 µg (400 UI) de vitamine D chez les nourrissons plus âgés lorsqu'ils sont allaités ou reçoivent du lait maternel.
12 à 24 mois
Les jeunes enfants qui sont allaités ou qui se voient donner du lait maternel doivent continuer de recevoir un supplément quotidien de vitamine D de 10 µg (400 UI). La prise de ce supplément est une démarche conservatrice qui permet une consommation adéquate de vitamine D en plus de faire valoir un message de santé publique uniforme et direct. Selon le cas, la décision de cesser l'administration du supplément au-delà de douze mois peut dépendre d'une évaluation du régime alimentaire et de l'apport d'autres sources de vitamine D, comme le lait de vache.
Il n'existe aucune donnée découlant d'une enquête nationale, mais des études à plus petite échelle révèlent que les jeunes enfants peuvent présenter un risque accru de carence en vitamine D s'ils sont allaités et ne prennent pas de supplément de vitamine D ou en prennent seulement à l'occasion (Gesser, Plotnik et Muth, 2003; Gordon et coll., 2008). Le fait de continuer la prise de supplément lorsqu'un jeune enfant est allaité ou reçoit du lait maternel réduira ce risque.
Un apport excessif n'est pas préoccupant pour les enfants qui continuent à recevoir un supplément de vitamine D, peu importe la consommation de lait de vache et d'autres sources alimentaires. Il est peu probable que la quantité totale consommée se rapproche de l'apport maximal tolérable de 2500 UI par jour.
Après l'âge de deux ans, il n'est plus recommandé de prendre un supplément de vitamine D. Il est recommandé que les habitudes alimentaires des enfants suivent le guide intitulé Bien manger avec le Guide alimentaire canadien.
Références
Gessner, B.D., Plotnik, J., et Muth, P.T. (2003). 25-hydroxyvitamin D levels among healthy children in Alaska. J Pediatr. 143:434-7.
Gordon, C.M., Feldman, H.A., Sinclair, L., Williams, A.L., Kleinman, P.K., Perez-Rossello, J. et Cox, J.E. (2008). Prevalence of vitamin D deficiency among healthy infants and toddlers. Arch Pediatr Adolesc Med, 166(5): 431-436. 162:505-12.
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Lerch, C. & Meissner, T. (2007). Interventions for the prevention of nutritional rickets in term born children. Cochrane Database of Systematic Reviews. Issue 4, Article No.: CD006164.
Santé Canada. (2012). Conseils sur la sécurité au soleil pour les parents.
Statistique Canada. (2013). Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes - Composante annuelle : fichier de partage - 24 mois, 2011-2012. Expériences maternelles - Allaitement. Données brutes non publiées.
L'alimentation complémentaire, tout en continuant l'allaitement maternel, fournit l'énergie et les nutriments nécessaires pour répondre aux besoins du nourrisson plus âgé.
- Recommander d'augmenter progressivement la fréquence quotidienne à laquelle des aliments complémentaires sont offerts, tout en continuant l'allaitement maternel.
- Recommander des viandes et des substituts de viande riches en fer ainsi que des céréales enrichies de fer comme premiers aliments complémentaires. Encourager les parents et les dispensateurs de soins à progresser vers l'introduction de différents aliments nutritifs composant les repas de la famille.
- Veiller à ce que les textures grumeleuses soient introduites au plus tard à 9 mois. Encourager l'introduction de différentes textures, modifiées à partir des repas de la famille, avant l'âge d'un an.
Justification
À l'âge d'environ six mois, l'allaitement devrait continuer d'être la principale source de nutriments. Toutefois, il ne suffit plus pour répondre aux besoins nutritionnels de l'enfant plus âgé (OMS, 2009; Butte et coll., 2004; Organisation panaméricaine de la santé, 2003). Lorsqu'on commence l'alimentation complémentaire, les aliments offerts comme « aliments complémentaires » devraient avoir une forte teneur énergétique et être riches en nutriments comme le fer (OMS, 2009).
L'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et l'OMS ont estimé les besoins énergétiques des nourrissons âgés de six à huit mois. Les aliments complémentaires comptent pour environ un cinquième des besoins énergétiques totaux (OMS, 2009; OPS, 2003). Entre 9 et 11 mois, ils couvrent un peu moins de la moitié des besoins énergétiques totaux.
Lorsque l'alimentation complémentaire débute, l'allaitement se poursuit selon les signaux émis par le nourrisson. Selon l'OMS, « il est démontré qu'il importe peu que le lait maternel ou des aliments complémentaires soient donnés en premier lors d'un repas. La mère peut prendre la décision qui lui convient et qui répondra le mieux aux besoins de l'enfant » (OMS, 2009), lesquels évolueront en raison du fait que l'enfant vieillit et que son régime alimentaire change.
Pour obtenir des conseils sur l'alimentation complémentaire de 12 à 24 mois, veuillez consulter la section intitulée À partir d'un an, les jeunes enfants commencent à avoir un horaire régulier de repas et de collations. On suit généralement les recommandations du Guide alimentaire canadien.
Fréquence de l'alimentation complémentaire
De l'âge de six à huit mois, les parents et les dispensateurs de soins devraient tenter de donner deux ou trois repas et une ou deux collations composés d'aliments complémentaires, selon l'appétit du nourrisson plus âgé (OMS, 2009). Au cours de cette étape initiale, il est important que les parents et les dispensateurs de soins soient sensibles aux signes d'appétit.
La quantité de nourriture offerte devrait également se fonder sur les principes de l'alimentation sensible aux besoins de l'enfant. La quantité de nourriture consommée au repas variera en fonction de facteurs tels que ceux qui suivent :
- comment l'enfant se porte;
- la présence de distractions;
- la période de la journée;
- la quantité de lait maternel ingéré;
- son appétit et sa capacité à manger;
- la densité calorique des aliments complémentaires.
La teneur en nutriments et la fréquence des repas devraient être adaptées aux besoins du nourrisson plus âgé (OPS, 2003). On devrait encourager les parents et les dispensateurs de soins à commencer en donnant de petites quantités d'aliments composant les repas de la famille, modifiés pour obtenir une texture et une grosseur appropriées à son âge et à son stade de développement. Ils devraient offrir plus de nourriture selon son appétit et ses signes de faim.
On peut donner au nourrisson âgé entre 9 et 11 mois jusqu'à trois repas par jour et une ou deux collations, également selon son appétit. La fréquence des repas et la quantité de nourriture augmentent avec l'âge, afin de tenir compte des besoins énergétiques plus élevés pour le développement et la croissance (OMS, 1998). À l'âge de 12 mois, les parents et les dispensateurs de soins peuvent commencer à établir un horaire de collations et de repas réguliers (Satter, 2000).
Les menus types donnent des exemples de repas complémentaires nutritifs pour les nourrissons âgés entre 7 et 11 mois. Il existe également des menus types pour les jeunes enfants de 17 mois.
Aliments composant les repas de la famille
À partir de six mois, les aliments complémentaires du nourrisson plus âgé peuvent être composés d'un grand nombre des mêmes aliments nutritifs consommés par la famille. Ils devraient être préparés et servis avec peu ou pas de sel ou de sucre ajouté (OMS, 2009). Les aliments commerciaux pour nourrissons ne sont pas nécessaires et peuvent avoir une teneur élevée en sucre ajouté (Garcia, Raza, Parrett et Wright, 2013).
Expliquer aux parents et aux dispensateurs de soins d'introduire des viandes et des substituts de viande riches en fer ainsi que des céréales enrichies de fer. Mis à part le fait que les aliments riches en fer sont les premiers aliments, il n'y a aucun ordre de priorité particulier pour l'introduction d'autres aliments ou groupes alimentaires (à l'exception du lait de vache). Les légumes, les fruits et les produits laitiers tels que le fromage et le yogourt peuvent être introduits entre l'âge de 6 et de 9 mois, en même temps qu'une variété d'aliments riches en fer.
Encourager les parents et les dispensateurs de soins à progresser à l'introduction de nouveaux aliments, afin de garantir qu'un éventail de saveurs et d'aliments tirés du guide intitulé Bien manger avec le Guide alimentaire canadien sont consommés avant l'âge de 12 mois. Pour obtenir des conseils sur les allergies alimentaires au moment d'introduire de nouveaux aliments, veuillez consulter le document intitulé Conseils pratiques pour renseigner les familles sur l'alimentation du nourrisson plus âgé et du jeune enfant.
Les enfants qui commencent dès le début à manger des aliments nutritifs sont plus susceptibles de préférer et de consommer ces types d'aliments et d'avoir des habitudes alimentaires favorisant une croissance saine (Ahern, 2013; Anzman, Rollins et Birch, 2010; Mennella, Nicklaus, Jagolino et Yourshaw, 2008). Ces saines habitudes alimentaires pourraient se poursuivre durant l'enfance (Skinner, Bounds, Carruth, Morris et Ziegler, 2004).
L'aspect social de l'alimentation est une autre raison importante pour laquelle les nourrissons plus âgés devraient prendre part aux repas en famille. Encourager les parents et les dispensateurs de soins à faire participer les nourrissons et les jeunes enfants aux repas en famille, même si ce n'est pas le temps de les nourrir. Les repas en famille devraient être pris à la table afin de garantir que les nourrissons plus âgés et les jeunes enfants sont en sécurité et supervisés.
Durant les repas en famille, il est possible que le nourrisson plus âgé ne consomme pas beaucoup d'aliments. Toutefois, le moment des repas lui permet de se familiariser avec les aliments, leur goût, leur couleur et leurs textures diverses. Favoriser des heures de repas paisibles, plaisantes et positives, sans distraction telle que la télévision (Organisation panaméricaine de la santé, 2003; Satter, 2000). Les repas en famille sont une occasion de donner l'exemple d'habitudes alimentaires saines.
Texture des aliments complémentaires
À mesure que le système neuromusculaire du nourrisson plus âgé se développe, les types et les textures d'aliments complémentaires que le nourrisson peut consommer augmenteront (OMS, 1998). Les nourrissons transforment les aliments au moyen de quatre actions liées à l'âge : téter, sucer, mâcher et mastiquer. De la naissance à l'âge de six mois, un nourrisson aura les habiletés motrices orales de téter, de sucer et d'avaler (OMS, 1998).
Lorsqu'on commence l'alimentation complémentaire, le nourrisson plus âgé développe les mouvements mandibulaires de haut en bas, qui lui permettent de « mâcher ». Ces mouvements permettent la consommation de certains aliments solides tels que des craquelins, des rôties et des céréales prêtes-à-manger, peu importe si les dents sont apparues (Morris et Klein, 2000; OMS, 1998). Il est important que les parents et les dispensateurs de soins donnent une variété de textures douces (telles que des aliments grumeleux, cuits jusqu'à tendredeté et finement hachés, en purée, écrasés ou broyés) et d'aliments à manger avec les doigts à partir de l'âge de six mois. Les aliments qu'on mange avec les doigts sans danger comprennent des morceaux de légumes et de fruits bien cuits, des fruits mûrs et tendres comme des bananes, de la viande cuite finement coupée, hachée ou écrasée, du poisson sans arêtes et du poulet, du fromage râpé, des croûtes de pain ou des rôties. Pour des raisons de sécurité, certaines formes et textures d'aliments ne devraient jamais être offertes aux enfants de moins de quatre ans.
Même si un nourrisson plus âgé est capable de consommer plus d'aliments solides, le temps nécessaire pour le nourrir peut être plus long qu'avec des aliments en purée (OMS, 1998). L'efficacité d'un nourrisson plus âgé à consommer des aliments en purée atteindra un sommet à l'âge d'environ 10 mois, mais leur capacité de consommer d'autres aliments solides continuera de s'améliorer jusqu'à l'âge d'environ 24 mois (OMS, 1998). Le nourrisson plus âgé peut avoir un réflexe naturel d'un haut-le-cœur, et l'on devrait en discuter avec les parents et les dispensateurs de soins.
Entre l'âge d'environ 8 et 12 mois, le nourrisson plus âgé développe les mouvements latéraux de la langue. Ces mouvements permettent au nourrisson plus âgé de déplacer les aliments vers les dents, et le nourrisson peut ainsi croquer et mastiquer les aliments coupés et une plus grande variété d'aliments à manger avec les doigts (OMS, 1998).
Il est important que les parents et les dispensateurs de soins progressent à des aliments ayant une texture grumeleuse. Si l'on retarde l'introduction de textures grumeleuses après l'âge de neuf mois, ceci peut être associé à des difficultés d'alimentation chez l'enfant plus âgé, et pourrait faire en sorte qu'il consomme moins d'aliments nutritifs tels que des légumes et des fruits (Coulthard, Harris et Emmett, 2009).
Lorsque le jeune enfant a atteint l'âge de 12 mois, on devrait lui offrir une variété d'aliments consommés par la famille, ayant une texture modifiée, tels que des aliments tendres broyés, écrasés ou coupés (Morris et Klein, 2000). Entre l'âge de 12 à 18 mois, les jeunes enfants auront acquis tous les mouvements de la mastication (OMS, 1998).
Références
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Une alimentation sensible aux besoins de l'enfant favorise l'acquisition de saines habitudes alimentaires.
- Encourager une alimentation sensible aux besoins de l'enfant en fonction de ses signes d'appétit et de satiété.
- Favoriser les aliments à manger avec les doigts pour encourager l'enfant à s'alimenter lui-même.
- Encourager l'enfant à boire dans une tasse ouverte en l'aidant au début.
Justification
L'« alimentation sensible aux besoins de l'enfant » signifie que le parent ou le dispensateur de soins réagit rapidement aux signes d'appétit et de satiété de l'enfant, en se souciant de ses émotions et en respectant son développement (DiSantis, Hodges, Johnson et Fisher, 2011). Ce comportement ne doit pas être adopté à un seul stade du développement du nourrisson ou de l'enfant; il s'applique également à l'allaitement maternel à la demande, à l'introduction des aliments complémentaires et à l'alimentation d'un enfant plus âgé.
Alimentation sensible aux besoins de l'enfant
Pour éviter de sous-alimenter ou de suralimenter le nourrisson et le jeune enfant, les parents et les dispensateurs de soins doivent être sensibles aux signaux d'appétit et de satiété émis par les nourrissons et les jeunes enfants. L'alimentation sensible aux besoins de l'enfant (Organisation panaméricaine de la santé, 2003; Engle et Pelto, 2011) :
- Permet à l'enfant de guider l'alimentation
- Assure l'équilibre entre apporter de l'aide à l'enfant et l'encourager à s'alimenter seul, d'une manière appropriée à son niveau de développement.
- Suppose un contact visuel et des encouragements verbaux positifs, mais aucune contrainte verbale ou physique
- Suppose l'utilisation d'ustensiles appropriés à l'âge de l'enfant et à sa culture
- Permet de réagir aux signes précoces d'appétit et de satiété
- Réduit les distractions pendant les repas, les collations, les tétées ou les boires
- Permet de prendre un repas dans un environnement confortable et sécuritaire
- Tient compte des besoins de l'enfant, notamment des changements dans son état physique et émotionnel
- Permet d'offrir différentes combinaisons d'aliments, de goûts et de textures
L'alimentation sensible aux besoins de l'enfant peut influencer le développement précoce de l'enfant en ce qui concerne l'autorégulation de l'apport énergétique (DiSantis, Hodges, Johnson et Fisher, 2011; IOM, 2011; Townsend et Pitchford, 2012). Une alimentation insensible aux besoins de l'enfant peut avoir pour effet de supprimer les signes internes d'appétit et de satiété du nourrisson et de nuire à son autonomie naissante (Black et Aboud, 2011; IOM, 2011). Exercer des pressions sur un nourrisson pour qu'il mange en utilisant des encouragements verbaux excessifs (comme « vide ton assiette ») peut entraîner des attitudes négatives à l'égard de l'alimentation et de mauvaises habitudes alimentaires (Cerro, Zeunert, Simmer et Daniels, 2002) ainsi qu'une suralimentation et un gain excessif de poids (Birch, 1992; Satter, 1996; Hurley, Cross et Hughes, 2011). Par contre, les parents et les dispensateurs de soins qui limitent les aliments à teneur élevée en gras et à forte teneur énergétique en raison de préoccupations liées à la suralimentation peuvent avoir une incidence négative sur l'autorégulation et, en fait, augmenter la quantité d'aliments que l'enfant consomme lorsqu'on les lui présente (IOM, 2011).
Rôles et responsabilités des parents et de l'enfant pendant l'alimentation
L'acquisition de saines habitudes alimentaires est une responsabilité partagée (Satter, 2012; Satter, 2000). Pour les jeunes nourrissons, les parents sont responsables de la source de lait offerte, et l'enfant, avec l'alimentation à la demande du nourrisson ou l'alimentation « selon les signaux émis par le nourrisson », est responsable de tout le reste (c'est-à-dire, à quel moment, à quel endroit et quelle quantité).
Pour les nourrissons plus âgés et les jeunes enfants, les parents et les dispensateurs de soins proposent une sélection d'aliments nutritifs, préparés et servis de façon sécuritaire, en plus de la source de lait offerte à l'enfant. À l'âge d'un an, les parents et les dispensateurs de soins deviennent responsables du moment et de l'endroit où la nourriture est consommée, en offrant des collations et des repas réguliers. Quel que soit son âge, l'enfant décide quelle quantité il veut manger et s'il veut manger (Satter, 2000).
Pour favoriser de saines habitudes alimentaires, encourager les parents et les dispensateurs de soins à reconnaître les signes d'appétit de leur enfant, notamment de l'agitation ou de l'irritabilité, et à y donner suite, ainsi qu'à reconnaître les signes de satiété comme détourner la tête, refuser de manger, s'endormir ou jouer (Satter, 2000). Les parents doivent avoir confiance en la capacité de leur enfant de décider quelle quantité il veut manger et s'il veut manger (Satter, 2012). Ce type de soutien favorise l'autonomie (Satter, 1996).
Manger avec ses doigts et s'alimenter soi-même
L'ajout d'aliments à manger avec les doigts aux premiers aliments complémentaires encourage l'enfant à manger seul dès le début (Townsend et Pitchford, 2012; Rapley, 2011). On estime que cette méthode favorise la période cruciale du développement oral et moteur pendant laquelle le nourrisson plus âgé est prêt à toucher la nourriture et à la « mâcher » (OMS, 1998; Rapley, 2011; Sachs, 2011; Wright, Cameron, Tsiakas et Parkinson, 2011).
Rassurer les parents et les dispensateurs de soins en leur disant que l'auto-alimentation constitue un processus de développement et d'expérimentation pour le nourrisson plus âgé et le jeune enfant. Il est possible qu'ils ne consomment pas une quantité importante des aliments à manger avec les doigts. Pour les nourrissons plus âgés, il est important que les aliments à manger avec les doigts fassent partie d'un régime alimentaire composé de différentes textures (Wright, Cameron, Tsiakas et Parkinson, 2011; OMS, 1998).
Parmi les préoccupations communes liées à l'auto-alimentation, mentionnons les petits dégâts et le gaspillage de nourriture (Brown et Lee, 2011). Les petits dégâts pendant les repas font partie du processus d'apprentissage. Pour réduire le gaspillage, encourager les parents et les dispensateurs de soins à offrir de petites quantités de nourriture et puis d'augmenter ces quantités en fonction des signes d'appétit de l'enfant.
Tasse ouverte
Lorsqu'on introduit des liquides autres que le lait maternel, on peut utiliser une tasse ouverte. Il a été démontré que l'utilisation d'une tasse ouverte est une habileté sécuritaire et facile à apprendre pendant la petite enfance (Howard et coll., 2003; Lang, Lawrence et Orme, 1994).
On peut offrir de l'eau au nourrisson plus âgé dans une tasse ouverte en même temps que des aliments complémentaires. Au début, il aura besoin de l'aide du parent ou du dispensateur de soins pour boire à la tasse. Expliquer aux parents et aux dispensateurs de soins d'aider le nourrisson en tenant la tasse contre sa bouche. Au début, lorsque la tasse est introduite, le nourrisson plus âgé tentera de téter le liquide de la tasse puisqu'il s'agit d'une méthode qui lui est familière (Morris et Klein, 2000). Le nourrisson plus âgé développera une action de succion coordonnée et commencera à maintenir sa mâchoire dans une position ouverte stable lorsque vous approcherez la tasse (Morris et Klein, 2000). Le nourrisson plus âgé peut boire à son propre rythme, ce qui lui permet de contrôler sa respiration et d'avaler lorsqu'il est prêt (Lang, Lawrence et Orme, 1994).
Les tasses d'entraînement comme les gobelets sont souvent munies d'une valve antidéversement. Pour boire, le nourrisson doit sucer le bec du gobelet (American Dental Association, 2004; Morris et Klein, 2000), ce qui ne favorise pas l'acquisition d'aptitudes à boire (Morris et Klein, 2000). Une tasse ouverte constitue le meilleur choix pour encourager le développement de compétences (American Dental Association, 2004).
Le fait d'encourager l'utilisation d'une tasse ouverte chez les nourrissons plus âgés peut aider à éviter l'alimentation prolongée au biberon. L'utilisation de biberons chez les jeunes enfants est associée à la consommation de calories excessives et peut contribuer au risque d'obésité pendant l'enfance (Gooze, Anderson et Whitaker, 2011).
Le fait d'offrir une tasse ouverte aux nourrissons plus âgés peut aider à réduire la consommation constante et la surexposition de ses dents à des liquides contenant du sucre. Une exposition réduite peut contribuer à diminuer le risque de carie dentaire (American Dental Association, 2004). Pour obtenir de plus amples renseignements sur la réduction du risque de caries dentaires pendant la petite enfance, voir Conseils pratiques pour renseigner les familles sur la nutrition pour les nourrissons plus âgés et les jeunes enfants.
Références
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Des aliments complémentaires riches en fer contribuent à prévenir une carence en fer.
- Continuer à recommander la consommation d'une variété d'aliments riches en fer. Veiller à ce que des aliments comme la viande et les substituts ainsi que les céréales enrichies de fer soient offerts chaque jour à plusieurs reprises
- Si les parents et les dispensateurs de soins introduisent le lait de vache, les informer d'attendre que l'enfant ait entre 9 et 12 mois pour le faire. Recommander de limiter la consommation de lait de vache à une quantité ne dépassant pas 750 ml par jour.
Justification
À l'âge d'environ six mois, les réserves en fer du nourrisson plus âgé sont appauvries (IOM, 2001; Butte, Lopez-Alarcon, et Garza, 2002; Dewey et Chaparro, 2007). Le risque de carence en fer augmente entre l'âge de six mois et de 12 mois, car la croissance rapide durant cette période exige une grande quantité de fer (Institute of Medicine, 2001). Le risque est toujours présent de l'âge de 12 à 24 mois. En effet, des études indiquent que la qualité nutritionnelle du régime alimentaire d'un jeune enfant et sa consommation des principaux micronutriments, comme le fer, tendent à diminuer (Picciano et coll., 2000).
Une carence en fer apparaît selon un continuum et les symptômes tels que la pâleur, un manque d'appétit, de l'irritabilité ainsi qu'un ralentissement de la croissance et du développement peuvent n'être apparents que lorsque la carence est sérieuse (IOM, 2006; PCSP, 2011). Une carence en fer peut entraîner l'anémie ferriprive, associée à des retards irréversibles de développement des fonctions cognitives (PCSP, 2011).
Les facteurs qui suivent aident à reconnaître les nourrissons plus âgés présentant un risque de carence en fer (Williams et Innis, 2005) :
- les réserves de fer du nourrisson à la naissance;
- le rythme de croissance du nourrisson;
- la durée de l'allaitement exclusif;
- l'âge de l'introduction du lait de vache ainsi que la fréquence de consommation et la quantité consommée;
- l'âge de l'introduction d'aliments solides;
- l'âge de l'introduction d'aliments contenant du fer hémique tels que la viande, le poisson et la volaille et leur fréquence de consommation.
Si l'on reconnaît qu'un nourrisson plus âgé est à risque, les parents et les dispensateurs de soins devraient recevoir des conseils en matière d'alimentation pour accroître la consommation de fer de leur enfant en offrant des aliments riches en fer et en évitant l'introduction précoce et la consommation excessive de lait de vache. On peut également faire passer un test de dépistage de l'anémie ferriprive aux nourrissons plus âgés entre l'âge de 6 et 12 mois (Rourke, Rourke et Leduc, 2011). Il pourrait également être avantageux de lui donner du fer sous forme de gouttes à compter de l'âge de six mois. Si à un moment ou l'autre entre l'âge de 6 à 24 mois, l'on reconnaît qu'un nourrisson plus âgé ou un jeune enfant présente des facteurs de risque de carence en fer, alors on conseille de lui faire passer un test de dépistage.
Aliments riches en fer
Le risque de carence en fer peut être réduit en introduisant au bon moment et en consommant régulièrement des aliments complémentaires riches en fer comme la viande ou les substituts de viande et les céréales enrichies de fer (Butte et coll., 2002; Dewey et Chaparro, 2007; Meinzen-Derr et coll., 2006). Entre l'âge de 6 et 12 mois, on doit offrir au nourrisson des aliments riches en fer au moins deux fois par jour. De l'âge de 12 à 24 mois, l'enfant devrait consommer des aliments riches en fer à chaque repas.
La biodisponibilité du fer sous forme hémique est beaucoup plus élevée dans la viande que dans les sources de fer non hémique comme les céréales, les légumineuses, les œufs et le tofu. Même de petites portions de viande, de volaille ou de poisson fournissent un apport en fer, la majorité du fer contenu dans ces aliments se présentant sous forme hémique (Hambidge et coll., 2011; Krebs et coll., 2013).
La viande contient non seulement une forme plus absorbable de fer, mais il a également été démontré qu'elle améliore l'absorption du fer non hémique de 150 %, ce qui se produit lorsque l'on mange à la fois de la viande et des aliments d'origine végétale (Engelmann et coll., 1998). La consommation quotidienne de nourriture riche en vitamine C comme des fruits et légumes peut également améliorer l'absorption du fer de sources non hémiques.
Encourager les parents et les dispensateurs de soins à offrir chaque jour aux nourrissons plus âgés de la viande, de la volaille, du poisson ou des substituts de viande. Mais, remarquez que le Guide alimentaire canadien conseille de limiter les charcuteries, les saucisses ou les viandes préemballées ayant une teneur plus élevée en sel et en lipides. On devrait éviter certains types de poisson en raison de leur teneur en mercure.
Les produits céréaliers enrichis de fer comme les céréales pour enfants avec fer ajouté et les céréales à petit déjeuner prêtes à manger doivent être offerts aux nourrissons plus âgés et aux jeunes enfants, particulièrement en l'absence d'une source de fer hémique dans leurs aliments. Le riz non enrichi et importé, les produits céréaliers à base de farine blanche, comme certains types de pâtes, présentent une teneur en fer moins élevée.
Introduction du lait de vache
Pour réduire le risque de carence en fer, le lait de vache n'est pas recommandé pour les nourrissons plus âgés avant l'âge de 9 à 12 mois. Le lait de vache est pauvre en fer et peut diminuer la consommation d'aliments riches en fer et inhiber l'absorption du fer. La consommation de lait de vache comme principale source de lait chez les nourrissons âgés de moins de six mois peut causer des saignements gastro-intestinaux et accroître les pertes de sang occultes dans les selles (Michaelsen, 2000; Fomon, Nelson, Serfass et Zeigler, 2005; Bondi et Lieuw, 2009; Ziegler et coll., 1999; Jiang, Jeter, Nelson et Ziegler, 2000; Leung et Sauve, 2003; Fernandes, de Morais et Amancio, 2008).
Lorsque le nourrisson plus âgé consomme régulièrement une grande variété d'aliments riches en fer, comme la viande, les substituts de viande et des céréales enrichies de fer, l'introduction du lait de vache n'est pas associée à une carence en fer (Yeung et Zlotkin, 2000; Agostoni, et Turck, 2011).
Ce n'est pas seulement l'introduction précoce du lait de vache, mais également la quantité de lait de vache consommée qui constitue un facteur de risque de carence en fer (Maguire et coll., 2013; Agostini, et Turck, 2011). La consommation excessive de lait de vache est considérée comme le principal facteur de risque de l'anémie grave chez le jeune enfant (Sandoval, Berger, Ozkaynak, Tugal et Jayabose, 2002; Bondi et Lieuw, 2009).
Pour les jeunes enfants, la consommation de lait de vache ne devrait pas dépasser 750 ml par jour (Kazal, 2002; Centers for Disease Control and Prevention, 1998). Lorsque les quantités dépassent 750 ml, le lait de vache diminue l'apport d'autres aliments qui procurent des substances nutritives non présentes dans le lait. En plus de nuire à l'apport en fer, une trop grande consommation peut nuire à l'apport en fibres, ce qui peut causer la constipation (Société canadienne de pédiatrie, 2011). Offrir du lait dans une tasse ouverte peut aider à éviter une surconsommation (Maguire et coll., 2013).
Le lait de chèvre présente les mêmes risques de causer une carence en fer lorsqu'il est consommé en quantité excessive par de jeunes enfants (CDC, 1998).
Références
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Les aliments destinés au nourrisson plus âgé et au jeune enfant doivent être préparés, servis et entreposés de façon sécuritaire.
- Recommander qu'une surveillance soit exercée en tout temps pendant que le nourrisson ou le jeune enfant est en train de manger.
- Recommander aux parents et aux dispensateurs de soins d'éviter d'offrir des aliments solides durs, petits et ronds, lisses et collants, car ils peuvent être aspirés et causer l'étouffement.
- Promouvoir la préparation et l'entreposage sécuritaires des aliments pour éviter les maladies d'origine alimentaire. Recommander d'éviter les produits contenant de la viande, des œufs, de la volaille ou du poisson cru ou pas assez cuit; le lait et les produits laitiers non pasteurisés; des jus non pasteurisés et la contamination croisée entre les aliments cuits et crus.
- Expliquer aux parents et aux dispensateurs de soins de ne pas donner de miel à un enfant de moins d'un an, pour aider à prévenir le botulisme infantile.
Justification
Supervision
Les parents et les dispensateurs de soins doivent surveiller le nourrisson ou le jeune enfant pendant qu'il mange et interagir activement avec lui. L'enfant doit être en position assise, ne doit pas être allongé, marcher, courir ou avoir des distractions lorsqu'il mange. Une bonne façon d'exercer une surveillance adéquate est de faire manger l'enfant avec le reste de la famille au moment du repas familial.
Des blessures peuvent survenir chez le jeune enfant qui utilise le biberon, la sucette et le gobelet, s'il chute alors qu'il utilise ces objets. Les lacérations à la bouche sont les blessures les plus fréquentes (AAP, 2012). Les jeunes enfants qui apprennent à marcher et à courir risquent davantage de subir ce type de blessures (AAP, 2012). Il faut informer les parents et les dispensateurs de soins de ces dangers, et favoriser la transition à la tasse ouverte.
Manger dans un véhicule en marche est considéré comme dangereux. Si le jeune enfant mange dans la voiture et qu'il s'étouffe, il est difficile de lui venir en aide pendant que l'on conduit ou de se ranger sur le côté en toute sécurité (Pipes et Trahms, 1993). La sécurité des passagers est en péril si l'on doit traverser des voies pour se ranger sur le côté, sortir du véhicule dans la circulation ou prodiguer des soins d'urgence sur une route achalandée. Il y a également un risque accru d'étouffement si la voiture s'arrête brusquement.
Étouffement et aspiration
Les parents et les dispensateurs de soins peuvent réduire le risque d'étouffement en respectant les consignes suivantes :
- connaître les capacités de mastication et de déglutition du jeune enfant;
- surveiller l'enfant pendant qu'il mange;
- éviter de lui donner des aliments qui comportent un risque d'étouffement;
- savoir quoi faire si l'enfant s'étouffe.
Les aliments solides durs, petits et ronds, lisses et collants peuvent bloquer les voies aériennes de l'enfant (Société canadienne de pédiatrie, 2012; Rourke, Rourke et Leduc, 2011). Les aliments suivants sont dangereux pour les enfants âgés de moins de quatre ans : bonbons durs ou pastilles pour la toux, gommes à mâcher, maïs soufflé, guimauves, arachides ou autres noix, graines, poissons avec arêtes; collations enfilées sur des cure-dents ou des brochettes (Société canadienne de pédiatrie, 2012; American Academy of Pediatrics, 2010). L'aliment le plus couramment associé à un étouffement mortel chez les enfants est le hot dog (American Academy of Pediatrics, 2010). Les hot-dogs et les saucisses sont plus sécuritaires pour les enfants lorsqu'ils sont coupés en dés ou sur la longueur. Les aliments qui suivent sont sécuritaires lorsqu'ils sont préparés de la façon décrite :
- Carottes crues et fruits durs comme des pommes, râpés
- Enlever les noyaux des fruits
- Couper les raisins
- Fine couche de beurre d'arachides sur des craquelins ou des rôties. Le beurre d'arachide servi seul ou dans une cuillère pose un danger potentiel, car il peut coller au palais ou sur la paroi postérieure du pharynx et former une couche obstructive difficile à enlever, causant l'asphyxie (AAP, 2010).
- Aliments ayant une texture fibreuse ou filandreuse, coupés finement, tels que du céleri ou de l'ananas.
Il est impossible de prévenir tous les incidents d'étouffement. On doit encourager les parents et les dispensateurs de soins à suivre une formation de premiers soins en cas d'étouffement et de réanimation cardio-respiratoire (AAP, 2010).
Préparation et entreposage sécuritaires
Les nourrissons et les jeunes enfants sont vulnérables aux maladies d'origine alimentaire. Il est très important de préparer et d'entreposer de façon sécuritaire les aliments afin de réduire le risque d'infection. Veuillez consulter le Guide sur la salubrité des aliments pour les enfants âgés de cinq ans et moins.
On peut détruire les bactéries comme l'E. coli, la salmonelle et la Listeria monocytogenes lorsqu'on cuit les aliments en respectant des températures sécuritaires de cuisson interne. On ne doit jamais offrir de la viande, de la volaille et du poisson cru ou pas assez cuit à un nourrisson ou à un jeune enfant.
Éviter de donner des œufs crus ou légèrement cuits et des aliments contenant des œufs crus ou légèrement cuits, comme de la mayonnaise, des sauces et vinaigrettes maison, de la crème glacée et des mousses maison, pour prévenir la salmonellose (Santé Canada, 2012). Par ailleurs, les fissures dans la coquille des œufs peuvent favoriser le transfert de la salmonelle de la surface de l'œuf à l'intérieur de celui-ci. Les œufs contaminés à la salmonelle peuvent causer la salmonellose.
Le lait et les produits laitiers non pasteurisés, ainsi que les jus non pasteurisés, ne devraient pas être offerts aux nourrissons et aux jeunes enfants en raison du risque de maladies d'origine alimentaire.
Botulisme infantile
Le botulisme infantile est une maladie rare qui peut toucher les nourrissons en santé. Il est causé par une bactérie appelée Clostridium botulinum. Une fois ingérées, les spores de cette bactérie se développent et produisent un poison dans les intestins du nourrisson. La constipation, une faiblesse générale, des pleurs faibles, un réflexe de succion faible, de l'irritabilité, l'absence d'expression faciale et une perte de contrôle de la tête sont autant de symptômes de la maladie. Dans certains cas, la paralysie du diaphragme peut entraîner de la difficulté à respirer.
Au Canada, le miel est le seul aliment directement lié au botulisme infantile (Santé Canada, 2011). Moins de 5 % du miel produit au Canada contient des spores de la bactérie Clostridium botulinum, et généralement, la quantité de spores est faible (Santé Canada, 2011). Toutefois, même un petit nombre de spores peut causer le botulisme infantile. Il n'y a pas toujours de signes visibles ni d'odeur indiquant la présence de la bactérie. Le risque est présent dans le miel non pasteurisé et pasteurisé, car la température de pasteurisation n'est pas assez élevée pour tuer les spores. En principe, les produits qui contiennent du miel comme les pâtisseries présentent également un risque, car la cuisson n'est pas suffisante pour détruire la bactérie.
Depuis le premier cas signalé en 1979, 42 cas de botulisme infantile ont été signalés au Canada (Santé Canada, 2013). Seulement trois cas étaient liés au miel. Le sirop de maïs n'a jamais été directement lié à un cas de botulisme infantile. Les parents et les dispensateurs de soins ne devraient pas donner de miel à un enfant de moins d'un an. Ils ne devraient pas non plus ajouter du miel à sa nourriture ni tremper sa suce dans le miel.
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À partir d'un an, les jeunes enfants commencent à avoir un horaire régulier de repas et de collations. On suit généralement les recommandations du Guide alimentaire canadien.
Cette section de La nutrition du nourrisson né à terme et en santé est basée sur Bien manger avec le Guide alimentaire canadien 2007. Les recommandations pour l'alimentation du nourrisson demeurent à jour et peuvent continuer à être utilisées comme référence pour les professionnels de la santé.
- Recommander un horaire régulier de repas et de collations et d'offrir une variété d'aliments provenant des quatre groupes alimentaires.
- Recommander des aliments préparés avec peu ou pas de sel ou de sucre ajouté.
- Expliquer aux parents et aux dispensateurs de soins que les aliments nutritifs, à teneur élevée en gras, sont une source importante d'énergie pour les jeunes enfants.
- Encourager la poursuite de l'allaitement maternel, ou d'offrir 500 ml pare jour de lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.).
- Recommander de limiter les jus de fruits et les boissons sucrées. Encourager la consommation d'eau pour étancher la soif.
- Encourager les parents et les dispensateurs de soins à donner l'exemple et à inculquer de saines habitudes alimentaires que leurs enfants conserveront toute leur vie.
Justification
À un an, le jeune enfant devrait consommer une variété d'aliments provenant des différents groupes alimentaires du Guide alimentaire canadien. Dans la mesure du possible, l'enfant devrait prendre ses collations et ses repas avec les autres membres de la famille.
Repas et collations de 12 à 24 mois
Un horaire régulier de repas et de collations aidera les jeunes enfants à acquérir de saines habitudes alimentaires (Satter, 2000). Pour les jeunes enfants, les aliments complémentaires fournissent près des deux tiers de leurs besoins énergétiques selon l'estimation de la consommation moyenne de lait maternel (OMS, 1998; OMS, 2009; Organisation panaméricaine de la santé, 2003). Des repas et des collations riches en nutriments et fréquents sont importants pour combler les besoins nutritifs et énergétiques du jeune enfant. Les parents et les dispensateurs de soins devraient viser offrir aux jeunes enfants trois repas par jour et deux à trois collations (OMS, 2009).
Pour prévenir les carences en nutriments, les parents et les dispensateurs de soins devraient offrir tous les jours une variété d'aliments provenant des quatre groupes alimentaires du Guide alimentaire canadien. Les jeunes enfants à qui l'on offre un régime composé d'aliments variés consommeront une quantité adéquate de nutriments qui leur procureront suffisamment d'énergie (Steyn, Nel, Nantel, Kennedy et Labadarios, 2006). L'enfant à qui on ne propose pas régulièrement des aliments de tous les groupes alimentaires ne pourra choisir lui-même un régime alimentaire qui assure un apport nutritionnel suffisant. Aucun aliment, même s'il est considéré comme sain et nutritif, ne doit être consommé en trop grande quantité (Bondi et Lieuw, 2009; Skinner, Ziegler et Ponza, 2004).
De 12 à 24 mois, les parents et les dispensateurs de soins devraient augmenter progressivement la quantité et le type d'aliments recommandés dans le Guide alimentaire canadien pour un enfant de deux à trois ans. La taille des portions que consomme un jeune enfant correspond à peu près d'un quart à la moitié de celle d'un adulte. Expliquer aux parents et aux dispensateurs de soins qu'il n'est pas nécessaire d'offrir une portion complète en une seule fois. Deux ensembles de menus types pour une famille ayant un enfant de 17 mois donnent des exemples de collations et de repas nutritifs destinés aux jeunes enfants de cet âge.
Même si le parent ou le dispensateur de soins est responsable d'établir la fréquence et le moment des repas et des collations ainsi que de veiller à ce qu'ils contiennent une variété d'aliments nutritifs, l'enfant devrait décider la quantité qu'il mange (Satter, 2000). Les enfants compenseront le fait de moins manger certains jours ou à un repas particulier en mangeant plus à d'autres repas.
Sel et sucre
Il faut expliquer aux parents et aux dispensateurs de soins qu'ils doivent limiter ou éviter l'ajout de sel et de sucre lors de la préparation de nourriture pour les jeunes enfants (Michaelsen, Weaver, Branca et Robertson, 2003). Ainsi, le jeune enfant peut goûter les saveurs naturelles des aliments.
Le Règlement sur les aliments et drogues de Santé Canada prescrit des limites strictes en ce qui a trait au sodium, aux additifs alimentaires et à l'ajout de vitamines et de minéraux aux aliments pour les nourrissons âgés de moins de 12 mois. Il n'existe toutefois aucun règlement concernant le sucre.
Encourager les parents et les dispensateurs de soins qui optent pour des aliments préemballés et préparés à lire et à comparer les tableaux des valeurs nutritives et à choisir des aliments faibles en sodium (sel). Différents termes sont utilisés pour désigner le sel ou les sucres ajoutés sur la liste des ingrédients figurant sur les étiquettes des aliments. Encourager les parents et les dispensateurs de soins à passer attentivement en revue la liste des ingrédients.
Matières grasses dans le régime alimentaire
Il n'est pas recommandé de limiter les matières grasses alimentaires pour les enfants âgés de moins de deux ans (Picciano et coll., 2000), car on risque de compromettre l'apport en énergie et en matières grasses essentielles de l'enfant ainsi que de nuire à sa croissance et à son développement (Butte et coll., 2004). Il n'existe aucune donnée probante démontrant que de limiter les matières grasses procure des avantages durant l'enfance. Les aliments nutritifs qui contiennent du gras comme le lait maternel, le lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.), le fromage, les avocats et les beurres de noix procurent une source d'énergie concentrée à une période de la vie où les besoins sont particulièrement élevés. Lorsque des graisses insaturées telles que les huiles végétales, les vinaigrettes, la margarine et la mayonnaise sont utilisés pour préparer les repas, tel qu'il est conseillé dans le Guide alimentaire canadien, il n'est pas nécessaire de limiter ces aliments.
Le poisson, surtout le poisson gras, et le lait maternel, selon la consommation d'aliments de la mère, sont des sources d'acides gras oméga-3 soit l'AEP (acide eicosapentaénoïque) et l'ADH (acide docosahexaénoïque) (Butte et coll., 2004). Ces acides gras sont produits par l'organisme en petites quantités à partir d'autres matières grasses alimentaires. La quantité optimale d'AEP et d'ADH pour le nourrisson et le jeune enfant n'a pas été définie, mais les parents et les fournisseurs de soins sont encouragés à servir du poisson en tant que bonne source alimentaire. À titre de ligne directrice, il est conseillé d'offrir du poisson deux fois par semaine dès l'âge de 24 mois. Il convient cependant de signaler que certains types de poissons devraient être évités, ou du moins limité à un maximum de 75 grammes par mois, en raison d'un risque de surexposition au mercure. Le thon frais ou congelé, le requin, l'espadon, le marlin, l'hoplostète orange et l'escolier en font partie. On peut obtenir plus de renseignements en consultant l'avis de Santé Canada. Renseignez-vous auprès de votre gouvernement local, provincial ou territorial si vous désirez consommer du poisson pêché localement.
Sources de lait
Encourager la poursuite de l'allaitement maternel pour les nourrissons plus âgés et les jeunes enfants. Si un nourrisson plus âgé n'est plus allaité, le lait de vache homogénéisé (3,25 %M.G.) pasteurisé est recommandé comme principale source de lait. Il peut être introduit à partir de l'âge de 9 à 12 mois. Le lait maternel et le lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.) comblent environ le tiers des besoins énergétiques du jeune enfant à partir de l'âge de 12 mois (OMS, 1998; OMS, 2009; Organisation panaméricaine de la santé, 2003). La source de lait d'un jeune enfant comble également les protéines, les vitamines et les minéraux importants pour la formation de bons os et de dents saines.
Avant l'âge de deux ans, le lait partiellement écrémé, qui contient 2 % de matières grasses ou le lait qui contient 1 % de matières grasses n'est pas systématiquement recommandé comme principale source de lait d'un jeune enfant. Le lait écrémé n'est pas indiqué pour l'enfant de moins de deux ans.
Certains ménages peuvent consommer du lait évaporé ou du lait en poudre. Ce sont des substituts laitiers appropriés, à condition qu'ils soient bien dilués ou reconstitués. Il faut expliquer aux parents et aux dispensateurs de soins qu'ils doivent choisir du lait évaporé ou en poudre riche en matières grasses (pas faible en gras ou sans gras), s'il est utilisé comme principale source de lait pour un jeune enfant.
Le lait de chèvre pasteurisé riche en matières grasses peut être utilisé pour remplacer le lait de vache. Si du lait de chèvre est consommé, les parents et les fournisseurs de soins doivent être conscients qu'il faut choisir du lait de chèvre avec acide folique et vitamine D ajoutés. En raison de la similarité des protéines laitières, il existe souvent des réactions croisées entre les protéines laitières provenant de différentes espèces animales (lait de chèvre, de brebis et de vache) (Restani et al., 1999; Bernard, Creminon, Negroni, Peltre, et Wal, 1999; Järvineni et Chatchatee, 2009). Les nourrissons plus âgés et les jeunes enfants ayant une allergie alimentaire aux protéines du lait de vache auront probablement une réaction allergique au lait de chèvre ou au lait de brebis.
Les boissons de soya enrichies ne constituent pas une bonne source principale de lait pour les enfants de moins de deux ans. Pour le nourrisson plus âgé et le jeune enfant qui n'est plus allaité et qui ne consomme pas de lait de vache, il est recommandé de lui donner des préparations commerciales à base de soya jusqu'à l'âge de deux ans.
Si l'on donne à l'occasion une boisson de soya enrichie comme aliment complémentaire, en plus du lait maternel ou du lait de vache comme principale source de lait, il doit s'agir d'une boisson de soya enrichie non aromatisée, riche en matières grasses (Dunham et Kollar, 2006).
D'autres boissons végétales, telles que le lait d'amandes, le lait de riz et le lait de noix de coco, ne sont pas comparables sur le plan nutritif au lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.). Elles ont une composition très différente de macronutriments et ne sont pas des substituts laitiers appropriés.
Jus de fruits et boissons sucrées
Les enfants âgés de un à trois ans sont les plus grands consommateurs de jus de fruits (Garriguet, 2008). La consommation de jus est associée à la carie dentaire chez le jeune enfant (AAP, 2001). La consommation de jus de fruits peut réduire la consommation de lait maternel et peut contribuer à un apport insuffisant en nutriments provenant d'aliments solides (Skinner, Ziegler et Ponza, 2004). Il faut rappeler aux parents et aux dispensateurs de soins que les jeunes enfants ont de petits estomacs qui se remplissent rapidement avec les boissons. En raison du fructose et du sorbitol contenus dans les jus de fruits, une consommation excessive peut également causer de la diarrhée (AAP, 2001).
Les jus de fruits ne contiennent pas de fibre, contrairement aux fruits entiers. On devrait privilégier les fruits et les légumes au lieu des jus, comme le recommande le Guide alimentaire canadien. On devrait servir uniquement des jus faits à 100 % de fruits ou légumes.
Recommander d'offrir de l'eau fréquemment (American Dental Association, 2004). On devrait offrir du jus beaucoup moins souvent ou même ne jamais en offrir. Si l'on permet à l'enfant de trimbaler une biberon, un gobelet ou une boîte de jus pendant la journée, on encourage sa consommation constante de jus et la surexposition de ses dents à des liquides contenant du sucre (American Dental Association, 2004; AAP, 2001). On ne devrait en offrir qu'une ou deux fois par jour. La quantité quotidienne approximative de jus devrait varier entre 125 et 175 ml (SCP, 2013; AAP, 2001).
Les boissons sucrées, telles que les boissons gazeuses, les boissons aux fruits, les punchs et les boissons énergétiques ont une forte teneur en sucre et ne contiennent pas de vitamines et de minéraux. Comme les jus de fruits, elles peuvent également augmenter le risque de caries pendant la petite enfance; on devrait donc limiter leur consommation. Le lait homogénéisé (3,25 %) non sucré est préférable au lait sucré comme le lait au chocolat ou les boissons à base de soya aromatisées (au chocolat et à la vanille), car elles contiennent du sucre ajouté.
On ne devrait pas donner aux jeunes enfants des boissons contenant de la caféine ou des édulcorants artificiels. Le café, le thé, certaines boissons gazéifiées et le chocolat chaud peuvent également contenir de la caféine ou des substances apparentées à la caféine. La caféine est une drogue qui agit comme un stimulant. D'autres boissons, telles que les boissons gazeuses ou les boissons diététiques aux fruits, contiennent des édulcorants artificiels qui peuvent nuire à la consommation d'aliments nutritifs riches en énergie dont le jeune enfant a besoin en raison de sa croissance rapide.
Donner l'exemple
Les parents, les dispensateurs de soins et les autres enfants influencent les préférences et les habitudes alimentaires (SCP, 2012). La petite enfance est une période où l'enfant découvre de nouveaux aliments et développe son goût pour des aliments sains. Les parents et les dispensateurs de soins jouent un rôle dans l'ouverture de l'enfant à apprécier une variété d'aliments (SCP, 2012; Addessi, Galloway, Visalberghi et Birch, 2005).
Manger avec le reste de la famille aide le jeune enfant à acquérir de saines habitudes alimentaires et de nouvelles habiletés par l'imitation (SCP, 2012). Le jeune enfant sera plus susceptible d'essayer et d'aimer une variété d'aliments s'il mange les mêmes aliments que le reste de la famille (Skafida, 2013; Ahern, et coll., 2013).
On peut également faire participer l'enfant à la préparation des aliments dès la petite enfance. Il peut par exemple choisir ou laver des légumes, ou encore mélanger des ingrédients. On suscite ainsi sa curiosité et son désir d'apprendre, ce qui contribue à créer de saines attitudes à l'égard de l'alimentation et un environnement nutritionnel favorable (Chu et coll., 2012).
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Steyn, N.P., Nel, J.H., Nantel, G., Kennedy, G. et Labadarios, D. (2006). Food variety and dietary diversity scores in children: Are they good indicators of dietary adequacy? Public Health Nutrition, 9(5): 644-650.
Recommandations sur l'utilisation des substituts du lait maternel
Certains nourrissons peuvent ne pas être allaités pour des motifs d'ordre personnel, social ou rarement, médical. Les familles ont besoin de soutien pour optimiser le bien-être nutritionnel de ces nourrissons. Le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et les résolutions subséquentes de l'Assemblée mondiale de la santé portant sur la nutrition des nourrissons et des jeunes enfants recommandent aux professionnels de la santé d'informer les parents sur l'importance de l'allaitement maternel, ainsi que sur les coûts personnels, sociaux et économiques de l'alimentation à partir de préparations commerciales pour nourrissons.
Les familles qui ont pris une décision totalement éclairée de ne pas allaiter doivent recevoir du counseling individualisé quant à l'utilisation des substituts du lait maternel. Si l'on utilise des préparations commerciales pour nourrissons comme substituts du lait maternel, il faut les préparer et les entreposer selon les directives du fabricant de façon à réduire le risque de maladies pouvant résulter d'une prolifération bactérienne.
Pour le nourrisson plus âgé ou le jeune enfant qui n'est pas allaité ou qui ne reçoit pas du lait maternel :
- Recommander l'utilisation de préparations commerciales pour nourrissons jusqu'à l'âge de 9 à 12 mois.
- Indiquer que le lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.) pasteurisé peut être introduit entre l'âge de 9 et 12 mois. Le lait écrémé ne convient pas durant les deux premières années de vie.
- Expliquer que pour la plupart des jeunes enfants en santé, rien ne permet de croire que l'utilisation de préparations commerciales est indiquée après un an.
- Signaler que les boissons de soya ou de riz et les autres boissons végétales, même enrichies, ne sont pas des substituts acceptables du lait de vache durant les deux premières années de vie.
- Recommander d'éviter l'alimentation prolongée au biberon et l'utilisation du biberon la nuit.
Justification
Préparation commerciale pour nourrissons jusqu'à l'âge de 9 à 12 mois
Pour le nourrisson plus âgé qui n'est pas allaité ou qui ne reçoit pas du lait maternel, on recommande des préparations commerciales pour nourrissons jusqu'à l'âge de 9 à 12 mois. Lorsque le nourrisson plus âgé consomme régulièrement une variété d'aliments riches en fer, la préparation pour nourrissons peut être remplacée par du lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.) pasteurisé. Le lait partiellement écrémé, qui contient 2 % de matières grasses ou le lait qui contient 1 % de matières grasses n'est pas systématiquement recommandé comme principale source de lait d'un jeune enfant. Le lait écrémé n'est toutefois pas indiqué pour l'enfant de moins de deux ans. Ils ne fournissent pas suffisamment d'acides gras essentiels et ont une densité calorique plus faible. Si le nourrisson plus âgé ne consomme pas déjà régulièrement des aliments riches en fer à l'âge de neuf mois, il pourrait être avantageux d'attendre que le nourrisson plus âgé ait atteint environ 12 mois pour introduire le lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.).
Les préparations commerciales de transition pour nourrissons peuvent être utilisées comme substituts du lait maternel pour les nourrissons de plus de six mois. Ces préparations commerciales pour nourrissons contiennent généralement plus de fer et de calcium que les préparations « de départ ». On n'a toutefois pas établi qu'elles sont supérieures.
Après l'âge d'un an
À l'âge de 12 mois, le lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.) ainsi que des aliments nutritifs préparés pour la famille, peuvent fournir suffisamment d'énergie et de nutriments (Butte et coll., 2004). De l'âge de 12 à 24 mois, on estime qu'un tiers des besoins énergétiques d'un jeune enfant peut être comblé par le lait et que les deux tiers proviennent d'aliments complémentaires (OMS, 2009; OPS, 2003).
Les menus types comprennent des exemples de collations et de repas nutritifs destinés aux jeunes enfants de cet âge. Dans le cas du jeune enfant qui n'est pas nourri au sein, on devrait lui offrir 500 ml (2 tasses) de lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.) par jour lors de ses repas et de ses collations.
On a donné à certains jeunes enfants des préparations commerciales à base de soya parce qu'il ne peut consommer des préparations à base de lait de vache pour des motifs d'ordre culturel ou religieux, ou encore pour des raisons de santé, par exemple parce qu'il souffre de galactosémie. Il est recommandé de continuer de donner à ces jeunes enfants des préparations commerciales à base de soya jusqu'à l'âge de deux ans. Il en va de même pour un enfant végétalien de moins de deux ans qui n'est plus allaité.
Boissons végétales
Le lait de soya, le lait de riz, le lait d'amandes ou d'autres boissons végétales comme le lait de noix de coco, même enrichies, ne sont pas une principale source de lait acceptable pour un enfant de moins de deux ans. Ces boissons sont faibles en calories, en gras et, souvent, en protéines (Mangels et Messina, 2001; Cockell, Bonacci et Belonje, 2004; Imataka, Mikami, Yamanouchi, Kano et Eguchi, 2004; Moilanen, 2004; Dunham et Kollar, 2006). Certains de ces produits ne contiennent pas des quantités appropriées de vitamines et minéraux (Mangels et Messina, 2001; Cockell, Bonacci et Belonje, 2004; Imataka, Mikami, Yamanouchi, Kano et Eguchi, 2004; Moilanen, 2004; Dunham et Kollar, 2006).
Les boissons à base de riz et d'amandes sont particulièrement faibles en protéines, ce qui pose un problème pour le nourrisson, car les sources de lait lui procurent la majorité de ses protéines (Liu et Frieden, 2002; Venter, 2009). Le lait de riz est lié à des cas de malnutrition grave lorsqu'il est donné à des nourrissons et à de jeunes enfants (Keller, Shuker, Heimall et Cianferoni, 2012). Le lait de noix de coco est très riche en calories provenant principalement des matières grasses et contient très peu de calcium.
Éviter l'alimentation prolongée au biberon
Lorsqu'on introduit de nouveaux liquides, autres que des préparations commerciales pour nourrissons, après l'âge de six mois, il convient de les offrir dans une tasse ouverte. Les parents et les dispensateurs de soins devraient continuer de donner les préparations commerciales pour nourrissons dans un biberon, parce que certains nourrissons plus âgés pourraient avoir de la difficulté au début à consommer la même quantité de liquide dans une tasse.
Le passage du biberon à la tasse ouverte devrait se faire vers l'âge de 12 mois (IOM, 2011; AAP, 2009). Le passage pour tous les liquides devrait être fait au plus tard à l'âge de 18 mois (IOM, 2011). Encourager l'enfant à boire à même une tasse ouverte affine ses aptitudes. (Morris et Klein, 2000). En favorisant l'utilisation d'une tasse ouverte, on peut aider à réduire l'utilisation de biberons la nuit et à long terme, en particulier lorsqu'elles contiennent des liquides autres que de l'eau, ce qui peut réduire le risque de caries dentaires pendant la petite enfance (American Dental Association, 2004). On peut diminuer également les autres risques associés à l'utilisation du biberon à long terme, comme la réduction de la consommation d'aliments solides riches en nutriments (Maguire, 2013 et coll., 2013).
Références
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American Academy of Pediatrics. Committee on Nutrition (2009). Pediatric Nutrition Handbook, 6e édition, American Academy of Pediatrics. Elk Grove Village, IL.
Butte, N., Cobb, K., Dwyer, J., Graney, L., Heird, W. et Rickard, K. (2004). The start healthy feeding guidelines for infants and toddlers. The American Dietetic Association, 104(3):442-454.
Cockell, K.A., Bonacci, G. et Belonje, B. (2004). Manganese content of soy or rice beverages is high in comparison to infant formulas. Journal of the American College of Nutrition, 23(2): 124-130.
Dunham, L., Kollar, L.M. (2006). Vegetarian eating for children and adolescents. Journal of Pediatric Health Care, 20(1): 27-34.
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Imataka, G., Mikami, T., Yamanouchi, H., Kano, K. et Eguchi, M. (2004). Vitamin D deficiency rickets due to soybean milk. Journal of Pediatric and Child Health, 40(3): 154-155.
Keller, M.D., Shuker, M., Heimall, J. et Cianferoni, A. (2012). Severe malnutrition resulting from use of rice milk in food elimination diets for atopic dermatitis. Israel Medical Association Journal, 14(1): 40-42.
Liu, T. et Frieden, I.J. (2002). Rice dream nondairy beverages [1]. Archives of Dermatology, 138(6): 838.
Maguire, J., Lebovic, G., Kandasamy, S., Khovratovich, M., Mamdani, M., Birken, C. et Parkin, P. (2013). The relationship between cow's milk and stores of vitamin D and iron in early childhood. Pediatrics, 131: e144-e151.
Mangels, A.R., Messina, V. (2001). Considerations in planning vegan diets: Infants. Journal of the American Dietetic Association, 101(6): 670-677.
Moilanen, B.C. (2004). Vegan diets in infants, children and adolescents. Pediatrics in Review, 25(5): 174 -176.
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Venter, C. (2009). Cow's milk protein allergy and other food hypersensitivities in infants. Journal of Family Health Care, 19(4): 128-134.
Conseils pratiques pour renseigner les familles sur l'alimentation du nourrisson plus âgé et du jeune enfant
- Quelles sont les mesures de soutien pour aider les mères à continuer d'allaiter leur enfant après leur retour au travail ou aux études?
- Comment peut-on aider les mères à se sentir à l'aise d'allaiter un nourrisson plus âgé ou un jeune enfant?
- Quels conseils peut-on donner aux parents et aux dispensateurs de soins préoccupés par les allergies alimentaires au moment d'introduire de nouveaux aliments?
- Comment puis-je rassurer les parents et les dispensateurs de soins sur le fait que le haut-le-cœur est naturel?
- Quels conseils peut-on donner aux parents dont « l'enfant est un mangeur capricieux »?
- Y a-t-il des conseils en matière de salubrité alimentaire destinés aux Autochtones pour ce qui est de l'offre d'aliments traditionnels aux enfants?
- Le nourrisson plus âgé et le jeune enfant qui n'est pas allaité ou qui ne reçoit pas du lait maternel doit-il prendre un supplément de vitamine D?
- À quel âge l'enfant peut-il passer du lait homogénéisé (3,25 % M.G.) au lait à faible teneur en gras (comme le lait partiellement écrémé, 1 % ou 2 %)?
- Est-il nécessaire de donner du lait de « transition » ou du lait pour « tout-petits »?
- Les enfants végétariens ou végétaliens ont-ils besoin de suppléments?
- Quels conseils en matière d'alimentation aident à réduire le risque de caries pendant la petite enfance?
- Quels conseils en matière d'alimentation aident à traiter une constipation légère à modérée chez un jeune enfant?
Quelles sont les mesures de soutien pour aider les mères à continuer d'allaiter leur enfant après leur retour au travail ou aux études?
Au Canada, en 2000, on a étendu la durée du congé parental pour assurer aux mères un salaire pendant un an et la protection de leur emploi. Toutefois, les travailleuses autonomes, les femmes qui travaillent à temps partiel et celles qui n'ont pas travaillé assez longtemps pourraient ne pas être admissibles à ce congé prolongé (Heymann et Kramer, 2009). Même parmi celles qui sont admissibles, certaines ne sont pas en mesure de vivre avec un salaire réduit pendant ce congé et d'autres choisissent de reprendre le travail pour diverses raisons avant que leur enfant ait un an.
Des mères peuvent cesser d'allaiter après leur retour au travail ou aux études parce qu'elles pensent ne pas être en mesure de produire suffisamment de lait, que l'allaitement prendra trop de temps ou craignent d'être incommodées lorsqu'elles sont loin de leur enfant (Johnston et Esposito 2007). Des études indiquent également que des mères cessent d'allaiter parce que leur milieu de travail n'est pas favorable (Johnston et Esposito, 2007; Heymann et Kramer, 2009). Les restrictions de l'allaitement maternel par les employeurs ou les gouvernements peuvent donner lieu à des motifs de plainte fondés sur le genre ou la discrimination sexuelle en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés ou des lois provinciales, territoriales ou fédérales en vigueur.
Les mères peuvent continuer d'allaiter si elles peuvent compter sur le soutien de leur milieu de travail ou scolaire et sur des services de garde appropriés (Johnston et Esposito, 2007; Hawkins, Griffiths, Dezateux, Law et the Millennium Cohort Study Child Health Group, 2007; Heymann et Kramer, 2009). Les infirmières et infirmiers de la santé publique et les consultantes en lactation diplômées de l'International Board of Lactation Consultant Examiners peuvent donner des conseils et du soutien aux mères qui allaitent et qui retournent au travail ou aux études. D'autres facteurs peuvent accroître la durée de l'allaitement (Johnston et Esposito, 2007; Heymann et Kramer, 2009), notamment :
- la disponibilité de services de garde à proximité;
- l'utilisation d'un tire-lait;
- des horaires de travail ou de cours flexibles;
- l'appui de leur famille, de leurs amis, de leurs superviseurs et de leurs collègues;
- des milieux de travail et des établissements d'enseignement qui mettent à la disposition des mères des locaux propres et confortables, où elles peuvent tirer leur lait en privé, ainsi qu'un réfrigérateur pour l'entreposer.
Comment peut-on aider les mères à se sentir à l'aise d'allaiter un nourrisson plus âgé ou un jeune enfant?
Les professionnels de la santé peuvent appuyer l'allaitement du nourrisson plus âgé et du jeune enfant en continuant d'en faire la promotion comme méthode normale d'alimentation.
Le sevrage précoce est une pratique courante en Amérique du Nord. Toutefois, dans certains pays, surtout les pays en développement, il est plus courant de poursuivre l'allaitement au moins jusqu'à l'âge de deux ans (OMS, 2013). Dans certaines sociétés traditionnelles et au début de l'évolution humaine, l'allaitement à l'âge de deux à quatre ans était une pratique courante (Riordan & Wambach, 2010; Dettwyler, 1995).
Certaines mères peuvent hésiter à admettre qu'elles poursuivent l'allaitement d'un nourrisson plus âgé ou d'un jeune enfant parce qu'elles perçoivent que c'est moins bien accepté (Lawrence & Lawrence, 2001, 2005). On appelle cette réaction « l'allaitement en cachette » (Riordan & Wambach, 2010).
Les professionnels de la santé ne devraient porter aucun jugement à l'égard des mères qui allaitent, accepter la diversité de leurs opinions et les inciter à allaiter tant et aussi longtemps que la mère et l'enfant le désirent. Les centres de santé communautaire et les groupes de soutien peuvent aider les femmes confrontées à des difficultés ou n'ayant pas d'expérience de l'allaitement à long terme avec leur famille et leurs amis.
Lors des rendez-vous périodiques à la clinique médicale, le professionnel de la santé peut soutenir le choix de la mère d'allaiter au-delà des débuts de la petite enfance. Dans son lieu de travail, le professionnel de la santé peut appuyer l'allaitement à long terme en affichant des images ou des affiches favorables à l'allaitement dans une salle d'attente.
Quels conseils peut-on donner aux parents et aux dispensateurs de soins préoccupés par les allergies alimentaires au moment d'introduire de nouveaux aliments?
Rien n'indique que l'ordre dans lequel on introduit les aliments solides influence le risque que le nourrisson plus âgé développe une allergie alimentaire, y compris chez le nourrisson à risque d'atopie (Chan et Cummings, Comité de la pédiatrie communautaire de la SCP, 2013; Boyce et coll., 2010; AAP, 2008). Les allergènes alimentaires communs, comme les arachides, le poisson, le blé (y compris les céréales pour enfants enrichies de fer qui contiennent du blé), les produits laitiers, le soya et les œufs entiers, peuvent être offerts à partir de l'âge de six mois environ (Chan, Cummings et Comité de la pédiatrie communautaire de la SCP, 2013). Plusieurs de ces aliments, comme les céréales pour enfants enrichies de fer qui contiennent du blé ainsi que le poisson et les œufs entiers, sont parmi les premiers aliments solides qui doivent être servis en raison du fait qu'ils constituent également une source de fer. À cet âge, ces aliments et d'autres aliments riches en fer, comme les viandes et les substituts de viande ainsi que les céréales enrichies de fer, sont importants pour combler les besoins en nutriments des jeunes enfants qui grandissent rapidement (Dewey et Chaparro, 2007; Meinzen-Derr et coll., 2006).
Pour introduire un aliment qui figure dans la liste des allergènes alimentaires communs, il est proposé que les parents et les fournisseurs de soins évitent d'offrir plus d'un de ces aliments chaque jour et attendent au moins deux jours avant de servir d'autres aliments de cette catégorie. Cette mesure facilite l'identification d'un aliment susceptible de causer une réaction allergique.
Lorsque de nouveaux aliments sont introduits, il est important que les parents et les fournisseurs de soins vérifient tout symptôme de réaction allergique. Pour réduire le risque d'étouffement, il faut également veiller à ce que les aliments offerts soient d'une texture et d'une taille convenables à l'âge de l'enfant et à son stade de développement.
Dès lors qu'un allergène alimentaire éventuel a été introduit avec succès, conseillez aux parents et aux fournisseurs de soins de continuer à offrir cet aliment régulièrement pour que l'enfant s'y habitue (Chan, Cummings et Comité de la pédiatrie communautaire de la SCP, 2013). Les parents et les fournisseurs de soins doivent continuer à servir de nouveaux aliments pour veiller à ce que les enfants soient exposés, avant l'âge d'un an, à toute la variété des aliments que consomme la famille.
Dans le cas de nourrissons et de jeunes enfants qui présentent des antécédents familiaux d'allergie alimentaire, les fournisseurs de soins de santé doivent traiter chaque cas de façon individuelle.
Comment puis-je rassurer les parents et les dispensateurs de soins sur le fait que le haut-le-cœur est naturel?
Le haut-le-cœur est un réflexe naturel qui aide les nourrissons plus âgés à éviter de s'étouffer (Rapley, 2011). Lorsqu'on introduit des aliments complémentaires à son alimentation, le nourrisson peut avoir un haut-le-cœur s'il n'est pas encore capable de recueillir le bol alimentaire et le déplacer efficacement vers l'arrière (Morris et Klein, 2000). À l'occasion, l'aliment colle à l'arrière de la langue ou tombe vers l'arrière avant que la déglutition soit enclenchée, ce qui entraîne l'action protectrice d'un haut-le-cœur ou d'une toux (Morris et Klein, 2000). Le réflexe nauséeux peut causer des inquiétudes aux parents et aux dispensateurs de soins jusqu'à ce qu'ils soient en mesure de faire la distinction entre un haut-le-cœur et un étouffement véritable (Brown et Lee, 2011). Tant que le nourrisson plus âgé est attentif, assis bien droit et n'est pas distrait, le risque d'étouffement est le même que pour un adulte (Rapley, 2011). Toutefois, certaines formes et textures d'aliments présentent un risque d'étouffement et ne devraient jamais être données à des enfants de moins de quatre ans.
Quels conseils peut-on donner aux parents dont « l'enfant est un mangeur capricieux »?
L'appétit du jeune enfant varie, non seulement en raison de sa croissance et de ses activités, mais également en raison de facteurs comme la fatigue, la frustration, une maladie bénigne et l'environnement social. On devrait d'abord donner de petites portions au jeune enfant et lui permettre d'en demander davantage (SCP, 2012).
Il n'est pas rare qu'on offre un nouvel aliment plus de 10 fois avant que l'enfant accepte d'y goûter (Sullivan et Birch, 1994). Dire aux parents de continuer d'offrir l'aliment et d'attendre que l'enfant y goûte par lui-même. Rassurer les parents et les dispensateurs de soins en leur disant que ce comportement est une étape expérimentale normale de l'alimentation complémentaire.
Encourager les parents et les dispensateurs de soins à continuer d'offrir une variété d'aliments nutritifs à chaque repas, en essayant différentes combinaisons d'aliments, de goûts et de textures. Il a été démontré que le fait d'offrir différents légumes à un nourrisson plus âgé contribue à une meilleure acceptation et consommation de ces aliments plus tard dans la vie (Ahern, et coll., 2013). Les encourager à créer un contexte de repas positif, en mettant en pratique les principes de l'alimentation sensible aux besoins de l'enfant.
Si un jeune enfant semble généralement heureux et en santé et que sa croissance est normale, les comportements de « mangeur capricieux » et les changements temporaires de l'appétit ne devraient pas être préoccupants (Société canadienne de pédiatrie, 2012). Discuter de la croissance et du développement normaux avec les parents et les dispensateurs de soins. Les rassurer en leur disant que chaque enfant a sa propre courbe de croissance (Haskey, 2010). La mesure régulière de la croissance de l'enfant aidera à démontrer s'il consomme la bonne quantité de nourriture (Les diététistes du Canada, Société canadienne de pédiatrie, Collège des médecins de famille du Canada, Association canadienne des infirmiers et infirmières en santé communautaire [2010]).
Y a-t-il des conseils en matière de salubrité alimentaire destinés aux Autochtones pour ce qui est de l'offre d'aliments traditionnels aux enfants?
Dans les présentes lignes directrices, il est recommandé que les parents et les dispensateurs de soins n'offrent pas de produits contenant des œufs, de la viande, de la volaille ou du poisson crus ou pas assez cuits. Toutefois, dans cette recommandation, il faut tenir compte des aliments traditionnels ou prélevés dans la nature consommés à l'état cru ou congelé, comme c'est le cas dans certaines cultures autochtones au Canada, en particulier au sein de la culture inuite. Afin d'entreposer et de préparer ces aliments de manière sécuritaire, il est très important de respecter les techniques traditionnelles et d'écouter les conseils d'aînés riches en savoir. Les chasseurs peuvent veiller à la salubrité des aliments prélevés dans la nature en :
- chassant des animaux en santé, qui ne présentent pas de signe de maladie;
- séchant la viande supplémentaire au début du printemps et de l'automne;
- congelant la viande supplémentaire à l'hiver.
En respectant ces pratiques, on réduit ou élimine le risque pour l'enfant qu'il y ait des pathogènes et des parasites dans la nourriture.
Le nourrisson plus âgé et le jeune enfant qui n'est pas allaité ou qui ne reçoit pas du lait maternel doit-il prendre un supplément de vitamine D?
Le nourrisson qui n'est pas allaité ou qui ne reçoit pas du lait maternel n'a pas besoin de prendre un supplément de vitamine D. Cette vitamine a été ajoutée aux préparations commerciales pour nourrissons, recommandées en tant que substituts du lait maternel pour ce groupe d'âge, au cours de la production. Après l'âge de 9 à 12 mois, on conseille aux parents et aux dispensateurs de soins de passer des préparations commerciales pour nourrissons au lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.). Étant donné que le lait de vache est enrichi de vitamine D, ces nourrissons plus âgés et jeunes enfants n'ont pas besoin de prendre un supplément de vitamine D.
La quantité de vitamine D dans le sang reflète la vitamine D synthétisée dans l'organisme ainsi que l'apport provenant d'aliments et de suppléments (OIM, 2011). Les enfants de trois à huit ans présentent des taux très faibles de carence en vitamine D, et semblent avoir la prévalence la plus faible de statut sérologique inadéquat, comparativement à d'autres groupes d'âge (Statistique Canada, 2012). Ces données laissent entendre que moyennant un apport convenable en vitamine D, le statut sérologique est généralement adéquat.
Il est recommandé de continuer à mettre l'accent sur la consommation d'aliments riches en vitamine D, y compris 500 ml de lait de vache homogénéisé (3,25 % M.G.). La vitamine D que renferme 500 ml de lait de vache par jour est jugée suffisante pour conserver une bonne santé osseuse chez la plupart des enfants de deux à cinq ans (Maguire et coll., 2013). Le lait de vache fournit environ les trois quarts de la vitamine D dans le régime alimentaire des jeunes enfants. Parmi les autres aliments contenant de la vitamine D, mentionnons la margarine, le poisson et les œufs (Statistique Canada, 2013). La consommation quotidienne de 500 ml de lait de vache est importante pour assurer un apport en vitamine D, mais si elle dépasse 750 ml, elle pose un risque pour le statut en fer (Maguire et coll., 2013).
Le jeune enfant qui ne consomme pas de lait de vache devrait prendre quotidiennement un supplément de vitamine D, à raison de 400 unités internationales (UI) par jour (10 µg).
À quel âge l'enfant peut-il passer du lait homogénéisé (3,25 % M.G.) au lait à faible teneur en gras (comme le lait partiellement écrémé, 1 % ou 2 %)?
Le lait homogénéisé (3,25 % M.G.) est recommandé comme principale source de lait d'un jeune enfant jusqu'à l'âge de deux ans, s'il n'est plus allaité. Après l'âge de deux ans, les enfants peuvent passer au lait consommé par la famille selon la recommandation dans le guide intitulé Bien manger avec le Guide alimentaire canadien. Le lait écrémé (sans gras) n'est pas indiqué pour l'enfant de moins de deux ans, car il ne contient aucun acide gras essentiel et il a une très faible densité énergétique.
Le lait partiellement écrémé (2 % ou 1 % M.G.) est faible en acides gras essentiels et a une densité énergétique beaucoup plus faible que le lait homogénéisé (3,25 %). Il n'y a pas d'indication claire quant aux conséquences négatives de l'utilisation de lait partiellement écrémé (Wosje, Specker et Giddens, 2001; Simell et al., 2000). Toutefois, si le lait partiellement écrémé est un élément important de l'apport quotidien du nourrisson, il y a un risque théorique que l'enfant présente un retard de croissance et une carence en acides gras essentiels, surtout s'il a moins d'un an. La surveillance de la croissance peut aider à évaluer l'impact des changements de régime alimentaire.
Pour des raisons pratiques, les parents et les dispensateurs de soins peuvent choisir d'offrir du lait partiellement écrémé (2 % ou 1 % M.G.) puisque c'est ce que les autres membres de la famille consomment. S'il est offert avant l'âge de deux ans, il est important de veiller à ce que l'enfant grandisse bien et qu'il consomme une grande variété et une quantité adéquate d'aliments nutritifs. Vérifier si les parents et les dispensateurs de soins offrent d'autres sources de matières grasses telles que de la margarine molle, du beurre de noix ou de graines, de l'huile végétale, du poisson gras et de l'avocat. Expliquer que les aliments nutritifs à teneur élevée en gras constituent une source importante d'énergie pour les jeunes enfants.
Est-il nécessaire de donner du lait de « transition » ou du lait pour « tout-petits »?
Après l'âge de 9 à 12 mois, un nourrisson plus âgé ou un jeune enfant peut passer directement au lait homogénéisé (3,25 % M.G.). Le lait de « transition » ou le lait pour « tout-petits » est commercialisé comme solution de rechange ou complément au lait de vache pour les enfants âgés de plus de 12 mois (Crowley et Westland, 2011). Ils sont basés sur les ingrédients du lait de vache et comprennent d'autres ingrédients non laitiers. Différents pays travaillent à l'élaboration de normes internationales sur ces produits (Commission du Codex Alimentarius, 2011). Si les parents et les dispensateurs de soins offrent du lait de « transition » ou du lait pour « tout-petits » au lieu du lait de vache, il faut leur expliquer de vérifier que le produit contient des quantités de nutriments essentiels tels que du calcium, de la vitamine D, de la vitamine A, des protéines et des lipides comparables à celles du lait de vache (Bohles et coll., 2011).
Les enfants végétariens ou végétaliens ont-ils besoin de suppléments?
Dans le cas des enfants soumis à un régime végétarien dont la variété et la qualité nutritionnelle sont limitées, il est recommandé de consulter un professionnel au sujet de la prise de suppléments. Si une évaluation du régime alimentaire du nourrisson révèle qu'il est incomplet sur le plan nutritionnel, on recommandera des suppléments de nutriments.
Si des parents et des dispensateurs de soins bien informés planifient soigneusement l'alimentation de leur enfant, les régimes végétariens peuvent combler tous les besoins en nutriment d'un enfant qui grandit, à condition qu'ils comprennent des produits laitiers et des œufs (Van Winckel, Vande Velde, De Bruyne et Van Biervliet, 2011; Société européenne de gastro-entérologie et de nutrition pédiatrique [ESPGHAN, 2008]). On doit accorder une attention particulière à l'apport en calcium, en zinc, en fer, en vitamine D et en vitamine B12 de l'enfant végétarien. Il existe un risque de carences en nutriments chez le jeune enfant dont le régime alimentaire est plus restrictif (Van Winckel, Vande Velde, De Bruyne et Van Biervliet, 2011). Les nourrissons ou les jeunes enfants végétaliens, c'est-à-dire à qui l'on ne donne aucun aliment d'origine animale, auraient sans doute avantage à consulter un diététiste.
Quels conseils en matière d'alimentation aident à réduire le risque de caries pendant la petite enfance?
Les caries pendant la petite enfance sont une maladie infectieuse courante et évitable chez l'enfant. (ICIS, 2013; Anderson, Cooney et Quinonez, 2008). Elle peut entraîner des infections graves, de la difficulté à manger et d'autres problèmes dentaires et sociaux (Anderson, Cooney et Quinonez, 2008).
La fluoration de l'eau est la façon la plus efficace et économique de prévenir la carie dentaire (ADC, 2012). La prévalence de la carie dentaire est plus faible dans les régions où le nourrisson et l'enfant ont accès à de l'eau fluorée (CDC, 1999).
Les parents et les dispensateurs de soins peuvent également réduire le risque de caries pendant la petite enfance en évitant de donner des biberons contenant autre chose que de l'eau la nuit et pendant de longues périodes (AAP, 2001). Lorsque le nourrisson s'endort, du liquide peut s'accumuler dans sa bouche, de plus le flux salivaire et, par conséquent, le nettoyage des dents est diminué (Kagihara, Niederhauser et Stark, 2009).
La consommation de jus est également associée à la carie dentaire chez le jeune enfant (AAP, 2001). Recommander aux parents et aux dispensateurs de soins de limiter les jus de fruits et les boissons sucrées. Insister sur l'importance de l'hygiène buccale dans la routine quotidienne.
Quels conseils en matière d'alimentation aident à traiter une constipation légère à modérée chez un jeune enfant?
Rassurer les parents et les dispensateurs de soins en leur disant que la constipation est un problème courant pendant l'enfance et que les causes sont variées (Rowan-Legg et SCP, 2011). La constipation peut toutefois entraîner des maux d'estomac et des selles irrégulières, dures, sèches ou grosses, avec du sang sur la surface. Ces selles peuvent être difficiles et douloureuses à passer (SCP, 2013). Il faut faire examiner tout cas de distension abdominale par un professionnel de la santé, qui interviendra.
Il faut offrir chaque jour aux jeunes enfants de l'eau et différents aliments à teneur élevée en fibres. Ces aliments comprennent du pain et des céréales à grains entiers, des légumes et des fruits ainsi que des substituts de la viande comme des légumineuses et des lentilles. Un jeune enfant ne devrait pas consommer plus de 750 ml de lait de vache par jour. De plus, il faut veiller à ce que les jeunes enfants ne consomment pas trop de jus ou d'autres boissons. Une trop grande consommation de lait ou de jus peut réduire la consommation d'aliments contenant des fibres.
Si la constipation de l'enfant persiste, les parents et les dispensateurs de soins devraient consulter leur fournisseur de soins de santé.
Références
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Ce qu'on peut offrir : Menus types pour les familles ayant un nourrisson plus âgé ou un jeune enfant
Conseils importants pour les familles :
- Ces menus devraient simplement servir de guide. Porter attention aux signes d'appétit du nourrisson plus âgé pour décider du moment où le nourrir. À l'âge d'environ 12 mois, vous pouvez commencer à établir un horaire pour offrir des collations et des repas réguliers toutes les deux heures et demie ou trois heures.
- Manger le plus souvent possible en famille. Offrir au nourrisson plus âgé ou au jeune enfant la nourriture familiale.
- Poursuivre l'allaitement, au début selon les signaux que donne le nourrisson, et aussi longtemps que la mère et l'enfant le souhaitent.
- Laisser le nourrisson plus âgé et le jeune enfant déterminer la quantité de nourriture qu'il souhaite manger parmi les aliments offerts.
- Lorsqu'on commence à introduire des aliments complémentaires, la quantité que mange un nourrisson plus âgé peut être très petite. Par exemple, elle pourrait correspondre à entre 30 et 45 ml ou à deux à trois cuillères à soupe par jour. Augmenter graduellement la quantité de nourriture offerte et surveiller les signes d'appétit de l'enfant.
- La taille des portions que consomment un nourrisson plus âgé ou un jeune enfant correspond à peu près d'un quart à la moitié de celle d'un adulte. On peut par exemple offrir pour une portion initiale 30 à 45 ml de légumes cuits, de céréales, de viande ou de substituts de viande; 45 à 5 ml de fruits tendres, un demi-œuf de taille moyenne; 60 à 125 ml de céréales préparées chaudes ou froides; 30 ml de fromage râpé ou de yogourt; 125 ml de lait et la moitié d'une tranche de pain grillé ou d'un muffin ou le quart d'un pain pita ou d'un autre pain plat.
- Offrir au nourrisson plus âgé et au jeune enfant de l'eau pour étancher sa soif.
Période de la journée | Ce qu'on peut offrir |
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Tôt le matin et en tout temps à la demande |
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Matin |
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Collation |
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Midi |
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Collation |
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Tôt le soir |
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Soir et nuit |
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Période de la journée | Ce qu'on peut offrir |
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Tôt le matin et en tout temps à la demande |
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