Scénario : Par la porte arrière

Ce scénario peut contenir un langage explicite et des références à des situations blessantes qui pourraient déclencher des émotions fortes chez certaines personnes. Si vous avez besoin d'aide, des services sont disponibles via le Programme d'aide aux membres des FAC (PAM FC) et le Programme d'aide aux employés (PAE).

Taille du groupe : 4-15

Scénario

Vous êtes un commandant de section chargé d’escorter des fournitures humanitaires depuis un grand dépôt du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCNUR) jusqu’à des entrepôts de distribution plus petits dans certaines villes éloignées. Vous utilisez une combinaison de véhicules militaires pour escorter les camions d’approvisionnement jusqu’aux entrepôts, où le personnel et des entrepreneurs locaux du HCNUR aident à décharger les véhicules.

Vous commencez à recevoir des rapports indiquant que les fournitures sont détournées vers les forces militaires et paramilitaires locales, et que certaines sont vendues au marché noir à des fins de profit personnel. Il semble que les marchandises sortent par la porte arrière aussi vite qu’elles arrivent. C’est alors que voyez un véhicule de l’armée à l’arrière du bâtiment en train d’être chargé de fournitures humanitaires. Vous confrontez les membres du personnel, mais ils nient tout acte répréhensible. Vous signalez la situation aux responsables du dépôt central, mais ils déclarent que leur responsabilité est de distribuer les fournitures humanitaires du dépôt aux petits centres de distribution et qu’ils n’ont aucun contrôle sur ce qui se passe une fois que les fournitures passent leur porte. Vous parlez de vos soupçons à vos collègues de manière informelle, et ils haussent les épaules en disant : « À quoi t’attendais-tu? » Plus important encore, ils soulignent que si vous essayez de mettre un terme à cette situation, les forces locales risquent de bloquer toutes les fournitures humanitaires et rien ne parviendra aux personnes qui ont besoin d’aide.

Catégories

Guide de facilitation

Objectifs d’apprentissage

Questions de facilitation

  1. Que feriez-vous dans cette situation? Quels sont les aspects à prendre en considération?
    • Permettre une discussion ouverte au sein du groupe.
    • Préoccupations d’ordre éthique : Si aucune mesure n’est prise, une partie de l’aide continuera d’être détournée et n’atteindra pas les personnes pour lesquelles elle est destinée.
    • Facteurs d’ordre personnel : Vous avez un besoin impérieux de veiller à ce que les bonnes personnes reçoivent les fournitures humanitaires.
    • Facteurs liés au contexte : La présence du HCNUR crée un contexte où l’on s’attend à ce que l’aide parvienne aux bonnes personnes. Cependant, le comportement et l’attitude du personnel du HCNUR, ainsi que l’indifférence de vos propres collègues, contribuent à la situation problématique.
  2. Quel est le dilemme éthique dans cette situation? 
    • Il s’agit d’un dilemme de l’incertitude, dans lequel toute action entreprise entraînera un préjudice ou une blessure pour les autres.
    • En reconnaissant l’existence des actes répréhensibles et en décidant d’agir, vous pouvez mettre un terme à la corruption, mais au risque de bloquer l’ensemble de l’aide humanitaire. Si vous fermez les yeux sur la corruption, votre inaction pourrait être perçue comme une approbation implicite. Quelles blessures morales pourraient découler des décisions prises dans ce dilemme éthique?
  3. Quels plans d’action pourraient être entrepris dans ce scénario?
    • Option 1 : Prendre les dispositions nécessaires pour prendre les fournitures et les livrer vous-même à la population locale. Votre chaîne de commandement pourrait s’opposer à ce que vous dérogiez à votre mission principale. De plus, cela créerait un précédent. Vos actions pourraient contrarier les autorités locales, ce qui augmenterait le niveau de menace pour votre propre personnel et pourrait potentiellement accroître le niveau de conflit.
    • Option 2 : Soumettre des rapports officiels, si possible accompagnés de preuves, à la chaîne de commandement. Cela pourrait susciter un conflit entre l’armée et l’organisme de l’ONU ou l’organisation non gouvernementale concernée et pourrait être perçu comme une ingérence dans leurs affaires.
    • Option 3 : Divulguer l’information aux médias et les laisser faire pression sur les autorités. Cette option peut se retourner contre vous dans une certaine mesure si la presse laisse entendre que l’armée est complice de ces actes, qu’elle les encourage ou, du moins, qu’elle ferme les yeux sur eux.

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