Scénario : Ce n’est pas ce que je qualifierais de repos et de détente

Ce scénario peut contenir un langage explicite et des références à des situations blessantes qui pourraient déclencher des émotions fortes chez certaines personnes. Si vous avez besoin d'aide, des services sont disponibles via le Programme d'aide aux membres des FAC (PAM FC) et le Programme d'aide aux employés (PAE).

Taille du groupe : 4-15

Scénario

« Que pensez-vous des visites portuaires prévues en vue du déploiement? », demande le capitaine de corvette (Capc) Acosta.

« Eh bien, pas grand-chose, pour être honnête », répond le premier maître de 1re classe (Pm 1) Bhatti. « Ce déploiement durera sept mois et même si les chefs de service ont demandé à l’équipage quels sont les endroits qu’il aimerait visiter, il semble que le choix du capitaine l’ait emporté. »

Le Capc Acosta est le commandant en second (CES) de navire sur une frégate navale, alors que le Pm 1 Bhatti est le capitaine d’armes. Au cours de l’étape de planification du déploiement qui aura lieu prochainement, tous les chefs de service ont été chargés de sonder leurs membres d’équipage pour savoir quel port ils aimeraient visiter une fois le déploiement terminé, lors d’une éventuelle pause de repos et de détente sur le chemin du retour au Canada. Comme plusieurs des membres de l’équipage n’avaient jamais été déployés dans cette région du monde, la plupart ont opté pour une île touristique populaire où l’on trouve de vastes plages et des sites historiques. Cependant, le capitaine du navire a, par la suite, opposé son veto en faveur d’un port moins connu où son partenaire assisterait à une conférence. L’emplacement choisi n’est pas très prisé des touristes et des marins. 

« Eh bien, capitaine d’armes, je comprends vos préoccupations, mais le capitaine est le patron, alors c’est lui qui prend les décisions pour toute la durée du déploiement », dit le Capc Acosta. 

« Oui, mais il est également responsable du moral des membres de son équipage, et à l’heure actuelle, ceux-ci ne sont pas très heureux du port d’escale choisi. Et nous n’avons même pas encore appareillé », répond le Pm 1 Bhatti. « Puisque vous êtes le CES de ce navire, peut-être pourriez-vous parler au capitaine pour essayer de le faire changer d’avis? »

Le Capc Acosta accepte de réfléchir à la suggestion du Pm 1 Bhatti, mais il est mal à l’aise d’aborder cette question avec le capitaine. Ayant déjà navigué avec ce dernier, le Capc Acosta sait qu’il est passablement strict et qu’il n’est pas particulièrement amical envers l’équipage, c’est le moins qu’on puisse dire.

De plus, le Capc Acosta se dit en lui-même : « J’ai vraiment besoin d’une excellente évaluation de ce déploiement si je veux voir mon nom inscrit sur la liste de mérite l’année prochaine. Je ne veux pas en parler avec le capitaine. D’un autre côté, le capitaine d’armes a raison. Il s’agira d’un long déploiement au terme duquel l’équipage méritera de se reposer et de se détendre dans un lieu propice, car il aura travaillé fort pour que la mission soit couronnée de succès. Après tout, on procède normalement de cette manière dans les Forces armées canadiennes (FAC). »

Catégories

Guide de facilitation

Objectifs d’apprentissage

Questions de facilitation

  1. Quel problème se pose dans ce scénario?  
    • Permettre une discussion ouverte.
    • Ce scénario porte sur le conflit entre l’autorité du capitaine, sa prise de décisions et l’impact de ces décisions sur le bien-être et le moral de l’équipage. Le Capc Acosta s’oppose à la manière de procéder en tenant compte des répercussions sur sa vie personnelle s’il soulève la question auprès du capitaine. 
  2. Quelles considérations en lien avec les principes d’éthique de la Défense et de l’éthos militaire sont en jeu? 
    • Permettre une discussion ouverte. 
    • Discuter du principe éthique « Servir le Canada avant soi-même » dans ce scénario.
    • Discuter des valeurs éthiques que sont l’intégrité, le courage, la gérance et l’excellence dans ce scénario. 
    • Tenez compte de ce point de vue : Le moral et le bien-être de l’équipage ont une incidence directe et contribuent au succès d’une mission, de sorte que le capitaine devrait leur accorder la priorité, d’autant plus que la visite du port où se trouvera le partenaire du capitaine ne répond pas à une exigence opérationnelle. La décision doit être prise en tenant compte du devoir plus vaste du personnel militaire qui consiste à servir les intérêts du Canada et de la responsabilité d’un dirigeant en matière de gérance.
    • Ce scénario souligne également la question qui consiste à porter une préoccupation valide à l’attention d’un supérieur, mais aussi le refus de produire un impact négatif sur sa carrière ou sur la relation qu’il entretient avec son supérieur. 
  3. Le capitaine du navire devrait-il avoir le dernier mot pour ce qui est du choix d’un port pour la pause de repos et de détente pendant le déploiement, même si cette façon de faire ne va pas dans le sens du vote majoritaire de l’équipage et nuit au moral de ses membres?
    • Le capitaine du navire se doit d’accorder la priorité à la mission et au bien-être de l’équipage plutôt qu’à ses intérêts personnels. Le respect du choix de port de l’équipage, lorsqu’on tient compte du travail acharné de l’équipage et du succès de la mission, servirait probablement davantage les intérêts du Canada et les objectifs opérationnels des FAC. Dans un sens plus large, les décisions doivent refléter un équilibre entre les besoins opérationnels et le moral de l’équipage. 
  4. Quelles mesures le CES devrait-il prendre dans ce scénario? 
    • Permettre une discussion ouverte. 
    • Option 1 : Discuter de la décision avec le capitaine. Engager une conversation respectueuse et ouverte avec le capitaine pour discuter des préoccupations de l’équipage. Insister sur l’incidence qu’aurait la décision du capitaine sur le moral et le rendement de l’équipage et sur le succès de la mission pendant le déploiement.   
    • Option 2 : Discuter du problème en premier lieu avec les officiers supérieurs du navire, puis avec d’autres officiers supérieurs ou chefs de service qui pourraient exprimer leurs préoccupations à propos du moral de l’équipage. Une approche collective pourrait avoir plus de poids lors d’une éventuelle discussion avec le capitaine.  
    • Option 3 : Ne rien faire et laisser la situation telle quelle est, en ayant conscience que si rien n’est fait pour redresser la situation, elle aura fort probablement un effet démoralisant sur l’équipage du navire. Remarque : Cette option n’est pas recommandée. Les aspirations professionnelles du Capc Acosta ne devraient pas faire ombrage à sa responsabilité qui consiste à défendre le bien-être et le moral de l’équipage.

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