Agent de détérioration : Température inadéquate

Stefan Michalski

Table des matières

Définition d'une température inadéquate

La température ne constitue pas vraiment un agent de détérioration comme, entre autres, les incendies, l'eau et les insectes et animaux nuisibles, car on ne peut parler de mesures visant à « éviter la température ». Dans le domaine des risques auxquels sont exposées des collections et des dommages qu'elles peuvent subir, il faut plutôt parler de températures inadéquates.

On peut définir trois catégories pratiques de températures inadéquates, les collections de diverses natures ayant une sensibilité distincte pour chacune de ces catégories.

  • Les températures trop élevées. La présente catégorie peut être subdivisée en fonction des processus chimiques, physiques et biologiques. Ce sont les processus chimiques qui sont les plus importants dans le cas des musées et des archives : les températures ambiantes courantes sont en effet beaucoup trop élevées pour assurer la conservation à long terme de matériaux synthétiques instables, particulièrement les supports d'images, d'enregistrements sonores et de textes. En fait, pour la plupart des musées, seules les collections d'archives de ce type exigent un examen attentif des situations présentant des températures inadéquates.
  • Les températures trop basses. Les températures trop basses sont généralement salutaires aux collections, hormis dans le cas des matériaux polymères tels que les peintures, qui deviennent plus cassants et fragiles. Heureusement, l'adoption de mesures de manipulation sûre permet d'atténuer la plupart des risques connexes.
  • Les variations de température. Elles constituent le problème le plus préoccupant pour les responsables de musées et entraînent de nombreuses demandes de régulation des conditions ambiantes (parallèlement aux problèmes de variations de l'humidité relative). L'importance accordée aux variations de température est sans commune mesure avec leur portée réelle en matière de préservation des collections.
  • Il existe des éléments communs aux trois catégories, au chapitre des mesures de régulation des conditions, mais il est préférable de les traiter comme trois catégories distinctes lors de l'évaluation des risques auxquels sont exposées les collections.

Les occupants, l'énergie, l'environnement et la durabilité de l'environnement

La régulation de la température dans un musée soulève certaines questions relatives au confort des employés et du public, aux coûts énergétiques, aux répercussions sur l'environnement et à la durabilité. Les recommandations habituelles en matière de régulation de la température dans les musées découlent d'un mélange de nombreux éléments, entre autres les besoins relatifs au confort des personnes, des données scientifiques restreintes, un grand nombre de suppositions portant sur les dommages pouvant être causés par des conditions non régulées, et, malheureusement, une tendance à généraliser et à établir un seul objectif inflexible. Avec l'intérêt grandissant pour l'utilisation judicieuse des ressources de notre planète qui est actuellement observé dans nos sociétés, il est crucial de démontrer la pertinence de telles suppositions. Dans le cas des petits musées qui n'ont jamais mis en place des dispositifs de régulation de la température, la question est d'une autre nature, car ils doivent clairement établir pourquoi ils devraient aller de l'avant dans ce domaine et dans quels secteurs ils devraient surtout déployer leurs efforts. La présente section offre un aperçu des connaissances fiables que nous possédons à propos des besoins propres aux collections et des situations qui correspondent aux risques les plus importants.

La détérioration causée par des températures inadéquates et la détermination des collections les plus vulnérables

Les températures trop élevées

Les dommages chimiques cumulatifs causés par l'exposition à des températures assez élevées pour entraîner une dégradation rapide

Nombre de produits fabriqués après la première moitié du XIXe siècle, particulièrement les papiers, les matériaux photographiques, les caoutchoucs et de nombreux types de matières plastiques, subissent une dégradation chimique irréversible au cours d'une période correspondant à la durée moyenne d'une vie humaine. On peut maintenant ajouter à cette liste un éventail de supports d'enregistrements électroniques contemporains qui va des rubans analogiques aux disques numériques. Les tableaux 1a et 1b contiennent une liste des objets de musée et d'archive, classés en fonction de leur sensibilité chimique à une situation très particulière de « température trop élevée », soit la température ambiante normale, ainsi que les valeurs de leur durée de vie approximative. La dégradation étant en grande partie provoquée par l'hydrolyse acide, l'humidité relative (HR) joue aussi un certain rôle dans ce domaine (consulter la section Humidité relative inadéquate), mais la température constitue toutefois l'élément dont la régulation est la plus importante. En plus des matériaux qui sont déjà acides lors de leur fabrication, il faut aussi tenir compte des matériaux tels que les textiles, les papiers et les cuirs, qui deviennent acides lorsqu'ils sont exposés à certains polluants qui se trouvent à l'intérieur ou à l'extérieur des bâtiments, tout particulièrement le dioxyde de soufre associé à la pollution atmosphérique industrielle des XIXe et XXe siècles.

Un journal qui est exposée à des températures élevées.
Une poupée qui est exposée à des températures élevées.
Figures 1a et 1b. Exemples d'objets pour lesquels des températures adéquates, en matière de confort des personnes, sont « trop élevées » pour assurer leur préservation à long terme. La photographie du papier journal a été prise lorsque celui-ci n'avait que 27 ans et celle de la poupée en caoutchouc, lorsqu'elle en avait environ 30. Seules des conditions d'entreposage à froid peuvent assurer une bonne préservation de tels objets pendant plus d'une génération.

Les pellicules et les feuilles de nitrate de cellulose, qui ont surtout été produites de à , constituent un cas exceptionnel de sensibilité élevée. Ces matériaux ont tendance à devenir poudreux ou poisseux au fil des ans. Les rouleaux de pellicule ayant subi une sérieuse dégradation peuvent même s'enflammer à des températures supérieures à 38 °C. Les personnes responsables devraient déterminer si leurs collections contiennent de tels objets et, le cas échéant, les isoler.

Tableaux 1a et 1b. Sensibilité chimique de certains matériaux à la température ambiante et durée de vie des matériaux dans diverses autres conditions. Les valeurs de la durée de vie ont été établies pour une HR d'environ 50 %. Pour plus de détails sur l'effet combiné de l'HR et de la température sur la durée de vie, consulter Humidité relative inadéquate. Les sources, pour la plupart des matériaux, font l'objet d'un examen dans la publication de Michalski (2000).

Tableau 1a : Sensibilité chimique de certains matériaux à la température ambiante
Faible sensibilité Sensibilité moyenne Sensibilité élevée Sensibilité très élevée
Bois, colle, lin, coton, cuir, papier de chiffon, papier parchemin, peinture à l'huile, tempéra à l'œuf, composants d'aquarelle et gesso. Il existe des exemples pratiques de ces matériaux qui datent de 1000 à 3000 ans, enfouis dans des milieux secs ou conservés dans des enceintes, dans des conditions sèches et à environ 20 °C. Ces matériaux n'avaient jamais été exposés à des acides, par exemple, la pollution atmosphérique de l'ère de la révolution industrielle, et n'ont jamais été humides. La peau, les os et l'ivoire des mammouths laineux qui étaient congelés ont résisté, sans aucune altération visible, à une période de plus de 40 millénaires. Meilleure estimation actuelle, pour les matériaux photographiques stables, de la période pendant laquelle ils conserveront leur capacité d'images ne présentant que peu ou pas d'altération, par exemple, des négatifs noir et blanc sur verre du XIXe siècle et des négatifs noir et blanc sur pellicule de polyester du XXe siècle. Le papier acide et certaines pellicules deviennent cassants et bruns, et leur lecture est difficile; par exemple, le papier journal et les livres et papiers de qualité inférieure produits après . Les pellicules d'acétate se contractent et les couches picturales se fissurent. Le celluloïd et de nombreux autres anciens plastiques jaunissent, se fissurent et se déforment. Des matériaux qui sont devenus acides à cause de la pollution (textiles et cuirs) sont plus fragiles et peuvent se désagréger. Les matériaux qualifiés « d'instables ». La lecture des supports magnétiques courants (bandes vidéo et audio, bandes de données, disquettes) commence à être impossible. Les matériaux photographiques les moins stables se dégradent, par exemple, les épreuves en couleur se décolorent (dans le noir), les objets ayant subi un traitement inapproprié jaunissent et se désagrègent; le nitrate de cellulose jaunit et se désagrège plus rapidement lorsqu'il est emballé en grande quantité. De nombreux polymères élastiques, du caoutchouc aux mousses de polyuréthane, deviennent cassants, ou poisseux, ou se désagrègent. Certaines peintures acryliques appliquées sur différents types de toile, jaunissent rapidement.
Tableau 1b : Valeurs approximatives de la durée de vie Note en bas de tableau 1 des matériaux, à diverses températures
Température Faible sensibilité Sensibilité moyenne Sensibilité élevée Sensibilité très élevée
Traitement thermique, exposition au soleil
~ 60 °C
~ 4 et + ~ 1 ~ 6 mois 2 mois
Pièce très chaude
~ 30 °C
~ 250 ans et + ~ 75 ans ~ 25 ans ~ 7 ans
Pièce chaude ~ 25 °C ~ 500 ans et + ~ 150 ans ~ 50 ans ~ 15 ans
Pièce à la température normale ~ 20 °C Millénaire
~ 1000 ans et +
Quelques siècles
~ 300 ans
Une vie humaine
~ 100 ans
Une génération
~ 30 ans
Entreposage, milieu frais ~ 10 °C ~ 5000 ans et + ~ 1500 ans ~ 500 ans ~ 150 ans
Entreposage, milieu froid ~ 0 °C 20 000 ans et + ~ 6000 ans ~ 2000 ans ~ 600 ans

Il convient de noter que la plupart des matériaux présents dans une collection mixte peuvent être classés dans la catégorie des objets de faible sensibilité et qu'en pratique, ils ont résisté pendant des siècles, voire des millénaires, à diverses températures d'entreposage sans l'aide des mesures d'entretien « modernes ». La préservation de ces matériaux a été assurée par une combinaison de facteurs, soit des conditions de températures modérées et une certaine protection contre la pollution industrielle, qui est attribuable à leur conservation dans un milieu rural ou dans une quelconque enceinte, que ce soit un bâtiment, une boîte ou la structure même de l'objet, par exemple, la reliure qui protège un livre fermé.

Selon une règle empirique relative aux avantages des basses températures, toute réduction de 5 °C de la température de conservation d'un objet entraîne le doublement de sa durée de vie (comme le démontrent les données des tableaux 1a et 1b, lorsque les comparaisons sont effectuées par pas de 5 °C). Les critères permettant de déterminer la « durée de vie » d'un objet peuvent être sujets à controverse, par exemple, l'importance du jaunissement, de la déformation ou de la désagrégation subis, mais il ne fait aucun doute que pour un critère donné, la règle est respectée.

Les dommages physiques subis dans des conditions où la température est trop élevée

Certains objets contiennent des matériaux qui subissent une déformation et deviennent moins résistants, voire qui fondent, lorsque la température dépasse une valeur précise. Le tableau 2 contient une liste de certaines températures de transition connues et des exemples des dommages que peuvent subir les objets. Hormis les cas de produits exotiques tels que des aliments, des cosmétiques et de la cire, et celui du problème occasionnel d'adhésifs utilisés pour effectuer des réparations et qui se sont par la suite rompus, il est clair que l'exemple le plus important du tableau 2 est celui de la déformation irréversible des matières plastiques contemporaines. Nombre de supports électroniques ne peuvent supporter que de très légères déformations avant de devenir illisibles. Ainsi, dans la vie quotidienne, les vidéocassettes, les disques compacts et les DVD soumis à une exposition directe à la lumière solaire subissent une déformation rapide. Il convient de souligner que la température nécessaire à cette dégradation, soit quelque 60 °C, est largement supérieure à la plage de valeurs normalisées qu'on pourrait établir à partir des conditions ambiantes courantes dans lesquelles sont conservées de telles collections. Lors de l'élaboration de normes, on fait toujours preuve d'une extrême prudence en établissant une large marge de sécurité, mais en matière de gestion des risques, il s'avère toujours utile de connaître la température exacte à laquelle un objet ou une collection peut subir, à court terme, une dégradation catastrophique (dans l'exemple susmentionné, le temps requis, exprimé en minutes ou en heures, pour qu'un objet devienne chaud, lorsqu'il est exposé à une température d'environ 60 °C).

La section ci-après, qui porte sur les variations de température, traite des dommages physiques causés par la dilatation des matériaux, lorsque celle-ci est attribuable à une hausse de la température.

Tableau 2 : Dommages physiques causés ou aggravés par des températures trop élevées ou des températures trop basses.
Gamme de température Température (°C) Effet physique et matériaux sensibles Exemples d'objets
Températures trop élevées Supérieures à 60°C « Température de déformation à la chaleur » de nombreux plastiques courants (PET, acrylique, PEHD, ABS, nylon dans la plage de 65 à 90 °C) Les objets en plastique, les cassettes en plastique contenant des supports électroniques et les supports optiques subissent tous une déformation rapide et irréversible à ces températures.
Supérieures à 60°C La détente des contraintes inhérentes, dans le cas du PET à orientation biaxiale, qui se produit habituellement au cours des siècles, peut survenir en quelques jours, voire en quelques heures. Les composants de base des supports magnétiques, tels que les rubans vidéo ou audio ou les rubans de données, et les disquettes, subissent une déformation irréversible. La lecture de disques peut devenir impossible.
Supérieures à 45°C Les cires fondent ou se ramollissent, par exemple, la cire de paraffine, de 47 à 65 °C, la cire d'abeille, à 60 °C, la cire de carnauba, à 80 °C. Peintures : les peintures à l'huile enduites de cire ou de résine peuvent se déplacer ou se détacher de l'encollage. L'encaustique se ramollit. Les cachets de cire, les bougies et les savons ramollissent et subissent une déformation irréversible.
Supérieures à 30°C Les mélanges à base de composants cireux subissent une déformation, se séparent et forment une efflorescence. Le chocolat fond (34 °C). Diverses colles PVA ramollissent beaucoup et deviennent moins résistantes. Certains aliments et cosmétiques se déforment, des mélanges forment une efflorescence et se séparent. Les montages de papier, de bois, de céramiques qui ont été réparées au moyen de « colles blanches », peuvent tomber en morceaux, surtout si l'HR est élevée.
Températures trop basses Inférieures à 10°C La transition des aciers au carbone, de l'état d'alliage ductile à celui d'alliage cassant, varie grandement en fonction de leur teneur en carbone. (Les alliages d'aluminium et ceux de cuivre ne présentent pas cette transition.) Les cas les plus célèbres sont ceux des navires militaires de la Seconde Guerre mondiale qui ont subi, de manière inattendue, d'importantes fissures lors de déplacements dans les eaux froides de l'Atlantique Nord. En supposant que les objets ne sont soumis à aucune charge externe, ce cas ne constitue pas un problème dans les musées. Le fonctionnement ou le chargement de machines de collections d'objets industriels comporte plus de risques en hiver qu'en été.
Inférieures à 5°C Les peintures acryliques d'artiste, qui sont dures et résistantes comme le cuir à la température ambiante, subissent une transition vitreuse. Les peintures acryliques sont plus vulnérables aux chocs et aux coups à ces températures qu'à la température ambiante.
Inférieures à -30°C Les peintures à l'huile d'artiste subissent une transition vitreuse. Les peintures à l'huile sont beaucoup plus vulnérables aux chocs et aux coups à ces températures qu'à la température ambiante.
Inférieures à -40°C Transition des peintures à l'huile d'artiste, de l'état de matériau ductile à celui de matériau cassant. De nombreuses autres polymères courants, qui sont de consistance caoutchouteuse ou présentent la résistance du cuir à la température ambiante, deviennent vitreux, ou même cassants, avant d'atteindre -40 °C. La contraction subie devient importante et, conséquemment, toute restriction du mouvement peut provoquer une rupture. Les peintures acryliques sont extrêmement vulnérables aux chocs et aux coups à ces températures. De même, la plupart des caoutchoucs et plastiques qui sont élastiques, ou durs et résistants comme le cuir, à la température ambiante, seront très vulnérables à ces températures. Certains composants en plastique peuvent subir une rupture si leur mouvement est restreint, par exemple, des faces de cadran fixées à des éléments en bois ou en métal.

Les dommages biologiques subis dans des conditions où la température est assez élevée pour favoriser la croissance de moisissures et d'autres organismes

Les moisissures présentent une phase active à des températures supérieures à environ 4 °C, tandis que les insectes sont actifs si la température est de quelque 10 °C ou plus (consulter « Les insectes et animaux nuisibles »). Il est rare que les collections de musées canadiens aient présenté des problèmes de moisissures ou de mites en hiver, lorsque les installations d'entreposage n'étaient pas chauffées. Les responsables de musées se trouvant dans des pays au climat froid doivent tenir compte du fait que toute décision de chauffer le milieu dans lequel est conservée une collection en grande partie composée d'objets en laine, de peaux ou de plumes, afin d'assurer le confort des personnes, se traduit par une hausse des coûts et, de plus, pourrait accroître les risques de présence de moisissures et d'insectes pendant toute l'année, plutôt que pendant une simple période de six mois.

Les températures trop basses

Les « températures trop basses » peuvent causer des dommages physiques aux objets de musée. De nombreux polymères, conçus pour être résistants à la température ambiante, deviennent rigides ou même cassants lorsque la température est abaissée; c'est particulièrement le cas des peintures et revêtements contemporains. Le principal risque auquel une collection est exposée n'est pas vraiment les dommages causés par la variation des propriétés, mais plutôt le fait que les objets deviennent beaucoup plus fragiles et qu'ils peuvent ainsi être plus susceptibles à la formation de craquelures lors de leur manutention. Le tableau 2 contient un aperçu des processus pertinents qui ont déjà été observés dans ces conditions. La friabilité accrue est plus importante et survient plus rapidement dans le cas des œuvres à base de peintures acryliques que de celles à base de peintures à l'huile.

De nombreux objets courants conservés dans des institutions canadiennes ont résisté à des températures aussi basses que -30 °C et l'expérience pratique démontre que la plupart n'ont pas subi de dommages perceptibles (consulter la vignette 1). L'utilisation accrue, dans les musées, de méthodes de désinfestation non toxique à basse température d'objets qui sont placés dans un « congélateur » (consulter « Les insectes et animaux nuisibles »), implique que nombre d'entre eux ont été soumis de façon abrupte à des températures se situant entre -30 et -40 °C. Les résultats de récentes études comparatives indiquent que seuls quelques objets ont subi de légers dommages. On n'a pas encore clairement établi si les dommages ont été directement causés par les basses températures ou s'ils sont attribuables à des effets subsidiaires qui seront l'objet d'une discussion dans la section sur les variations de la température. De manière générale, les risques que constituent les basses températures pour les objets pouvant être gravement endommagés par des insectes et animaux nuisibles, c.-à-d. ceux constitués de matériaux organiques et qui sont habituellement résistants ou souples, sont beaucoup plus faibles que les risques associés aux insectes et animaux nuisibles vivants.

Les variations de température

Les effets physiques directs des variations de température

Les sections portant sur les « températures trop élevées » et les « températures trop basses » traitaient des dommages imputables à la conservation des objets à une température donnée, plutôt que du processus de chauffage ou de refroidissement à partir d'une température plus basse ou plus élevée que la température cible. Dans le cas des dommages physiques, il existe une relation directe avec des transitions précises des propriétés physiques. Dans la présente section sur les variations de température, on tient compte des dommages causés par la variation de température même, sans égard à la température initiale ou finale. Ce paramètre est celui que les ingénieurs et les dispositifs mécaniques de régulation essaient, à forts coûts, de maîtriser, lorsqu'on veut limiter les variations à une plage étroite de valeurs. Les mécanismes qui sont indirectement responsables des dommages sont la dilatation des matériaux qui accompagne leur réchauffement et, inversement, leur contraction, lorsque leur température diminue. Il existe deux types de situations qui entraînent des dommages, soit celle où les composants d'un assemblage complexe présentent des coefficients de dilatation distincts et celle où un objet est soumis à une variation de température plus rapide que sa capacité de réagir à celle-ci de manière uniforme.

La résolution de problèmes techniques classiques a permis de traiter de nombreux cas d'objets complexes soumis à des variations extrêmes de température, par exemple, ceux de moteurs, de structures en acier de ponts à long tablier et même de cafetières en verre. Si on utilise ces modèles pour estimer les risques de rupture, il est clair que les variations de température nécessaires pour causer de tels dommages, pour la plupart des objets dont la taille peut se situer entre celle de véhicules et celle d'objets portatifs, sont de l'ordre d'au moins quelque 200 °C, dans le cas de matériaux cassants, et sont beaucoup plus importantes dans celui de matériaux résistants comme le bois, le papier, le cuir et la plupart des peintures. Les dommages causés par des transitions apparaissant dans les listes des catégories de « températures trop élevées » et de « températures trop basses », même le processus de carbonisation, se produisent habituellement avant la rupture. Tel que susmentionné dans la section « Les températures trop basses », les résultats d'études récentes sur les effets secondaires du traitement d'objets à de basses températures (de -30 à -40 °C), afin de les protéger contre les dommages causés par des insectes et animaux nuisibles, indiquent qu'ils n'ont subi que très peu de dommages physiques, voire aucun. Un chercheur qui possède une vaste expérience dans ce domaine (Padfield, ), n'a observé qu'un seul cas de dommages importants imputables exclusivement à une variation de 50 °C, soit le refroidissement de 20 à -30 °C suivi d'un réchauffement pour revenir à 20 °C. Les dommages en question consistaient en une délamination de la couche métallique appliquée à l'arrière du verre d'un vieux miroir. C'est ainsi qu'un stratifié composé de matériaux solides très rigides, appliqués sous forme de couche continue, qui présentait une faible adhérence (le tain des miroirs anciens s'écaille souvent facilement), constitue un cas de référence en matière de sensibilité élevée aux variations de température. Un matériau de ce type peut en effet résister pendant des décennies à des variations des conditions climatiques ambiantes (probablement des variations de températures d'au moins 15 °C), mais il est fort probable qu'il subisse une délamination s'il est soumis à une variation de 50 °C. Ces données concordent avec l'estimation antérieure selon laquelle la plupart des objets, particulièrement ceux composés de matériaux plus souples que le verre et le métal (le bois, la peinture, le cuir) ou ceux dont la conception permet un certain mouvement des composants (incrustations de métal dans le bois, faces du calibre et du cadran fixées à l'aide de pinces), devraient résister à une variation de 50 °C, et ce, avec de très faibles, sinon de minimes, risques.

Mais qu'en est-il des cas d'objets subissant de nombreuses variations successives de température? L'application répétée de contraintes peut entraîner la fissuration de fatigue des matériaux. Dans le cas initial d'une contrainte périodique unique qui provoque une rupture, les données d'études techniques réalisées sur de nombreux matériaux indiquent que pour une valeur correspondant à environ un quart de ladite contrainte, dans le cas de matériaux cassants (verre, céramiques, peintures à l'huiles anciennes), et à environ la moitié de la même contrainte, dans le cas de matériaux résistants (bois, papier, cuir), la fissuration de fatigue se produit après environ un million de cycles. Pour une valeur correspondant à environ un huitième de la contrainte, les matériaux résisteront indéfiniment aux variations de température, mais comme l'exécution d'un million de cycles quotidiens prendrait 3000 ans et puisque la plupart des objets ne peuvent complètement réagir aux cycles plus rapidement que dans ces conditions, on peut considérer que la combinaison d'un million de cycles et d'un quart de la contrainte constitue une extrapolation très prudente des risques préoccupants associés à de multiples variations de la température. On peut donc extrapoler qu'un objet présentant une sensibilité élevée (un objet cassant) et qui subit des dommages lorsqu'il est soumis à une seule variation de 50 °C, ne subira les mêmes dommages qu'après de nombreux millénaires, s'il est simplement soumis à des variations quotidiennes de 10 °C (ce qui explique la résistance du vieux miroir à des variations antérieures, probablement inférieures à celle de 50 °C). La plus grande partie des objets de musée et d'archive étant beaucoup moins sensibles, on peut encore accroître, tout en restant prudent, ces variations quotidiennes permises, et les fixer à 20 °C ou même 40 °C. Les résultats de la modélisation géologique de l'érosion subie par des grès cassants et faiblement agglomérés, exposés aux températures extrêmes du désert pendant des millénaires laissent croire que ladite estimation est effectivement prudente, car les variations de température auxquelles sont soumises ces surfaces, entre le jour et la nuit, sont largement supérieures à la plage de quelque 50 °C.

Selon un autre auteur, les craquelures que contiennent les premiers essais de peintures sur toile sont attribuables à de légères variations de température, mais un examen plus rigoureux des données révèle qu'il est plus probable que les craquelures soient causées par une quelconque condensation à la surface de la toile et que l'interprétation soit faussée par des mesures incorrectes de la température. Ainsi, une peinture de Krieghoff qui présente de nombreuses craquelures et cuvettes (consulter la section Humidité relative inadéquate), qui a été soumise par le passé à des variations quotidiennes de température et d'HR, ne présente pas de craquelures dans la zone située au-dessus des barres du châssis. Les calculs de la réponse thermique, de même que la réponse à l'humidité de la zone susmentionnée (Michalski, 1991), indiquent que cette plage a surtout été protégée contre des variations quotidiennes d'HR, mais pas de celles de température. Il semble donc que les variations quotidiennes de température propres aux conditions ambiantes d'une maison historique canadienne ne sont pas responsables des craquelures que présente cet objet. D'autre part, les résultats de modélisations informatiques d'anciennes peintures à l'huile, réalisées par d'autres auteurs, semblent indiquer que les basses températures enregistrées en hiver, considérées comme variations saisonnières, sont effectivement responsables de certains motifs de craquelures qui sont couramment observés dans le domaine.

L'utilisation du concept pratique de « variation démontrée »

L'analyse des risques associés aux variations de température est un processus complexe et des incertitudes persistent en ce domaine. On peut donc, à toutes fins utiles, utiliser plutôt le concept de « variation démontrée ». Selon ce dernier, tout objet pour lequel il a été clairement établi qu'il a été soumis, à au moins une occasion, à une très basse température, par exemple, -30 °C, ou à une quelconque température élevée, par exemple, 40 °C, n'est pas susceptible de subir des dommages mécaniques additionnels s'il est soumis une deuxième fois à des conditions semblables, car toute rupture, délamination ou compression irréversible pouvant l'affecter a effectivement déjà eu lieu (sauf s'il est établi que l'objet a été grandement fragilisé depuis, en raison d'autres facteurs). Afin de tenir compte de l'effet de fatigue, il convient de modifier le concept trop simple de « variation démontrée », notamment en établissant que la prévision des risques associés à une seule variation de température doit être basée sur une « variation unique démontrée » et celle des risques associés à des variations répétées, sur des « variations répétées démontrées ».

Autrement dit, toute séquence de variations de température qui est semblable à des séquences auxquelles un objet a déjà été soumis ne devrait pas causer des dommages significatifs à ce dernier. Un corollaire pratique peut être tiré de cette affirmation, soit le fait que toute amélioration des conditions ambiantes antérieures, si modeste soit-elle, permettra d'éliminer les risques de dommages physiques. Il est donc important que l'évaluation des mesures de régulation des conditions ambiantes utilisées par le passé soit d'une très grande exactitude et, par conséquent, de ne pas sous-estimer la gravité de ces conditions, car plus la détermination des pires conditions antérieures est juste, plus il est facile d'assurer aux objets de futures conditions de conservation adéquates. (Le même raisonnement s'applique au cas des variations d'HR.)

Comment équilibrer les risques découlant de valeurs contradictoires de températures « adéquates »

La diversité des différentes températures inadéquates se traduit presque toujours par l'impossibilité de déterminer une température « appropriée » à laquelle les risques d'endommager la collection sont nuls et, conséquemment, qu'il est uniquement possible d'établir des conditions dans lesquelles la température constitue un risque minimum. Le dilemme le plus courant se pose dans le cas où l'objet subit des dommages chimiques cumulatifs attribuables à une « température trop élevée » et des dommages mécaniques imputables à une « température trop basse », en plus des effets inévitables causés par les variations saisonnières. Par exemple, si un musée canadien possède des archives de documents datant du XXe siècle, un entrepôt contenant des journaux, une collection de poupées en caoutchouc, des véhicules ou du matériel agricole équipés des pneus en caoutchouc et des pièces en plastique d'origine, ainsi que des boîtes de lainages, les responsables devraient-ils tirer avantage des basses températures hivernales, en matière de conservation, et ce, même si certains matériaux peuvent alors devenir cassants? Puisqu'il serait très coûteux de conserver les machines à ces basses températures en été, la grande variation saisonnière de température peut-elle plus que compenser les avantages des conditions froides temporaires? Et, existe-t-il une situation intermédiaire idéale de « compromis »?

En résumé, on peut affirmer que les conditions hivernales froides favorisent généralement la conservation d'une collection. Toutes les données fiables qui ont été regroupées au fil des ans, dans le cadre de travaux de comparaison de collections conservées dans différentes conditions climatiques, indiquent que nos collections seront en bien meilleur état si elles sont conservées à basse température en hiver et que les risques associés au froid, ou aux variations saisonnières, sont minimes, voire nuls.

Il est aussi possible d'adopter une approche plus modérée au chapitre des avantages offerts par la conservation d'objets dans des conditions hivernales. Une fois qu'un objet est soumis à une température approximativement inférieure à 5 °C, les avantages liés au passage à des températures encore plus basses sont négligeables en ce qui concerne sa dégradation chimique globale sur une période d'un an, car la période de dégradation estivale ne varie pas. D'autre part, les risques de dommages mécaniques continuent de croître à mesure que la température baisse au-dessous de 5 °C. Si on adopte une approche visant à réduire au minimum les coûts d'énergie, soit en chauffant un peu le milieu ambiant en hiver et en le refroidissant un peu en été, il existe alors une « situation idéale » en matière des risques totaux : il suffit de maintenir la température ambiante au-dessous de 25 °C en été et au-dessus de 5 °C en hiver. Si l'objectif est d'assurer une meilleure préservation de matériaux chimiquement instables, par exemple, des journaux, des films, des rubans et des matières plastiques, il faut envisager la mise en œuvre de mesures d'entreposage à froid à l'année longue.

Problèmes relatifs à l'HR causés par la variation des températures ou des températures non uniformes

Les responsables de musées et leurs conseillers regroupent souvent les concepts de température et d'HR en bloc dans la catégorie de la « régulation des conditions ambiantes » ou du « milieu ». Dans le présent document, on traite des températures inadéquates et des conditions d'HR inadéquates comme des agents distincts, car les dommages qu'ils peuvent faire subir aux collections, tout comme les méthodes de régulation appropriées, possèdent beaucoup plus d'éléments différents que de points communs. En outre, le traitement commun des deux agents en fonction de « normes de régulation des conditions ambiantes » a souvent mené à des généralisations incorrectes et à des simplifications peu pratiques. Dans le cas des supports d'enregistrements électroniques et de photographies, de papier journal et de documents d'archives de nature administrative, et d'objets en plastique de collection d'art moderne qui se dégradent naturellement, le facteur clé est celui des risques associés aux « températures trop élevées », car ceux liés aux variations de l'HR sont, en comparaison, négligeables. La situation est exactement l'inverse dans le cas des collections de meubles, d'objets en ivoire ou en métal et de peintures à l'huile : les variations de l'HR entraînent des risques sérieux tandis que la plupart des cas de températures inadéquates n'ont pas d'incidences graves. De plus, il existe des mesures peu coûteuses et peu énergivores, qui comprennent l'utilisation de techniques passives propres à chaque situation, mais elles sont malheureusement mises de côté afin de trouver une seule solution technique aux problèmes de « conditions ambiantes ».

Cela étant dit, il convient de souligner l'existence de deux liens pratiques entre les variations de température et celles d'HR. Le premier concerne le problème des variations de température avec le temps et le second, celui des variations dans l'espace, qui peut être plus succinctement décrit comme un problème de températures non uniformes.

Dans une pièce ou une vitrine fermée et vide où la température est de 20 °C et l'HR, de 50 %, en l'absence de tout matériau tampon visant à réguler le taux d'humidité, une variation de 1 °C en entraîne une d'environ 3 % de l'HR, tandis qu'une variation de 5 °C provoque une variation de quelque 15 % de l'HR. Les variations les plus dangereuses sont les baisses de température de plus de 10 °C, qui entraînent une HR de 100 % et, conséquemment, la condensation. Heureusement, dans la plupart des espaces de musées des maisons historiques, ces effets sont grandement atténués par les capacités tampons inhérentes des surfaces des pièces ou des enceintes. (Les limites pertinentes, dans le cas des spécifications établies dans le chapitre de l'American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE, ), ont été établies en se basant en grande partie sur les liens avec les risques associés à l'HR plutôt que sur les effets mêmes de la température.).

La variabilité de la température d'une zone à l'autre d'un bâtiment constitue généralement un problème plus sérieux que les variations de température avec le temps, particulièrement dans le cas des musées dont les collections se trouvent dans des bâtiments dont les conditions ambiantes sont loin d'être idéales. La section Humidité relative inadéquate contient une explication des diverses façons dont des températures non uniformes peuvent entraîner des conditions d'HR inadéquates. En résumé, le cas le plus grave de conditions d'HR inadéquates, soit un taux d'humidité excessif, est très souvent causé par l'air humide, surtout quand celui-ci entre en contact avec des surfaces froides.

Les sources de températures inadéquates

La lumière solaire

C'est l'exposition directe à la lumière solaire qui constitue la plus importante source de températures inadéquates et des dommages qui en découlent. La température de surface de matériaux isolants de nuance sombre comme les matières plastiques, les textiles et les bois foncés, lorsqu'ils sont orientés vers le soleil, peut rapidement atteindre des valeurs supérieures de 40 °C à la température ambiante, ce qui veut dire qu'elles peuvent facilement atteindre 75 °C par une chaude journée d'été. Si les objets sont entourés de verre, par exemple, les parois d'une vitrine d'exposition ou le vitrage d'un cadre, la température peut même dépasser ces valeurs. Il est clair que l'effet des rayons de soleil peut entraîner des cas où les températures sont largement supérieures à toutes les valeurs de « températures trop élevées » du tableau 2; de plus, si un objet est exposé directement aux rayons du soleil de manière courante, ceux-ci peuvent centupler sa vitesse de dégradation, et ce, pour toutes les catégories de sensibilité des tableaux 1a et 1b. Les feuilles de papier conservées dans des cadres vitrés et munis d'un dos protecteur sont particulièrement vulnérables, car les conditions d'HR dans lesquelles elles se dégradent rapidement constituent justement le milieu tampon régulé de l'enceinte.

Les conditions climatiques

Au Canada, les températures de l'air extérieur varient entre des extrêmes de 40 et -40 °C. Une variation de nature climatique qui se traduit par un accroissement ou une baisse de 10 °C prend habituellement de nombreuses heures, et une fluctuation plus importante, de nombreux jours. C'est pourquoi la température de l'air extérieur ne constitue pas une source de variations rapides de la température des objets, ni une source de températures rigoureuses qui peuvent causer des dommages physiques (tableau 2). Elle peut quand même être, en été, une source de « températures trop élevées », dans le cas des matériaux instables, mais en hiver, et particulièrement dans le cas des institutions situées plus au Nord, elle n'a que des effets très bénins sur l'état de ces mêmes matériaux. Certaines des pellicules de film datant du début du cinéma qui sont les mieux conservées sont celles qui ont été retrouvées dans des poubelles dans des localités du Grand Nord (elles y avaient été jetées, à l'époque, parce qu'il ne valait pas la peine de les retourner au distributeur).

L'éclairage artificiel

Tout comme dans le cas de l'exposition directe aux rayons du soleil, celle aux lampes électriques à incandescence peut provoquer le réchauffement d'une surface, notamment en raison de la haute teneur en infrarouges (IR) de leur rayonnement (ce qui est aussi le cas des lampes quartz-halogène). Les lampes à incandescence présentent même un rapport IR/rayonnement total plus élevé que les rayons du soleil. L'utilisation excessive de lampes incandescentes dans les vitrines d'exposition constitue probablement, après l'exposition directe à la lumière solaire, la cause la plus courante de variations de température extrêmes dans les musées (et, concurremment, des variations de l'HR). La large fissure observée dans une rare selle des Premières nations, qui avait été exposée au Musée national de l'Homme, à Ottawa, dans les années , avait sûrement été causée en partie par le bas taux d'HR dans le bâtiment en hiver, mais aussi par l'HR encore plus basse dans la vitrine, découlant du réchauffement attribuable à une ou des lampes.

Les bâtiments et les systèmes de régulation des conditions ambiantes

Hormis les températures que le système de régulation des conditions ambiantes assure, en moyenne, au centre d'une pièce, il est possible de mesurer de nombreuses températures inadéquates en d'autres endroits, notamment près des dispositifs de chauffage localisé et des ouvertures d'aération. Dans les pièces équipées de dispositifs de circulation d'air médiocres ou qui n'en possèdent pas, les murs extérieurs subissent des variations plus importantes que les valeurs moyennes de la pièce, et de plus, les plafonds sont toujours plus chauds et les planchers plus froids. Des figures illustrant ces zones de températures non uniformes sont présentées dans la section Humidité relative inadéquate, car les effets attribuables à l'HR découlant de ces différences de température constituent habituellement un problème plus important que les différences de température mêmes, surtout lorsque ces conditions d'HR inadéquates se traduisent par un taux d'humidité excessif.

Objets en transit

Le déplacement d'objets de musée en transit, particulièrement celui de peintures, comporte de nombreux risques élevés, entre autres ceux associés aux températures inadéquates. En été, la température intérieure de véhicules non climatisés peut être beaucoup plus élevée que celle de l'air extérieur, et en hiver, celle des camions se situe bien au-dessous des valeurs de « températures trop basses » du tableau 2, dans le cas des peintures acryliques. Même le « court déplacement » de peintures qui ne sont pas suffisamment emballées, de la remise au bâtiment où elles seront exposées, peut les rendre beaucoup plus cassantes que prévu, en hiver, sans compter qu'elles peuvent aussi subir un certain claquement et être heurtées aux murs et aux planchers.

Mesures permettant de réduire les conditions de températures inadéquates

Étapes des mesures de réduction

Identifier les valeurs de températures inadéquates et établir les valeurs adéquates

Contrairement à d'autres agents de détérioration (tels que les insectes et animaux nuisibles, les polluants et les incendies), pour lesquels les mesures de réduction visent à éliminer ces agents, ou à atteindre un « niveau zéro », il est impossible d'établir un objectif de « niveau zéro de température ». Il faut en effet déterminer quelles sont les diverses conditions de températures inadéquates avant d'établir la nature des paramètres qu'on veut maîtriser. Pour ce faire, il faut d'abord évaluer le niveau de sensibilité des objets d'une collection (consulter les tableaux 1 et 2), afin de bien interpréter les nombreux thermohygrographes enregistrés et de décider de l'importance que représentent vraiment tous ces traits ondulés. Il existe toutefois une évidence à ce chapitre, soit que les humains constituent un bien piètre repère. La plupart des gens, en position assise, apprécient une température ambiante d'environ 21 °C qui ne varie pas de plus de 2 °C. Cette valeur de consigne est cependant une température inadéquate pour la plupart des enregistrements d'archive et les plastiques contemporains instables. Ces limites de l'intervalle de variation sont beaucoup plus restreintes que celles qu'exige une quelconque collection et elles entraînent donc un gaspillage des ressources disponibles.

Situations à éviter

  • Éviter de placer des objets de nature organique, ou des objets de nature inorganique fragiles, dans des endroits où ils seront directement exposés à la lumière solaire. Dans le cas de l'entreposage extérieur de grands objets, éviter l'exposition en plein soleil d'œuvres qui comportent du bois, de la peinture, du cuir, du caoutchouc, des textiles ou des matières plastiques.
  • Éviter les situations qui produisent des sources de températures inadéquates, durant les travaux de conception de bâtiments spéciaux. Le concept de « régulation thermique passive » consiste à mettre en place des murs bien isolés présentant une masse thermique élevée afin que les variations de la température extérieure soient graduellement atténuées, sur une période de nombreux jours ou semaines.
  • Éviter de choisir et d'installer des systèmes mécaniques peu fiables et dont l'entretien ne peut être assuré en utilisant des ressources facilement accessibles et de la main-d'oeuvre locale. Informer tout expert-conseil participant au projet de ces besoins particuliers. Il est beaucoup plus important d'éviter l'occurrence, au fil des ans, de quelques variations extrêmes causées par des pannes, que celle de légères variations quotidiennes qui se produisent couramment.
  • Éviter de chauffer, en hiver, des collections qui contiennent des matériaux instables (consulter le tableau 2). Tirer avantage de la période hivernale, et du temps froid de votre région (le cas échéant), pendant laquelle l'activité des insectes et animaux nuisibles et le processus de dégradation chimique sont atténués et même interrompus.

Situations à empêcher

  • Empêcher l'exposition à la lumière du soleil en installant de simples volets et stores, dans le cas de zones d'exposition intérieures, et des éléments en porte-à-faux et des toits, dans celui des objets exposés à l'extérieur.
  • Utiliser des matériaux isolants ou du moins, aménager un vide d'air d'au moins 10 cm, entre les objets et les murs extérieurs, les planchers froids et les plafonds chauds.
  • Assurer une isolation efficace des œuvres d'art en transit, dans la caisse même, ou en enveloppant l'objet avec une couverture, si on le transporte manuellement, sur une courte distance, à l'extérieur.

Situations à détecter

  • Assurer la surveillance de la température. La température constitue probablement l'agent de détérioration dont la mesure exacte est la plus simple et la moins coûteuse.
  • Détecter tout signe de dommage chimique tel que du papier qui est devenu brun et cassant et des photographies qui se sont dégradées. Les décideurs qui ne possèdent pas des connaissances approfondies sur les matériaux instables peuvent utiliser ces exemples à titre d'indication générale. Si on vise à établir que la régulation de la température a récemment causé des conditions de températures inadéquates, il faut avoir accès à des rapports sur l'état de conservation d'une grande exactitude et à des registres des températures fiables pour la période en question.
  • Détecter tout signe de dommage mécanique subi par le passé, en faisant toutefois preuve de prudence dans l'interprétation des données avant de conclure qu'il existe des besoins actuels en matière de régulation de la température. Les gestionnaires de collections donnent souvent comme exemple les fissures que présentent des meubles ou des peintures afin de justifier leur demande de nouveaux systèmes de régulation des conditions ambiantes. Bien que de tels faits puissent s'avérer (ou non) dans le cas de la régulation de l'HR, ils ne constituent que rarement une preuve que la régulation de la température était inadéquate.

Interventions

  • Prendre des mesures d'intervention pertinentes en utilisant des dispositifs mécaniques tels que des appareils de chauffage et des climatiseurs commandés par un thermostat. La fiabilité constitue un facteur crucial en ce domaine.
  • Intervenir dans le cas de matériaux instables qui vont se dégrader de manière irréversible au cours de la prochaine génération, en abaissant la température de conservation (ou en adoptant une autre stratégie en matière de conservations d'archives, par exemple, en transférant l'information sur un support stable).
  • Isoler les matériaux des collections qui sont particulièrement instables, par exemple, les négatifs ayant subi un traitement inapproprié, les morceaux de mousse de polyuréthane et les objets en caoutchouc, qui se trouvent actuellement en présence de matériaux plus stables. Des matériaux de ce type font contraste avec les autres comme sources de jaunissement, et il faut les retirer de la collection et les entreposer séparément (ou même s'en débarrasser) car les produits de dégradation dégagés endommagent les matériaux adjacents.

Récupérer et traiter

  • Les ruptures causées par des contraintes mécaniques peuvent souvent être réparées, et ce, même s'il subsiste des lignes qui altèrent grandement l'aspect de l'objet.
  • Les déformations causées par des températures extrêmes (consulter la liste de températures trop élevées du tableau 2) ne peuvent être traitées.
  • Les objets ayant subi un vieillissement de leur composition chimique ou des composés chimiques dont ils sont constitués (consulter la liste des tableaux 1a et 1b) ne peuvent être traités.

Stratégies de régulation des agents de dégradation pour différents niveaux de préservation

Stratégies de régulation de base : Aucun élément mobile, aucune machine et aucune consommation d'énergie!

  • Assurer l'isolation efficace des murs, du toit, des fenêtres et des portes du bâtiment, et, idéalement, que les murs présentent une masse thermique élevée.
  • De plus, prendre les mesures pertinentes afin d'empêcher l'exposition directe à la lumière du soleil des matériaux, particulièrement ceux de la liste des matériaux sensibles du tableau 2, qui subiraient des dommages après une seule journée d'exposition directe. L'adoption des mesures relatives à la présente stratégie et à celle susmentionnée permet d'éliminer presque tous les risques physiques associés à des températures inadéquates, mais il faut toutefois souligner que la durée de vie des matériaux très sensibles (liste des tableaux 1a et 1b) sera toujours très courte.
  • Inspecter les films des collections d'archives et en retirer les négatifs qui se dégradent rapidement (parce qu'ils ont subi un traitement inapproprié). Isoler toutes les pellicules de nitrate de cellulose afin de prévenir l'altération des matériaux adjacents par l'acide libéré et de réduire les risques d'incendies.
  • Inspecter les collections mixtes d'objets historiques et celles d'art moderne et en retirer les nitrates, plastiques, caoutchoucs et uréthanes qui se dégradent rapidement et qui pourraient contaminer les objets adjacents.

Stratégies de régulation optimale : Des collections différentes et des situations différentes demandent des mesures de régulation différentes

  • Suivre les stratégies de régulation de base décrites ci-haut et y intégrer, au besoin, les stratégies suivantes :
  • Dans le cas des collections d'archives et de matériaux contemporains qui se trouvent dans des collections mixtes d'objets historiques, déterminer la stabilité des matériaux en fonction des critères de la liste des tableaux 1a et 1b et prendre les mesures nécessaires pour en assurer, au besoin et selon le mandat de l'institution, l'entreposage dans un milieu frais ou froid. L'entreposage à froid peut aller de l'utilisation d'un seul congélateur horizontal ou vertical (consulter la vignette 2) à celle d'un bâtiment spécialement climatisé à ces fins (Wilhelm, 1993). Les petits musées auraient avantage à se regrouper et à partager des espaces d'entreposage à froid.
  • Dans le cas d'une collection mixte d'objets historiques qui a été conservée dans un vieux bâtiment pendant de nombreuses décennies, sans qu'il y ait un changement perceptible de l'état des objets au cours des dix dernières années, il ne faut pas essayer « d'améliorer » les systèmes de régulation des conditions ambiantes (par exemple, en ajoutant de nouveaux composants ou en en modifiant le fonctionnement, entre autres, en augmentant le chauffage en hiver), à moins d'avoir examiné avec soin la nature des conditions actuelles de températures inadéquates et d'avoir prouvé que ces conditions causeront des dommages plus importants que ceux pouvant découler des « modifications ». La première étape doit nécessairement comprendre l'adoption de mesures qui assureront la fiabilité et l'entretien à long terme des systèmes de régulation, et de tout autre élément pertinent, du bâtiment, avant d'envisager la modification des valeurs cibles des paramètres ayant des effets sur les conditions ambiantes.
  • Lorsque l'on envisage d'assurer la régulation des conditions ambiantes « à l'échelle d'un bâtiment », il est important de reconnaître les facteurs limitatifs propres à l'enveloppe du bâtiment, plus particulièrement si ce dernier possède une valeur historique intrinsèque. Une publication de l'ASHRAE (2003) contient un tableau et une liste de cinq types de bâtiments et de leur capacité de résister aux variations associées aux systèmes de régulation des conditions ambiantes. Les lecteurs qui veulent en savoir plus sur la manière d'adopter une approche philosophique globale du dilemme peuvent consulter le document intitulé New Orleans Charter for Joint Preservation of Historic Structures and Artifacts, publié conjointement par l'Association for Preservation Technology International et l'American Institute for Conservation of Historic and Artistic Works (APT/AIC). L'étape suivante consiste à choisir un niveau approprié de variation et de point de consigne, en vertu des critères pertinents de régulation des conditions ambiantes de l'ASHRAE, et d'en assurer la mise en œuvre (ASHRAE, 2003). (Consulter le tableau 2 de la section Humidité relative inadéquate.)
  • Lorsque l'objectif visé est d'effectuer l'exposition d'objets d'une collection itinérante, il faut tenir compte du fait que certains grands musées prêteurs exigent que la régulation des conditions ambiantes respecte les critères du niveau A de l'ASHRAE ou, dans certains cas, le niveau AA (ASHRAE, 2003). (Consulter le tableau 2 de la section Humidité relative inadéquate et le LIEN conduisant à la page Web sur l'ASHRAE de l'ICC.) Il faut généralement aménager des pièces ou des bâtiments à ces fins. On peut aussi envisager la solution de la « pièce au sein d'une pièce », soit l'approche du cocon (ASHRAE, 2003).

Conclusions

Non seulement sommes-nous de bien piètres juges en matière de détermination de la réaction d'un objet à la température, mais nous avons aussi tendance à faire preuve d'animisme envers les collections. Il nous est en effet difficile de croire que nos peintures et nos meubles les plus précieux sont relativement « satisfaits » d'être conservés à une température glaciale de -20 °C. Les êtres humains préfèrent grandement vivre dans un milieu réchauffé en hiver, et ce, même s'il en résulte une très basse HR. Nous devons donc reconnaître que nos collections historiques ont une « sensibilité » contraire et préfèrent des conditions froides accompagnées de conditions d'HR modérées.

Il nous est tout aussi difficile d'accepter le fait que les anciens matériaux qui ont été utilisés pendant une grande partie de l'histoire de l'humanité sont assez stables et que ce sont plutôt les objets de notre époque (de la fin de l'âge industriel à l'ère électronique) qui constituent des problèmes, car ils sont aussi éphémères que notre propre existence. Bien que la préservation cryogénique de notre corps et la migration de notre mémoire relèvent de la science-fiction, ces techniques constituent les seules solutions pratiques pour la plupart des matériaux contemporains ayant une valeur patrimoniale.

Les spécifications et normes relatives à la température qui sont habituellement utilisées dans les musées ne sont pas basées sur des critères détaillés des besoins propres à chaque collection, mais plutôt sur l'observation générale que les collections semblaient assez bien résister aux températures auxquelles les êtres humains se sentent bien. Le fait que les températures assurant notre bien-être semblaient, fort à propos, ne pas avoir d'effets nuisibles sur nos collections s'est graduellement transformé en l'idée qu'elles représentaient les températures adéquates pour la conservation des collections, ce qui n'était pas entièrement vrai, dans le cas d'une collection connue, et entièrement faux, dans celui de nombreuses collections telles que celles des bibliothèques et des archives. On a donc supposé que les variations admissibles, compte tenu des dommages sérieux observés à la suite de très grandes variations de température, devraient être minimes, et ce, afin que des effets de moins en moins nuisibles se traduisent par des conditions de plus en plus avantageuses. Malheureusement, une telle logique bancale nous a poussés à grandement surestimer l'atteinte d'une température stable comme principe directeur, à dépenser inutilement des ressources pour y parvenir, à transformer radicalement des bâtiments historiques pour n'en laisser que les quatre murs, afin de mettre en place des systèmes de régulation des conditions ambiantes, et à employer des ressources énergétiques peu abondantes pour combattre des conditions froides hivernales qui présentent en réalité des avantages certains.

Les responsables de musées et leurs conseillers ont adopté ces normes à l'échelle mondiale. D'ailleurs, la plupart exigent encore que leurs collections soient entreposées et exposées à des températures très stables. Il faudra du temps avant d'atteindre un consensus permettant d'examiner et de modifier ces normes, et d'ici là, les musées voulant accueillir des expositions itinérantes ou obtenir un quelconque octroi de statut devront adopter les mesures nécessaires pour répondre aux exigences pertinentes. Les petits musées qui assurent déjà le soin de leurs propres collections, de manière pratique et logique, peuvent toutefois commencer à adopter une approche de gestion des risques et à employer une démarche plus modérée et plus rentable que celles permises par la plupart des normes.

Il n'existe actuellement qu'une seule publication qui contient des spécifications relatives à la température (et à l'HR) des bibliothèques, des musées et des archives où l'on adopte cette approche complexe et progressive en matière de risques, qui établit clairement que les valeurs de consigne de quelque 20 °C ne sont pas salutaires pour les matériaux contemporains instables, qui comporte des recommandations en matière de réglages saisonniers afin de réaliser des économies d'énergie, et qui fournit une estimation des risques globaux pour six cas distincts de spécifications relatives aux variations de température. La publication en question est l'édition la plus récente du manuel de l'ASHRAE (2003). Les spécifications susmentionnées sont fournies dans le tableau 2 de la section Humidité relative inadéquate et sont expliquées en détail dans une page Web spéciale portant sur le sujet.

Vignettes

Vignette 1. La « congélation » de collections au Yukon et leur conservation à des températures qui varient

Il y a plus de vingt ans, M. Michael Gates, le conservateur des lieux historiques nationaux du Canada du Klondike de Parcs Canada, à Dawson, a aménagé une petite salle d'entreposage de collections conditionnée par hygrostat. Les appareils de chauffage électriques se mettent en marche lorsque l'HR est supérieure à 50 % et s'éteignent lorsqu'elle tombe sous cette valeur. En hiver, les conditions dans la pièce se caractérisent par une HR stable et des températures qui varient dans une plage qui se trouve bien au-dessous du point de congélation et qui peuvent même descendre jusqu'à -40 °C. La consommation d'énergie est minime. M. Gates a assuré un examen régulier de l'état de la collection mixte d'objets et n'a observé aucun dommage qui serait attribuable aux basses températures ou aux variations de température. Il convient de noter que le terme « congélation », qui est largement utilisé de manière vague dans la vie quotidienne pour désigner des températures inférieures à 0 °C, n'implique pas que les objets ou l'humidité qu'ils contiennent (à une HR de 50 %) se solidifient. C'est l'eau liquide qui se congèle à 0 °C.

Vignette 2. L'entreposage à froid et à petite échelle de documents d'archives

Les Archives de la Colombie-Britannique (British Columbia Archives), qui font maintenant partie du Royal British Columbia Museum, ont mis en œuvre une méthode peu coûteuse d'entreposage à froid de leur collection de pellicules, qui comporte l'emploi d'une série de congélateurs verticaux. Afin d'assurer la régulation de l'HR à une valeur très stable, les objets sont emballés séparément en utilisant le système des sacs doubles de McCormick–Goodhart. (Un sac simple constitue une protection suffisante pour éliminer tout risque de dommage attribuable à l'HR, en cas de panne du congélateur.) Les responsables du musée considèrent que l'entretien des nombreux congélateurs vieillissants représente maintenant un problème et que le système pourrait être remplacé par une installation du type chambre froide, mais l'emploi d'un ou deux congélateurs domestiques constitue encore une solution efficace pour les petits musées et archives nord-américains.

Vignette 3. Vidéo

La surveillance des conditions ambiantes de votre établissement

Cette vidéo a été créée par l'Institut canadien de conservation.

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Bibliographie

  • APT/AIC (Association for Preservation Technology International/American Institute for Conservation of Historic and Artistic Works). New Orleans Charter for Joint Preservation of Historic Structures and Artifacts (lien disponible en anglais seulement).

  • Michalski, S. « Paintings, Their Response to Temperature, Relative Humidity, Shock and Vibration », dans Works of Art in Transit, M. Mecklenburg (éd.), National Gallery, Washington, D.C., , p. 223-248.

  • Padfield, T. Communication personnelle, .

  • Wilhelm, Henry Gilmer, et Carol Brower. The Permanence and Care of Color Photographs: Traditional and Digital Color Prints, Color Negatives, Slides, and Motion Pictures; Preservation Publishing Co., Iowa, .

Documents clés

  • American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE). « Museums, libraries and archives », dans ASHRAE Handbook: Heating, Ventilating, and Air-conditioning Applications, SI edition; American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers, Inc., Atlanta (Géorgie), , p. 21.1-21.16. (Remarque : l'édition de contient les mêmes spécifications relatives à la régulation de la température et de l'HR, hormis les révisions de l'édition de ayant trait à la pollution. Les éditions antérieures à celle de ne contiennent pas le chapitre intitulé « Libraries, Archives and Museums ». Les nouvelles éditions de ce document sont publiées à chaque trois ou quatre ans. Les responsables de musées devraient supposer que les experts-conseils utilisent l'édition la plus récente de l'ouvrage.)

  • Michalski, S. Directives concernant l'humidité et la température dans les archives du Canada. Bulletin technique de l'ICC 23; Institut canadien de conservation, Ottawa, .

Glossaire

Coefficient de dilatation thermique : Augmentation fractionnaire de la longueur d'un matériau causée par un accroissement d'un degré de la température. Consulter le document de Michalski ( ), pour un examen détaillé de certaines valeurs et sources.

K : Symbole du degré Kelvin, l'unité de température du système métrique utilisée par les scientifiques; selon les conventions, 0 K représente le zéro absolu et la forme abrégée de « degré Kelvin » ne comporte pas le symbole du degré (°). Une variation de 1 K est équivalente à une variation de 1 °C et, conséquemment, une variation de 5 K peut être remplacée par l'expression « variation de 5 °C ». Le point de congélation de l'eau est de 0 °C ou 273,15 K. Les ingénieurs européens et canadiens ont tendance à utiliser les degrés Celsius (°C), mais l'édition du manuel utilisé par les ingénieurs des États–Unis (ASHRAE, ), qui devrait respecter les normes du SI, présente un mélange des deux unités, soit l'emploi des degrés Celsius (°C) pour les spécifications des points de consigne, et celui des degrés kelvin (K) pour celles ayant trait aux variations de température.

Restauratrice se tient à proximité des congélateurs verticaux. En médaillon le système de sacs doubles.
Figure 2. Mme Betty Walsh, restauratrice d'archives au Royal British Columbia Museum, se tient à proximité des congélateurs verticaux utilisés, au cours de la dernière décennie, pour entreposer des documents photographiques. En médaillon, le système de sacs doubles qui assure la régulation de l'humidité.

Grâce au Centro Nacional de Conservación y Restauración, situé au Chili, le document Web intitulé « Agents de détérioration » publié par l’Institut canadien de conservation et traduit en espagnol par l’ICCROM, est désormais gratuitement accessible en ligne. Ce document destiné aux conservateurs et aux restaurateurs, identifie les dix principaux agents qui constituent une menace pour les environnements patrimoniaux.

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