Code de pratiques pour réduire les émissions de dichlorométhane résultant de l'utilisation de décapants pour peinture : chapitre 2
Titre officiel : Code de pratiques pour la réduction des émissions de dichlorométhane résultant de l’utilisation de décapants pour peinture dans les entreprises commerciales de remise à neuf de meubles et pour d’autres applications de décapage
2.0 Code de pratiques pour diverses entreprises commerciales de décapage de peinture
2.1 Applicabilité
La partie II du présent code de pratiques s'applique : (i) aux entreprises de décapage de pièces en métal; (ii) aux ateliers de débosselage; (iii) aux entreprises de restauration de bâtiment. Les pratiques de travail préconisées dans cette section ne s'appliquent pas toutes indistinctement. Chaque entreprise commerciale de décapage devrait examiner le Code et mettre en oeuvre les pratiques qui conviennent à sa situation particulière. Les pratiques de travail qui freinent l'évaporation du dichlorométhane permettent également d'éviter en partie les pertes de produit, ce qui réduit les coûts de fonctionnement de l'installation.
Plusieurs des pratiques de travail énoncées ci-dessous peuvent s'utiliser dans les installations qui offrent des services commerciaux de décapage d'autres types que ceux qui sont indiqués ci dessus.
2.2 Pratiques de travail générales recommandées - Entreprises commerciales de décapage de pièces de métal
Les pratiques de travail pour réduire les émissions de dichlorométhane qui sont décrites dans la présente section sont destinées aux entreprises commerciales de décapage qui utilisent une cuve d'immersion pour décaper des pièces de métal. Songez à munir les cuves d'immersion ou les réservoirs contenant du décapant à base de dichlorométhane de canaux et d'un drain suffisants pour retenir les déversements ou les fuites avant qu'ils s'évaporent.
2.2.1 Envisager des méthodes de décapage sans dichlorométhane, si possible
Entre autres solutions de rechange aux décapants à base de dichlorométhane, mentionnons le décapage thermique, par corrosion et par pulvérisation. Ces méthodes doivent être minutieusement évaluées avant d'être employées. Tous les avantages et désavantages de ces produits de remplacement doivent être comparés avec ceux des décapants au dichlorométhane avant qu'une décision soit prise.
2.2.2 Utiliser si possible des décapants à plus faible teneur en dichlorométhane
Les décapants utilisés dans les ateliers de nettoyage du métal contiennent en général de 70 à 90 % de dichlorométhane. Dans la mesure du possible, il est préférable d'utiliser des décapants à plus faible teneur en dichlorométhane.
L'utilisation de décapants à plus faible teneur en dichlorométhane n'entraîne pas toujours une réduction des émissions de dichlorométhane. Chaque installation devrait donc évaluer sa situation et les avantages que pourrait présenter l'utilisation de produits de décapage pour peinture à plus faible teneur en dichlorométhane.
Les décapants à plus faible teneur en dichlorométhane n'enlèvent peut-être pas la peinture des pièces de métal aussi rapidement que le ferait un décapant avec une plus forte concentration de dichlorométhane. Le produit à plus faible teneur en dichlorométhane devrait donc être utilisé lorsque le temps le permet et à condition qu'il ne soit pas nécessaire d'utiliser de plus grandes quantités de décapant, puisque cela annulerait les avantages qu'offre le produit à plus faible teneur en dichlorométhane.
2.2.3 Nettoyer les pièces métalliques avant le décapage
Les matières qui se sont déposées dans les fissures pourraient empêcher le décapant de bien éliminer toute trace de peinture de la surface métallique. Il faudrait alors replonger la pièce dans la cuve afin de terminer convenablement le travail.
2.2.4 Veiller à ce que les cuves d'immersion soient munies de couvercles
Les cuves d'immersion devraient être pourvues de couvercles qu'il convient de laisser le plus possible sur les cuves. Il ne faut soulever les couvercles que pour placer des pièces métalliques dans les cuves ou les en retirer. Les couvercles devraient être refermés aussitôt que la pièce à décaper a été déposée dans la cuve ou en a été retirée. Le couvercle sur la cuve d'immersion limite le contact entre le décapant et l'air ambiant, ce qui réduit les émissions de dichlorométhane. Les couvercles des cuves d'immersion peuvent être fabriqués de divers matériaux. L'acier inoxydable est préférable, mais d'autres métaux (comme les métaux galvanisés) peuvent aussi bien faire l'affaire. Des couvercles en contreplaqué ou en polypropylène peuvent être utilisés, mais ils peuvent retenir le dichlorométhane par absorption ou diffusion et dégager des vapeurs à la longue.
Le couvercle de la cuve d'immersion devrait s'ajuster aussi étroitement que possible à l'ouverture. Les couvercles des cuves d'immersion finissent par se déformer en raison de leur usure normale. Le fait de réduire l'espace entre le couvercle et la cuve aide à prévenir l'évaporation et réduira probablement les émissions de dichlorométhane.
L'ouverture et la fermeture du couvercle de la cuve d'immersion produisent des mouvements d'air à la surface de la cuve et occasionnent des émissions de dichlorométhane. Ouvrir le moins souvent le couvercle et le refermer rapidement. Le fait d'ouvrir et de refermer lentement le couvercle limite les mouvements d'air, ce qui devrait réduire les émissions de dichlorométhane. Pour éviter plus encore les courants d'air, les cuves d'immersion peuvent être munies de couvercles coulissants.
2.2.5 Utiliser au besoin de l'eau pour isoler la surface du décapant
Il est possible qu'un joint hydraulique ne convienne pas toujours, car il peut réagir avec les accélérateurs du décapant et en réduire l'efficacité. Les utilisateurs devraient vérifier la compatibilité du joint hydraulique.
Les joints hydrauliques à la surface du décapant dans la cuve d'immersion forment une barrière entre le décapant et l'air ambiant. L'épaisseur du joint hydraulique est fonction des dimensions des pièces de métal qui peuvent être déposées dans la cuve. Les entreprises devraient déterminer quelle est l'épaisseur de joint hydraulique la plus efficace, mais une couche d'eau de 10 centimètres (cm) (4 pouces) devrait convenir pour tous les types de cuve.
Le fait de déposer et de retirer des pièces de métal détruit le joint hydraulique et expose le décapant à l'air ambiant.
2.2.6 Utiliser au besoin des billes de plastique inerte pour former un joint à la surface du décapant
Des billes de plastique ou de matériau inerte (polypropylène, Teflon®, etc.) de 1,5 cm à 2,5 cm (½ pouce à 1 pouce) de diamètre peuvent être placées dans la cuve d'immersion où elles flotteront à la surface du décapant. Elles ne doivent pas absorber le décapant. Il faut s'assurer que les billes sont compatibles avec le décapant et qu'elles n'y adhèrent pas. Ces billes forment une barrière et limitent la surface de décapant exposée à l'air ambiant. Le nombre de billes à ajouter dans la cuve est fonction des dimensions de cette cuve.
Des billes de plastique ou de matériau inerte peuvent être retirées par inadvertance au moment où les pièces de métal sont extraites de la cuve. Il est recommandé de nettoyer immédiatement les billes et de les replacer dans la cuve.
2.2.7 Réduire la surface de la cuve d'immersion
La surface de décapant dans la cuve d'immersion devrait être réduite le plus possible. Les cuves d'immersion sont vendues en diverses tailles (hauteur, largeur, longueur). Il faut préférer les cuves profondes mais courtes et étroites pour réduire la surface de décapant exposé dans la cuve. De la sorte, il y a moins de décapant qui entre en contact avec l'air ambiant, et les émissions seront probablement réduites.
2.2.8 Disposer de façon stratégique les pièces de métal sur le support qui sera glissé dans la cuve d'immersion
Les pièces métalliques doivent être posées sur un support de telle sorte qu'elles ne pourront pas se remplir de décapant. Tout le décapant ne pourrait pas s'écouler dans la cuve si du liquide était prisonnier dans le creux d'une pièce. Les pièces concaves devraient être posées verticalement sur le côté pour que le décapant puisse s'écouler au moment où la pièce est retirée de la cuve. Les pièces métalliques creuses qui ont une cavité devraient être placées de sorte que la cavité soit tournée vers le bas, pour que le décapant puisse s'écouler au moment où la pièce sera retirée de la cuve.
2.2.9 Laisser l'excès de décapant s'égoutter de la pièce métallique
Les pièces métalliques qui sont retirées de la cuve d'immersion devraient être mises à égoutter au-dessus de la cuve. Le temps qu'il convient de laisser le décapant s'égoutter de la pièce de métal dans la cuve d'immersion est fonction de la configuration de la pièce.
Le support sur lequel les pièces de métal sont posées peut être retiré de la cuve progressivement (de quelques centimètres ou de quelques pouces à la fois). Cette façon de procéder agite suffisamment les pièces pour qu'une plus grande quantité de décapant retombe dans la cuve. Si le support est retiré d'un seul mouvement, la quantité de décapant récupéré n'est pas aussi importante.
2.2.10 Envisager l'utilisation de décapants contenant de la cire
Il faut envisager la possibilité d'utiliser des produits de décapage qui contiennent de la cire. La cire durcit à la surface du décapant après l'application. La cire solidifiée forme une couche isolante à l'extérieur de la pièce métallique, ce qui limite le contact entre le dichlorométhane du décapant et l'air ambiant, réduisant ainsi les émissions.
2.2.11 Maintenir le niveau de décapant dans la cuve d'immersion aussi bas que possible
Le fait de maintenir le niveau de décapant le plus bas possible dans la cuve permet de réduire les émissions de dichlorométhane. Les courants d'air qui circulent au-dessus de la cuve accélèrent l'évaporation du dichlorométhane contenu dans le décapant chaque fois que le couvercle de la cuve est ouvert. Lorsque le niveau est bas, il y a moins de contact entre les courants d'air et le décapant.
Inversement, pour les activités nécessitant une forte circulation d'air dans la cuve, il est possible d'allonger verticalement les parois de la cuve. Plus la cuve est profonde, et moins l'air ambiant entre en contact avec le décapant.
2.2.12 Réduire au minimum les contacts avec l'air au moment d'ajouter du décapant
Un système de soupape et de tuyau devrait être utilisé pour ajouter du décapant du récipient de stockage dans la cuve. L'extrémité du tuyau devrait être placée près de la surface du produit dans la cuve. Ce système permettra au décapant de passer directement du tuyau à la cuve d'immersion, réduisant ainsi l'exposition du décapant à l'air ambiant. En outre, le décapant qui se trouve à la surface de la cuve est ainsi moins agité.
2.2.13 Recycler le dichlorométhane récupéré pendant le rinçage
Si possible, un système de recyclage permettant de récupérer le dichlorométhane utilisé devrait être utilisé. Ce système récupère le dichlorométhane qui se trouve encore sur la pièce décapée une fois retirée de la cuve. Les pièces métalliques retirées de la cuve d'immersion peuvent être plongées dans une cuve de rinçage plutôt que vaporisées pour en enlever les éclats de peinture et le décapant restant. Comme le dichlorométhane se dissout peu dans l'eau et est plus dense que l'eau, le produit qui adhérait encore à la pièce de métal se dépose au fond de la cuve de rinçage. Le dichlorométhane peut ensuite être récupéré au fond de la cuve de rinçage, grâce à une soupape, et expédié à une entreprise de recyclage ou réutilisé. Ce faisant, très peu de dichlorométhane, sinon pas du tout, s'évapore dans la cuve de rinçage, car l'eau se trouve à l'isoler.
Il convient d'utiliser une pompe pour retirer le décapant usé de la cuve d'immersion et de le verser dans des barils sans exposer le dichlorométhane à l'air ambiant. Ce système de pompage peut aussi servir à retirer le dichlorométhane qui s'est déposé au fond de la cuve de rinçage.
2.2.14 Envisager la possibilité de filtrer au charbon actif l'air entourant la cuve d'immersion
L'air qui circule au-dessus de la cuve d'immersion peut traverser un filtre au charbon actif qui retiendra le dichlorométhane. Cette pratique de travail pourrait être plus viable dans les grandes installations, où les concentrations de dichlorométhane sont élevées dans l'air entourant les cuves. Il faut manipuler et éliminer le charbon contenant du dichlorométhane suivant les règles établies.
2.3 Pratiques de travail générales recommandées - ateliers de débosselage
Les pratiques de travail décrites dans la présente section pour réduire les émissions de dichlorométhane s'appliquent aux ateliers de débosselage qui utilisent des décapants à peinture pour enlever les enduits de diverses surfaces de carrosseries. Le présent code de pratiques concerne les décapants en gel et en aérosol, des produits très répandus dans les ateliers de débosselage.
2.3.1 Envisager des méthodes de décapage sans dichlorométhane ou faisant appel à un décapant à faible teneur en dichlorométhane
Entre autres méthodes de décapage ne faisant pas appel au dichlorométhane et convenant aux ateliers de débosselage, mentionnons le ponçage et le décapage par pulvérisation. Ces méthodes doivent être minutieusement évaluées avant d'être employées. Tous les avantages et désavantages de chaque méthode devraient être comparés avec ceux des décapants au dichlorométhane avant qu'une décision soit prise.
Les décapants utilisés dans les ateliers de débosselage contiennent généralement de 70 à 85 % de dichlorométhane. Quand la chose est possible, il est préférable d'utiliser des décapants à faible teneur en dichlorométhane.
Il faut parfois utiliser de plus grandes quantités de décapant à faible teneur en dichlorométhane, car les décapants à faible teneur en dichlorométhane n'enlèvent pas toujours la peinture de la surface des pièces d'automobile aussi rapidement que les décapants dont la teneur en dichlorométhane est plus élevée. L'utilisation de décapants à peinture à faible teneur en dichlorométhane n'entraîne pas toujours une réduction des émissions de dichlorométhane. Chaque installation doit donc évaluer sa situation et les avantages que pourrait présenter l'utilisation de décapants à faible teneur en dichlorométhane.
2.3.2 Poncer la surface avant d'appliquer le décapant
Le ponçage de la surface à décaper avant l'application du décapant permet d'enlever l'enduit lustré à la surface de la carrosserie. Cette opération réduit la quantité de décapant à utiliser, car il reste moins de couches d'enduit à enlever. En outre, le ponçage facilite la pénétration du décapant dans les couches d'enduit.
Des éraflures peuvent être faites au papier de verre sur les couches à décaper. Au moment de l'application, le décapant se répand alors avec plus de précision dans les rainures. Cette façon de procéder réduit la quantité de décapant qui se perd dans des zones non visées et, de ce fait, le gaspillage.
2.3.3 Appliquer du ruban-cache sur les fentes à la surface de la pièce
Le ruban-cache peut être appliqué sur les fentes entre le capot et les cotés de la voiture pour empêcher le décapant de s'infiltrer sous le capot. Le ruban-cache empêche aussi le décapant de se répandre sur les surfaces qui ne doivent pas être décapées.
Pour décaper de grandes surfaces (par exemple, le capot), il est parfois bon de créer une bordure surélevée pour canaliser le décapant vers la zone voulue. Cette technique empêche efficacement le décapant de se répandre sur des parties de la voiture qui ne doivent pas être décapées et réduit ainsi le gaspillage du décapant.
2.3.4 Appliquer le décapant au pinceau sur la surface, en travaillant toujours dans la même direction
Les décapants ne devraient pas être appliqués sur la carrosserie par un mouvement de va-et-vient, car cette méthode de travail détruit la couche de cire qui se forme à la surface de l'automobile. La destruction de la couche de cire expose le décapant à l'air ambiant et accroît le taux d'évaporation du dichlorométhane. Par ailleurs, de l'air est entraîné dans le décapant, ce qui réduit le contact entre le dichlorométhane et la surface à décaper. Si le décapant est trop travaillé au pinceau, son efficacité s'en trouve réduite.
2.3.5 Appliquer le décapant sur des surfaces de dimension raisonnable
Le décapant devrait être appliqué sur de petites surfaces, pour qu'il soit possible d'enlever l'enduit avant que le produit ne sèche.
Le dichlorométhane et les autres solvants utilisés dans le décapant finissent par s'évaporer, ce qui fait sécher le décapant appliqué. Si le produit s'assèche avant que la surface peinte n'ait été grattée, il faut appliquer une nouvelle couche de décapant.
La quantité de décapant recommandée par le fabricant devrait être considérée lors de l'application puisque celle-ci est supposée réduire au minimum les risques que le décapant ne sèche avant que la peinture ait été enlevée.
2.3.6 Laisser le décapant assez longtemps sur la surface à décaper
Lorsque l'enduit à la surface de la carrosserie s'est ramolli, il est temps de le gratter. Si on tente de gratter la peinture avant cet amollissement, la couche ne sera pas totalement enlevée. Il faudra appliquer une nouvelle couche de décapant pour nettoyer les résidus d'enduit.
2.3.7 Ne prendre que de petites quantités du produit dans le récipient de stockage
À la fin d'une opération de décapage effectuée au moyen d'un décapant en gel, le produit inutilisé n'est généralement pas remis dans le récipient. En effet, en raison de l'évaporation du dichlorométhane et des autres solvants, ce produit n'a plus la même composition ni les mêmes propriétés que celui qui est resté dans le récipient de stockage, et il faut le jeter. Le fait de prendre seulement de petites quantités à la fois permet d'éviter qu'il reste du produit à la fin de l'opération.
2.3.8 Utiliser des décapants en gel de préférence aux décapants en aérosol
Les décapants en gel devraient être utilisés de préférence aux décapants en aérosol.
En raison des dimensions de certaines pièces de carrosserie (par exemple, la calandre), de plus grandes quantités de décapant en aérosol se déposent sur des zones qui ne sont pas à décaper, ce qui entraîne un gaspillage. Dans ces cas, un décapant en gel est préférable. Par ailleurs, les décapants en aérosol sont généralement plus difficiles à appliquer que les décapants en gel. Le cône du jet aérosol est plus difficile à orienter, et le produit est ainsi dispersé sur une surface plus large que nécessaire (et même dans l'air). Un décapant en gel permet de mieux contrôler l'application et d'accomplir plus efficacement le travail. Certaines zones de la surface de la carrosserie, par exemple les stries, se travaillent parfois mieux avec un décapant en aérosol, car il est difficile d'appliquer un décapant en gel sur ces zones.
2.3.9 Récupérer et réutiliser le décapant en gel s'il y a lieu
Pendant le décapage des surfaces verticales ou qui se trouvent près du sol, il se peut que du décapant en gel dégoutte sur le plancher. Le produit récupéré au moyen de plateaux en métal ou en plastique, par exemple, peut être appliqué de nouveau sur la surface à décaper. De la sorte, on réduit la quantité totale de décapant utilisée.
Il est préférable d'utiliser un décapant en gel plus épais pour décaper les surfaces verticales des carrosseries ou les surfaces à proximité du sol. Les décapants en gel plus épais sont moins susceptibles de s'égoutter sur le sol. Il y aura donc moins de pertes attribuables au fait que du décapant tombe de la carrosserie pendant le décapage.
2.3.10 Déterminer la température d'application optimale recommandée par le fabricant ou le fournisseur du décapant
Certains fabricants de décapants pour carrosserie préconisent de chauffer le métal entre 32 °C et 40 °C avant d'appliquer le décapant, car ce dernier est plus efficace lorsqu'il est appliqué sur une surface chauffée. Cependant, le décapant séchera plus rapidement si la surface est chauffée. Il est alors conseillé de réchauffer seulement de petites parties de la carrosserie à la fois afin de s'assurer que la peinture soit enlevée avant que le décapant ne sèche. Il faudrait communiquer avec le fabricant ou le distributeur du décapant utilisé pour déterminer l'intervalle de température optimale. Cette information se trouve parfois dans le mode d'emploi imprimé sur le récipient du décapant.
2.4 Pratiques de travail générales recommandées - restauration de bâtiments
Les pratiques de travail décrites ci-dessous concernent les entreprises de restauration de bâtiments qui utilisent des décapants à peinture pour éliminer les enduits de diverses surfaces dont des planchers, des balustrades et des murs. L'utilisation de décapant pour effacer les graffitis des murs des bâtiments est également un emploi important. Le présent Code de pratiques traite des décapants en gel, généralement utilisés par les entreprises de restauration de bâtiments.
2.4.1 Envisager d'utiliser des méthodes de décapage sans dichlorométhane ou faisant appel à un produit à faible teneur en dichlorométhane
Entre autres méthodes de décapage ne faisant pas appel au dichlorométhane et convenant aux travaux de restauration de bâtiments, mentionnons les décapants à base d'alcool et les décapants par corrosion. Ces méthodes devraient être minutieusement évaluées avant d'être employées. Tous les avantages et désavantages de chaque méthode devraient être comparés avec ceux des décapants au dichlorométhane avant qu'une décision soit prise.
Les décapants utilisés par les entreprises de restauration de bâtiments contiennent généralement de 35 à 75 % de dichlorométhane. Quand la chose est possible, il est préférable d'utiliser des décapants à faible teneur en dichlorométhane. Les décapants à faible teneur en dichlorométhane n'enlèvent pas toujours la peinture des surfaces de bâtiment aussi rapidement que les décapants à forte teneur en dichlorométhane. Il peut donc être nécessaire d'appliquer de plus grandes quantités de décapant à faible teneur en dichlorométhane.
L'utilisation de décapants à faible teneur en dichlorométhane n'entraîne pas toujours une réduction des émissions de dichlorométhane. Chaque installation devrait donc évaluer sa situation et les avantages que pourrait présenter l'utilisation de décapants à faible teneur en dichlorométhane.
2.4.2 Utiliser si possible des feuilles en matériau résistant aux produits chimiques pour réduire le taux d'évaporation
Lorsque le décapant a été appliqué, la surface à décaper devrait être couverte d'une feuille en matériau résistant aux produits chimiques (par exemple, du polypropylène ou du nylon). Il vaut mieux fixer avec du ruban-cache les coins de cette feuille de protection. La feuille de protection ralentit le séchage et favorise la pénétration du décapant sous les couches de peinture. Cette façon de procéder accroît l'efficacité du décapant et il est alors possible d'enlever une plus grande quantité de peinture sans utiliser plus de décapant.
2.4.3 Étaler uniformément le décapant sur la surface à décaper
Une application uniforme permet d'utiliser de façon optimale le décapant, sans accumulation excessive sur l'une ou l'autre des zones à décaper et sans qu'il soit nécessaire d'appliquer une seconde couche là où la première aurait été trop mince. Par ailleurs, une couche uniforme de décapant garantit que le travail se fait au même rythme sur toute la surface et qu'aucune zone ne sèche beaucoup plus rapidement qu'une autre.
2.4.4 Tester le décapant sur la surface à décaper
Il est recommandé de tester le décapant sur la surface à décaper afin de déterminer quelle quantité permettra d'enlever les couches d'enduit. Le test doit être effectué sur une surface représentative de l'ensemble de la surface à décaper. Les décapants qui ne contiennent pas de dichlorométhane peuvent aussi être testés pour déterminer s'ils donneront de bons résultats pour le travail envisagé. Le test permettra de déterminer quelle quantité de décapant il convient d'appliquer pour enlever les enduits de façon optimale. De la sorte, il y aurait moins de produit appliqué en trop. Si d'autres décapants s'avèrent efficaces, il sera possible d'éviter d'utiliser un décapant à base de dichlorométhane.
S'il y a d'autres secteurs du projet où on soupçonne que des enduits différents ou supplémentaires ont été posés, il faudrait y effectuer également des tests.
2.4.5 Appliquer le décapant sur des surfaces de dimension raisonnable
Le décapant devrait être appliqué sur de petites surfaces, pour qu'il soit possible d'enlever l'enduit avant que le produit ne sèche. Le dichlorométhane et les autres solvants utilisés dans le décapant finissent par s'évaporer, ce qui fait sécher le décapant appliqué. Si le produit s'assèche avant que la surface peinte n'ait été grattée, il faut appliquer une nouvelle couche de décapant.
En appliquant la quantité de décapant recommandée par le fabricant, on réduit au minimum les risques que le décapant ne sèche avant que la peinture ait été enlevée.
2.4.6 Maintenir les conditions dans lesquelles le décapant donne les meilleurs résultats
Le dichlorométhane sèche plus rapidement si la surface à décaper est chauffée, par exemple, si la surface se trouve exposée au soleil. Les décapants sèchent plus lentement et conservent leur efficacité pour une plus longue période de temps sur les surfaces fraîches et ombragées. Lorsque les décapants à base de dichlorométhane sont appliqués sur de grandes surfaces (lors de la restauration d'un immeuble), la surface devrait être fraîche et ombragée pour éviter que le décapant ne sèche avant qu'il ait été enlevé. La température ambiante optimale lorsque l'on utilise des décapants se situe entre 13 °C et 24 °C.
2.5 Recommandations concernant la manutention et le stockage du décapant
Les renseignements sur le stockage et la manutention figurent sur les fiches signalétiques, qui contiennent d'autres instructions.
- Pour l'expédition, les couvercles et autres ouvertures des récipients de décapant devraient être hermétiquement fermés.
- Les couvercles des récipients de décapant devraient être toujours bien fermés. Ils devraient être replacés dès qu'on a fini de prélever du produit dans le récipient.
- Les récipients de décapant devraient être gardés dans un endroit frais, sec et bien ventilé. L'exposition à des températures élevées ou à la lumière du soleil peut provoquer des fuites ou le gonflement des récipients.
- Il faut s'efforcer de vider le plus possible le récipient de stockage du décapant avant de le jeter.
- Lorsqu'on remplit de petits contenants à partir d'un récipient de stockage de décapant, il faut tenir l'extrémité du tuyau tout près, sinon à l'intérieur, de l'embouchure du nouveau contenant, pour réduire l'exposition du produit à l'air ambiant.
- Toutes les activités de manutention et de stockage devraient être conformes aux règlements locaux, comme les codes provinciaux de protection contre les incendies, etc.
- Envisagez de munir les réservoirs de décapant à base de dichlorométhane de canaux et d'un drain suffisants pour retenir les déversements ou les fuites avant qu'ils s'évaporent.
2.6 Recommandations concernant la manutention et l'élimination des déchets
Les renseignements sur le stockage et la manutention figurent sur les fiches signalétiques, qui contiennent d'autres instructions.
- Après avoir vidé des récipients non recyclables, il est recommandé de les traiter immédiatement suivant la méthode approuvée pour les déchets ou les déchets dangereux. Les autorités locales responsables des déchets solides peuvent ordinairement fournir de l'aide à ce sujet.
- Toutes les activités de manutention et d'élimination des déchets devraient être conformes aux règlements locaux, provinciaux, autochtones, territoriaux et fédéraux, comme la Loi sur le transport des marchandises dangereuses. À noter que les producteurs de déchets dangereux sont peut être obligés de s'inscrire auprès des autorités provinciales ou territoriales.
- Si un récipient est utilisé pour entreposer des matières à recycler ou à jeter ultérieurement, il faut qu'il soit muni d'un couvercle et toutes ses autres ouvertures doivent être hermétiquement refermées après chaque ajout de matière.
- Les récipients qui contiennent des déchets ou des matières recyclables doivent être hermétiquement fermés en vue de leur expédition.
- Les rebuts imbibés de décapant doivent être recueillis après le processus de décapage et immédiatement transférés dans le contenant désigné pour stocker les déchets. Ces déchets doivent être éliminés par l'entremise d'une entreprise d'élimination ou de traitement des déchets autorisée par le gouvernement. Les fournisseurs de décapant offrent parfois un service de collecte de décapant contaminé. Les autorités locales, municipales, provinciales ou territoriales peuvent donner des conseils sur la façon de disposer de tels déchets.
- Il vaut parfois mieux nettoyer la surface décapée au moyen d'un chiffon humecté (d'eau ou de diluant à peinture-laque), d'un tampon de laine d'acier ou d'une brosse dure plutôt que de la laver à grande eau, avec un boyau. De la sorte, on évite de déverser des résidus de décapant et de dichlorométhane dans le système municipal de traitement des eaux usées. Les objets ayant servi à nettoyer l'article décapé (brosse, chiffon, etc.) devraient être rangés dans un récipient de stockage hermétiquement fermé et être éliminés suivant les exigences environnementales de l'autorité municipale locale.
2.7 Recommandations concernant les registres
L'information consignée suivant les exigences énumérées ci-dessous devrait être conservée pendant trois ans pour qu'il soit possible de faire un suivi de l'utilisation de décapants et pour faciliter l'élaboration d'un système maison de réduction des émissions de dichlorométhane.
Il est recommandé que les mesures particulières prises pour réduire la quantité de décapant utilisée ou les émissions de dichlorométhane soient inscrites dans le registre. Ces mesures peuvent être tirées du présent code de pratiques ou mises au point à l'interne. La date à laquelle les mesures sont prises à l'atelier de décapage doit aussi être indiquée.
Il est aussi recommandé que la quantité de dichlorométhane contenue dans les décapants utilisés chaque année soit enregistrée. Les entreprises commerciales de décapage devraient demander au fabricant ou au fournisseur de décapant auprès duquel elles s'approvisionnent de tenir un registre de leurs achats annuels de décapant ainsi que de la teneur en dichlorométhane de celui-ci. Le total en cours, indiqué sur les factures, correspondrait au total de décapant et de dichlorométhane utilisé depuis le début de l'année.
Si le fabricant ou le fournisseur n'est pas en mesure de fournir un total courant de la consommation annuelle de dichlorométhane, un total estimatif peut être établi. Pour déterminer la quantité annuelle de dichlorométhane utilisée, il faut tenir des dossiers sur la quantité (volume) de décapant à base de dichlorométhane achetée chaque année ainsi que sur le pourcentage de dichlorométhane contenu dans ce décapant. Les fiches d'information technique sur le décapant donnent la teneur approximative en dichlorométhane du produit (par exemple, 3 7 %, 5 10 %, 40 70 %) ou la teneur réelle (par exemple, 80 %). Le pourcentage de dichlorométhane peut être exprimé en poids ou en volume. Utilisez le chiffre réel ou estimé pour calculer la consommation totale annuelle.
Supposons par exemple que 10 fûts contenant chacun 205 litres de décapant à base de dichlorométhane ont été achetés au cours de l'année, et que ce décapant a une teneur moyenne de 70 % de dichlorométhane. Nous avons un total de 10 x 205 = 2 050 litres de décapant. Pour une teneur moyenne de 70 %, le total de dichlorométhane acheté au cours de l'année s'élève à 1 435 litres (2 050 litres x 0,70). Si la teneur moyenne en dichlorométhane est de 70 % en poids, convertissez d'abord les 2 050 litres de décapant en masse au moyen de la densité de la préparation (indiquée dans la fiche signalétique). Multipliez ensuite cette masse par 0,70 pour obtenir la masse totale de dichlorométhane acheté pour l'année. Pour convertir la masse (en kilogrammes) de dichlorométhane en volume, divisez la par la densité (1,32 kilogramme par litre).
Les quantités de déchets contenant du dichlorométhane doivent être consignées, ainsi que tous les détails relatifs à l'entreprise d'élimination ou de recyclage des déchets et à la méthode utilisée. Cette quantité peut être soustraite du total des achats pour estimer les émissions.
Si la propriété d'une entreprise commerciale de décapage est transférée, les dossiers relatifs à l'utilisation de décapant et aux mesures de réduction mises en oeuvre devraient être remis au nouveau propriétaire, accompagnés d'un exemplaire du présent code.
2.8 Formation recommandée
Les personnes chargées des activités de décapage devraient recevoir une formation au sujet des pratiques de travail préconisées dans le présent code de pratiques. Outre une période de formation initiale sur ces pratiques de travail, tous les opérateurs devraient suivre un cours de recyclage annuel. La formation devrait porter sur les habiletés nécessaires à la mise en oeuvre des pratiques de travail préconisées dans le présent code de pratiques.
Les personnes responsables du décapage devraient recevoir une formation au sujet du mode d'emploi préconisé par le fabricant du décapant.
Les employés des installations de décapage doivent connaître les fiches signalétiques, divers documents sur la santé et la sécurité et toute information distribuée par les fournisseurs du produit. Une documentation à jour doit être demandée au fournisseur pour déterminer la quantité de dichlorométhane contenue dans les produits achetés.
Montrez à tous les employés qui s'occupent de la manutention et de l'utilisation des décapants pour peinture comment se servir du matériel de protection personnelle et d'urgence.
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