Suivi et surveillance de l'environnement à l'appui du plan de gestion des produits chimiques - Le bisphénol A dans l’environnement canadien
Titre officiel : Suivi et surveillance de l'environnement à l'appui du plan de gestion des produits chimiques - Le bisphénol A dans l'environnement canadien
Environnement et Changement climatique Canada
Mars 2020
1. Introduction
Le Plan de gestion des produits chimiques (PGPC) est une initiative conjointe d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et de Santé Canada (SC) visant à protéger la santé et l’environnement des Canadiens contre les substances nocives. Le bisphénol A, communément appelé BPA, est un composé chimique anthropique utilisé dans l’industrie du plastique pour fabriquer des produits de plastique polycarbonate et des résines époxydes (Environnement Canada et Santé Canada, 2008b). Dans le cadre du PGPC, le Canada a été le premier pays à prendre des mesures à l’égard du BPA (Environnement Canada et Santé Canada, 2008a). À la suite des activités d’évaluation des risques menées en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) [LCPE (1999)], le gouvernement du Canada a conclu, dans un rapport d’évaluation préalable de 2008, que le BPA présentait un risque pour l’environnement et la santé humaine (Environnement Canada et Santé Canada, 2008b). À la lumière de cette conclusion, le BPA a été ajouté à la Liste des substances toxiques de l’annexe 1 de la LCPE (1999) (Canada, 2010). Par la suite, le gouvernement du Canada a élaboré et mis en œuvre des mesures visant à réduire le risque que présente le BPA pour l’environnement et la santé humaine (Canada, 2018b). De plus, le BPA est une substance qui doit faire l’objet d’une déclaration aux fins de l’Inventaire national des rejets de polluants.
Le gouvernement du Canada a mesuré le BPA dans l’environnement, ainsi que dans les eaux usées et le lixiviat de sites d’enfouissement, à travers le Canada, pendant diverses périodes à partir de 2004. Les résultats de ces activités de surveillance ont appuyé les mesures de gestion des risques prises à l’égard de ce produit chimique, y compris l’évaluation de leur efficacité à réduire les concentrations de BPA dans l’environnement (ECCC, 2020). Le présent rapport fait état des données recueillies dans le cadre de ces activités de surveillance.
2. Contexte
2.1 Suivi et surveillance dans le cadre du plan de gestion des produits chimiques
Le suivi (système de mesures normalisées à long terme) et la surveillance (mesures normalisées ciblées à court terme) sont des éléments clés du Plan de gestion des produits chimiques du gouvernement du Canada et sont importants pour déterminer l’exposition aux substances et les répercussions connexes sur l’environnement ou la santé humaine. Par souci de simplicité, le terme « surveillance » sera utilisé tout au long du présent rapport pour désigner à la fois le « suivi et la surveillance ». Les données de surveillance sont utilisées dans les processus décisionnels fondés sur la science, notamment pour déterminer si une substance est nocive pour l’environnement ou la santé humaine et évaluer l’efficacité des mesures mises en place pour gérer le risque que la substance présente.
Dans le cadre du Programme de suivi et de surveillance de l’environnement du PGPC, les scientifiques d’ECCC recueillent des données sur les concentrations de substances chimiques spécifiques dans l’air, les eaux de surface, les sédiments et la faune (poissons, oiseaux) à l’échelle du Canada. Reconnaissant que de nombreux produits chimiques préoccupants finissent par se retrouver dans les eaux usées et les déchets, on recueille également des données des usines de traitement des eaux usées (UTEU) et des sites d’enfouissement. Le BPA a fait l’objet d’une surveillance dans les eaux de surface (de 2008 à 2018), les sédiments (de 2011 à 2018), les poissons (de 2004 à 2009), les œufs et le plasma d’oiseaux (de 2009 à 2015), les eaux usées (de 2008 à 2013) et le lixiviat de sites d’enfouissement (de 2008 à 2013), dont des échantillons ont été prélevés à certains sites à travers le Canada.
Santé Canada effectue de la biosurveillance humaine et de la surveillance dans les milieux préoccupants pour la santé humaine, ce qui comprend la poussière domestique, l’air intérieur et l’eau potable. En ce qui concerne le BPA, une analyse de biosurveillance a été effectuée, ainsi que des enquêtes sur les préparations liquides et en poudre pour nourrissons (Santé Canada, 2018). Ces activités sont exclues de la portée du présent rapport.
Le présent rapport vise à résumer les données de surveillance produites par ECCC afin de fournir des renseignements sur la répartition spatiale du BPA au Canada et les tendances temporelles de cette substance dans certains milieux environnementaux de 2004 à 2018. L’information présentée dans le rapport est utilisée dans le cadre de l’Évaluation de l'efficacité des mesures de gestion des risques pour le bisphénol A (BPA) – Volet écologique (ECCC, 2020), qui vise à évaluer l’efficacité des mesures mises en place depuis 2012 pour gérer le risque que présente le BPA pour l’environnement.
2.2 Renseignements contextuels sur le BPA
Le BPA est une substance synthétique utilisée pour fabriquer des produits de plastique polycarbonate et des résines époxydes (Cheminfo Services Inc., 2012; Crain et coll., 2007; Environnement Canada et Santé Canada, 2008b). Le plastique polycarbonate est un matériau transparent, épais et résistant que l’on trouve dans les bouteilles d’eau réutilisables, les CD, les DVD, les lunettes, comme les lunettes de protection et les lunettes de soleil, les contenants de nourriture allant au micro-ondes, les casques de vélo et de nombreux autres articles courants pour les ménages et les consommateurs (Beronius et Hanberg, 2011). Les résines époxydes sont utilisées dans une grande variété de produits; au Canada, elles sont utilisées dans les peintures et revêtements et comme agents de placage, comme intermédiaires dans la fabrication d’autres produits, dans des adhésifs et des matériaux d’étanchéité dans du coulis, des revêtements de sol, des matières plastiques et du béton, des lubrifiants et des additifs et dans le processus de production de pétrole pour prévenir la corrosion et l’accumulation (ECCC et SC, 2019). Le BPA est également présent dans le papier thermique utilisé notamment dans les reçus des magasins de détail et dans les billets d’avion et de loterie (Bernier et Vandenberg, 2017).
Le BPA est produit en grande quantité dans le monde entier; en 2015, l’utilisation mondiale de BPA était d’environ 7,7 millions de tonnes métriques et devrait atteindre 10,6 millions de tonnes d’ici 2022 (Research and Markets, 2016). La quantité de BPA déclarée comme étant utilisée par les installations canadiennes sujettes à un avis de prévention de la pollution pour le BPA était d’environ 1 000 kg en 2016 (Canada, 2018a).
Des rejets de BPA dans l’environnement peuvent se produire pendant la production, la transformation, l’utilisation ou l’élimination de la substance ou des produits qui en contiennent, surtout si les produits sont exposés à une chaleur élevée (Cooper et coll., 2011; Environnement Canada et Santé Canada, 2008a; Environnement Canada et Santé Canada, 2008b). Bien que les quantités rejetées par chaque produit soient petites, la quantité de produits utilisés rend cette source non négligeable. Le BPA peut également pénétrer dans l’environnement par l’épandage de biosolides provenant du traitement des eaux usées dans les champs agricoles (Environnement Canada et Santé Canada, 2008b; Lee et Peart, 2000). La dégradation du tétrabromobisphénol A (TBBPA), qui est un produit ignifuge, est également une source de BPA dans l’environnement lorsque le taux d’oxygène est faible, comme dans les sédiments enfouis (Arbeli et coll., 2006; Environnement Canada et Santé Canada, 2013; Voordeckers et coll., 2002). Il n’existe aucune source naturelle connue de BPA.
Le BPA n’est pas persistant dans des conditions aérobies et a une demi-vie d’environ quatre heures dans l’air et d’une semaine dans l’eau et le sol (Cousins et coll., 2002; Environnement Canada et Santé Canada, 2008b; Staples et coll., 1998). Toutefois, lorsque le taux d’oxygène est faible, le bisphénol A ne se dégrade pas ou se dégrade lentement (Environnement Canada et Santé Canada, 2008b; Voordeckers et coll., 2002; Ying et Kookana, 2003) . Malgré sa demi-vie aérobie relativement courte, le BPA est fréquemment détecté dans l’environnement, puisque les rejets anthropiques continus remplacent le BPA qui se dégrade (Flint et coll., 2012). Le BPA est un perturbateur endocrinien et peut nuire à la reproduction, à la croissance et au développement des organismes aquatiques et terrestres (ECCC, 2018). Le BPA présente un potentiel faible ou modéré de bioaccumulation dans les organismes en partie en raison de leur métabolisme; de nombreux animaux sont en mesure d’absorber et d’excréter ce produit chimique et ses métabolites (Belfroid et coll., 2002; Environnement Canada et Santé Canada, 2008b; Flint et coll., 2012).
ECCC a élaboré des Recommandations fédérales pour la qualité de l’environnement (RFQE) afin d’évaluer l’importance écologique des concentrations de BPA dans l’environnement (ECCC, 2018). Le rapport Évaluation de l'efficacité des mesures de gestion des risques pour le bisphénol A (BPA) – Volet écologique (ECCC, 2020) compare les RFQE aux concentrations de BPA dans l’environnement exposées dans le présent rapport pour que l’on puisse évaluer l’efficacité des mesures de gestion des risques prises à l’égard de ce produit chimique.
3. Résultats de la surveillance
Les résultats et l’analyse des concentrations de BPA mesurées par ECCC entre 2004 et 2018 dans les eaux de surface, les sédiments, les poissons et les oiseaux au Canada sont présentés ci-dessous, en mettant l’accent sur la répartition spatiale. Dans la mesure du possible, les sites de surveillance des eaux de surface, des sédiments et des poissons ont été choisis pour représenter les principales régions de drainage au Canada (annexe A) (Statistique Canada, 2017). De plus, on visait à intégrer aux sites de surveillance du BPA de tous les milieux les emplacements existants de surveillance à long terme. Les tendances temporelles du BPA sont présentées pour les eaux de surface ainsi que pour trois carottes de sédiments datées prélevées dans le lac Ontario en 2013 et le fleuve Saint‑Laurent (lac Saint-Pierre et îles de Boucherville) en 2012. Les résultats de la surveillance des eaux usées canadiennes (de 2009 à 2013) et du lixiviat de sites d’enfouissement (de 2008 à 2013) sont également décrits ci‑dessous. Lorsque plus d’un point de données pour un milieu et un emplacement visés étaient disponibles, la médiane (c.-à-d. le 50e centile) et les valeurs maximales sont indiquées.
3.1 Eaux de surface
Les données présentées pour les eaux de surface proviennent d’échantillons prélevés à 51 endroits (10 régions de drainage) dans des ruisseaux, des rivières et des lacs à l’échelle du pays entre 2008 et 2018 (figures 1 et 2). La fréquence de la collecte des eaux de surface est variable, les échantillons étant généralement prélevés sur une base mensuelle, trimestrielle ou annuelle, selon le site et l'année. Les concentrations de BPA dans les eaux de surface prélevées entre 2012 et 2018 sont également présentées dans Lalonde et Garron (2020).
Une partie des échantillons d’eau de surface ont été prélevés en amont et en aval d’une usine de traitement des eaux usées (UTEU) municipales dans trois plans d’eau, soit la rivière Grand et la rivière Thames, en Ontario, et le ruisseau Wascana, en Saskatchewan. Pour chacun de ces systèmes, les concentrations de BPA étaient plus élevées en aval (médiane = 14 ng/L pour la rivière Grand, 13 ng/L pour la rivière Thames et 75 ng/L pour le ruisseau Wascana) qu’en amont (médiane = inférieure à la limite de détection de 3,7 à 14,4 ng/L pour la rivière Grand, la rivière Thames et le ruisseau Wascana). Il est important de noter que le BPA n’est pas produit par les UTEU, mais que des quantités peuvent persister dans les eaux usées après le traitement (voir la section sur les eaux usées).
Les concentrations de BPA étaient plus élevées dans les plans d’eau urbains que dans les plans d’eau ruraux ou à usage mixte. Par exemple, du BPA a été détecté de façon constante à Toronto, en Ontario, dans des cours d’eau comme le ruisseau Mimico (médiane = 44 ng/L), le ruisseau Highland (médiane = 17 ng/L) et le ruisseau Taylor (médiane = 34 ng/L). Il semble également que les sources industrielles antérieures aient eu une incidence sur les premières mesures de BPA dans les eaux de surface. Par exemple, entre 2008 et 2012, avant la mise en œuvre des mesures de gestion des risques, les concentrations de BPA dans le ruisseau Beaverdams, à Thorold, en Ontario, étaient les plus élevées du registre de surveillance des eaux de surface (médiane = 338 ng/L, maximum = 6 370 ng/L). Le site de surveillance du ruisseau Beaverdams se trouve en aval de deux usines de recyclage de papier (dont l’une a par la suite cessé indéfiniment ses activités). Les concentrations de BPA dans le ruisseau Beaverdams en amont des deux usines étaient beaucoup plus faibles (médiane = 13 ng/L), ce qui indique que les usines pourraient avoir contribué grandement à la présence de BPA à l’époque. Les concentrations de BPA plus récentes dans les eaux de surface recueillies dans le ruisseau Beaverdams entre 2013 et 2018 étaient considérablement plus faibles que celles mesurées précédemment (médiane = sous la limite de détection (de 3,7 à 14,4 ng/L), maximum = 1 889 ng/L).
Le BPA n’a été détecté qu’à l’occasion dans les eaux de surface prélevées dans les régions rurales. Par exemple, les sites d’échantillonnage dans les petites collectivités comme Emerson, au Manitoba, le long de la rivière Rouge, et Napan, au Nouveau-Brunswick, le long de la rivière Napan, avaient des médianes inférieures au niveau de détection (3,7 à 14,4 ng/L). De plus, les concentrations de BPA étaient généralement faibles dans les eaux de surface prélevées dans de grands plans d’eau comme le fleuve Saint-Laurent (médiane = sous la limite de détection (de 3,7 à 14,4 ng/L)) et la rivière Niagara (médiane = sous la limite de détection (de 3,7 à 14,4 ng/L)), où les grands volumes d’eau peuvent diluer des concentrations potentiellement élevées de BPA. Les principales exceptions à cette règle comprennent les ports fermés où il y a des rejets d’UTEU. Cela a été constaté à un endroit situé du côté sud du port de Hamilton (site 914, médiane = 47 ng/L), qui se trouve à côté du diffuseur de l’une des trois UTEU qui rejettent leurs effluents dans le port.
Description longue
Les concentrations de BPA aux sites d’échantillonnage d’eau de surface sont présentées sur une carte du Canada. Lorsque plus d’un point de données était disponible pour un emplacement visé, la valeur médiane a été indiquée; elle est représentée par une barre bleue proportionnelle à celle de la légende. Les cercles verts représentent les sites où aucun BPA n’a été détecté ou, si de multiples échantillons ont été prélevés, la médiane était inférieure au niveau de détection. Les données présentées dans la figure sont les mêmes que les données sur les médianes présentées à la figure 2. Les divisions sur la carte représentent les régions de drainage du Canada, qui sont indiquées à l’annexe A, et comprennent 25 des principales rivières du Canada.
Description longue
Les concentrations de BPA à chaque emplacement d’échantillonnage d’eau de surface sont illustrées au moyen d’un graphique. Pour chaque emplacement, la concentration médiane (c.-à-d. le 50e centile) est représentée par un cercle noir et la concentration maximale est indiquée par un « × » rouge. Les concentrations médianes et maximales ne sont pas présentées si elles sont inférieures à la limite de détection de la méthode d’analyse utilisée, c’est-à-dire s’il y avait trop peu de BPA pour qu’il soit détecté. Les limites de détection varient d’un échantillon à l’autre (de 1 à 14,4 ng/L), car différentes méthodes ont été utilisées pour quantifier la teneur en BPA. Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre d’échantillons d’eau prélevés et analysés pour le BPA à chaque emplacement.
Tableau de données pour le graphique
Région |
Sous-région |
Lieu |
Médiane |
Max |
---|---|---|---|---|
Région de l’Atlantique |
- |
Rivière Napan (35) |
ND |
450 |
Région de l’Atlantique |
- |
Cours supérieur de la rivière Little Sackville (12) |
ND |
10 |
Région de l’Atlantique |
- |
Cours inférieur de la rivière Little Sackville (36) |
ND |
23 |
Région de l’Atlantique |
- |
Rivière Waterford (54) |
ND |
42 |
Région de l’Atlantique |
- |
Fleuve Saint-Jean – Amont (24) |
ND |
77 |
Région de l’Atlantique |
- |
Fleuve Saint-Jean – Aval (22) |
ND |
106 |
Région du Québec |
- |
Rivière Chaudière (9) |
ND |
ND |
Région du Québec |
- |
Fleuve Saint-Laurent à Québec (55) |
ND |
11 |
Région du Québec |
- |
Fleuve Saint-Laurent à Lavaltrie (82) |
9,1 |
180 |
Région du Québec |
- |
Fleuve Saint-Laurent à Berthierville (11) |
ND |
140 |
Région du Québec |
- |
Ruisseau Princeville (8) |
ND |
ND |
Région du Québec |
- |
Bras Saint-Victor (8) |
ND |
ND |
Région de l’Ontario |
- |
Fleuve Saint-Laurent à l’île Wolfe (47) |
ND |
40 |
Région de l’Ontario |
- |
Rivière des Outaouais (31) |
ND |
11 |
Région de l’Ontario |
- |
Exutoire de l’UTEU de Prescott (3) |
ND |
ND |
Région de l’Ontario |
- |
Rivière Trent (3) |
ND |
ND |
Région de l’Ontario |
Sites urbains de Toronto |
Ruisseau Mimico (60) |
44 |
179 |
Région de l’Ontario |
Sites urbains de Toronto |
Ruisseau Highland (86) |
17 |
1941 |
Région de l’Ontario |
Sites urbains de Toronto |
Ruisseau Taylor (83) |
34 |
239 |
Région de l’Ontario |
Sites urbains de Toronto |
Rivière Credit (28) |
ND |
50 |
Région de l’Ontario |
- |
Ruisseau Beaverdams (74) |
101 |
6370 |
Région de l’Ontario |
- |
Fort Érié (23) |
ND |
ND |
Région de l’Ontario |
- |
St. Catharines – ruisseau Dicks (46) |
26 |
266 |
Région de l’Ontario |
- |
Rivière Niagara à Niagara-on-the-Lake (44) |
ND |
14 |
Région de l’Ontario |
- |
Port de Hamilton – site 926 (55) |
11 |
101 |
Région de l’Ontario |
- |
Port de Hamilton – site 914 (83) |
47 |
2897 |
Région de l’Ontario |
- |
Port de Hamilton – site 1001 (30) |
ND |
86 |
Région de l’Ontario |
- |
Port de Hamilton – site 909 (60) |
11 |
106 |
Région de l’Ontario |
Rivière Grand |
En amont de Kitchener/Waterloo (71) |
ND |
54 |
Région de l’Ontario |
Rivière Grand |
En aval de Kitchener/Waterloo (79) |
14 |
67 |
Région de l’Ontario |
Rivière Grand |
En aval de l’UTEU de Galt (12) |
ND |
173 |
Région de l’Ontario |
Rivière Thames |
En amont de London (72) |
ND |
14 |
Région de l’Ontario |
Rivière Thames |
En aval de London (78) |
13 |
199 |
Rivière Rouge |
- |
En aval de l’UTEU de Selkirk (34) |
ND |
271 |
Rivière Rouge |
- |
En amont du lac Winnipeg (13) |
ND |
125 |
Rivière Rouge |
- |
En aval de l’UTEU de Winnipeg (17) |
ND |
40 |
Rivière Rouge |
- |
Près d’Emerson (17) |
ND |
44 |
Ruisseau Wascana |
- |
En amont de Regina (42) |
ND |
131 |
Ruisseau Wascana |
- |
En aval de Regina (83) |
75 |
603 |
Région du Pacifique |
- |
Cours supérieur du ruisseau Mill (39) |
ND |
14 |
Région du Pacifique |
- |
Ruisseau Mill – Kelowna (18) |
ND |
39 |
Région du Pacifique |
- |
Cours inférieur du ruisseau Mill (42) |
ND |
49 |
Région du Pacifique |
- |
Rivière Okanagan à Oliver (30) |
ND |
7,6 |
Région du Pacifique |
- |
Rivière Okanagan à Penticton (15) |
ND |
11 |
Région du Pacifique |
- |
Lac Osoyoos (31) |
ND |
188 |
Région du Pacifique |
- |
Rivière Serpentine (32) |
10 |
61 |
Région du Pacifique |
- |
Cours supérieur du fleuve Fraser (1) |
ND |
ND |
Région du Pacifique |
- |
Bras principal du fleuve Fraser (2) |
ND |
ND |
Région du Pacifique |
- |
Bras nord du fleuve Fraser (2) |
ND |
ND |
Région du Pacifique |
- |
Ruisseau Fishtrap (17) |
ND |
8,0 |
Région du Pacifique |
- |
Ruisseau Still (72) |
21 |
229 |
ND = Non détecté
Les tendances temporelles du BPA ont été évaluées dans les eaux de surface à 12 sites où des échantillons ont été prélevés de façon constante sur une période de 10 ans. Ces sites comprennent le fleuve Saint-Laurent à Québec, le fleuve Saint-Laurent à Lavaltrie (Québec), le ruisseau Highland (Ontario), le ruisseau Taylor (Ontario), le port de Hamilton (sites 909, 914 et 926; Ontario), le ruisseau Beaverdams (Ontario), la rivière Grand (Ontario) en aval de Kitchener/Waterloo, la rivière Thames (Ontario) en aval de London, le ruisseau Wascana (Saskatchewan) en aval de Regina et le ruisseau Still (Colombie-Britannique). Les tendances temporelles du BPA dans les eaux de surface ont été analysées statistiquement au moyen du test de tendance saisonnière de Kendall (Gewurtz et coll., 2019; Helsel et Hirsch, 2002; Millard, 2018) et la ligne de tendance a été calculée au moyen de la régression non paramétrique Akritas-Theil-Sen (Helsel, 2012).Note de bas de page 1 Des tendances significatives à la baisse (p < 0,05) entre 2008 et 2018 ont été observées à 9 de ces 12 sites de surveillance à long terme. En guise d’exemple, les résultats des tendances temporelles pour trois emplacements, soit le site 909 du port de Hamilton, le ruisseau Beaverdams et le ruisseau Still, sont présentés à la figure 3. Les sites dans le fleuve Saint-Laurent à Lavaltrie, le port de Hamilton (site 914) et le ruisseau Wascana, en aval de Regina, sont les seuls où les concentrations de BPA dans les eaux de surface n'ont pas diminuées de façon significative (p > 0,05) entre 2008 et 2018. Il convient de mentionner que les concentrations de BPA dans l'eau de surface ont été analysées dans trois laboratoires d'analyse différents. Entre 2008 et 2011, les échantillons ont été analysés à l'Institut national de recherche sur les eaux d’ECCC à Burlington, en Ontario; entre 2012 et mars 2014, les échantillons ont été analysés par AXYS Analytical Services Ltd. à Sidney, en Colombie-Britannique; et entre avril 2014 et 2018, les échantillons ont été analysés par le Laboratoire national des essais environnementaux d’ECCC à Burlington, en Ontario. Une description détaillée des tendances temporelles du BPA dans les eaux de surface est présentée dans Gewurtz et coll. (2020).
Description longue
Des tendances temporelles à la baisse dans les eaux de surface au Port de Hamilton (site 909, Ontario), au ruisseau Beaverdams (Ontario), et au ruisseau Still (Colombie-Britannique), sont illustrées au moyen d’un graphique. Les limites de détection varient selon les échantillons, car différentes méthodes ont été utilisées pour quantifier leur teneur en BPA.
Tableau de données pour le graphique
Date |
Concentration |
État de détection |
---|---|---|
Septembre 2008 |
12 |
Détecté |
Octobre 2008 |
13 |
Détecté |
Novembre 2008 |
106 |
Détecté |
Décembre 2008 |
16 |
Détecté |
Avril 2009 |
86 |
Détecté |
Mai 2009 |
34 |
Détecté |
Juin 2009 |
25 |
Détecté |
Juillet 2009 |
9,0 |
Détecté |
Août 2009 |
10 |
Détecté |
Septembre 2009 |
5,0 |
Non détecté |
Octobre 2009 |
11 |
Détecté |
Novembre 2009 |
14 |
Détecté |
Décembre 2009 |
19 |
Détecté |
Mai 2010 |
44 |
Détecté |
Juin 2010 |
27 |
Détecté |
Juillet 2010 |
14 |
Détecté |
Août 2010 |
14 |
Détecté |
Septembre 2010 |
7,9 |
Détecté |
Octobre 2010 |
8,3 |
Détecté |
Novembre 2010 |
17 |
Détecté |
Décembre 2010 |
25 |
Détecté |
Mai 2011 |
78 |
Détecté |
Juin 2011 |
58 |
Détecté |
Juillet 2011 |
25 |
Détecté |
Août 2011 |
8,8 |
Détecté |
Septembre 2011 |
6,4 |
Détecté |
Juillet 2012 |
5,0 |
Non détecté |
Septembre 2012 |
6,7 |
Détecté |
Novembre 2012 |
16 |
Détecté |
Décembre 2012 |
24 |
Détecté |
Janvier 2013 |
19 |
Détecté |
Avril 2013 |
79 |
Détecté |
Juillet 2013 |
9,0 |
Détecté |
Octobre 2013 |
13 |
Détecté |
Avril 2014 |
50 |
Détecté |
Juillet 2014 |
12 |
Détecté |
Octobre 2014 |
5,0 |
Non détecté |
Novembre 2014 |
14 |
Non détecté |
Avril 2015 |
12 |
Détecté |
Mai 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Juin 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Juillet 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Août 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Septembre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Octobre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Novembre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Décembre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Avril 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Mai 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Juin 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Juillet 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Août 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Septembre 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Octobre 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Novembre 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Juillet 2017 |
11 |
Non détecté |
Août 2017 |
11 |
Non détecté |
Septembre 2017 |
11 |
Non détecté |
Octobre 2017 |
11 |
Non détecté |
Novembre 2017 |
11 |
Non détecté |
Date |
Concentration |
État de détection |
---|---|---|
Mars 2009 |
285 |
Détecté |
Avril 2009 |
58 |
Détecté |
Mai 2009 |
1457 |
Détecté |
Juin 2009 |
294 |
Détecté |
Juillet 2009 |
136 |
Détecté |
Août 2009 |
807 |
Détecté |
Septembre 2009 |
658 |
Détecté |
Octobre 2009 |
389 |
Détecté |
Novembre 2009 |
57 |
Détecté |
Décembre 2009 |
163 |
Détecté |
Janvier 2010 |
90 |
Détecté |
Février 2010 |
382 |
Détecté |
Mars 2010 |
1274 |
Détecté |
Avril 2010 |
2219 |
Détecté |
Mai 2010 |
239 |
Détecté |
Juin 2010 |
1249 |
Détecté |
Juillet 2010 |
241 |
Détecté |
Décembre 2010 |
249 |
Détecté |
Janvier 2011 |
175 |
Détecté |
Février 2011 |
6370 |
Détecté |
Mars 2011 |
1007 |
Détecté |
Mai 2011 |
794 |
Détecté |
Juin 2011 |
42 |
Détecté |
Juillet 2011 |
157 |
Détecté |
Août 2011 |
484 |
Détecté |
Septembre 2011 |
1955 |
Détecté |
Juillet 2012 |
382 |
Détecté |
Août 2012 |
102 |
Détecté |
Septembre 2012 |
206 |
Détecté |
Octobre 2012 |
114 |
Détecté |
Novembre 2012 |
863 |
Détecté |
Décembre 2012 |
1179 |
Détecté |
Janvier 2013 |
1571 |
Détecté |
Février 2013 |
145 |
Détecté |
Avril 2013 |
124 |
Détecté |
Mai 2013 |
283 |
Détecté |
Juin 2013 |
69 |
Détecté |
Juillet 2013 |
110 |
Détecté |
Août 2013 |
236 |
Détecté |
Septembre 2013 |
82 |
Détecté |
Octobre 2013 |
100 |
Détecté |
Novembre 2013 |
1889 |
Détecté |
Décembre 2013 |
240 |
Détecté |
Janvier 2014 |
114 |
Détecté |
Février 2014 |
10 |
Détecté |
Mars 2014 |
7,6 |
Détecté |
Avril 2014 |
17 |
Détecté |
Mai 2014 |
20 |
Détecté |
Juin 2014 |
26 |
Détecté |
Juillet 2014 |
18 |
Détecté |
Octobre 2014 |
8,4 |
Détecté |
Novembre 2014 |
23 |
Détecté |
Décembre 2014 |
14,4 |
Non détecté |
Janvier 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Février 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Mars 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Avril 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Mai 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Juin 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Juillet 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Août 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Septembre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Octobre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Novembre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Décembre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Janvier 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Février 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Mars 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Avril 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Mai 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Juin 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Juillet 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Octobre 2017 |
11 |
Non détecté |
Janvier 2018 |
11 |
Non détecté |
Date |
Concentration |
État de détection |
---|---|---|
Mars 2009 |
27 |
Détecté |
Avril 2009 |
178 |
Détecté |
Mai 2009 |
170 |
Détecté |
Juillet 2009 |
31 |
Détecté |
Août 2009 |
229 |
Détecté |
Septembre 2009 |
56 |
Détecté |
Octobre 2009 |
29 |
Détecté |
Décembre 2009 |
27 |
Détecté |
Janvier 2010 |
32 |
Détecté |
Février 2010 |
19 |
Détecté |
Mars 2010 |
20 |
Détecté |
Mai 2010 |
36 |
Détecté |
Juin 2010 |
103 |
Détecté |
Juillet 2010 |
19 |
Détecté |
Août 2010 |
23 |
Détecté |
Octobre 2010 |
74 |
Détecté |
Novembre 2010 |
25 |
Détecté |
Juillet 2012 |
15 |
Détecté |
Août 2012 |
21 |
Détecté |
Septembre 2012 |
15 |
Détecté |
Octobre 2012 |
38 |
Détecté |
Décembre 2012 |
64 |
Détecté |
Janvier 2013 |
73 |
Détecté |
Février 2013 |
19 |
Détecté |
Mars 2013 |
23 |
Détecté |
Avril 2013 |
40 |
Détecté |
Mai 2013 |
82 |
Détecté |
Juin 2013 |
55 |
Détecté |
Juillet 2013 |
15 |
Détecté |
Août 2013 |
60 |
Détecté |
Septembre 2013 |
48 |
Détecté |
Octobre 2013 |
108 |
Détecté |
Décembre 2013 |
52 |
Détecté |
Janvier 2014 |
21 |
Détecté |
Février 2014 |
16 |
Détecté |
Mars 2014 |
31 |
Détecté |
Avril 2014 |
53 |
Détecté |
Juin 2014 |
24 |
Détecté |
Juillet 2014 |
9,6 |
Détecté |
Octobre 2014 |
9,5 |
Détecté |
Novembre 2014 |
14 |
Non détecté |
Décembre 2014 |
48 |
Détecté |
Janvier 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Février 2015 |
21 |
Détecté |
Mars 2015 |
81 |
Détecté |
Mai 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Juin 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Juillet 2015 |
6,1 |
Détecté |
Septembre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Octobre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Décembre 2015 |
3,7 |
Non détecté |
Janvier 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Avril 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Juin 2016 |
62 |
Détecté |
Juillet 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Août 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Septembre 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Octobre 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Novembre 2016 |
11 |
Non détecté |
Décembre 2016 |
3,7 |
Non détecté |
Février 2017 |
11 |
Non détecté |
Mars 2017 |
11 |
Non détecté |
Avril 2017 |
11 |
Non détecté |
Juin 2017 |
11 |
Non détecté |
Juillet 2017 |
11 |
Non détecté |
Août 2017 |
11 |
Non détecté |
Septembre 2017 |
11 |
Non détecté |
Novembre 2017 |
30 |
Détecté |
Janvier 2018 |
38 |
Détecté |
Février 2018 |
33 |
Détecté |
Mars 2018 |
11 |
Non détecté |
Avril 2018 |
11 |
Non détecté |
3.2 Sédiments
Le BPA a été mesuré dans 272 échantillons de sédiments de surface prélevés dans 31 sites (neuf régions de drainage) à travers le Canada entre 2011 et 2018 (figures 4 et 5). Des échantillons de sédiments ont été prélevés chaque année, bien que les lieux d’échantillonnage aient varié d’une année à l’autre, et certains emplacements n’ont été échantillonné qu’une fois. Les échantillons de sédiments de surface ont été prélevés dans la couche supérieure, d’une profondeur totale variant entre un et trois centimètres, des sédiments. Différents sites ont été ciblés au cours de chaque année de prélèvement des échantillons. Les concentrations de BPA étaient inférieures à la limite de détection (<2 µg/kg en poids sec) dans 68 % des échantillons de sédiments. À l’instar des eaux de surface, les sites urbains et industrialisés contenaient généralement des concentrations de BPA plus élevées que les sites plus éloignés. Par exemple, dans la région du Pacifique, la station du ruisseau Still, près de Vancouver, affichait des concentrations médianes et maximales de 37 et 51 µg/kg en poids sec, respectivement. Dans le bassin des Grands Lacs, la majorité des concentrations mesurées étaient inférieures à la limite de détection, sauf dans la rivière Détroit (32 µg/kg en poids sec) et dans les secteurs du port de Hamilton (130 µg/kg en poids sec) et du port de Toronto (57 µg/kg en poids sec), dans le lac Ontario. Des concentrations relativement élevées ont également été observées dans le fleuve Saint-Laurent en aval de Montréal (32 µg/kg en poids sec) et dans le lac Saint-Pierre (33 µg/kg en poids sec). Dans la région de l’Atlantique, trois échantillons présentant des concentrations relativement élevées ont été prélevés dans le lac Banook près de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse (27 µg/kg en poids sec), la rivière Saint-Jean près de Fredericton, au Nouveau-Brunswick (40 µg/kg en poids sec), et la rivière Waterford près de St. John’s, à Terre-Neuve (36 µg/kg en poids sec). Comme il est mentionné dans le rapport Évaluation de l'efficacité des mesures de gestion des risques pour le bisphénol A (BPA) – Volet écologique (ECCC, 2020), la couche de sédiments de surface peut être représentative de plusieurs années de données, selon le taux de sédimentation dans un plan d’eau donné. Par conséquent, même les échantillons les plus récents peuvent contenir du BPA déposé avant la mise en œuvre des activités de gestion des risques. De plus, dans les sédiments, le taux d’oxygène est faible, voire nul, et le taux de dégradation du BPA est plus lent que dans l’eau. Il est important de noter que l'on a observé que le BPA migre vers le bas dans les sédiments (Peng et coll., 2007), ce qui pourrait influencer les concentrations observées dans les sédiments de surface.
Description longue
Les concentrations de BPA aux sites d’échantillonnage de sédiment de surface sont présentées sur une carte du Canada. Les échantillons ont été prélevés dans la couche supérieure (de 1 à 3 cm) des sédiments. Lorsque plus d’un point de données était disponible pour un emplacement visé, la valeur médiane a été indiquée; elle est représentée par une barre rouge proportionnelle à celle de la légende. Les cercles verts représentent les sites où aucun BPA n’a été détecté ou, si de multiples échantillons ont été prélevés, la médiane était inférieure au niveau de détection. Les données présentées dans la figure sont les mêmes que les données sur les médianes présentées à la figure 5. Les divisions sur la carte représentent les régions de drainage du Canada, qui sont indiquées à l’annexe A, et comprennent 25 des principales rivières du Canada.
Description longue
Les concentrations de BPA à chaque emplacement d’échantillonnage de sédiment de surface sont illustrées au moyen d’un graphique. Les échantillons ont été prélevés dans la couche supérieure (de 1 à 3 cm) des sédiments. Pour chaque emplacement, la concentration médiane (c.-à-d. le 50e centile) ou la valeur (s’il n’y a qu’une mesure) est représentée sous forme de cercle noir. La concentration maximale (« × » rouge) est également indiquée lorsqu’il y avait plus d’un point de données pour un emplacement visé. La limite de détection de 2 µg/kg en poids sec (ligne noire) est montrée à des fins de comparaison. Les concentrations médianes et maximales de BPA ne sont pas présentées si elles sont inférieures à la limite de détection. Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre d’échantillons de sédiments prélevés et analysés pour le BPA à chaque emplacement.
Tableau de données pour le graphique
Région |
Lieu |
Médiane |
Maximum |
---|---|---|---|
Région du Pacifique |
Lac Frederick (1) |
ND |
ND |
Région du Pacifique |
Ruisseau Still (3) |
37 |
51 |
Région du Pacifique |
Rivière Serpentine (1) |
ND |
ND |
Région du Pacifique |
Ruisseau Mill (2) |
12 |
20 |
Région du Pacifique |
Lac Osoyoos (1) |
ND |
ND |
Région du Pacifique |
Ruisseau Beaver (1) |
7,0 |
7,0 |
Région de l’Ontario |
Lac Supérieur (31) |
ND |
7,0 |
Région de l’Ontario |
Rivière St. Marys (4) |
ND |
ND |
Région de l’Ontario |
Lac Huron (4) |
ND |
ND |
Région de l’Ontario |
Rivière Sainte-Claire (15) |
ND |
13 |
Région de l’Ontario |
Lac Sainte-Claire (9) |
ND |
ND |
Région de l’Ontario |
Rivière Détroit (15) |
7,0 |
32 |
Région de l’Ontario |
Lac Érié (45) |
ND |
5,0 |
Région de l’Ontario |
Lac Ontario (4) |
5,0 |
10 |
Région de l’Ontario |
Port de Hamilton (5) |
32 |
130 |
Région de l’Ontario |
Port de Toronto (5) |
20 |
57 |
Région du Québec |
Lac Saint-Louis (21) |
ND |
18 |
Région du Québec |
Fleuve Saint-Laurent(16) |
4,0 |
32 |
Région du Québec |
Lac Saint-Pierre (69) |
ND |
33 |
Région de l’Atlantique |
Lac Morris (1) |
ND |
ND |
Région de l’Atlantique |
Lac Bissett (1) |
2,0 |
2,0 |
Région de l’Atlantique |
Lac Banook (2) |
15 |
27 |
Région de l’Atlantique |
Lac William (1) |
ND |
ND |
Région de l’Atlantique |
Rivière Fales (1) |
4,0 |
4,0 |
Région de l’Atlantique |
Ruisseau Zeke (1) |
6,0 |
6,0 |
Région de l’Atlantique |
Rivière Cornwallis (1) |
ND |
ND |
Région de l’Atlantique |
Fleuve Saint-Jean (3) |
8,5 |
40 |
Région de l’Atlantique |
Rivière Petitcodiac (1) |
ND |
ND |
Région de l’Atlantique |
Lac Grand (1) |
ND |
ND |
Région de l’Atlantique |
Rivière Napan (2) |
ND |
ND |
Région de l’Atlantique |
Rivière Waterford (2) |
19 |
36 |
ND = Non détectée
Le BPA a été mesuré dans les sédiments en suspension dans le fleuve Saint-Laurent en aval de l’UTEU de Montréal de juin à novembre 2012 (figure 6). Des échantillons de sédiments en suspension ont été prélevés à un mètre au-dessus du fond du fleuve sur des périodes de cinq semaines. Ces échantillons intégrés ont été recueillis en juin, en juillet, en août, en octobre et en novembre.
En amont du point de rejet des effluents, les concentrations moyennes de BPA étaient de 11,8 µg/kg en poids sec. Les concentrations de BPA ont quadruplé à 4 km en aval du point de rejet pour atteindre une moyenne de 41,2 µg/kg en poids sec. À 20 km en aval, des échantillons de sédiments en suspension prélevés au milieu du fleuve, où l’on s’attend à ce que le panache des effluents se déplace (Marcogliese et coll., 2015), ont montré une diminution des concentrations de BPA, lesquelles sont passées à une moyenne de 18,4 µg/kg en poids sec. Les échantillons prélevés à 20 km en aval sur la rive sud, où se trouve le débit principal du fleuve, présentaient des concentrations moyennes de BPA de 11,8 µg/kg en poids sec, ce qui représente une légère diminution par rapport à la moyenne de 13,8 µg/kg en poids sec à 13 km du point de rejet. L’eau sur la rive nord de cette partie du fleuve Saint-Laurent provient principalement de la rivière des Prairies, au Québec, où plusieurs points de rejet d’eaux usées contribuent à la masse d’eau. La concentration moyenne de BPA à 20 km en aval sur la rive nord était de 21,6 µg/kg en poids sec, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne de 25,2 µg/kg en poids sec sur la rive nord, à 12 km du point de rejet.
Dans cette section du corridor du fleuve Saint-Laurent, la vitesse du courant est élevée (30 cm/s) et il n’y a pas de bassin de sédimentation défini. La diminution des concentrations de BPA dans les sédiments en suspension dans le panache des effluents et sur la rive sud est attribuable à la dilution de la charge de sédiments en suspension près de l’UTEU. Toutefois, les données laissent entendre que les effets de cette dilution dans l’eau de la rive nord sont limités par l’apport d’eau provenant principalement de la rivière des Prairies, où plusieurs points de rejet d’eaux usées peuvent contribuer à l’augmentation de la charge de BPA. Les concentrations mesurées à 20 km du point de rejet sur la rive sud étaient semblables à celles mesurées en amont.
Description longue
Les concentrations de BPA dans les sédiments en suspension par emplacement sont illustrées au moyen d’un graphique combiné à une carte d’une section du fleuve Saint-Laurent.
Tableau de donnée pour le graphique
Distance de l’exutoire (km) |
Lieu |
Échantillon 1 |
Échantillon 2 |
Échantillon 3 |
Échantillon 4 |
Échantillon 5 |
Moyenne |
---|---|---|---|---|---|---|---|
-1 |
Centre du fleuve |
2,0 |
5,0 |
24 |
18 |
10 |
11,8 |
4 |
Centre du fleuve |
19 |
21 |
66 |
97 |
6,0 |
41,8 |
12 |
Rive nord |
10 |
17 |
53 |
40 |
6,0 |
25,2 |
13 |
Rive sud |
22 |
3,0 |
31 |
9,0 |
4,0 |
13,8 |
20 |
Rive nord |
16 |
10 |
41 |
31 |
10 |
21,6 |
20 |
Centre du fleuve |
21 |
5,0 |
26 |
34 |
6,0 |
18,4 |
20 |
Rive sud |
9,0 |
2,0 |
41 |
5,0 |
2,0 |
11,8 |
Des informations relatives aux tendances temporelles du BPA ont été tirées à partir de trois carottes de sédiments datées prélevées dans le lac Ontario en 2013, dans le lac Saint-Pierre en 2012 et dans un chenal des îles de Boucherville près de Montréal en 2012 (figure 7). Le profil temporel des concentrations de BPA dans les sédiments du lac Ontario concorde avec l’utilisation répandue de BPA dans l’industrie des plastiques depuis le début des années 1960. Les concentrations étaient relativement stables, allant de 18 à 36 µg/kg en poids sec entre les années 1960 et 1990. Au milieu des années 1990, les concentrations de BPA dans le profil temporel des sédiments du lac Ontario ont doublé pour atteindre 70 µg/kg en poids sec. Le profil temporel des sédiments des îles de Boucherville montre également un pic de concentration de BPA de 10 µg/kg en poids sec pendant cette même période. Le profil temporel des sédiments du lac Ontario montre une diminution graduelle des concentrations de BPA entre 1995 et 2006. Cette diminution pourrait être liée au traitement de l’eau dans les diverses industries et municipalités situées dans le bassin versant du lac. Cette diminution est également apparente dans le profil des sédiments des îles de Boucherville et semble correspondre à la mise en service de l’UTEU desservant les municipalités de la rive sud de Montréal en 1992. Le BPA n’a pas été détecté dans le lac Saint-Pierre avant 2008, de sorte que les tendances temporelles n’ont pu être évaluées dans cette carotte avant le milieu des années 2000. À partir du milieu des années 2000, les profils temporels montrent une augmentation des concentrations de BPA dans le lac Ontario, les îles de Boucherville, et le lac Saint-Pierre, ce qui diffère des tendances temporelles à la baisse observées dans les eaux de surface pendant cette période. Cette augmentation des concentrations de BPA dans les carottes de sédiments pourrait être le résultat de plusieurs facteurs, dont la dégradation du produit ignifuge tétrabromobisphénol A (TBBPA) en BPA dans les sédiments (Environnement Canada et Santé Canada, 2013). Il se peut que les concentrations de TBBPA aient augmenté au milieu des années 2000, puisque le produit a été utilisé pour remplacer les ignifugeants réglementés (p. ex. les polybromodiphényléthers) dans les produits de consommation (Environnement Canada et Santé Canada, 2013). Comme dans le cas des échantillons de sédiments de surface dont il est question ci-dessus, les concentrations de BPA dans les carottes de sédiments pourraient être influencées par la migration du BPA vers le bas dans la carotte (Peng et coll., 2007).
Description longue
Les variations temporelles dans les concentrations de BPA dans des carottes de sédiments sont illustrées au moyen d’un graphique. La limite de détection de 2 µg/kg (ligne noire pleine) est indiquée à des fins de comparaison.
Tableau de données pour le graphique
Année |
Lac Ontario - Concentration de bisphénol A dans les carottes de sédiments (µg/kg en poids sec) |
Lac Saint-Pierre - Concentration de bisphénol A dans les carottes de sédiments (µg/kg en poids sec) |
Îles de Boucherville - Concentration de bisphénol A dans les carottes de sédiments (µg/kg en poids sec) |
---|---|---|---|
1967 |
21 |
Pas de données |
ND |
1968 |
Pas de données |
Pas de données |
ND |
1970 |
Pas de données |
Pas de données |
ND |
1972 |
22 |
Pas de données |
ND |
1974 |
32 |
Pas de données |
ND |
1975 |
Pas de données |
Pas de données |
ND |
1977 |
36 |
Pas de données |
ND |
1979 |
Pas de données |
Pas de données |
ND |
1980 |
20 |
Pas de données |
Pas de données |
1981 |
Pas de données |
Pas de données |
ND |
1982 |
Pas de données |
Pas de données |
Pas de données |
1983 |
18 |
Pas de données |
Pas de données |
1984 |
Pas de données |
Pas de données |
ND |
1986 |
26 |
Pas de données |
ND |
1988 |
Pas de données |
Pas de données |
ND |
1989 |
18 |
ND |
ND |
1990 |
Pas de données |
ND |
Pas de données |
1991 |
Pas de données |
ND |
ND |
1992 |
29 |
ND |
Pas de données |
1993 |
Pas de données |
Pas de données |
3 |
1994 |
70 |
ND |
10 |
1995 |
Pas de données |
ND |
Pas de données |
1996 |
Pas de données |
ND |
ND |
1997 |
36 |
ND |
Pas de données |
1998 |
Pas de données |
Pas de données |
ND |
1999 |
Pas de données |
ND |
Pas de données |
2000 |
11 |
ND |
Pas de données |
2001 |
Pas de données |
ND |
3 |
2003 |
23 |
ND |
9 |
2004 |
Pas de données |
ND |
Pas de données |
2005 |
Pas de données |
ND |
5 |
2006 |
3,0 |
4 |
Pas de données |
2007 |
Pas de données |
4 |
13 |
2008 |
Pas de données |
4 |
50 |
2009 |
8,0 |
5 |
Pas de données |
2010 |
Pas de données |
3 |
Pas de données |
2011 |
Pas de données |
3 |
Pas de données |
2012 |
14 |
Pas de données |
Pas de données |
ND = Non détectée
3.3 Biote
Le BPA a été mesuré dans les poissons entiers de diverses espèces dans le port de Hamilton (2004), le touladi (Salvelinus namaycush) dans les lacs Ontario (2007) et Supérieur (2009) et le doré jaune (Sander vitreus) dans le lac Huron près de la rivière des Français en 1995. Les concentrations de BPA les plus élevées ont été observées chez l’alose noyer (Dorosoma cepedianum) (médiane = 13,5 pg/g en poids humide, maximum = 22,2 pg/g) et la carpe commune (Cyprinus carpio) (médiane = 5,5 pg/g en poids humide, maximum = 36,3 pg/g) dans le port de Hamilton en 2004 (figure 8). Trois UTEU rejettent des effluents dans le port de Hamilton (dont l’une reçoit du lixiviat d’un site d’enfouissement) et il y a plusieurs sites d’enfouissement dans le bassin versant du port de Hamilton. Les eaux de surface dans le port de Hamilton contiennent des concentrations relativement élevées de BPA. Aucun BPA n’a été détecté chez le touladi dans le lac Ontario ou le lac Supérieur, et la fréquence de détection était faible dans le lac Huron. Cela n’est pas surprenant puisque le grand volume d’eau de ces lacs dilue probablement le BPA à de faibles concentrations, comme on l’a constaté pour les eaux de surface.
Description longue
Les concentrations de BPA dans les poissons par espèce et emplacement sont illustrées au moyen d’un graphique. Pour chaque emplacement, la concentration médiane (c.-à-d. le 50e centile) est représentée par un cercle noir et la concentration maximale est indiquée par un « × » rouge. La limite de détection de 5 pg/g en poids humide est illustrée par une ligne noire. Les concentrations médianes et maximales de BPA ne sont pas présentées si elles sont inférieures à la limite de détection. Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre d’échantillons de poissons prélevés et analysés pour y détecter des concentrations de BPA à chaque emplacement.
Tableau de données pour le graphique
Lieu |
Espèce |
Médiane - Concentration de bisphénol A (pg/g en poids humide) |
Maximum - Concentration de bisphénol A (pg/g en poids humide) |
---|---|---|---|
Port de Hamilton |
Carpe (10) |
5,5 |
36 |
Port de Hamilton |
Alose (5) |
14 |
22 |
Port de Hamilton |
Gaspareau (10) |
ND |
ND |
Port de Hamilton |
Barbue (5) |
ND |
ND |
Port de Hamilton |
Méné (5) |
ND |
ND |
Port de Hamilton |
Malachigan (9) |
ND |
5,6 |
Lac Ontario |
Touladi (7) |
ND |
5.7 |
Lac Huron |
Doré jaune (5) |
ND |
12 |
Lac Supérieur |
Touladi (10) |
ND |
ND |
ND = Non détectée
Le BPA a également été mesuré dans deux types de tissus d’oiseaux : les œufs et le plasma. Des œufs ont été recueillis pour trois espèces, à savoir le goéland à ailes grises (Larus glaucescens), le goéland argenté (Larus argentatus) et l’hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor), à sept endroits au Québec, en Ontario et dans trois régions du Pacifique en 2009. Les lieux de collecte comprenaient des régions éloignées, ainsi que des sites où il y avait des rejets directs d’eaux usées traitées dans le port de Hamilton et un étang d’épuration où l’on pouvait s’attendre à une exposition accrue au BPA. Aucun BPA n’a été détecté dans les œufs d’oiseaux recueillis à ces endroits.
Le BPA dans le plasma a été mesuré chez les oisillons de l’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), de l’hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor) et du cormoran à aigrettes (Phalacrocorax auritus) entre 2009 et 2012. Cette surveillance visait à déterminer l’exposition des oiseaux au BPA à différents endroits. Les dix lieux de collecte comprenaient trois sites d’enfouissement et trois UTEU, où l’on pouvait s’attendre à une exposition au BPA, ainsi que trois endroits situés dans une zone industrielle (port de Hamilton) et un site de référence se trouvant dans une aire de conservation à Milton, en Ontario (figure 9). Les concentrations médianes de BPA étaient les plus élevées dans le plasma d’étourneaux prélevé dans l’un des sites d’enfouissement. Du BPA a également été détecté dans le plasma des hirondelles bicolores se nourrissant immédiatement en aval du débit sortant des trois UTEU. Du BPA a été détecté dans le plasma des cormorans provenant des endroits situés dans la zone industrielle du port de Hamilton, mais non chez les étourneaux ou les hirondelles de ce secteur ni chez les hirondelles provenant du site de référence à Milton.
Description longue
Les concentrations de BPA dans le plasma d’oiseaux par emplacement et espèce sont illustrées au moyen d’un graphique. Des codes sont utilisés pour les sites d’enfouissement et les UTEU afin de protéger l’anonymat des sites participants. Pour chaque emplacement, la concentration médiane (c.-à-d. le 50e centile) ou la valeur (s’il n’y a qu’une mesure) est représentée sous forme de cercle noir. La concentration maximale (« × » rouge) est également indiquée lorsqu’il y avait plus d’un point de données pour un emplacement visé. La limite de détection (0,5 ng/mL) est montrée à des fins de comparaison. Les concentrations médianes et maximales de BPA ne sont pas présentées si elles sont inférieures à la limite de détection. Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre d’échantillons de plasma prélevés et analysés pour le BPA à chaque emplacement.
Tableau de données pour le graphique
Lieu |
Code |
Espèce |
Médiane - Concentration de bisphénol A (ng/ml) |
Maximum - Concentration de bisphénol A (ng/ml) |
---|---|---|---|---|
Site d’enfouissement |
BR (3) |
Étourneau sansonnet |
ND |
ND |
Site d’enfouissement |
HL (4) |
Étourneau sansonnet |
ND |
ND |
Site d’enfouissement |
SC (2) |
Étourneau sansonnet |
1,9 |
3,4 |
UTEU |
Q1 (15) |
Hirondelle bicolore |
ND |
2,4 |
UTEU |
WL (1) |
Hirondelle bicolore |
0,54 |
ND |
UTEU |
JV (7) |
Hirondelle bicolore |
ND |
0,84 |
Port de Hamilton |
S.O. |
Cormoran à aigrettes (5) |
ND |
0,63 |
Port de Hamilton |
S.O. |
Étourneau sansonnet (2) |
ND |
ND |
Port de Hamilton |
S.O. |
Hirondelle bicolore (2) |
ND |
ND |
Référence |
Milton |
Hirondelle bicolore (1) |
ND |
ND |
ND = Non détectée
En 2014 et en 2015, du plasma d’oisillons de l’étourneau sansonnet a été recueilli dans des nichoirs adjacents à trois champs traités au moyen de biosolides (épandus un an auparavant) et à deux terrains où aucun biosolide n’avait été épandu (champs de référence). Les oisillons se trouvant près des champs traités aux biosolides un an après l’épandage présentaient une concentration médiane de BPA de 0,06 ng/mL (maximum de 4,57 ng/mL), tandis que la concentration médiane dans les champs de référence était inférieure à la limite de détection (maximum de 17,51 ng/mL; figure 10). En 2015, des activités de surveillance ont également été menées dans un champ traité avec des biosolides deux ans après l’épandage et, à cet endroit, les oisillons présentaient une concentration médiane de BPA de 6,19 ng/mL (maximum de 54,3 ng/mL). Une concentration médiane plus élevée de BPA dans le plasma des étourneaux sansonnets se trouvant près des champs traités aux biosolides laisse croire que l’exposition au BPA pourrait être plus élevée chez les oiseaux nichant à proximité de ces sols.
Description longue
Les concentrations de BPA dans le plasma d’oiseaux sont illustrées sur un graphique selon les pratiques d’épandage de biosolides dans les champs adjacents aux nichoirs des oiseaux. Les concentrations médianes (c.-à-d. le 50e centile) (cercle noir) et maximales (« × » rouge) sont indiquées pour chaque site. La limite de détection (0,01 ng/mL) est montrée à des fins de comparaison. La concentration médiane dans les champs de référence était inférieure à la limite de détection. Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre d’échantillons de plasma prélevés et analysés pour le BPA à chaque emplacement.
Tableau de données pour le graphique
Lieu |
Médiane - Concentration de bisphénol A (ng/ml) |
Maximum - Concentration de bisphénol A (ng/ml) |
---|---|---|
Champs avec biosolides, année 1 (16) |
0,060 |
4,6 |
Champ avec biosolides, année 2 (9) |
6,2 |
54 |
Champs de référence (50) |
ND |
18 |
ND = Non détectée
3.4 Eaux usées et sites d’enfouissement
Le volet sur le traitement des eaux usées du Programme de suivi et de surveillance de l’environnement du PGPC fournit de l’information sur l’importance des rejets d’effluents d’eaux usées et de l’épandage de biosolides traités comme sources de BPA dans l’environnement. Entre 2009 et 2012, 25 UTEU utilisant des procédés typiques de traitement des eaux usées au Canada ont été échantillonnés en été et en hiver. Certaines des UTEU surveillées reçoivent du lixiviat de sites d’enfouissement. Des systèmes municipaux ainsi que des systèmes situés sur des terres fédérales ou autochtones ont été inclus dans le programme. Les concentrations de BPA dans les affluents de toutes les UTEU allaient de 34 à 8 000 ng/L, la valeur médiane étant de 400 ng/L. Les concentrations de BPA dans les effluents variaient de 5 à 7 400 ng/L, la valeur médiane étant de 150 ng/L. Les taux d’élimination du BPA pendant le traitement des eaux usées variaient de 1 à 77 % (médianes), selon le type de traitement utilisé. Les résultats de l’analyse des matières solides des eaux usées présentaient des concentrations médianes de BPA de 230 ng/g dans les boues primaires (écart de valeurs = de 59 à 870 ng/g), de 290 ng/g dans les boues biologiques excédentaires (écart de valeurs = de 27 à 4 600 ng/g) et de 460 ng/g dans les biosolides traités (écart de valeurs = de 38 à 12 000 ng/g). Ces résultats indiquent que le BPA est présent de manière constante dans les matières solides et les effluents des eaux usées (Guerra et coll., 2015). La concentration médiane de BPA dans les effluents des UTEU (150 ng/L) est supérieure à celle dans les eaux de surface recueillies en aval des UTEU, comme la rivière Grand (14 ng/L à 5 km en aval), la rivière Thames (13 ng/L à 6 km en aval), le ruisseau Wascana (75 ng/L à 8,5 km en aval) et le port de Hamilton (47 ng/L à moins de 5 km de toutes les UTEU).
Afin de surveiller les rejets potentiels de BPA provenant d’un segment du secteur des déchets solides, du lixiviat de sites d’enfouissement a été prélevé dans un total de 13 sites d’enfouissement municipaux au Canada entre 2008 et 2013 (Conestoga Rovers & Associates, 2013; Conestoga Rovers & Associates, 2015). Les sites d’enfouissement reçoivent tous des déchets solides municipaux et certains reçoivent également d’autres types de déchets, comme des déchets industriels, commerciaux et institutionnels, des déchets de construction et des boues d’épuration. Des échantillons ont été prélevés avant le traitement à tous les sites d’enfouissement. Des échantillons de lixiviat traité ont également été obtenus de quatre sites d’enfouissement dotés d’un système de traitement du lixiviat. Dans les échantillons de lixiviat brut, les concentrations de BPA se situaient entre des niveaux inférieurs au seuil de détection (de 10 à 20 000 ng/L) à 1 940 000 ng/L, avec une valeur médiane de 56 050 ng/L. Du BPA a été détecté dans 93 % de ces échantillons. Dans les échantillons de lixiviat traité, les concentrations de BPA se situaient entre des niveaux inférieurs au seuil de détection (de 1 à 20 000 ng/L) à 299 000 ng/L, avec une valeur médiane de 588 ng/L. Du BPA a été détecté dans 65 % de ces échantillons. Le grand écart de valeurs pour le seuil de détection découle de la dilution de certains des échantillons au cours de la procédure d’analyse afin d’amener les concentrations à l’intérieur d’une plage pouvant être détectée par les instruments. Le traitement sur place du lixiviat a donné lieu à un taux moyen et médian d’élimination du BPA de 93 % et de 100 %, respectivement. Dans la plupart des sites d’enfouissement surveillés, le lixiviat non traité est rejeté dans les UTEU. Environ 87 % du lixiviat produit par les grands sites d’enfouissement au Canada (plus de 40 000 tonnes de déchets solides municipaux par année) est traité par les UTEU municipales (Conestoga Rovers & Associates, 2015). Le reste est traité sur place avant le rejet (7,1 %) ou est rejeté directement dans l’environnement sans traitement (5,5 %) (Conestoga Rovers & Associates, 2015). De plus, le lixiviat produit dans certains sites d’enfouissement particulièrement petits peut être rejeté dans l’environnement par le ruissellement des eaux de surface ou l’émergence d’eau souterraine. Au bout du compte, ces données indiquent que le lixiviat de certains sites d’enfouissement pourrait représenter une source de BPA dans l’environnement.
4. Conclusions
Les concentrations de BPA mesurées dans les eaux de surface, les sédiments, les poissons et les oiseaux à travers le Canada étaient généralement plus élevées à proximité de sources telles que les eaux usées rejetées par les UTEU (dont certaines reçoivent du lixiviat de sites d’enfouissement), les sites d’enfouissement, les usines de recyclage de papier et les grandes villes, comparativement à d’autres sites d’échantillonnage. Des concentrations élevées de BPA ont également été détectées dans les effluents des UTEU et dans le lixiviat des sites d’enfouissement. Ces résultats laissent entendre que les activités humaines, comme l’utilisation du plastique polycarbonate par l’industrie et les consommateurs, contribuent à la présence de BPA dans l’environnement.
Références
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Ying G-G, Kookana RS, 2003. Degradation of five selected endocrine-disrupting chemicals in seawater and marine sediment. Environ Sci Technol. 37(7): 1256-1260.
Pour en savoir plus
Plan de gestion des produits chimiques et programme de surveillance :
- Plan de gestion des produits chimiques
- Surveillance et recherche dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques
- Monitoring et surveillance de l’environnement : gestion des produits chimiques
Évaluation et gestion des risques associés au BPA :
- Bisphénol A du deuxième lot du Défi
- Évaluation préalable finale pour le Défi concernant le Phénol, 4,4’-(1-méthyléthylidène) bis (Bisphénol-A) [PDF]
- Annexe 1 de la LCPE (1999) – Liste des substances toxiques
- Statut des mesures de gestion des risques concernant le bisphénol A
Activités de Santé Canada :
- L’Étude mère-enfant sur les composés chimiques de l’environnement
- Enquête canadienne sur les mesures de la santé
- Étude canadienne sur l’alimentation totale
- Interdiction de l’utilisation de BPA dans les biberons [PDF]
- Bisphénol A (BPA) – Renseignements sur la santé à l’intention des Canadiens
Recommandations fédérales pour la qualité de l’environnement :
Annexe A. Régions de drainage du Canada
Description longue
Extrait de Statistique Canada (2017) : « Cette carte montre les limites des 25 régions de drainage et des 5 aires de drainage océaniques au Canada. Ces régions de drainage couvrent l’ensemble du territoire à l’intérieur des limites côtières du Canada.
Sur cette carte, une ligne noire définit les frontières provinciales et internationales, tandis qu’une ligne blanche plus épaisse définit les limites d’une aire de drainage océanique et une ligne grise définit les limites de la région de drainage. Chaque région de drainage est identifiée au moyen d’une couleur et d’un numéro particuliers.
Les régions de drainage de l’aire de drainage océanique Océan Pacifique sont dans le spectre de couleur rouge; les régions dont les eaux se déversent dans l’océan Arctique sont dans le spectre orange; l’unique région dont les eaux se déversent dans le golfe du Mexique est en jaune; les régions dont les eaux se déversent dans la baie d’Hudson sont dans la palette bleu-gris, et les régions dont les eaux se déversent dans l’océan Atlantique sont dans le spectre vert.
L’emplacement et le nom de quelques-unes des principales villes de chaque province et territoire figurent sur la carte. Les territoires situés à l’extérieur du Canada sont en gris pâle. L’eau est représentée en bleu pâle, et les noms des principaux plans d’eau, comme les océans et les baies, sont indiqués. »
Sources : Statistique Canada, Division de la statistique de l’environnement, de l’énergie et des transports, 2009, totalisation spéciale provenant de P.H. Pearse, F. Bertrand et J.W. MacLaren, 1985, Vers un renouveau : Rapport définitif de L’Enquête sur la politique fédérale des eaux, Environnement Canada, Ottawa.
Aires de drainage océaniques et régions de drainage |
Code |
---|---|
Océan Pacifique |
- |
Côte du Pacifique |
1 |
Fraser-Basses-terres |
2 |
Okanagan-Similkameen |
3 |
Colombia |
4 |
Yukon |
5 |
Océan Arctique |
- |
Paix-Athabasca |
6 |
Bas Mackenzie |
7 |
Côte de l’Arctique-Îles |
8 |
Golfe du Mexique |
- |
Missouri |
9 |
Baie d’Hudson |
- |
Saskatchewan Nord |
10 |
Saskatchewan Sud |
11 |
Assiniboine-Rouge |
12 |
Winnipeg |
13 |
Bas Saskatchewan-Nelson |
14 |
Churchill |
15 |
Keewatin-sud de l’île de Baffin |
16 |
Nord de l’Ontario |
17 |
Nord du Québec |
18 |
Océan Atlantique |
- |
Grands Lacs |
19 |
Des Outaouais |
20 |
Saint-Laurent |
21 |
Côte-Nord-Gaspé |
22 |
Saint‑Jean-Sainte-Croix |
23 |
Côte des provinces Maritimes |
24 |
Terre-Neuve-et-Labrador |
25 |
Détails de la page
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