Objectif de développement durable 5 : Égalité entre les sexes
L’objectif de développement durable (ODD) 5Footnote 1 vise à parvenir à l’égalité des sexes et à autonomiser toutes les femmes et les filles. Il reconnaît que l’égalité entre les sexes est non seulement un droit humain fondamental, mais aussi un fondement nécessaire pour un monde pacifique, prospère et durable. Cet ODD tient compte de la réalité selon laquelle, malgré les progrès, l’inégalité entre les sexes subsiste. Les femmes et les filles sont souvent confrontées à des formes multiples et croisées de discrimination, aggravées par des facteurs fondés sur :
- la race;
- l'ethnicité;
- la géographie;
- le revenu;
- l'éducation;
- la religion;
- la langue;
- l'orientation sexuelle;
- l'identité de genre;
- l'âge;
- l'incapacité;
- le statut de migrant ou de réfugié.
L'ODD 5 vise à prendre des mesures qui ont pour but de régler les problèmes et pratiques qui limitent les possibilités pour les femmes et les filles.
Ambitions du Canada en matière d'égalité entre les sexes
Les ambitions du CanadaFootnote 2 à cet égard sont :
- d'éliminer la violence et le harcèlement fondés sur le genre;
- de parvenir à l'égalité des genres dans les positions de leadership et à tous les niveaux de la prise de décision;
- de veiller à ce que les Canadiennes, les Canadiens et ceux qui vivent au Canada partagent leurs responsabilités au sein des ménages et des familles.
Les cibles du Canada sont :
- moins de femmes victimes de violence et d'agressions sexuelles de la part de leur partenaire intime;
- une représentation accrue des femmes dans des rôles de leadership;
- un partage égal des rôles parentaux et des responsabilités familiales.
Mesurer le progrès : le Cadre d'indicateurs canadien
En collaboration avec les ministères et organismes fédéraux, Statistique Canada a élaboré le Cadre d'indicateurs canadien lié aux objectifs de développement durable (CIC). Le CIC comprend 76 indicateurs propres au Canada, qui mesurent les progrès à l'aide d'un ensemble d'indicateurs pertinents, objectifs et complets à l'échelle nationale. Les indicateurs du CIC pour l'ODD 5 sont :
- proportion de la population ayant auto-déclaré avoir été agressée sexuellement dans les 12 derniers mois;
- proportion de femmes et filles âgées de 15 ans et plus ayant été assujetties à de la violence physique, sexuelle ou psychologique par leur partenaire intime actuel ou un ancien partenaire intime dans les 12 derniers mois;
- proportion de rôles de leadership tenus par des femmes;
- proportion du temps consacré à des soins et travaux domestiques non rémunérés.
Mesures prises pour l'égalité entre les sexes au Canada
En plus des mesures ciblées, le gouvernement fédéral continue de renforcer la mise en œuvre de l'analyse comparative entre les sexes plus (ACS Plus) comme moyen de faire progresser l'égalité entre les sexes et l'égalité intersectionnelle de façon plus générale. Le gouvernement du Canada maintient son engagement à l'égard de l'ACS Plus depuis plus de 25 ans parce qu'elle offre une contribution unique aux ministères fédéraux et aux fonctionnaires pour qu'ils puissent comprendre comment ils peuvent jouer un rôle dans l'avancement de l'égalité par leur travail et dans leur contexte. Elle représente un élément clé de la stratégie du Canada visant à respecter les principes de « ne laisser personne pour compte » qui sont au cœur du Programme 2030 et qui sont intégrés à l'ensemble de ses objectifs, cibles et indicateurs.
L'ACS Plus est un outil et un processus d'analyse utilisés pour appuyer l'élaboration de politiques, de programmes et d'initiatives adaptés et inclusifs. Son application permet de :
- mieux comprendre comment les enjeux et les initiatives ont une incidence différente sur diverses personnes et divers groupes;
- mieux comprendre comment les initiatives peuvent être adaptées pour répondre à divers besoins;
- renforcer la capacité pour prévoir et atténuer les obstacles à l'accès aux mesures gouvernementales ou aux avantages qui en découlent.
Il est intersectionnel dans sa conception et tient compte de multiples facteurs identitaires tels que :
- les facteurs biologiques (sexe);
- socioculturels (genre);
- l'âge;
- la situation d'handicap;
- l'éducation;
- l'ethnicité;
- le statut économique;
- la géographie;
- la langue;
- la race;
- la religion;
- l'orientation sexuelle;
- l'interaction de ces facteurs avec les systèmes de pouvoir.
L'envergure de la mise en œuvre de l'ACS Plus a augmenté au fil du temps et fait maintenant partie intégrante des principaux processus décisionnels fédéraux. En 2018, elle est devenue un élément permanent du cadre financier du Canada avec l'adoption de la Loi canadienne sur la budgétisation sensible aux genres. Depuis le premier énoncé relatif aux sexes dans le budget de 2017, la budgétisation sexospécifique a mis davantage l'accent sur l'ACS Plus dans le processus budgétaire, afin d'appuyer efficacement les décisions stratégiques fondées sur des données probantes qui profitent à tous les Canadiens. Dans le contexte de l'application de la Loi, le gouvernement du Canada a également commencé à déclarer chaque année les répercussions des programmes de dépenses sur les genres et la diversité. Beaucoup a été accompli depuis pour promouvoir l'égalité entre les sexes et l'inclusivité, ce qui joue un rôle essentiel dans l'édification d'une économie forte et prospère, notamment grâce à des mesures importantes visant, entre autres, à :
- améliorer l'équité salariale;
- améliorer la participation des femmes au marché du travail;
- soutenir la lutte contre la violence fondée sur le sexe.
En 2018, le gouvernement du Canada a instauré le Cadre des résultats relatifs aux genres (CRRG), qui représente ses objectifs en matière d'égalité des genres. Le‑CRRG comprend des objectifs d'égalité des genres dans 6 grands domaines :
- l'éducation et le perfectionnement des compétences;
- la participation à l'économie et la prospérité;
- le leadership et la participation à la démocratie;
- la violence fondée sur le genre et l'accès à la justice;
- la réduction de la pauvreté;
- la santé;
- le bien-être;
- l'égalité des genres dans le monde.
Le Plan d'action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe (PAN VFS) a été lancé en novembre 2022. Le Plan d'action comprend 5 piliers et une base pour guider les efforts dans tout le pays visant à mettre fin à la VFS.
- Fournir un soutien aux personnes victimes et survivantes et à leur famille, par le biais d'un soutien vital et d'espaces sûrs, et la fourniture de services sociaux, sanitaires et communautaires qui protègent les personnes victimes et survivantes et renforcent leur autonomie.
- Prévenir la VFS en s'attaquant à ses causes fondamentales.
- Favoriser un système judiciaire réactif afin d'améliorer l'expérience des personnes victimes et survivantes.
- Mettre en œuvre des approches dirigées par les Autochtones.
- Étendre l'infrastructure sociale et l'environnement propice car les populations qui vivent dans des conditions socioéconomiques marquées par l'inégalité sont plus susceptibles d'être victimes de la VFS.
Lancé en 2017, Il est temps : la Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe (la stratégie fédérale pour mettre fin à la VFS) est une approche pangouvernementale fédérale pour mettre fin à la VFS. La Stratégie est la contribution du gouvernement fédéral au Plan d'action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe. Parmi les réalisations notables de La stratégie fédérale pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe, mentionnons :
- 3 nouvelles enquêtes nationales établissant des bases de référence sur différentes formes de VFS et comblant des lacunes critiques dans les données;
- le financement de travaux de recherche communautaire pour mieux comprendre l'incidence de la VFS et des efforts de prévention sur des populations particulières;
- l'établissement du Secrétariat sur la VFS ;
- l'établissement de la plateforme en ligne du Centre du savoir sur la VFS qui regroupe les ressources et la recherche sur la VFS en une plateforme unique;
- l'élaboration et la mise à l'essai de pratiques prometteuses en matière de prévention et de soutien aux personnes victimes et survivantes;
- l'amélioration de la formation sur la sensibilisation culturelle des agentes et agents et du personnel de la GRC et l'amélioration des enquêtes sur les agressions sexuelles;
- le renforcement des interventions axées sur les traumatismes du personnel des établissements correctionnels fédéraux qui travaillent avec les personnes incarcérées.
Le gouvernement du Canada collabore également avec ses partenaires autochtones et les provinces et territoires pour mettre en œuvre le Plan d'action national pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées (Plan d'action national). Grâce à une structure de gouvernance dirigée par les Autochtones, le Plan d'action national a été élaboré avec la participation de plus de 100 femmes autochtones, personnes bispirituelles et de diverses identités de genre, des membres de la famille et des personnes survivantes ainsi que des partenaires d'organismes autochtones, des provinces et des territoires et du gouvernement du Canada. En tant que l'un des partenaires contribuant au Plan d'action national, le gouvernement du Canada a apporté sa contribution, la Voie fédérale de lutte contre la violence à l'égard des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées du gouvernement du Canada, qui décrit ses engagements à l'égard des femmes, des filles, des personnes bispirituelles et de diverses identités de genre autochtones disparues et assassinées. Plus de 20 ministères du gouvernement du Canada travaillent activement et en collaboration à leurs initiatives respectives pour mettre en œuvre les programmes inclus dans la Voie fédérale.
En 2019, le gouvernement du Canada a lancé une Stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes, qui prévoit des investissements de 57 millions de dollars sur 5 ans et de 10 millions par année par la suite. Dans le cadre de cette stratégie, le gouvernement du Canada aide 42 organismes à élaborer et à mettre en œuvre de pratiques de prévention ou d'intervention prometteuses qui feront progresser les connaissances et renforceront les soutiens à l'autonomisation des populations à risque et des personnes survivantes de la traite des personnes. Bon nombre des pratiques prometteuses étaient axées sur la formation à la prévention tenant compte des traumatismes, des modèles d'intervention et de soutien par les pairs, et des programmes d'éducation.
Le Projet pilote du Fonds d'équité menstruelle vise à surmonter les obstacles liés à l'abordabilité et à la stigmatisation auxquels certaines Canadiennes et certains Canadiens doivent faire face lorsqu'ils accèdent à des produits menstruels. L'équité menstruelle assurerait un accès égal et complet aux produits menstruels, ainsi qu'à l'accès à l'éducation concernant la santé et les droits sexuels et reproductifs. Le manque d'accès aux produits menstruels est étroitement lié à la pauvreté. De plus, il touche de façon disproportionnée les jeunes, les mères célibataires, les personnes autochtones, les personnes noires et les autres communautés racialisées, les personnes immigrantes, les personnes en situation d'itinérance, les personnes vivant avec un handicap, les personnes de diverses identités de genre et les personnes vivant en région éloignée. Le projet pilote national distribuera des produits menstruels gratuits à des organismes communautaires desservant diverses populations à faible revenu partout au Canada et accroîtra les activités d'éducation et de sensibilisation dans des organismes locaux qui font déjà progresser l'équité menstruelle.
Le Fonds d'opportunités économiques et de leadership pour les femmes accroîtra la sécurité et la prospérité économiques des femmes et des filles, ainsi que leur représentation dans des rôles de chef de file et de prise de décisions. Le Fonds de renforcement des capacités pour les femmes accroîtra la capacité des organismes de femmes d'atteindre leurs objectifs et de participer à des activités comme l'établissement de partenariats et la mobilisation communautaire. Les organismes de défense des droits des femmes au Canada jouent un rôle de premier plan dans la promotion du changement social en soutenant les femmes et les filles de divers milieux, tant sur le plan économique que social. Ces 2 fonds alloueront aux organismes de femmes un montant pouvant atteindre 130 millions de dollars.
Depuis 2020, le gouvernement du Canada a versé 300 millions de dollars en financement d'urgence lié à la COVID‑19 à plus de 1 400 organismes, notamment :
- des maisons d'hébergement pour femmes;
- des refuges autochtones;
- des centres d'aide aux victimes d'agression sexuelle;
- des organismes de femmes;
- d'autres organismes fournissant des soutiens et des services aux personnes victimes de violence fondée sur le sexe.
En 2020, le Canada a été reconnu par l'organisme Cooperative for Assistance Relief Everywhere (CARE) comme le pays ayant le plan le plus sexospécifique pour lutter contre la COVID-19. Cette approche sexospécifique de la COVID-19 a fait en sorte que les initiatives aidaient les personnes qui en ont le plus besoin sans reproduire ni perpétuer les inégalités entre les genres. Elle comprenait des mesures comme le Fonds de réponse et de relance féministes, qui fournit 100 millions de dollars aux organismes bénéficiaires pour lancer de nouveaux projets ou développer des projets antérieurs. Le 29 juillet 2021, le financement de 237 projets a été annoncé dans le cadre de l'appel.
Le Canada offre du financement à des fournisseurs de services d'établissement à l'échelle du pays pour qu'ils fournissent des services d'établissement avant et après l'arrivée, y compris des programmes ciblés pour les femmes, afin d'aider les nouveaux arrivants à s'établir et à s'intégrer à la société canadienne. Dans le cadre de la Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe (VFS), un financement de 1,5 million de dollars de 2017 à 2022 a été utilisé pour mettre en œuvre une stratégie sur la VFS dans le secteur de l'établissement afin de soutenir les immigrants et les réfugiés grâce à un partenariat coordonné d'organisations du secteur de l'établissement et vouées à la lutte contre la violence. Le partenariat de la Stratégie contre la VFS se poursuit jusqu'en 2026, avec un financement supplémentaire de 2 millions de dollars sur 5 ans, grâce à des investissements du budget de 2021.
De plus, l'initiative pilote pour les nouvelles arrivantes racisées avait pour but de favoriser l'accès au marché du travail et l'avancement des nouvelles arrivantes racisées qui peuvent se heurter à des obstacles à leur participation au marché du travail, notamment la discrimination fondée sur le sexe et la race, les emplois précaires ou à faible revenu et l'absence de services de garde d'enfants abordables. En 2022 à 2023, 1432 participantes ont reçu du soutien dans le cadre de l'initiative pilote. Les participantes étaient très diversifiées et avaient immigré au Canada en provenance d'environ 128 pays différents. La majorité d'entre elles étaient dans la population en âge de travailler (c'est-à-dire entre 25 et 54 ans) et étaient des immigrantes récentes (c'est-à-dire des personnes qui habitent au Canada depuis moins de 5 ans). L'initiative pilote a pris fin en mars 2023; toutefois, puisque les nouvelles arrivantes racisées continuent d'éprouver un besoin manifeste de soutien, le gouvernement a prolongé certains projets jusqu'en 2025.
Le gouvernement du Canada collabore avec ses partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones en vue d'établir un système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants à l'échelle du pays afin que toutes les familles aient accès à des services de grande qualité, abordables, souples et inclusifs, peu importe où elles vivent au Canada. Investir dans l'apprentissage et la garde des jeunes enfants:
- permet aux parents, notamment aux mères, d'intégrer, de réintégrer et de demeurer dans le marché du travail;
- améliorera les taux de diplomation;
- favorisera le bien-être tout au long de la vie;
- augmentera les gains à long terme; et
- accroîtra l'équité sociale.
Le gouvernement du Canada finance et soutien la participation des femmes dans les domaines tels que l'environnement, les technologies propres, la propriété intellectuelle, l'agriculture, l'énergie et les ressources naturelles. Le Canada élimine aussi les obstacles et promouvoir l'emploi chez les femmes et leur participation à la prise de décisions grâce à des initiatives en matière de compétences, de formation et de mentorat, telles que le Programme de stages Horizons Sciences pour les jeunes.
La Stratégie d'équité entre les genres dans le sport et le soutien financier appuient la participation et le développement du leadership des femmes et des filles. Ils s'efforcent de garantir que les filles et femmes aient accès à des activités sportives de qualité et à des opportunités de leadership à travers le sport. Ils reconnaissent également la diversité des identités intersectionnelles et les besoins variés des femmes et des filles au Canada, y compris celles qui s'identifient en tant que peuples autochtones, personnes issues de communautés noires, racialisées et de minorités religieuses, membres de la communauté 2ELGBTQI+, personnes en situation de handicap et nouveaux arrivants au Canada.
Depuis 2016, la nouvelle approche en matière de nomination par le gouverneur en conseil appuie un processus de sélection ouvert, transparent et fondé sur le mérite qui favorise l'égalité entre les sexes et reflète la diversité du Canada. Au 31 décembre 2021, environ 1 760 personnes étaient nommées à des tribunaux administratifs, organismes, conseils, commissions, organisations internationales et sociétés d'État. Parmi ces personnes nommées, environ :
- 52 % s'identifient comme femmes;
- 12 % s'identifient comme minorités visibles;
- 7 % s'identifient comme Autochtones;
- 4 % s'identifient comme Canadiens en situation de handicap.
Le gouvernement du Canada cherche par ailleurs à favoriser la diversité, l'inclusion et l'accessibilité dans la fonction publique, y compris l'avancement de l'égalité entre les sexes. Au 31 mars 2022, 3 des 4 groupes désignés par l'équité en matière d'emploi étaient supérieurs à la disponibilité au sein de la population active (DPA) aux échelons de la direction :
- 52,3 % personnes s'identifiant comme une femme (DPA : 48 %);
- 12,4 % personnes s'identifiant comme membre d'une minorité visible (DPA : 10,6 %);
- 4,4 % personnes s'identifiant comme une personne autochtone (DPA : 5,1 %);
- 5,6 % personnes s'identifiant comme une personne une personne en situation de handicap (DPA : 5,3 %).
La Stratégie d'innovation sociale et de finance sociale soutient les organismes à vocation sociale (organismes de bienfaisance, sans but lucratif, entreprises sociales, coopératives, entreprises à mission sociale) qui s'efforcent de relever les défis socio-économiques complexes auxquels les Canadiens, notamment les femmes et les filles, sont confrontés, tout en contribuant à bâtir une économie durable et inclusive. Conçue avec un prisme d'équité sociale et d'inclusion pour éliminer les obstacles à l'accès au capital, la Stratégie fournit à ces organismes, en particulier ceux dirigés par et au service de groupes méritants l'équité ou dirigés par des femmes, les outils et les ressources dont ils ont besoin pour faire grandir et améliorer leur action sociale et/ou environnementale. L'une des initiatives clés de la stratégie, le Programme de préparation à l'investissement, a fourni 25 millions de dollars à 551 organisations à vocation sociale dirigées par des femmes, dans tout le pays, depuis 2019. Une autre initiative, le Fonds de Finance Sociale, s'engage à investir un minimum de 100 millions de dollars dans des organisations à but vocation sociale favorisant l'équité entre les sexes.
Mesures prises par le Canada pour l'égalité entre les sexes à l'étranger
Depuis 7 ans, le Canada met en œuvre une politique étrangère féministe à travers tous ses engagements internationaux, notamment par le biais de politiques, de programmes et d'initiatives tels que la Stratégie de diversification du commerce et son approche inclusive, la Politique d'aide internationale féministe et le Plan d'action national sur les femmes, la paix et la sécurité. L'approche féministe du Canada repose sur la conviction que toutes les personnes, quelles que soient leurs origines, leur identité ou expression de genre, leur orientation sexuelle ou aspects intersectionnels de leur identité, devraient avoir le pouvoir de contribuer et de bénéficier pleinement d'une participation égale à la vie économique, politique, sociale et culturelle, afin de construire un monde plus sûr, plus durable et plus prospère.
La stratégie de diversification commerciale du Canada adopte une approche inclusive en matière de commerce et vise à s'assurer que les avantages du commerce sont largement partagés, y compris avec les femmes. Cela signifie :
- négocier les chapitres sur le commerce et l'égalité entre les sexes fondés sur la coopération dans nos accords de libre-échange (ALE), qui peuvent avoir des retombées sur le développement si le partenaire de l'ALE profite de l'occasion pour travailler avec le Canada à intégrer les dispositions relatives à l'égalité entre les sexes dans l'ensemble de nos ALE soutenus par l'ACS Plus;
- augmenter la sensibilisation mondiale au commerce inclusif et aux avantages économiques de l'égalité des genres, et promouvoir l'adhésion d'un plus grand nombre de pays au Groupe d'action commerciale inclusive et à l'Accord sur le commerce mondial et l'égalité entre les sexes;
- promouvoir les initiatives commerciales et les initiatives relatives à l'égalité entre les sexes dans des tribunes multilatérales comme l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
La Politique d'aide internationale féministe (PAIF) priorise l'égalité des genres et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles comme moyen le plus efficace pour éradiquer la pauvreté et bâtir un monde plus pacifique, inclusif et prospère. Le Canada est le premier donateur de l'OCDE pour la part de l'aide consacrée à l'égalité des genres, et parmi les premiers pour les investissements soutenant les organisations de défense des droits des femmes et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et des filles.
Conformément à sa Politique d'aide internationale féministe, le Canada veille à ce que 80 % des projets financés dans le cadre de son engagement international en matière de financement climatique de 5.3 milliards de dollars (2021 à 2026) intègrent des considérations liées à l'égalité entre les sexes.
Le Canada a établi le programme Voix et leadership des femmes avec 150 millions de dollars sur 5 ans (2018 à 2023) comme initiative phare de la PAIF pour soutenir les organisations de défense des droits des femmes (ODDF) et les groupes de lesbiennes, bisexuelles, transgenres, queers et intersexués (LBTQI+) qui travaillent pour les droits des femmes et l'égalité des genres grâce à : un financement de base pluriannuel ; un financement rapide et réactif ; un soutien pour le renforcement des capacités organisationnelles ; et le réseautage et la création d'alliances. Depuis sa création en 2018, le programme a soutenu plus de 1500 ODDF locales dans plus de 30 pays. En avril 2023, le gouvernement du Canada a annoncé 195 millions de dollars sur 5 ans (2023 à 2028) et 43,3 millions de dollars par an par la suite pour le renouvellement et l'expansion du programme, y compris un soutien accru aux ODDF et aux organisations LBTQI+ dans les situations de crise et de conflit.
En 2019, le Canada a contribué 300 millions de dollars à la création du Fonds Égalité, une plateforme féministe mondiale destinée aux gouvernements, aux organisations philanthropiques, au secteur privé et à d'autres donateurs afin de créer une source de financement durable pour les organisations et les mouvements de femmes dans les pays du Sud. Le Fonds Égalité utilise l'investissement dans une optique de genre pour créer des impacts sur l'égalité des genres tout en maintenant une source de financement croissante et durable pour les organisations et les mouvements de femmes. Il fournit un financement de base, pluriannuel et flexible pour permettre aux organisations de femmes et aux fonds féministes d'établir leurs propres programmes, en répondant à leurs besoins et stratégies spécifiques. Il offre également une assistance technique, un renforcement institutionnel et une mise en réseau aux organisations de femmes opérant aux niveaux local, national, régional et mondial.
Le Canada a joué un rôle de chef de file dans le cadre du Forum Génération Égalité qui a établi un programme féministe audacieux qui s'attaque aux obstacles persistants à l'égalité des genres, sous-tendu par les valeurs d'intersectionnalité, d'inclusivité et de collaboration. Canada est un co-chef de la Coalition d'action sur les mouvements et le leadership féministes (CA6) dans le cadre de laquelle il a contribué à la création de l'Alliance pour les mouvements féministes, dont il est actuellement l'un des co-présidents. L'Alliance vise à assurer un soutien financier et politique plus important et de meilleure qualité pour les organisations de défense des droits des femmes et les mouvements féministes. Elle compte actuellement plus de 350 membres représentant des gouvernements nationaux, des fonds pour les femmes, des organisations féministes de la société civile, des organisations philanthropiques et d'autres alliés.
Le Canada a continué d'attirer l'attention sur la part démesurée du travail rémunéré et non rémunéré qui est assumée par les femmes et les filles, surtout pour les femmes qui doivent s'occuper de leurs enfants pendant les fermetures d'écoles liées à la pandémie. À l'occasion du Forum Génération Égalité, le Canada a annoncé un investissement de 100 millions de dollars en nouvelles mesures de soutien aux pays à revenu faible et moyen afin d'accroître la capacité des femmes de participer à l'économie, à l'éducation et à la vie publique. Le Canada a également rejoint l'Alliance mondiale pour les soins.
Le Canada a maintenu ses engagements pour lutter contre les taux inacceptables de violence sexuelle et basée sur le genre (VSBG), y compris les pratiques néfastes, subis par les femmes et les filles. Depuis le lancement de la PAIF en 2017, le Canada a alloué plus de 370 millions de dollars au financement de nouveaux projets visant, en partie ou en totalité, à améliorer la prévention de la VSBG et la réponse à celle-ci. Cela représente un triplement de ses investissements annuels dans la prévention de la VSBG et la réponse à celle-ci entre 2008 et 2021.
Le Canada est convaincu que les femmes ont le droit de participer à la prise de décision sur un pied d'égalité avec les hommes, y compris en matière de paix et de sécurité. Le Canada est guidé par l'idée qu'il ne peut y avoir de développement durable sans paix, ni de paix sans développement durable. Dans cette optique, le programme Femmes, paix et sécurité (FPS) est au cœur de la politique étrangère féministe et de la Politique d'aide internationale féministe du Canada. Sous la direction de son ambassadrice pour les femmes, la paix et la sécurité, le Canada met en œuvre le programme FPS par le biais de son Plan d'action national sur les FPS, qui guide ses efforts internationaux et nationaux.
La politique de défense du Canada intitulée « Protection, Sécurité, Engagement » comprend un engagement à accroître la proportion de femmes dans les forces armées canadiennes de 1 % par année, passant de 15 % en 2016 à 25 % d'ici 2026.
Le Canada joue également un rôle de chef de file au sein de l'OCDE en contribuant à diverses initiatives visant à promouvoir l'égalité entre les sexes. Incluant :
- en dirigeant le groupe « Friends of Gender Equality Plus » afin de réunir des ambassadeurs afin de favoriser des initiatives plus sensibles et davantage adaptées à l'égalité des genres dans l'ensemble des travaux de l'OCDE;
- en présidant le Réseau sur la budgétisation selon les sexes (en anglais seulement) depuis 2019;
- en participant au groupe de travail sur l'intégration de l'égalité entre les sexes et la gouvernance (en anglais seulement) en tant que membre du Bureau et en 2021, en tant que président;
- en participant activement au sein du bureau du Réseau sur l'égalité des genres du Comité d'aide au développement, y compris plusieurs mandats de présidence.
Le Canada est également déterminé à mettre en œuvre le Programme de travail renforcé de Lima relatif au genre et de son plan d'action (en anglais seulement) en faveur de l'égalité des sexes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), et de continuer à donner la priorité à la promotion de la diversité et de l'inclusion dans les politiques climatiques, tant au niveau national qu'international. Le Canada encourage la participation des femmes au processus de la CCNUCC et aux négociations sur le climat lorsque cela est possible. Par exemple, le Canada a soutenu la tenue d'ateliers de renforcement des capacités pour les négociatrices anglophones et francophones des pays en développement, en partenariat avec la France et l'Organisation internationale de la Francophonie et l'Organisation des femmes pour l'environnement et le développement. Le Canada fournit également des fonds pour soutenir les déplacements des négociatrices et leur participation aux sessions de la CCNUCC.
Le Canada fait la promotion d'initiatives axées sur le genre liées à des cadres internationaux, notamment le Pacte mondial pour les migrations et le Pacte mondial sur les réfugiés. Par exemple, en 2021à 2022, le Canada a présidé la Plateforme de soutien du Cadre global régional de protection et de solutions régionales (« MIRPS » pour adopter l'acronyme en espagnol) afin d'appuyer la mise en œuvre du Pacte mondial pour les réfugiés en Amérique centrale. Le thème de la présidence canadienne, la « Protection et autonomisation des femmes et des filles en déplacement », soulignait les besoins internationaux en matière de protection et d'éducation des femmes et des filles réfugiées, ainsi que la nécessité de protéger les droits fondamentaux des femmes, des filles et des personnes 2SLGBTQI+ déplacées en situation de vulnérabilité.
Le Canada accorde une priorité importante à la protection des femmes réfugiées et reconnaît leurs besoins uniques en matière de protection. Par l'entremise du programme Femmes en péril, le Canada offre des possibilités de réinstallation aux femmes à l'étranger en situation précaire ou d'instabilité permanente qui connaissent des difficultés importantes, comme le harcèlement de la part d'autorités locales ou de membres de leurs propres communautés.
En tant que pays champion du Pacte mondial pour les migrations, le Canada s'est donné comme priorité d'encourager une approche axée sur le genre dans la gestion des migrations. À ce titre, le Canada soutient un certain nombre d'initiatives et de projets qui favorisent une migration adaptée au genre, notamment le projet de Plateforme genre + migration.
Liens connexes
- Examen national volontaire 2023 du Canada - Une démarche continue à l'appui de la mise en œuvre du Programme 2030 et de l'atteinte des objectifs de développement durable
- Carrefour de données du Cadre mondial d'indicateurs de Statistique Canada pour les Objectifs de développement durable : Objectif 5
- Carrefour de données du Cadre d'indicateurs canadien de Statistique Canada pour les Objectifs de développement durable : Objectif 5
Détails de la page
- Date de modification :