Résumé de la réunion du Groupe consultatif sur la transparence de la sécurité nationale (GCT-SN) – 26 janvier 2022
Par vidéoconférence
Membres présents :
- Daniel Jean
- Jeffrey Roy
- Jillian Stirk
- Justin Mohammed
- Thomas Juneau
- Dominic Rochon
- Mary Francoli
- Khadija Cajee
Membres absents :
- Bessma Momani
- Harpreet Jhinjar
Thème de la réunion :
- « Établir des liens avec diverses collectivités : Améliorer la façon dont les organismes chargés de la sécurité nationale font de la mobilisation, établissent la confiance et évaluent le succès » – Partie VII
Invité et conférencier :
- Farhaan Ladhani – chef de la direction et cofondateur de Digital Public Square (DPS)
Membres de la communauté de la sécurité nationale présents (comme observateurs) :
Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), Centre de la sécurité des télécommunications Canada (CSTC), Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE), Affaires mondiales Canada (AMC), Sécurité publique Canada (SP), Gendarmerie royale du Canada (GRC), Transports Canada (TC), Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
Ordre du jour :
- Ouverture de la réunion et appel nominal
- Séance d’échanges avec le conférencier invité : « Établir des liens avec diverses collectivités : Améliorer la façon dont les organismes chargés de la sécurité nationale font de la mobilisation, établissent la confiance et évaluent le succès » Partie VII
- Échanges privés du GCT-SN
Compte rendu de la réunion :
La dix-septième réunion virtuelle du GCT-SN a lieu le 26 janvier 2022, sur le thème « Établir des liens avec diverses collectivités : Améliorer la façon dont les organismes chargés de la sécurité nationale font de la mobilisation, établissent la confiance et évaluent le succès – Partie VII ». Au cours de la première séance de la réunion, le conférencier invité insiste sur l’importance de la confiance entre les communautés et les institutions fédérales, sur l’importance de lancer des campagnes d’information locales et sur la façon de tirer parti de la technologie numérique.
Au cours de la deuxième séance, les membres du GCT-SN discutent de leur troisième rapport, ainsi que de la possibilité de prolonger leur mandat de trois ans.
Principales conclusions des remarques de l’invité et de la séance d’échanges :
- « Les communautés ont besoin d’espaces numériques sûrs où elles peuvent discuter ouvertement des décisions gouvernementales. Ces espaces font l’objet d’attaques sur fond de changements subis par la structure de notre monde en ligne. »
- Des acteurs étatiques et non étatiques abusent les tensions sociales. Comme les sites génèrent des revenus publicitaires grâce aux clics et au temps d’affichage, les contenus qui sèment la discorde prennent de l’importance et les contenus factuels sont plus difficiles à trouver.
- Le contenu en ligne néfaste comprend les informations fausses et trompeuses, ainsi que des rumeurs ciblées. Les fausses nouvelles sont souvent nouvelles et percutantes, ce qui facilite leur propagation rapide. Le coût de la mise en œuvre d’une campagne de désinformation ayant le pouvoir de peser lourdement sur les élections et d’autres activités axées sur le public a été estimé à environ 400 000 dollars américains.
- Selon le conférencier, les autres menaces que nous devons reconnaître sont l’érosion de la confiance dans les institutions publiques, l’intensification des divisions entre les communautés, la prolifération de la désinformation à l’échelle mondiale et le nombre de théories du complot qui ne cesse de croître. Aux États-Unis, ces phénomènes ont contribué à l’agitation publique et à la violence, comme on l’a vu lors de l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Au Canada, nous ne sommes pas à l’abri de telles menaces qui planent sur notre cohésion sociale, comme en témoignent l’augmentation des crimes haineux contre les communautés musulmanes et juives et la désinformation sur les vaccins.
- Une théorie sur les causes de l’extrémisme à caractère idéologique donne à entendre que la méfiance à l’égard des institutions repose sur un ensemble d’effets sociaux, notamment les conflits entre et au sein des groupes sociaux, une coopération réduite et un extrémisme accru. La méfiance à l’égard des institutions est liée à une montée de l’extrémisme, de la haine et de la violence, ainsi qu’à une diminution de la perception de l’égalité sociale. Le déclin de la confiance peut se répercuter négativement sur la perception de la qualité des relations sociales et peut finir par accroître la croyance en des théories du complot qui renforcent ensuite les doléances, perpétuant alors davantage d’actes de violence.
- Pour instaurer la confiance, le conférencier invité propose d’augmenter les objectifs communs, de constituer des connaissances communes et de donner aux gens les moyens de comprendre l’information, de remettre en question les idées fausses et de reconnaître les informations trompeuses. C’est dans l’espace entre les attentes et la réalité que les graines du doute sont semées et plantées. Pour susciter la participation, il ne suffit pas de parler. Vous devez écouter, puis entamer un dialogue et trouver des moyens de délibérer et de débattre. Enfin, il est important de bâtir un esprit de communauté autour de valeurs communes. Il s’agit d’aborder les problèmes au sein de votre communauté et de ne pas prendre ses distances vis-à-vis de ces problèmes. Chacun de ces éléments est essentiel pour inspirer confiance, mais il est également très difficile de les mettre à l’échelle.
- Digital Public Square (DPS) a passé dix ans à s’attaquer aux problèmes de confiance, d’intégrité de l’information et de désinformation dans plus de 20 pays dans le monde. Les cinq dernières années ont été consacrées à la création d’une plateforme ludique qui aide les gens à corriger rapidement les fausses informations, à combler les lacunes en matière de connaissances, et à encourager et mobiliser les communautés autour de ces intérêts communs. Ces efforts ont donné lieu à une étude de cas, au début de 2020, lorsque DPS a observé des changements spectaculaires dans le paysage en ligne en raison de la désinformation sur COVID-19, ce qui s’est répercuté sur le soutien aux politiques publiques.
- DPS a recueilli des centaines de milliers de contenus et les a classés dans une variété de récits qui reflétaient les principaux sujets de désinformation à ce sujet. DPS a pris ces récits et les a intégrés dans un cadre qu’elle a développé au cours des cinq dernières années et lancé sur six continents. En conséquence, nous avons constaté plus de participation sur cette plateforme que toute autre à ce jour. Il y avait une forte demande pour des informations précises face à tant de bruit.
- Avec l’appui de Patrimoine Canada, DPS a déployé cette plateforme au Canada et, près de 200 000 rayonnements numériques plus tard, les résultats ont été lourds de sens. Tout d’abord, DPS a appris qu’il est possible d’accroître les connaissances, même sur certains des thèmes à l’origine des discordes les plus intestines. Les effets ont été les plus importants dans les communautés touchées de façon disproportionnée.
- Principaux points à retenir en ce qui concerne l’action collective :
- Les approches déployées à l’échelle locale et fondées sur la communauté sont essentielles. Les acteurs locaux, ceux qui ont la confiance de la communauté et comprennent les perspectives de leurs communautés, peuvent souvent jouer un rôle plus efficace que les institutions gouvernementales. L’action doit être prise en collaboration aux côtés des communautés avec lesquelles nous souhaitons nouer une relation de confiance et engager les communautés dans la conversation pour pouvoir apporter un changement appréciable.
- Les informations doivent provenir de sources qui inspirent le plus confiance aux gens. Aujourd’hui, les sources fiables sont souvent des réseaux de pairs qui disséminent les informations au moyen des canaux en ligne et des voies non traditionnelles. L’exploitation de ces nouveaux canaux, qui peuvent être inconnus, poser plus de risques et permettre moins de contrôle que les canaux traditionnels, pose un problème pour les gouvernements.
- Adaptez votre message. L’information sur la COVID-19 doit être plus adaptée au contexte. Les campagnes d’éducation descendantes ne sont pas susceptibles d’impulser un réel changement pour ce qui est des questions complexes, comme l’hésitation à se faire vacciner. Le changement se produira lorsque vous parviendrez à engager une conversation sur ces questions d’une manière inclusive et à rencontrer les gens là où ils se trouvent, sans égard à leurs connaissances, à leur âge, à leur langue ou à leur origine. Nous devons créer des cadres qui favorisent la transparence et donnent lieu à un processus de conception collaborative de solutions avec les communautés qu’elles sont censées servir.
- Il faut investir dans la culture médiatique. Les lacunes en matière de produits d’éducation et de communication qui ne sont pas en phase avec l’éducation de l’ensemble de la population contribuent à la méfiance envers les institutions. Il est essentiel que les Canadiens aient les outils et la capacité de retrouver l’information, y compris les façons de la vérifier, les façons de combler les lacunes dans les connaissances avec des sources crédibles, et où chercher l’information.
- Lorsqu’on lui a demandé des conseils précis sur la façon de s’assurer que les actions collectives sont construites de sorte qu’elles puissent être des parties actives et productives du travail de l’agence, le conférencier affirme que DPS a vu l’information de source ouverte être à la fois positive et négative. DPS a également constaté que certaines actions, si elles sont manipulées avec un manque de sensibilité pour les cultures locales, exacerbent la méfiance envers les institutions en raison de la façon dont les gens se sentent de plus en plus surveillés sans leur consentement.
- Les principales questions à se poser lors de la conception d’actions collectives sont les suivantes : Comprenons-nous les principaux vecteurs de la méfiance? Comprenons-nous les différents types de désinformation? Comprenons-nous ce qui divise la société et quelles informations creusent cette division?
- Les institutions doivent également être prêtes à s’adapter au retour d’informations. Si le public ne perçoit pas de changement après avoir fourni un retour d’informations, l’action collective est considérée comme futile et la confiance s’érode davantage.
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