Dernières nouvelles sur les vaccins, juin 2018
Publié par : L’Agence de la santé publique du Canada
Numéro : Volume 44-6 : Mise à jour sur les vaccins
Date de publication : 7 juin 2018
ISSN : 1719-3109
Soumettre un article
À propos du RMTC
Naviguer
Actualités sur les maladies infectieuses
Revue systématique des stratégies pour augmenter le taux de vaccination pendant la grossesse dans les pays à revenu élevé
Source: Bisset KA, Paterson P. Strategies for increasing uptake of vaccination in pregnancy in high-income countries: A systematic review. Vaccine 2018;36:2751-2759. (En anglais seulement).
Introduction : La vaccination pendant la grossesse est un moyen efficace de protéger la femme enceinte, le fœtus et le nouveau-né. Il est donc impératif d’augmenter le taux de vaccination contre la coqueluche et la grippe chez les femmes enceintes afin de réduire la morbidité et la mortalité chez la femme enceinte et l’enfant à naître.
Objectif : Trouver des stratégies efficaces pour augmenter le taux de vaccination pendant la grossesse dans les pays à revenu élevé.
Méthodes : Une revue systématique de la documentation évaluée par les pairs a été effectuée selon une stratégie de recherche par mot-clé exécutée dans six bases de données (Medline, Embase, PsychInfo, PubMed, CINAHL et Web of Science). Les articles ainsi trouvés ont été triés selon des critères d’inclusion et d’exclusion, et la qualité de ceux ayant été retenus a été évaluée.
Résultats et conclusion : Vingt-deux articles ont été retenus pour la revue. La majorité des (études) ont été réalisées aux États-Unis et portaient sur des stratégies visant à augmenter le taux de vaccination contre la grippe pendant la grossesse. Il y a peu de données probantes de grande qualité portant sur les stratégies utilisées dans les pays à revenu élevé pour augmenter la couverture vaccinale contre la coqueluche et la grippe pendant la grossesse. Toutefois, certaines stratégies se sont avérées efficaces : rappels de vaccination dans les dossiers de santé prénataux, administration de vaccins par les sages-femmes, sensibilisation et information du personnel médical et des patients.
Faisabilité sur le plan biologique et importance du vaccin contre la gonorrhée en matière de santé publique à l’échelle mondiale
Source: Vincent LR, Jerse AE. Biological feasibility and importance of a gonorrhea vaccine for global public health. Vaccine. 2018 Apr 18. pii: S0264-410X(18)30278-0. doi: 10.1016/j.vaccine.2018.02.081 [Publié en linge avant impression]. (En anglais seulement).
La lutte contre les infections transmissibles sexuellement (ITS) par la vaccination est un enjeu de santé publique de plus en plus important, notamment en raison de la reconnaissance croissante du fardeau mondial des ITS et de leur rôle dans la santé génésique des femmes, l’issue indésirable de la grossesse ainsi que la santé et le bien-être des nouveau-nés. La mise au point d’un vaccin contre Neisseria gonorrhoeae est un défi historique en raison de la variation antigénique et de la variation de phase des molécules exprimées à sa surface et de sa capacité à causer des infections répétées sans induire d’immunité protectrice. On estime qu’il y a 78 millions de nouveaux cas d’infection par N. gonorrhoeae chaque année et que le fardeau de la maladie est à son comble dans la tranche inférieure de la catégorie des pays à revenu intermédiaire. Il est évident que les mesures de lutte actuelles sont inadéquates et menacées par la rapide émergence de la résistance aux antibiotiques. Le gonocoque est considéré comme étant une superbactérie, car, à l’heure actuelle, il n’y a aucune monothérapie fiable pouvant assurer le traitement empirique de la gonorrhée. Le problème de l’antibiorésistance a entraîné une augmentation des coûts et a nécessité l’établissement de vastes programmes de surveillance de la propagation des souches résistantes. Nous examinons ici le besoin d’un vaccin contre la gonorrhée pour réduire le fardeau mondial de la maladie ainsi que les coûts socioéconomiques et thérapeutiques, en mettant l’accent sur les répercussions de la gonorrhée chez la femme et le nouveau-né. Nous passons en revue des études récentes avançant qu’un vaccin contre la gonorrhée est une avenue possible et nous discutons des défis et des lacunes en recherche liés à la mise au point d’un tel vaccin.
Premier cas détecté au Canada d’une infection par le virus Mayaro contractée à l’étranger
Source : MALADIE CAUSÉE PAR LE VIRUS MAYARO - CANADA : (ALBERTA), VIRUS CONTRACTÉ AU PÉROU
Message diffusé par ProMED <http://www.promedmail.org/direct.php?id=20180518.5804085>
Date : jeudi 17 mai 2018 Expéditeur : Kevin Fonseca <kevin.fonseca@albertahealthservices.ca>
Date de publication : 2018-05-18 14:26:36 Numéro d’archive : 20180518.5804085 [résumé révisé] (En anglais seulement).
Le virus Mayaro (MAYV) a été détecté chez un homme de 60 ans récemment rentré de vacances en Amérique du Sud pendant lesquelles il a fait une excursion dans la jungle du bassin de l'Amazone. Il s’agit du premier cas confirmé d’infection chez un Canadien.
L’excursion dans la jungle a commencé le 12 mars 2018 à Puerto Maldonado, au Pérou, et a duré quatre jours. Le patient est rentré par avion en Alberta, au Canada, le 18 mars 2018. Le lendemain de son arrivée, il a eu des épisodes de frissons solennels et de frissons pendant lesquels il n’a pas ressenti de fièvre. Au cours des jours qui ont suivi, ses symptômes se sont transformés en arthralgies dans les grandes articulations (genoux, coudes et chevilles) et dans les petites articulations (mains), en myalgie et en fatigue intense. Il a obtenu des soins médicaux à deux occasions : la première fois à sa clinique de médecine familiale le jour suivant l’apparition des symptômes. Il a ensuite vu un spécialiste des maladies infectieuses dans un établissement de soins tertiaires quatre jours après la manifestation des symptômes. Ce spécialiste a observé une conjonctivite bilatérale non purulente accompagnée d’une éruption maculeuse érythémateuse confluente sur le thorax, les bras et le dos du patient et une pharyngite sans atteinte tonsilaire. Par ailleurs, aucune adénopathie, ni mégasplanchnie, et aucun signe de méningisme n’ont été décelés. Sa formule sanguine complète deux jours après la manifestation des symptômes était légèrement anormale en raison du nombre faible de globules blancs (3,7 x 109/L), mais le taux d’hémoglobine était normal et il n’y avait pas de thrombocytopénie. Les résultats du test de dépistage de la malaria effectuée sur trois échantillons prélevés de façon consécutive ont tous été négatifs. Son taux de protéine C-réactive était élevé (39,2 mg/L). L’analyse des urines a révélé une légère hématurie et une protéinurie de 1+; le dosage des enzymes hépatiques et les résultats des épreuves de fonction hépatique étaient dans les limites de la normale. Des échantillons de sang total et de sérum ont été prélevés pour procéder au dépistage des arboviroses, de la leptospirose et d’autres infections susceptibles de causer des éruptions cutanées et des syndromes viraux. De plus, des échantillons ont été prélevés dans le nez et le pharynx, les yeux et la gorge pour procéder au dépistage des virus respiratoires, des causes virales de la conjonctivite et de Streptococcus pyogenes. Les résultats de ces tests ont tous été négatifs.
Des épreuves de laboratoire ont été entreprises pour mettre en évidence une étiologie d’arbovirose spécifique aux virus de la dengue (DENV) et du chikungunya (CHIKV) et au virus Zika (ZIKV), mais les résultats étaient négatifs. Le jour 19 après la manifestation des symptômes, l’analyse du sérum de convalescence a révélé la présence d'anticorps IgM anti-chikungunya, mais les résultats concernant les anticorps IgG étaient non concluants. Ce résultat a incité le spécialiste des maladies infectieuses à déterminer si un arbovirus apparenté, comme le MAYV, aurait pu avoir une réaction croisée lors des analyses sérologiques visant à détecter le CHIKV, étant donné la destination du récent voyage du patient et le résultat négatif de l'amplification en chaîne par polymérase du CHIKV effectuée précédemment. Pour cette raison, le sérum de phase aiguë prélevé deux jours après la manifestation des symptômes a été analysé de nouveau, et le résultat d’une seconde amplification en chaîne par polymérase a été comparé aux données de la base de données de nucléotides du National Center for Biotechnology Information (NCBI). La correspondance la plus proche, un isolat du MAYV humain de génotype D prélevé au Pérou en 2000, partageait 98 % des caractéristiques.
Le virus Mayaro et le CHIKV sont des arbovirus très semblables. Le MAYV se trouve en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, alors que le CHIKV est maintenant prévalent, en Amérique du Sud, en Amérique centrale et dans les Caraïbes. Le tourisme en expansion dans les zones d’éco-conservation entraîne une augmentation importante de l’exposition de la clientèle aux moustiques porteurs de ces virus. Ce cas suggère fortement qu’une proportion inconnue de cas pourraient à tort avoir été ou être classés comme des infections aiguës par le CHIKV au lieu d’infections par le MAYV, surtout chez les personnes qui ont voyagé dans des régions où ces virus sont en circulation.
Détails de la page
- Date de modification :