Virus Oropouche : Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes
Section I - Agent infectieux
Nom
Virus Oropouche
Type d'agent
Virus
Taxonomie
Famille
Peribunyaviridae
Genre
Orthobunyavirus
Espèce
Orthobunyavirus oropoucheense
Synonyme ou renvoi
Le virus Oropouche (VORO) est un arbovirus qui provoque la fièvre OropoucheNote de bas de page 1Note de bas de page 2.
Caractéristiques
Brève description
Comme pour d'autres membres de la famille Peribunyaviridae, le VORO est un virus sphérique enveloppé de 80 à 120 nm de diamètreNote de bas de page 1Note de bas de page 2. Sa structure est caractérisée par un génome d'ARN segmenté, simple brin et à sens négatifNote de bas de page 1. Le génome a trois segments désignés comme grands (L), moyens (M) et petits (S)Note de bas de page 3Note de bas de page 4. Le segment L se compose de 6 852 nucléotides et encode l'ARN polymérase ARN-dépendante. Le segment M, qui a 4 385 nucléotides, encode les glycoprotéines Gn et Gc, et la protéine non structurale NSm. Le segment S, composé de 958 nucléotides, encode la protéine nucléocapside (N) et une protéine non structurale, NSsNote de bas de page 1Note de bas de page 3. Gn et Gc sont traduits en une polyprotéine qui est finalement clivée après la traduction; ils forment les pics qui couvrent l'enveloppe virale et sont essentiels à l'entrée, à l'assemblage et à la libération des virions des cellules hôtesNote de bas de page 1. Le récepteur de la cellule hôte pour le VORO n'a pas encore été identifiéNote de bas de page 4.
Les analyses phylogénétiques indiquent que quatre génotypes de virus (I-IV) circulent dans les Amériques et les quatre génotypes sont présents au BrésilNote de bas de page 2Note de bas de page 3. Le génotype I a aussi été détecté à Trinité-et-Tobago, le génotype II au Pérou et au Panama, le génotype III au Pérou et le génotype IV seulement au BrésilNote de bas de page 3. La relation entre le génotype et la gravité de la maladie n'est pas claireNote de bas de page 1.
Le VORO appartient au sérogroupe Simbu du genre OrthobunyavirusNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4. Le réassortiment génétique entre les orthobunyavirus de même sérogroupe se produit souvent, créant ainsi de nouveaux virus tels que le virus Iquitos (VIQT), le virus Madre de Dios (VMD) et le virus Perdões (VPDE)Note de bas de page 1Note de bas de page 4Note de bas de page 5. Ces virus contiennent les segments S et L du VORO et les segments M des virus de sérogroupes Simbu non identifiésNote de bas de page 5.
Propriétés
Le virus pénètre dans les cellules HeLa par endocytose médiée par la clathrine et est libéré dans le cytoplasme par l'acidification de l'endosomeNote de bas de page 3. Les détails du cycle de réplication du VORO sont inconnus. Des études in vitro avec des cellules HeLa ont révélé que la réplication du VORO induisait l'apoptose, ce qui suggère que la synthèse des protéines virales est nécessaire pour l'induction de l'apoptoseNote de bas de page 3. La protéine NSs n'est pas incorporée dans la particule virale, mais elle est essentielle pour échapper à la réponse immunitaire de l'hôte en inhibant la réponse de l'interféron qui est indispensable à l'immunité naturelle de l'hôteNote de bas de page 1. Le virus est également capable de pénétrer la barrière hématoencéphalique à l'aide d'un mécanisme de cheval de TroieNote de bas de page 1Note de bas de page 2. Le virus traversera la circulation sanguine à l'intérieur des phagocytes infectés, ce qui le rend indétectable aux organes et tissus cibles.
Section II - Identification des dangers
Pathogénicité et toxicité
La fièvre Oropouche est une maladie fébrile aiguë qui dure généralement de 2 à 7 joursNote de bas de page 2. Les symptômes courants comprennent la fièvre (~39 °C), les frissons, les maux de tête, les douleurs musculaires et articulaires, le malaise, les étourdissements, les nausées, les vomissements, la photophobie, les douleurs rétro-oculaires et, dans de rares occasions, les éruptions cutanées apparaissant sur le tronc et les brasNote de bas de page 2Note de bas de page 4. Il peut également y avoir des signes hémorragiques tels que des saignements spontanés, des pétéchies, des épistaxis, des saignements gingivaux et des signes neurologiques comme la méningite ou la méningoencéphaliteNote de bas de page 2. La faiblesse physique et la perte de force ont également été remarquées chez certains patients pendant une période de 2 à 4 semainesNote de bas de page 2Note de bas de page 4. En général, le pronostic pour la fièvre Oropouche est bon mais il peut conduire à une infection systémique et une réponse inflammatoire du système nerveux central (SNC)Note de bas de page 1Note de bas de page 2. Ceci est plus souvent remarqué chez les personnes et les enfants immunodéprimés, ou chez les patients ayant des antécédents de perturbation de la barrière hématoencéphaliqueNote de bas de page 1Note de bas de page 2. Les symptômes, comme la fièvre, les maux de tête, les étourdissements, les douleurs musculaires et la faiblesse, ont réapparus une à deux semaines après la guérison dans 60 % des cas signalésNote de bas de page 2Note de bas de page 4. Il n'y a pas de signalement de séquelles à long terme ou de récidive supplémentaire après un rétablissement completNote de bas de page 1Note de bas de page 4.
La transmission verticale du VORO peut survenir pendant la grossesseNote de bas de page 6. Dans un cas, une femme enceinte ayant eu récemment un contact étroit avec un cas positif de fièvre Oropouche a présenté de la fièvre, des maux de tête et des douleurs épigastriques au cours de la trentième semaine de gestation. La mort fœtale a été confirmée, et des tests génétiques par transcription inverse suivie de la réaction en chaîne de polymérase (RT-PCR) sur le sang du cordon ombilical et du tissu d'organe obtenus du fœtus ont confirmé la présence du VORO. Dans un autre cas soupçonné, une femme enceinte présentait de la fièvre, des maux de tête, un lumbago, des douleurs squelettiques, des arthralgies, des douleurs rétro-orbitales, des frissons, de la photophobie, des nausées, des prurits et une altération du goût. Le VORO a ensuite été détecté dans le sérum par PCR. Une hémorragie utérine a été observée et une fausse couche s'est produite au cours de la huitième semaine de gestation. De plus, des anticorps IgM contre le VORO ont été détectés dans des échantillons de sérum et de liquide céphalorachidien (LCR) chez quatre nouveau-nés atteint de microcéphalie. On n'a pas encore établi de relation causale entre l'infection par le VORO et les malformations neurologiques, mais on a documenté des effets tératogènes chez les animaux infectés par d'autres virus SimbuNote de bas de page 2Note de bas de page 6.
Épidémiologie
Le VORO est maintenu dans la nature par des cycles de transmission urbains et sylvatiques en Amérique centrale et en Amérique du Sud, bien que des éclosions en dehors de ces régions soient observéesNote de bas de page 2. Plus de 30 éclosions se sont produites au Brésil, au Pérou, au Panama et à Trinité-et-Tobago, avec une prévalence de la maladie de 20 % dans les populations urbaines et rurales de ces régionsNote de bas de page 2. Le VORO est principalement endémique au Brésil, car c'est un pays tropical densément peuplé avec un environnement idéal pour la propagation et la maintenance des vecteurs arthropodesNote de bas de page 2. La surveillance épidémiologique chez les humains et les mammifères sauvages a montré que le VORO circule aussi en Argentine, en Bolivie, en Colombie, en Équateur et au Venezuela, et plus récemment en Haïti en 2014, en Guyane française en 2020 et à Cuba en 2024Note de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 4Note de bas de page 7. Il est estimé que plus de 500 000 personnes ont été infectées par le VORO en 60 ans, et le premier décès confirmé par infection au VORO a été signalé en 2024 à Valença, BrésilNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 8. Le nombre de cas et décès sont probablement sous-estimés en raison de présentations cliniques semblables à d'autres maladies fébriles causées par des arbovirus circulant dans la région (dengue, Nil occidental, fièvre jaune, Zika, chikungunya, Guama, Mayaro)Note de bas de page 2Note de bas de page 4.
Le VORO a été détecté pour la première fois en 1955 chez un travailleur forestier à TrinidadNote de bas de page 1. La première éclosion a eu lieu en 1961 à Belém, au Brésil, et a impliqué 11 000 personnesNote de bas de page 2Note de bas de page 4. Entre 1961 et 1978, sept éclosions de fièvre Oropouche ont été signalées dans des centres urbains de cette région avec environ 30 000 personnes infectéesNote de bas de page 1Note de bas de page 2. Les deux plus grandes épidémies de fièvre Oropouche ont été enregistrées en 1980 à Belém et en 1981 à ManausNote de bas de page 2. Plus de 100 000 personnes ont été infectées par le virus, et lors de l'épidémie de Belém, 4,1 % des cas ont développé des symptômes neurologiques, dont la méningite ou le méningisme. De 1980 à 2005, seuls des cas sporadiques ou des éclosions autolimitées ont été signalés au BrésilNote de bas de page 2. En 2006, une importante éclosion infectant 18 000 personnes a été signalée dans deux municipalités du BrésilNote de bas de page 2. En 2020, il y a eu une éclosion avec 50 cas signalés dans un petit village situé dans la forêt amazonienne en Guyane françaiseNote de bas de page 9. La plus récente éclosion de VORO a eu lieu à Cuba en 2024 avec 74 cas signalés dans deux provincesNote de bas de page 7. Les éclosions montrent une tendance saisonnière, la plupart ayant lieu pendant la saison des pluies (de janvier à juin) en raison de la forte densité des populations vectoriellesNote de bas de page 3Note de bas de page 4.
La fièvre Oropouche affecte tous les groupes d'âge, mais il y a une certaine incohérence dans les profils d'infection des différents sexesNote de bas de page 2Note de bas de page 3. Dans certaines éclosions, les femelles étaient principalement infectées, tandis que d'autres éclosions les hommes étaient les plus touchésNote de bas de page 3. Les personnes immunodéprimées et/ou les personnes atteintes d'une maladie sous-jacente peuvent être plus à risque de développer des manifestations neurologiques telles que la méningiteNote de bas de page 2Note de bas de page 10.
Gamme d'hôtes
Hôtes naturels
Le VORO est conservé dans la nature par un cycle urbain et un cycle sylvatique, qui sont liés par les humainsNote de bas de page 2. Les humains sont les seuls hôtes vertébrés du cycle urbainNote de bas de page 2. Les principaux hôtes vertébrés impliqués dans le cycle sylvatique n'ont pas été entièrement identifiés, mais on a trouvé des anticorps contre le VORO chez des paresseux à trois doigts (Bradypus tridactylus), des primates non humains tels que les singes capucins (Sarajus spp.), les singes hurleurs noirs (Alouatta caraya), les Ouistitis pénicillés (Callithrix penicillata), les rongeurs (Proechimys spp.) et les oiseaux (Fringillidae, Thaurapidae, Columbidae)Note de bas de page 1Note de bas de page 2.
Autres hôtes
Des souris et des hamsters ont été infectés de manière expérimentaleNote de bas de page 1Note de bas de page 2.
Dose infectieuse
Bien que la dose infectieuse exacte de VORO chez l'humain soit inconnue, l'infection sous-cutanée des hamsters a montré une charge virale élevée dans le plasma qui a atteint un pic de 106,0 TCID50/mL le 3e jour après l'infectionNote de bas de page 3.
Période d'incubation
La période d'incubation est de 3 à 8 joursNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 4.
Transmissibilité
Le mode de transmission par excellence du VORO est l'injection par des vecteurs infectés, y compris les moucherons piqueurs (Culicoides paraensis) et certains moustiques (Culex quinquefasciatus, Aedes aegypti, Ochlerotatus serratus)Note de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 11. Pendant la période de virémie élevée après la période d'incubation, les personnes infectées peuvent servir de source du virus pour le Cu. paraensis pendant trois à quatre joursNote de bas de page 3Note de bas de page 11. Il n'y a pas de preuve de transmission horizontale, mais la transmission verticale fait l'objet d'une enquête et pourrait survenir pendant la grossesseNote de bas de page 1Note de bas de page 6. Une infection aéroportée accidentelle a été signalée en laboratoire, ce qui suggère que l'infection peut survenir par inhalation d'aérosolsNote de bas de page 11Note de bas de page 12.
Section III - Dissémination
Réservoir
Dans le cycle sylvatique, les réservoirs comprennent les paresseux à trois doigts (Bradypus tridactylus), les primates non humains tels que les singes capucins (Sarajus spp.), les singes hurleurs noirs (Alouatta caraya), les Ouistitis pénicillés (Callithrix penicillata), les rongeurs (Proechimys spp.) et les oiseaux (Fringillidae, Thaurapidae, Columbidae)Note de bas de page 2.
Zoonose
Aucun.
Vecteurs
Le principal vecteur du cycle urbain de transmission du VORO est le moucheron piqueur, Culicoides paraensis, qui a causé des épidémies qui infectent jusqu'à 100 000 individusNote de bas de page 1Note de bas de page 2. Les vecteurs impliqués dans le cycle sylvatique comprennent les espèces de moustiques Cq. venezuelensis, Ae. serratus, Cx. quinquefasciatus et les moucherons du genre CulicoidesNote de bas de page 2. Les moucherons femelles adultes sont les seules responsables de la transmission, car elles ont besoin de repas sanguins pour soutenir leur production et leur maturationNote de bas de page 1. 96 % de ces moucherons se nourrissent de sang provenant d'humains et de mammifères sauvagesNote de bas de page 1.
Section IV - Viabilité et stabilité
Sensibilité/résistance aux médicaments
La ribavirine, l'acide mycophénolique et l'IFN-α ont été testés dans des études in vitro, mais seul l'IFN-α a montré une activité limitéeNote de bas de page 4. Les psoralènes sont efficaces pour inactiver d'autres membres des PeribunyaviridaeNote de bas de page 13.
Sensibilité aux désinfectants
Comme d'autres virus enveloppés, le VORO pourrait être inactivé par 2 % de glutaraldéhyde, la formaline, le paraformaldéhyde, l'hypochlorite de sodium à 1 %, le peroxyde d'hydrogène, les surfactants non ioniques (Tween-20 et Tween-80), l'alcool éthylique, l'alcool isopropylique, l'acide peracétique, les composés d'ammonium quaternaire et l'iodophorNote de bas de page 14Note de bas de page 15.
Inactivation physique
Les paramètres spécifiques d'inactivation sont inconnus pour le VORO, mais en général, l'ARN génomique viral est dénaturé à des températures supérieures à 60 °CNote de bas de page 13. On manque de données sur l'impact de l'irradiation gamma et du rayonnement UV sur les VORO en particulier, mais des études ont été menées sur le virus de la fièvre de la vallée du Rift (VFVR), qui fait également partie de la classe BunyaviricetesNote de bas de page 16Note de bas de page 17. Une dose d'irradiation gamma de 8 Mrads, incluant un facteur de sécurité 2x, est nécessaire pour l'inactivation de 1 × 106 TCID50 du VFVR dans un milieu liquide contenant de la protéineNote de bas de page 16. Un niveau d'énergie de rayonnement UV-A de 1000 µW/cm2 pendant 90 minutes et 20 µg/mL de 4'-aminométhyl-trioxsalen (un psoralène) sont requis pour inactiver le VFVR (107,8 TCID50/mL)Note de bas de page 17.
Survie à l'extérieur de l'hôte
La viabilité du VORO à l'extérieur de l'hôte est inconnue, mais Puumala hantavirus, qui appartient au même ordre que le VORO, est resté infectieux dans la litière des cages de campagnols roussâtres pendant 12 à 15 jours à température ambiante après le retrait des animaux infectésNote de bas de page 18.
Section V - Premiers soins et aspects médicaux
Surveillance
Un diagnostic différentiel est important pour distinguer la fièvre Oropouche des autres infections courantes d'arbovirus qui présentes dans les zones endémiquesNote de bas de page 2. Le pic de virémie coïncide avec le début de la maladie fébrile aiguë, il est donc possible de mesurer l'ARN viral dans le sang pendant cette périodeNote de bas de page 4. Un RT-PCR est utilisé pour la détection rapide du VORO dans les échantillons de sérum et du LCR et l'amorce ciblera généralement la séquence conservée du segment SNote de bas de page 2. Pour cette raison, les méthodes de détection RT-PCR ne peuvent pas être considérées comme spécifiques au VORO, car elles ne peuvent pas distinguer les souches de VORO des réassortants semblables au VORONote de bas de page 4. Les patients commenceront également à produire des anticorps IgM et IgG 1 jour à 2 semaines après l'apparition de la maladie, ce qui permet des tests sérologiquesNote de bas de page 4. Les méthodes immuno-enzymatiques (ELISA) IgG et IgM sont utilisées pour détecter le VORO dans les sérums convalescents et le distinguer des autres arbovirusNote de bas de page 3Note de bas de page 4. Les autres méthodes disponibles comprennent le test de séroneutralisation par réduction des plages de lyse, l'épreuve de fixation du complément (FC), l'inhibition de l'hémagglutination (HI), l'immunoessai-immunocytochimie enzymatique (EIA-ICC), l'immunofluorescence (IF) et la culture cellulaireNote de bas de page 2Note de bas de page 11.
Remarque : Les recommandations spécifiques pour la surveillance en laboratoire devraient provenir du programme de surveillance médicale, qui est fondé sur une évaluation locale des risques des agents pathogènes et des activités en cours, ainsi qu'une évaluation globale des risques du programme de biosécurité dans son ensemble. De plus amples renseignements sur la surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.
Premiers soins et traitement
Actuellement, il n'existe pas de traitement spécifique pour l'infection par le VORO et l'intervention clinique est basée uniquement sur l'apaisement des symptômes et la prestation de soins de soutien par la gestion de la fièvre et le soulagement de la douleurNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 11.
Remarque : Les recommandations spécifiques concernant les premiers soins et les traitements en laboratoire devraient provenir du plan d'intervention après exposition, qui est élaboré dans le cadre du programme de surveillance médicale. De plus amples renseignements sur le plan d'intervention après l'exposition sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.
Immunisation
Aucun vaccin n'est disponible pour l'instant, mais de nombreux candidats à la vaccination sont à l'étude, dont un vaccin vivant atténué qui s'est révélé sécuritaire et immunogène dans un essai clinique de phase INote de bas de page 1Note de bas de page 4.
Remarque : De plus amples renseignements sur le programme de surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité et en consultant le Guide canadien d'immunisation.
Prophylaxie
Il n'existe aucune mesure pré ou post-exposition pour prévenir l'infection ou la maladie avec le VORONote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 4.
Remarque : De plus amples renseignements sur la prophylaxie dans le cadre du programme de surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.
Section VI - Dangers pour le personnel de laboratoire
Infections contractées en laboratoire
Avant 1981, un travailleur de laboratoire a été accidentellement infecté par voie orale et un autre travailleur a probablement été infecté par voie respiratoireNote de bas de page 19.
Remarque : Veuillez consulter la Norme canadienne sur la biosécurité et le Guide canadien sur la biosécurité pour obtenir de plus amples renseignements sur les exigences relatives à la déclaration des incidents d'exposition.
Sources et échantillons
Le sang, le sérum, le LCR, l'urine, la salive et le placenta peuvent contenir le VORONote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 6Note de bas de page 20Note de bas de page 21.
Dangers primaires
Les morsures d'un vecteur arthropode infecté constituent le principal danger associé à l'exposition au VORONote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 4Note de bas de page 11.
Dangers particuliers
Aucun.
Section VII - Contrôle de l'exposition et protection personnelle
Classification par groupe de risque
Orthobunyavirus oropoucheense est un agent pathogène humain du groupe de risque 3, un agent pathogène animal du groupe de risque 2 et un agent biologique à cote de sécurité élevée (ABCSE)Note de bas de page 22.
Exigences de confinement
Les installations, l'équipement et les pratiques opérationnelles de niveau de confinement 3, tels que décrits dans la Norme canadienne sur la biosécurité pour le travail avec des matières, des animaux ou des cultures infectieux ou possiblement infectieux.
Veuillez noter qu'il existe d'autres exigences en matière de sécurité, comme l'obtention d'une habilitation de sécurité conformément à la Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines pour les travaux impliquant des ABCSE.
Vêtements de protection
Les exigences applicables au niveau de confinement 3 pour l'équipement et les vêtements de protection individuelle décrites dans la Norme canadienne sur la biosécurité doivent être respectées. Au minimum, l'utilisation de vêtements protecteurs dédiés qui recouvrent entièrement le corps, de chaussures de sécurité dédiées et/ou de couvre-chaussures, de gants lors de la manipulation de matières infectieuses ou d'animaux infectés, d'une protection du visage lorsqu'il y a un risque connu ou potentiel d'exposition aux éclaboussures ou aux objets projetés en l'air, d'appareils de protection respiratoire lorsqu'il y a un risque d'exposition à des aérosols infectieux et d'une deuxième couche de vêtements de protection avant de travailler avec des matières infectieuses ou des animaux infectés.
Remarque : Une évaluation locale des risques permettra de déterminer la protection appropriée pour les mains, les pieds, la tête, le corps, les yeux, le visage et les voies respiratoires. De plus, les exigences relatives à l'équipement de protection individuelle pour la zone de confinement et les activités de travail doivent être documentées.
Autres précautions
Toutes les activités impliquant des récipients ouverts d'agents pathogènes doivent être effectuées dans une enceinte de sécurité biologique (ESB) certifiée ou un autre espace de confinement primaire approprié. L'utilisation d'aiguilles, de seringues et d'autres objets pointus doit être strictement limitée. Des précautions supplémentaires doivent être prises pour les travaux impliquant des animaux ou des activités à grande échelle.
Des précautions appropriées doivent être prises lors du travail avec des arthropodes infectés. Cela peut inclure la mise en œuvre d'un programme visant à prévenir les fuites et à détecter tout arthropode échappé, ainsi que l'utilisation d'équipements de protection individuelle (EPI) appropriés, entre autres mesuresNote de bas de page 23Note de bas de page 24.
Section VIII - Manutention et entreposage
Déversements
Laisser les aérosols se déposer. Tout en portant de l'équipement de protection individuelle, couvrir doucement le déversement avec du papier absorbant et appliquer un désinfectant approprié, à partir du périmètre et en allant vers le centre. Permettre un contact suffisant avec le désinfectant avant le nettoyage (Guide canadien sur la biosécurité).
Élimination
Les matières réglementées, ainsi que tous les articles et les déchets doivent être décontaminés à la barrière de confinement avant leur retrait de la zone de confinement, de la salle animalière, du box ou de la salle de nécropsie. Pour ce faire, on peut utiliser des technologies et des procédés de décontamination qui se sont avérés efficaces contre les matières infectieuses, comme les désinfectants chimiques, l'autoclave, l'irradiation, l'incinération, un système de traitement des effluents ou une décontamination gazeuse (Guide canadien sur la biosécurité).
Entreposage
Les exigences applicables en matière de confinement de niveau 2 pour l'entreposage, décrites dans la Norme canadienne sur la biosécurité, doivent être respectées. Les contenants primaires de matières réglementées retirés de la zone de confinement doivent être entreposés dans des contenants secondaires étiquetés, étanches, résistants aux chocs et conservés dans un équipement d'entreposage verrouillé ou dans un espace auquel l'accès est limité.
ABCSE : Les contenants d'agents biologiques à cote de sécurité élevée (ABCSE) entreposés à l'extérieur de la zone de confinement doivent être étiquetés, étanches, résistants aux chocs et conservés dans un équipement d'entreposage verrouillé à un endroit fixe (c.-à-d., non mobile) et dans un endroit avec accès limité.
Un inventaire des agents pathogènes du GR3 et des toxines d'ABCSE entreposés pour une longue durée doit être dressé et inclure :
- l'identification précise des matières réglementées
- un mécanisme qui permet de détecter rapidement la disparition ou le vol d'un échantillon
Section IX - Renseignements sur la réglementation et autres
Renseignements sur la réglementation canadienne
Les activités réglementées avec le Virus Oropouche nécessitent un permis d'agent pathogène et de toxine délivré par l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Le virus Oropouche est un agent pathogène animal terrestre non-indigène au Canada; par conséquent, l'importation du virus Oropouche nécessite un permis d'importation en vertu du Règlement sur la santé des animaux (RSA), délivré par l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Veuillez noter qu'il existe d'autres exigences en matière de sécurité, comme l'obtention d'une habilitation de sécurité conformément à la Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines pour les travaux impliquant des ABCSE.
Voici une liste non exhaustive des désignations, règlements ou lois applicables:
- Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines et Règlement sur les agents pathogènes humains et les toxines
- Loi sur la santé des animaux et Règlement sur la santé des animaux
- Loi sur le transport des marchandises dangereuses et Règlement sur le transport des marchandises dangereuses
Dernière mise à jour
Juillet 2024
Rédigé par
Centre de la biosûreté, Agence de la santé publique du Canada.
Mise en garde
L'information scientifique, opinions et recommandations contenues dans cette Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes ont été élaborées sur la base de ou compilées à partir de sources fiables disponibles au moment de la publication. Les dangers nouvellement découverts sont fréquents et ces informations peuvent ne pas être totalement à jour. Le gouvernement du Canada ne se tient pas responsable de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l'utilisation de ces renseignements.
Les personnes au Canada sont tenues de se conformer aux lois pertinentes, y compris les règlements, les lignes directrices et les normes applicables à l'importation, au transport et à l'utilisation d'agents pathogènes au Canada, établis par les autorités réglementaires compétentes, notamment l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Environnement et Changement climatique Canada et Transports Canada. La classification des risques et les exigences réglementaires connexes mentionnées dans la présente Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes, telles que celles qui figurent dans la norme canadienne de biosécurité, peuvent être incomplètes et sont spécifiques au contexte canadien. D'autres juridictions auront leurs propres exigences.
Tous droits réservés © Agence de la santé publique du Canada, 2024, Canada
Références
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