Listeria monocytogenes : Substances infectieuses Fiche de données de sécurité sur les agents pathogènes
Pour plus de renseignements sur Listeria monocytogenes, consultez Listériose (Infection à listérias).
Partie I : Agent infectieux
Nom
Listeria monocytogenes
Type d'agent
Bactérie
Taxonomie
Famille
Listeriaceae
Genre
Listeria
Espèce
monocytogenes
Synonyme ou référence croisée
Listeria, listériose, listerellose, maladie du silo Note de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11.
Caractéristiques
Brève description
Listeria monocytogenes est un coccobacille Gram positif, non sporulé, facultativement anaérobique en forme de bâtonnet, qui mesure habituellement de 0,5 à 2 μm de longueur et 0,5 μm de diamètreNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 8Note de bas de page 12Note de bas de page 13. L. monocytogenes est capable de croître à une large gamme de valeurs de pH (entre 4,3 et 9,6) et peut se reproduire à des températures situées entre 1 et 45 °CNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 13. La souche EGDe de L. monocytogenes est la première à avoir été séquencée; son génome compte 2,944,528 paires de bases avec une teneur moyenne en G+C de 38%Note de bas de page 14.
L. monocytogenes est une espèce très diversifiée répartie en quatre lignées évolutives (I – IV), quatre sérogroupes (IIa, IIb, IIc et IVb) et treize sérotypes basés sur la caractérisation des antigènes somatiques (antigènes O) et antigènes flagellaires (antigènes H); tous ces sérotypes peuvent causer la listériose, mais la plupart des cas de la maladie chez les humains et chez les animaux sont causés par les sérotypes 1/2a, 1/2b et 4bNote de bas de page 12.
Propriétés
Les facteurs de virulence sont soit dispersés dans le génome (par exemple, le locus inlA-inlB, bsh, inlC, lap), soit regroupés dans les îlots de pathogénicité LIPI-1, LIPI-3 et LIPI-4Note de bas de page 15. Le locus inlA-inlB et LIPI-1 produisent plusieurs facteurs de virulence nécessaires à l'adhésion, à l'internalisation, à la survie intracellulaire et à la dissémination. Ces facteurs de virulence comprennent la listériolysine O, des bactériocines telles que la listériolysine S (LLS) et la Lmo2776, les phospholipases A et B, la protéine ActA et les internalines InlA et InlB. Lors de l'internalisation de L. monocytogenes par endocytose médiée par les récepteurs ou par phagocytose, la listériolysine O (LLO), une cytolysine dépendante du cholestérol, permet à L. monocytogenes de s'échapper de la vacuole en créant de larges pores dans la membrane vacuolaireNote de bas de page 15. L. monocytogenes agit comme un saprophyte environnemental dans le sol, mais lorsqu'il est présent dans un organisme hôte, il peut devenir un pathogène intracellulaire facultatif par la régulation à la hausse de plusieurs gènes de virulenceNote de bas de page 14Note de bas de page 15.
Partie II : Identification des risques
Pathogénicité et toxicité
L. monocytogenes a été décrit pour la première fois comme un agent pathogène humain dans les années 1920; il s'agit de l'agent étiologique de la listérioseNote de bas de page 1Note de bas de page 6. Bien qu'elle soit relativement rare, la listériose humaine est souvent grave et les taux de mortalité peuvent atteindre 50%Note de bas de page 1Note de bas de page 2. Le plus souvent, Listeria cause une maladie fébrile bénigne, mais plusieurs types de manifestations de la maladie sont reconnus, par exemple : la listériose durant la grossesse, la listériose du système nerveux central (SNC), la gastro-entérite fébrile, la listériose glandulaire, la listériose locale, la listériose typhoïdique et la listériose atypiqueNote de bas de page 11.
La listériose durant la grossesse survient généralement au cours du troisième trimestre et se caractérise par un « syndrome grippal » accompagné de symptômes comme la fièvre, les frissons, le malaise, l'arthralgie, le mal de dos et la diarrhéeNote de bas de page 2Note de bas de page 5Note de bas de page 11Note de bas de page 16. Dans bien des cas, l'infection est infraclinique; une infection du fœtus in utero peut cependant causer la mort du fœtus, un avortement spontané, un accouchement prématuré ou la naissance d'un nouveau-né qui meurt peu après l'accouchementNote de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 11. Les nouveau-nés qui survivent à la listériose sont souvent classés comme ayant été atteints d'une listériose « précoce » ou « tardive ». La listériose néonatale précoce due à une infection transplacentaire se manifeste souvent par une pneumonie ou une septicémieNote de bas de page 8Note de bas de page 16. La maladie grave peut entraîner la formation de granulomes disséminés (granulomatose septique progressive)Note de bas de page 8Note de bas de page 16. La listériose néonatale tardive résulte d'une infection durant l'accouchement, le nouveau-né présentant des symptômes de méningite une à plusieurs semaines après sa naissanceNote de bas de page 2Note de bas de page 8. Dans les cas de listériose néonatale tant précoce que tardive, le taux de mortalité varie entre 20 et 30%Note de bas de page 8.
La méningite est l'infection à Listeria le plus souvent détectéeNote de bas de page 5. Au nombre des symptômes courants de la listériose du SNC figurent une fièvre élevée, une rigidité de la nuque, des tremblements ou une ataxie et des convulsionsNote de bas de page 5. La forme la plus répandue de listériose du SNC non méningée est l'encéphalite touchant le tronc cérébral (rhomboencéphalite)Note de bas de page 5.
La gastroentérite fébrile est une forme non invasive de listériose causée par les aliments, et qui se manifeste par des symptômes typiques de la gastro-entérite notamment la fièvre, la diarrhée et les vomissementsNote de bas de page 5Note de bas de page 8Note de bas de page 11. La listériose glandulaire ressemble à la mononucléose infectieuse avec tuméfaction des glandes salivaires et des nœuds (ganglions) lymphatiques de la nuqueNote de bas de page 11. La listériose cutanée (ou listériose locale) peut se manifester par des papules et des pustules sur les mains et les bras après un contact direct avec du matériel infectieux et peut s'accompagner de symptômes généraux (fièvre, myalgie et/ou céphalées)Note de bas de page 10Note de bas de page 17Note de bas de page 18. La listériose typhoïdique est caractérisée par une forte fièvre; elle est surtout fréquente chez les sujets immunodéprimésNote de bas de page 11. De rares cas de listériose atypique ont été décrits et s'accompagnent de symptômes comme une endocardite, des épanchements pleuraux purulents (mononucléaires), une pneumonie, une urétrite et des abcèsNote de bas de page 11.
L. monocytogenes infecte une grande variété d'animauxNote de bas de page 10Note de bas de page 19 et le transport de la bactérie par l'intestin est courant chez les animauxNote de bas de page 20. L'infection est généralement infraclinique et la maladie touche surtout les ovins, les bovins et les chèvresNote de bas de page 10. La listériose chez les animaux a été décrite pour la première fois comme une « maladie encerclante » (« circling disease ») en raison du comportement observé chez les moutons infectésNote de bas de page 1Note de bas de page 10. L'encéphalite listérienne (listériose invasive) est une infection bactérienne rare qui se manifeste le plus souvent par une méningo-encéphalite dont les symptômes sont : hausse de la température (fièvre), refus de manger ou de boire, grincement de dents, difficulté à avaler, paralysie faciale, strabisme et ataxie; la maladie progresse jusqu'à l'atteinte du symptôme typique de la « maladie encerclante » (c.-à-d. que l'animal se déplace en formant des cercles vers la gauche ou vers la droite en fonction du côté du cerveau qui est affecté)Note de bas de page 1Note de bas de page 9Note de bas de page 10. Au cours des stades avancés de l'encéphalite, la vision et le mouvement sont altérés, l'animal devient irritable, et finalement il entre dans un coma qui mène à la mort dans les 24 à 48 heuresNote de bas de page 10. L'évolution de la maladie s'étend généralement sur une période d'une à deux semainesNote de bas de page 9Note de bas de page 10. La transmission verticale de la bactérie a été déclarée entre des brebis et des vaches, et leurs fœtus. Cette transmission a conduit à l'avortement spontané, à des mort-nés ou à l'accouchement de petits atteint de septicémieNote de bas de page 9Note de bas de page 10. Le tableau clinique de la septicémie comprend la fièvre, la perte d'appétit et la diarrhéeNote de bas de page 10. La présence de L. monocytogenes peut être détectée dans le lait de brebis et de vaches qui allaitent bien que ces cas de mammite soient raresNote de bas de page 9Note de bas de page 10. Des cas d'uvéite et de kérato-conjonctivite ont également été signalés chez les bovinsNote de bas de page 9.
La listériose est rare chez les porcs; la septicémie constitue le tableau clinique le plus courant, bien qu'il existe quelques rapports d'encéphalite et d'avortement spontanéNote de bas de page 9Note de bas de page 10. La listériose a également été décrite chez les oiseaux domestiques et les oiseaux sauvages, et bon nombre d'entre eux sont considérés comme des porteurs asymptomatiquesNote de bas de page 9Note de bas de page 10. La maladie est rare chez les oiseaux. En général, elle résulte d'autres maladies ou infections; la septicémie constitue le tableau clinique le plus courantNote de bas de page 9Note de bas de page 10.
Facteurs prédisposants
Certains facteurs prédisposent les sujets à l'infection par L. monocytogenes notamment la néonatalité, la grossesse, la leucémie, la maladie de Hodgkin, le diabète sucré, l'alcoolisme ou la cirrhose, et les traitements immunosuppresseurs ou cytostatiquesNote de bas de page 11. En outre, les bébés, les animaux en gestation et les animaux âgés sont plus vulnérables à la listérioseNote de bas de page 9Note de bas de page 10.
Transmissibilité
Le mode prédominant de transmission de L. monocytogenes est l'ingestion d'aliments contaminésNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 6Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 21. L. monocytogenes peut également se transmettre par voie transplacentaire de la mère à l'enfant durant la grossesse et via la filière pelvi-génitale durant l'accouchementNote de bas de page 2Note de bas de page 8Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 16. Un contact direct avec des animaux atteints de la maladie peut transmettre le bacille aux agriculteurs et aux vétérinaires durant la mise bas d'animaux de fermeNote de bas de page 17Note de bas de page 18. Des infections nosocomiales et une transmission interhumaine (sauf la transmission verticale) sont possibles mais raresNote de bas de page 1. La transmission d'un animal à l'autre se fait par voie oro-fécale et par transmission verticaleNote de bas de page 20.
Épidémiologie
La listériose sévit partout dans le monde, mais s'observe le plus souvent dans les pays industrialisésNote de bas de page 2Note de bas de page 3. Bien que L. monocytogenes ait été décrit comme un pathogène humain dans les années 1920 (considéré à tort comme étant la cause de la mononucléose infectieuse), la première éclosion documentée de listériose d'origine alimentaire est survenue en 1979 chez 23 patients dans un hôpital de BostonNote de bas de page 2Note de bas de page 6. La première éclosion confirmée au Canada, et le premier lien établi entre des cas de listériose et des aliments remontent à 1981 dans les Maritimes et l'éclosion était due à la consommation de chou contaminé dans une salade de chouNote de bas de page 6. D'autres éclosions se sont produites au cours des années subséquentes et étaient souvent associées à un type d'aliment particulier, allant des produits d'origine végétale au début des années 1980 à des produits laitiers dans le milieu des années 1980 et au début des années 1990, et à des produits de volaille et de viande prêts-à-manger à la fin des années 1990 et au début des années 2000Note de bas de page 4Note de bas de page 6. En effet, les produits de viande et de volaille prêts-à-manger ont été à l'origine d'une éclosion dans plusieurs États aux États-Unis en 1999, et le bilan de cette éclosion était de 101 cas de listériose et 21 décès. Par ailleurs, l'une des éclosions les plus spectaculaires qui soient jamais survenues s'est produite en Afrique du Sud entre 2017 et 2018 avec comme bilan 937 cas de listériose et 193 décèsNote de bas de page 4Note de bas de page 22. L'une des éclosions de listériose les plus mortelles s'est produite au Canada en 2008Note de bas de page 23. Cette éclosion qui concernait plusieurs provinces était liée à de la charcuterie contaminée qui a été consommée principalement dans des établissements de soins de longue durée ou des hôpitaux; au total, 57 personnes ont été infectées et 24 (42 %) de ces personnes sont mortes. Le taux annuel de listériose varie de 2 à 15 cas par million de personnesNote de bas de page 9.
Au total, 2 652 cas de listériose humaine ont été signalés au Canada entre 1990 et 2020Note de bas de page 24. Il faut toutefois noter que la listériose a été retirée de la liste des maladies à déclaration obligatoire à l'échelle nationale après 1999 et qu'elle y a été réinscrite en 2007. Les données épidémiologiques pour le Canada sont disponibles sur la page dédiée aux Maladies à déclaration obligatoire en direct.
Chez les animaux, la listériose sévit aussi dans le monde entier et elle est observée principalement de l'hiver au printemps dans les parcs d'engraissement ou chez les ruminants logésNote de bas de page 9Note de bas de page 20. Elle est souvent associée à l'alimentation des animaux, peu importe la saison, à partir d'un ensilage de mauvaise qualité.
Distribution des hôtes
Hôtes naturels
Les humains, les moutons, les bovins et les chèvres sont les principaux hôtes naturels de L. monocytogenesNote de bas de page 2Note de bas de page 6Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 20.
Autres hôtes
Plusieurs autres animaux sont susceptibles d'être des hôtes, y compris les poulets, les dindes, les canards, les perroquets, les canaris, les étourneaux, les souris, les campagnols, les rats, les lapins, les cobayes, les chinchillas, les lemmings, les primates, les damans, les visons, les moufettes, les chevaux, les lamas, les chiens, les chats, les renards, les cerfs, les buffles, les girafes, les chauves-souris, les grenouilles et les tortuesNote de bas de page 10Note de bas de page 19. De plus, L. monocytogenes a été isolé chez les poissons et les crustacés.
Dose infectieuse
La dose infectieuse approximative de L. monocytogenes se situe entre 10 et 100 millions d'unités formant colonies (UFC) chez les hôtes en santé et entre 0,1 et 10 millions d'UFC seulement chez les sujets à risque élevé d'infectionNote de bas de page 21.
Période d'incubation
Elle peut varier selon le mode de transmission et la dose reçue, mais elle dure généralement entre 1 et 4 semaines et peut aller jusqu'à 2 à 3 moisNote de bas de page 3Note de bas de page 11. La gastroentérite fébrile causée par L. monocytogenes a une courte période d'incubation, habituellement de 18 à 20 heuresNote de bas de page 4Note de bas de page 8. La période d'incubation pour la listériose cutanée varie de 6 heures à 7 jours avec une moyenne de 2 joursNote de bas de page 18. Les périodes d'incubation moyennes pour la listériose qui apparaît sous forme de bactériémie, de listériose du SNC et de celle qui survient durant la grossesse sont respectivement de 2 jours, 9 jours et 27,5 joursNote de bas de page 25.
Partie III : Dissémination
Réservoir
Sol, fumier, matières végétales en décomposition, ensilage, eau, aliments pour animaux, volaille fraîche et congelée, viandes fraîches et transformées, lait cru, fromage, déchets d'abattoir et porteurs humains et animaux asymptomatiquesNote de bas de page 3Note de bas de page 19.
Zoonose/zoonose inverse
Possible, à la suite de la consommation d'aliments contenant des produits animaux infectés et de légumes contaminés par du fumier ainsi que d'un contact direct avec des tissus animaux durant la mise bas et le dépeçageNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 6Note de bas de page 8Note de bas de page 11Note de bas de page 16.
Vecteurs
L. monocytogenes a été isolé à partir de tiques et de mouchesNote de bas de page 10Note de bas de page 19. Toutefois, aucune transmission médiée par les arthropodes n'a été signalée.
Partie IV : Stabilité et viabilité
Sensibilité aux médicaments
Sensibilité à la plupart des antibiotiques à large spectre et à spectre Gram positif; sauf les céphalosporines et les quinolones de première génération qui sont actives contre L. monocytogenes in vitroNote de bas de page 7Note de bas de page 13. In vivo, l'ampicilline et l'amoxicilline sont les médicaments les plus actifsNote de bas de page 7.
Résistance aux médicaments
Certaines souches de L. monocytogenes sont résistantes aux propriétés antibiotiques de l'acide nalidixique, de la streptomycine, de la clindamycine, du méropénem et du sulfaméthoxazole-triméthoprimeNote de bas de page 13Note de bas de page 26. La résistance à l'ampicilline, à la gentamicine et à la tétracycline qui sont les médicaments les plus fréquemment utilisés pour traiter la listériose chez les humains et les animaux, a également été signaléeNote de bas de page 13.
Susceptibilité aux désinfectants
L. monocytogenes est sensible à l'hypochlorite de sodium, aux composés iodophores et aux composés d'ammonium quaternaireNote de bas de page 12Note de bas de page 27Note de bas de page 28. La température, le type de surface et la charge organique de l'échantillon ont une incidence sur la concentration de désinfectant requise.
Inactivation physique
L. monocytogenes peut être inactivé par l'ozone, une forte pression (500 MPa) et des températures élevées (au moins 70 °C pendant 2 minutes)Note de bas de page 27Note de bas de page 29.
Survie à l'extérieur de l'hôte
L. monocytogenes est répandu dans la nature, en particulier dans le sol, il est relativement résistant à la chaleur, peut bien tolérer des températures froides et peut survivre à un pH faibleNote de bas de page 8Note de bas de page 29. Selon la teneur en humidité du matériel infectieux, ce bacille peut survivre plus d'un an dans le sol, l'eau des bassins et des rivières, les excréments et les aliments pour animauxNote de bas de page 19.
Partie V : Premiers soins et soins médicaux
Surveillance
Surveiller l'apparition de symptômes. La listériose peut être diagnostiquée en laboratoire par culture du micro-organisme et par mise en évidence de l'agent infectieux ou de ses produits dans les tissus ou les liquides organiquesNote de bas de page 1Note de bas de page 11. Plusieurs trousses pour la détection de L. monocytogenes sont disponibles sur le marché. Ces trousses font appel aux techniques ELISA et PCRNote de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 9.
Remarque : Les recommandations spécifiques pour la surveillance en laboratoire devraient provenir du programme de surveillance médicale, qui est fondé sur une évaluation locale des risques des agents pathogènes et des activités en cours, ainsi qu'une évaluation globale des risques du programme de biosécurité dans son ensemble. De plus amples renseignements sur la surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.
Premiers soins et traitements
L'ampicilline ou l'amoxicilline ainsi que la gentamicine ou l'érythromycine constituent les principaux choix thérapeutiques pour soigner la listériose humaineNote de bas de page 7Note de bas de page 9. Le traitement recommandé est l'ampicilline pendant 2 à 4 semainesNote de bas de page 11. L'ajout de la gentamicine pendant 2 semaines devrait être envisagé pour les patients immunodéprimésNote de bas de page 11. Le co-trimoxazole par intraveineuse est une alternative pour les individus allergiques aux bêta-lactaminesNote de bas de page 11.
La chlortétracycline pendant 5 jours et la pénicilline pendant 1 à 2 semaines sont administrées aux bovins atteints d'encéphalite listérienneNote de bas de page 9Note de bas de page 10. La tétracycline pendant 1 semaine est utilisée dans le traitement des oiseaux infectésNote de bas de page 10.
Remarque : Les recommandations spécifiques concernant les premiers soins et les traitements en laboratoire devraient provenir du plan d'intervention après exposition, qui est élaboré dans le cadre du programme de surveillance médicale. De plus amples renseignements sur le plan d'intervention après l'exposition sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.
Immunisation
Aucun vaccin n'est actuellement disponible.
Remarque : De plus amples renseignements sur le programme de surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité et en consultant le Guide canadien d'immunisation.
Prophylaxie
Le triméthoprime-sulfaméthoxazole est un agent prophylactique approprié pour les patients infectés par le VIH et pour ceux qui suivent une chimiothérapie pour une leucémie ou un lymphomeNote de bas de page 30. Certaines précautions peuvent être prises dans le cas de sujets immunodéprimés ou de femmes enceintes, notamment éviter les aliments et les légumes crus, les viandes mal cuites, les fromages à pâte molle et les fromages préparés à partir de lait non pasteuriséNote de bas de page 11.
Remarque : De plus amples renseignements sur la prophylaxie dans le cadre du programme de surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.
Partie VI : Risques en laboratoire
Infections contractées en laboratoire
Un cas de listériose cutanée provenant d'une source d'exposition inconnue a été rapporté chez un technicien de laboratoire en 1957, caractérisé par des papules et des vésicules, et accompagné de symptômes systémiques comprenant des maux de tête, de la fièvre, un gonflement des ganglions lymphatiques et des vomissementsNote de bas de page 18. Il existe des cas documentés de listériose cutanée chez les vétérinaires et les agriculteurs, survenus à la suite d'une exposition en milieu de travail à des animaux atteints de la maladieNote de bas de page 31.
Remarque : Veuillez consulter la Norme canadienne sur la biosécurité et le Guide canadien sur la biosécurité pour obtenir de plus amples renseignements sur les exigences relatives à la déclaration des incidents d'exposition. Une ligne directrice canadienne sur la biosécurité décrivant les procédures de déclaration est également disponible.
Sources et spécimens
Sol, aliments, sang, liquide céphalorachidien, excréments, placenta, lésions cutanées, pus, liquide amniotique, menstrues, lochies, sécrétions des voies respiratoires, méconium, produits d'aspiration gastrique, tissus/échantillons d'origine animale, ainsi que les organes infectés tels que le cerveau et le foieNote de bas de page 3.
Dangers principaux
L'ingestion de matériel infectieux est le danger principal associé à l'exposition à L. monocytogenesNote de bas de page 3Note de bas de page 31. L'exposition des muqueuses et de la peau à du matériel infectieux peut également entraîner une infectionNote de bas de page 3Note de bas de page 31. En outre, les animaux infectés naturellement ou expérimentalement constituent une autre source d'exposition pour les travailleurs de laboratoireNote de bas de page 17Note de bas de page 18.
Dangers particuliers
Les personnes qui courent un plus grand risque d'infection (c.-à-d. les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées) doivent prendre des précautions supplémentaires lorsqu'elles travaillent dans un laboratoire où la bactérie L. monocytogenes est manipuléeNote de bas de page 11.
Partie VII : Contrôles de l'exposition et protection personnelle
Classification des groupes de risque
L. monocytogenes est un pathogène humain du groupe de risque 2 et un pathogène animal du groupe de risque 2Note de bas de page 32Note de bas de page 33.
Exigences en matière de confinement
Les installations, l'équipement et les pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 tels que décrits dans la Norme canadienne sur la biosécurité pour le travail avec des matières, des animaux ou des cultures infectieux ou possiblement infectieux.
Vêtements de protection
Les exigences applicables au niveau de confinement 2 pour l'équipement et les vêtements de protection individuelle décrites dans la Norme canadienne sur la biosécurité doivent être respectées. Au minimum, l'utilisation d'un sarrau et des chaussures nettoyables fermées; des gants, lorsque le contact direct de la peau avec des matériaux ou des animaux infectés est inévitable; et une protection oculaire, lorsqu'il existe un risque connu ou potentiel d'exposition à des éclaboussures.
Remarque : Une évaluation locale des risques permettra de déterminer la protection appropriée pour les mains, les pieds, la tête, le corps, les yeux, le visage et les voies respiratoires. De plus, les exigences relatives à l'équipement de protection individuelle pour la zone de confinement et les activités de travail doivent être documentées.
Autres mesures de précaution
Toutes les activités susceptibles de produire des aérosols, ou impliquant de fortes concentrations ou de grands volumes doivent être menées dans une enceinte de sécurité biologique (ESB) ou autres dispositifs de confinement primaire.
Utilisation d'aiguilles et de seringues strictement limitée. Le pliage, le cisaillement, le rebouchage ou l'élimination d'aiguilles de seringues est à éviter, et, si nécessaire, à effectuer uniquement comme spécifié dans les procédures d'opération normalisées (PON). Des précautions supplémentaires sont requises pour les travaux comprenant des animaux ou des activités à grande échelle.
Renseignements supplémentaires
Pour les laboratoires de diagnostic qui manipulent des échantillons primaires provenant de patients susceptibles d'être infectés par L. monocytogenes, les ressources suivantes peuvent être consultées :
- Ligne directrice canadienne sur la biosécurité : Activités de diagnostic humain
- Lignes directrices canadiennes sur la biosécurité : Évaluation locale des risques
Partie VIII : Manutention et entreposage
Déversements
Laisser les aérosols se déposer. Tout en portant de l'équipement de protection individuelle, couvrir doucement le déversement avec du papier absorbant et appliquer un désinfectant approprié, à partir du périmètre et en allant vers le centre. Permettre un contact suffisant avec le désinfectant avant le nettoyage (Guide canadien sur la biosécurité).
Élimination
Toutes les matières ou substances qui sont en contact avec les matières réglementées doivent être entièrement décontaminées avant d'être retirées de la zone de confinement ou des procédures d'opérations normalisées (PON) doivent être en place afin de déplacer ou de transporter les déchets en toute sécurité hors de la zone de confinement vers une zone de décontamination désignée ou une tierce partie. On peut y parvenir en utilisant des technologies et des procédés de décontamination qui se sont avérés efficaces contre les matières réglementées, comme les désinfectants chimiques, l'autoclavage, l'irradiation, l'incinération, un système de traitement des effluents ou la décontamination gazeuse (Guide canadien sur la biosécurité).
Entreposage
Les exigences applicables en matière de confinement de niveau 2 pour l'entreposage, décrites dans la Norme canadienne sur la biosécurité, doivent être respectées. Les contenants primaires de matières réglementées enlevés de la zone de confinement doivent être étiquetés, étanches aux fuites, résistants aux impacts et gardés soit dans des équipements d'entreposage verrouillés, soit dans une zone à accès limité.
Partie IX : Renseignements réglementaires et autres renseignements
Contexte réglementaire canadien
Les activités contrôlées avec L. monocytogenes nécessitent un permis pour les agents pathogènes humains et les toxines délivré par l'Agence de la santé publique du Canada.
Voici une liste non exhaustive des désignations, règlements ou lois applicables :
- Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines et Règlement sur les agents pathogènes humains et les toxines
- Loi sur la santé des animaux et Règlement sur la santé des animaux
- Règlement sur le transport des marchandises dangereuses
- Maladies à déclaration obligatoire à l'échelle nationale (humaines)
- Maladies à déclaration obligatoire annuelle (animales)
Maladie répertoriée par l'OIE (veuillez communiquer avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments)
Mise à jour
Avril 2023
Préparé par
Centre de la biosûreté, Agence de la santé publique du Canada.
Mise en garde
L'information scientifique, opinions et recommandations contenues dans cette Fiche technique santé-sécurité : Agents Pathogènes ont été élaborées sur la base de ou compilées à partir de sources fiables disponibles au moment de la publication. Les dangers nouvellement découverts sont fréquents et ces informations peuvent ne pas être totalement à jour.
Le gouvernement du Canada ne se tient pas responsable de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l'utilisation de ces renseignements.
Les personnes au Canada sont tenues de se conformer aux lois pertinentes, y compris les règlements, les lignes directrices et les normes applicables à l'importation, au transport et à l'utilisation d'agents pathogènes au Canada, établis par les autorités réglementaires compétentes, notamment l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Environnement et Changement climatique Canada et Transports Canada.
La classification des risques et les exigences réglementaires connexes mentionnées dans la présente Fiche technique santé-sécurité : Agents Pathogènes, telles que celles qui figurent dans la norme canadienne de biosécurité, peuvent être incomplètes et sont spécifiques au contexte canadien. D'autres juridictions auront leurs propres exigences.
Tous droits réservés©Agence de la santé publique du Canada, 2023, Canada
Références
- Note de bas de page 1
-
Low, J. C., et W. Donachie. 1997. A review of Listeria monocytogenes and listeriosis. Vet. J. 153:9-29.
- Note de bas de page 2
-
Acha, P. N., et B. Szyfres. 2003. Listeriosis, p. 168-179. Pan American Health Organization, Zoonoses and Communicable Diseases Common to Man and Animals, 3rd ed., Pan American Health Organization., Washington D.C..
- Note de bas de page 3
-
Bille, J. 2003. Listeria and Erysipelothrix, p. 474-484. P. R. Murray, E. J. Baron, J. H. Jorgensen, M. L. Landry, et M. A. Pfaller (eds.), Manual of Clinical Microbiology, 8th ed., vol. 1. ASM Press.
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