Acanthamoeba castellanii : Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes

Section I – Agent infectieux

Nom

Acanthamoeba castellanii

Type d'agent

Parasite

Taxonomie

Famille

Acanthamoebidae

Genre

Acanthamoeba

Espèce

castellanii

Synonyme ou renvoi

Aussi connu sous les noms Acanthamoeba castellani et Acanthamoeba sp. ATCC 30011Note de bas de page 1. Acanthamoeba castellanii est un agent causal de la kératite à Acanthamoeba et de l'encéphalite amibienne granulomateuse.

Caractéristiques

Brève description

A. castellanii est un amibe libreNote de bas de page 2. La séquence génomique de référence pour A. castellanii, NEFF-v1, est fondée sur la souche Neff et contient un génome d'ADN linéaire double brin, d'environ 42 Mbp ayant un contenu G+C de 58 %Note de bas de page 2. Les caractéristiques morphologiques varient en fonction des conditions environnementalesNote de bas de page 3Note de bas de page 4. A. castellanii peut adopter une forme ovale ou allongée lorsque trophozoïte infectieux, mesurant environ de 15 à 50 μm, ou une forme de kyste dormant, résistant au stress et à double paroi mesurant de 10 à 25 μmNote de bas de page 3Note de bas de page 4.

Propriétés

Les espèces d'Acanthamoeba sont omniprésentes dans l'environnement et ont été isolées dans de nombreuses sources aqueuses (p. ex., approvisionnement en eau publique, piscines, eau embouteillée, échantillons d'eau de surface), des unités de climatisation, les égouts, le compost, les sédiments, le sol, les légumes, l'air, les lentilles de contact et leurs étuisNote de bas de page 3Note de bas de page 5. Elles ont également été récupérées dans les hôpitaux, les unités de dialyse et les stations de lavage oculaireNote de bas de page 5. Son cycle de vie biphasique permet sa prévalence dans l'environnementNote de bas de page 3Note de bas de page 5.

La forme végétative trophozoïte existe lorsque les conditions environnementales sont favorables à la croissance; sous cette forme, A. castellanii se déplace lentement en utilisant l'acanthopodia (protrusions hyalines de type vertébrales) et se nourrit d'autres microbes, y compris des bactéries, des algues, des levures ou de petites particules organiquesNote de bas de page 3Note de bas de page 5. Dans des conditions environnementales défavorables, comme les températures extrêmes, le pH, l'osmolarité, l'épuisement des nutriments et la dessiccation, A. castellanii peut se différencier en kyste métaboliquement inactif. Sa structure à double paroi permet à A. castellanii de survivre dans des conditions hostiles pendant des périodes prolongéesNote de bas de page 3. Les kystes peuvent être en suspension dans l'air, ce qui peut aider à propager l'espèce dans l'environnement. A. castellanii se reproduit asexuellement par fission binaireNote de bas de page 3Note de bas de page 5.

Certaines bactéries et certains virus ingérés par les trophozoïtes peuvent échapper à la digestion. Par exemple, le mollivirusNote de bas de page 6, l'adénovirusNote de bas de page 7, le lausannevirusNote de bas de page 8, le norovirus murinNote de bas de page 9 et le medusavirusNote de bas de page 10 peuvent se reproduire à l'intérieur des trophozoïtes. Les bactéries, y compris Legionella pneumophilaNote de bas de page 11Note de bas de page 12, Protochlamydia amoebophilaNote de bas de page 13, Porphromonas gingivalis, Prevotella intermediaNote de bas de page 14, Bacillus anthracisNote de bas de page 15, Vibrio choleraeNote de bas de page 16 et Mycobacterium spp.Note de bas de page 17Note de bas de page 18 peuvent survivre et croître dans les trophozoïtes d'A. castellanii. En fonction des conditions et de la pathogénicité des microorganismes et des amibes, les interactions varient et conduisent à la lyse des microorganismes ou des amibes, à l'ingestion de microorganismes sans changement, à l'incubation et à la croissance des microorganismes dans les amibes ou à l'augmentation de la virulence des microorganismesNote de bas de page 19. Par conséquent, les trophozoïtes et les kystes peuvent servir de réservoirs à un certain nombre de microorganismes pathogènes, ce qui entraîne une co-infectionNote de bas de page 19.

Section II – Identification des dangers

Pathogénicité et toxicité

Plusieurs espèces d'Acanthamoeba, dont A. castellanii, ont été signalées comme étant responsables de la kératite à Acanthamoeba (KA)Note de bas de page 5Note de bas de page 20. L'apparition des symptômes peut varier de quelques jours à plusieurs semaines, selon la taille de l'inoculum et de l'étendue du traumatisme cornéen, et les signes cliniques comprennent la sensation d'avoir un corps étranger dans l'œil, la rougeur, les démangeaisons, la douleur, la photophobie, l'épiphora, l'œdème, la vision floue ou la perte de visionNote de bas de page 5Note de bas de page 21Note de bas de page 22. Un infiltrat stromal ressemblant à un anneau apparaît chez environ 50 % des patients dans le stade avancé de la kératite à AcanthamoebaNote de bas de page 3. En général, un seul œil est touchéNote de bas de page 23Note de bas de page 24. La sclérokératite à Acanthamoeba (SKA) est une complication rare de la KA et a probablement une origine immunitaireNote de bas de page 3. On estime que la SKA se produit dans 14 % à 16 % des cas de KA. Elle est caractérisée par une vision sévèrement réduite et une douleur vive. La SKA peut entraîner une sclérite nécrosante et une perforation cornéenneNote de bas de page 25. Le pronostic de SKA est habituellement mauvais et nécessite à l'occasion une énucléation pour atténuer les douleurs oculaires gravesNote de bas de page 25. Les kystes d' A. castellanii peuvent résister aux traitements médicamenteux et persister chez l'hôte pendant de longues périodes. Une infection récurrente survient dans environ 10 % des casNote de bas de page 26 et elle a été signalée jusqu'à cinq ans après l'infection initialeNote de bas de page 27. Un diagnostic et un traitement précoces sont nécessaires pour prévenir les dommages oculaires permanents et la perte de visionNote de bas de page 5Note de bas de page 28.

A. castellanii peut également provoquer une encéphalite amibienne granulomateuse (EAG), en particulier chez les personnes immunodéprimées ou affaibliesNote de bas de page 4Note de bas de page 5. L'apparition de l'EAG est lente et suit progression chronique caractérisée par plusieurs semaines à des mois de maux de tête, de fièvre légère, de raideur au cou, d'anomalies de l'état mental, de nausées, de vomissements, de léthargie, de troubles visuels et de déficits neurologiques focaux, selon le site topographique des lésions, suivi par la perte de conscience, l'hémiparésie, les convulsions et le coma à des stades ultérieursNote de bas de page 5Note de bas de page 29. Bien que rare, l'EAG a été signalée chez des personnes qui étaient par ailleurs en bonne santé. Par exemple, un paysan taïwanais en bonne santé présentait une faiblesse générale et une difficulté à déféquer et à uriner deux semaines après avoir aspiré de l'eau boueuse, puis il développa des nausées, des vomissements, des maux de tête graves et une altération progressive de la conscience et de l'agitation émotionnelle pendant l'hospitalisationNote de bas de page 30. Malgré le traitement antibiotique, il développa de l'hypotension, de la bradycardie et une myoclonie. Le patient s'est rétabli à la suite d'un traitement combinant antimicrobiens corticostéroïdes et diurétiques, bien que l'on ait noté une réponse lente en matière de temps, de lieu et d'orientation. Le taux de mortalité de l'infection du système nerveux central (SNC) à Acanthamoeba peut dépasser 90 %Note de bas de page 31.

Les manifestations cutanées d'A. castellanii sont caractérisées par des nodules érythémateux durs ou des ulcérations cutanées, y compris la présence de papulonodules fermes à drainage purulent qui se transforment en ulcérations indurées qui ne guérissent pas et contiennent des trophozoïtes et des kystes d'AcanthamoebaNote de bas de page 5Note de bas de page 20. Chez les personnes en bonne santé, ces infections sont très rares et sont habituellement autolimitantes. Toutefois, chez les personnes immunodéprimées, une infection disséminée peut survenir, ce qui entraîne des conséquences fatalesNote de bas de page 5. Le taux de mortalité signalé pour l'infection cutanée à Acanthamoeba sans atteinte du SNC est d'environ 73 % et 100 % pour l'infection cutanée avec infection concomitante du SNC chez les patients atteints du SIDANote de bas de page 20.

Une ostéomyélite rare, provenant d'une greffe osseuse de la mandibule, associée à l'infection à A. castellanii a été signalée chez une femme prédiabétique de 32 ansNote de bas de page 32. Une sinusite à A. castellanii a été signalée chez un patient infecté par le VIH et se caractérisait par une congestion des sinus, de l'épistaxis, des croûtes nasales et des céphalées frontalesNote de bas de page 33. Les Acanthamoeba spp. semblent également être des vecteurs dans la transmission d'agents pathogènes bactériens à des hôtes sensibles; environ 24 % des isolats d'Acanthamoeba spp. provenant de sources cliniques et environnementales semblent être porteurs des bactéries intracellulairesNote de bas de page 34.

Un cas aigu de méningo-encéphalite hémorragique nécrosante a été signalé chez un chien; A. castellanii a été isolé dans les poumons et les reins du canidé, qui étaient présumés être les principaux sites des lésionsNote de bas de page 35. A. castellanii a également été isolé dans des échantillons d'écouvillons de cornée de chats atteints d'une kératiteNote de bas de page 36. La maladie disséminée associée à l'infection à Acanthamoeba spp. a été signalée chez les chiensNote de bas de page 37Note de bas de page 38Note de bas de page 39 et les chevauxNote de bas de page 40.

Épidémiologie

Acanthamoeba spp. se retrouvent partout dans le monde et sont omniprésentes dans l'environnementNote de bas de page 3Note de bas de page 5. A. castellanii a été isolé dans la muqueuse nasale d'environ 4 % des personnes en santéNote de bas de page 41, alors que des taux de prévalence de l'anticorps au génotype T4 d'A. castellanii de plus de 85 % ont été détectés chez 114 personnes en santé de 37 paysNote de bas de page 42.

Le génotype T4 d'A. castellanii a été détecté dans la KA et l'EAG partout dans le mondeNote de bas de page 5. L'incidence annuelle estimée de la KA est de 0,1 à 14,9 cas pour 100 000 porteurs de lentilles de contactNote de bas de page 3. En 2007, une éclosion aux États-Unis liée à l'utilisation d'une solution de lentille de contact particulière a touché environ 158 personnesNote de bas de page 43. L'incidence de l'EAG est rare. Moins de 200 cas ont été signalés globalement, ce qui rend un diagnostic précis et le traitement difficilesNote de bas de page 31Note de bas de page 44.

L'utilisation de lentilles de contact et les traumatismes oculaires sont des facteurs de risque pour la KANote de bas de page 23; plus de 93 % des cas signalés de KA étaient associés à l'utilisation de lentilles de contactNote de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 45. Une utilisation incorrecte, comme le port prolongé et une mauvaise hygiène pendant le rangement et la manipulation des lentilles, est généralement un facteur contributifNote de bas de page 23.

Les personnes immunodéprimées sont prédisposées à l'EAGNote de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 46. L'EAG est habituellement associée à des personnes présentant des comorbidités, notamment des tumeurs malignes, la maladie de Hodgkin, le lupus érythémateux disséminé, le diabète, l'insuffisance rénale, la cirrhose, la tuberculose, les ulcères cutanés et l'infection par le VIHNote de bas de page 20. Les facteurs prédisposants comprennent l'alcoolisme, la toxicomanie, le traitement aux stéroïdes, la chimiothérapie contre le cancer, la radiothérapie, la greffe d'organes et l'utilisation excessive d'antibiotiquesNote de bas de page 20Note de bas de page 47.

Gamme d'hôtes

Hôtes naturels

HumainsNote de bas de page 3Note de bas de page 5, chiensNote de bas de page 35Note de bas de page 48 et chatsNote de bas de page 36Note de bas de page 53.

Autres hôtes

Les porcsNote de bas de page 46, les hamstersNote de bas de page 49, les souris et les ratsNote de bas de page 50 sont des hôtes infectés à des fins expérimentales notables.

Dose infectieuse

Inconnue. Cependant, les doses infectieuses à 50 % (DI50) ont été déterminées expérimentalement chez des souris infectées par la souche HN-3 d'A. castellanii par exposition intranasale; une DI50 de 811 organismes a été déterminée lorsque l'invasion cérébrale était la réponse finale, alors que la DI50 était de 2 483 organismes dans un modèle de méningo-encéphalite aiguëNote de bas de page 51. Une dose létale médiane (DL50) de 5 276 amibes a également été déterminéeNote de bas de page 56.

Période d'incubation

Elle varie de quelques jours en cas de kératite à Acanthamoeba à plusieurs semaines ou mois en cas d'EAG, de lésions cutanées et de sinusiteNote de bas de page 20.

Transmissibilité

Le mode de transmission premier est le contact d'A. castellanii avec les muqueuses ou la peau endommagéeNote de bas de page 23Note de bas de page 52Note de bas de page 53Note de bas de page 54. Chez les personnes immunodéprimées, A. castellanii peut entrer par des lésions cutanées ou par inhalation de kystes et causer respectivement des infections cutanées ou des voies respiratoires inférieuresNote de bas de page 23. La transmission par ingestion d'eau contaminée a été signalée chez des personnes qui étaient en bonne santéNote de bas de page 30, alors que la transmission par contact direct avec la peau intacte a entraîné une infection cutanéeNote de bas de page 55. La transmission par injection a été signalée chez un bénéficiaire de greffe de cellules souches périphériquesNote de bas de page 56.

Section III – Dissémination

Réservoir

Aucun.

Zoonose

Aucune.

Vecteurs

Aucun.

Section IV – Viabilité et stabilité

Sensibilité/résistance aux médicaments

Les diamidines (p. ex., l'hexamidineNote de bas de page 57, la pentamidineNote de bas de page 57Note de bas de page 58, la propamidine); les biguanides (p. ex., la chlorhexidineNote de bas de page 57, le polyhexaméthylène biguanide); les azoles (p. ex., le clotrimazoleNote de bas de page 57, le voriconazoleNote de bas de page 57, l'itraconazoleNote de bas de page 59); l'amphotéricine BNote de bas de page 57; la néomycineNote de bas de page 60; la flucytosine et la miltefosineNote de bas de page 57Note de bas de page 61 ont été utilisés dans le traitement des infections à Acanthamoeba et se sont révélés efficaces contre A. castellanii in vitro.

Une forte résistance au polyhexaméthylène biguanide a été décrite dans les isolats cliniques provenant de TaïwanNote de bas de page 62, alors que des souches résistantes à l'érythromycine, au chloramphénicol et à l'oligomycine ont été signalées aux États-UnisNote de bas de page 63. On a signalé un échec du traitement au moyen de la rifampine et du cétoconazole chez un patient infecté par le VIH et infecté par A. castellaniiNote de bas de page 33. En général, les kystes d'Acanthamoeba sont plus résistants aux médicaments que les trophozoïtesNote de bas de page 20.

Sensibilité aux désinfectants

Le traitement à l'aide de la povidone iodine a entraîné une réduction des trophozoïtes viables et, dans une moindre mesure, des kystesNote de bas de page 64Note de bas de page 65. Le traitement à la formaline (10 %)Note de bas de page 66 et le traitement à l'hypochlorite de sodium (2,5 %) pendant 15 minutes ont montré des effets cysticidesNote de bas de page 67. L'éthanol (60 % à 70 %)Note de bas de page 67Note de bas de page 68 et l'isopropanol (20 %)Note de bas de page 66Note de bas de page 68 sont efficaces contre les trophozoïtes et modérément efficaces contre les kystes. Le traitement à l'acide peracétique (0,2 %) à 55 °C pendant 10 minutes, à l'ortho-phtalaldéhyde (0,55 %) pendant 10 minutes et au peroxyde d'hydrogène (7,5 %) pendant 20 minutes ont été efficaces contre les kystes d'AcanthamoebaNote de bas de page 67.

Inactivation physique

Les kystes d'Acanthamoeba peuvent être inactivés par traitement thermique humide à 65 °C pendant 15 minutesNote de bas de page 67Note de bas de page 69. Les trophozoïtes d'A. castellanii ATCC 50370 peuvent être complètement inactivés par l'exposition à un plasma gazeux atmosphérique froid (PAF) pendant deux minutes, tandis que l'inactivation complète des kystes d'A. castellanii a été signalée après 4 minutes d'exposition au PAFNote de bas de page 70.

Survie à l'extérieur de l'hôte

A. castellanii est omniprésent dans l'environnement et a été isolé dans le sol, dans l'eau douce et de mer et dans les échantillons d'airNote de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 71. Les kystes d'A. castellanii, et les microbes viables qu'ils peuvent contenir, peuvent survivre pendant des périodes prolongéesNote de bas de page 17Note de bas de page 72Note de bas de page 73. Les kystes d'Acanthamoeba peuvent survivre pendant plusieurs annéesNote de bas de page 74Note de bas de page 75.

Section V – Premiers soins et aspects médicaux

Surveillance

A. castellanii peut être détecté dans des échantillons prélevés chez des patients au moyen de méthodes fondées sur la culture et de PCRNote de bas de page 3Note de bas de page 52. Les échantillons prélevés sur les patients peuvent être examinés au microscope pour détecter les trophozoïtes et les kystes. Des techniques expérimentales de diagnostic, y compris les signatures d'autofluorescence des agents pathogènes, font l'objet d'une étudeNote de bas de page 76.

Remarque : Les recommandations spécifiques pour la surveillance en laboratoire devraient provenir du programme de surveillance médicale, qui est fondé sur une évaluation locale des risques des agents pathogènes et des activités en cours, ainsi qu'une évaluation globale des risques du programme de biosécurité dans son ensemble. De plus amples renseignements sur la surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité (GCB).

Premiers soins et traitement

Le traitement de la KA consiste habituellement en l'application topique d'un biguanide (polyhexaméthylène biguanide, gluconate de chlorhexidine) en association avec une diamidine (hexamidine)Note de bas de page 26Note de bas de page 77. La durée du traitement est habituellement de six semainesNote de bas de page 26, mais peut continuer jusqu'à 26 moisNote de bas de page 78. Une intervention chirurgicale peut être nécessaire. L'EAG a été traitée avec succès en utilisant diverses combinaisons de médicaments, notamment des antibiotiques comme la pentamidine, le cotrimoxazole, l'iséthionate de propamidine, les azoles, l'amphotéricine B, la flucytosine, la rifampicine, l'azithromycine, l'amikacine et des médicaments contre le cancer comme la miltefosine, les phénothiazines et la thioridazineNote de bas de page 26Note de bas de page 46Note de bas de page 79.

Remarque : Les recommandations spécifiques concernant les premiers soins et les traitements en laboratoire devraient provenir du plan d'intervention après exposition, qui est élaboré dans le cadre du programme de surveillance médicale. De plus amples renseignements sur le plan d'intervention après l'exposition sont disponibles dans le GCB.

Immunisation

Aucun vaccin n'est actuellement disponible.

Remarque : De plus amples renseignements sur le programme de surveillance médicale sont disponibles dans le GCB et en consultant le Guide canadien d'immunisation.

Prophylaxie

Il n'existe pas de prophylaxie après exposition connue.

Remarque : De plus amples renseignements sur la prophylaxie dans le cadre du programme de surveillance médicale sont disponibles dans le GCB.

Section VI – Dangers pour le personnel de laboratoire

Infections contractées en laboratoire

Aucune signalée à ce jour.

Remarque : Veuillez consulter la Norme canadienne sur la biosécurité (NCB) et le GCB pour obtenir de plus amples renseignements sur les exigences relatives à la déclaration des incidents d'exposition. Une ligne directrice canadienne sur la biosécurité décrivant les procédures de déclaration est également disponible.

Sources et échantillons

Raclages de la cornéeNote de bas de page 3, échantillons de biopsie cornéenneNote de bas de page 3, liquide céphalorachidienNote de bas de page 5, tissu cérébralNote de bas de page 5, saliveNote de bas de page 42, échantillons de biopsies nasales et cutanéesNote de bas de page 33.

Dangers primaires

L'exposition des muqueuses et de la peau aux matières infectieusesNote de bas de page 23Note de bas de page 52, l'inhalation de matières infectieuses en suspension dans l'air ou en aérosolNote de bas de page 23 et une autoinoculation au moyen de matières infectieusesNote de bas de page 56 sont les principaux risques d'exposition associés à A. castellanii.

Dangers particuliers

A. castellanii est capable d'héberger une variété de microbes, dont certains sont des agents pathogènes pour les humains et les animauxNote de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16Note de bas de page 17Note de bas de page 18.

Section VII – Contrôle de l'exposition et protection personnelle

Classification par groupe de risque

A. castellanii est un pathogène humain du groupe de risque 2 et un pathogène animal du groupe de risque 2Note de bas de page 80Note de bas de page 81.

Exigences de confinement

Les installations, l'équipement et les pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 tels que décrits dans la NCB pour le travail avec des matières, des animaux ou des cultures infectieux ou possiblement infectieux.

Vêtements de protection

Les exigences applicables au niveau de confinement 2 pour l'équipement et les vêtements de protection individuelle décrites dans la NCB doivent être respectées. L'équipement de protection individuelle peut inclure l'utilisation d'un sarrau de laboratoire et de chaussures spécialisées (par exemple, des bottes, des chaussures) ou de chaussures de protection supplémentaires (par exemple, des couvre-bottes ou des couvre-chaussures) lorsque les sols peuvent être contaminés (par exemple, les box, les salles de nécropsie), des gants lorsque le contact direct de la peau avec des matériaux ou des animaux infectés est inévitable, et une protection oculaire lorsqu'il existe un risque connu ou potentiel d'exposition à des éclaboussures.

Remarque : Une évaluation locale des risques permettra de déterminer la protection appropriée pour les mains, les pieds, la tête, le corps, les yeux, le visage et les voies respiratoires. De plus, les exigences relatives à l'équipement de protection individuelle pour la zone de confinement et les activités de travail doivent être documentées.

Autres précautions

Une enceinte de sécurité biologique (ESB) ou d'autres dispositifs de confinement primaire à utiliser pour les activités avec des récipients ouverts, sur la base des risques associés aux caractéristiques inhérentes de la matière réglementée, à la possibilité de produire des aérosols infectieux ou des toxines aérosolisées, à la manipulation de fortes concentrations de matières réglementées ou à la manipulation de grands volumes de matières réglementées.

Utilisation d'aiguilles et de seringues strictement limitée. Le pliage, le cisaillement, le rebouchage ou l'élimination d'aiguilles de seringues est à éviter, et, si nécessaire, à effectuer uniquement comme spécifié dans les procédures d'opération normalisées (PON). Des précautions supplémentaires sont requises pour les travaux comprenant des animaux ou des activités à grande échelle.

Renseignements supplémentaires

Pour les laboratoires de diagnostic qui manipulent des échantillons primaires provenant de patients susceptibles d'être infectés par Acanthamoeba castellanii, les ressources suivantes peuvent être consultées :

Section VIII – Manutention et entreposage

Déversements

Laisser les aérosols se déposer. Tout en portant de l'équipement de protection individuelle, couvrir doucement le déversement avec du papier absorbant et appliquer un désinfectant approprié, à partir du périmètre et en allant vers le centre. Permettre un contact suffisant avec le désinfectant avant le nettoyage (GCB).

Élimination

Toutes les matières ou substances qui sont en contact avec les matières réglementées doivent être entièrement décontaminées avant d'être retirées de la zone de confinement ou des procédures d'opérations normalisées (PON) doivent être en place afin de déplacer ou de transporter les déchets en toute sécurité hors de la zone de confinement vers une zone de décontamination désignée ou une tierce partie. On peut y parvenir en utilisant des technologies et des procédés de décontamination qui se sont avérés efficaces contre les matières réglementées, comme les désinfectants chimiques, l'autoclavage, l'irradiation, l'incinération, un système de traitement des effluents ou la décontamination gazeuse (GCB).

Entreposage

Les exigences applicables en matière de confinement de niveau 2 pour l'entreposage, décrites dans la GCB, doivent être respectées. Les contenants primaires de matières réglementées enlevés de la zone de confinement doivent être étiquetés, étanches aux fuites, résistants aux impacts et gardés soit dans des équipements d'entreposage verrouillés, soit dans une zone à accès limité.

Section IX – Renseignements sur la réglementation et autres

Renseignements sur la réglementation canadienne

Les activités contrôlées avec A. castellanii nécessitent un permis d'agent pathogène humain et de toxines, délivré par l'Agence de la santé publique du Canada.

Voici une liste non exhaustive des désignations, des règlements ou des lois applicables :

Dernière mise à jour

Mai 2023

Rédigé par

Centre de la biosûreté, Agence de la santé publique du Canada.

Mise en garde

L'information scientifique, opinions et recommandations contenues dans cette Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes ont été élaborées sur la base de ou compilées à partir de sources fiables disponibles au moment de la publication. Les dangers nouvellement découverts sont fréquents et ces informations peuvent ne pas être totalement à jour. Le gouvernement du Canada ne se tient pas responsable de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l'utilisation de ces renseignements.

Les personnes au Canada sont tenues de se conformer aux lois pertinentes, y compris les règlements, les lignes directrices et les normes applicables à l'importation, au transport et à l'utilisation d'agents pathogènes au Canada, établis par les autorités réglementaires compétentes, notamment l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Environnement et Changement climatique Canada et Transports Canada. La classification des risques et les exigences réglementaires connexes mentionnées dans la présente Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes, telles que celles qui figurent dans la norme canadienne de biosécurité, peuvent être incomplètes et sont spécifiques au contexte canadien. D'autres juridictions auront leurs propres exigences.

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