Déclaration commune des coprésidents du Comité consultatif spécial sur l’épidémie de surdoses d’opioïdes – Plus récentes données nationales sur les méfaits associés aux substances
Déclaration
26 juin 2023 | Ottawa (Ontario) | Agence de la santé publique du Canada
Les coprésidents du Comité consultatif spécial fédéral-provincial-territorial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, et le Dr Yves Léger, médecin-hygiéniste en chef par intérim du Nouveau-Brunswick, publient aujourd'hui la déclaration qui suit concernant la parution des plus récentes données de surveillance des méfaits associés aux opioïdes et aux stimulants au Canada de janvier 2016 à décembre 2022.
D'après ces données, 7 328 personnes au Canada — ou 20 personnes en moyenne par jour— sont décédées d'une surdose d'opioïdes de janvier à décembre 2022. Il s'agit d'une baisse de 9 % des décès par rapport à 2021, alors que 22 personnes en moyenne chaque jour avaient perdu la vie des suites d'une surdose d'opioïdes. Les tendances vont dans le même sens pour les hospitalisations : en 2022, 14 personnes en moyenne chaque jour ont été hospitalisées pour un empoisonnement lié aux opioïdes au Canada, contre 17 en 2021.
S'il est encourageant de voir une diminution des méfaits liés aux opioïdes et aux stimulants, il faut savoir que l'ampleur de ces méfaits reste importante. Nous ne devons pas ignorer que derrière ces statistiques se cachent des personnes qui ont perdu la vie ou dont la vie a été menacée en raison de la toxicité et l'imprévisibilité de l'approvisionnement en drogues.
Aujourd'hui, en plus des dernières données sur les méfaits associés aux opioïdes et aux stimulants, l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a aussi rendu publiques les nouvelles projections modélisées sur les décès liés aux opioïdes pour la période allant de maintenant jusqu'à décembre 2023. Selon certains scénarios, de 1 430 à 2 320 personnes pourraient perdre la vie à cause de la toxicité des opioïdes tous les trois mois jusqu'à la fin de 2023. Les résultats donnent à penser que même si le nombre de décès liés aux opioïdes peut rester stable ou diminuer d'ici à la fin 2023, il peut aussi rester supérieur à ce qui a été observé avant le début de la pandémie de COVID-19.
Une approche globale est nécessaire pour réduire les méfaits et sauver des vies
L'offre de drogues illicites toxiques continue de ravager les collectivités de notre pays. Le fentanyl et ses analogues constituent un facteur important, comme le montrent les données publiées aujourd'hui. À titre d'exemple, 81 % des décès accidentels liés aux opioïdes survenus l'année dernière mettaient en cause le fentanyl. Il s'agit d'une augmentation par rapport aux années où cette crise de santé publique sévissait avant la pandémie (de 2016 à 2020), alors que le pourcentage de décès liés au fentanyl se situait entre 57 % et 74 %. Les analyses de données des saisies de drogues illégales réalisées par Santé Canada montrent depuis fin 2019 une augmentation de la détection de fentanyl en association avec des sédatifs, comme les benzodiazépines, ce qui peut compliquer la prise en charge de la surdose et augmenter le risque de décès.
Outre l'offre toxique et imprévisible de drogues, une combinaison d'éléments alimente cette crise de santé publique au Canada. Il s'agit notamment de facteurs sociaux et économiques qui exposent certaines personnes à un risque accru de méfaits associés aux substances, tels que les traumatismes, l'insécurité économique, le sans-abrisme, l'isolement social et la stigmatisation.
La grande complexité de cette crise et les problèmes particuliers que pose notre approvisionnement en drogues toxiques exigent une stratégie audacieuse, souple, globale et fondée sur des données probantes pour aller à la rencontre des personnes là où elles se trouvent, réduire les méfaits et sauver des vies. Cette stratégie comprend toute une gamme de mesures, notamment des efforts de prévention vigoureux, des services de réduction des méfaits et de soutien, des activités de lutte contre la stigmatisation et des options de traitement accessibles, ainsi que des mesures plus générales visant à créer des conditions propices à la santé et au bien-être en général, pour tous les gens au Canada, et en particulier pour ceux qui appartiennent à des groupes marginalisés.
De nombreux exemples d'actions prometteuses ont été relevés un peu partout au pays. À titre d'exemple de démarche de prévention fondée sur des données probantes, le Nouveau-Brunswick met en œuvre Planète Jeunesse Nouveau-Brunswick dans quatre régions de la province en tant que projet pilote de cinq ans. Le projet consiste à adapter et à mettre en œuvre un programme communautaire visant à prévenir et à retarder la consommation de substances chez les jeunes, dit modèle de prévention islandais, qui s'est avéré efficace pour réduire la consommation de substances et ses méfaits en Islande depuis plus de 20 ans. Ce projet pilote, ainsi que d'autres mesures d'intervention novatrices conçues pour prévenir les méfaits liés à la consommation de substances dans tout le Canada, produit des données inestimables qui nous permettront de répondre à la crise avec plus d'efficacité et d'équité.
Dans cette optique, nous devons continuer à améliorer la collecte de données et à mesurer en permanence les résultats de nos interventions afin de dégager les meilleures pratiques, car notre réaction à cette crise meurtrière doit évoluer en fonction de la nature et de l'ampleur de la crise, et en fonction de ce qui se fait de mieux en matière de résultats et dans quel contexte.
Nous continuons d'encourager les familles et les amis qui soutiennent des proches qui consomment des drogues, ainsi que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, à se familiariser avec les signes d'une surdose, à se munir de naloxone, ainsi qu'à reconnaître et à remettre en question le langage et les attitudes stigmatisants liés à la consommation de substances. Si une personne que vous connaissez ou que vous aimez vit une situation difficile ou a des questions sur la consommation de drogues, Espace mieux-être Canada et d'autres ressources pourraient vous aider.
Dre Theresa Tam
Administratrice en chef de la santé publique du Canada
Coprésidente, Comité consultatif spécial fédéral-provincial-territorial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes
Dr Yves Léger
Médecin-hygiéniste en chef par intérim du Nouveau-Brunswick
Coprésident, Comité consultatif spécial fédéral-provincial-territorial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes
Liens connexes
- Méfaits associés aux opioïdes et aux stimulants au Canada
- Modélisation des projections de décès liés aux opioïdes jusqu'en décembre 2023
- Espace mieux-être Canada
- Ligne d'écoute d'espoir pour le mieux-être
- Obtenez de l'aide concernant la consommation de substances
- Comment parler à un membre de sa famille ou à un ami de sa consommation de drogues et d'alcool
- Comité consultatif spécial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes
- Planète Jeunesse Nouveau-Brunswick
Personnes-ressources
Relations avec les médias
Agence de la santé publique du Canada
613-957-2983
media@hc-sc.gc.ca
Détails de la page
- Date de modification :