Guide sur les médicaments biologiques biosimilaires à l'intention des professionnels de la santé : Études de cas
Sur cette page
- Kanjinti, un biosimilaire de Herceptin
- Inflectra (infliximab) pour la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse
Kanjinti, un biosimilaire de Herceptin
Introduction
Une présentation de drogue nouvelle (PDN) pour le biosimilaire Kanjinti a été déposée par Amgen Canada Inc. le 21 août 2017 et a été autorisée par Santé Canada le 27 février 2020. Le médicament biologique de référence était Herceptin (ingrédient médicinal trastuzumab), commercialisé par Hoffmann-La Roche Ltd.
Herceptin est autorisé au Canada pour plusieurs indications relatives au cancer du sein au stade précoce, au cancer du sein métastatique et au cancer gastrique métastatique. La PDN pour Kanjinti visait une autorisation pour toutes les indications autorisées pour Herceptin sauf une. L'indication de la combinaison avec Perjeta (pertuzumab) et le docétaxel pour le cancer du sein métastatique positif pour le récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) n'a pas été demandée pour Kanjinti dans cette PDN.
Données soumises
Le promoteur a soumis des données provenant d'études comparatives de qualité :
- d'une étude pharmacocinétique comparative chez des sujets masculins en bonne santé
- d'une étude comparative d'efficacité et d'innocuité cliniques chez des patients atteints d'un cancer du sein positif pour le récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain au stade précoce
L'étude d'efficacité et d'innocuité comprenait une phase d'exécution en chimiothérapie, une phase néoadjuvante et une phase adjuvante.
Dans la phase néoadjuvante, les patients ont été randomisés pour recevoir soit :
- Kanjinti ou Herceptin en association avec du paclitaxel toutes les 3 semaines, pendant 4 cycles de traitement
- du paclitaxel, administré une fois par semaine pendant 12 cycles de traitement
- un autre régime posologique pour le paclitaxel, administré une fois par semaine pendant 12 cycles de traitement, était autorisé dans les régions où il s'agit de la norme de soin locale.
La chirurgie, avec dissection des ganglions lymphatiques sentinelles ou axillaires, s'est terminée de 3 à 7 semaines après l'administration de la dernière dose du produit expérimental dans la phase néoadjuvante.
Dans la phase adjuvante, les patients ont reçu une dose du médicament assigné toutes les 3 semaines, pendant au plus 1 an après le premier jour de l'administration du médicament de l'étude dans la phase néoadjuvante. La réponse pathologique complète a été définie comme l'absence de cellules tumorales invasives dans le tissu mammaire et les ganglions lymphatiques axillaires. Des données pharmacocinétiques complémentaires ont également été obtenues par l'étude d'efficacité et d'innocuité.
Examen
Une comparaison côte à côte de la structure et des fonctions de Kanjinti et de Herceptin a été effectuée au moyen de nombreux tests de laboratoire réalisés avec des méthodes de pointe. Aucune différence significative n'a été observée. L'étude pharmacocinétique a révélé une pharmacocinétique comparable.
Bien qu'aucune différence d'efficacité, d'innocuité et d'immunogénicité entre Kanjinti et Herceptin n'ait été observée dans l'étude comparative d'innocuité et d'efficacité, plusieurs préoccupations majeures ont été relevées lors de l'examen de l'étude concernant les paramètres d'efficacité et d'innocuité, la gestion des données, les analyses et les résultats communiqués.
L'équipe d'examen a conclu que l'équivalence entre Kanjinti et Herceptin n'était pas démontrée.
Décision prise
En raison des préoccupations relevées, la demande d'autorisation de mise en marché n'a pas été accordée. Un avis de non-conformité (ADN) a été délivré le 9 août 2018.
Suivi
Kanjinti a ensuite été autorisé le 27 février 2020 après le dépôt par le fabricant d'une réponse à l'ADN, qui répondait aux préoccupations relevées et qui confirmait l'équivalence de la réponse dans les groupes de traitement. Kanjinti a été autorisé pour une utilisation chez les patients atteints de cancer du sein au stade précoce, de cancer du sein métastatique et de cancer gastrique métastatique.
Bien que les patientes atteintes d'un cancer du sein au stade précoce, dans le cadre d'un traitement néoadjuvant, soient reconnues comme un modèle sensible pour démontrer l'efficacité et l'innocuité comparatives, il ne correspondait pas à une indication autorisée au Canada pour Herceptin. Pour éviter de laisser entendre que Kanjinti est indiqué pour une utilisation dans le cadre d'un traitement néoadjuvant, la déclaration suivante a été ajoutée à la monographie du produit :
« L'administration de trastuzumab comme traitement néoadjuvant à des patients atteints de cancer du sein au stade précoce est un modèle permettant l'évaluation comparative de l'innocuité et de l'efficacité cliniques. Cela dit, il ne s'agit pas d'une indication approuvée au Canada. »
Pour connaître tous les détails sur l'examen, la prise de décision et les indications autorisées, veuillez consulter le :
Inflectra (infliximab) pour la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse
Introduction
Une présentation de drogue nouvelle (PDN) pour le biosimilaire Inflectra a été déposée par Celltrion Healthcare Co. Ltée le 14 novembre 2011. Le médicament biologique de référence était Remicade (ingrédient médicinal : infliximab), commercialisé par Janssen Inc. Il a été autorisé pour traiter les problèmes de santé suivants :
- La polyarthrite rhumatoïde
- La spondylarthrite ankylosante
- La polyarthrite psoriasique
- Le psoriasis en plaques
- La maladie de Crohn
- La colite ulcéreuse
- Pour un usage pédiatrique dans le traitement de la maladie de Crohn et de la colite ulcéreuse
Le fabricant a demandé une autorisation, pour Inflectra, pour toutes les indications autorisées pour Remicade.
Données soumises
Le fabricant a soumis des données provenant d'études comparatives de qualité :
- d'une étude clinique d'innocuité et d'efficacité chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde active
- d'une étude pharmacocinétique clé chez des patients atteints de spondylarthrite ankylosante active
Aucune étude clinique n'a été menée chez les patients présentant les autres indications. Par conséquent, l'autorisation des indications restantes nécessiterait une démonstration solide de la biosimilarité, de sorte que l'autorisation s'appuie sur l'innocuité et l'efficacité connues du médicament de référence.
Examen
Une comparaison côte à côte de la structure, les propriétés physicochimiques et des fonctions d'Inflectra et de Remicade a été effectuée au moyen de nombreux tests de laboratoire réalisés avec des méthodes de pointe. Aucune différence n'a été observée qui aurait un effet probable sur l'efficacité et l'innocuité pour les indications (maladies rhumatismales) évaluées dans les essais cliniques.
Dans les études cliniques, le traitement par Inflectra ou Remicade a entraîné des taux de réponse comparables chez les patients. L'examen des critères d'évaluation secondaires et l'analyse de la progression des lésions articulaires n'ont pas mis en évidence de différences notables.
L'étude pharmacocinétique (PC) comparative a également comparé l'efficacité et l'innocuité d'Inflectra et de Remicade chez les patients atteints de spondylarthrite ankylosante active (secondaire à l'évaluation de la pharmacocinétique). Aucune différence cliniquement significative n'a été détectée, et le taux des réponses aux 2 produits était conforme à ce qui avait été rapporté précédemment pour les patients recevant Remicade. L'évaluation d'autres critères d'évaluation secondaires a confirmé la comparabilité des 2 produits en ce qui concerne l'amélioration de la réponse clinique.
Le fabricant a fourni des justifications détaillées pour appuyer l'autorisation des indications restantes. Toutefois, en raison des différences observées dans certains tests in vitro de cytotoxicité cellulaire dépendant des anticorps (ADCC), ainsi que d'autres différences, l'équipe d'examen a conclu que les différences dans la capacité des 2 produits à induire une ADCC ne pouvaient être exclues.
Le promoteur a fourni des arguments à l'appui de sa position selon laquelle l'ADCC n'est pas un médiateur important de l'efficacité de son produit (ou de Remicade). Cependant, après avoir passé en revue la documentation concernant ce mécanisme d'action, l'équipe a conclu que l'ADCC ne pouvait pas être exclu comme mécanisme d'action dans les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). Il a également été noté qu'il existe des différences physiopathologiques entre les maladies rhumatismales et les MICI, ce qui rend difficile l'extrapolation entre les 2 produits en l'absence de donnée de rapprochement cliniques ou pharmacocinétiques/pharmacodynamiques (PC/PD).
Décision prise
L'autorisation des indications pour les MICI n'était pas acceptable sans preuve supplémentaire pour démontrer la biosimilarité dans l'ADCC, car :
- des différences dans l'ADCC ont été observées entre Inflectra et Remicade
- l'ADCC peut être un mécanisme d'action actif pour l'infliximab dans les MICI, mais pas dans les maladies rhumatismales
Inflectra a été autorisé le 15 janvier 2014 pour une utilisation chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde modérément à gravement active, de spondylarthrite ankylosante active, de polyarthrite psoriasique et de psoriasis en plaques chronique modéré à grave.
Suivi
Inflectra a été autorisé le 10 juin 2016 pour une utilisation chez les patients atteints de la maladie de Crohn, de la maladie de Crohn avec fistulisation et de la colite ulcéreuse à la suite du dépôt par le fabricant d'une PDN supplémentaire comprenant des données physicochimiques, biologiques et cliniques favorables.
Pour connaître tous les détails de l'examen et de l'autorisation, veuillez consulter ce document :
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