Force d'urgence des Nations Unies II (FUNU II) - Danaca

Nom de l'opération internationale :  Force d'urgence des Nations Unies II (FUNU II)

Dates de l'opération internationale :   1973/10/25 – 1979/07/24

Organisme responsable :   Nations Unies

Nom de la région :  Moyen-Orient

Lieu :   Égypte

Nom de l'opération canadienne :   Opération DANACA

Dates de l'opération canadienne :  1973/11/10 – 1979/10/31

Mandat de la mission :  

La Force d’urgence des Nations Unies II résulte de la résolution 340 adoptée par le Conseil de sécurité le 25 octobre 1973. Son mandat consistait à surveiller la mise en œuvre du cessez le feu et le retour des troupes des deux camps aux positions qu’elles occupaient à 16 h 50 le 22 octobre 1973. La FUNU ll devait tenter de prévenir une reprise des combats et coopérer avec l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST) ainsi que le Comité international de la Croix Rouge.

Notes sur la mission :  

Le 6 octobre 1973, la guerre du Kippour a éclaté lorsque l’Égypte et la Syrie, appuyées par des troupes d’autres pays arabes, ont lancé une offensive coordonnée contre Israël. Après des revers initiaux, Israél a été en mesure de reprendre le terrain perdu. Le long de la frontière avec l’Égypte, Israël avait subi au départ de graves échecs; toutefois, à la suite d’une brillante manœuvre en tenailles, les troupes israéliennes menaçaient d’encercler l’ensemble de la Troisième armée égyptienne, sur la rive ouest du canal de Suez. Pendant tout le conflit, l’activité diplomatique était intense, compte tenu de la possibilité d’une épreuve de force entre les États-Unis et l’Union soviétique. L’Égypte et Israël ont accepté le 26 octobre un cessez le feu le long de leur frontière.

Aux Nations Unies, le Conseil de sécurité avait à plusieurs reprises lancé un appel au cessez le feu. Le 25 octobre, il a encore une fois réclamé un cessez le feu et autorisé le Secrétaire général de l’ONU à mettre sur pied une nouvelle Force d’urgence des Nations Unies (FUNU II). Le même jour, le Conseil de sécurité a approuvé une demande du Secrétaire général visant à transférer en Égypte des contingents de Casques bleus de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP). Ces soldats allaient être placés temporairement sous le commandement du chef d’état-major de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST) en attendant que le corps principal de la FUNU II puisse se déployer.

La FUNU II avait pour rôle de surveiller la mise en œuvre du cessez le feu et le retour des troupes des deux camps aux positions qu’elles occupaient à 16 h 50 le 22 octobre 1973. Elle devait tenter de prévenir une reprise des combats et coopérer avec l’ONUST et le Comité international de la Croix Rouge.

Les contingents autrichiens, finlandais et suédois ont commencé à arriver le 26 octobre, suivis quelques jours plus tard par une compagnie d’infanterie irlandaise. Dans l’intervalle, la composition du contingent canadien faisait l’objet de discussions, à cause de l’insistance de l’URSS pour que la Pologne participe à l’opération. Au bout de deux semaines de négociations, il a été convenu que le Canada fournirait une compagnie d’approvisionnement, une compagnie de maintenance, une unité de contrôle des mouvements, un détachement postal et une unité de communication radio, tandis que la Pologne enverrait une unité de transports et une unité médicale. En outre, le Canada déploierait une unité aérienne pour les transports dans le théâtre.

Pendant que la FUNU II s’établissait en Égypte, des officiers égyptiens et israéliens tenaient des négociations dans une tente au kilomètre 101, en bordure de la route menant du Caire à la ville de Suez. Ces pourparlers ont abouti le 24 janvier 1974 à la conclusion d’une entente prévoyant le désengagement et le redéploiement des troupes des deux camps, l’établissement d’une zone tampon, l’échange des prisonniers de même que la recherche, la récupération et l’échange des dépouilles des personnes tuées pendant la guerre.

Le 20 février 1974, la FUNU II a atteint son effectif maximal de 6 973 membres, le Canada fournissant le principal contingent, composé de 1 097 militaires de tous grades. (Onze autres pays participaient à l’opération : Autriche, Finlande, Ghana, Indonésie, Irlande, Népal, Panama, Pérou, Pologne, Sénégal et Suède. Le contingent polonais étant le deuxième en importance, comptant 822 militaires de tous grades.) Les effectifs de la FUNU II ont commencé à diminuer en juin 1974 quand une partie de son personnel a été transféré à la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) sur le plateau du Golan, puis ils ont été réduits à nouveau en 1975 lorsque les gouvernements de l’Irlande, du Népal et du Panama ont retiré leurs contingents respectifs. Au moment de son retrait d’Égypte en juillet 1979, la FUNU II comprenait 4 031 Casques bleus; le contingent polonais étant alors devenu le plus nombreux (923 membres) et celui du Canada, le deuxième en importance (844 membres). Le long des lignes de front, 120 observateurs militaires de l’ONUST complétaient le travail des observateurs de la FUNU II. Ils devaient appuyer cette mission et contribuer à régler les problèmes suivant la chaîne de commandement et les attributions de l’ONUST.

Les activités de la FUNU II se sont déroulées en quatre phases distinctes. Durant la première phase, qui a duré d’octobre 1973 à janvier 1974, il s’agissait dans l’immédiat de prévenir une résurgence des hostilités entre les principaux belligérants; les Casques bleus s’interposaient entre les combattants, assuraient la surveillance aux postes d’observation et de contrôle et ravitaillaient la Troisième armée égyptienne, encore bloquée sur la rive ouest du canal de Suez.

La deuxième phase, portant sur le retrait des troupes en présence, a duré de janvier 1974 à octobre 1975. Le désengagement comme tel a débuté le 25 février et s’est poursuivi par étapes soigneusement coordonnées. À mesure que les soldats israéliens évacuaient un secteur, les Casques bleus venaient les remplacer temporairement, avant de le rendre aux Égyptiens quelques heures plus tard. Cela permettait de maintenir continuellement une zone tampon provisoire. Les membres de l’ONUST faisaient de l’arpentage et marquaient les lignes de désengagement, avec l’assistance d’arpenteurs des armées égyptiennes et israéliennes. On a établi de nouveaux postes de contrôle et d'observation, tandis que les observateurs de la FUNU et de l’ONUST effectuaient des inspections pour confirmer le respect des restrictions dans la zone où les effectifs et les armements étaient soumis à des limitations. Ces lignes de désengagement ont été maintenues jusqu’à l’entrée en vigueur d’un nouvel accord en octobre 1975.

La troisième phase découlait de l’entente conclue en septembre 1975 enjoignant les troupes israéliennes de se retirer à l’est et les troupes égyptiennes à l’ouest de la péninsule du Sinaï, d’où la création d’une vaste zone tampon entre les deux camps. Ces retraits ont commencé en novembre 1975; les membres de la FUNU II servaient au départ de voie de communication entre les deux parties. Ils ont ensuite établi de nouveaux postes d’observation et de contrôle, en plus d’effectuer des patrouilles motorisées et aériennes pour vérifier le respect de l’entente. Cette phase a duré jusqu’à la signature du traité de paix au Moyen Orient en mars 1979, après la conclusion des accords de Camp David le 17 septembre 1978.

La dernière phase concernait la mise en œuvre du traité de paix au Moyen Orient. Le 25 mai, les troupes israéliennes ont achevé leur retrait du Sinaï; désormais, le rôle de la FUNU II se limitait à laisser les troupes égyptiennes traverser ces lignes. Une fois ce redéploiement terminé, les Casques bleus ont quitté la partie nord de la zone tampon, puis ont commencé à se retirer totalement de cette partie du théâtre des opérations.

Bien que le mandat de la FUNU II n’ait pas été prolongé au-delà du 24 juillet 1979, certains de ses membres sont demeurés sur place cinq mois de plus pour clore la mission.

L’Opération canadienne

Le début de la contribution du Canada à la FUNU II remonte à novembre 1973 quand le contingent canadien a été amené en Égypte par avion. Les effectifs de l’opération DANACA ont vite atteint 1 100 membres, répartis en 5 unités : le détachement canadien au quartier général de la FUNU, le 73e Bataillon des services du Canada (73 B Serv C) (au départ la 73e Unité des services du Canada), le 73 e Escadron des transmissions du Canada (73 ETC) (au départ la 73 e Unité des transmissions du Canada), la 116 e Unité canadienne de transport aérien (116 UCTA) ainsi que l’Unité administrative du contingent canadien au Moyen Orient.

De concert avec le contingent de soutien logistique polonais, le contingent canadien avait pour fonction d’accorder un soutien administratif de deuxième ligne aux troupes de la FUNU. C’est le quartier général de la FUNU qui fournissait le soutien de troisième ligne nécessaire aux contingents canadien et polonais. À la suite de la création de la FNUOD, la FUNU II s’est chargée de coordonner le transport des marchandises et les services postaux, en plus des achats pour les deux missions.

L’opération DANACA a commencé quand les premiers militaires canadiens ont quitté Trenton le 10 novembre. Au cours du mois suivant, jusqu’au 7 décembre, la quasi-totalité des avions Boeing et Hercules des Forces aériennes ont été mobilisés pour transporter au Caire l’ensemble du contingent de même que 1 500 tonnes de véhicules et de marchandises. À cause de cette cadence opérationnelle intensive, beaucoup de membres de l’escadron aérien ont presque atteint le plafond autorisé d’heures de vol durant cette période, et il a fallu trouver des remplaçants parmi les aviateurs postés au QGDN et au quartier général du Commandement du transport aérien. Une fois sur place, les militaires canadiens ont aménagé un campement dans un hippodrome en banlieue du Caire. Ils ont dû monter le campement au complet à partir de zéro. La première tâche importante du contingent canadien a été d’approvisionner la Troisième armée égyptienne en eau et en nourriture. Dans le cadre de cette initiative, il devait se passer du soutien du contingent polonais, puisque les Israéliens interdisaient aux Polonais de franchir leurs lignes sous prétexte que la Pologne ne reconnaissait pas l’État d’Israël à l’époque.

La 73 e Unité des transmissions du Canada, qui s’était installée au quartier général de la FUNU dans la ville de Suez à la mi-novembre, comptait à la mi-décembre un détachement dans chaque bataillon de Casques bleus. Les fonctions de communications avaient une importance accrue étant donné les nombreuses langues utilisées par les participants à cette mission.

Les militaires canadiens affectés au quartier général de la FUNU ont effectué plusieurs tournées de reconnaissance aux environs de Suez et sur la rive orientale du canal de Suez en vue du désengagement des forces en présence et du retrait des troupes israéliennes.

Le contingent canadien rattaché à la FUNU II, en plus de participer à la mission dans le Sinaï, a aussi contribué à d’autres opérations au Moyen Orient. Ainsi, en juin 1974, une compagnie de soutien logistique formée d'éléments du 73 e Bon Svc C, une troupe du 73 e ETC ainsi que des membres du personnel et des policiers militaires venant du quartier général de la FUNU ont été détachés, en guise de contribution initiale du Canada à la FNUOD sur le plateau du Golan. En avril 1978, le gouvernement canadien a accepté de fournir une contribution pendant six mois à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL – sous le nom canadien d’opération Angora). Au départ, les préposés aux transmissions, de même que certains spécialistes de la logistique de la FINUL, venaient du contingent canadien de la FUNU II. Toutefois, ils ont réintégré la FUNU une fois arrivé le corps principal du contingent canadien de la FINUL.

 

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