Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS)
Information internationale
Nom de l'opération internationale : Force internationale d'assistance à la sécurité
Nom de la mission internationale : Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS)
Mandat de l'opération : Agreement on Provisional Arrangements in Afghanistan (Bonn Agreement)
Région géographique : Asie
Lieu : Afghanistan
Date : 5 décembre 2001 – Présent
Mandat de la mission : Le rôle principal de la FIAS consiste à aider le gouvernement de l’Afghanistan à rétablir et à maintenir la sécurité pour faciliter la reconstruction du pays.
Notes sur la mission ou l'opération : La résistance des Afghans contre les Soviétiques qui avaient envahi leur pays en 1979 a donné lieu à une longue période de guerre civile continuelle, et même le départ des troupes soviétiques en 1988 n’a guère aidé à régler la situation. Les seigneurs de la guerre et les chefs de milice qui avaient coopéré pour abattre le régime mis en place par les Soviétiques se disputaient maintenant le pouvoir, changeant parfois d’allégeance du jour au lendemain. En 2001, les talibans avaient conquis 80 p. 100 du territoire et, même s’ils étaient d’après tous les témoignages des intégristes religieux, on espérait qu'ils parviennent à stabiliser le pays. Hélas, les talibans donnaient également asile aux terroristes du mouvement Al Qaïda, dirigé par Oussama ben Laden (et les aidaient à s'entraîner); comme ils refusaient de remettre Ben Laden aux Américains après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, l’ONU et l’OTAN ont appuyé leurs adversaires pour renverser ce régime favorable au terrorisme. L’opération militaire qui s'est ensuivie et qui a été baptisée Enduring Freedom s’inscrivait dans une « campagne contre le terrorisme » plus vaste.
L’ONU avait en fait commencé à fournir une aide humanitaire à l’Afghanistan et à ses réfugiés avant même le départ des Soviétiques. De plus, des représentants de l’ONU avaient essayé de réconcilier les divers camps belligérants dans le pays, d’instaurer un gouvernement stable et de rétablir la paix. L’offensive de la coalition nationale menée par les Américains ayant réussi à renverser le régime taliban, les perspectives de réconciliation entre les diverses factions qui s’étaient opposées à eux paraissaient bien meilleures, si bien qu’en décembre 2001, plusieurs Afghans éminents se sont rencontrés à Bonn, en Allemagne, sous les auspices des Nations Unies. Le 5 décembre, ils ont ratifié l’Accord définissant les arrangements provisoires applicables en Afghanistan en attendant le rétablissement d’institutions étatiques permanentes, appelé Accord de Bonn, en présence du représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan. L’accord prévoyait la mise sur pied d’une autorité intérimaire afghane composée de 30 membres pour gouverner le pays. Celle-ci avait pour tâche principale d’instaurer en l’espace de six mois les conditions nécessaires à la convocation d’une Loya Jirga (grand conseil traditionnel) d’ici deux ans. L’autorité intérimaire est entrée en fonction à Kaboul le 22 décembre 2001, tandis que l’assemblée Loya Jirga s’est réunie en juin 2002.
Les membres de l’autorité intérimaire afghane étaient conscients des énormes défis à relever, puisqu’il fallait non seulement rebâtir l’ensemble de l’économie et des infrastructures, mais aussi rétablir les leviers du gouvernement, tout en réconciliant les seigneurs de la guerre farouchement indépendants et en battant les talibans encore très puissants en Afghanistan. Le 4 janvier 2002, l’autorité intérimaire afghane a conclu un accord technique militaire avec la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).
La FIAS est un organisme ad hoc composé surtout de membres de l’OTAN et chargé de prêter assistance à l’autorité intérimaire afghane. Le Royaume-Uni ayant offert d’organiser et de diriger la FIAS, le 10 janvier 2002, ce pays ainsi que l’Autriche, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, la Roumanie, l’Espagne, la Suède et la Turquie ont ratifié conjointement un protocole d’entente à Londres qui officialisait leur contribution respective à cette force. La Belgique a signé le protocole plus tard, tandis que la Bulgarie a accepté de fournir des militaires. Le 14 mars, la République tchèque a elle aussi signé le protocole, offrant de fournir un hôpital militaire de campagne.
Même s’il ne s’agit pas d’une mission des Nations Unies, la FIAS agit suivant un mandat de l’ONU confié en vertu de la résolution 1386 adoptée par le Conseil de sécurité le 20 décembre 2001 (aux termes du Chapitre VII de la Charte). Ce mandat a été élargi et modifié à trois reprises, par les résolutions 1413 (23 mai 2002), 1444 (27 novembre 2002) et 1510 (13 octobre 2003), chaque fois en fonction du Chapitre VII de la Charte. Ces mandats autorisaient la FIAS à assister l’autorité intérimaire afghane, le gouvernement de l’Afghanistan et l’autorité transitoire afghane (ATA). Le mandat initial s’appliquait à la région autour de Kaboul; toutefois, la résolution 1510 est venue l’élargir, ce qui a permis à la FIAS de mener des opérations n’importe où en Afghanistan à la demande des autorités afghanes.
Avant l’arrivée des 5 000 membres de la FIAS, dont les premiers sont parvenus à Kaboul le 1er janvier 2002, des soldats britanniques qui se trouvaient déjà en Afghanistan ont servi de force intérimaire. Parmi ses fonctions, la FIAS s’occupait d’assurer la sécurité à Kaboul, de neutraliser les munitions, de former les soldats de la nouvelle Armée nationale afghane et de désarmer les diverses milices. Ses membres patrouillaient à Kaboul en compagnie des policiers de la ville. Au niveau politique, les responsables de la FIAS collaboraient étroitement avec les autorités afghanes et la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (voir le texte distinct).
La FIAS a aussi collaboré avec des organisations non gouvernementales et les organismes de secours des Nations Unies pour coordonner, assurer et protéger les activités d’aide humanitaire, les travaux de réparation des infrastructures ainsi que la distribution des secours à la suite de catastrophes naturelles comme le tremblement de terre ayant frappé le Nord du pays le 25 mars 2002. Le soutien qu’elle offrait aux autorités afghanes visait à permettre aux Afghans de s’autogouverner le plus vite possible et d’établir eux mêmes les capacités et les institutions requises. Ses membres faisaient des patrouilles aux côtés des militaires afghans et des policiers de Kaboul, mais pour les raids et les autres opérations impliquant le recours à la force, la FIAS se contentait de fournir un appui au lieu d’assumer un rôle dirigeant, pour souligner que sa fonction était d’assister et non de remplacer les autorités locales. Après 23 ans de guerre civile, dans une ville de plus de 3,5 millions d’habitants, dont beaucoup de personnes déplacées vivant dans des bidonvilles et des camps de réfugiés, ce n’était pas une mince affaire. En décembre 2003, le Conseil de l’Atlantique Nord a autorisé le Commandant suprême allié de l’OTAN à élargir la mission en y intégrant une équipe de reconstruction provinciale sous direction allemande à Kunduz. D’autres équipes semblables allaient être mises sur pied dans d’autres régions. Au départ, la FIAS a été dirigée par le Royaume-Uni, puis par la Turquie et ensuite par l’Allemagne et les Pays Bas conjointement. Le Canada en a pris les commandes en février 2004.
Renseignements de l'opération des FC (ATHENA)
Nom : ATHENA
Date : 14 mai 2003 – Présent
Enoncé de mission de la Force opérationnelle canadienne : Le rôle principal de la FIAS consiste à aider le gouvernement de l’Afghanistan à rétablir et à maintenir la sécurité pour faciliter la reconstruction du pays.
Historique de la mission : Le Canada s’est joint à la campagne contre le terrorisme et a participé à l’opération Enduring Freedom sous le nom canadien d’opération Apollo, et il voulait maintenir sa présence en Afghanistan une fois celle ci terminée. Par conséquent, le 12 février 2003, le ministre de la Défense nationale a annoncé la participation du Canada à la FIAS. Ses militaires seraient à l’œuvre dans les secteurs sud et ouest de Kaboul incluant à la fois des zones rurales et des districts urbains, ainsi que le quartier « arabe ». Sous le nom d’opération Athena, un groupement tactique de 2 000 membres allait entreprendre son déploiement en août. L’ordre d’opération a été émis par le CEMD le 14 mai 2003 et, peu après, les FC ont envoyé une équipe d’activation dans le théâtre (EAT) pour aménager le campement et les installations nécessaires au contingent principal. Le dernier membre de l'EAT est rentré au Canada le 8 août.
Le groupement tactique a été formé à partir du 3e Bataillon, The Royal Canadian Regiment, puis du 3e Bataillon, Royal 22e Régiment, qui a pris la relève en janvier 2004. Chaque groupement tactique comprenait un escadron de reconnaissance blindé, une compagnie de soutien des services de santé et une section du génie, toutes ces unités étant appuyées par un élément de contrôle national et un élément de soutien national, dont une base de 200 personnes dans le golfe Arabo Persique.
Les groupements tactiques exécutaient une multitude de tâches. Leurs membres patrouillaient dans les rues de Kaboul dans leur zone de responsabilité, souvent en compagnie de policiers de Kaboul; ainsi, le 3 R22eR a à lui seul effectué plus de 3 800 patrouilles et assuré la surveillance à plus de 880 postes de contrôle en l’espace de 6 mois. Les escadrons du génie ont aménagé des aires d’élimination d’explosifs où ils détruisaient les munitions saisies. En ce qui concerne l’aide humanitaire, ils ont reconstruit et réparé des écoles, des orphelinats et des installations de services publics et contribué à protéger l’équipement et les fournitures indispensables donnés à l’appui des ces initiatives ou destinés à la police de Kaboul.
En août 2004, le Canada a réduit sa contribution à la FIAS, celle ci ayant été ramenée à 700 militaires de tous grades, afin d’accorder un répit à l’armée à la suite d’opérations menées à une cadence intensive. Au lieu d’un groupement tactique complet, pour les trois rotations suivantes, le contingent se limiterait à un escadron de reconnaissance blindé et une compagnie d’infanterie, appuyés par une compagnie de soutien des services de santé ainsi qu’un élément de contrôle national et un élément de soutien national. Pour certaines des rotations, un escadron du génie a été ajouté. La FIAS avait recours aux membres des compagnies d’infanterie pour assurer des interventions rapides, escorter les convois et effectuer des patrouilles à pied et motorisées dans leur secteur respectif à Kaboul. Les escadrons de reconnaissance, intégrés à l’escadron de reconnaissance blindé de la Brigade multinationale de Kaboul, recueillaient des renseignements et faisaient des observations pour la FIAS, en plus de mener des patrouilles motorisées, tant individuellement qu’avec d’autres soldats de la FIAS. Ces opérations visaient à la fois les terroristes connus et les étrangers.
Les Forces canadiennes ont utilisé de nouveaux équipements au cours de l’opération Athena. Quatre véhicules aériens sans pilote Sperwer ont en effet été achetés pour servir à des missions de reconnaissance. Les FC ont acheté aussi plus de 1 100 G-Wagon fabriqués par Mercedes pour remplacer les vieux véhicules Iltis de marque Volkswagen; une centaine d’entre eux ont été utilisés pour l’opération Athena. Les G-Wagon offraient un meilleur blindage protecteur contre les tirs d’armes légères, les mines et les dispositifs explosifs de circonstance. C’est aussi durant l’opération Athena que les FC ont pour la première fois déployé en grand nombre des véhicules blindés légers (VBL) III. On s’est également servi de véhicules de déminage Nyala. En outre, deux chiens renifleurs d’explosifs, acquis au milieu de 2005, sont venus aider à la détection des explosifs, après la découverte à Kaboul de dispositifs explosifs de circonstance.
Des officiers canadiens ont occupé un certain nombre de postes supérieurs dans la FIAS. Ainsi, le 17 juillet 2003, le Brigadier-général P.J. Devlin a pris le commandement de la Brigade multinationale de Kaboul, le quartier général opérationnel de la FIAS. Pour sa part, le Major général A. Leslie a été commandant adjoint de la FIAS pendant six mois à partir de juin 2003, tandis que le Lieutenant général R. Hillier a commandé la FIAS du 9 février au 8 août 2004. Durant le mandant du Lieutenant général Hillier, le Conseil de l’Atlantique Nord a élargi la portée de la FIAS en février 2004 pour englober d’autres régions du pays.
La première étape de l’Op Athena a pris officiellement fin le 18 octobre 2005 après la mise sur pied d’une équipe de reconstruction provinciale à Kandahar dans le cadre de l’opération Archer et après l’intégration de celle ci à la Campagne contre le terrorisme plutôt qu'à la FIAS. Les dernières ressources canadiennes ont été retirées du Camp Julien le 29 novembre et le camp a été remis au ministère de la Défense afghan et aux forces allemandes. En tout, 7 000 personnes environ ont participé à cette phase de l’opération Athena.
Le 31 juillet 2006, la FIAS a assumé le contrôle des opérations dans six provinces du Sud de l’Afghanistan. Celles ci comprenaient la zone de contrôle canadienne dans les environs de Kandahar. Par conséquent, la majorité du personnel affecté au sein de l’Op Archer relevait maintenant de l’Op Athena renouvelée, la mission ayant été rétrocédée à la FIAS. Cependant, on a continué à recourir aux rotations de l’Op Archer pour les déploiements subséquents et non à celles de l’Op Athena.
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