Parcours d’innovateurs : Matériaux avancés
Vidéo / Le 17 septembre 2024
Transcription
(SG) Donc, notre projet dans le cadre du programme IDEes consistait à créer des surfaces électromagnétiques à des fins de camouflage, pour créer des illusions, falsifier des signatures électroniques, dissimuler des objets d’une importance stratégique, qu’il s’agisse d’objets à hyperfréquences ou de dispositifs optiques.
(PB) Il s’agit de surfaces que nous concevons pour en modifier les propriétés optiques. Nous cherchons à le faire en temps réel. Nous cherchons à rediriger la lumière, à modifier l’apparence des surfaces. Et notre objectif est d’imiter l’environnement autour duquel la métasurface sera située.
(SG) L’objectif ultime était de créer une nouvelle technologie permettant de camoufler des objets dans différentes parties du spectre.
(PB) L'inspiration, c'est une vidéo d'une pieuvre que mon collègue, le professeur Gupta, m'a montrée. La pieuvre a l'habilité de changer son apparence en temps réel en fonction de l'environnement dans lequel la pieuvre se trouve, de sorte à se dissimuler par rapport à l'environnement.
(SG) Il s’agit d’un système de pointe qui fonctionne. Vous savez, une pieuvre peut se camoufler dans un environnement complexe, par exemple. Nous pouvons donc faire de même.
(PB) Donc, on tente autant que possible d'approximer, d'approcher les solutions que la nature a déjà apportées au problème de dissimulation et de camouflage.
(SG) Nous fabriquons donc des surfaces capables de dissimuler leur apparence de manière adaptative. Ces surfaces peuvent faire fondre des objets dans l’arrière-plan si nous le souhaitons, et ce, en temps réel. Ainsi, nous protégeons en quelque sorte les objets, les personnes, les chars et les biens d’importance; nous allons même plus loin en affirmant qu’il s’agit d’une fausse illusion. Ce n’est pas l’objet que vous croyez, c’est autre chose. C’est un concept parfait pour une opération de type militaire, si on veut.
(KM) Le fait de travailler à un projet de recherche axé sur la défense est une grande source de motivation lorsqu’il s’agit de mettre au point ces dispositifs de métasurface. Il est important de garder à l’esprit que ces dispositifs seront utilisés à des fins militaires, car il est encore plus gratifiant de les développer sachant qu’ils peuvent contribuer à améliorer la sécurité des membres des Forces armées canadiennes et de nos alliés.
(PB) Nous utilisons des nanostructures optiques, des antennes optiques, des diffuseurs optiques. Il s’agit de petits objets résonnants dont les propriétés d’absorption et de réflexion peuvent être adaptées en fonction de leur taille et de leur matière, ainsi que de l’architecture dans laquelle ces nanostructures sont placées. En modifiant l’environnement électromagnétique autour de ces nanostructures, nous pouvons les faire réagir à différents stimulus, selon l’environnement dans lequel se trouvent les métasurfaces.
(SG) La motivation première était de pouvoir utiliser cette technologie pour relever certains défis en matière de défense, pour créer des scénarios où il est difficile de détecter un objet. Qu’il s’agisse de radars ou d’appareils optiques, de lumière visible ou d’infrarouge, certains de ces objets importants pourraient en quelque sorte échapper aux capteurs à interrogation électromagnétique. Et il va sans dire que, sur le plan financier, c’était aussi un programme intéressant sur lequel travailler. Nous avions toute la liberté voulue pour travailler sur un sujet précis, et je pense que c’est le scénario idéal pour une équipe de recherche.
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