Comment soutenir les marins en mer : l’aumônier Ryan Carter

Le 3 fevrier 2025 - La Marine royale canadienne

Légende

Le major Ryan Carter à bord du NCSM Glace Bay.

Légende

Le major Carter à la cérémonie de vérité et de réconciliation à bord du NCSM Glace Bay.

Pour le major Ryan Carter, servir en déploiement à titre d’aumônier dans la Marine royale canadienne (MRC) n’est pas seulement une question de foi : il s’agit d’offrir un soutien spirituel et de santé mentale vital aux marins qui relèvent les défis de la vie en mer.

Originaire de Scarborough, le major Carter s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes (FAC) en 2012, mais n’avait jamais imaginé qu’il servirait un jour à bord d’un navire. Même s’il a acquis la plus grande partie de son expérience au sein de l’Armée canadienne, son déploiement au sein du groupe logistique avancé et du NCSM Glace Bay a marqué une étape importante : il était le premier aumônier musulman à bord d’un navire de la MRC.

Le rôle d’aumônier du major Carter est au cœur de son identité et de sa raison d’être. Il s’agit d’être là pour l’équipage, surtout en période de stress et d’incertitude, explique-t-il.

Lors d’un déploiement, les marins font face à des défis particuliers, y compris de longues périodes durant lesquelles ils sont séparés de leurs êtres chers, l’isolement de la vie en mer et les pressions liées aux fonctions opérationnelles.

« Cet environnement crée également des possibilités de croissance et d’approfondissement des liens », explique le major Carter. Sa mission en tant qu’aumônier est d’aider les marins à renforcer leur résilience et à faire face à ces difficultés.

Le parcours du major Carter n’a pas été sans obstacle. En tant qu’homme musulman noir, il a dû faire face au racisme et à la discrimination tout au long de sa carrière.

« Je n’essaie pas d’embellir mes expériences dans l’armée », explique-t-il.

Le major Carter s’est enrôlé dans la Réserve en 2002 et l’a quittée en raison du racisme qu’il y subissait.

Il se rappelle des moments où il a été exclu d’événements sociaux en raison de sa religion et qu’il a fait l’objet d’insultes raciales au travail.

« Lorsque je suis revenu en 2012, les choses allaient beaucoup mieux, mais il y avait comme un mur invisible devant moi qui m’empêchait de me voir vraiment progresser dans l’organisation », raconte-t-il. Ces expériences ont nourri son désir de créer des espaces inclusifs pour tous les militaires en offrant des présentations contre le racisme et en lançant la série de tables rondes « Parlons de race ».

Les services et initiatives inclusifs du major Carter lors du déploiement visaient à soutenir les besoins sociaux et mentaux de tous les membres de l’équipage.

« J’ai utilisé mes expériences pour créer des espaces où les gens se sentent vus et soutenus », dit-il.

À bord du NCSM Glace Bay, il a présenté des activités comme la « Super Fun Hour », durant son service du dimanche, où les marins ont fait part de leurs expériences en matière de résilience et de transition dans un espace de soutien, et organisé en collaboration avec un membre d’équipage autochtone une Journée de la vérité et de la réconciliation qui comprenait des chandails orange, des médecines traditionnelles et une cérémonie de purification.

Grâce à ces efforts, le major Carter espère encourager une culture d’ouverture, d’acceptation et de compréhension culturelle, ce qui favorisera le bien-être mental.

« Les marins ressentent souvent le poids de l’éloignement quand ils sont loin de leur maison et de leur famille », expose-t-il. « Mon travail consiste à les aider à trouver un équilibre et une perspective, en leur rappelant qu’ils ne sont pas les seuls à vivre ces difficultés. »

La présence du major Carter à bord est une bouée de sauvetage essentielle pour les marins dans le besoin. Sa capacité d’adaptation et son souci sincère à l’égard de l’équipage ont contribué à créer à bord du navire une culture qui encourage les gens à demander de l’aide.

Son travail témoigne de la valeur de la compassion et de la résilience dans la vie militaire.

Son message aux personnes qui envisagent l’aumônerie militaire est clair. Être aumônier, c’est faire partie de l’équipe, relever ensemble les défis et prendre part aux triomphes. C’est créer un espace où chacun se sent soutenu, peu importe son origine ou ses croyances.

« L’aumônerie, contrairement aux rôles religieux et spirituels civils, consiste à établir un lien le plus authentique possible avec la dimension humaine de la vie des gens.

Je suis musulman, je fais des choses musulmanes en fonction de mes engagements religieux.

Mais quand je revêts l’uniforme, je suis aumônier d’abord, et pour moi, c’est une belle chose. »

Détails de la page

Date de modification :