Profil de marin : Voici le lieutenant de vaisseau Devin Matthews
Nouvelles de la Marine / Le 16 juillet 2021
Il y a 21 ans, le lieutenant de vaisseau (Ltv) Devin Matthews, originaire de Miramichi, au Nouveau-Brunswick, s’est joint à la Marine royale canadienne (MRC). Aujourd’hui, il occupe le poste de chef adjoint du renseignement de la Force opérationnelle multinationale 150, à Bahreïn.
« Il est difficile de trouver une seule raison pour laquelle je me suis joint à la Marine royale canadienne (MRC) », dit-il. J’ai grandi dans l’organisation des cadets et ces expériences ont certainement influencé ma décision. Je savais qu’il y avait des possibilités fantastiques dans les Forces armées canadiennes et comme je venais d’une région rurale du nord du Nouveau-Brunswick, me joindre à la MRC représentait non seulement une occasion de découvrir le monde, mais de le faire en me dépassant. Comme la plupart des jeunes, je voulais pouvoir prouver ma valeur et je cherchais l’aventure. Les 21 dernières années ne m’ont certainement pas déçu. »
Le Ltv Matthews estime que son travail est très important. Il hésite cependant à le considérer comme un travail.
« Je crois sincèrement qu’être officier dans les Forces armées canadiennes ne constitue ni un emploi ni une carrière; à bien des égards, c’est une vocation », dit-il. « La ligne entre moi et ma vocation est extrêmement floue, elle représente une si grande partie de qui je suis et de ce que je suis. »
L’officier du renseignement note également que dans sa profession, le personnel doit constamment analyser non seulement les événements qui se déroulent autour d’eux, mais aussi eux-même.
« C’est essentiel pour que vous ne laissiez pas vos propres préjugés et idées préconçues interférer avec votre analyse », dit-il. « Dans ce monde en constante évolution et axé sur la technologie, les renseignements sont de plus en plus essentiels à la sécurité des Canadiens et au bien-être de notre nation, et je suis très fier de mon humble contribution à cet égard. »
Les 21 années qu’il a passées dans la MRC lui ont également permis de relever un certain nombre de défis, le plus important étant ses 13 années dans la Force sous-marine canadienne.
« La vie dans un sous-marin est un travail extrêmement spartiate et exigeant, bien qu’également très gratifiant, dit-il. « Outre le défi professionnel complexe que représente le fait de travailler dans un sous-marin, on est soumis à une pression incommensurable, tant sur le plan mental que physique. »
Cependant, la complicité qui existe au sein de la communauté des sous-mariniers l’a aidé à surmonter les difficultés, tout comme l’ont fait sa femme et sa famille.
« La force de caractère que certains ont pu percevoir pendant cette partie de ma carrière provenait directement d’eux. Les sous-mariniers sont des êtres remarquables − une telle combinaison de prouesses techniques, de professionnalisme sous-estimé et de pur individualisme espiègle. Je n’aurais pas réussi aussi bien que je l’ai fait dans les sous-marins sans les encouragements de mes compagnons de bord et la patience incommensurable de ma femme. »
Pour le Ltv Matthews, la meilleure partie du service dans la MRC tient à la fois aux expériences vécues et aux gens.
« L’un comme l’autre est révélateur, est surprenant et est mémorable. »
Même s’il est difficile de citer une seule expérience mémorable, le Ltv Matthews se rappelle un événement particulièrement formateur qui a eu lieu en mai 2005, lors d’une opération peu connue appelée Op Donegal.
Le Ltv Matthews occupait le poste de chef de quart à la passerelle à bord du NCSM St. John’s lorsque le navire a intercepté un bateau de pêche qui revenait au Canada avec une cale pleine de stupéfiants provenant de l’Afrique du Nord. Au cours de l’interception, il était le spécialiste de la manœuvre du quart, mais des exigences opérationnelles imprévues ont obligé le NCSM St. John’s à quitter la zone et à laisser le navire intercepté naviguer de façon autonome du nord de Terre-Neuve-et-Labrador jusqu’à la ville de St. John’s. Le commandant du NCSM St. John's s’est tourné vers le Ltv Matthews et lui a dit qu’il monterait sur le navire pour mener l’équipage de prise.
« Trente minutes plus tard, je me trouvais à la timonerie d’un bateau de pêche dont la cale contenait six tonnes de drogues, me frayant un chemin discrètement dans le brouillard de l’Atlantique Nord », dit-il. « Pour le jeune d’une vingtaine d’années que j’étais, ce fut le point culminant de tout le travail accompli et la raison pour laquelle j’ai choisi la Marine – c’était dans les pages d’un roman de Hornblower ou de Jack Aubrey − et je savais que j’avais trouvé ma vocation. »
Le Ltv Matthews s’adonne à des passe-temps uniques pendant son temps libre, par exemple à la restauration d’armes à feu militaires, au dessin et à la calligraphie. Il étudie également la confection, plus particulièrement de la tenue militaire écossaise, et fabrique à la main des kilts, des pantalons en tartan, des gilets et des vestes.
À ceux qui envisagent de faire carrière dans la MRC, le Ltv Matthews conseille de se lancer à pieds joints.
« Il y a une telle variété de possibilités, tant sur le plan professionnel que personnel, dans les FAC qu’il est impossible de prévoir où vous serez, ce que vous ferez dans 20 ans. Vous pourriez être à 100 mètres de profondeur dans le ventre d’un sous-marin dans l’Atlantique Nord ou vous pourriez vous trouver dans le désert au Moyen-Orient. Cependant, vous ne le saurez que lorsque vous entrerez dans le bureau de recrutement et que vous apposerez votre signature sur un morceau de papier. »
« Et ensuite, accrochez-vous bien. »
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