Demandez-moi n’importe quoi : Renouer avec l’identité : une conversation courageuse en l’honneur du Mois national de l’histoire autochtone

Le 8 octobre 2024 - Nouvelles de la Défense

 

« Rien à propos de NOUS, sans NOUS »

En l’honneur du Mois national de l’histoire autochtone en juin, le Bureau de la diversité et de l’inclusion du SMA(Mat) a organisé une séance « Demandez-moi n’importe quoi » sur le thème «  Renouer avec l’identité ». Cette conversation courageuse a rassemblé les voix de la communauté autochtone de la fonction publique fédérale pour qu’elles partagent leurs expériences, leurs défis et leurs points de vue. Cette conversation animée par Darlene Bess et Rob Chambers mettait en vedette les panélistes Vanessa Brousseau, Patrick Stevens et Dylan Jenkins. Voici quelques points saillants de la discussion

Dylan : Qu’est-ce que renouer avec l’identité signifie pour vous?

Légende

Nous remercions nos collaborateurs de toute la fonction publique du Canada - Défense nationale, Relations Couronne-Autochtone et Affaires du Nord Canada, Services aux Autochtones Canada, Services publics et Approvisionnement Canada. 

Aniumatuers : Darlene Bess et Rob Chambers
Panelistes : Dylan Jenkins, pm 2 Pat Stevens et Vanessa Brousseau
L’equipe DMNQ : Samantha Moonsammy, Lyrique Richards, Charlene Lal, Adele Dacres

« Pour moi, renouer avec son identité signifie devenir entier. Lorsque je suis entré au gouvernement fédéral, j’ai senti que l’on me poussait à mettre mon autochtonité de côté. Celle-ci n’était pas accueillie; on la tournait en dérision. On m’a demandé si j’allais porter ma coiffure aux réunions, et pendant les discussions sur le logement, j’ai entendu des commentaires comme “Pourquoi ne pas simplement les remettre dans des tipis?” J’ai voulu parler franchement et corriger ces idées fausses, mais je suis plutôt resté silencieux par crainte de représailles.

Ma mère m’a conseillé de ne pas dire à tout le monde que j’étais un Cri parce qu’ils ne comprendraient pas. Cette peur m’a empêché de dire ma vérité jusqu’à ce que je décide d’accepter d’être moi-même. À partir de ce moment-là, j’ai saisi mon pouvoir et j’ai donné aux autres employés autochtones la permission de faire de même. Maintenant, en tant que gardien du savoir bispirituel, je fais voir tous les éléments de mon identité sans me cacher. Je peux affirmer sans honte et sans réserve que je suis un Autochtone, et cette résilience m’a permis de prospérer au cours de ma carrière s’échelonnant sur 24 ans. »

Patrick : Comment les non-Autochtones peuvent-ils s’engager dans un dialogue respectueux, s’inspirer du savoir autochtone et militer en faveur d’un changement positif?

« Premièrement, il est important de vous informer. Familiarisez-vous avec l’histoire, la culture et les problèmes auxquels sont confrontés les peuples autochtones. Il est essentiel de comprendre les effets historiques et continus des politiques pour saisir les défis auxquels font face les communautés autochtones. Assistez à des événements et à des ateliers organisés par des organisations autochtones avec un esprit ouvert et une volonté d’écouter et d’apprendre. Nouez des relations fondées sur le respect mutuel, la confiance et la réciprocité.

Appuyez les initiatives autochtones et plaidez en faveur du changement, le cas échéant. Il est primordial de faire preuve d’humilité, ainsi que de collaborer avec les communautés autochtones pour créer des politiques et des changements. En suivant ces principes, les non-Autochtones peuvent s’engager dans un dialogue respectueux, s’inspirer du savoir autochtone et promouvoir des changements positifs qui honorent et soutiennent nos collectivités. »

Dylan : Quelles mesures existent pour créer des milieux de travail inclusifs et équitables pour les employés autochtones?

« Les peuples autochtones s’épanouissent dans des espaces où nous pouvons nous rassembler et raconter nos histoires. Cependant, les cercles autochtones peuvent parfois refléter le système des réserves, ce qui divise et sépare les gens. Nous avons besoin d’occasions de nous réunir dans des cercles plus vastes pour entendre les récits de tous les employés autochtones, peu importe leur rôle au sein du gouvernement.

L’inclusion signifie la création d’espaces qui ne sont pas formalisés et structurés par les ministères, mais plutôt créés par les employés autochtones eux-mêmes. La diversité consiste à nous rassembler et à permettre aux fonctionnaires autochtones de faire connaître leurs histoires. Les politiques et les programmes doivent être réalistes, pertinents et respectueux, de même que refléter les expériences vécues par les employés autochtones.

Nous avons des initiatives comme le cercle de l’ours, présenté par le clan de l’ours, qui permettent aux gens d’échanger; cependant, ces initiatives manquent souvent de financement. Divers ministères, et pas seulement SAC et RCAANC, ont besoin d’une compréhension commune afin que les enseignements et les récits soient intégrés à l’échelle de l’organisation gouvernementale. Les employés autochtones doivent être en mesure de créer leurs propres espaces sans crainte de représailles. Il est question de soins et de confort, et non pas de punition et de récompense. »

Vanessa : Comment votre communauté aborde-t-elle la guérison des traumatismes intergénérationnels et quel rôle les pratiques et les traditions culturelles jouent-elles dans ce processus?

Légende

Haut : Pat Stevens and Venessa Brousseau
Bas : Darlene Bess, Dylan Jenkins et R. Chambers

« En tant qu’organisation gouvernementale, nous avons accompli des progrès en vue de la guérison en organisant des journées culturelles, qui ont eu une incidence majeure sur ma vie. La guérison est un processus quotidien continu. Il est important que les employés autochtones échangent des mécanismes d’adaptation les uns avec les autres, par exemple, la nécessité d’être dans la nature et d’être lié à la Terre mère.

Le respect est primordial, même si les autres ne comprennent pas toujours nos pratiques. Il est essentiel de discuter ouvertement avec les gestionnaires du soutien nécessaire pour se sentir en sécurité en milieu de travail, mais nous n’y sommes pas encore. Le gouvernement doit établir une relation de confiance pour être plus ouvert à nos traditions et à nos cérémonies, sans imposer des délais stricts.

Encourager les collègues non autochtones à faire preuve de compassion envers leurs collègues autochtones peut améliorer considérablement les choses. Le pavillon Kumik, bien qu’il soit actuellement fermé, était un lieu où les Aînés invitaient les employés autochtones et non autochtones à apprendre, à grandir et à guérir ensemble. Le fait d’avoir un plus grand nombre d’espaces comme le pavillon Kumik peut accroître la compréhension et la confiance, tout en créant des milieux de travail sûrs sur le plan psychologique propices aux conversations difficiles et à la guérison collective. »

Garantir les perspectives autochtones dans les politiques et la gestion des ressources

Pour garantir que les perspectives autochtones sont intégrées dans les politiques et la gestion des ressources, nous devons faire respecter le principe « rien à propos de nous, sans nous ». Ainsi, nous devons toujours examiner l’incidence que les politiques pourraient avoir sur les collectivités autochtones, et faire participer ces dernières au processus décisionnel. Voici quelques points clés :

Diversité des peuples, des communautés, des croyances et des traditions autochtones

La diversité des peuples autochtones est vaste et ne peut pas être résumée par des termes comme « indigène » ou « autochtone ». Chaque communauté a sa propre culture, ses traditions et ses savoirs. Voici quelques précisions :

Programme des cercles de mentorat Diriger en soulevant les autres : Faire le lien entre les expériences et les perspectives

Le programme de cercles de mentorat Diriger en soulevant les autres peut grandement profiter aux employés autochtones et non autochtones de la fonction publique fédérale en leur offrant une tribune où ils peuvent faire connaître leurs expériences, leurs défis et leurs points de vue. Voici comment :

Pour les employés autochtones

Pour les employés non autochtones

Créer un milieu de travail inclusif et équitable

Le programme des cercles de mentorat Diriger en soulevant les autres illustre la manière dont des environnements structurés et solidaires peuvent combler les lacunes, favoriser la compréhension et créer un milieu de travail plus inclusif et plus équitable pour tous les employés. 

En adoptant de telles initiatives, la fonction publique fédérale peut continuer à honorer et à intégrer les perspectives autochtones, et ainsi, garantir un avenir plus respectueux et collaboratif.

Regardez l’enregistrement de la séance « Demandez-moi n’importe quoi » portant sur le thème « Renouer avec l’identité ».

Détails de la page

Date de modification :