Le lieutenant d’aviation Allan Bundy : Premier pilote Noir de l’ARC
Article de nouvelles / Le 26 février 2016
Février est le Mois de l’histoire des Noirs au Canada. Quoi de mieux pour faire connaître ce que les Noirs canadiens ont accompli malgré l’intolérance et la répression, pour relater l’histoire du courageux homme qui a été le premier pilote de combat noir de l’Aviation royale canadienne.
Et quelle histoire!
Par Jim Bates and Dave O’Malley, avec le Major Mathias Joost et Terry Higgins
La plupart de ceux qui ont étudié l’histoire de l’aviation, et même l’histoire de l’Amérique du Nord, ont entendu parler des célèbres aviateurs de Tuskegee des États-Unis et de leur combat acharné pour obtenir la simple autorisation de participer aux missions de combat aux côtés des pilotes de combat blancs de la force aérienne américaine. Peu de personnes savent pourtant qu’un pilote noir canadien a mené des opérations auprès de l’Aviation royale canadienne en Europe, dans un escadron intégré de front. Ce pilote était le lieutenant d’aviation Allan S. Bundy et son unité, le 404e Escadron de l’ARC (appelé « les Bisons », en raison de l’image sur l’insigne de l’escadron); il pilotait le chasseur d’attaque côtière lourdement armé Beaufighter (Bristol) et ultérieurement, le Mosquito (de Havilland).
En faisant une recherche sur Internet sur Bundy et ses collègues aviateurs noirs de la Seconde Guerre mondiale, on trouve différents récits d’une authenticité douteuse sur les premiers aviateurs noirs du Canada. Probablement tirés de souvenirs d’un parent, ces récits souvent embellis n’ont rien à voir avec le contenu des dossiers militaires, des registres des escadrons et avec les politiques, traditions et processus de l’ARC. La meilleure façon de rendre hommage à ces héroïques pionniers consiste à présenter les faits avec autant d’exactitude que possible. Il existe une confusion certaine (oxymoron?) quant au statut de « premier » qu’on peut attribuer à Bundy. Certains affirment qu’il a été le premier homme noir de l’ARC, d’autres, le premier officier noir et d’autres encore, le premier aviateur de combat noir ou le premier pilote de combat noir.
Les recherches méticuleuses faites par Jim Bates, Mathias Joost et Terry Higgins ont toutefois permis de confirmer certains faits. Bundy n’a pas été le premier aviateur noir de l’ARC; cet honneur revient plutôt à des hommes tels qu’Eric V. Watts et Gerald Bell. Il n’a pas été non plus le premier Noir à obtenir une commission d’officier de l’ARC – cet accomplissement a été celui du sous-lieutenant d’aviation Tarrance Freeman, de Windsor, en Ontario, qui a obtenu sa commission le 9 juillet 1943. Et il n’a pas été le premier aviateur de combat noir puisque c’est plutôt un Canadien de la Royal Air Force (RAF) qui l’a été. Mais ce dont nous sommes certains, c’est qu’il a été le premier pilote noir canadien de l’ARC : son dossier de combat en est la preuve.
Celui qui a abattu cette importante barrière raciale, Allan Selwyn Bundy, est né en 1920 à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, en face du port d’Halifax, où vivait la majeure partie de la population noire du Canada au début du XXe siècle. Son père, William Henry Bundy, avait servi au sein du Bataillon de construction no 2 durant la Première Guerre mondiale, à une époque où les Noirs n’étaient autorisés qu’à s’enrôler dans les unités de service, de transport ou de travail manuel. Allan Bundy avait deux frères, Carl et Milton, ainsi qu’une sœur, Lilian. La famille s’intéressait beaucoup à l’aviation : outre le service d’Allan dans l’ARC, Carl ira grossir les rangs de la Force aérienne en 1943 et le cadet, Milton, trop jeune pour le service durant la guerre, était membre de l’Escadron no 18 des Cadets de l’Aviation royale du Canada à Dartmouth.
Bundy et ses frères sont des champions de l’athlétisme à l’école secondaire. Allan est également un excellent étudiant qui ne recule pas devant le travail. Titulaire d’une bourse d’études de l’Ordre impérial des filles de l’Empire, il fréquente l’université Dalhousie, à Halifax, où il étudie la chimie et continue d’exceller dans les sports. Dans un article du Toronto Star paru en 1943, au sujet de ce premier pilote militaire noir, il affirme vouloir devenir médecin, mais dans le même article, il poursuit en disant que si le pilotage lui sourit, il « abandonnera l’idée de la médecine ».
Durant la Seconde Guerre mondiale, à l’instar de bien d’autres Canadiens, il veut servir et combattre pour son pays. Toutefois, lors d’une visite au bureau de recrutement de la Force aérienne d’Halifax, son ami blanc qui l’accompagne, « Soupy » Cambpell, est accepté dans l’ARC, alors que Bundy est refusé sans explication satisfaisante. Bundy croit qu’il s’agit d’une initiative personnelle de la part d’un recruteur raciste. Par ailleurs, le centre de recrutement d’Halifax a la réputation de rejeter les Noirs qui souhaitent s’enrôler dans l’ARC ou les autres armes. Pourtant, ce refus est davantage le fruit d’une politique raciste sournoise à l’échelle de l’ARC de l’époque, consistant à empêcher les Noirs de servir au sein du personnel navigant. Avant le 31 mars 1942, l’ARC avait pour politique de refuser l’enrôlement des membres de minorités visibles au sein du personnel navigant, voire dans les groupes professionnels associés au soutien des appareils, comme les techniciens de cellules ou les mécaniciens de moteur d’avion. Les membres de minorités visibles n’étaient admis que dans les métiers de service général : cuisinier, chauffeur, commis, ouvrier. Lors de sa première tentative d’enrôlement, Bundy aurait pu être accepté pour le service général. Le refus de lui accorder un poste de pilote ou d’aviateur n’est pas attribuable à la décision de l’officier de recrutement, mais bien à la politique en vigueur à l’époque.
Environ un an plus tard, Bundy fait fi d’un avis de service obligatoire de l’Armée de terre, ce qui lui vaut la visite d’un officier de la GRC. Dans un article du Toronto Star paru en 1997, Bundy mentionne : « Je lui ai dit que j’avais voulu m’enrôler dans la Force aérienne en 1939 et que si la balle qui devait me tuer n’était pas assez bonne pour la Force aérienne, elle n’était pas assez bonne pour l’Armée de terre et qu’il pouvait bien m’arrêter s’il voulait. » C’est sûrement suffisant pour convaincre l’officier de la GRC, puisqu’il ne l’arrête pas. Même après le changement de la politique pour permettre aux Noirs de s’enrôler à titre d’aviateurs, certains officiers de recrutement du Canada font la vie dure aux membres des minorités visibles qui souhaitent s’enrôler. Quand Bundy est enfin accepté, c’est que la politique a changé et que l’officier de recrutement fait son travail correctement.
Après son enrôlement, on lui accorde quelques semaines de congé, faute de places libres immédiatement à l’entraînement. En juillet 1942, il est assigné au Dépôt des effectifs no 5 à Lachine, au Québec, en vue d’une initiation au service dans l’ARC. Après le Dépôt des effectifs, il est envoyé à la formation des pilotes à l’École élémentaire de pilotage no 9, à St. Catharines, en Ontario. C’est à cet endroit qu’il effectue son premier vol en solo sur le Tiger Moth. Il passe ensuite à l’entraînement sur le Harvard, un appareil plus puissant, à l’École de pilotage militaire no 14, à Aylmer, en Ontario, au cœur d’un secteur agricole. Il est reçu pilote et obtient sa commission de sous-lieutenant d’aviation le 3 septembre 1943. Bundy était sûrement un étudiant brillant et un excellent pilote, puisque seuls les meilleurs diplômés obtenaient une commission. Compte tenu de l’attitude générale à l’égard des Noirs, même au Canada, il était sûrement extrêmement doué pour obtenir une commission dès la fin de l’entraînement.
Ce pilote nouvellement reçu et officier de l’ARC à la peau noire et au corps athlétique a sûrement fière allure quand il déambule dans les rues de Toronto dans l’uniforme bleu. Il est ensuite affecté à l’École de reconnaissance générale (ERG) no 1 à Summerside, à l’Île-du-Prince-Edward, afin de poursuivre sa formation. L’ERG no 1 offre aux pilotes une formation de neuf semaines et aux navigateurs, un entraînement de quatre semaines sur les opérations à long rayon d’action au-dessus de la mer et dans les régions littorales. Les premiers étudiants volent à bord du bimoteur Avro Anson Mark I, qui sera graduellement remplacé par le Mark V. Plus de 6000 aviateurs ont été formés à l’ERG no 1 durant la guerre. La plupart des diplômés étaient affectés au Commandement de l’aviation côtière, qui utilisait pratiquement tous les types d’appareils servant à la lutte anti-sous-marine. Bundy, comme presque tous les diplômés de l’ERG no 1, se destine aux tâches côtières, mais en Europe. Après Summerside, il est affecté outre-mer le 11 décembre 1943.
À son arrivée en Grande-Bretagne, il se présente au Centre d’accueil du personnel à Bournemouth. Il est ensuite envoyé à l’unité de vol avancée et de là, à une unité d’entraînement opérationnel (UEO) au Beaufighter, probablement l’UEO no 132, compte tenu de son éventuelle affectation. Avec ses Beaufort et ses Beaufighter, à l’époque, l’UEO no 132 était chargée de former le personnel naviguant des chasseurs à long rayon d’action et d’attaque. En juillet 1943, l’entraînement s’étend aux équipages complets et comprend désormais les torpilleurs et les bombardiers en piqué. Après examen des registres, le Major Mathias Joost, historien au ministère de la Défense nationale, précise : « Il semble avoir été promu au grade de lieutenant d’aviation le 5 août 1944, mais je ne suis pas certain du mois, car les registres sont de piètre qualité. » Le fait que Bundy ait été promu à l’UEO avant son arrivée à l’escadron en dit long sur l’homme et ses aptitudes, ainsi que sur celui qui lui a accordé la promotion.
On croit que les équipages d’attaque – pilotes et navigateurs – étaient constitués à l’UEO Beaufighter avant l’affectation définitive à un escadron. Lorsqu’il termine sa formation de conversion de type et de spécialisation, Bundy est informé qu’aucun des navigateurs blancs ne veut voler avec lui. Voilà qui pose problème, puisque l’étape suivante du programme aux UEO d’attaque de l’époque consiste à jumeler pilotes et navigateurs pour en faire des équipages complets avant de les envoyer dans les escadrons opérationnels. Bundy n’a donc d’autre option qu’une mutation dans un escadron de chasseurs. Pendant que Bundy attend sa mutation, toutefois, le sergent de section Elwood Cecil « Lefty » Wright accepte d’être son navigateur.
Les Beaufighter sont de véritables appareils à deux places, le pilote et le navigateur formant une équipe. Le sergent de section Wright, qui s’est enrôlé à Galt, en Ontario, le 20 avril 1940, a été choisi pour la formation de radio-mitrailleur. Après avoir obtenu son diplôme de radio-mitrailleur, il est sélectionné à titre d’instructeur du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique jusqu’à l’acceptation de sa demande d’affectation comme navigateur. Il commence alors sa formation à l’École d’observation aérienne no 5, à Winnipeg, le 10 mai 1943. Il est envoyé outre-mer le 29 octobre 1943 après avoir terminé sa formation. Lorsqu’il rencontre Bundy, il est sergent de section, mais il obtiendra sa commission de sous-lieutenant d’aviation le 14 octobre 1944 et sera promu au grade de lieutenant d’aviation le 14 avril 1945.
Le lieutenant d’aviation Bundy et le sergent de section Wright arrivent au 404e Escadron, avec un autre équipage de leur UEO, le 7 septembre 1944. Ils sont déclarés prêts au plan opérationnel le 8 octobre et effectuent leur première opération anti-navigation le 15 octobre près de Kristiansand, en Norvège. Lors de l’opération du 15 octobre, Bundy et Wright contribuent, avec l’escadron, au naufrage de deux navires ennemis en Norvège. Cette opération est la première de 42 ou 43 (selon les sources) auxquelles prennent part Bundy et Wright à bord des Beaufighter du 404e Escadron et ultérieurement des Mosquito, depuis Banff et Dallachy, en Écosse. Le 7 septembre 1944, Bundy et Wright, à bord du Beaufighter NE800 « EE-N », prennent part à une attaque en Norvège à laquelle répliquent 25 appareils Fw190 et Bf109 allemands. Les Mustang d’escorte parviennent à détourner les attaquants, mais l’opération est abandonnée et tous les membres du 404e Escadron rentrent à la base, un seul des navigateurs ayant subi des blessures mineures.
Le lieutenant d’aviation Bundy effectuera de nombreuses autres opérations couronnées de succès à bord du Beaufighter et du Mosquito, depuis le Nord-Est de l’Écosse, interdisant la navigation ennemie le long de la côte norvégienne. L’engagement de Bundy montre bien que son rôle n’était aucunement symbolique; il était membre à part entière de l’un des escadrons les plus respectés du Canada. À l’escadron, le courage et le professionnalisme l’emportent sur le statut social, la race ou la religion.
Un autre membre d’une minorité visible du 404e Escadron, le Sino-Canadien Ed Lee, faisait partie de l’équipage au sol pendant la période de service de Bundy à l’Escadron. Lee et Bundy se sont croisés à l’Escadron, mais ce n’est qu’après la guerre qu’ils ont tissé des liens d’amitié. D’après les souvenirs de Lee, il n’a vécu que très peu de racisme « grave » une fois arrivé à l’Escadron. Il a subi quelques incidents lors de son enrôlement au Canada, un peu comme Allan Bundy, mais une fois arrivé à l’étranger, « rien qu’on ne peut affronter avec un peu d’humour ou une bonne dose de bellicisme ».
Après avoir demandé à Lee de fouiller dans ses souvenirs au sujet de Bundy, Terri Higgins en livre une partie : « Ed se souvient que Bundy semblait bien se débrouiller à l’escadron, qu’il n’avait pas de difficultés; en fait il était bien accueilli et fréquentait le mess des officiers sans que cela ne crée d’aversion (ce qu’aurait pu supposer un climat de racisme). Selon toute apparence, lui et Wright formaient une équipe respectée et professionnelle à tous les égards. Du point de vue éloigné d’un chef d’équipe au sol, Lee n’a pas de souvenir d’une amitié particulièrement étroite entre ces deux hommes (il ne faut pas oublier qu’ils sont arrivés de l’UEO, l’un à titre de lieutenant d’aviation et l’autre de militaire du rang); il se souvient surtout qu’ils formaient une bonne équipe professionnelle (comme le laisse également penser la longévité de leur partenariat aérien). Ed mentionne que s’il y avait eu quelque problème que ce soit, il en aurait été question dans ses conversations avec son ami Bundy après la guerre. »
Higgins a bien des amis qui ont servi avec les Bisons, dont le technicien en électricité, Grant Mountain. D’après ses discussions avec ce dernier, Higgins mentionne que l’ancien technicien se souvient de Bundy (avec qui il a eu peu de contacts directs) comme d’un « hot dog » (selon ce que cela signifiait dans le jargon de l’époque) et d’un homme vif d’esprit.
La dernière mission d’Allan Bundy, en 1945, marque la fin de ses vols opérationnels. Il rentre au Canada avec l’intention de s’installer à Toronto. Il retourne à la maison en juillet 1945 et est libéré du service le 17 août de la même année. Comme tous ses collègues de l’Escadron, il a offert un service exemplaire, mais il a également contribué à briser le mythe selon lequel les Noirs n’étaint pas aptes aux opérations aériennes de combat.
Allan Bundy a vécu une terrible tragédie familiale en décembre 1950, quand son père et son jeune frère, Milton, sont morts dans le tristement célèbre et désastreux incendie du magasin Kay’s à Halifax. L’article nécrologique paru dans l’Halifax Mail Star soulignait tout le respect que la collectivité d’Halifax avait pour la famille Bundy : « William Henry Bundy, âgé de 51 ans et résidant au 118, Creighton Street, un vétéran blessé de la Première Guerre mondiale, était bien connu à Halifax comme à Dartmouth. Il était grandement respecté pour ses principes chrétiens. Il a résidé antérieurement sur Crichton Ave et à Cherrybrook, en banlieue de Dartmouth. M. Bundy et son fils cadet, Milton, avaient décidé de ne pas souper à la maison et d’aller ouvrir un compte au magasin Kay’s, au centre-ville. Pendant quelques années, M. Bundy a été pompier au ministère de la Défense nationale et il s’occupait du magasin du Génie royal canadien sur Young St. Son fil ainé, Allan, était un athlète exceptionnel à l’école secondaire de Dartmouth et à l’université Dalhousie. Allan a été le premier Noir à obtenir une commission d’officier dans l’Aviation royale canadienne, durant la Seconde Guerre mondiale. Carl, un autre des fils de M. Bundy, a également servi dans la Force aérienne. M. Bundy laisse dans le deuil une fille, Lilian, résidant au 208, Creighton St., et deux fils, Carl, du 208, Creighton St. et Allan, qui vit à Toronto; tous deux étaient des athlètes bien connus durant leurs années d’études à Dartmouth. Allan a été le premier officier de sa race à servir outre-mer auprès de l’ARC, durant la Seconde Guerre mondiale. M. Bundy laisse également dans le deuil trois sœurs, Susie Smith, de Preston; Lilian Turner, d’Halifax et Lena Grosse, de Boston.
Milton Bundy, âgé de 21 ans, résidant au 118, Creighton St., a perdu la vie dans l’incendie avec son père. Il travaillait depuis quelques années à l’hôpital général Victoria. Pendant ses études à Dartmouth, il était un athlète respecté. Il avait été membre de l’Escadron no 18 des Cadets de l’Air de Dartmouth. Les funérailles des deux membres de la famille Bundy seront célébrées en même temps, et ils seront inhumés au cimetière Camp Hill. Le rév. W. P. Oliver, de l’église baptiste de Cornwallis St. sera le célébrant. » [Traduction] (Tiré du Halifax Mail Star du vendredi 1er décembre 1950, page 6.)
Comme tous les autres membres de l’Escadron, Allan Bundy aura toujours conservé de bons souvenirs de ses années de vol avec les « Bisons », ainsi qu’une profonde nostalgie des jours exaltants à survoler les côtes escarpées de l’Écosse et de la Scandinavie. En 1997, dans un article du Toronto Star, il affirmait : « Je m’endors tous les soirs aux commandes d’un Beaufighter. Je décolle et j’atterris toutes les nuits. À l’époque, j’étais mort de peur, mais j’adorais ça. »
Allan Bundy s’est éteint le 9 décembre 2001 à Toronto.
Cet article a été publié à l’origine sur le site Web des Ailes d’époque du Canada. Sa traduction et sa reproduction sont autorisées.
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