NCSM St. Julien

Il n’y a eu qu’un seul navire du nom de NCSM St. Julien dans la Marine royale canadienne.

NCSM St. Julien (chalutier classe Battle)

Le NCSM St. Julien, un chalutier de la classe Battle, fut construit durant les derniers jours de la Première Guerre mondiale. Les navires de cette classe étaient conçus sur le modèle des chalutiers de la classe Castle et d’un tonnage légèrement plus fort que celui de leurs équivalents britanniques. La classe Battle fut la première à recevoir une désignation canadienne distincte. Les douze bâtiments de la classe Battle furent nommés en l’honneur de batailles terrestres de la Première Guerre mondiale auxquelles prirent part des éléments de l’Armée canadienne. Un grand nombre de ces navires servirent également au cours de la Seconde Guerre mondiale et cinq d’entre eux échangèrent leur nom contre un numéro en 1942.

Le NCSM St. Julien fut nommé en l’honneur de la bataille de Saint-Julien (du 24 avril au 5 mai 1915), une composante de la deuxième bataille d’Ypres (du 22 avril au 25 mai 1915). Il s’agit de la première grande bataille livrée par les troupes canadiennes au cours de la Première Guerre mondiale et de la première attaque à grande échelle au gaz toxique de la guerre moderne. Le 22 avril, en début de soirée, les Allemands lâchèrent un nuage de gaz de plusieurs kilomètres de long vers les lignes françaises, forçant les soldats français à battre en retraite. Le gaz se rendit jusqu’aux lignes canadiennes, mais pas dans la même mesure ni dans la même force que pour les Français. Le flanc gauche des Canadiens était alors à découvert, ce qui menaçait l’ensemble de la position alliée. Du 22 au 25 avril, les Canadiens se battirent avec acharnement pour défendre cette position nouvellement exposée, malgré la supériorité des Allemands en nombre et en puissance de tir. Le 24 avril, début officiel de la bataille de Saint-Julien, les Allemands lâchèrent un autre nuage de gaz, cette fois directement vers les Canadiens. De nombreux soldats canadiens perdirent la vie ou furent blessés. Or, les médecins reconnurent rapidement que le gaz était du chlore et conseillèrent aux soldats de tenir des mouchoirs et des chiffons trempés d’urine sur leur visage, ce qui eut pour effet de neutraliser le gaz. Malgré quelque 6 500 pertes, les Canadiens réussirent à tenir leur position assez longtemps pour que les renforts français et britanniques puissent se rendre jusqu’à eux. Cette bataille consolida la réputation de robustesse et de fiabilité des troupes canadiennes, et la deuxième bataille d’Ypres devint un tournant important pour la nouvelle vague de nationalisme canadien indépendant. C’est au cours de la deuxième bataille d’Ypres que John McCrae fut inspiré à écrire le poème « Au champ d’honneur ».

Le chalutier de la classe Battle NCSM St. Julien fut construit par la société Polson Iron Works, à Toronto, en Ontario. Ses essais en mer furent effectués de manière satisfaisante sur le lac Ontario, le 18 octobre 1917. Le 20 octobre 1917, il entra en collision avec le SS Molton, alors amarré à quai à Kingston, en Ontario. Le NCSM St. Julien navigua vers Sorel, Québec, pour y subir des réparations, nécessitant un écubier et une nouvelle ancre. De là, il navigua vers Halifax, Nouvelle-Écosse, et fut mis en service dans la Marine royale du Canada le 13 novembre 1917. Jusqu’à la fin de la guerre, le NCSM St. Julien fut employé en tant qu’escorte aux convois et aux patrouilles locales. Il était dans le port, le 6 décembre 1917, lorsque se produisit l’explosion à Halifax. Aucun bordereau d’avaries ne put cependant être trouvé.

Le NCSM St. Julien fut transféré au ministère de la Marine et des Pêcheries en 1920. Il devint la propriété du ministère des Transports en 1948 et connu sous le nom de Lightship No. 22. Vendu hors du service gouvernemental en 1958, il fut rebaptisé Centennial, et existait toujours en 1978.

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