Les immigrants récents des régions métropolitaines : Canada—un profil comparatif d’après le recensement de 2001
Partie A : Immigrants et immigrants récents
5,4 millions d’immigrants vivent au Canada
Il y avait au Canada, en 2001, 5,4 millions de personnes qui étaient nées dans d’autres pays et qui avaient obtenu la résidence permanente au Canada. Les immigrants représentaient 18 % de la population canadienne, qui s’élevait alors à 29,6 millions. Au cours des 15 dernières années, le nombre d’immigrants et leur proportion au sein de la population ont augmenté.
Recensement de la population | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|
1986 | 1996 | 2001 | ||||
Immigrants | 3 908 200 | 16 % | 4 971 100 | 17 % | 5 448 500 | 18 % |
Nés au Canada | 21 113 900 | 84 % | 23 390 300 | 82 % | 23 991 900 | 81 % |
Population totale | 25 022 000 | 100 % | 28 528 100 | 100 % | 29 639 000 | 100 % |
Remarque : Dans le tableau A-1, les totaux pour les populations en 1996 et en 2001 comprennent les résidents non permanents, les immigrants et les personnes nées au Canada. Les résidents non permanents ne sont pas inclus pour l’année 1986 dans le tableau A-1 non plus que dans les chiffres sur la population qui sont présentés ailleurs dans le rapport.
Au cours des dernières décennies, la politique du Canada en matière d’immigration a subi deux changements fondamentaux. Tout d’abord, en 1967, on a aboli l’accès préférentiel accordé aux natifs des pays européens. Ensuite, dès la fin des années 1980, on a augmenté le niveau d’immigration, et cette tendance se poursuit. Le nombre moyen annuel d’immigrants est passé de 102 000 au cours de la première moitié des années 1980 à 164 000 dans la deuxième moitié de cette décennie pour atteindre 235 000 dans les cinq années suivantes et redescendre à 204 000 dans la période allant de 1996 à 2000. Le niveau d’immigration toujours élevé comparativement aux années antérieures à 1986 a entraîné une hausse de la population immigrante, en nombre et en proportion au sein de la population.
2,5 millions d’immigrants sont arrivés après 1985
En 2001, il y avait au Canada 2,5 millions de personnes qui avaient immigré après 1985 et qui venaient d’à peu près toutes les régions du globe. Ces « immigrants récents » représentent 46 % des 5,4 millions d’immigrants et 8,4 % de la population du Canada, qui compte 29,6 millions d’habitants. Le présent rapport porte sur ces immigrants récents.
Le nombre d’immigrants vivant au Canada qui ont obtenu le droit d’établissement depuis 1985 est moins élevé que le nombre de personnes à qui on a accordé le droit d’établissement, en raison de l’émigration et des décès.
Près d’un million d’immigrants habitant au Canada — près de deux immigrants sur cinq — ont été admis au cours de la période de près de cinq ans et six mois, qui commence en 1996 et se termine le 15 mai 2001. Ces arrivées très récentes représentent 3,3 % de la population du Canada et 18 % de la population immigrante totale en 2001.
Période d’immigration | Nombre d’immigrants |
Proportion de tous les immigrants | Proportion de la population totale |
---|---|---|---|
Avant 1961 | 894 500 | 16,4 % | 3,0 % |
1961-1970 | 745 600 | 13,7 % | 2,5 % |
1971-1980 | 936 300 | 17,2 % | 3,2 % |
1981-1985 | 380 300 | 7,0 % | 1,3 % |
Immigrants antérieurs | 2 956 600 | 54,3 % | 10,0 % |
1986-1990 | 661 200 | 12,1 % | 2,2 % |
1991-1995 | 867 400 | 15,9 % | 2,9 % |
1996-2001 | 963 300 | 17,7 % | 3,3 % |
Immigrants récents | 2 491 900 | 45,7 % | 8,4 % |
Total | 5 448 500 | 100,0 % | 18,4 % |
Dans le rapport, ces immigrants très récents sont habituellement présentés de façon distincte des immigrants récents qui sont arrivés entre 1986 et 1995. Les caractéristiques et la situation des deux groupes d’immigrants récents sont comparées à celles des immigrants antérieurs — les immigrants qui ont été admis avant 1986 — et les personnes nées au Canada.
Par rapport à d’autres pays, le Canada compte une importante population d’origine étrangère
Parmi les États membres de l’OCDE, le Canada fait partie des principaux pays d’immigration avec l’Australie, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande. Les personnes nées à l’étranger sont six fois plus nombreuses aux États-Unis qu’au Canada, mais elles y représentent 11 % de la population, comparativement à 18 %, au Canada. Le Canada compte 5,4 millions de personnes nées à l’étranger, plus que l’Australie, qui en compte 4,4 millions. Cependant, en Australie, les personnes nées à l’étranger représentent 23 % de la population.
Au Canada, la proportion de la population que forment les personnes nées à l’étranger a augmenté graduellement depuis 1986. C’est aussi le cas aux États-Unis. En Australie, la proportion a diminué récemment. Ces résultats sont en grande partie attribuables aux différents mouvements d’immigration.
Certains pays européens consignent aussi des données sur la population immigrante ou d’origine étrangère, et dans certains de ces pays la taille relative de cette population est semblable à celle des États-Unis. Ainsi, ces pays, comme le Canada, profitent d’une riche diversité culturelle et linguistique et ont pour défi d’intégrer les personnes nées à l’étranger à leur vie sociale et économique. Parmi les immigrants dans les pays européens, on retrouve ceux qu’on appelle les travailleurs invités — en général des personnes venant des pays méditerranéens européens, de l’Afrique et de l’Asie —, les personnes nées dans les anciennes colonies, des personnes nées dans d’autres pays de l’Union européenne et des réfugiés. Le groupe des personnes nées à l’étranger comprend aussi les personnes nées dans d’autres pays membres de l’Union européenne.
Remarque : Les données sont tirées de plusieurs tableaux du document « Tendances des migrations internationales, 2003 », Système d’observation permanente des migrations (SOPEMI), Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Un astérisque indique une sortie nette; les autres chiffres représentent seulement les arrivants récents.
D’autres pays consignent des données selon la nationalité, mais pas selon le pays de naissance. Pour la France et la Suède, on connaît la proportion de la population née à l’étranger et celle ayant une nationalité étrangère, cette dernière étant de taille beaucoup moindre, puisque de nombreuses personnes nées à l’étranger ont adopté la nationalité de leur pays d’accueil. Dans d’autres pays aussi, le nombre de personnes ayant une nationalité étrangère est inférieur au nombre de personnes nées à l’extérieur du pays. La différence varie selon le temps passé par l’immigrant dans son nouveau pays et les politiques concernant l’obtention de la citoyenneté. Toutefois, il est clair que l’Allemagne et la Suisse ont toutes deux une importante population d’origine étrangère, tout comme le Royaume-Uni. Le fait d’avoir une importante population d’origine étrangère n’est de toute évidence pas une situation propre aux pays d’accueil traditionnels, mais aussi une situation courante dans les États membres de l’Union européenne. La population étrangère du Japon est relativement petite puisqu’elle se chiffre à 1,8 million de personnes, c’est-à-dire 1,4 % de la population totale.
Au Canada, aux États-Unis et en Australie, la plus grande partie des immigrants reste au pays pendant longtemps, mais ce n’est pas le cas en Europe. Certains pays, comme l’Allemagne, connaissent des mouvements d’immigrants importants, mais les résultats nets sont modestes.
Le taux d’adoption de la nationalité du pays d’accueil par les immigrants dépend dans une grande mesure des politiques de ce pays à cet égard. En Europe, les taux varient entre 2 % et
10 %, en moyenne, de la population étrangère pour la période allant de 1996 à 2000, et ont subi d’importants changements au cours de cette période, sans que l’on puisse dégager une tendance commune.
Enfin, au cours des dernières années, les pays membres de l’Union européenne ont accueilli plus d’immigrants récents que l’Amérique du Nord (Canada et États-Unis) — y compris les mouvements entre les pays appartenant à ces deux groupes — de même qu’un nombre beaucoup plus important de demandeurs d’asile, c’est-à-dire des personnes qui cherchent à obtenir le statut de réfugié après être arrivées au pays.
De toute évidence, des niveaux élevés d’immigration et d’importantes populations étrangères sont des situations observées dans presque tous les États membres de l’OCDE. Le Canada n’est pas seul, et l’immigration n’est pas limitée au pays d’accueil traditionnel. C’est tout ce que nous pouvons affirmer ici. Les politiques et les expériences des pays membres de l’OCDE sont très diverses, et ces pays ont des façons très diversifiées de consigner les faits pertinents. Il est donc impossible d’en dire plus dans notre bref profil.
Quatre immigrants récents admissibles sur cinq ont acquis la citoyenneté canadienne
En 2001, la grande majorité des immigrants arrivés au Canada entre1986 et 1995 (81 %) avait acquis la citoyenneté canadienne. Les immigrants récents originaires de la plupart des pays acquièrent la citoyenneté canadienne dans des proportions élevées, de 70 % à près de 100 %. Parmi les immigrants originaires des principaux pays sources ayant été admis pendant les années 1986 à 1995, plus de 90 % de ceux qui venaient de Hong Kong et du Viet Nam avaient obtenu la citoyenneté canadienne en 2001, tandis que cette proportion variait de 70 à 90 % chez les natifs de la Chine, de l’Inde, des Philippines, de la Pologne et du Sri Lanka (voir le tableau B-1 pour les dix principaux pays de naissance).
Une part importante des immigrants de l’Europe de l’Ouest et de quelques autres pays — le Royaume-Uni, les États-Unis et la Jamaïque parmi les dix premiers — reportent leur demande de citoyenneté à plus tard ou renoncent à l’acquérir. Les personnes originaires de ces pays qui ont immigré au cours des années 1980 affichent un taux d’acquisition de la citoyenneté inférieur à 70 %, 31 % étant le niveau le plus bas à avoir été atteint (Australie). Dans le cas des immigrants venant des pays de l’Europe de l’Ouest, le taux de naturalisation a connu une chute importante puisqu’il était de plus de 80 % chez les immigrants antérieurs.
Plus de 90 pour 100 des immigrants admis au Canada pendant les années 1986 à 1995 et qui sont natifs des pays suivants, ont acquis la citoyenneté canadienne : | Moins de 70 pour 100 des immigants admis au Canada pendant les années 1986 à 1995 et qui sont natifs des pays suivants, ont acquis la citoyenneté canadienne : | Plus d’un quart des immigrants admis au Canada pendant les années 1986 à 1995 et qui sont natifs des pays suivants, possèdent une double citoyenneté : |
Roumanie Lettonie Bélarus Cambodge Laos Hong Kong Slovaquie Liban Égypte Algérie Ukraine Maroc Ouzbékistan Viet Nam Lituanie Syrie Yougoslavie Éthiopie Russie, Fédération deIran |
Australie Suède Pays-Bas Finlande Japon Danemark États-Unis Norvège Autriche Portugal Allemagne Belgique Royaume-Uni Irlande, République d’ Chili Corée du Sud Malaisie Italie Jamaïque Inde Fidji |
Roumanie Suisse Algérie Pologne France Égypte Slovaquie Syrie Maroc Israël Liban Macédoine Yougoslavie Argentine Taïwan Hongrie Colombie |
Pourcentage des immigrants ayant acquis la citoyenneté canadienne (y compris ceuxpossédant une double citoyenneté) | Pourcentage des immigrants possédant une double citoyenneté | ||
---|---|---|---|
Admis avant 1986 | 89 % | Admis avant 1986 | 10 % |
Admis 1986-1995 | 81 % | Admis 1986-1995 | 14 % |
Remarque : Les pays de naissance sont classés par ordre décroissant du taux d’acquisition de la citoyenneté canadienne dans la colonne 1. Ils sont classés par ordre croissant du taux d’acquisition de la citoyenneté dans la colonne 2, et par ordre décroissant du taux de double citoyenneté dans la colonne 3. Par citoyenneté, on entend le statut juridique déclaré dans le recensement de 2001. Pour acquérir la citoyenneté canadienne, il faut au préalable avoir résidé trois ans au pays. Aussi, nombre d’immigrants arrivés au Canada entre 1996 et 2001 n’étaient pas encore admissibles à la citoyenneté canadienne au moment du recensement de 2001. On ne s’attarde donc pas à ce groupe ici, mais on examine plutôt le cas des personnes ayant immigré entre 1986 et 1995.
Il se peut que les immigrants originaires de ces pays veuillent conserver la possibilité de retourner dans leur pays de naissance ou le droit de s’établir et de travailler dans n’importe quel État membre de l’Union européenne. Suivant les politiques appliquées dans ces pays, les personnes qui en sont originaires peuvent s’exposer à perdre leur nationalité d’origine si elles acquièrent la citoyenneté canadienne. Des immigrants venant de certains pays peuvent aussi vouloir conserver leur première nationalité pour que leurs enfants nés au Canada puissent avoir cette nationalité en plus d’être citoyens canadiens en raison de leur naissance au Canada.
Toutefois, de façon générale, il y a toujours autant d’immigrants récents qui deviennent citoyens du Canada. La grande majorité des immigrants continue manifestement d’opter pour la citoyenneté canadienne. Au total, 81 % des immigrants admis dans les six à 15 années qui ont précédé mai 2001 l’avaient déjà acquise à ce moment là, comparativement à 80 % cinq ans plus tôt, au moment où a eu lieu le recensement de 1996. Beaucoup d’autres leur emboîteront probablement le pas dans les années à venir.
Un immigrant sur sept (14 %) arrivé entre 1986 et 1995 avait acquis la citoyenneté canadienne tout en conservant la citoyenneté d’un autre pays. La double citoyenneté est plus répandue chez les immigrants récents que chez ceux qui les ont précédés. Un immigrant sur dix arrivés au Canada avant 1986 a déclaré une double citoyenneté en 2001.
L’incidence de la double citoyenneté chez les immigrants admis dans les six à 15 années précédant le recensement était en 2001 inférieure (14 %) à ce qu’elle était en 1996 (19 %).
Détails de la page
- Date de modification :