L’Âge d’or (1950-1964) - partie 5

Grace MacEachern parle à un journaliste après le sauvetage au Mount Coquitlam.

Grace « Gracie » MacEachern (née Gagnon) est une « parabelle », surnom romantique donné dans les années 1950 aux infirmières sauveteuses-parachutistes qui servent dans les forces armées du Canada. Elle devient d’ailleurs une pionnière en redéfinissant les rôles des femmes au Canada et en participant à la création d’un service moderne de recherche et de sauvetage (SAR) dans notre pays.

MacEachern, qui est infirmière, s’enrôle dans les forces armées en 1951 après la mort de son premier mari. Elle suit l’exigeant cours de sauveteur-parachutiste à 32 ans. Dans les années 1950, il n’y a pas de technicien en recherche et sauvetage. Le cours d’un mois est ce qui ressemble le plus au cours d’un an, ardu et exigeant, donné aujourd’hui dans le même domaine.

MacEachern est la première femme à exécuter un saut opérationnel de sauveteur-parachutiste. Elle l’exécute en Colombie-Britannique, seulement un mois après la fin de son cours.

McEachern atterrit toutefois dans un arbre, et, comme son harnais est mal ajusté, « elle se retrouve suspendue par un pied, et il lui faudra environ deux heures pour se redresser et descendre ».

« Elle utilise ensuite sa corde de descente (une corde en nylon), qui mesure 100 pieds (30,4 metres) de long, mais à laquelle il manque tout de même 20 pieds (6 metres) pour toucher le sol. Pendant qu’elle tente de se redresser, elle échappe ses gants, de sorte que, pendant sa descente, elle se brûle gravement les mains en glissant le long de la corde », raconte son fils, le major Bruce MacEachern.

Cette femme, qui pèse 43 kilogrammes, transporte ensuite sa trousse de 27 kilogrammes au sommet de la montagne dans l’obscurité. Elle passe la nuit dans la nature avant de rattraper les autres sauveteurs pour porter secours à un géologue en détresse.

L’équipement des parabelles est rudimentaire. Le casque est muni d’une visière (qui ressemble à celle des masques de joueur de hockey), les harnais sont mal ajustés au corps plus petit des femmes, et « les parachutes vous permettent tout juste de descendre jusqu’au sol », explique l’adjudant-maître Gavin Lee, technicien SAR. « [Il s’agissait] de matériel vétuste à l’époque, et aujourd’hui, personne ne sauterait avec un tel équipement. »

Grace MacEachern quitte les forces armées en 1955 pour se remarier et poursuivre une carrière dans le secteur de la santé publique. Elle est décédée le 17 février 2010, la veille de son 90e anniversaire de naissance.

Grace MacEachern était infirmière avant de s’enrôler dans l’armée.
Grace MacEachern et l’équipage pendant un spectacle aérien à Abbotsford (Colombie- Britannique).

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