La Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) - partie 20
Rendue célèbre grâce au film du même nom, la « grande évasion » demeure un hommage à l’héroïsme, à la débrouillardise et à la ténacité des forces alliées et elle a une dimension canadienne considérable.
Il n’est pas facile de s’évader d’un camp de prisonniers de guerre allemand, mais le capitaine d’aviation de l’ARC Clark Wallace « Wally » Floody, originaire de Chatham (Ontario), est prisonnier au camp et est chargé de diriger le creusage de tunnels précisément à cette fin. La vie de ses compagnons va maintenant dépendre de l’expérience qu’il a acquise dans le secteur minier à Kirkland Lake (Ontario).
Le camp en question est le Stalag Luft III à Sagan (Allemagne) [aujourd’hui, Zagan (Pologne)]. Il est dirigé par la Luftwaffe et est réservé exclusivement aux équipages aériens alliés dont l’avion a été abattu dans le ciel de l’Europe occupée et qui ont été ensuite capturés. Ceux qui ont grandi pendant que l’émission Hogan’s Heroes était diffusée à la télévision pensent peut-être que les camps de prisonniers de guerre de la Luftwaffe offraient d’infinies possibilités de se moquer de gardiens de prison affables, mais incompétents. Toutefois, la réalité est différente. Non seulement l’évasion est-elle perçue comme la meilleure solution, mais on estime aussi que chaque prisonnier a le devoir de la tenter.
La « grande évasion » est célèbre non pas parce qu’elle constitue le plus grand exode de prisonniers de la guerre, mais parce qu’elle est sans doute la plus complexe et qu’elle a certainement eu des conséquences tragiques.
Le plan détaillé et complexe comporte le creusage de trois tunnels (« Tom », « Dick » et « Harry ») et il nécessite l’obtention d’une énorme quantité de matériel à même le camp. Après avoir enlevé la terre, les prisonniers la dissimulent sous leurs vêtements pour aller ensuite la répandre dans l’enceinte du camp.
Les Allemands découvrent le tunnel « Tom » et le détruisent. Le second, « Dick », est jugé dangereux, mais le 25 mars 1944, 76 hommes s’évadent en empruntant le tunnel « Harry ». Ils seront tous repris, sauf trois.
Au total, cinquante d’entre eux, dont six Canadiens, seront exécutés (contrairement à la Convention de Genève). Trois autres Canadiens seront capturés de nouveau, mais ils échapperont au peloton d’exécution.
Floody, qui a dirigé le creusage des tunnels, véritable chef-d’œuvre d’ingénierie, n’aura jamais la chance de fuir. Ses chefs lui ont refusé cette option lors d’une tentative d’évasion antérieure parce que ses compétences étaient trop précieuses. Il sera transféré du Stalag Luft III deux semaines à peine avant la grande évasion.
En 1946, il est décoré de l’Ordre de l’Empire britannique pour sa contribution à la « grande évasion ». Plus tard, il fournira des conseils techniques aux réalisateurs du film qui recréera l’histoire de l’évasion. Il aidera également à fonder la Royal Canadian Air Force Prisoners of War Association (Association des prisonniers de guerre de l’ARC). En 1946, le roi George VI nomme Floody officier de l’Ordre de l’Empire britannique pour son courage et son sens du devoir. Wally Floody, un véritable héro Canadien, meurt en 1989 à l’âge de 71 ans.
Arthur Sherwin, un pilote de la RAF qui a immigré au Canada à la fin des années 1940, et qui a été nommé colonel honoraire du 426e Escadron de transport en 2008, faisait partie de l’équipe qui a organisé l’évasion. Son avion a été abattu au-dessus de la Tunisie en 1943 et il a été libéré en 1945.
Le cmdt avn Foss Boulton (à gauche), qui a été prisonnier au Stalag Luft III, décrit son expérience au cmdt avn R.A. Buckham en 1944. Ils faisaient partie du même escadron lorsque l’avion de Boulton a été abattu en mai 1943.
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