La Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) - partie 8

LE SAVIEZ-VOUS?

Le lt avn Allan Bundy.

Les Canadiens noirs ou d’origine asiatique qui tentent de s’enrôler dans l’Aviation royal canadienne (ARC) pendant la première moitié de la Seconde Guerre mondiale se heurtent à d’énormes obstacles. Les règlements du gouvernement et les documents de recrutement de l’ARC précisent que les minorités visibles ne peuvent pas s’enrôler. Cependant, malgré l’obligation de recruter des candidats de « descendance européenne pure », certains officiers du recrutement font fi des politiques. Avant la levée des restrictions le 31 mars 1942, au moins dix Canadiens noirs sont recrutés. Des quelque 100 Canadiens noirs qui servent dans l’ARC pendant la guerre, le plus connu d’entre eux est sans doute le lieutenant d’aviation Allan Bundy. Engagé en juin 1942, il est probablement le premier pilote de race noire de l’ARC. Il sert dans le 404e Escadron, pilotant des appareils de type Beaufighter et Mosquito dans le cadre de missions très dangereuses de lutte antinavire.

Ces pilotes de Spitfire canadiens, qui ont servi outre-mer avec le 403e Escadron, sont tous des diplômés du PEACB.

Contrairement à ce qui était le cas en temps de paix, quand les nouveaux pilotes militaires recevaient leur brevet de sous-lieutenant d’aviation à titre provisoire, tous les membres de l’ARC qui participent au Programme d'entraînement aérien du Commonwealth (PEACB) commencent leur entraînement au grade d’aviateur de 1re classe, peu importe leur fonction. Quand les pilotes terminent leur instruction dans les écoles de pilotage militaires, ils ont atteint le grade de sergent.

Puis, les choses se compliquent…

L’entente initiale sur le PEACB ne parlait aucunement des commissions. En juillet 1940, la RAF annonce que 33 p. 100 des pilotes et des observateurs en recevront une à la fin de leur instruction; par ailleurs, 17 p. 100 en obtiendront une plus tard et seront choisis parmi ceux qui se seront distingués et auront manifesté un souci du devoir et leurs aptitudes sur le plan opérationnel. Il n’existera aucune disposition sur l’attribution de commissions aux radiomitrailleurs jusqu’en 1941.

En 1942, année où l’entente doit être renouvelée, le Canada durcit le ton et adopte sa propre politique. Les pilotes, observateurs, navigateurs et bombardiers « jugés satisfaisants » et faisant l’objet d’une recommandation recevront une commission, mais le quota existant concernant les mitrailleurs et les radiomitrailleurs (20 p. 100 des diplômés) demeure le même qu’avant.

Inutile de dire que cela cause des déceptions, car il existe maintenant deux régimes d’attribution des commissions dans le PEACB : un pour les Canadiens et un autre pour les stagiaires de tous les autres pays du Commonwealth. En fait, il arrive que des Canadiens terminent leur entraînement à un rang inférieur et obtiennent malgré tout une commission d’officier, tandis que des aviateurs britanniques, qui finissent leur instruction aux premiers rangs de leur classe ou presque restent sous-officiers.

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