Surveillance des oiseaux de rivage au Canada
En avril ou en mai au Canada, il est possible d'observer le chaos organisé et surtout d'entendre la cacophonie de cris là-haut dans le ciel, parfois sur un lointain rivage. La vision des oiseaux migrateurs en route vers l'Arctique pour s'y reproduire en est une réconfortante et annonciatrice du printemps. Fait inquiétant toutefois : certaines espèces d'oiseaux de rivage sont en déclin, victimes de la perte ou de la dégradation des milieux humides, de l'aménagement du littoral, des changements climatiques et des perturbations causées par les humains.
Les oiseaux de rivage parcourent de grandes distances, passant d'un continent à l'autre. En plus d'ajouter au charme des paysages, ils se nourrissent de nombreux insectes nuisibles lors de leur passage dans les Prairies canadiennes, aidant ainsi à en contrôler la prolifération. Tout est relié.
Pourquoi la surveillance des oiseaux de rivage est-elle importante?
La protection et la conservation des oiseaux migrateurs, dont font partie les oiseaux de rivage, relèvent de la compétence d'Environnement et Changement climatique Canada en vertu de la convention signée avec les États-Unis il y a maintenant près de 100 ans (voir Oiseaux protégés au Canada). Les oiseaux sont des bioindicateurs environnementaux de premier choix de la santé générale du monde naturel. Le groupe des oiseaux de rivage comprend de nombreuses espèces en déclin. Grâce à l'examen des facteurs communs dans leur cycle annuel, Environnement et Changement climatique Canada commence à saisir l'importance d'agir à l'égard de certains des dangers qui menacent ces oiseaux.
Quelle est la situation des oiseaux de rivage au Canada?
Dans leur ensemble, les oiseaux de rivage ont diminué de près de la moitié. Comme la majorité des oiseaux de rivage migrent sur de très longues distances, la perte et l'altération de milieux humides, d'estuaires, de deltas et de vasières à toutes les étapes de leur périple, depuis leurs aires de nidification au Canada jusqu'à leurs aires d'hivernage dans l'hémisphère occidental, en passant par leurs haltes migratoires, leur nuisent grandement.
Quels groupes présentent les plus fortes baisses?
De manière générale, les baisses les plus marquées sont observées chez les espèces qui nichent dans l'Arctique de l'Est et qui migrent sur de longues distances, jusqu'en Amérique du Sud. Certaines espèces ailleurs au Canada sont aussi en déclin. Par exemple, le nombre de pluviers siffleurs a considérablement diminué, mais a pu être stabilisé grâce à la prise de mesures visant à protéger les habitats de nidification.
Que faisons-nous pour régler la situation?
Les causes du déclin des oiseaux de rivage semblent pour la plupart extérieures et se produire lors de la migration des oiseaux et durant l'hiver. Les biologistes du Service canadien de la faune collaborent avec leurs homologues d'autres pays, notamment en conjuguant leurs efforts dans le cadre de programmes comme le Programme de surveillance régionale et internationale des oiseaux de rivage (PRISM) et de partenariats comme le Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage dans l'hémisphère occidental (RRORHO) et l'initiative sur les oiseaux de rivage dans la voie migratoire de l'Atlantique (AFSI). Ces groupes élargis favorisent la réalisation de gains d'efficacité grâce au partage des tâches et à la mise en commun des ressources.
Où sont situés les sites de surveillance?
Les relevés des oiseaux de rivage nicheurs en région arctique visent à déterminer la taille et la distribution des populations d'oiseaux de rivage dans l'Arctique nord-américain. Des centaines de parcelles sélectionnées au hasard feront l'objet d'un suivi en Alaska, au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut, au Nunavik (Québec) et au Nunatsiavut (Labrador).
Outre ces relevés, des centaines de lieux dans le sud du Canada sont visités au printemps et à l'automne afin de dénombrer les oiseaux de rivage migrant vers le nord et vers le sud chaque année. Ce type de relevé est particulièrement important dans les principales haltes migratoires de la Colombie-Britannique, de la Baie-James et de la baie de Fundy, où les oiseaux de rivage migrateurs peuvent se compter par centaines de milliers.
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