Gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) : rapport sur les progrès de la mise en œuvre du plan de gestion de la période 2017 à 2021

Titre officiel : Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du plan de gestion de la gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) au Canada pour la période 2017 à 2021

Gonidée des Rocheuses
Gonidée des Rocheuses
Information sur le document

Référence recommandée : Pêches et Océans Canada. 2023. Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du plan de gestion de la gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) au Canada pour la période 2017 à 2021. Série de rapports sur les plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa. v + 16 p.

Pour télécharger le présent rapport sur les progrès ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les programmes de rétablissement, les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents liés au rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : Gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) du lac Okanagan, en Colombie-Britannique (septembre 2020). Photographie de L. Dealy.

Also available in English under the title:
“Report on the Progress of Management Plan Implementation for the Rocky Mountain Ridged Mussel (Gonidea angulata) in Canada for the Period 2017 to 2021”.

© Sa Majesté le Roi du chef du Canada, représentée par la ministre des Pêches et des Océans, 2023. Tous droits réservés.
ISBN  978-0-660-45977-6
No de catalogue  En3-5/15-1-2022F-PDF

Le contenu du présent document (à l’exception de l’illustration de la couverture) peut être utilisé sans autorisation, sous réserve de la mention de la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’adopter une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection des espèces en péril partout au Canada. L’article 72 de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) [LEP] impose au ministre compétent d’assurer le suivi de la mise en œuvre d’un plan de gestion et d’évaluer celle‑ci 5 ans après la publication du plan de gestion dans le Registre public des espèces en péril, et tous les 5 ans par la suite, jusqu’à ce que ses objectifs aient été atteints.

Pour rendre compte des progrès de la mise en œuvre du plan de gestion, il faut présenter les efforts collectifs déployés par le ministre compétent, les gouvernements provinciaux et territoriaux et toutes les autres parties concernées qui mènent des activités contribuant à la conservation de l’espèce en péril dont il est question. Le plan de gestion fixe des buts et des objectifs de conservation pour une espèce préoccupante afin d’éviter qu’elle devienne encore plus en péril. Quelques-unes des approches et stratégies générales décrites font suite à la progression ou à l’achèvement d’autres approches ou stratégies générales; elles ne peuvent pas toutes être entreprises ou afficher des progrès importants au cours de la période couverte par un rapport sur les progrès de la mise en œuvre du plan de gestion (rapport sur les progrès).

La ministre des Pêches et des Océans (MPO) est la ministre compétente en vertu de la LEP à l’égard de la gonidée des Rocheuses et elle a préparé ce rapport sur les progrès.

Comme l’indique le préambule de la LEP, la réussite de la conservation d’une espèce en péril dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des orientations formulées dans le plan de gestion. Cette réussite ne pourra pas reposer uniquement sur Pêches et Océans Canada ou sur toute autre autorité responsable. Les coûts associés au rétablissement et à la conservation des espèces en péril sont partagés entre les différentes autorités responsables. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer le plan de gestion de la gonidée des Rocheuses et à le mettre en œuvre pour le bien de l’espèce et de l’ensemble de la société canadienne.

Remerciements

Le présent rapport sur les progrès a été préparé par Andrew Baylis, avec des contributions de Manon Morrissette, Ahdia Hassan, Sean MacConnachie et Mark Potyrala (Pêches et Océans Canada). Dans la mesure du possible, il a été préparé avec des contributions de Greg Wilson et Lora Nield (ministère de l’Intendance des terres, de l’eau et des ressources de la Colombie-Britannique) ainsi que de James Arner (ministère des Forêts de la Colombie-Britannique). Pêches et Océans Canada souhaite remercier toutes les personnes et organisations qui contribuent à la conservation de la gonidée des Rocheuses.

Sommaire

La gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) est inscrite en tant qu’espèce préoccupante à la Loi sur les espèces en péril (LEP) depuis 2005. Le « Plan de gestion de la gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) en Colombie-Britannique » a été publié dans le Registre public des espèces en péril en 2011 (MPO 2011). En 2010, après une autre évaluation, l’espèce a été désignée « en voie de disparition » par le COSEPAC (COSEPAC 2011); son inscription à la LEP en tant qu’espèce en voie de disparition fait actuellement l’objet d’un examen.

Les menaces, recensées dans le plan de gestion, qui pèsent sur la gonidée des Rocheuses sont les suivantes : l’aménagement des zones de basse plage, littorales et riveraines, les canalisations de cours d’eau antérieures, la modification et la régulation des caractéristiques hydrographiques (effets de l’exploitation des barrages), les espèces aquatiques introduites, la disponibilité d’espèces-hôtes, la pollution des bassins hydrographiques attribuable à l’utilisation des terres, les perturbations ou les dommages directs et le changement climatique.

Le but de la gestion de la gonidée des Rocheuses de maintenir des populations viables, autonomes, remplissant leurs fonctions écologiques et largement réparties au sein d’habitats appropriés dans son aire de répartition actuelle en Colombie-Britannique.

Le « Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du plan de gestion de la gonidée des Rocheuses au Canada pour la période 2017 à 2021 » fait état des progrès réalisés par Pêches et Océans Canada (MPO) et ses partenaires dans la mise en œuvre du plan de gestion et l’atteinte de ses objectifs. Au cours de cette période, des progrès ont été réalisés par rapport à ce qui suit :

Bien que des progrès aient été réalisés en vue d’atteindre le but de la gestion, les objectifs de gestion et les mesures du rendement provisoires présentés dans le plan de gestion, des mesures supplémentaires sont nécessaires pour assurer la viabilité à long terme de la gonidée des Rocheuses en Colombie-Britannique. D’autres travaux sont nécessaires pour clarifier les menaces et les facteurs limitatifs, ainsi que pour améliorer la coordination et la communication entre les décideurs, les parties concernées, les chercheurs et les groupes autochtones en ce qui concerne les interactions entre la gonidée des Rocheuses et les activités humaines.

Le MPO demeure résolu à assurer la viabilité à long terme de la gonidée des Rocheuses dans son actuelle aire de répartition naturelle. Les progrès réalisés à ce jour n’auraient pas été possibles sans les contributions de partenaires tels que l’Okanagan Nation Alliance, le ministère des Forêts, des Terres, des Ressources naturelles et du Développement rural de la Colombie-Britannique, le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie-Britannique, l’Invasive Species Council of BC, la Habitat Conservation Trust Foundation, l’Université de la Colombie-Britannique (campus Okanagan) et la Utah State University. Le MPO se réjouit à la perspective de poursuivre ses collaborations fructueuses et invite d’autres partenaires à participer à la conservation de l’espèce.

1. Introduction

Le « Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du plan de gestion de la gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) au Canada pour la période 2017 à 2021 » (ci-après appelé « rapport sur les progrès ») souligne les progrès réalisés en vue de l’atteinte des objectifs énoncés dans le « Plan de gestion de la gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) en Colombie-Britannique » (MPO 2011; ci-après appelé « plan de gestion ») pendant cette période. Il fait partie d’une série de documents consacrés à l’espèce qui devraient être pris en considération ensemble, notamment les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) [COSEPAC 2003, 2011], le plan de gestion et le « Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du plan de gestion de la gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) au Canada pour la période allant de 2011 à 2016 » (MPO 2017).

La section 2 du présent rapport sur les progrès résume les renseignements clés concernant les menaces pesant sur l’espèce, ainsi que le but de la gestion et les objectifs de gestion pour en assurer la conservation. Pour en savoir plus, le lecteur devrait se reporter au plan de gestion. La section 3 fait état des progrès accomplis quant aux stratégies générales, décrites dans le plan de gestion, qui visent à appuyer la réalisation du but de la gestion et des objectifs de gestion. La section 4 résume les progrès réalisés vers l’atteinte de ce but et de ces objectifs.

2. Contexte

2.1 Résumé de l’évaluation de l’espèce par le COSEPAC et des menaces pesant sur elle

En 2003, le COSEPAC a examiné la situation de la gonidée des Rocheuses et déterminé qu’elle était une espèce préoccupante (COSEPAC 2003). L’espèce a ensuite été inscrite sur la liste des espèces préoccupantes à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2005, ce qui a conduit à la publication du plan de gestion en 2011.

En 2010, le COSEPAC a réexaminé la situation de la gonidée des Rocheuses et changé son statut à « en voie de disparition » (COSEPAC 2011). Son inscription à l’annexe 1 de la LEP en tant qu’espèce en voie de disparition fait actuellement l’objet d’un examen. En 2019, le gouverneur en conseil a proposé de modifier l’annexe 1 de la LEP afin de reclasser la gonidée des Rocheuses comme espèce en voie de disparition. En réponse aux commentaires reçus du public concernant la nécessité de conserver une certaine souplesse pour la gestion du myriophylle en épi (Myriophyllum spicatum), une plante aquatique envahissante qui coexiste avec la gonidée des Rocheuses), la ministre des Pêches et des Océans a annoncé qu’une recommandation sur la reclassification de l’espèce serait faite à une date ultérieure. La gonidée des Rocheuses demeure une espèce préoccupante en vertu de la LEP et ses besoins en matière de conservation seront respectés par la mise en œuvre des mesures définies dans le plan de gestion (MPO 2011).

Sommaire de l’évaluation – novembre 2010

Nom commun
Gonidée des Rocheuses

Nom scientifique
Gonidea angulata

Statut
En voie de disparition

Justification de la désignation
Au Canada, cette moule, 1 des quelques espèces de moules d’eau douce en Colombie-Britannique, est limitée au bassin de l’Okanagan. Historiquement, la canalisation et la régulation de la rivière Okanagan ont nui aux moulières et ont entraîné une réduction de la population. Des sites additionnels ont été découverts depuis l’évaluation initiale du COSEPAC (2003). Actuellement, les moules zébrée et quagga (de la famille des Dreissenidés) représentent la menace potentielle la plus importante pour cette moule indigène. Ailleurs au Canada, les dreissenidés ont eu des effets dévastateurs sur les communautés d’unionidés indigènes, telles que dans la région des Grands Lacs. Une évaluation récente de la vulnérabilité du bassin de l’Okanagan aux dreissenidés a démontré que ces moules pourraient se propager rapidement et établir une intense infestation sur les moules indigènes une fois introduites. Dans un avenir rapproché, l’introduction de dreissenidés dans le bassin de l’Okanagan est probable, car ces moules peuvent survivre hors de l’eau pendant des jours, et on sait qu’elles sont transportées d’un plan d’eau à un autre, étant fixées à des embarcations qui sont remorquées; au cours des dernières années, des dreissenidés ont été interceptés sur des embarcations qui étaient remorquées vers la Colombie-Britannique. L’aménagement continu de l’estran et de la zone riveraine ainsi que certaines méthodes de contrôle du myriophylle en épi, une espèce
envahissante, ont réduit l’habitat et perturbé la qualité de l’eau.

Répartition
Colombie-Britannique

Historique du statut
Espèce désignée « préoccupante » en mai 2003. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2010.

La section 1.5 du plan de gestion fournit des renseignements sur les menaces pesant sur la conservation de la gonidée des Rocheuses. Ces menaces sont les suivantes : l’aménagement des zones de basse plage, littorales et riveraines; les canalisations de cours d’eau antérieures; la modification et la régulation des caractéristiques hydrographiques (effets de l’exploitation des barrages); les espèces aquatiques introduites; la disponibilité d’espèces-hôtes; la pollution des bassins hydrographiques attribuable à l’utilisation des terres; les perturbations ou les dommages directs; le changement climatique.

2.2 Conservation

Cette section résume l’information, tirée du plan de gestion, sur le but de la gestion et les objectifs de gestion que l’on doit atteindre pour assurer la conservation de la gonidée des Rocheuses. Elle contient également un résumé des mesures du rendement provisoires qui fournissent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte de ce but et de ces objectifs.

But de la gestion

Le but de la gestion de la gonidée des Rocheuses est de maintenir des populations viables, autonomes, remplissant leurs fonctions écologiques et largement réparties au sein d’habitats appropriés dans son aire de répartition actuelle en Colombie-Britannique.

En ce qui a trait à ce but, l’aire de répartition actuelle de la gonidée des Rocheuses comprend le bassin hydrographique de la rivière Okanagan; l’endroit le plus au nord où un individu de l’espèce a été observé est Vernon et celui le plus au sud est la région d’Osoyoos. L’étendue de l’aire de répartition sera élargie si l’on trouve des individus dans d’autres zones.

Objectifs de gestion

Les objectifs de gestionNote de bas de page 1  établis pour la gonidée des Rocheuses sont les suivants :

  1. d’ici 2015, combler les lacunes dans les connaissances sur le cycle biologique, sur l’aire de répartition provinciale et sur les menaces pesant sur l’espèce;
  2. d’ici 2015, dresser l’inventaire de 75 % de l’habitat littoral potentiel dans le bassin hydrographique de la rivière Okanagan en utilisant un protocole normalisé pour recueillir l’information sur l’habitat et les menaces à chaque site examiné;
  3. d’ici 2015, faire en sorte qu’il y ait eu augmentation du nombre d’activités d’intendance lancées ou complétées par les utilisateurs et les gestionnaires des terres situées près d’habitats de la gonidée des Rocheuses;
  4. lorsque les résultats des recherches et des inventaires sur la gonidée des Rocheuses seront disponibles, les intégrer à la planification de l’utilisation des terres afin d’éclairer la prise de mesures d’atténuation des menaces et de protection des terres 2015, combler les lacunes dans les connaissances sur le cycle biologique, sur l’aire de répartition provinciale et sur les menaces pesant sur la gonidée des Rocheuses.

Le plan de gestion n’inclut pas de mesures du rendement. Comme on l’a fait dans le cadre du précédent rapport sur les progrès, on utilisera les objectifs de gestion en tant que mesures du rendement provisoires pour évaluer les progrès réalisés en matière de conservation de la gonidée des Rocheuses.

3. Progrès réalisés en matière de conservation

Leplan de gestiondivise l’effort de conservation en 6 stratégies générales et 20 actions de conservation associées.

Stratégie générale : protection

Stratégie générale : gestion

Stratégie générale : recherche

Stratégie générale : surveillance et évaluation

Stratégie générale : vulgarisation et communication

Stratégie générale : restauration

La section 3.1 fait état des progrès réalisés dans l’exécution de ces stratégies générales. La section 3.2 porte sur les progrès réalisés quant au respect des mesures du rendement provisoires.

3.1 Activités à l’appui de la conservation

Le tableau 1 contient de l’information sur la mise en œuvre des activités entreprises en fonction des stratégies générales indiquées dans le plan de gestion. Un certain nombre d’activités ont été mises en œuvre avant 2017 et ont été documentées dans le « Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du plan de gestion de la gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) au Canada pour la période allant de 2011 à 2016 » (MPO 2017).

Tableau 1 . Détails des activités à l’appui de la conservation de la gonidée des Rocheuses de 2017 à 2021.
No Stratégie générale Description des activités et résultats Participantsa

1

Protection

La législation, les lignes directrices et les pratiques de gestion optimales existantes ont continué à être appliquées et contrôlées.

  • La gonidée des Rocheuses continue à être protégée en vertu de la Loi sur les pêches. Tous les ouvrages, entreprises ou activités se déroulant dans l’eau ou près de l’eau et susceptibles d’avoir une incidence sur les poissonsb et leur habitat sont soumis à un examen réglementaire pour que leurs effets soient évités ou atténués. La mort du poisson ou la détérioration, la destruction ou la perturbation de son habitat nécessite une autorisation en vertu de la Loi sur les pêches.
  • Pour favoriser la conservation de la gonidée des Rocheuses, la province de la Colombie-Britannique continue à surveiller les relocalisationsc, à évaluer les méthodologies de relevé et à assurer la conformité avec sa Water Sustainability Act.
  • La Riparian Areas Protection Regulation de la Colombie-Britannique protège les zones riveraines des nouveaux aménagements, ce qui limite l’entrée de sédiments dans l’habitat fluvial.

Province de la Colombie-Britannique, Pêches et Océans Canada (MPO)

2

Gestion

Des lignes directrices et des pratiques de gestion optimales pour les relevés et les relocalisations de moules d’eau douce ont été élaborées (Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations 2017) et une formation sur l’application de ces lignes directrices est offerte aux experts-conseils en environnement (professionnels de l’environnement qualifiés) de la région de l’Okanagan.

La gonidée des Rocheuses a été reconnue dans un certain nombre de documents et de lignes directrices de planification provinciaux, régionaux et municipaux (résumés dans MPO 2011). Au cours de la période couverte par le présent rapport, la gonidée des Rocheuses a été intégrée au protocole relatif aux basses plages des grands lacs de l’Okanagan (British Columbia Ministry of Forests, Lands, Natural Resource Operations and Rural Development [BC FLNRORD] 2018b).

Ministère des Forêts, des Terres, de l’Exploitation des ressources naturelles et du Développement rural de la Colombie-Britannique (MFTERNDR)

3

Recherche

En 2016, le MFTERNDR et le groupe de travail sur la gonidée des Rocheuses de la Colombie-Britannique ont dressé une liste des lacunes dans les connaissances qui est mise à jour chaque année (Nield, comm. pers. 2022).

Le MFTERNDR et le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie-Britannique (MESCC) ont fait une présentation sur les directives pour les relevés et les relocalisations de moules d’eau douce dans la région de Thompson-Okanagan lors de la réunion consacrée à la recherche sur les mollusques d’eau douce du Canada de 2017.

Les collaborations entre le MPO, le MESCC, le MFTERNDR, l’Université de la Colombie-Britannique (campus Okanagan) et la Utah State University ont facilité les recherches et permis de combler plusieurs lacunes dans les connaissances. Plus précisément, les études suivantes ont été menées.

  • Mock et ses collaborateurs (2020) ont décrit les tendances de variation génétique de la gonidée des Rocheuses dans toute son aire de répartition mondiale. Les résultats globaux indiquaient que la diversité génétique avait diminué en amont et montraient des différences dans les fréquences alléliques en amont et en aval des chutes Okanagan, ce qui laisse entendre que les chutes peuvent être une barrière en amont empêchant le flux génétique. Les résultats pour la population du nord du lac Okanagan ont montré une diversité génétique plus faible avec des preuves de consanguinité de faible niveau, ce qui indique qu’il s’agit d’une petite population isolée dans l’espace qui peut avoir été établie par un événement de dispersion longue distance.
  • Au moyen d’une étude expérimentale et de relevés sur le terrain, des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique ont découvert que le labourage avec un motoculteur (une méthode de contrôle utilisée pour le myriophylle en épi, une espèce aquatique envahissante) avait un effet néfaste sur la gonidée des Rocheuses (Mageroy et al. 2017). En 2020, Wade et ses collaborateurs ont délimité les moulières connues et les chevauchements potentiels avec le myriophylle en épi afin d’éclairer les décisions de gestion liées à la conservation des espèces en péril et au contrôle des espèces aquatiques envahissantes. Les auteurs de cette étude recommandent des évaluations détaillées des sites avant l’application de méthodes de contrôle du myriophylle pour atténuer les effets sur la gonidée des Rocheuses. L’étude répond aux préoccupations présentées par un conseil de gestion de l’eau qui s’opposait à la reclassification potentielle de la gonidée des Rocheuses d’espèce préoccupante à espèce en voie de disparition.
  • Snook et ses collaborateurs (2018) ont utilisé les données de relevés par plongée avec tuba, des données sur l’habitat et 2 méthodes de classification complémentaires pour élaborer des modèles sur l’habitat convenable pour l’espèce. Les résultats de l’étude laissent entendre que les facteurs influençant la répartition de la gonidée des Rocheuses sont comparables entre les rivières et les lacs. Grâce à ces modèles, les auteurs ont classé les sites à conserver par ordre de priorité en fonction de variables prédictives indiquant des caractéristiques d’habitat propices pour l’espèce. Cette étude vise à appuyer la désignation de l’habitat essentiel d, si l’espèce est reclassée comme étant en voie de disparition à l’annexe 1 de la LEP.
  • En 2017, des relevés (Brownlee et al. 2017) ont permis d’observer des glochidies de gonidée des Rocheuses fixées exclusivement sur des chabots piquants, ce qui confirme les études précédentes (Mageroy 2013, 2016) qui laissaient entendre que le chabot était l’espèce de poisson-hôte la plus importante pour la gonidée des Rocheuses.

MESCC, MFTERNDR, MPO, Université de la Colombie-Britannique, Utah State University

4

Surveillance et évaluation

Lignes directrices :
Des lignes directrices ont été élaborées en 2018 afin de fournir des conseils aux professionnels de l’environnement qualifiés qui effectuent des relevés et des relocalisations de moules d’eau douce dans la région de Thompson-Okanagan (FLNRORD 2018a). Le document « Guidance for Freshwater Mussels in the Okanagan » s’appuie sur une version modifiée du protocole de détection des espèces de moules d’eau douce en péril élaboré pour le secteur de l’Ontario et des Grands Lacs (Mackie et al. 2008) et il fournit des renseignements et des conseils sur les sujets suivants :

  • exigences de projet en fonction de la présence de la gonidée des Rocheuses, et méthodologie de relevé (y compris le calendrier et les techniques);
  • atténuation des effets;
  • méthodologie de relocalisation;
  • collecte de données;
  • suivi après une relocalisation;
  • rapports.

Surveillance des menaces (espèces aquatiques introduites) :
L’Invasive Species Council of BC (ISCBC) a effectué une analyse documentaire pour évaluer les effets des espèces envahissantes sur les espèces en péril en Colombie-Britannique, y compris les interactions entre le myriophylle en épi et la gonidée des Rocheuses (Tamburello et Litt 2021).

Le fonds de surveillance des moules envahissantes apporte un soutien en matière de surveillance des lacs pour une détection précoce dans la vallée de l’Okanagan et dans d’autres régions de la Colombie-Britannique afin d’atténuer les effets des moules zébrées et quaggas (HCTF 2020).

Études à l’appui de la désignation de l’habitat essentiel :
Lorsque le COSEPAC (2011) a désigné la gonidée des Rocheuses comme étant en voie de disparition à la suite d’un réexamen de la situation de l’espèce, des travaux ont été menés pour permettre la désignation de l’habitat essentiel potentiel de la gonidée des Rocheuses, à la lumière d’un changement de statut potentiel à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Plus précisément, Snook (2018) a modélisé les habitats convenables à l’aide de données de relevé et de cartographie des zones d’estran, afin de fournir l’information requise pour permettre la désignation de l’habitat essentiel de la gonidée des Rocheuses dans le lac Okanagan.

Relevés :
Au cours de la période couverte par le présent rapport sur les progrès, des études ont été réalisées pour surveiller la présence de la gonidée des Rocheuses dans ses habitats connus, ainsi que pour détecter sa présence dans de nouveaux sites.

  • En 2019, le MFTERNDR a effectué des relevés sur 4 sites où l’on sait que la gonidée des Rocheuses coexiste avec les activités de lutte contre le myriophylle en épi (Arner, comm. pers. 2022).
  • Le MPO a effectué des relevés annuels à 9 sites repères du bassin de l’Okanagan de 2017 à 2020 (MacConnachie et al. 2021).
  • Le MPO a effectué des relevés exploratoires pour confirmer la présence de la gonidée des Rocheuses sur 6 sites accessibles le long du littoral en 2018; aucune moule n’a été observée (Dealy et al. 2021).
  • En 2020, le MPO a effectué un relevé par bateau sur 83,6 km dans les eaux littorales à l’extrémité sud du lac Okanagan; des gonidées des Rocheuses ont été observées dans de nouvelles zones hors des sites repères connus, mais il n’y a pas eu d’observations pouvant être définies comme des moulières à haute densité (Dealy et al. 2021; MacConnachie, comm. pers. 2022)
  • L’Okanagan River Restoration Initiative (ORRI; voir la ligne 6 du tableau 1) a effectué des relevés de surveillance la avant restauration en 2019 et a observé des gonidées des Rocheuses aux chutes Okanagan (Rivard-Sirois 2020).

MFTERNDR, MPO, Habitat Conservation Trust Foundation, ORRI, Okanagan Nation Alliance,  MESCC

5

Sensibilisation et communication

Un programme éducatif et de changement des comportements, le programme Invasive-Wise Tourism, a été élaboré; des documents ont été présentés à 16 partenaires du sud de la Colombie-Britannique pour aider à prévenir l’introduction d’espèces envahissantes, proposer des mesures d’atténuation possibles et sensibiliser les touristes et les visiteurs à la gonidée des Rocheuses (et à d’autres espèces en péril) [ISCBC 2021].

Dans le cadre de plusieurs réunions en ligne, l’ISCBC a travaillé avec l’Indigenous Invasive Species Network et des partenaires autochtones pour obtenir des renseignements et des conseils sur les recoupements entre les espèces en péril, les espèces envahissantes et les valeurs culturelles (ISCBC 2021). Les réunions comprenaient une discussion sur les effets potentiels futurs de la moule zébrée et de la moule quagga (moules de la familles des dressénidés) sur la gonidée des Rocheuses.

ISCBC, Indigenous Invasive Species Network

6

Restauration

L’ORRIe est un partenariat entre les Premières Nations, les administrations et les parties prenantes locales dont le but est de ramener des sections canalisées de la rivière Okanagan à des conditions plus naturelles, complexes et diversifiées (Rivard-Sirois 2020).

En 2017, le MFTERNDR a élaboré un guide de restauration de l’habitat contenant des renseignements et des conseils relatifs au cycle vital de la gonidée des Rocheuses, aux poissons-hôtes, aux exigences de l’habitat et aux besoins de restauration. L’ORRI a depuis intégré ces conseils dans la planification d’activités de restauration (Arner, comm. pers. 2022).

L’ORRI continue de profiter aux espèces riveraines et aquatiques locales (y compris la gonidée des Rocheuses et les poissons-hôtes dont elle a besoin) grâce aux mesures suivantes :

  • la restauration de l’habitat et l’augmentation du passage des poissons par la suppression des structures à dénivelé vertical;
  • la réalisation de relevés de surveillance avant la restauration;
  • le début du rétablissement de la connexion entre la plaine inondable de K’əmcənitkw et la rivière Okanagan (Lukey 2021).

ORRI, MFTERNDR

a. Les participants sont énumérés en ordre d’apparition dans la cellule d’activité respective.

b. Par « poissons », on entend : a) les poissons proprement dits et leurs parties; b) les mollusques, les crustacés et les animaux marins ainsi que leurs parties; c) les œufs, le sperme, la laitance, le frai, les larves, le naissain et les petits des poissons, des mollusques, des crustacés et des animaux marins.

c. Une relocalisation consiste à déplacer délibérément des moules d’un endroit à un autre pour atténuer les menaces liées à un aménagement.

d. Aux termes de la Loi sur les espèces en péril, l’habitat essentiel est l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce disparue du pays, en voie de disparition ou menacée inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce.

e. Parmi les partenaires de l’IRRO figurent l’Okanagan Nation Alliance, le MFTERNDR, le MPO, les Tribus confédérées de Colville, la bande indienne Osoyoos, la bande indienne Penticton, le district régional d’Okanagan-Similkameen, le South Okanagan Similkameen Conservation Program, la Nature Trust of BC, Canards Illimités Canada, le Service canadien de la faune (Environnement et Changement climatique Canada) ainsi que les entrepreneurs Mariposa Consulting, Newbury Hydraulics et HR Hydraulics.

3.2 Résumé des progrès réalisés en matière de conservation

3.2.1 État d’avancement des mesures du rendement provisoires

Le tableau 2 résume les progrès réalisés par rapport aux mesures du rendement provisoires décrites dans la section 2.2 du présent rapport sur les progrès. 1 des 4 états d’avancement suivants a été attribué à chaque mesure du rendement provisoire.

  1. Non respectée : la mesure du rendement provisoire n’a pas été respectée et les progrès sont faibles, voire inexistants.
  2. Partiellement respectée, en cours : des progrès allant de moyens à importants ont été réalisés pour un ou plusieurs éléments de la mesure du rendement provisoire, et d’autres travaux sont en cours ou prévus.
  3. Respectée : la mesure du rendement provisoire a été respectée et aucune autre mesure n’est nécessaire.
  4. Respectée, en cours : la mesure du rendement provisoire a été respectée, mais des efforts continueront d’être déployés si nécessaire pour atteindre les objectifs décrits dans le plan de gestion de l’espèce.
Tableau 2 . Résumé des progrès réalisés en vue de respecter les mesures du rendement provisoires décrites dans le premier rapport sur les progrès de 2017 à 2021.
Mesure du rendement provisoire État d’avancement Détails

Les lacunes dans les connaissances sur le cycle biologique, sur l’aire de répartition provinciale et sur les menaces pesant sur la gonidée des Rocheuses ont-elles été comblées?

Partiellement respectée, en cours

Des progrès ont été réalisés en vue de combler les lacunes dans les connaissances relatives à la structure génétique des populations, à la confirmation des poissons-hôtes et à l’interaction avec le myriophylle en épi, ainsi qu’en vue d’obtenir les renseignements nécessaires pour définir les habitats importants qui soutiennent le cycle vital de l’espèce. Se reporter à la ligne 2 du tableau 1 pour en savoir plus sur les recherches menées au cours de la période 2017 à 2021 couverte par le présent rapport sur les progrès.

A-t-on dressé l’inventaire de 75 % de l’habitat littoral potentiel dans le bassin hydrographique de la rivière Okanagan en utilisant des protocoles normalisés pour recueillir l’information sur l’habitat et les menaces à chaque site examiné?

Partiellement respectée, en cours

Depuis 2017, des progrès ont été réalisés en vue de dresser l’inventaire de l’habitat littoral potentiel dans le bassin hydrographique de la rivière Okanagan à l’aide de protocoles normalisés. Bien qu’il soit difficile de déterminer quel pourcentage de l’habitat littoral a été relevé, il est probable que l’objectif de 75 % de l’habitat littoral n’ait pas encore été atteint. La longueur du littoral du lac Okanagan est d’environ 270 km (Eyles et al. 1990). Les efforts de relevé menés avant 2011 ont permis d’étudier environ 30 à 60 km de littoral dans le bassin hydrographique. Snook (2015) a étudié plus de 16 % du lac Okanagan. Les efforts antérieurs à 2017 sont décrits dans le rapport sur les progrès précédent (MPO 2017).

En 2018, des chercheurs de Pêches et Océans Canada (MPO) ont effectué des relevés exploratoires sur 6 sites accessibles au public le long du littoral du lac Okanagan. En 2020, le MPO a effectué des relevés par bateau sur un total de 83,6 km linéaires de littoral (voir la ligne 4 du tableau 1).

A-t-on fait en sorte qu’il y ait eu augmentation du nombre d’activités d’intendance lancées ou complétées par les utilisateurs et les gestionnaires des terres situées près d’habitats de la gonidée des Rocheuses?

Partiellement respectée, en cours

Des progrès ont été réalisés dans le domaine de l’intendance au cours de la période 2017 à 2021 couverte par le présent rapport sur les progrès.

En 2020 et 2021, l’Invasive Species Council of BC a élaboré le programme Invasive-Wise Tourism et a organisé une série de réunions avec l’Indigenous Invasive Species Network et des partenaires autochtones afin d’obtenir des renseignements et des conseils sur les recoupements entre les espèces en péril (notamment la gonidée des Rocheuses), les espèces envahissantes et les valeurs culturelles (voir la ligne 5 du tableau 1).

L’Okanagan River Restoration Initiative et l’Okanagan Nation Alliance ont poursuivi les projets de restauration en cours qui profitent à la gonidée des Rocheuses grâce à la restauration de l’habitat et à l’augmentation du passage des poissons.

Les résultats des recherches et des inventaires sur la gonidée des Rocheuses ont-ils été intégrés à la planification de l’utilisation des terres afin d’éclairer la prise de mesures d’atténuation des menaces et de protection des terres?

Partiellement respectée, en cours

Au cours de la période 2017 à 2021 couverte par le présent rapport, des progrès ont été réalisés en vue de la prise en compte de la gonidée des Rocheuses dans les processus d’aménagement du territoire. L’information visant à promouvoir la conservation de l’espèce a continué à être intégrée dans divers processus de planification (voir la ligne 2 du tableau 1).

4. Conclusion

Au cours de la période couverte par le présent rapport sur les progrès (2017 à 2021), grâce à la mise en œuvre des activités décrites dans le « Plan de gestion de la gonidée des Rocheuses (Gonidea angulata) en Colombie-Britannique », des progrès ont été réalisés en vue de la conservation de la gonidée des Rocheuses, notamment :

Le but global de la gestion de la gonidée des Rocheuses est de maintenir des populations viables, autonomes, remplissant leurs fonctions écologiques et largement réparties au sein d’habitats appropriés dans son aire de répartition actuelle en Colombie-Britannique. Bien que l’on manque de données actuelles sur l’abondance et les tendances de ses populations, on assure un suivi de la gonidée des Rocheuses dans le cadre d’études périodiques et on continue de l’apercevoir dans toute son aire de répartition connue.

Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour :

Le MPO demeure résolu à assurer la conservation de la gonidée des Rocheuses. Les travaux entamés et achevés jusqu’à maintenant ont jeté des bases solides pour la poursuite des activités de recherche et de gestion concernant l’espèce au cours de la période couverte par le prochain rapport sur les progrès. Les progrès réalisés jusqu’à maintenant n’auraient pas été possibles sans les contributions de partenaires tels que l’Okanagan Nation Alliance, le ministère des Forêts, des Terres, des Ressources naturelles et du Développement rural de la Colombie-Britannique, le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie-Britannique, l’Invasive Species Council of BC, la Habitat Conservation Trust Foundation, l’Université de la Colombie-Britannique (campus Okanagan) et la Utah State University. Le MPO se réjouit à la perspective de poursuivre ses collaborations fructueuses et invite d’autres partenaires à participer à la conservation de l’espèce.

5. Références

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