Baleine noire du Pacifique Nord (Eubalaena japonica) : rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement pour la période de 2012 à 2020

1) Confirmer la présence de baleines noires dans les eaux canadiennes du Pacifique.

• est-ce que le réseau d’instruments de surveillance acoustique déployés pour vérifier la présence de baleines noires dans les eaux canadiennes du Pacifique a été élargi?
• a-t-on mené des relevés plurispécifiques au large de la côte canadienne du Pacifique?
• est-ce que le soutien accordé au British Columbia (BC) Cetacean Sightings Network et au BC Marine Mammal Response Network est maintenu?
• la présence de baleines noires a-t-elle été confirmée dans les eaux canadiennes du Pacifique?

2) Déterminer la structure de la population, son abondance et sa répartition saisonnière.

• des relevés plurispécifiques ont-ils été menés au large de la côte canadienne du Pacifique?
• a-t-on assuré la coordination avec les efforts de recherche internationaux portant sur la baleine noire afin de s’assurer l’identification photographique et la collecte d’échantillons de peau afin d’accroître notre compréhension du comportement migrateur de l’espèce et des liens entre les individus?
• a-t-on entrepris des études génétiques d’échantillons disponibles (y compris des restes de squelettes) de la baleine noire du Pacifique Nord?

3) Faire des efforts pour que l’abondance de la population suive une trajectoire ascendante.

• a-t-on observé un accroissement de la population de baleines noires du Pacifique Nord?
• a-t-on aidé le BC Marine Mammal Response Network à assurer le suivi des menaces qui mettent en cause des blessures ou la mortalité de baleines et la prise de mesures à cet égard?
• s’est-on assuré qu’aucune mortalité d’origine anthropique n’est survenue chez les baleines noires dans les eaux canadiennes du Pacifique?
• lorsque des menaces ont été recensées à la suite de recherches ou d’autres circonstances, a-t-on pris immédiatement des mesures pour limiter les impacts de ces menaces?

4) Favoriser le repeuplement de l’habitat historique de l’espèce dans les eaux canadiennes du Pacifique.

• a-t-on observé des baleines noires du Pacifique Nord dans leur habitat historique?
• lorsque des menaces ont été recensées à la suite de recherches ou d’autres circonstances, a-t-on pris immédiatement des mesures pour limiter les impacts de ces menaces?

5) Caractériser et déterminer l’étendue de l’habitat potentiel dans les eaux canadiennes du Pacifique.

• a-t-on caractérisé les habitats de prédilection des baleines noires à l’échelle mondiale afin de recenser les habitats importants potentiels dans les eaux canadiennes du Pacifique?

6) Maintenir ou augmenter la proportion relative de baleines noires dans les eaux canadiennes du Pacifique comparativement à la population mondiale de l’espèce en s’assurant que les menaces, sitôt recensées, ne réduisent pas de façon importante la disponibilité de l’habitat potentiel ou la répartition de la baleine noire du Pacifique Nord.

• a-t-on continué d’évaluer l’information concernant les impacts anthropiques sur les baleines noires et d’autres cétacés à l’échelle mondiale afin de déterminer si des activités semblables ayant lieu dans les eaux canadiennes du Pacifique pourraient avoir une incidence sur la baleine noire?
• a-t-on examiné les mesures d’atténuation qui se sont révélées efficaces pour la baleine noire dans d’autres régions et pour d’autres cétacés et, le cas échéant, les a-t-on intégrées dans la planification et les protocoles d’atténuation pour la baleine noire du Pacifique Nord?
• s’est-on assuré qu’aucune mortalité d’origine anthropique n’est survenue chez les baleines noires dans les eaux canadiennes du Pacifique?
• lorsque des menaces ont été recensées à la suite de recherches ou d’autres circonstances, a-t-on pris immédiatement des mesures pour limiter les impacts de ces menaces?

1) Mener des relevés plurispécifiques axés sur les zones autrefois occupées par les baleines noires dans les eaux canadiennes du Pacifique.

Recherche scientifique  

Depuis 2002, la Direction des sciences des Pêches et Océans Canada (MPO) réalise des relevés annuels plurispécifiques sur les cétacés. Ces relevés couvrent les eaux côtières et extracôtières de la Colombie-Britannique (C.-B.) et englobent les zones où des observations de baleines noires du Pacifique Nord ont été confirmées.

Il y a eu 4 observations de baleines noires du Pacifique Nord ont été enregistrées dans les eaux canadiennes entre 2012 et 2020. En 2013, deux observations distinctes confirmées de baleines noires du Pacifique Nord ont été enregistrées dans les eaux canadiennes (Ford et al. 2016) : la première observation a été en juin, au large de la côte ouest de Haida Gwaii, et l’autre en octobre, au large du sud-ouest de l’île de Vancouver. En juin 2018, les services de la Garde côtière canadienne (SGCC) ont fait une observation confirmée de baleine noire du Pacifique Nord au large de la côte ouest de Haida Gwaii. Aucune baleine noire du Pacifique Nord n’a été observée lors du plus récent relevé réalisé en 2019. En mai 2020, une baleine noire du Pacifique Nord a été aperçue par un navire de charge au large de la péninsule Brooks, sur la côte ouest de l’île de Vancouver.

De plus, les relevés suivants ont été effectués, mais n’ont pas permis d’observer des baleines noires du Pacifique Nord :

• entre 2012 et 2015, 34 relevés aériens ont été réalisés en automne et en hiver au large de la côte ouest de l’île de Vancouver pour évaluer le risque de collision avec un navire pour les grandes baleines (Nichol et al. 2017b).
• en été 2018, le MPO a mené le relevé international de la mégafaune marine dans la région du Pacifique (PRISMM). Ce vaste relevé côtier et extracôtier visait à fournir des informations supplémentaires sur la répartition et l’abondance des mammifères marins au large des côtes de la C.-B., d’après la collecte de données visuelles et acoustiques.
• au cours de l’été 2019, l’unité de gestion Gwaii Haanas de Parcs Canada (PC) a dirigé un relevé collaboratif plurispécifique et multidisciplinaire entre la Nation Haida, le MPO, PC et le milieu universitaire au large de la côte ouest de Haida Gwaii.

1, 2

MPO, SGCC, PC

2) Étendre le réseau d’instruments de surveillance acoustique pour surveiller la présence de baleines noires du Pacifique Nord et d’autres cétacés dans les eaux canadiennes du Pacifique.

Recherche scientifique  

Surveillance acoustique dirigée par le MPO :

Les efforts de surveillance acoustique dans les eaux canadiennes du Pacifique se sont considérablement intensifiés ces dernières années. Au cours de la période couverte par le présent rapport, la Direction des sciences du MPO a déployé 89 instruments d’enregistrement acoustique autonomes dans les eaux côtières et extracôtières de l’habitat canadien autrefois occupé par les baleines noires du Pacifique Nord (Pilkington, comm. pers. 2021). Les instruments ont été déployés dans 3 endroits couvrant la côte ouest de Haida Gwaii, y compris les 2 endroits où des baleines noires du Pacifique Nord ont été observées précédemment (Nichol, comm. pers. 2021). De 2017 à 2020 (et actuellement), le MPO a collaboré avec le PC et le Conseil de la Nation Haida pour déployer un hydrophone au large de la côte ouest de Gwaii Haanas afin de surveiller les niveaux de bruit sous-marin et l’activité des cétacés (Lee, comm. pers. 2021). En 2018, le MPO a également déployé 2 hydrophones au large de la côte ouest de Haida Gwaii, au nord de Gwaii Haanas, qui sont inclus dans les 89 instruments déployés de 2012 à 2020 (Pilkington, comm. pers. 2021).

Suivi acoustique des partenaires :

Au cours de la période couverte par le présent rapport, des partenaires non gouvernementaux de recherche environnementale, dont la North Coast Cetacean Society (NCCS), la Saturna Island Marine Research and Education Society (SIMRES) et le Clayoquot Biosphere Trust (CBT), ont également déployé et surveillé des hydrophones le long des côtes de la Colombie-Britannique, grâce à des programmes de financement de la Loi sur les espèces en péril (LEP) comme le Programme d’intendance de l’habitat (PIH) et le Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril (FNCEAP). Leur travail contribue au réseau global de stations d’écoute sous-marine dans les habitats des grandes baleines des eaux canadiennes du Pacifique.

1, 2

MPO, Transports Canada (TC), Conseil de la Nation Haida,organisations non gouvernementales de l’environnement (ONGE), industrie, PC

3) Continuer à soutenir le BC Cetacean Sightings Network et le BC Marine Mammal Response Network pour tirer profit des observations fortuites.

Recherche scientifique  

Le gouvernement du Canada a soutenu le BC Cetacean Sightings Network (BCCSN) et le BC Marine Mammal Response Network pendant la période couverte par le présent rapport. Le BCCSN est un programme de l’Ocean Wise Conservation Association qui sollicite les observations de cétacés dans les eaux de la Colombie-Britannique auprès d’un réseau d’observateurs composé de citoyens côtiers, de navigateurs professionnels, de voyagistes spécialisés en écotourisme et d’autres groupes. Tout au long de la période couverte par le présent rapport, le BCCSN a réussi à obtenir un financement annuel pour la prestation du programme par le biais du PIH du gouvernement du Canada. Aucune observation confirmée de baleine noire du Pacifique Nord n’a été signalée au BCCSN au cours de la période couverte par le présent rapport.

Le BCCSN organise des formations à l’identification des cétacés, notamment sur les baleines noires du Pacifique Nord, à l’intention des observateurs des pêches, des navigateurs professionnels, des gardes-côtes et d’autres groupes. Cette formation appuie la collecte de données d’observations fortuites de baleines noires du Pacifique Nord et d’autres cétacés, et peut renseigner sur la répartition saisonnière de toutes les espèces de cétacés observées. Depuis 2018, les observations signalées en temps réel sont utilisées pour alerter les capitaines des grands navires commerciaux de la présence de baleines à proximité par le biais du Whale Report Alert System, afin de réduire les risques de collision avec les navires et de perturbation acoustique et physique dans les eaux de la Colombie-Britannique, de l’État de Washington et du sud-est de l’Alaska.

Le personnel de le PC signale au BCCSN toutes les observations fortuites de cétacés, y compris de baleines noires du Pacifique Nord, dans le cadre des programmes de surveillance marine dans la réserve de parc national, réserve d’aire marine nationale de conservation et site du patrimoine haïda Gwaii Haanas (Lee, comm. pers. 2021), la réserve de parc national Pacific Rim et la réserve de parc national des Îles-Gulf (Yakimishyn comm. pers. 2021).

Aucune observation ou incident impliquant des baleines noires du Pacifique Nord n’a été signalée par le biais du BC Marine Mammal Response Network de 2012 à 2020 (Cottrell comm. pers. 2021). Plus de renseignements sur le BC Marine Mammal Response Network figurent dans l’approche 11.

1, 2

MPO, Ocean Wise, ONGE, grand public,PC, TC

4) Coordonner les efforts de recherche internationaux portant sur les baleines noires afin de s’assurer que les photographies et les échantillons de peau sont recueillis et partagés pour accroître notre compréhension du comportement migrateur et des liens entre les individus.

Recherche scientifique  

En 2013, 2 baleines noires du Pacifique Nord ont été photographiées dans les eaux canadiennes du Pacifique afin de déterminer si elles avaient déjà été observées en dehors des eaux canadiennes (par des chercheurs internationaux). Les photos d’identification ont été transmises à des collègues de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis. Aucun des 2 animaux ne correspondait à 1 individu du catalogue de photo-identification des baleines noires du Pacifique Nord du laboratoire des mammifères marins de la NOAA. Ils sont donc considérés comme deux nouveaux individus, jamais rencontrés auparavant. Des échantillons de peau et d’excréments ont été prélevés sur l’animal rencontré en juin 2013 au large de Haida Gwaii.

Les photos prises par le SGCC et l’équipage du navire de charge lors des observations de 2018 et 2020 respectivement, étaient des observations fortuites qui ont été signalées au MPO. Les photos de ces observations ont été prises avec une résolution suffisante pour confirmer l’espèce, mais pas pour identifier les individus. Des échantillons génétiques, ou matériel génétique, n’ont été collectés sur aucune des observations fortuites (Nichol comm. pers. 2021).

1, 2

MPO, NOAA, Milieu universitaire,chercheurs indépendants

5) Entreprendre des études génétiques d’échantillons disponibles (y compris des restes de squelettes) de baleines noires du Pacifique Nord.

Recherche scientifique  

Les analyses génétiques des échantillons prélevés lors de la rencontre de Haida Gwaii en juin 2013 ont montré que l’individu était une femelle et il s’agirait d’un sous-adulte d’après les observations visuelles. Les analyses ont confirmé qu’il s’agissait d’une baleine noire du Pacifique Nord, mais qu’elle avait un haplotype, ou caractéristique génétique, différent de ceux déjà signalés pour cette espèce (Ford et al. 2016).

D’après sa longueur, on a déterminé que le deuxième animal (aperçu en octobre 2013) était un individu sexuellement mature.

En raison d’un dysfonctionnement de l’équipement, aucun échantillon génétique n’a été prélevé sur la baleine observée en octobre 2013, et le sexe de l’animal n’a pu être déterminé. Aucun échantillon génétique n’a été prélevé, et le sexe n’a pas été déterminé lors des observations de juin 2018 et de mai 2020, car il s’agissait d’observations fortuites signalées au MPO (Nichol, comm. pers. 2022).

Il n’y a pas eu d’autres occasions de collecter des échantillons biologiques en raison du nombre limité d’observations pendant la période du présent rapport (Nichol, comm. pers. 2021).

1, 2

MPO

6) Caractériser les habitats de prédilection des baleines noires à l’échelle mondiale pour relever les habitats potentiels importants dans les eaux canadiennes du Pacifique.

Recherche scientifique  

Les recherches visant à caractériser l’habitat de prédilection des baleines noires ont commencé; cette mesure sera déployée tant que la collecte d’autres données d’observation acoustique ou visuelle sur les baleines noires du Pacifique Nord aura lieu dans le monde entier et dans les eaux canadiennes du Pacifique.

Caractérisation des habitats de prédilection au Canada :

Les analyses des données acoustiques pour les eaux canadiennes du Pacifique, qui peuvent servir à identifier l'habitat préféré, sont en cours. Le MPO a officialisé une collaboration avec NOAA et des experts de la baleine noire du Pacifique Nord pour aider à traiter et à analyser les ensembles de données de surveillance acoustique passive du MPO, afin de détecter la baleine noire du Pacifique Nord (Pilkington, comm. pers. 2021).

Nichol et Ford (2012) ont fourni de l’information pour aider à l’évaluation de l’habitat essentiel dans les eaux canadiennes du Pacifique pour les grands cétacés, y compris la baleine noire du Pacifique Nord. Ils ont conclu qu’en raison de l’effort limité de relevé par les navires et de surveillance acoustique dans les zones extracôtières de la Colombie-Britannique, il n’y a pas encore de données permettant de déterminer les habitats importants dans les eaux canadiennes du Pacifique pour les baleines noires du Pacifique Nord.

Des travaux antérieurs ont examiné l’adéquation de l’habitat de la baleine noire du Pacifique Nord en se fondant sur les registres historiques de chasse à la baleine, et ont déterminé une zone d’habitats très propices s’étendant de Haida Gwaii au centre du golfe d’Alaska (Gregr 2011). La zone au large de la côte ouest de Haida Gwaii, où l’observation de juin 2013 a eu lieu, se trouve dans l’habitat propice en début d’été prédit par Gregr (2011) [Ford et al. 2016]. Ford et al. (2016) ont observé un comportement alimentaire vigoureux de la baleine (sur 3 jours d’observation). La baleine se nourrissait en surface du grand copépode calanoïde Neocalanus plumchrus (stades C4 et C5) (Ford et al. 2016).

En 2014, le « programme de rétablissement de la baleine noire de l’Atlantique Nord au Canada » (MPO 2014) a été modifié pour fournir des renseignements supplémentaires sur l’habitat essentiel de l’espèce en vertu de la LEP. Les aspects de l’habitat nécessaires à la survie et au rétablissement de la baleine noire de l’Atlantique Nord comprennent des zones présentant des concentrations interannuelles prévisibles de copépodes, qui favorisent le succès de la quête de nourriture (MPO 2014). Les zones qui offrent des corridors de migration et de déplacement sans restriction ainsi que la qualité de l’eau, de l’air (par exemple, la pollution) et l’environnement acoustique sous-marin sont également notées. Cette information pourrait être pertinente pour comprendre les besoins en matière d’habitat de la baleine noire du Pacifique Nord.

Pour en savoir plus sur d’autres régions du Canada, notamment sur les baleines noires de l’Atlantique Nord, voir l’approche 7 ci-après et le tableau 4.

5

Milieu universitaire, MPO

7) Continuer d’évaluer l’information concernant les impacts d’origine anthropique sur les baleines noires et autres cétacés à l’échelle mondiale afin de déterminer si des activités semblables ayant lieu dans les eaux canadiennes du Pacifique pourraient avoir une incidence sur la baleine noire.

Recherche sur les menaces

Les menaces qui pèsent sur les baleines noires du Pacifique Nord comprennent les collisions avec les navires et le trafic maritime, l’empêtrement dans les engins de pêche, le bruit anthropique et la pollution. Les recherches résumées ci-dessous fournissent des renseignements sur les répercussions des activités humaines sur la baleine noire de l’Atlantique Nord et d’autres grandes baleines. Cependant, en raison de la rareté des observations et des autres données sur cette population, on ne sait pas dans quelle mesure cela s’applique aux baleines noires du Pacifique Nord.

Collisions avec des navires et empêtrements :

Sharp et al. (2019) ont résumé les données de 70 mortalités de baleines noires documentées entre 2003 et 2018 de la Floride (États-Unis) au golfe du Saint-Laurent (Canada). La cause de la mort a été déterminée dans 43 cas : 88,4 % ont été attribués à des menaces humaines (57,9 % ont été attribués à des empêtrements et 42,1 % à des collisions avec des navires). Les baleines étaient empêtrées dans des lignes ou des cordes multifilaments torsadées, auxquelles 4 avaient des bouées rondes attachées,1 d’entre eux avait une bouée allongée attachée, et 2 avaient des engins de pêche ou des parties d’engins de pêche attachés. L’identification de l’origine de l’engin a été possible dans 5 cas sur 14 (35,7 %). Tous les engins étaient des engins de pêche canadiens au crabe des neiges. Il convient de souligner que la prévalence des mortalités attribuées aux empêtrements a augmenté de 21 % (1970 à 2002) à 51 % (2003 à 2018), et que la prévalence des mortalités attribuées aux collisions avec des navires a diminué, passant de 74 % (1970 à 2002) à 42,1 % (2003 à 2018).

Les informations sur les impacts et les menaces qui pèsent sur les baleines noires de l’Atlantique Nord peuvent affiner les renseignements sur les menaces qui pèsent sur les baleines noires du Pacifique Nord au Canada. Au cours de l’été 2017, 12 mortalités de baleines noires de l’Atlantique Nord et 5 empêtrements d’animaux vivants ont été signalés dans le golfe du Saint-Laurent. Les nécropsies ont déterminé que l’empêtrement et la collision avec un navire étaient les principales causes de mortalité pour 7 de ces individus. Ces résultats coïncident avec une pêche et un trafic maritime importants dans la région (Daoust et al. 2018). Cela correspond aux menaces potentielles actuelles pour la baleine noire du Pacifique Nord qui sont recensées dans le programme de rétablissement (collision avec des navires, empêtrements) et la baleine noire du Pacifique Nord aperçue en octobre 2013 au large de la côte ouest de l’île de Vancouver présentait de graves cicatrices correspondant à un empêtrement antérieur (Ford et al. 2016).

En 2019, 8 mortalités de baleines noires de l’Atlantique Nord ont été signalées dans les eaux canadiens. Des nécropsies réalisées pour 5 des 8 baleines décédées ont conclu que des collisions avec des navires étaient probablement la principale cause de mortalité de ces individus (Bourque et al. 2020).

Depuis 2017, le MPO et TC ont respectivement mis en place des mesures de gestion des pêches et du trafic maritime, qui sont révisées et adaptées à chaque année afin de répondre à une crise nouvelle et émergente reliée au changement important dans la répartition de l'espèce.

Pollution :

Hannah et al. (2017) ont appliqué le cadre de vulnérabilité aux déversements toxiques élaboré par Thornborough et al. (2017) pour déterminer la pertinence d’un cadre d’évaluation des « composantes biologiques marines » dans la région du Pacifique et pour s’assurer que tous les taxons, y compris les mammifères marins, sont pris en compte dans la planification des interventions en cas de déversement d’hydrocarbures. Les informations considérées étaient les suivantes : « les mammifères marins dont les structures alimentaires sont vulnérables à l’obstruction (par exemple, les mysticètes), les sous-groupes contenant des espèces dont les niveaux de population déterminés par l’état de conservation sont réduits, les espèces à faible capacité de reproduction ». L’application de ce cadre à la baleine noire du Pacifique Nord indique un niveau de risque moyen pour les impacts aigus des déversements toxiques.

Rosenberger et al. (2017) ont élaboré un cadre conceptuel spécifique pour évaluer les impacts potentiels de l’exposition aux déversements d’hydrocarbures sur 21 espèces de mammifères marins en C.-B. Les impacts des déversements d’hydrocarbures ont été évalués comme présentant un risque élevé pour les individus et la population de la baleine noire du Pacifique Nord.

Bruit anthropique :

L’étude de 2010 à 2016 Southern California Behavioural Response Study (SOCAL-BRS) visait à répondre aux questions sur les risques et les effets des sonars militaires à fréquence moyenne sur les mammifères marins. Dans le cadre de cette étude, Goldbogen et al. (2013) ont déterminé que l’exposition contrôlée à un sonar à fréquence moyenne avait une incidence importante sur le comportement alimentaire des rorquals bleus dans la région du Southern California Bight. Parmi les autres publications issues de cet effort de recherche, citons Southall et al. (2015) et Southall (2012). Cette information peut être utile lors de l’examen de l’efficacité des politiques et des programmes en matière d’atténuation sismique et sonar pour les grandes baleines.

3, 4, 6

Milieu universitaire, MPO

8) Examiner les mesures d’atténuation qui se sont révélées efficaces pour la baleine noire et d’autres cétacés et, le cas échéant, les intégrer dans la planification et les protocoles d’atténuation pour la baleine noire du Pacifique Nord.

Recherche sur les menaces

Les menaces et mesures d’atténuation pour les autres grandes baleines sont résumées dans le « Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement du rorqual bleu, du rorqual commun et du rorqual boréal (Balaenoptera musculus, B. physalus et B. borealis) pour la période de 2012 à 2017 » (MPO 2022). Ces mesures visant d’autres grands cétacés seraient probablement efficaces pour atténuer les menaces qui pèsent sur les baleines noires du Pacifique Nord dans les eaux canadiennes, car les menaces, les répartitions et les habitats chevauchent ceux des baleines noires du Pacifique Nord. Pour plus d’informations, voir : Office national de l’énergie (ONE) (2018), le ministère de la Défense nationale (MDN) (2008), National Marine Fisheries Service (NMFS) (2018), MPO (2011b), Canadian Coast Guard-United States Coast Guard (SGCC-USCG) (2013) et l’approche 7 ci-dessus.

De plus, le gouvernement du Canada et plusieurs partenaires ont pris des mesures dans le cadre de multiples initiatives pour atténuer les menaces qui pèsent sur les cétacés. Par exemple :

• dans le cadre du Plan de protection des océans et de la Planification de l’intervention environnementale intégrée, le gouvernement du Canada, en collaboration avec ses partenaires, élabore des plans d’intervention d’urgence régionaux plus solides pour atténuer les effets en cas de déversement. Une ébauche de manuel opérationnel propre aux mammifères marins pour les eaux de la Colombie-Britannique fait l’objet d’une révision interne (Herborg comm. pers. 2021).
• en 2015, l’unité de gestion de le PC de Gwaii Haanas a commencé à participer à une initiative dirigée par TC et le Conseil de la Nation Haida visant à élaborer un plan d’urgence sur le lieu de refuge de Haida Gwaii. Les activités de préparation aux déversements d’hydrocarbures pour les espèces inscrites sur la liste de la LEP, notamment la baleine noire du Pacifique Nord, sont incluses dans le plan d’action multispécifique pour la réserve de parc national, réserve d’aire marine nationale de conservation et site du patrimoine haïda Gwaii Haanas (APC 2016). L’élaboration d’un plan d’intervention géographique et de stratégies d’intervention géographique pour Gwaii Haanas s’est poursuivie en 2019 à 2020 en collaboration avec le Conseil de la Nation Haida et d’autres organismes afin de coordonner les initiatives de planification de l’intervention en cas de déversement en mer à Haida Gwaii.
• en 2018, le BCCSN a organisé un atelier sur l’empêtrement des baleines visant à sensibiliser les navigateurs au signalement et à la documentation appropriés des cétacés empêtrés. L’atelier a été suivi par les personnes perçues comme étant les plus susceptibles de rencontrer un cétacé empêtré, notamment les chercheurs, les ONGE, les voyagistes spécialisés en écotourisme, les pêcheurs et les navigateurs professionnels. L’atelier a donné lieu à l’élaboration d’un guide du navigateur relatif au signalement des empêtrements dans l’Ouest canadien (Ocean Wise Research Institute 2019).
• dans l’Atlantique, les mesures visant à atténuer la menace de collision avec les navires pour la baleine noire de l’Atlantique Nord comprenaient une limitation volontaire de la vitesse et une zone de ralentissement obligatoire en 2017 pendant une partie de l'année, en fonction de la présence de baleines (vitesse réduite à un maximum de 10 nœuds dans une zone du golfe du Saint-Laurent totalisant 62 803 km ² [MPO 2018a]). Les mesures visant à atténuer la menace d’empêtrement pour la population de baleine noire de l’Atlantique Nord comprenaient des fermetures de la pêche en cours de saison et un système de détection des baleines en temps réel pour alerter les navigateurs et les pêcheurs de la présence de baleines (MPO 2018b). Le MPO publie des renseignements quotidiens à jour sur les mesures de gestion des pêches et sur les initiatives prises au Canada atlantique et au Québec pour prévenir les empêtrements dans les engins de pêche. Il est trop tôt pour déterminer si cela a entraîné une tendance à la baisse des mortalités ou des empêtrements d’individus vivants (Pettis et al. 2020).

Des progrès ont également été réalisés grâce à des recherches qui peuvent contribuer à orienter la planification des mesures d’atténuation visant la baleine noire du Pacifique Nord. Par exemple :

• des études préliminaires semblent indiquer que les baleines noires peuvent détecter les cordes rouges et orange à de plus grandes distances que les cordes noires (Kraus et Hagbloom 2016), ce qui peut suggérer que l'adoption de ces couleurs pourrait améliorer la capacité des baleines noires à éviter le fond marin.
• Hamilton et Kraus (2019) ont évalué le risque d’empêtrement dans les lignes de fond de pêche sur le plancher océanique. De la boue a été trouvée sur des baleines de toutes les classes d’âge, y compris les baleineaux de l’année, et de manière égale entre les mâles et les femelles. Ces observations laissent entendre que toute corde reposant sur le plancher océanique ou flottant au-dessus de celui-ci peut présenter un risque d’empêtrement. Bien que l’utilisation de lignes de fond plongeantes réduise probablement le risque d’empêtrement pour les baleines nageant près du plancher océanique (et devrait toujours être considérée dans toute l’aire de répartition de l’espèce jusqu’à ce qu’une technologie sans corde soit disponible), cela n’élimine peut-être pas le risque pour les baleines entrant en contact avec le fond marin.
• Brillant et al. (2017) ont estimé le risque d’empêtrement mortel dans des engins de pêche dans la baie de Fundy, sur le plateau néo-écossais et dans le golfe du Saint-Laurent. Des mesures possibles pour réduire la probabilité d’empêtrement dans les engins fixes par des fermetures spatiales et temporelles de la pêche ont été recensées.
• Howle et al. (2019) ont élaboré un simulateur interactif qui permet aux utilisateurs de mieux comprendre comment les empêtrements pourraient se produire, ce qui pourrait aider les scientifiques, les gestionnaires et les concepteurs d’engins à comprendre la dynamique des empêtrements et à tester de nouvelles configurations potentielles d’engins.
• le risque de collision mortelle avec un navire augmente avec la vitesse du navire (Vanderlaan et Taggart 2007; Conn et Silber 2013; Kelley et al. 2021 ^b). Des limitations de la vitesse à 10 nœuds ou moins dans les zones où les baleines et les navires se côtoient peuvent ainsi aider à réduire la probabilité de rencontres mortelles.
• voir le rapport sur la réduction des risques concernant la baleine noire préparé par la Fédération canadienne de la faune sous contrat pour le MPO (Cole et Brillant 2021).

Notez que les mesures d'atténuation liées à l'évitement des collisions avec les navires et du bruit ainsi qu'aux interactions avec les pêches ne peuvent pas être appliquées pour cette population étant donné la limitation des données clairsemées sur les observations, en particulier 4 observations sur une période de 8 ans.

Objectifs 3, 4, 6

MPO, TC, SGCC, Conseil de la Nation Haida, ECCC,ONGE, NOAA, Ocean Wise, PC, gouvernement de la Colombie-Britannique

9) Dans la mesure du possible, maintenir les interdictions concernant la mortalité d’origine anthropique chez la baleine noire du Pacifique Nord dans les eaux canadiennes.

Atténuation et protection

Conformément à l'article 43 de la Loi sur les pêches, le Règlement sur les mammifères marins fournit des directives sur la conservation et la protection des mammifères marins, fournit des directives pour le rétablissement des espèces en péril en vertu de la Loi sur les espèces en péril et énonce des dispositions relatives à la réduction des perturbations anthropiques des mammifères marins et des exigences de déclaration obligatoires en cas de contact accidentel avec un mammifère marin et un navire ou un engin de pêche. Ce règlement a été modifié en 2018 et précise maintenant des exigences obligatoires pour prévenir la perturbation des mammifères marins (Gazette du Canada II 2018).

Le MPO réglemente et / ou autorise les projets de recherche et les projets de développement impliquant des mammifères marins, y compris la recherche, le transport, la réhabilitation, la possession et / ou les travaux, entreprises ou activités liés aux projets de développement, entre autres. Les autorisations, permis et licences sont délivrés en vertu de la Loi sur les pêches, la Loi sur les espèces en péril (LEP), du Règlement sur les pêches (dispositions générales) et du Règlement sur les mammifères marins. L'examen des demandes de permis, d'autorisations ou de licences garantit que les activités sont évaluées de manière approfondie afin d'éliminer ou d'éviter l’impact humain sur les mammifères marins. Lorsqu'il y a des impacts inévitables sur les mammifères marins, y compris des perturbations, un permis ou une autorisation serait délivré par le MPO et inclurait une série de conditions en fonction de la nature de l'activité (Rosinsky, pers. comm. 2023).

Aucune mortalité d’origine anthropique de baleine noire du Pacifique Nord dans les eaux canadiennes du Pacifique n’a été autorisée ou signalée dans la période couverte par le présent rapport.

3, 4, 6

MPO

10) Lorsque des menaces sont recensées à la suite de recherches ou d’autres circonstances, prendre immédiatement des mesures pour limiter au maximum l’effet de ces menaces.

Atténuation et protection

Actuellement, aucune mesure de gestion n’est en œuvre pour réduire au minimum les effets sur la baleine noire du Pacifique Nord, compte tenu de la rareté des observations dans les eaux canadiennes du Pacifique. Les mesures de gestion actuellement en place visent les mammifères marins ou les baleines de manière plus générale. Bien que ces mesures générales, comme les interdictions de perturbation et les distances d’approche énoncées dans le Règlement sur les mammifères marins en vertu de la Loi sur les pêches puissent être bénéfiques pour la conservation de la baleine noire du Pacifique Nord, elles n’ont pas été élaborées pour cibler spécifiquement la baleine noire du Pacifique Nord.

Aucune menace nouvelle pour les baleines noires du Pacifique Nord n’a été déterminée pendant la période couverte par ce rapport. Les efforts décrits dans les approches 7, 8 et 9 (voir ci-dessus) guideront les futures mesures visant à protéger les baleines noires du Pacifique Nord. Les mesures d’atténuation applicables aux baleines noires du Pacifique Nord sont énumérées dans l’approche 8.

3, 4, 6

MPO

11) Aider le BC Marine Mammal Response Network à assurer le suivi des menaces qui mettent en cause des blessures ou la mortalité de baleines et la prise de mesures à cet égard.

Atténuation et protection

Au cours de la période couverte par le présent rapport, la région du Pacifique du MPO a continué à diriger et à soutenir le BC Marine Mammal Response Network dans les eaux canadiennes du Pacifique. Le Programme d’intervention auprès des mammifères marins (PIMM) du MPO travaille avec la province, les ONGE, les groupes autochtones, le PC et d’autres partenaires pour répondre aux signalements de mammifères marins morts ou en détresse. Le PIMM assure les désempêtrements et les nécropsies, et documentent les éléments de preuve d’interactions avec l’humain. Le PIMM n’a reçu aucun rapport d’incident concernant la baleine noire du Pacifique Nord de 2012 à 2020.

Des renseignements sur la manière de signaler au MPO un cétacé empêtré figurent dans l’application de signalement scientifique citoyen du BCCSN, WhaleReport, depuis 2015. En 2019, une fonctionnalité a été ajoutée à WhaleReport afin d’informer automatiquement le MPO par courriel si un observateur a signalé un cétacé mort ou en détresse.

3, 4, 6

MPO, ONGE, groupes autochtones, PC, gouvernement de la Colombie-Britannique.

1) Enquêter sur les effets de la variation des conditions océanographiques sur l’occurrence des baleines, sur la relation des baleines noires avec les principales espèces de proies ainsi que sur les caractéristiques de l’habitat potentiel dans les eaux canadiennes du Pacifique.

2003 à 2013

En cours

Le but de l’activité proposée était de trouver un moyen de prédire la répartition de cette espèce en l’absence de données de relevé (c.-à-d. observations et efforts). Les données provenant de la surveillance acoustique et des relevés effectués à bord de navires sont encore si limitées en raison de la rareté de cette espèce qu’une approche méthodologique pour prédire l’habitat est encore nécessaire.

Gregr (2011) et Nichol et Ford (2012) ont fourni des évaluations initiales de l’habitat de la baleine noire du Pacifique Nord; cependant, une surveillance acoustique continue dans les zones extracôtières suivie de relevés par navire scientifique sont nécessaires pour préciser les besoins en matière d’habitat et l’utilisation de l’habitat.

Milieu universitaire, Pêches et Océans Canada (MPO)

2) Mettre en place un réseau de stations de surveillance acoustique afin de déterminer l’occurrence des baleines au moyen de l’enregistrement passif de vocalisations distinctives.

2003 à 2019

En cours

Les efforts de surveillance acoustique dans les eaux canadiennes du Pacifique se sont considérablement intensifiés ces dernières années. Voir le tableau 2, approche 2 pour plus de détails.

MPO, Transports Canada, Milieu universitaire,organisations non gouvernementales de l’environnement (ONGE), groupes autochtones, PC

3) Déterminer et caractériser ce qu’est un habitat fortement occupé et désigner les régions d’habitat essentiel potentiel qui possèdent des caractéristiques similaires.

À déterminer

En cours

Les données extrêmement limitées au sujet de cette espèce au Canada continuent d’entraver les progrès de cette activité. Nichol et Ford (2012) ont fourni une première évaluation des habitats importants pour les grandes baleines dans les eaux canadiennes du Pacifique, y compris pour la baleine noire du Pacifique Nord; toutefois, il n’a pas été possible de déterminer les zones de forte utilisation ou d’habitat important en raison de l’effort limité de relevés par navire scientifique et de surveillance acoustique dans les zones extracôtières de la Colombie-Britannique. Les récentes observations confirmées de l’espèce dans les eaux canadiennes du Pacifique pourraient aider à mettre fin à cette activité.

Milieu universitaire, MPO, ONGE

Est-ce que le réseau d’instruments de surveillance acoustique déployés pour vérifier la présence de baleines noires dans les eaux canadiennes du Pacifique a été élargi?

Respectée, en cours

Oui. Voir le tableau 2, approche 2 pour plus de détails.

A-t-on mené des relevés plurispécifiques au large de la côte canadienne du Pacifique?

Respectée, en cours

Oui. Voir le tableau 2, approche 1 pour plus de détails.

Est-ce que le soutien accordé au British Columbia (BC) Cetacean Sightings Network et au BC Marine Mammal Response Networks est maintenu?

Respectée, en cours

Oui. Au cours de la période visée par le présent rapport, le British Columbia Cetacean Sightings Network a reçu un financement dans le cadre du Programme d’intendance de l’habitat (PIH).

Au cours de la période du présent rapport sur les progrès, les efforts du British Columbia Marine Mammal Response Network dans les eaux canadiennes du Pacifique ont été dirigés et soutenus par le Programme d’intervention auprès des mammifères marins des Pêches et Océans Canada (MPO) dans la région du Pacifique. Le MPO travaille avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, des organisations non gouvernementales de l’environnement, des groupes autochtones et d’autres partenaires pour répondre aux signalements de mammifères marins morts ou en détresse.
Voir le tableau 2, approche 3 pour plus de détails.

La présence de baleines noires a-t-elle été confirmée dans les eaux canadiennes du Pacifique?

Respectée, en cours

Oui. Au cours de la période couverte par le présent rapport sur les progrès, la présence de baleines noires du Pacifique Nord dans les eaux canadiennes du Pacifique a été confirmée par 4 observations vérifiées : 2 en 2013, 1 en 2018 et 1 autre en 2020.
Voir le tableau 2, approche 1 pour plus de détails.

A-t-on assuré la coordination avec les efforts de recherche internationaux portant sur la baleine noire afin de s’assurer que l’identification photographique et la collecte d’échantillons de peau ont eu lieu afin d’accroître notre compréhension du comportement migrateur de l’espèce et des liens entre les individus?

Respectée, en cours

Oui. Les chercheurs du MPO et leurs collègues américains ont collaboré pour analyser les données des observations de 2013. Voir le tableau 2, approche 4 pour plus de détails.

A-t-on entrepris des études génétiques d’échantillons disponibles (y compris des restes de squelettes) de la baleine noire du Pacifique Nord?

Partiellement respectée, en cours

Oui. Des échantillons génétiques ont été prélevés sur une baleine noire du Pacifique Nord observée en juin 2013. Voir le tableau 2, approche 5 pour plus de détails. Aucun autre échantillon génétique n’a été recueilli au cours de la période couverte par le présent rapport.

A-t-on observé un accroissement de la population de baleines noires du Pacifique Nord?

Non respectée

Non. En raison du nombre extrêmement limité d’observations et du manque de données sur la taille de la population, les tendances de la population n’ont pas pu être évaluées. Bien que les 4 observations effectuées durant la période du présent rapport confirment que les baleines noires du Pacifique Nord n’ont pas disparu des eaux canadiennes du Pacifique, la taille ou la trajectoire de la population reste inconnue.

A-t-on aidé le BC Marine Mammal Response Network à assurer le suivi des menaces qui mettent en cause des blessures ou la mortalité de baleines et la prise de mesures à cet égard?

Respectée, en cours

Oui. Cependant, aucun incident concernant des baleines noires du Pacifique Nord n’a été signalé entre 2012 et 2020. L’animal observé en octobre 2013 présentait des cicatrices compatibles avec un empêtrement (Ford et al. 2016). Voir le tableau 2, approche 3 pour plus de détails.

S’est-on assuré qu’aucune mortalité d’origine anthropique n’est survenue chez les baleines noires dans les eaux canadiennes du Pacifique?

Non respectée

Non. L’évaluation n’est pas possible à ce stade en raison de la limitation des données. Non, aucune mortalité de baleine noire du Pacifique Nord causée par des activités anthropiques dans les eaux canadiennes n’a été signalée ou autorisée pendant la période couverte par le présent rapport sur les progrès; cependant, étant donné la rareté des observations et des données sur les baleines noires du Pacifique Nord dans les eaux canadiennes du Pacifique, il n’est pas possible d’évaluer le niveau de mortalité d’origine anthropique pour le moment. Voir le tableau 2, approche 9 pour plus de détails.

Lorsque des menaces ont été recensées à la suite de recherches ou d’autres circonstances, a-t-on pris immédiatement des mesures pour limiter les impacts de ces menaces?

Non respectée

Non. L’évaluation n’est pas possible à ce stade en raison de la limitation des données. Le manque de données sur les baleines noires du Pacifique Nord dans les eaux canadiennes empêche d’élaborer des mesures d’atténuation des menaces propres à l’espèce. Les menaces qui pèsent sur les baleines noires du Pacifique Nord ont été déterminées dans la mesure du possible, à l’aide d’informations sur la gravité et l’impact pour d’autres cétacés. Voir le tableau 2, approches 7, 8, 9 et 10 pour plus de détails.

A-t-on observé des baleines noires du Pacifique Nord dans leur habitat historique?

Respectée, en cours

Oui. Un total de 4 observations confirmées de baleines noires du Pacifique Nord dans les eaux canadiennes ont été enregistrées pendant la période couverte par le présent rapport.

A-t-on caractérisé les habitats de prédilection des baleines noires à l’échelle mondiale afin de recenser les habitats importants potentiels dans les eaux canadiennes du Pacifique?

Non respectée

Non. L’évaluation n’est pas possible à ce stade en raison de la limitation des données. Non, aucune modélisation de l’habitat des baleines noires du Pacifique Nord n’a été réalisée pendant la période couverte par le présent rapport sur les progrès. Voir le tableau 2, approche 6 et le tableau 3, études 1 et 3 pour plus de détails.

A-t-on continué d’évaluer l’information concernant les impacts anthropiques sur les baleines noires et d’autres cétacés à l’échelle mondiale afin de déterminer si des activités semblables ayant lieu dans les eaux canadiennes du Pacifique pourraient avoir une incidence sur la baleine noire?

Respectée, en cours

Oui. Des recherches approfondies ont été menées sur les menaces et les impacts sur les grands cétacés, et pourraient permettre de mieux comprendre les menaces et les impacts sur les baleines noires du Pacifique Nord au Canada. Voici quelques exemples de résultats de ces recherches qui peuvent être pertinents pour la population de baleine noire du Pacifique Nord :

• Themelis et al. (2016) ont résumé les données sur les blessures graves et la mortalité d’origine anthropique chez les cétacés, y compris les baleines noires.
• Hannah et al. (2017) ont évalué la vulnérabilité des espèces marines aux déversements toxiques.
• Nichol et al. (2017a) ont analysé les risques de collision avec des navires au large du sud-ouest de l’île de Vancouver (C.-B.) pour les rorquals à bosse et les rorquals communs.
• Erbe et al. (2014) ont défini des points névralgiques au large de Prince Rupert et dans le détroit d’Hécate où des niveaux élevés de bruit sous-marin anthropique chevauchent des densités accrues de rorqual commun.
• Goldbogen et al. (2013) ont documenté les impacts des sonars à moyenne fréquence sur le rorqual bleu.
• Rosenberger et al. (2017) ont modélisé les risques d’impact des déversements d’hydrocarbures sur 21 espèces de mammifères marins.
• Sharp et al. (2019) ont résumé les données de 70 décès de baleines noires documentés entre 2003 et 2018 depuis la Floride (États-Unis).
• Le MPO (2018a, 2018b) a évalué les mesures de ralentissement des navires et l’efficacité des mesures de rétablissement pour les baleines noires de l’Atlantique Nord.
• Le MPO (2019) a examiné la présence de la baleine noire de l’Atlantique Nord et les risques d’empêtrement dans les engins de pêche et de collision avec des navires dans les eaux canadiennes.

Voir le tableau 2, approches 1, 7 et 8 pour plus de détails.

A-t-on examiné les mesures d’atténuation qui se sont révélées efficaces pour la baleine noire dans d’autres régions et pour d’autres cétacés et, le cas échéant, les a-t-on intégrées dans la planification et les protocoles d’atténuation pour la baleine noire du Pacifique Nord?

Non respectée

Non. En raison du faible nombre d'observations et du manque de données, aucun plan ou protocole d’atténuation n’a été élaboré ou examiné pour être appliqué aux baleines noires du Pacifique Nord. Cependant, des renseignements sur les baleines noires dans d’autres zones ainsi que sur d’autres cétacés sont disponibles auprès de diverses sources. Voir le tableau 2, approches 7, 8, 9 et 10. De plus, des renseignements sur les mesures d’atténuation visant les baleines noires de l’Atlantique Nord sont disponibles (MPO 2018a, 2018b).