Naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae ssp.) : programme de rétablissement, 2020 (finale)

Titre officiel : Programme de rétablissement du naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae ssp.) au Canada, 2020 (final)

Loi sur les espèces en péril
Série des programmes de rétablissement

Date originale de publication : 2008

Première modification : 2020 (changements apportés à toutes les sections)

On trouve les versions antérieures du Programme de rétablissement dans le Registre public des espèces en péril.

Naseux de Nooksack
Naseux de Nooksack
Information sur le document

Citation recommandée : Pêches et Océans Canada. 2020. Programme de rétablissement du naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae spp.) au Canada. Première modification. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa. vii + 59 pp.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires du programme de rétablissement, ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : Photo d’un naseux de Nooksack adulte prise par Mike Pearson

Also available in English under the title: «Recovery Strategy for the Nooksack Dace (Rhinichthys cataractae ssp.) in Canada»

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre des Pêches et des Océans du Canada, 2020 . Tous droits réservés.

ISBN: ISBN to come

No de catalogue.: Catalogue no. to come

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans autorisation, sous réserve de mention de la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration d’un programme de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés cinq ans après la publication du document définitif dans le Registre public des espèces en péril.

Aux termes de la LEP, le ministre des Pêches et des Océans est le ministre compétent pour le naseux de Nooksack et a préparé ce programme de rétablissement, conformément à l’article 37 de la LEP. Un programme de rétablissement du naseux de Nooksack a été préparé et publié dans le Registre public des espèces en péril en 2008 (Pearson et al., 2008). Le présent programme de rétablissement (2020) constitue la première modification du programme de rétablissement de 2008. La biologie, l’évaluation de la faisabilité du rétablissement, les menaces ainsi que les objectifs en matière de population et de répartition, la résidence, et les zones désignées comme habitat essentiel ont été mis à jour.

Dans l’élaboration de ce programme de rétablissement, le ministre compétent tient compte, conformément à l’article 38 de la LEP, de l’engagement qu’a pris le gouvernement du Canada de conserver la diversité biologique et de respecter le principe voulant que s’il existe une menace d’atteinte grave ou irréversible à l’espèce inscrite, le manque de certitude scientifique ne doit pas être prétexte à retarder la prise de mesures efficientes pour prévenir sa disparition ou sa décroissance. Dans la mesure du possible, le présent programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, aux termes du paragraphe 39(1) de la LEP.

Conformément à ce qui est énoncé dans le préambule de la LEP, la réussite du rétablissement de cette espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre d’instances concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer uniquement sur Pêches et Océans Canada ou sur toute autre administration seule. Les coûts de la conservation des espèces en péril sont partagés entre les différentes instances. La population canadienne est invitée à appuyer et à mettre en œuvre le présent programme dans l’intérêt du naseux de Nooksack et de la société canadienne en général.

Le Plan d’action pour le naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae) et le meunier de Salish (Catostomus sp.) au Canada (MPO, 2017a) fournit de l’information sur les mesures de rétablissement que doivent prendre Pêches et Océans Canada et d’autres administrations ou organismes engagés dans la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme de rétablissement est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités et organisations participantes.

Remerciements

Pêches et Océans Canada (MPO) a préparé cette mise à jour (2020) du programme de rétablissement du naseux de Nooksack. Le MPO salue les efforts de Mike Pearson (Pearson Ecological), qui a mis à jour le document avec l’aide d’Erin Gertzen, de Sean MacConnachie et de Martin Nantel (MPO).

Le MPO tient également à remercier les auteurs du programme de rétablissement de 2008, notamment Todd Hatfield (Ecofish Research), Don McPhail, (Université de la Colombie-Britannique), Mike Pearson, John Richardson (Université de la Colombie-Britannique), Jordan Rosenfeld (ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique), Hans Schreier (Université de la Colombie-Britannique), Dolph Schluter (Université de la Colombie-Britannique), Dan Sneep (MPO), Marina Stejpovic (canton de Langley), Eric Taylor (Université de la Colombie-Britannique) et Paul Wood (Université de la Colombie-Britannique).

Sommaire exécutif

Le naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae ssp.) a été inscrit comme espèce en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2003. Le présent programme de rétablissement fait partie d’une série de documents interdépendants portant sur cette espèce. Ces documents forment un tout et comprennent notamment le Rapport de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) (COSEPAC, 2007), l’avis scientifique découlant de l’évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) (Harvey, 2008) et le Plan d’action pour le naseux de Nooksack et le meunier de Salish (MPO, 2017a). Il a été déterminé que le rétablissement était faisable sur les plans biologique et technique.

Un programme de rétablissement du naseux de Nooksack a été préparé et publié dans le Registre public des espèces en péril en 2008 (Pearson et al., 2008). Le présent programme de rétablissement (2020) constitue la première modification du programme de rétablissement de 2008. La biologie, l’évaluation de la faisabilité du rétablissement, les menaces ainsi que les objectifs en matière de population et de répartition, la résidence, et les zones désignées comme habitat essentiel ont été mis à jour.

Le naseux de Nooksack est un petit méné (moins de 15 cm) vivant dans les cours d’eau douce. Il s’est différencié génétiquement du plus répandu et plus commun naseux des rapides (Rhinichthys cataractae). Il a évolué en isolation géographique dans l’État de Washington durant la glaciation. Les adultes sont généralement insectivores, tandis que les juvéniles se nourrissent de zooplancton. Au Canada, on le rencontre dans quatre cours d’eau de la vallée du fleuve Fraser en Colombie-Britannique. Son aire globale de répartition inclut environ 20 ruisseaux additionnels dans le nord-ouest de l’État de Washington. Le naseux de Nooksack a disparu de certains affluents des bassins versants du Canada où on le retrouvait en abondance dans les années 1960 (McPhail 1997).

Le naseux de Nooksack étant fortement associé aux rapides, leur proportion dans un tronçon est le grand indicateur de la présence de l’espèce. Les jeunes poissons de l’année ont besoin de fosses peu profondes et de plats à proximité des rapides habités par les adultes. Son rayon d’éloignement de l’habitat est très limité (moins de 50 mètres du chenal), bien que certains individus puissent s’aventurer à au moins des centaines de mètres. Cela laisse penser que les regroupements de rapides pourraient contenir des sous-populations semi-isolées et que la dynamique des métapopulations pourrait être importante à l’échelle des bassins versants.

L’article 33 de la Loi sur les espèces en péril interdit d’endommager ou de détruire la résidence d’une espèce. Une description détaillée de la résidence du naseux de Nooksack est fournie à la section 4.

La section 5 décrit les principales menaces pour l’espèce : dépôt de sédiments, sécheresse saisonnière, destruction physique de l’habitat, fragmentation de l’habitat et perte de rapides provoquée par des retenues d’eau. Les substances nocives et l’hypoxie constituent également des menaces localisées.

Les objectifs en matière de population et de répartition (section 6) pour le naseux de Nooksack sont les suivants :

Une description des stratégies générales à adopter afin de répondre aux menaces pour la survie et le rétablissement de l’espèce, ainsi que les stratégies de recherche et de gestion nécessaires pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, figurent dans la section 7. Elles ont servi à élaborer des mesures de rétablissement concrètes dans le Plan d’action pour le naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae) et le meunier de Salish (Catostomus sp.) au Canada (MPO, 2017a).

L’habitat essentiel du naseux de Nooksack est désigné dans la mesure du possible selon les meilleurs renseignements disponibles. Les fonctions et les caractéristiques nécessaires pour appuyer les processus du cycle biologique de l’espèce et atteindre les objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce sont également précisées. La section 8 du présent programme de rétablissement définit l’habitat essentiel du naseux de Nooksack comme les tronçons des quatre bassins versants occupés qui comprennent, ou dont on sait qu’ils ont déjà compris, plus de 10 % de zones de rapides sur toute leur longueur. Cela inclut tous les habitats aquatiques dans ces tronçons, y compris les attributs et caractéristiques indiqués à la section 8, et englobe toutes les bandes riveraines le long des deux rives sur toute la longueur des tronçons aquatiques retenus. L’habitat essentiel riverain est continu et se prolonge latéralement vers les terres depuis le sommet de la berge sur une distance égale à la zone de sensibilité la plus large calculée pour chacune des cinq caractéristiques et fonctions riveraines. La longueur combinée de l’habitat essentiel aquatique pour le naseux de Nooksack est de 29,3 km (sur 93,9 km de cours d’eau examinés) et la superficie de l’habitat essentiel riverain associé à l’habitat essentiel aquatique est de 137,6 hectares.

Un arrêté en conseil visant l’habitat essentiel, pris en vertu de la LEP, est actuellement en vigueur afin de protéger juridiquement contre la destruction l’habitat essentiel du naseux de Nooksack désigné dans le programme de rétablissement de 2008 (Pearson et al., 2008). L’arrêté en conseil devrait être modifié après la publication du présent programme de rétablissement révisé qui comporte des mises à jour sur la désignation de l’habitat essentiel.

Résumé de la faisabilité du rétablissement

La Loi sur les espèces en péril (LEP) vise à prévenir la disparition ou l’extinction des espèces sauvages, à permettre le rétablissement de celles qui, par suite de l’activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées, et à favoriser la gestion des espèces préoccupantes pour éviter qu’elles ne deviennent des espèces en voie de disparition ou menacées.

Le MPO a déterminé que le naseux de Nooksack est une espèce historiquement précaire, car il n’a jamais été répandu ou abondant au Canada. Il existe quatre populations connues de naseux de Nooksack et sa zone d’occupation historique au Canada est réduite (moins de 20 km2; COSEPAC, 2007).

Le rétablissement des espèces historiquement précaires est jugé réalisable si l’importance des changements écologiques et biologiques irréversibles est telle qu’il est techniquement et biologiquement possible d’améliorer la conditionNote de bas de page 2 des espèces de manière à ce qu’elles s’approchent de leur condition historique. À l’aide des critères énumérés au tableau 1 ci-dessous et compte tenu des caractéristiques de l’espèce et des seuils requis pour s’approcher de sa condition historique, le MPO a déterminé que le rétablissement du naseux de Nooksack était réalisable. Bien qu’une source d’incertitudeNote de bas de page 3 persiste, la condition actuelle du naseux de Nooksack pourrait se rapprocher de sa condition historique grâce à des améliorations de l’habitat.

Tableau 1. Évaluation de la faisabilité du rétablissement du naseux de Nooksack historiquement précaire

Seuil de survie
Caractéristique fondamentale de l’espèce Seuil de survie ou de rétablissement
(Espèces précaires)
Est-il techniquement et biologiquement faisable d’atteindre le seuil avant que l’occasion ne soit perdue?
(Oui/Non/Inconnu)
Tendance de l’espèce Stable ou croissante sur 10 ans Inconnu : atteignable en cas d’amélioration de la protection et de l’aménagement de l’habitat
Résilience Approximation de la condition historique Oui : moins de 10 000 individus matures; fort taux de croissance intrinsèque de la population en raison des caractéristiques du cycle biologique(Pearson 2004)
Redondance Approximation de la condition historique Oui : aucune population n’a disparu du pays, mais l’espèce a disparu de certains affluents (sous-populations) (COSEWIC 2007)
Connectivité entre les populations Approximation de la condition historique Oui : dépend de l’amélioration de l’habitat dans l’aire de répartition (COSEWIC 2007)
Atténuation des menaces anthropiques Les menaces importantes sont évitées ou atténuées à un point tel qu’elles ne posent plus de problème pour l’espèce Oui : il sera nécessaire de réduire la destruction des rapides et le dépôt de sédiments, ainsi que de protéger les débits de base (Harvey 2008)
Résultat Si toutes les conditions énoncées ci-dessus peuvent être remplies, l’espèce se situe au-dessus du seuil de survie ☒ Seuil de survie atteintNote de bas de page 3
☐ Seuil de survie non atteint
Seuil de rétablissement minimal
Caractéristique fondamentale de l’espèce Seuil de survie ou de rétablissement
(Espèces précaires)
Est-il techniquement et biologiquement faisable d’atteindre le seuil avant que l’occasion ne soit perdue?
(Oui/Non/Inconnu)
Condition de l’espèce S’est améliorée, alors qu’elle avait au départ été considérée comme étant en péril ou correspond approximativement à sa condition historique Oui : la répartition et l’abondance pourraient être améliorées par rapport à la première évaluation si les problèmes de dégradation de l’habitat sont corrigés (Harvey 2008)
Représentation
(présence de l’espèce dans les communautés écologiques concernées)
Évaluation grossière de la condition historique Oui : aucune disparition connue à l’échelle d’un bassin versant (COSEWIC 2007). L’assainissement de l’habitat est requis dans les ruisseaux Pepin et Fishtrap et dans la rivière Brunette (Harvey 2008)
Indépendance par rapport aux liens avec les populations à l’extérieur du Canada La connectivité est acceptable si nécessaire Oui : il y a une connectivité avec l’État de Washington pour 3 populations, mais les populations canadiennes ne dépendent probablement pas de cette connectivité
Indépendance par rapport aux interventions pour l’espèce Oui Oui :une certaine forme de gestion des castors pourrait être nécessaire dans le ruisseau Pepin (COSEWIC 2007)
Résultat Si le seuil de survie et toutes les conditions ci-dessus peuvent être respectés, le rétablissement est réalisable ☒ Rétablissement réalisableNote de bas de page 3
☐ Rétablissement non réalisable

Renseignements de base

1 Introduction

Le naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae ssp.) a été inscrit comme espèce en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2003.

Le présent programme de rétablissement fait partie d’une série de documents portant sur cette espèce qui forment un tout et comprennent notamment le Rapport de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) (COSEWIC, 2007), l’avis scientifique découlant de l’évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) (Harvey, 2008) et le Plan d’action pour le naseux de Nooksack et le meunier de Salish (MPO, 2017a). Le rapport de situation du COSEPAC comporte de l’information sur la biologie fondamentale de l’espèce et une évaluation permettant de classer l’espèce dans l’une des catégories suivantes : données insuffisantes, non en péril, disparue, disparue du pays, en péril, menacée ou préoccupante. L’EPR est un document de recherche produit par le Secteur des sciences du MPO dans le but de fournir l’information et les avis scientifiques requis pour appliquer la Loi sur les espèces en péril et étayer le programme de rétablissement sur la base des meilleures données scientifiques disponibles, des analyses et de la modélisation des données ainsi que des opinions d’experts. Un programme de rétablissement est un document de planification qui détermine les mesures à prendre pour mettre un terme au déclin d’une espèce ou inverser la tendance. Il établit des objectifs et indique les principaux champs d’activité à entreprendre. Un plan d’action décrit de façon détaillée les mesures prévues pour contribuer au rétablissement de l’espèce.

2 Information sur l’évaluation de l’espèce par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Sommaire de l’évaluation : avril 2007

Nom courant : naseux de Nooksack

Nom scientifique : Rhinichthys cataractae ssp.

Situation selon le COSEPAC : en voie de disparition

Justification de la désignation : l’espèce est considérée comme ayant besoin d’un habitat spécialisé, c’est-à-dire des rapides avec des substrats de grains fins. Ce petit poisson est un représentant de la faune de la rivière Chehalis; il est considéré comme étant une sous-espèce distincte du naseux des rapides. Au Canada, on le trouve à seulement quatre sites du sud-ouest de la Colombie-Britannique, où sa zone d’occurrence est gravement limitée, et il est soumis à la destruction physique continue de son habitat constitué de rapides du fait des pratiques urbaines, industrielles et agricoles (par exemple, dragage, canalisations). Les cours d’eau où se trouve l’espèce affichent également un manque d’eau à la fin de l’été en raison de l’extraction d’eau souterraine et de surface. D’autres activités ont entraîné une accumulation de sédiments dans les rapides causée par l’érosion des rives attribuable à l’extraction de gravier ou aux eaux de ruissellement des collecteurs d’eaux pluviales des zones urbaines, ce qui mène à une plus grande dégradation de la qualité de l’eau et de l’habitat.

Présence au Canada : Colombie-Britannique

Historique du statut : espèce désignée comme étant en voie de disparition en avril 1996. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000, puis en avril 2007.

3 Information sur la situation de l’espèce

La situation du naseux de Nooksack quant à sa conservation dans les régions concernées est résumée au tableau 2. Sur la base des renseignements disponibles, environ 10 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce et 20 % de la population mondiale se trouvent au Canada (COSEWIC 2007).

Tableau 2. Résumé de la protection actuelle et des autres désignations attribuées au naseux de Nooksack
Province/territoire Autorité/organisation Année Situation/description Niveau de désignation
Colombie-Britannique Centre de données sur la conservation 2010 S1a
Sur la liste rouge
Espèce
Canada LEP 2003 Annexe 1 : en voie de disparition Espèce
Canada COSEPAC 2007 En voie de disparition Espèce
Canada NatureServe 2007 N1a Espèce
Washington NatureServe 1996 S3a Espèce
États-Unis NatureServe 1996 N3a Espèce
International NatureServe 1996 G3a Espèce
International American Fisheries Society 2008 En voie de disparition Espèce

a Cote de conservation : G = mondial, N = national, S = infranational, 1 = gravement en péril, 3 = vulnérable

Depuis son inscription à l’annexe 1 de la LEP en tant qu’espèce en voie de disparition, le naseux de Nooksack bénéficie d’une protection où qu’il se trouve, conformément à l’article 32 de la LEP :

« Il est interdit de tuer un individu d’une espèce sauvage inscrite comme espèce disparue du pays, en voie de disparition ou menacée, de lui nuire, de la harceler, de la capturer ou de la prendre. » (par. 32[1])
« Il est interdit de posséder, de collectionner, d’acheter, de vendre ou d’échanger un individu – notamment partie d’un individu ou produit qui en provient – d’une espèce sauvage inscrite comme espèce disparue du pays, en voie de disparition ou menacée. » (par. 32[2])

En vertu de l’article 73 de la LEP, le ministre compétent peut conclure un accord autorisant une personne à exercer une activité touchant une espèce sauvage inscrite, tout élément de son habitat essentiel ou la résidence de ses individus, ou lui délivrer un permis à cet effet.

4 Information sur l’espèce

4.1 Description

Le naseux de Nooksack est un petit poisson (méné) de moins de 15 cm, de la famille des cyprinidés, qui vit dans les cours d’eau douce. Ce poisson élancé possède de larges nageoires pectorales et un long museau qui dépasse la bouche. Les parties supérieures du corps sont de couleur gris vert, avec une bande cuivrée sur la ligne latérale et blanchâtre à la face ventrale. On remarque souvent une bande noire distinctive sur la tête, devant les yeux. Chez les juvéniles, cette bande se poursuit le long des flancs jusqu’à la queue (McPhail 1997; COSEWIC 2007). Le naseux de Nooksack s’est différencié génétiquement du plus répandu et plus commun naseux des rapidesNote de bas de page 4 (Rhinichthys cataractae) et on le retrouve dans l’État de Washington et dans la vallée du fleuve Fraser en Colombie-Britannique. (Ruskey et Taylor, 2016; Taylor et al., 2015). L’espèce a évolué par son isolation géographique dans la vallée de la rivière Chehalis de l’État de Washington durant la glaciation du Pléistocène (McPhail 1997; Ruskey et Taylor, 2016). Les adultes sont généralement insectivores, tandis que les juvéniles se nourrissent de zooplancton (McPhail, 1997).

4.2 Abondance et répartition de la population

On a recensé des populations dans les cours d’eau de quatre bassins versants de la vallée du fleuve Fraser en Colombie-Britannique, la rivière Brunette, le ruisseau Bertrand, le ruisseau Pepin et le ruisseau Fishtrap (figure 1). La rivière Brunette est un affluent du fleuve Fraser et les trois autres sont des affluents de la rivière Nooksack dans l’État de Washington. Chacun des quatre bassins versants représente une population. Chaque population peut compter plusieurs sous-populations à certains endroits du bassin versant.

En ce qui concerne l’aire de répartition canadienne, aucune estimation fiable de l’abondance n’existe; cependant, il est peu probable qu’elle excède 6 800 adultes pour les affluents de la rivière Nooksack (COSEWIC 2007). Les sous-populations de deux des populations de naseux de Nooksack ont disparu : celle du ruisseau de Howe (affluent du ruisseau Bertrand) et celles des eaux en amont des ruisseaux Bertrand et Fishtrap, dans lesquelles l’espèce était abondante dans les années 1960 (McPhail, 1997).

Cartes. Voir description ci-dessous.
Figure 1. Au Canada, on sait que le naseux de Nooksack habite dans quatre bassins versants (panneau de gauche; 1 : rivière Brunette, 2 : ruisseau Bertrand, 3 : ruisseau Pepin, 4 : ruisseau Fishtrap). Il a aussi été observé dans un certain nombre d’autres cours d’eau du nord-ouest de l’État de Washington (panneau de droite; adapté de COSEPAC, 2007).
Description longue

La figure E1 est intitulée : « a) Nombre moyen de poissons par piège à méné de type Gee dans 71 tronçons (Pearson 2004) et b) nombre d’alevins de naseux de Nooksack comptés dans 288 rapides (adapté de Pearson, 2016). » La figure comporte deux histogrammes qui indiquent a) le nombre moyen de naseux de Nooksack attrapés dans des pièges à méné dans 71 tronçons et b) le nombre moyen d’alevins de naseux de Nooksack observés visuellement dans 288 rapides. Les données des deux tableaux sont présentées par ordre décroissant de la gauche vers la droite.

Trois autres populations de R. cataractae vivant dans des affluents du cours inférieur du fleuve Fraser (rivière Coquitlam, rivière Alouette et ruisseau Kanaka) constituent une population hybride contenant des marqueurs génétiques du naseux de Nooksack et du naseux des rapides des fleuves Columbia et Fraser (Ruskey et Taylor, 2016). Une autre population hybride existe dans la rivière Chilliwack en amont du lac Chilliwack, cependant elle présente un pourcentage de l’ADN du Naseux de Nooksack plus élevé que ces trois populations (E. Taylor, données inédites 2018). 

Par ailleurs, il est possible que des populations de naseux de Nooksack non recensées existent au Canada. On les retrouve le plus probablement dans des cours d’eau rocheux à débit rapide situés en marge de la vallée du fleuve Fraser, en particulier en amont des lacs. Là, les populations de naseux de Nooksack pourraient avoir échappé à l’hybridation avec la forme de R. cataractae du fleuve Columbia qui a recolonisé la vallée du fleuve Fraser bien après le rétablissement des populations de naseux de Nooksack à la suite de la glaciation. Parmi ces zones, on compte la rivière Skagit (qui abrite le naseux de Nooksack aux États-Unis), et les affluents des lacs Harrison et Stave.

L’aire globale de répartition du naseux de Nooksack comprend environ 20 ruisseaux additionnels dans le nord-ouest de l’État de Washington. Le statut actuel des populations de l’État de Washington est inconnu.

4.3 Besoins de l’espèce

Besoins biologiques, rôle écologique et facteurs limitatifs

Le principal facteur de limitation de l’abondance et de la répartition de la population du naseux de Nooksack est la disponibilité d’habitats dans les rapides dotés de substratsNote de bas de page 5 de galets ou de grosses pierres non enfouis. Un habitat adéquat devrait assurer le rétablissement rapide des populations de naseux de Nooksack, puisque les caractéristiques de leur cycle vital favorisent une croissance rapide de la population. Ils possèdent un petit corps et deviennent rapidement matures (2 years; McPhail 1997); leur période de frai est longue (de mi-avril à mi-juillet) et ils peuvent frayer plus d’une fois par année durant cette période (Pearson 2004), une caractéristique qui augmente la fécondité chez les espèces qui pourraient être limitées par la petite taille du corps des femelles (Blueweiss et al. 1978; Burt et al. 1988). La fécondité du naseux de Nooksack varie entre 200 et 2 000 œufs selon la taille de la femelle.

Le naseux de Nooksack adulte se nourrit principalement la nuit d’insectes vivant dans les rapides (McPhail 1997), mais il a déjà été observé se nourrissant de plancton et de benthos dans la journée (Pearson 2016). Les nouveaux alevins se nourrissent de zooplancton et de petits macro-invertébrés (McPhail 1997), et les juvéniles du premier été se nourrissent en dérivant dans la journée dans des fosses très peu profondes et des platsNote de bas de page 6, juste en amont ou en aval des forts débits (Pearson 2016).

Habitat aquatique

Le naseux de Nooksack est un spécialiste des rapides. Dans un tronçon, la proportion d’habitat dans les rapides est le meilleur indicateur de sa présence; il se trouve rarement dans des tronçons possédant moins de 10 % de rapides sur toute la longueur ou dans lesquels de longues portions d’habitat de fosses profondes séparent les rapides (Pearson 2004). Les nouveaux alevins ont besoin d’habitats de fosses peu profondes et calmes à proximité immédiate des rapides. En juillet et en août, les jeunes de l’année se déplacent vers des courants plus forts (~10 centimètres/seconde [cm/s]) pour se nourrir en dérivant en formant des agrégats lâches de 5 à 50 poissons (Pearson 2016). Après ce premier été, le naseux de Nooksack occupe principalement la couche limite des micro-habitats où le courant est faible à la surface du substrat et les espaces interstitiels entre les particules du substrat (Champion 2016). Cet habitat interstitiel est plus grand et plus diversifié dans les substrats plus gros et en l’absence de sédiments fins qui comblent les interstices. Une grande superficie à la surface et des micro-habitats diversifiés dans du substrat grossier augmentent également la production et la diversité des macro-invertébrés (Hershey et Lamberti, 1998) et offre des micro-habitats à faible courant qui maximisent le rendement de la quête de nourriture (Champion 2016). Pour l’hivernage, les exigences du naseux de Nooksack en matière d’habitat ne sont pas connues, mais des adultes ont été observés sous des galets dans les rapides (COSEPAC, 2007).

Les rapides font partie des habitats fluviatiles les moins profonds et donc des premiers habitats à disparaître lorsque le débit diminue. Lorsque les habitats de rapides manquent d’eau, le naseux de Nooksack trouve refuge dans les habitats de fosses, mais son abondance et son taux de croissance déclinent dans ces conditions (Avery-Gomm et al. 2014). Il est probable que le risque de prédation augmente également. Contrairement aux rapides, les fosses de ces cours d’eau sont fréquentées par de nombreux prédateurs indigènes, dont les truites arc-en-ciel et fardée (Oncorhynchus spp.), le chabot piquant (Cottus asper), le vison (Neovison vison), la loutre de rivière (Lontra canadensis), le martin-pêcheur d’Amérique (Megaceryle alcyon) et le grand héron (Ardea herodias), ainsi que par des prédateurs introduits, dont l’achigan à grande bouche (Micropterus salmoides) et la barbotte brune (Ameiurus nebulosus) (Pearson 2004).

La plupart des individus semblent avoir un domaine vital limité (des dizaines de mètres de chenal), bien qu’un petit nombre d’individus s’aventure à des centaines de mètres au cours d’une année. Les regroupements de rapides pourraient contenir des sous-populations semi-isolées. Les distances et les obstacles entre les regroupements pourraient influencer la persistance à long terme de la population en altérant la dynamique des métapopulations à l’échelle des bassins versants (Pearson 2004).

Il existe peu d’information sur les tolérances ou les préférences du naseux de Nooksack en matière d’oxygène dissous, de pH, de température ou d’autres paramètres de la qualité de l’eau. L’activité des individus semble minimale à des températures inférieures à 11oC, et le poisson se nourrit habituellement à des températures supérieures à 20oC (Pearson 2004). Le naseux de Nooksack est probablement mal adapté à l’hypoxie, puisque son habitat dans les rapides est généralement bien oxygéné. La recommandation canadienne pour la qualité des eaux relative à l’oxygène dissous permettant de protéger la vie aquatique (5 mg/l; CCREM 2015) est probablement un repère approprié pour le naseux de Nooksack.

Habitat riverain

L’habitat riverain est important pour le naseux de Nooksack. Les insectivores benthiques et les spécialistes fluviaux, comme le naseux de Nooksack, sont parmi les espèces de poissons les plus vulnérables à la perte de zones riveraines boisées (Stauffer et al., 2000), probablement en raison des effets de cette perte sur l’envasement et la structure des communautés de macro-invertébrés (Kiffney et al., 2003; Allan, 2004). L’habitat riverain aide à limiter l’apport de sédiments dans les cours d’eau en raison du ruissellement de surface, prévient toute érosion excessive des berges et régularise la température des cours d’eau. La perte d’habitats riverains adéquats peut avoir des répercussions sur toute une population. Par exemple, sans végétation ou canopée qui crée des zones d’ombre sur le cours d’eau, la température de l’eau peut augmenter jusqu’à des niveaux nocifs (> 23 °C) et se traduire par une réduction du succès reproducteur et une hausse de la mortalité (Lynch et al., 1984; Richardson et al., 2010). L’augmentation de l’érosion en raison d’une mauvaise stabilité des berges peut entraîner le dépôt de sédiments dans les zones de rapides peu profonds, ce qui accroît l’enfouissement, détruit des zones d’habitat interstitiel, nuit au frai et à l’incubation, et diminue l’abondance des invertébrés dont l’espèce se nourrit (Richardson et al., 2010).

4.4 Résidence de l’espèce

La LEP stipule qu’« Il est interdit d’endommager ou de détruire la résidence d’un ou de plusieurs individus soit d’une espèce sauvage inscrite comme espèce en voie de disparition ou menacée, soit d’une espèce sauvage inscrite comme espèce disparue du pays dont un programme de rétablissement a recommandé la réinsertion à l’état sauvage au Canada. » [art. 33]

Par ailleurs, la LEP définit la résidence comme un « gîte – terrier, nid ou autre aire ou lieu semblable – occupé ou habituellement occupé par un ou plusieurs individus pendant tout ou partie de leur vie, notamment pendant la reproduction, l’élevage, les haltes migratoires, l’hivernage, l’alimentation ou l’hibernation ». [par. 2(1)]

Le texte ci-après est une description d’une résidence du naseux de Nooksack.

4.4.1 Site de résidence de l’espèce

Le naseux de Nooksack fraie la nuit au printemps, généralement en amont des rapides (McPhail 1997). Ils établissent de petits territoires de reproduction (un nid de 10 cm de diamètre) dans du substrat grossier (Bartnik 1972). En 2015, un relevé dans le ruisseau Bertrand a révélé la présence de nouveaux alevins dans pratiquement tous les rapides du bassin versant (Pearson, 2016). Tous les rapides dans un habitat essentiel et les zones occupées devraient être considérés comme contenant des résidences pendant la saison du frai et de l’incubation (de mi-avril à mi-août).

4.4.2 Structure, forme et investissement

Le site de nidification consiste en un creux de 10 cm de diamètre dans le gravier nettoyé et formé par les mâles à l’aide de leur museau avant la parade nuptiale ou par les deux sexes pendant la parade nuptiale. Une étude des hybrides entre naseux de Nooksack et du fleuve Columbia vivant dans la rivière Alouette a mis en évidence que les mâles défendent le territoire contre tous les poissons, sauf la femelle naseux réceptive. Les mâles incitent les femelles à frayer dans leur territoire au moyen de signaux complexes pendant la parade nuptiale (Bartnik 1972). Les femelles ne déposent pas leurs œufs en une fois pendant le frai et ne restent pas dans le nid après le frai; elles déposent généralement leurs œufs dans plusieurs nids (Bartnik 1973; McPhail 2007).

4.4.3 Occupation et fonction du cycle biologique

Les nids sont occupés par des œufs pendant l’incubation et sont occupés et défendus par les mâles pendant leur préparation, la parade nuptiale et l’incubation des œufs (Bartnik 1973). En moyenne, l’incubation dure une semaine, mais cette durée peut varier selon la température de l’eau. L’éclosion est un processus très long, qui nécessite au moins 2 jours à 18 °C (McPhail 2007). Au moins deux périodes de frai ont été détectées dans les populations du réseau hydrographique du fleuve Columbia et en Caroline du Nord (Roberts et Grossman, 2001; McPhail, 2007) et des naseux de Nooksack femelles en état de frayer ont été capturées au Canada entre fin avril et début juillet (M. Pearson, comm. pers., 2017). L’incubation des œufs et l’émergence des alevins prennent probablement fin à la mi-août.

De manière générale, les rapides situés dans des tronçons occupés peuvent favoriser le frai et l’incubation (Pearson 2016). Il devrait donc être supposé qu’ils contiennent des résidences entre la mi-avril et la mi-août (Pearson 2004).

5 Menaces

5.1 Évaluation des menaces

L’évaluation et l’établissement de l’ordre des priorités des menaces qui pèsent sur la survie et le rétablissement du naseux de Nooksack ont été réalisés dans le cadre de l’évaluation du potentiel de rétablissement (Harvey, 2008) sur la base des travaux déjà effectués par Pearson (2004). Pour obtenir de plus amples renseignements sur le processus d’évaluation des menaces, veuillez vous reporter aux Lignes directrices sur l’évaluation des menaces, des risques écologiques et des répercussions écologiques pour les espèces en péril (MPO, 2014). Les définitions des catégories d’évaluation sont fournies dans les notes de bas de page du tableau 4 et à l’annexe C.

Dans le présent programme de rétablissement, l’évaluation des menaces a été mise à jour selon un processus un deux étapes, c’est-à-dire la caractérisation des menaces à l’échelle des populations (bassins hydrographiques), puis celle des menaces qui pèsent sur toute l’aire de répartition au Canada. Les analyses des menaces pour chacune des quatre populations sont présentées à l’annexe D, et l’évaluation des menaces pour l’aire de répartition au Canada se trouve au tableau 4.

Huit menaces ont été répertoriées dans l’évaluation du potentiel de rétablissement à la lumière des connaissances sur la biologie de l’espèce et des conditions de l’habitat (Harvey, 2008). Sept de ces menaces sont incluses dans l’évaluation (tableau 3); la menace d’augmentation de la prédation n’a pas été prise en compte, puisqu’aucune donnée probante n’indique qu’il s’agit d’une préoccupation importante. Les prédateurs introduits sont répandus dans les aires de répartition (par exemple, achigan à grande bouche, barbotte brune), mais ont probablement une influence minimale sur le naseux de Nooksack en raison de l’absence de chevauchement de l’habitat(Pearson 2004; Harvey 2008).

Tableau 3. Menaces qui pèsent sur le naseux de Nooksack au Canada présentées par ordre décroissant du niveau de préoccupation
Menace Définition
Dépôt de sédiments Dépôts de sédiments qui dégradent l’habitat.
Sécheresse saisonnière Faibles débits de la fin de l’été qui éliminent l’habitat, réduisant la valeur adaptative ou la survie de l’espèce.
Substances nocives Substances nocives provenant de sources ponctuelles ou non ponctuelles qui réduisent considérablement la survie ou la valeur adaptative de l’espèce.
Destruction physique de l’habitat Drainage, construction de digues, canalisation, entretien des chenaux et remblai des plans d’eau qui détruisent l’habitat situés dans les cours d’eau et défrichent la végétation sur les berges détruisant l'habitat riverain.
Hypoxie Épisodes de niveaux d’oxygène dissous extrêmement faibles qui causent une mortalité aigüe ou une réduction de la valeur adaptative de l’espèce.
Perte de rapides provoquée par des retenues d’eau Inondation de l’habitat dans les rapides causée par l’activité des castors ou de l’homme
Fragmentation des habitats Obstacles permanents ou temporaires empêchant ou gênant le passage du poisson dans certains tronçons du cours d’eau. Cela restreint l’accès aux habitats utilisables et/ou modifie la dynamique des métapopulations, ce qui augmente le risque d’extinction.
Tableau 4. Menaces qui pèsent sur le naseux de Nooksack dans l’aire de répartition au Canada par ordre décroissant d’importanceb
Menace Risque que pose la menace à l’échelle de l’aire de répartition au Canadac Occurrence de la menace à l’échelle de l’aire de répartition au Canadad Fréquence de la menace à l’échelle de l’aire de répartition au Canadae Étendue de la menace à l’échelle de l’aire de répartition au Canadaf
Dépôt de sédiments Élevé Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Considérable
Sécheresse saisonnière Élevé Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Vaste
Substances nocives Élevé Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Considérable
Destruction physique de l’habitat Élevé Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Considérable
Hypoxie Élevé Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Vaste
Perte de rapides provoquée par des retenues d’eau Élevé Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Étroite
Fragmentation des habitats Modéré Passée
Actuelle
Anticipée
Continue Étroite

b Risque que pose la menace à l’échelle d’aire de répartition au Canada : Niveau de risque le plus élevé pour une population donnée, en fonction de la probabilité et du niveau d’incidence d’une menace à l’échelle des populations.

c Occurrence de la menace à l’échelle de l’aire de répartition au Canada : Moment d’occurrence de la menace; peut être une combinaison d’occurrence passée, actuelle ou anticipée représentant toutes les catégories qui ont été déterminées dans l’évaluation à l’échelle de la population.

d Fréquence de la menace à l’échelle de l’aire de répartition au Canada : Étendue de la menace dans le temps pour toutes les catégories qui ont été déterminées dans l’évaluation à l’échelle des populations.

e Étendue de la menace à l’échelle de l’aire de répartition au Canada : Proportion de la population touchée par la menace.

f Les différentes catégories d’évaluation des menaces à l’échelle des populations et les définitions des classes qui y sont associées sont présentés à l’annexe C. Les menaces à l’échelle de l’aire de répartition au Canada sont un cumul de celles à l’échelle des populations.

5.2 Description des menaces

Dans l’aire de répartition canadienne, six des sept menaces sont considérées comme présentant un risque élevé (tableau 4). La fragmentation des habitats est considérée comme une menace modérée, mais elle est mal comprise (COSEWIC 2007; Harvey 2008). La gravité relative des menaces varie considérablement selon la population (annexe D). Dans la rivière Brunette, la sédimentation et les substances nocives sont considérées comme des menaces à risque élevé. La sécheresse saisonnière a été classée comme une menace à risque élevé pour la population du ruisseau Bertrand. Dans le ruisseau Pepin, la perte de rapides provoquée par des retenues d’eau et l’hypoxie sont considérées comme des menaces à risque élevé. Dans le ruisseau Fishtrap, on estime que les substances nocives et la destruction physique de l’habitat (surtout par le passé) posent des risques élevés.

Dépôt de sédiments

Le dépôt de sédiments est considéré comme une menace à risque élevé pour le naseux de Nooksack au Canada, puisque ce phénomène se produit beaucoup dans des portions de l’ensemble des bassins versants occupés (Table 4; Pearson 2004; M. Pearson pers. comm. 2017). Le risque est élevé pour les populations de la rivière Brunette et du ruisseau Fishtrap, et modéré pour celles des ruisseaux Bertrand et Pepin (annexe D). Tous les bassins versants du naseux de Nooksack, à l’exception du ruisseau Pepin, reçoivent d’importantes quantités d’eaux de ruissellement urbaines qui peuvent introduire des sédiments dans les habitats de cette espèce. Voici quelques événements ayant entraîné le dépôt de sédiments : un dépôt important de sédiments en novembre 2015 causé par une rupture de talus sur un chantier dans la rivière Brunette; grosse rupture de talus/érosion de centaines de milliers de mètres cubes de matière dans le ruisseau Pepin (1997, 2009) et dans le ruisseau Bertrand (2012) (M. Pearson, comm. pers., 2017).

Des écoulements épisodiques de sédiments provenant de mines de gravier, de chantiers, de glissements de terrain, de ruissellement des eaux pluviales collectées ou de l’érosion des berges peuvent entraîner des niveaux nocifs de sédimentation. La perte de végétation riveraine et/ou l’augmentation des débits de pointe augmentent les taux d’érosion et de sédimentation (Waters 1995). Les naseux de Nooksack adultes sont sensibles au dépôt de sédiments, car ils fraient, cherchent leur nourriture et se reposent dans les espaces interstitiels et sous le substrat grossier dans les rapides (McPhail 1997). La sédimentation obstrue ces espaces et empêche la circulation de l’eau chargée en oxygène dans le substrat. Il a été démontré que cela augmente la vulnérabilité du naseux de Nooksack à la prédation et réduit la disponibilité des invertébrés comme source de nourriture (Champion 2016).

Sécheresse saisonnière

La sécheresse saisonnière est considérée comme une menace à risque élevé pour le naseux de Nooksack au Canada (tableau 4). Le risque est élevé pour la population du ruisseau Bertrand, modéré pour celle du ruisseau Fishtrap et faible pour celles de la rivière Brunette et du ruisseau Pepin (annexe D). À la fin de l’été, lorsque les précipitations sont rares, le débit dans les bassins versants occupés n’est pratiquement assuré que par l’eau souterraine. Les bassins versants possédant de vastes aquifères à nappe libre (ruisseau Pepin, cours inférieur du ruisseau Fishtrap) bénéficient d’un débit continu d’eau fraîche tout au long de cette période délicate. À l’inverse, les courants de surface sont bien plus faibles dans le cours inférieur du ruisseau Bertrand et dans le cours supérieur du ruisseau Fishtrap, et cessent parfois complètement (Pearson 2004). Les faibles courants de surface ont réduit la disponibilité de l’habitat convenant au naseux de Nooksack dans le ruisseau Bertrand et dans des portions des ruisseaux Fishtrap et Stoney (un affluent de la rivière Brunette) pendant plusieurs semaines à la fin de l’été dans les années très sèches (Avery-Gomm et al. 2014; M. Pearson pers. obs.).

Le naseux de Nooksack est très vulnérable à la sécheresse. Il a été démontré que les faibles débits réduisent sa croissance (Avery-Gomm et al., 2014). Les adultes habitent les rapides et les jeunes de l’année forment des bancs dans des fosses peu profondes à proximité (McPhail 1997). Les habitats dans les rapides et les fosses peu profondes sont les premiers à se réduire ou à disparaître en cas de sécheresse à la fin de l’été et au début de l’automne. La vulnérabilité naturelle de ces zones est accrue considérablement par l’utilisation de l’eau pour l’irrigation et les besoins domestiques, laquelle atteint un sommet durant la période de faible débit à la fin de l’été. Les changements courants d’utilisation du territoire liés à l’installation des infrastructures de drainage (urbanisation, extraction de gravier, drainage agricole) ont également tendance à amplifier les problèmes associés au manque d’eau durant les périodes sèches. Par ailleurs, les réductions du débit causées par le drainage des zones humides, les surfaces imperméables et l’extraction de gravier et d’eau, sont susceptibles d’avoir des répercussions sur les niveaux de population.

Substances nocives

Les substances nocives sont considérées comme une menace à risque élevé pour le naseux de Nooksack au Canada (tableau 4). Le risque est élevé pour la population de la rivière Brunette, modéré pour celles des ruisseaux Pepin et Fishtrap, et faible pour celle du ruisseau Bertrand (annexe D). Plus précisément, le déraillement d’un train en 2013 a entraîné le dépôt de poussière de charbon sur l’habitat du naseux de Nooksack dans l’ensemble du cours principal de la rivière Brunette; les répercussions sur la population restent inconnues. De vastes portions des bassins versants du ruisseau Fishtrap, du ruisseau Bertrand et particulièrement de la rivière Brunette sont urbanisées. La culture en rangs, grande consommatrice de pesticides et d’herbicides, est également commune dans les bassins versants des ruisseaux Fishtrap et Pepin (Pearson 2004).

Des substances nocives sont introduites dans les cours d’eau où vit le naseux de Nooksack par le ruissellement des eaux d’orage urbaines, les eaux souterraines contaminées, les rejets industriels directs, les dépôts aériens et les déversements accidentels (Hall et al. 1998; Harvey 2008). Il n’existe pas suffisamment de données sur les concentrations seuils correspondant à des effets létaux et sublétaux des composés nocifs chez le naseux de Nooksack. Comme il s’agit d’une espèce bentophage, elle est sensible aux contaminants qui sont liés aux sédiments ainsi qu’à ceux qui se trouvent dans la nourriture et la colonne d’eau. L’Environmental Protection Agency des États-Unis désigne le naseux des rapides, une espèce très proche, comme « intolérant » à la pollution (EPA 2012).

Destruction physique de l’habitat

La destruction physique de l’habitat est considérée comme une menace à risque élevé pour le naseux de Nooksack au Canada (tableau 4). Le risque est élevé pour la population du ruisseau Fishtrap, modéré pour celle du ruisseau Bertrand et faible pour celles de la rivière Brunette et du ruisseau Pepin (annexe D). Dans le passé, la destruction physique de l’habitat était probablement la menace la plus importante parmi celles répertoriées dans l’aire de répartition du naseux de Nooksack au Canada. Une vaste proportion de l’habitat du naseux de Nooksack a été canalisée et/ou draguée par le drainage agricole ou des projets de développement urbain, ce qui a entraîné la perte d’habitat dans les rapides. L’ensemble du cours principal de la rivière Brunette a été canalisé dans les années 1920 et tous les rapides ont été supprimés des 5 km du cours inférieur du ruisseau Fishtrap pendant le dragage aux fins de lutte contre les crues en 1990 (Pearson, 2004). Le dragage périodique du chenal aux fins de lutte contre les crues est pratiqué actuellement dans des portions du ruisseau Fishtrap. De tels travaux sont rares dans les ruisseaux Pepin et Bertrand, mais ils se produisent occasionnellement. L’habitat du naseux de Nooksack dans la rivière Brunette est protégé de la destruction, car la rivière coule principalement dans un espace vert public.

La destruction ou la dégradation physique des habitats dans les cours d’eau peut être causée par la canalisation, l’entretien des chenaux, le dragage et le remblayage. Dans les rapides, l’habitat dont le naseux de Nooksack a besoin correspond aux « emplacements élevés » dans un cours d’eau, qui sont souvent ciblés dans le cadre de projets de drainage visant à les éliminer ou à les modifier. Par ailleurs, les travaux de canalisation et d’entretien par drainage éliminent généralement les fosses marginales peu profondes dont ont besoin les nouveaux alevins.

L’habitat peut aussi être détruit lors du retrait de la végétation riveraine, ce qui peut survenir dans toute l’aire de répartition du naseux de Nooksack au Canada. La végétation riveraine aide à limiter l’apport de sédiments dans les cours d’eau en raison du ruissellement de surface, prévient toute érosion excessive des berges, régularise la température des cours d’eau, réduit la charge de nutriments et procure une source de nourriture aux organismes qui se nourrissent d’insectes terrestres à la dérive. Le retrait de la végétation riveraine peut aussi accentuer d’autres menaces, notamment le dépôt de sédiments.

Hypoxie

L’hypoxie, ou la présence de faibles niveaux d’oxygène dans l’eau, est considérée comme une menace à risque élevé pour le naseux de Nooksack au Canada (tableau 4). Le risque est élevé pour la population du ruisseau Pepin, modéré pour celles des ruisseaux Bertrand et Fishtrap et faible pour celle de la rivière Brunette (annexe D). Plus particulièrement, une hypoxie saisonnière grave touche la majeure partie du ruisseau Pepin et de grandes portions des ruisseaux Bertrand et Fishtrap (Pearson 2015a). Les zones les plus hypoxiques sont les habitats profonds; cependant, les rapides et les fosses peu profondes en aval de ces zones hypoxiques pourraient également être touchés par les faibles niveaux d’oxygène dissous. Par exemple, le barrage de Cariboo sur la rivière Brunette fait principalement passer l’eau du fond du lac Burnaby à la rivière Brunette. En été, cette eau de fond est hypoxique et fait baisser les niveaux d’oxygène de la rivière Brunette jusqu’à l’autoroute 1 (950 m) située en aval pendant la période de faible débit de la fin de l’été (Pearson, données non publiées).

L’hypoxie est attribuable à divers facteurs à l’échelle locale et dans le bassin hydrographique. Les concentrations d’éléments nutritifs dans les eaux souterraines et les cours d’eau de la vallée du Fraser sont élevées, en raison principalement du surépandage de fumiers et d’engrais sur les terres agricoles (Lavkulich et al., 1999; Schreier et al., 2003), mais également des eaux de ruissellement urbaines et des fosses septiques (Lavkulich et al., 1999). La concentration d’éléments nutritifs a considérablement augmenté en raison de l’intensification de l’agriculture dans la vallée du fleuve Fraser (Schöne et al. 2006; Schindler et al. 2006). L’augmentation des concentrations d’éléments nutritifs entraîne un bloom phytoplanctonique et une forte croissance de plantes qui épuisent la teneur en oxygène de l’eau pendant la nuit. La décomposition de la végétation morte peut fortement réduire les concentrations d’oxygène pendant le jour également. De plus, l’hypoxie peut être exacerbée par le retrait de la végétation riveraine, car l’ombre que celle-ci projette contribue à éviter une hausse de la température de l’eau. Une eau plus chaude présente des concentrations d’oxygène dissous inférieures et augmente la demande métabolique chez les poissons et les autres organismes. Par ailleurs, la réduction de la circulation de l’eau empêche celle-ci de se réoxygéner. Elle peut découler de la canalisation (Schreier et al., 2003), de la présence d’étangs de castor (Fox et Keast, 1990; Schlosser et Kallemyn, 2000) ou des faibles débits.

Les niveaux d’oxygène létaux sont inconnus pour le naseux de Nooksack, mais les rapides constituent généralement des habitats bien oxygénés et les espèces adaptées pour la vie dans ces rapides ne tolèrent probablement pas l’hypoxie. Même des niveaux modérés d’hypoxie chronique pourraient réduire la croissance, l’état et la fécondité de l’espèce. En l’absence de meilleurs renseignements, la recommandation canadienne pour la protection de la vie aquatique (5 mg/L; CCME, 2015) est un objectif utile.

Perte de rapides provoquée par des retenues d’eau

La perte de rapides provoquée par des retenues d’eau est considérée comme une menace à risque élevé pour le naseux de Nooksack au Canada (tableau 4). Le risque est élevé pour la population du ruisseau Pepin et faible pour celles de la rivière Brunette et des ruisseaux Bertrand et Fishtrap (annexe D). En 1999, les castors ont retenu 47 % des 6,4 km du cours principal du ruisseau Pepin. En 2001, 690 m additionnels de chenaux avaient été retenus par les castors, éliminant ainsi 10 % des 938 m de rapides décrits dans le cadre du relevé de 1999 (Pearson 2004). L’ampleur actuelle des retenues causées par les castors et l’homme est inconnue. Certaines zones de retenue créées en 2001 étaient libres en 2015 et d’autres zones libres en 2001 étaient retenues en 2015. Dans les autres bassins versants occupés, les barrages de castors sont régulièrement détruits par les périodes de débit élevé et durent rarement plus d’un an ou deux (Pearson, 2004).

Les rapides pourraient disparaître en raison de retenues d’eau causées par les castors ou les activités humaines. Le naseux de Nooksack étant un spécialiste des rapides, une retenue d’eau est une préoccupation majeure. La proportion d’habitat dans les rapides dans un tronçon est le meilleur indicateur de la présence du naseux de Nooksack. L’espèce est absente des tronçons possédant de longues sections continues d’habitat de fosses profondes, comme les étangs de castors, même lorsqu’il y a une faible proportion de rapides (Pearson 2004). Les retenues d’eau créées par les hommes à des fins agricoles ou esthétiques pourraient également faire disparaître les rapides. Elles sont construites à l’occasion pendant des périodes de faible débit afin d’améliorer l’infrastructure d’irrigation des exploitations ou de créer des étangs à des fins esthétiques.

Fragmentation des habitats

La fragmentation de l’habitat est considérée comme une menace à risque modéré pour le naseux de Nooksack au Canada (tableau 4). Le risque est modéré pour les populations de la rivière Brunette et des ruisseaux Bertrand et Pepin, et faible pour celle du ruisseau Fishtrap (annexe D). La destruction massive de l’habitat aquatique dans la vallée du fleuve Fraser depuis 150 ans (voir Destruction physique de l’habitat plus haut) a fragmenté l’aire de répartition du naseux de Nooksack au Canada. Si les ruisseaux Bertrand, Pepin et Fishtrap sont des affluents de la rivière Nooksack, ils sont isolés les uns des autres par la mauvaise condition des habitats dans la portion de leurs bassins versants située dans l’État de Washington (McPhail, 1997). Par ailleurs, une échelle à poissons abrupte sous une voie de chemin de fer bloque l’accès du naseux de Nooksack à la majeure partie du ruisseau Stoney depuis la rivière Brunette.

La plupart des travaux ayant créé des obstacles et une fragmentation de l’habitat dans les bassins hydrographiques où vit le naseux de Nooksack sont survenus il y a 50 à 130 ans. Les populations qui ont survécu affichent toutefois une certaine résilience (Pearson, 2004). Ceci auraient pu avoir eu lieu sur des périodes plus longues en raison de la cessation historique des inondations entre les bassins versants. À l'heure actuelle, il existe des barrières physiques et un habitat dégradé qui peuvent réduire les déplacements entre les sous-populations au sein des bassins hydrographiques et qui peuvent réduire la capacité de coloniser un nouvel habitat. Des obstacles physiques, comme des ponceaux surélevés, des barrages de castors et des barrages agricoles, empêchent couramment le passage du poisson entre les habitats, périodiquement ou toute l’année. En outre, les autres menaces dont il est question ici peuvent également fragmenter l’habitat en empêchant ou en limitant le mouvement des poissons au sein des tronçons touchés ou entre ceux-ci.

6 Objectifs en matière de population et de répartition

Les objectifs en matière de population et de répartition établissent, dans la mesure du possible, le nombre d’individus ou de populations (leur répartition géographique étant précisée) qui est nécessaire au rétablissement de l’espèce. En ce qui concerne les espèces historiquement précaires, pour lesquelles le rétablissement est réalisable, les objectifs sont basés sur le meilleur scénario réalisable permettant de se rapprocher de la condition historique de l’espèce.

Les objectifs en matière de population et de répartition du naseux de Nooksack sont basés sur les travaux de Pearson (2004, 2016, données non publiées) et l’avis de spécialistes.

  1. Objectif en matière de population :
    • d’ici 2030, abondance modérée du naseux de Nooksack dans 60 % des tronçons historiquement ou actuellement occupés. Les tronçons occupés sont ceux qui comportent ou ont comporté plus de 10 % de rapides sur toute leur longueur dans chacun des quatre bassins versants d’origine de l’espèce en Colombie-Britannique. On définit une abondance modérée par une prise par unité d’effort excédant 0,25 poisson par nasse à vairon (n=10) entre le 1er avril et le 30 septembre ou par l’observation de plus de 50 alevins par rapide (n=10 rapides, ou recensement dans l’ensemble des tronçons, selon le chiffre le plus faible) entre le 1er juillet et le 31 août.
    • justification : l’efficacité de la capture du naseux de Nooksack est faible en utilisant l’ensemble des méthodes d’échantillonnage connues et aucune méthode quantitative solide permettant d’estimer l’abondance n’a pas été élaborée, malgré des efforts considérables (annexe E; Pearson, 2004, 2016).
  2. Objectif en matière de répartition :
    • d’ici 2030, la présence du naseux de Nooksack est confirmée dans 80 % des tronçons historiquement ou actuellement occupés. Les tronçons occupés sont ceux qui comportent ou ont comporté plus de 10 % de rapides sur toute leur longueur dans chacun des quatre bassins versants d’origine de l’espèce en Colombie-Britannique.
    • Justification : des naseux de Nooksack ont été observés dans 32 des 48 tronçons dans lesquels l’habitat était adapté (66,7 %) dans l’ensemble des bassins versants lors d’un échantillonnage effectué entre 1997 et 2014 (Pearson, données non publiées), mais les proportions variaient largement d’un bassin versant à un autre (ruisseau Bertrand : 87 %; rivière Brunette : 67 %; ruisseau Pepin : 75 %; et ruisseau Fishtrap : 20 %). Le nombre de tronçons occupés dans une année était probablement plus faible.

7 Stratégies et approches générales en vue d’atteindre les objectifs

7.1 Mesures déjà achevées

Pour obtenir une liste complète des activités déjà réalisées ou en cours, veuillez consulter le rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement du naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae) au Canada pour la période allant de 2008 à 2015 (MPO, 2017b). Voici un résumé des activités.

Surveillance et inventaire
Mise en valeur de l’habitat
Recherche
Éducation du public

7.2 Orientation stratégique pour le rétablissement

Une description des stratégies générales visant à contrer les menaces déterminées et des approches de recherche et de gestion nécessaires pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition sont présentées dans le tableau 5. Elles ont servi à élaborer des mesures de rétablissement concrètes dans le Plan d’action pour le naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae) et le meunier de Salish (Catostomus sp.) au Canada (MPO, 2017a).

Tableau 5. Tableau de planification du rétablissement
Stratégie générale Description générale des approches de recherche et de gestion Prioritég Menace ou préoccupation visée
Invent surveillance Surveiller le rétablissement du naseux de Nooksack Élevée Toutes
Recherche Combler les lacunes dans les connaissances qui freinent le rétablissement du naseux de Nooksack Moyenne Toutes
Gestion et coordination Assurer l’intégrité et l’efficacité des zones riveraines et réduire leur fragmentation à l’échelle des bassins hydrographiques Élevée Dépôt de sédiments, hypoxie, destruction physique de l’habitat, fragmentation des habitats
Gestion et coordination Protéger les habitats actuels, restaurer les habitats perdus ou dégradés et créer de nouveaux habitats Élevée Destruction physique de l’habitat, fragmentation des habitats
Gestion et coordination Établir et maintenir un débit de base adéquat dans tous les habitats ayant une productivité potentielle élevée Élevée Sécheresse saisonnière, fragmentation des habitats
Gestion et coordination Réduire l’apport de sédiments dans les habitats de cours d’eau Élevée Dépôt de sédiments
Gestion et coordination Réduire au minimum l’apport de substances nocives dans les habitats situés dans les cours d’eau Moyenne Substances nocives
Gestion et coordination Réduire la fragmentation des habitats situés dans les cours d’eau Moyenne Fragmentation des habitats
Intendance et sensibilisation Favoriser l’intendance auprès des propriétaires de terres privées, des gouvernements et organismes locaux et du public en général Moyenne Toutes
Collaboration internationale Examiner les possibilités de coordonner l’évaluation des populations et les efforts de rétablissement avec les groupes concernés aux États-Unis Faible Toutes

g « Priorité » reflète le degré auquel l’approche contribue directement au rétablissement de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une approche qui contribue au rétablissement de l’espèce.

8 Habitat essentiel

8.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

8.1.1 Description générale de l’habitat essentiel de l’espèce

En vertu de la Loi sur les espèces en péril, l’habitat essentiel est défini comme suit :

« l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce ». [par. 2(1)]

En outre, la LEP définit ainsi l’habitat d’une espèce aquatique :

« [...] les frayères, aires d’alevinage, de croissance et d’alimentation et routes migratoires dont sa survie dépend, directement ou indirectement, ou aires où elle s’est déjà trouvée et où il est possible de la réintroduire ». [par. 2(1)]

L’habitat essentiel du naseux de Nooksack est désigné dans la mesure du possible selon les meilleurs renseignements disponibles. Les fonctions et les caractéristiques nécessaires pour appuyer les processus du cycle biologique de l’espèce et atteindre les objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce sont également précisées.

Le présent programme de rétablissement définit l’habitat essentiel aquatique du naseux de Nooksack comme des segments relativement homogènes de cours d’eau délimités par des transitions distinctes sur les plans de la géomorphologie et de l’utilisation du territoire, que l’on appelle des tronçons, dans les bassins versants du ruisseau Bertrand, de la rivière Brunette, du ruisseau Fishtrap et du ruisseau Pepin.

Plus précisément, l’habitat essentiel comprend les tronçons de ces bassins versants qui comprennent, ou dont on sait qu’ils ont déjà compris, plus de 10 % de zones de rapides sur toute leur longueur. L’habitat essentiel dans ces tronçons présente tous les attributs et caractéristiques de l’habitat aquatique indiqués à la section 8.1.3 et englobe toutes les bandes riveraines le long des deux rives sur toute la longueur des tronçons aquatiques retenus. L’habitat essentiel riverain est continu et se prolonge latéralement vers les terres depuis le sommet de la berge sur une distance égale à la zone de sensibilité la plus large calculée pour chacune des cinq caractéristiques et fonctions riveraines.

On ignore si l’habitat essentiel désigné dans le présent programme de rétablissement est suffisant pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce. Le calendrier des études décrit les travaux nécessaires pour trouver d’autres habitats essentiels et obtenir des données plus détaillées sur l’habitat essentiel désigné afin de pouvoir atteindre les objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce.

8.1.2 Information et méthodes utilisées pour désigner l’habitat essentiel
Définition des tronçons de l’habitat essentiel

On a défini l’habitat essentiel du naseux de Nooksack en utilisant les caractéristiques de l’habitat de cours d’eau à l’échelle du tronçon, une unité naturelle d’habitat allant de quelques centaines à quelques milliers de mètres de longueur (Frissell et al., 1986). Il y a trois raisons qui expliquent le choix de cette échelle. Premièrement, l’échelle du tronçon correspond à la répartition des sous-populations dans les bassins versants où vit cette espèce et contient d’ordinaire tous les types d’habitat que celle-ci utilise pendant son cycle biologique (Pearson, 2004). Deuxièmement, les « unités de chenal » de l’habitat essentiel (rapides et fosses) sont dynamiques et se déplacent fréquemment lors des inondations dans ces cours d’eau. La protection et la gestion efficaces de l’habitat essentiel dans ces circonstances doivent tenir compte des processus normaux qui agissent sur les chenaux et, par conséquent, être appliquées à une échelle plus grande que l’unité de chenal. L’échelle du tronçon est la deuxième échelle en importance dans les classifications d’habitats de cours d’eau reconnues (Frissell et al., 1986; Imhof et al., 1996) et comprend, par définition, des segments relativement homogènes de cours d’eau délimités par des transitions distinctes sur les plans de la géomorphologie et de l’utilisation du territoire. Troisièmement, l’échelle du tronçon est celle qui correspond le plus étroitement aux droits de propriété dans ces bassins hydrographiques.

Définition des zones aquatiques de l’habitat essentiel

Le protocole utilisé pour désigner l’habitat essentiel du naseux de Nooksack était conforme aux lignes directrices en matière de documentation de la qualité de l’habitat et de l’utilisation de celui-ci par les espèces d’eau douce en péril (Rosenfeld et Hatfield, 2006; MPO, 2007). L’approche utilisée et les résultats obtenus ont été évalués par un comité de lecture (Pearson 2008). La quantité d’habitat essentiel nécessaire pour atteindre les cibles en matière de population dépend de sa qualité, de son étendue et de sa configuration spatiale dans le paysage (Rosenfeld et Hatfield, 2006). La quantité totale d’habitat essentiel disponible est jugée suffisante pour l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition, et ce, pour les quatre populations de naseux de Nooksack.

Définition des zones riveraines de l’habitat essentiel

La détermination de l’habitat essentiel riverain découle de Pearson (2008) et d’une opinion d’expert. L’habitat essentiel comprend toutes les zones riveraines des deux rives sur toute la longueur des tronçons aquatiques répertoriés. Les largeurs requises pour l’habitat essentiel riverain varient selon le site et sont définies dans le cadre d’évaluations à l’échelle des tronçons. La végétation riveraine doit avoir une largeur suffisante pour limiter l’entrée dans le cours d’eau de sédiments entraînés avec le ruissellement de surface, prévenir toute érosion excessive des berges et régulariser les températures de l’eau. L’efficacité de la végétation riveraine d’empêcher des matériaux (sédiments, éléments nutritifs, substances nocives, etc.) d’entrer dans un cours d’eau repose largement sur sa continuité longitudinale et sa largeur (Weller et al., 1998). En conséquence, la végétation riveraine adjacente aux tronçons d’habitat essentiel aquatique doit être continue et suffisamment large.

La largeur de l’habitat essentiel riverain du naseux de Nooksack a été évaluée à l’aide d’une méthode à référence spatiale adaptée directement du Riparian Areas Regulation (RAR) de la Colombie-Britannique (Riparian Areas Protection Act [S.B.C. 1997, c. 21], Colombie-Britannique 2006) et conforme à ce règlement. Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique ainsi que Pêches et Océans Canada ont élaboré et mis en œuvre cette méthode afin de pouvoir déterminer la largeur de la végétation riveraine permettant de maintenir les fonctions riveraines et de protéger l’habitat du poisson. Le RAR a été adopté afin de protéger les salmonidés, les poissons de pêche sportive et les poissons d’importance régionale contre les répercussions de l’aménagement du territoire. Faute de données sur les besoins d’une espèce inscrite sur la liste de la LEP en ce qui a trait à l’habitat riverain, on peut raisonnablement s’appuyer sur ce règlement pour désigner l’habitat essentiel, car il présente une méthodologie standard reconnue par les organismes fédéraux et provinciaux responsables de la gestion des espèces en péril.

La largeur de l’habitat essentiel riverain pour chaque tronçon équivaut à la zone de sensibilité la plus large calculée pour chacune des cinq caractéristiques et fonctions riveraines : abondance de débris ligneux pour l’habitat du poisson et le maintien de la morphologie du chenal, stabilité locale des berges, mouvement du chenal, ombrage, et chute d’insectes et de débris. Les valeurs des zones de sensibilité sont calculées selon des méthodes conformes à celles utilisées en vertu du RAR. La largeur de la végétation riveraine et les zones où la largeur de cette végétation est restreinte par des structures permanentes (routes, bâtiments, terrains, etc.) ont également été évaluées. Pearson (2008) présente d’autres détails sur les méthodes employées et une évaluation de la végétation riveraine dans ces secteurs.

8.1.3 Détermination de l’habitat essentiel
Aspects géographiques de la désignation

Pour le naseux de Nooksack, la longueur combinée de l’habitat essentiel aquatique est de 29,3 km (sur 93,9 km de cours d’eau examinés) et la superficie de l’habitat essentiel riverain associé aux tronçons d’habitat essentiel aquatique est de 137,6 hectares dans les ruisseaux Bertrand, Fishtrap, Pepin et la rivière Brunette. Des cartes délimitant les habitats aquatiques sont présentées à l’annexe F, et les coordonnées géographiques du début et de la fin de chaque tronçon d’habitat essentiel sont indiquées à l’annexe G.

Les endroits où l’on observe les fonctions, caractéristiques et attributs de l’habitat essentiel ont été désignés à l’aide de la méthode basée sur une parcelle d’habitat essentiel pour les composantes aquatiques et riveraines de l’habitat essentiel. Cela signifie que l’habitat essentiel aquatique correspond exactement à la zone comprise dans les limites déterminées.

Fonctions, caractéristiques et attributs biophysiques

Le tableau 6 présente un résumé des meilleures connaissances disponibles sur les fonctions, caractéristiques et attributs à chaque stade biologique du naseux de Nooksack dans les emplacements géographiques déterminés (voir les références complètes à la section 4.3 portant sur les besoins de l’espèce). Veuillez prendre note qu’il n’est pas nécessaire que tous les attributs d’une caractéristique apparaissent dans le tableau 6 pour que celle-ci soit désignée comme habitat essentiel. Si une caractéristique décrite au tableau 6 est présente et capable de soutenir la ou les fonction(s) connexe(s), elle est considérée comme un habitat essentiel pour l’espèce, même si certains de ses attributs se situent hors des limites indiquées dans le tableau.

Tableau 6. Résumé général des fonctions, caractéristiques et attributs biophysiques de l’habitat essentiel nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce dans les tronçons du ruisseau Bertrand, de la rivière Brunette, du ruisseau Fishtrap et du ruisseau Pepin
Stade biologique Fonctionh Caractéristique(s)i Paramètre(s)j
Œuf,
adultes,
poissons d’un an
Frai, incubation, alevinage, alimentation, refuge, hivernage Habitat de rapides
  • Substrat : galets, gravier ou grosses pierres
  • Peu ou pas de sédiments supplémentaires
  • Vitesse d’écoulement de l’eau (> 25 cm/s) et débit suffisants pour maintenir les rapides peu profonds
  • Passage de l’eau entre le gravier suffisant pour entretenir des œufs
  • Quantité et qualité suffisantes de nourriture (insectes terrestres et aquatiques) pour les adultes et les poissons d’un an
  • Oxygène dissous > 5 mg/L
  • Température de l’eau > 6 et < 23 °C
  • Peu ou pas de nutriments supplémentaires
  • Peu ou pas de substances nocives supplémentaires
Nouveaux alevins Alevinage Habitat de fosses peu profondes
  • Emplacement proche des rapides
  • Substrats : sable, vase ou couche de feuilles mortes
  • Peu ou pas de sédiments supplémentaires
  • Profondeur de l’eau < 10 cm
  • Force du courant < 5 cm/s
  • Quantité et qualité suffisantes de nourriture (zooplancton)
  • Oxygène dissous > 5 mg/L
  • Température de l’eau > 6 et < 23 °C
  • Peu ou pas de nutriments supplémentaires
  • Peu ou pas de substances nocives supplémentaires
Premier été Alevinage, alimentation Habitat de plats peu profonds
  • Substrat : gravier ou galets
  • Peu ou pas de sédiments supplémentaires
  • Faible profondeur (< 10 cm)
  • Vitesse de l’eau adéquate pour la taille de l’individu
  • Quantité et qualité suffisantes de nourriture (zooplancton, insectes à la dérive, périphyton)
  • Oxygène dissous > 5 mg/L
  • Température de l’eau > 6 et < 23 °C
  • Peu ou pas de nutriments supplémentaires
  • Peu ou pas de substances nocives supplémentaires
Adultes, poissons d’un an Alimentation et refuge dans les périodes de débit extrêmement faible Habitat de fosses profondes
  • Profondeur résiduelle > 30 cm
  • Quantité et qualité suffisantes de nourriture (insectes terrestres et aquatiques)
  • Oxygène dissous > 5 mg/L
  • Température de l’eau > 6 et < 23 °C
  • Peu ou pas de nutriments supplémentaires
  • Peu ou pas de substances nocives supplémentaires
Tous Frai, incubation, alevinage, alimentation Habitat riverain
  • La végétation riveraine est continue et se prolonge latéralement vers les terres depuis le sommet de la berge sur une distance égale à la zone de sensibilité la plus large (calculée à l’aide de méthodes conformes à celles du RAR de la Colombie-Britannique), soit de 5 à 30 m selon les caractéristiques du cours d’eau, afin d’assurer les fonctions suivantes :
    • protège l’intégrité des caractéristiques aquatiques de l’habitat essentiel telles que les rapides et les fosses peu profondes
    • fournit des débris ligneux de grande et de petite tailles
    • maintient de façon localisée la stabilité des berges;
    • fournit de l’ombre pour rafraîchir la température dans le cours d’eau
    • assure un apport d’insectes terrestres
    • limite les apports d’éléments nutritifs
    • maintient la morphologie naturelle du chenal

h Fonction : processus du cycle biologique des espèces inscrites ayant lieu dans l’habitat essentiel (par exemple, frai, croissance, alevinage, alimentation et migration).

i Caractéristique : les caractéristiques décrivent en quoi l’habitat est essentiel. Ce sont les composantes structurelles essentielles qui soutiennent les fonctions requises pour répondre aux besoins de l’espèce. Les caractéristiques peuvent changer au fil du temps et sont généralement composées d’un ou de plusieurs paramètres. Une modification ou une perturbation de la caractéristique ou de l’un de ses paramètres peut avoir une incidence sur la fonction et sa capacité de répondre aux besoins biologiques de l’espèce.

j Attribut : les attributs sont les propriétés ou les paramètres mesurables de la caractéristique. Ils décrivent comment les caractéristiques définies soutiennent les fonctions requises pour les processus vitaux de l’espèce.

Habitat de rapides

Les renseignements disponibles indiquent que le naseux de Nooksack a besoin de rapides et que les tronçons qui en comprennent un pourcentage élevé abritent la plupart des populations au Canada. Le naseux de Nooksack se trouve généralement dans des rapides dont les substrats sont constitués de gravier, de galets ou de grosses pierres et dans lesquels la vitesse de l’eau excède 25 cm/s. Ils fraient à proximité de l’extrémité située en amont des rapides entre la mi- avril et la mi-juillet et se nourrissent la nuit d’insectes vivant dans les rapides (McPhail 1997). La quantité d’habitats constitués de rapides est le principal indicateur de l’occupation des tronçons par le naseux de Nooksack; les rapides isolés par de longues portions de fosses profondes sont rarement habités (Pearson 2004). Une proportion de 10 % de rapides sur toute la longueur est un seuil visant à exclure les tronçons offrant de très petites quantités de rapides qui contribuent très peu à la production et à la taille de la population de naseux de Nooksack.

Pour autant, un certain nombre de tronçons comportant moins de 10 % de rapides sur toute la longueur au moment du relevé sont inclus dans l’habitat essentiel (Pearson, 2008), car des données probantes indiquent l’existence passée d’une plus grande quantité d’habitat de rapides et la présence de populations de naseux de Nooksack. Il est avéré que la plupart de ces tronçons, d’une longueur totale de 9,83 km, ont été canalisés et dragués ou comportaient des retenues d’eau temporaires causées par les castors au moment du relevé.

Habitat de fosses peu profondes

Les nouveaux alevins du naseux de Nooksack habitent des fosses peu profondes (< 10 cm) situées à proximité des rapides, où ils nagent au-dessus du sable, de la vase ou d’une couche de feuilles mortes pour se nourrir de pupes de moucherons chiromonidés et d’ostracodes (McPhail 1997). Dans la mesure où ces habitats sont utilisés exclusivement pour l’élevage larvaire avant que les juvéniles se déplacent vers les rapides, la perte de ces habitats entraînerait vraisemblablement le déclin des populations.

Habitat de plats peu profonds

Les plats peu profonds sont des habitats à faible débit dont la surface est peu turbulente. On les trouve souvent à proximité des rapides dont le débit est plus fort. Au fil de leur développement, les groupes de jeunes naseux de Nooksack de l’année se déplacent vers des plats peu profonds situés immédiatement en amont ou en aval du flux turbulent des rapides pour se nourrir en dérivant dans la journée. Au fur et à mesure que la taille de leur corps augmente, les naseux de Nooksack choisissent des eaux de plus en plus rapides au fil de l’été (Pearson, 2016).

Habitat de fosses profondes

Le naseux de Nooksack a besoin des habitats de fosses profondes, qui constituent des refuges à faible débit lorsque les rapides sont partiellement ou complètement asséchés (Avery-Gomm et al., 2014). Cela se produit généralement dans l’ensemble du ruisseau Bertrand, dans certaines parties du ruisseau Fishtrap et dans le ruisseau Stoney (affluent de la rivière Brunette) pendant une certaine période entre le 1er juillet et le 15 octobre.

Habitat riverain

Toute la végétation riveraine qui se trouve dans les tronçons d’habitat essentiel protège l’intégrité de celui-ci dans les cours d’eau. La disparition de la végétation riveraine dans l’habitat essentiel risque d’entraîner un dépôt de sédiments (Waters 1995). Ce dernier peut se traduire par le remplissage des espaces interstitiels des substrats grossiers que le naseux de Nooksack utilise, et ainsi réduire la disponibilité des proies macro-invertébrées, nuire au frai et à l’incubation, et réduire la zone et le volume des habitats refuges. La charge en éléments nutritifs est plus élevée dans les tronçons sans végétation riveraine adéquate(Martin et al. 1999; Dhondt et al. 2002; Lee et al. 2003), ce qui favorise l’apparition de conditions d’hypoxie par eutrophisation. Le rayonnement solaire dans les tronçons riches en éléments nutritifs manquant d’ombrage riverain adéquat contribue également à l’eutrophisation et à l’hypoxie (Kiffney et al. 2003). Lorsque le débit est trop faible ou que les eaux souterraines sont insuffisantes dans un habitat, l’absence d’ombrage pourrait également faire augmenter la température de l’eau jusqu’à des niveaux nuisibles.

L’efficacité de la végétation riveraine d’empêcher des matériaux (sédiments, éléments nutritifs, substances nocives, etc.) d’entrer dans un cours d’eau repose largement sur sa continuité longitudinale et sa largeur (Weller et al. 1998). En conséquence, la végétation riveraine des tronçons d’habitat essentiel aquatique doit être continue et suffisamment large. Une végétation riveraine de 5 m de largeur est suffisante pour assurer une protection importante contre l’érosion des berges et le dépôt de sédiments entraînés par le ruissellement de surface. Par contre, une végétation riveraine d’au moins 10 m de largeur est nécessaire pour assurer le maintien d’une concentration d’aliments semblable à celle observée dans les paysages forestiers. Une végétation riveraine de plus de 30 m de largeur est nécessaire pour atténuer complètement le réchauffement (Brown et Krygier, 1970; Lynch et al., 1984; Castelle et al., 1994) et l’envasement, ainsi que pour assurer la préservation à long terme de la morphologie du chenal.

La présence d’une végétation riveraine en amont d’un habitat essentiel est importante pour réduire au minimum la sédimentation et les autres effets à l’intérieur de celui-ci. En conséquence, il faut que des programmes d’intendance favorisent l’établissement d’une végétation riveraine continue dans l’ensemble du bassin hydrographique, et non uniquement le long des tronçons d’habitat essentiel.

Résumé des objectifs en matière de population et de répartition en lien avec l’habitat essentiel

Il s’agit des zones que le ministre des Pêches et des Océans, d’après la meilleure information disponible à l’heure actuelle, considère comme nécessaires pour atteindre en partie les objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce qui sont requis pour assurer sa survie ou son rétablissement. D’autres habitats essentiels pourront être désignés dans les futures mises à jour du programme de rétablissement.

8.2 Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel

Des études plus approfondies sont nécessaires pour trouver d’autres habitats essentiels et élargir les connaissances sur les fonctions, les caractéristiques et les attributs de l’habitat actuellement désigné qui sont nécessaires afin d’atteindre les objectifs en matière de population et de répartition fixés pour l’espèce, et de protéger l’habitat essentiel de la destruction. Le tableau 7 décrit les futures recherches requises pour désigner et préciser l’habitat essentiel.

Tableau 7. Calendrier des études visant à désigner/préciser l’habitat essentiel
Description de l’étude Justification Calendrier
Des activités de prospection pédologique de reconnaissance pour les populations de naseux de Nooksack non documentées (par exemple, rivière Chilliwack; affluents des lacs Harrison, Stave et Hayward) L’habitat essentiel des populations non documentées ne peut être défini qu’une fois la population découverte. 2018 à 2022
Évaluation de la qualité des rapides dans l’ensemble des tronçons d’habitat essentiel en mesurant la sédimentation, les débits minimaux, la productivité de macro-invertébrés et leur diversité, et l’abondance relative du naseux de Nooksack. La densité du naseux de Nooksack varie largement dans les quatre cours d’eau canadiens qu’il habite, peut-être en raison des différences de qualité et de quantité des habitats. De précédents travaux ont permis de documenter la quantité et l’emplacement de l’habitat adéquat (Pearson, 2004, 2007), mais la qualité des habitats n’a jamais été évaluée ou cartographiée. Cela serait utile pour classer par ordre de priorité les zones dans lesquelles l’habitat doit être amélioré ou restauré et pour mieux comprendre les grandes variations en matière d’abondance du naseux de Nooksack d’un cours d’eau à l’autre. 2019 à 2023

8.3 Exemples d’activités pouvant entraîner la destruction de l’habitat essentiel

En vertu de la LEP, la protection de l’habitat essentiel contre la destruction doit être assurée légalement dans un délai de 180 jours suivant la désignation de cet habitat dans la version définitive d’un programme de rétablissement ou d’un plan d’action qui doit ensuite être inscrit dans le Registre public des espèces en péril. En ce qui concerne l’habitat essentiel du naseux de Nooksack désigné dans le programme de rétablissement de 2008 (Pearson et al., 2008), une protection juridique a été accordée le 21 avril 2016 au moyen d’un arrêté en conseil visant la protection de l’habitat essentiel en vertu des paragraphes 58(4) et 58(5) de la LEP, qui invoquera l’interdiction, prévue au paragraphe 58(1), de la destruction de l’habitat essentiel désigné. Il est prévu de modifier l’arrêté en conseil visant la protection de l’habitat essentiel en vertu de la LEP afin de refléter les modifications apportées à la désignation de l’habitat essentiel décrite dans le présent programme de rétablissement modifié.

Les exemples suivants d’activités qui peuvent entraîner la destructionNote de bas de page 7 de l’habitat essentiel (tableau 8) sont fondés sur des activités anthropiques connues susceptibles de se produire dans l’habitat essentiel et autour de ce dernier, et qui provoqueraient la destruction de l’habitat essentiel si aucune mesure d’atténuation n’était prise. La liste des activités n’est ni exhaustive, ni exclusive; elle a été dressée en fonction des menaces décrites à la section 5. L’absence d’une activité humaine donnée dans le présent tableau n’altère en rien la capacité du Ministère à la réglementer en vertu de la LEP. En outre, l’inclusion d’une activité n’entraîne pas son interdiction automatique, et ne signifie pas que l’activité causera inévitablement la destruction de l’habitat essentiel. Chaque activité proposée doit être évaluée au cas par cas, et des mesures d’atténuation propres à chaque site seront appliquées lorsqu’elles sont possibles et éprouvées. Dans tous les cas, lorsque l’information est disponible, des seuils et des limites ont été associés aux paramètres de l’habitat essentiel afin de mieux orienter les décisions en matière de gestion et de réglementation. Cependant, il arrive dans bien des cas que l’on connaisse mal une espèce et son habitat essentiel, notamment les données relatives aux seuils de tolérance de cette espèce ou de cet habitat aux perturbations causées par l’activité humaine, d’où l’importance de combler cette lacune.

Tableau 8. Exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel
Menace Activité Séquence des effets Fonction touchée Caractéristique touchée Paramètre touché

Destruction physique de l’habitat

Dépôt de sédiments

Hypoxie

Utilisation des terres et travaux effectués dans l’habitat essentiel et autour de celui-ci avec retrait excessif de la végétation riveraine, charge en éléments nutritifs et mauvais contrôle des sédiments et de l’érosion

L’élimination de la végétation riveraine peut :

  • réduire la stabilité des berges
  • réduire les aliments d’origine terrestre et les débris ligneux
  • augmenter la pénétration des rayons du soleil et la température de l’eau
  • augmenter la charge en éléments nutritifs, l’eutrophisation et l’hypoxie
  • augmenter les taux de sédimentation et modifier la composition du substrat

Un mauvais contrôle des sédiments et de l’érosion peut :

  • réduire la stabilité des berges
  • augmenter les taux de sédimentation et modifier la composition du substrat
Frai, incubation, élevage, alevinage, alimentation, hivernage, refuge Habitat de fosses profondes, habitat de fosses peu profondes, habitat de plats peu profonds, habitat de rapides, habitat riverain
  • Substrat : galets, gravier ou grosses pierres
  • Substrats : sable, vase ou couche de feuilles mortes
  • Peu ou pas de sédiments supplémentaires
  • Quantité et qualité suffisantes de nourriture
  • Oxygène dissous > 5 mg/L
  • Température de l’eau > 6 et < 23 °C
  • Peu ou pas de nutriments supplémentaires
  • Végétation riveraine

Destruction physique de l’habitat

Sécheresse saisonnière

Perte de rapides provoquée par des retenues d’eau

Fragmentation des habitats

Hypoxie

Extraction d’eau excessive ou altération de l’écoulement du cours d’eau entraînant la perte d’habitats, leur fragmentation ou la modification de la qualité de l’eau.

L’extraction d’eau de surface ou d’eau souterraine, en particulier dans les périodes sèches, peut réduire le débit des cours d’eau, favoriser l’hypoxie et l’augmentation de la température de l’eau, et entraîner la réduction ou l’élimination des habitats de rapides nécessaires pour le frai et l’incubation.

Les retenues d’eau peuvent modifier le débit et détruire les rapides en les transformant en fosses.

Frai, alevinage, élevage, refuge Habitat de fosses profondes, habitat de fosses peu profondes, habitat de plats peu profonds, habitat de rapides
  • Profondeur de l’eau (< 10 cm pour les habitats de fosses peu profondes et de plats; > 30 cm pour les habitats de fosses profondes)
  • Vitesse d’écoulement de l’eau (> 25 cm/s) et débit suffisants pour maintenir les rapides peu profonds
  • Oxygène dissous > 5 mg/L
  • Température de l’eau > 6 et < 23 °C

Substances nocives

Dépôt de sédiments

Rejet de substances nocives et de sédiments (p. ex. ruissellement, écoulement des eaux pluviales urbaines)

Ruissellement ou rejet direct de substances nocives et de sédiments dans les habitats aquatiques.

Frai, incubation, alevinage, alimentation Habitat de fosses profondes, habitat de fosses peu profondes, habitat de plats peu profonds, habitat de rapides
  • Peu ou pas de sédiments supplémentaires
  • Profondeur de l’eau (< 10 cm pour les habitats de fosses peu profondes et de plats; > 30 cm pour les habitats de fosses profondes)
  • Vitesse d’écoulement de l’eau (> 25 cm/s) et débit suffisants pour maintenir les rapides peu profonds
  • Peu ou pas de substances nocives supplémentaires

Hypoxie

Apport excessif de nutriments en raison du débit de l’eau souterraine ou de l’eau de surface de sources ponctuelles et non ponctuelles

Apport excessif de nutriments dans l’habitat aquatique causé par le ruissellement et le transport en eau souterraine, entraînant l’eutrophisation et l’hypoxie.

Élevage, alimentation, refuge Habitat de fosses profondes, habitat de fosses peu profondes, habitat de plats peu profonds
  • Oxygène dissous > 5 mg/L

Destruction physique de l’habitat

Dépôt de sédiments

Travaux d’entretien du bassin versant entraînant la destruction de l’habitat ou une augmentation de l’apport en nutriments

Retrait physique des rapides (emplacements élevés) par dragage et d’autres travaux d’entretien du bassin versant.

Les travaux d’entretien du bassin versant sont souvent associés à l’élimination de la végétation riveraine pour accéder aux cours d’eau, ce qui aggrave l’érosion et le dépôt de sédiments (voir l’activité : utilisation des terres et travaux effectués dans l’habitat essentiel et autour de celui-ci avec retrait excessif de la végétation riveraine et mauvais contrôle des sédiments et de l’érosion).

Frai, incubation, élevage, alevinage, alimentation, hivernage, refuge Habitat de fosses profondes, habitat de fosses peu profondes, habitat de plats peu profonds, habitat de rapides, habitat riverain
  • Substrat : galets, gravier ou grosses pierres
  • Substrats : sable, vase ou couche de feuilles mortes
  • Peu ou pas de sédiments supplémentaires
  • Profondeur de l’eau (< 10 cm pour les habitats de fosses peu profondes et de plats; > 30 cm pour les habitats de fosses profondes)
  • Quantité et qualité suffisantes de nourriture
  • Oxygène dissous > 5 mg/L
  • Température de l’eau > 6 et < 23 °C
  • Peu ou pas de nutriments supplémentaires
  • Végétation riveraine

Dépôt de sédiments

Hypoxie

Destruction physique de l’habitat

Pâturages riverains provoquant l’apport en nutriments, le changement de la qualité de l’eau ou la destruction de l’habitat

L’accès du bétail aux cours d’eau peut endommager l’habitat en raison du piétinement ou causer l’érosion qui entraîne l’augmentation du dépôt de sédiments.

L’accès peut également contribuer à la charge en nutriments et entraîner l’eutrophisation et l’hypoxie.

Frai, incubation, alevinage, alimentation Habitat de fosses profondes, habitat de fosses peu profondes, habitat de plats peu profonds, habitat de rapides, habitat riverain
  • Substrat : galets, gravier ou grosses pierres
  • Substrats : sable, vase ou couche de feuilles mortes
  • Peu ou pas de sédiments supplémentaires
  • Oxygène dissous > 5 mg/L
  • Peu ou pas de nutriments supplémentaires

9 Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-après proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. La réussite du programme de rétablissement se mesurera par l’atteinte de l’objectif général de restauration de la présence et de la densité du naseux de Nooksack dans des habitats adéquats au sein de leurs bassins versants d’origine. Les progrès accomplis vers l’atteinte de ces objectifs continueront à être consignés dans les prochains rapports portant sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du programme de rétablissement.

9.1 Indicateurs de rendement en matière de répartition

Le naseux de Nooksack est présent dans :Note de bas de page 8

9.2 Indicateurs de rendement en matière de population

Le naseux de Nooksack est présent en densité modérée dans :Note de bas de page 9

10 Énoncé sur les plans d’action

L’approche du gouvernement fédéral en matière de planification du rétablissement comporte deux volets. Il s’agit du programme de rétablissement et du plan d’action. Un plan d’action comporte des mesures ou des activités précises en matière de rétablissement qui sont nécessaires pour atteindre les objectifs présentés dans le programme de rétablissement.

Le Plan d’action pour le naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae) et le meunier de Salish (Catostomus sp.) au Canada (MPO, 2017a) a été publié dans le Registre public des espèces en péril le 26 avril 2017.

11 Références

Annexe A : effets sur l’environnement et les autres espèces

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes (2010), les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP intègrent des considérations en matière d’évaluation environnementale stratégique dans l’ensemble du document. Ce type d’évaluation vise à intégrer des considérations environnementales dans l’élaboration de politiques publiques, de plans et de propositions de programme pour appuyer une prise de décision éclairée en matière d’environnement, et à évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent avoir des répercussions sur certaines composantes de l’environnement ou certains objectifs et cibles de la Stratégie fédérale de développement durable.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Toutefois, il est reconnu que des programmes peuvent aussi, par inadvertance, avoir des effets imprévus sur l’environnement qui vont au-delà des avantages recherchés. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient compte directement de tous les effets environnementaux, en mettant particulièrement l’accent sur les impacts possibles sur des espèces ou habitats non visés. Les résultats de l’évaluation environnementale stratégique sont directement intégrés dans le programme lui-même, et ils sont également résumés ci-après dans le présent énoncé.

Même si le présent programme de rétablissement aura manifestement des bienfaits sur l’environnement, du fait qu’il favorise le rétablissement du naseux de Nooksack, certains effets nocifs potentiels sur d’autres espèces ont également été pris en compte. Le naseux de Nooksack partage le même habitat que d’autres espèces en péril, comme le meunier de Salish, la tortue peinte de l’Ouest (Chrysemys picta bellii), la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) et d’autres, ainsi que d’autres espèces de poisson, dont la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss), la truite fardée (Oncorhynchus clarkia clarkii) et le saumon coho (Oncorhynchus kisutch). Le programme exige la protection, la création et l’aménagement de l’habitat de rapides, ce qui pourrait éliminer une partie de l’habitat de fosses profondes et de marais du meunier de Salish. Le programme de rétablissement recommande la coopération avec les groupes d’intendance locaux et le personnel des organismes sur le rétablissement. Le MPO aborde les besoins en matière de rétablissement du naseux de Nooksack et du meunier de Salish en coordonnant les activités de rétablissement pour les deux espèces dans les bassins versants dans lesquels ils cohabitent par l’élaboration d’un plan d’action conjoint (MPO, 2017a). Les mesures de rétablissement contribueront à la santé globale des écosystèmes et des bassins versants, profitant ainsi à de nombreuses espèces et services écologiques pour les Canadiens qui vivent dans ces régions. En prenant ces approches en compte, il a été conclu que les bénéfices du présent programme de rétablissement surpassent de loin les éventuels effets nocifs qui pourraient en résulter.

Annexe B : registre des initiatives de collaboration et de consultation

Des programmes de rétablissement doivent être préparés en collaboration avec d’autres instances, organisations, parties ou personnes touchées, comme il est décrit dans l’article 39 de la Loi sur les espèces en péril. Le MPO a préparé le programme de rétablissement de 2008 (Pearson et al., 2008) en coopération avec la province de la Colombie-Britannique, des universitaires, des consultants et des organismes non gouvernementaux. Le MPO a mené de vastes consultations sur le programme de rétablissement de 2008 (détails à l’annexe 1 du programme de rétablissement de 2008).

Les consultations sur le programme de rétablissement de 2008 se sont déroulées par l’entremise d’une série de séances communautaires, ainsi que des séances d’échange d’information avec les Premières nations de la Colombie-Britannique. Un hyperlien de la page de consultation a été envoyé à 198 organismes autochtones et autres intervenants. Des avis annonçant les séances de dialogue communautaire ont été placés dans 74 journaux et des annonces propres au naseux de Nooksack ont été placées dans 6 journaux supplémentaires. Une séance de présentation et de discussion sur le programme de rétablissement s’est tenue à Abbotsford en novembre 2005, avec quatre participants.

Des commentaires de la province de la Colombie-Britannique et du canton de Langley ont été reçus pendant l’élaboration de ce document. D’autres commentaires sur le programme de rétablissement de 2008 ont été sollicités auprès du public et des spécialistes au moyen d’un guide de discussion et d’un formulaire de commentaires disponible sur Internet (octobre à décembre 2005). Le Ministère n’a reçu aucune réponse.

Les consultations sur l’habitat essentiel ont été entreprises en février 2008 et comprenaient des lettres envoyées aux Premières Nations, aux propriétaires fonciers et à d’autres parties intéressées; s’en suivirent des présentations et des séances de discussion avec les Premières Nations locales, les comités régionaux de l’agriculture, les municipalités d’Abbotsford, de Langley, de Burnaby et de New Westminster ainsi que la province de la Colombie-Britannique. Des assemblées publiques, y compris des présentations et des discussions, ont été tenues à Burnaby, à Langley et à Abbotsford.

Le programme de rétablissement modifié a été communiqué aux organisations autochtones, aux gouvernements locaux, régionaux et provinciaux, aux experts-conseils, aux membres du milieu universitaire, à des organisations non gouvernementales de l’environnement, à l’industrie et aux pêcheurs récréatifs pour un examen externe ciblé de 35 jours en décembre 2017 et janvier 2018. Des commentaires ont été reçus concernant les impacts potentiels de la désignation de l'habitat essentiel sur les activités agricoles et les propriétaires fonciers.

 La participation du public, des organisations autochtones et d’autres intervenants a été sollicitée en publiant le document proposé dans le Registre public des espèces en péril pendant une période de commentaires publics de 60 jours de janvier à mars 2019. Des commentaires ont été reçus concernant les impacts potentiels de la désignation de l'habitat essentiel sur les activités agricoles, l'utilisation des terres et l'entretien du drainage.

Tous les commentaires reçus ont été pris en compte lors du finalisation du programme de rétablissement.

Annexe C : catégories d’évaluation des menaces

 
Probabilité d’occurrence Définition
Menace connue ou menace très susceptible de se concrétiser Cette menace a été observée dans 91 % à 100 % des cas.
Probable La probabilité que cette menace se réalise va de 51 % à 90 %.
Peu probable La probabilité que cette menace se réalise va de 11 % à 50 %.
Très peu probable La probabilité que cette menace se réalise va de 1 % à 10 % ou moins.
Non déterminée Il n’y a pas de données ni de connaissances préalables sur la manifestation de cette menace maintenant ou à l’avenir.
 
Niveau d’incidence Définition
Extrême Déclin important de la population (par exemple, 71 à 100 %) et possibilité de disparition.
Élevé Perte de population importante (de 31 à 70 %) ou
Menace compromettant la survie ou le rétablissement de la population.
Moyen Perte modérée de population (de 11 à 30 %) ou
Menace susceptible de compromettre la survie ou le rétablissement de la population.
Faible Peu de changements dans la population (de 1 à 10 %) ou
Menace peu susceptible de compromettre la survie ou le rétablissement de la population.
Non déterminé Aucune connaissance, documentation ou donnée antérieure pour orienter l’évaluation de la gravité de la menace sur la population.
 
Certitude causale Définition
Très élevée Des preuves irréfutables indiquent que la menace va se produire et que l’ampleur des effets sur la population peut être quantifiée.
Élevée Des preuves concluantes établissent un lien de cause à effet entre la menace et les déclins des populations ou le danger pour la survie ou le rétablissement.
Moyenne Des preuves établissent un lien de cause à effet entre la menace et les déclins des populations ou le danger pour la survie ou le rétablissement.
Faible Des preuves limitées soutiennent un lien théorique entre la menace et les déclins des populations ou le danger pour la survie ou le rétablissement.
Très faible Un lien plausible non prouvé indique que la menace entraîne un déclin de la population ou met en danger sa survie ou son rétablissement.
 
Occurrence de la menace Définition
Passée On sait qu’une menace s’est réalisée par le passé et a eu un impact négatif sur la population.
Actuelle Une menace qui existe actuellement et qui a un impact négatif sur la population.
Anticipée Une menace dont on anticipe la concrétisation à l’avenir et qui aura un impact négatif sur la population.
 
Fréquence de la menace Définition
Unique La menace se réalise une fois.
Récurrente La menace se réalise périodiquement ou à répétition.
Continue La menace se réalise sans interruption.
 
Étendue de la menace Définition
Considérable De 71 à 100 % de la population est touchée par la menace.
Vaste De 31 à 70 % de la population est touchée par la menace.
Étroite De 11 à 30 % de la population est touchée par la menace.
Restreinte De 1 à 10 % de la population est touchée par la menace.

Annexe D : analyse des menaces au niveau de la population

Les analyses des menaces pour les quatre populations connues de naseux de Nooksack au Canada est présentée dans les tableaux suivants. Les analyses ont été effectuées conformément aux Lignes directrices sur l’évaluation des menaces, des risques écologiques et des répercussions écologiques pour les espèces en péril (MPO,  2014). La justification de la notation est présentée dans un document distinct (Pearson, 2017).

Tableau D1. Évaluation des menaces pour la population de la rivière Brunettek
Menace Probabilité d’occurrencel Niveau d’incidencem Certitude causalen Étendue de la menace au niveau de la populationo Réalisation de la menace au niveau de la populationp Fréquence de la menace au niveau de la populationq Étendue de la menace au niveau de la populationr
Dépôt de sédiments Connue Élevé Élevée Élevée Passée
Actuelle
Anticipée
Continue Considérable
Sécheresse saisonnière Connue Faible Élevée Faible Actuelle
Anticipée
Récurrente Étroite
Substances nocives Connue Élevé Faible Élevée Passée
Actuelle
Anticipée
Continue Considérable
Destruction physique de l’habitat Connue Faible Élevée Faible Passée Récurrente Restreinte
  Hypoxie
Connue Moyen Élevée Moyenne Passée
Actuelle
Anticipée
Continue Étroite
Perte de rapides provoquée par des retenues d’eau Connue Faible Faible Faible Passée Récurrente Restreinte
Fragmentation des habitats Connue Moyen Élevée Moyenne Passée
Actuelle
Anticipée
Continue Étroite
Tableau D2. Évaluation des menaces pour la population du ruisseau Bertrandk
Menace Probabilité d’occurrencel Niveau d’incidencem Certitude causalen Étendue de la menace au niveau de la populationo Réalisation de la menace au niveau de la populationp Fréquence de la menace au niveau de la populationq Étendue de la menace au niveau de la populationr
Dépôt de sédiments Connue Moyen Élevée Moyenne Passée
Actuelle
Anticipée
Continue Vaste
Sécheresse saisonnière Connue Élevé Très élevée Élevée Actuelle
Anticipée
Récurrente Considérable
Substances nocives Connue Moyen Faible Moyenne Passée
Actuelle
Anticipée
Continue Vaste
Destruction physique de l’habitat Connue Moyen Moyenne Moyenne Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Étroite
Hypoxie Connue Moyen Faible Moyenne Actuelle
Anticipée
Récurrente Étroite
Perte de rapides provoquée par des retenues d’eau Connue Faible Élevée Faible Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Restreinte
Fragmentation des habitats Connue Faible Faible Faible Passée
Actuelle
Continue Étroite
Tableau D3. Évaluation des menaces pour la population du ruisseau Pepink
Menace Probabilité d’occurrencel Niveau d’incidencem Certitude causalen Étendue de la menace au niveau de la populationo Réalisation de la menace au niveau de la populationp Fréquence de la menace au niveau de la populationq Étendue de la menace au niveau de la populationr
Dépôt de sédiments Connue Moyen Élevée Moyenne Passée
Actuelle
Anticipée
Continue Considérable
Sécheresse saisonnière Peu probable Faible Élevée Faible Anticipée Récurrente Vaste
Substances nocives Probable Moyen Moyenne Moyenne Actuelle
Anticipée
Récurrente Considérable
Destruction physique de l’habitat Probable Faible Moyenne Faible Passée
Anticipée
Récurrente Étroite
Hypoxie Connue Élevé Élevée Élevée Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Vaste
Perte de rapides provoquée par des retenues d’eau Connue Extrême Élevée Élevée Passée
Actuelle
Continue Considérable
Fragmentation des habitats Connue Moyen Élevée Moyenne Passée
Actuelle
Continue Vaste
Tableau D4. Évaluation des menaces pour la population du ruisseau Fishtrapk
Menace Probabilité d’occurrencel Niveau d’incidencem Certitude causalen Étendue de la menace au niveau de la populationo Réalisation de la menace au niveau de la populationp Fréquence de la menace au niveau de la populationq Étendue de la menace au niveau de la populationr
Dépôt de sédiments Connue Élevé Élevée Élevée Passée
Actuelle
Anticipée
Continue Considérable
Sécheresse saisonnière Connue Moyen Élevée Moyenne Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Vaste
Substances nocives Connue Moyen Faible Moyenne Passée
Actuelle
Anticipée
Continue Vaste
Destruction physique de l’habitat Connue Élevé Élevée Élevée Passée
Anticipée
Récurrente Considérable
Hypoxie Connue Moyen Élevée Moyenne Actuelle
Anticipée
Récurrente Vaste
Perte de rapides provoquée par des retenues d’eau Connue Faible Élevée Faible Passée
Actuelle
Anticipée
Récurrente Restreinte
Fragmentation des habitats Peu probable Faible Très faible Faible Anticipée Continue Étroite

k Les définitions des catégories d’évaluation spécifiques et des classements connexes sont fournies à l’annexe C.

l Probabilité d’occurrence : « probabilité » s’entend ici de la mesure dans laquelle une menace précise est susceptible de se réaliser pour une population donnée sur une période de dix ans ou de trois générations, selon la période la plus courte.

m Niveau d’incidence : p’ampleur de l’impact d’une menace donnée et mesure dans laquelle elle a des conséquences pour la survie ou le rétablissement de la population.

n Certitude causale : solidité des données probantes établissant un lien entre la menace et la survie et le rétablissement de la population.

o Risque de menace à l’échelle de la population : produit de la probabilité et du niveau d’incidence de la menace, calculé à l’aide d’une approche de matrice des risques.

p Occurrence de la menace à l’échelle de la population : fréquence de l’occurrence de la menace et indication si une menace est historique, actuelle ou anticipée.

q Fréquence de la menace à l’échelle de la population : l’étendue temporelle d’une menace donnée dans les dix prochaines années ou sur trois générations, selon la période la plus courte.

r Étendue de la menace à l’échelle de la population : proportion de la population touchée par la menace.

Annexe E : justification de l’objectif en matière de population

Comme cela est indiqué dans la section 6, les objectifs en matière de population et de répartition établissent, dans la mesure du possible, le nombre d’individus ou de populations (leur répartition géographique étant précisée) qui est nécessaire au rétablissement de l’espèce. Les objectifs en matière de population et de répartition du naseux de Nooksack sont basés sur les travaux de Pearson (2004, 2016, données non publiées) et l’avis de spécialistes. Voici une justification approfondie de l’objectif en matière de population.

Objectif en matière de population

D’ici 2030, abondance modérée du naseux de Nooksack dans 60 % des tronçons historiquement ou actuellement occupés. Les tronçons occupés sont ceux qui comportent ou ont comporté plus de 10 % de rapides sur toute leur longueur dans chacun des quatre bassins versants d’origine de l’espèce en Colombie-Britannique. On définit une abondance modérée par une prise par unité d’effort excédant 0,25 poisson par nasse à vairon (n=10) entre le 1er avril et le 30 septembre ou par l’observation de plus de 50 alevins par rapide (n=10 rapides, ou recensement dans l’ensemble des tronçons, selon le chiffre le plus faible) entre le 1er juillet et le 31 août.

Justification

L’efficacité de la capture du naseux de Nooksack est faible avec toutes les méthodes d’échantillonnage connues, dont la passe simple de pêche à l’électricité, la pêche à la senne, la pêche au piège à méné de type Gee et les relevés visuels (tableau E1). Étant donné la difficulté de la capture du naseux de Nooksack, une méthode quantitative solide d’estimation de l’abondance n’a pas encore été élaborée, malgré des efforts considérables.

La passe simple de pêche à l’électricité est la méthode de capture la plus efficace, mais son efficacité reste inférieure à 30 %, car le naseux de Nooksack a tendance à couler lorsqu’il reçoit une décharge (Pearson, 2015b). Par ailleurs, la méthode présente un risque élevé de blesser les individus. L’efficacité de la pêche à la senne n’est pas connue pour les différents habitats et cette méthode ne peut être utilisée qu’au printemps et à l’automne. Bien que son efficacité soit faible, la pêche au piège à méné de type Gee est la méthode d’échantillonnage privilégiée pour le naseux de Nooksack (Pearson, 2015b). Elle peut être reproduite et utilisée toute l’année. Le relevé visuel des alevins émergents (du 1er juillet au 31 août) est une nouvelle technique d’échantillonnage qui présente des efficacités de capture variables (Pearson, 2016).

Pour établir les objectifs en matière d’abondance quantitative de la population de naseux de Nooksack au Canada, la pêche au piège à méné de type Gee des adultes et les relevés visuels des alevins ont été sélectionnés pour les raisons suivantes :

À l’aide des données des travaux de Pearson en 2004 et 2016, des seuils permettant de définir une abondance modérée ont été établis en se fondant sur les points d’inflexion dans les données relatives aux captures et aux rencontres. Plus précisément, pour les adultes, il s’agit de 0,25 poisson par piège à méné de type Gee (figure E1a; Pearson, 2004) et 50 alevins par rapide (figure E1b; Pearson, 2016). Au-dessus de ces niveaux, on considère que le naseux de Nooksack est modérément abondant.

Tableau E1. Comparaison des méthodes d’échantillonnage pour le naseux de Nooksack
Méthode Efficacité de la capture Variance de la CPUE à l’échelle du site Risque de blesser des individus ou d’endommager des habitats Moment de l’échantillonnage
Passe simple de pêche à l’électricité < 30 % dans les rapides
(Bonamis, 2011, Avery-Gomm, 2013)
Moins dans un substrat abondant
Impossible à connaître (la méthode de passe simple empêche le calcul d’une estimation de la variance) Important De mars à avril
D’août à octobre
Pêche à la senne au moyen d’un filet troubleau Inconnue (probablement < 30 %)
Moins dans un substrat abondant
(M. Pearson, observation personnelle)
Non déterminée Certain De mars à avril
De septembre à octobre
Piège à méné de type Gee Inconnue, mais faible
(Pearson, 2004)
Peut être estimée à partir des données existantes Faible Tous
Relevés visuels des alevins Riche en substrat de gravier
Faible en galets/grosses pierres
(Pearson, 2016)
Inconnue (les relevés n’ont pas été reproduits) Négligeable De juillet à août
Graphique. Voir description ci-dessous.
Figure E1. a) Nombre moyen de poissons par piège à méné de type Gee dans 71 tronçons (Pearson 2004) et b) nombre d’alevins de naseux de Nooksack comptés dans 288 rapides (adapté de Pearson, 2016)
Description longue

La figure 1 est intitulée : « Au Canada, on sait que le naseux de Nooksack habite dans quatre bassins versants (panneau de gauche; 1 : rivière Brunette, 2 : ruisseau Bertrand, 3 : ruisseau Creek, 4 : ruisseau Fishtrap). Il a aussi été observé dans un certain nombre d’autres cours d’eau du nord-ouest de l’État de Washington (panneau de droite; adapté de COSEPAC, 2007). » Cette figure est une carte illustrant la répartition du naseux de Nooksack au Canada. La carte à gauche présente la vallée du fleuve Fraser et la zone des basses terres de la Colombie-Britannique, qui s’étend de Vancouver du côté ouest de la carte jusqu’au lac Harrison dans le coin nord-est de la carte et jusqu’à la frontière avec les États-Unis le long du bord sud de la carte. Une carte en médaillon indique l’emplacement de la répartition canadienne du naseux de Nooksack à l’échelle de la Colombie-Britannique. La carte à droite présente la répartition mondiale du naseux de Nooksack au sud-ouest de la Colombie-Britannique et à l’ouest de l’État de Washington.

Annexe F : cartes des habitats essentiels à l’échelle des bassins versants

Les cartes des habitats essentiels pour les quatre populations connues de naseux de Nooksack au Canada est présentée dans les figures suivantes. Les cartes des habitats essentiels sont également disponibles sur le site Web des projets près de l’eau du MPO et du site Web Cartes Ouvertes du gouvernement du Canada.

Carte. Voir description ci-dessous.
Figure F1. Carte des tronçons d’habitat essentiel pour la rivière Brunette
Description longue

La figure F1 est intitulée : « Carte des tronçons d’habitat essentiel pour la rivière Brunette ». Cette figure est une carte du bassin versant de la rivière Brunette à Burnaby, en Colombie-Britannique, qui indique les emplacements des tronçons de cours d’eau ayant été désignés comme habitat essentiel pour le naseux de Nooksack. Dans les tronçons désignés, l’habitat essentiel comprend les caractéristiques et attributs de l’habitat aquatique, ainsi que l’ensemble de la végétation riveraine. Les zones riveraines s’étendent du haut de la berge de chaque côté du cours d’eau jusqu’aux largeurs précisées par le symbole utilisé pour désigner le tronçon sur la carte. Une carte en médaillon indique l’emplacement du bassin versant de la rivière Brunette à l’échelle de la Colombie-Britannique. Les coordonnées du point de début et de fin de chaque tronçon d’habitat essentiel et les largeurs précisées pour les zones riveraines associées à chaque tronçon sont énumérées dans l’annexe G. Sur la carte, les tronçons sont marqués par des codes qui correspondent à ceux utilisés pour désigner le tronçon à l’annexe G. La carte a une échelle de 1:16 250 et les marques de latitude et de longitude de la grille apparaissent sur la bordure extérieure.

Carte. Voir description ci-dessous.
Figure F2. Carte des tronçons d’habitat essentiel pour le ruisseau Bertrand
Description longue

La figure F2 est intitulée : « Carte des tronçons d’habitat essentiel pour le ruisseau Bertrand ». Cette figure est une carte du bassin versant du ruisseau Bertrand à Langley, en Colombie-Britannique, qui indique les emplacements des tronçons de cours d’eau ayant été désignés comme habitat essentiel pour le naseux de Nooksack. Dans les tronçons désignés, l’habitat essentiel comprend les caractéristiques et attributs de l’habitat aquatique, ainsi que l’ensemble de la végétation riveraine. Les zones riveraines s’étendent du haut de la berge de chaque côté du cours d’eau jusqu’aux largeurs précisées par le symbole utilisé pour désigner le tronçon sur la carte. Une carte en médaillon indique l’emplacement du bassin versant du ruisseau Bertrand à l’échelle de la Colombie-Britannique. Les coordonnées du point de début et de fin de chaque tronçon d’habitat essentiel et les largeurs précisées pour les zones riveraines associées à chaque tronçon sont énumérées dans l’annexe G. Sur la carte, les tronçons sont marqués par des codes qui correspondent à ceux utilisés pour désigner le tronçon à l’annexe G. La carte a une échelle de 1:38 500 et les marques de latitude et de longitude de la grille apparaissent sur la bordure extérieure.

Carte. Voir description ci-dessous.
Figure F3. Carte des tronçons d’habitat essentiel pour le ruisseau Pepin
Description longue

La figure F3 est intitulée : « Carte des tronçons d’habitat essentiel pour le ruisseau Pepin ». Cette figure est une carte du bassin versant du ruisseau Pepin à Langley, en Colombie-Britannique, qui indique les emplacements des tronçons de cours d’eau ayant été désignés comme habitat essentiel pour le naseux de Nooksack. Dans les tronçons désignés, l’habitat essentiel comprend les caractéristiques et attributs de l’habitat aquatique, ainsi que l’ensemble de la végétation riveraine. Les zones riveraines s’étendent du haut de la berge de chaque côté du cours d’eau jusqu’aux largeurs précisées par le symbole utilisé pour désigner le tronçon sur la carte. Une carte en médaillon indique l’emplacement du bassin versant du ruisseau Pepin à l’échelle de la Colombie-Britannique. Les coordonnées du point de début et de fin de chaque tronçon d’habitat essentiel et les largeurs précisées pour les zones riveraines associées à chaque tronçon sont énumérées dans l’annexe G. Sur la carte, les tronçons sont marqués par des codes qui correspondent à ceux utilisés pour désigner le tronçon à l’annexe G. La carte a une échelle de 1:14 800 et les marques de latitude et de longitude de la grille apparaissent sur la bordure extérieure.

Carte. Voir description ci-dessous.
Figure F4. Carte des tronçons d’habitat essentiel pour le ruisseau Fishtrap
Description longue

La figure F4 est intitulée : « Carte des tronçons d’habitat essentiel pour le ruisseau Fishtrap ». Cette figure est une carte du bassin versant du ruisseau Fishtrap à Langley, en Colombie-Britannique, qui indique les emplacements des tronçons de cours d’eau ayant été désignés comme habitat essentiel pour le naseux de Nooksack. Dans les tronçons désignés, l’habitat essentiel comprend les caractéristiques et attributs de l’habitat aquatique, ainsi que l’ensemble de la végétation riveraine. Les zones riveraines s’étendent du haut de la berge de chaque côté du cours d’eau jusqu’aux largeurs précisées par le symbole utilisé pour désigner le tronçon sur la carte. Une carte en médaillon indique l’emplacement du bassin versant du ruisseau Fishtrap à l’échelle de la Colombie-Britannique. Les coordonnées du point de début et de fin de chaque tronçon d’habitat essentiel et les largeurs précisées pour les zones riveraines associées à chaque tronçon sont énumérées dans l’annexe G. Sur la carte, les tronçons sont marqués par des codes qui correspondent à ceux utilisés pour désigner le tronçon à l’annexe G. La carte a une échelle de 1:41 500 et les marques de latitude et de longitude de la grille apparaissent sur la bordure extérieure.

Annexe G : coordonnées géographiques de l’habitat essentiel

 
Bassin hydrograp-hique Tronçon Longueur du tronçon (m) Le point de coordonnée de début s (latitude) Le point de coordonnée de début t (longitude) Le point de coordonnée de fin u (latitude) Le point de coordonnée de fin v (longitude) Largeur de l’habitat essentiel riverain sur chaque berge sur toute la longueur du tronçon (m) Zone de l’habitat essentiel riverain associée au tronçon (ha)
Rivière Brunette BRN2 3704 49° 14' 1.487"" N 122° 52' 48.679"" W 49° 14' 52.479"" N 122° 55' 1.040"" W 30 22,2
Rivière Brunette BRN20a 458 49° 14' 48.952"" N 122° 54' 32.083"" W 49° 14' 57.064"" N 122° 54' 34.302"" W 15 1,4
Ruisseau Bertrand BTD1 2408 49° 0' 7.976"" N 122° 31' 23.941"" W 49° 0' 57.558"" N 122° 31' 22.899"" W 30 14,5
Ruisseau Bertrand BTD2 1803 49° 0' 57.558"" N 122° 31' 22.899"" W 49° 1' 33.726"" N 122° 31' 36.116"" W 25 9
Ruisseau Bertrand BTD3 579 49° 1' 33.726"" N 122° 31' 36.116"" W 49° 1' 43.488"" N 122° 31' 43.848"" W 25 2,9
Ruisseau Bertrand BTD4 1847 49° 1' 43.488"" N 122° 31' 43.848"" W 49° 2' 15.104"" N 122° 32' 2.658"" W 30 11,1
Ruisseau Bertrand BTD5 651 49° 2' 15.104"" N 122° 32' 2.658"" W 49° 2' 16.166"" N 122° 31' 32.575"" W 30 3,9
Ruisseau Bertrand BTD6 351 49° 2' 16.166"" N 122° 31' 32.575"" W 49° 2' 22.538"" N 122° 31' 19.801"" W 30 2,1
Ruisseau Bertrand BTD7 450 49° 2' 22.538"" N 122° 31' 19.801"" W 49° 2' 28.146"" N 122° 31' 2.317"" W 20 1,8
Ruisseau Bertrand BTD8 1137 49° 2' 28.146"" N 122° 31' 2.317"" W 49° 2' 30.644"" N 122° 30' 12.954"" W 25 5,7
Ruisseau Bertrand BTD9 1105 49° 2' 30.644"" N 122° 30' 12.954"" W 49° 2' 13.188"" N 122° 29' 32.800"" W 20 4,4
Ruisseau Bertrand BTD10 968 49° 2' 13.188"" N 122° 29' 32.800"" W 49° 2' 7.269"" N 122° 28' 54.114"" W 20 3,9
Ruisseau Bertrand BTD13 356 49° 2' 18.891"" N 122° 28' 2.385"" W 49° 2' 28.887"" N 122° 27' 57.388"" W 25 1,8
Ruisseau Bertrand BTD17 616 49° 3' 11.450"" N 122° 27' 48.878"" W 49° 3' 28.648"" N 122° 27' 59.000"" W 15 1,8
Ruisseau Bertrand BTD18 638 49° 3' 28.648"" N 122° 27' 59.000"" W 49° 3' 33.605"" N 122° 28' 23.294"" W 20 2,6
Ruisseau Pepin PEP1 191 49° 0' 8.363"" N 122° 28' 26.168"" W 49° 0' 8.588"" N 122° 28' 16.952"" W 20 0,8
Ruisseau Pepin PEP2 926 49° 0' 8.588"" N 122° 28' 16.952"" W 49° 0' 34.270"" N 122° 28' 14.986"" W 15 2,8
Ruisseau Pepin PEP5 543 49° 0' 41.629"" N 122° 28' 6.212"" W 49° 0' 47.251"" N 122° 27' 41.848"" W 30 3,3
Ruisseau Pepin PEP8 327 49° 1' 0.919"" N 122° 26' 35.740"" W 49° 1' 3.395"" N 122° 26' 22.542"" W 30 2
Ruisseau Pepin PEP17 670 49° 1' 1.281"" N 122° 26' 29.218"" W 49° 1' 20.237"" N 122° 26' 28.560"" W 20 2,7
Ruisseau Pepin PEP18 263 49° 1' 20.237"" N 122° 26' 28.560"" W 49° 1' 27.452"" N 122° 26' 30.447"" W 10 0,5
Ruisseau Fishtrap FTP1 1989 49° 0' 8.088"" N 122° 24' 24.817"" W 49° 1' 2.627"" N 122° 24' 14.623"" W 30 11,9
Ruisseau Fishtrap FTP2 1239 49° 1' 2.627"" N 122° 24' 14.623"" W 49° 1' 29.218"" N 122° 23' 42.308"" W 30 7,4
Ruisseau Fishtrap FTP3 965 49° 1' 29.218"" N 122° 23' 42.308"" W 49° 1' 27.557"" N 122° 23' 4.356"" W
  1. rive gauche:  15
  2. rive droite: 20
3,4
Ruisseau Fishtrap FTP4 459 49° 1' 27.557"" N 122° 23' 4.356"" W 49° 1' 40.185"" N 122° 22' 57.513"" W 20 1,8
Ruisseau Fishtrap FTP5 1300 49° 1' 40.185"" N 122° 22' 57.513"" W 49° 2' 20.647"" N 122° 22' 50.355"" W 20 5,2
Ruisseau Fishtrap FTP6 458 49° 2' 20.647"" N 122° 22' 50.355"" W 49° 2' 34.055"" N 122° 22' 44.598"" W 15 1,4
Ruisseau Fishtrap FTP10 282 49° 3' 5.780"" N 122° 21' 54.743"" W 49° 3' 11.494"" N 122° 21' 50.076"" W 15 0,8
Ruisseau Fishtrap FTP11 1250 49° 3' 11.494"" N 122° 21' 50.076"" W 49° 3' 43.717"" N 122° 22' 13.032"" W 15 3,8
Ruisseau Fishtrap FTP12 475 49° 3' 43.717"" N 122° 22' 13.032"" W 49° 3' 58.172"" N 122° 22' 7.889"" W 10 0,9

s Le point de coordonnée de début indique l’emplacement du début du tronçon en question le long du cours d’eau.

t Le point de coordonnée de début indique l’emplacement du début du tronçon en question le long du cours d’eau.

u Le point de coordonnée de fin indique l’emplacement de la fin du tronçon en question le long du cours d’eau.

v Le point de coordonnée de fin indique l’emplacement de la fin du tronçon en question le long du cours d’eau.

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