Caribou de Peary (Rangifer tarandus pearyi) : programme de rétablissement proposition 2021
Caribou de Peary (Rangifer tarandus pearyi) au Canada : programme de rétablissement [proposition] 2021
Titre offiel : Programme de rétablissement du Caribou de peary (Rangifer tarandus pearyi) au Canada 2021
Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement
Information sur le document
Référence recommandée :
Environnement et Changement climatique Canada. 2021. Programme de rétablissement du caribou de Peary (Rangifer tarandus pearyi) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, xiii + 100 p.
Version officielle
La version officielle des documents de rétablissement est celle qui est publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.
Version non officielle
La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.
Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page1.
Photographie de la couverture : Morgan Anderson, gouvernement du Nunavut, ministère de l’Environnement
Also available in English under the title
"Recovery Strategy for the Peary Caribou (Rangifer tarandus pearyi) in Canada [Proposed]"
Le présent programme de rétablissement reconnaît et respecte les droits de propriété intellectuelle des détenteurs de l’Inuit Qaujimajatuqangit, des détenteurs de connaissances traditionnelles, des aînés, des chasseurs et des autres personnes qui ont communiqué leur savoir pour aider à la rédaction du document. L’information donnée par des participants lors d’ateliers de planification conjointe ainsi que lors de réunions des comités/organisations de chasseurs et de trappeurs ne peut être citée en référence dans d’autres documents sans la permission expresse du particulier, du comité/de l’organisation de chasseurs et de trappeurs ou de toute autre organisation ayant fourni l’information. Ceci s’applique aux commentaires cités des personnes ou entités suivantes : Peary Caribou Recovery Strategy Development Group (Canadian Wildlife Service, 2012, 2013, 2015); Ekaluktutiak Hunters and Trappers Organization, 2013, 2016; Gjoa Haven Hunters and Trappers Organization, 2013, 2016; Iviq Hunters and Trappers Organization, 2013, 2016; Kurairojuark Hunters and Trappers Organization, 2016; Olohaktomiut Hunters and Trappers Committee, 2013, 2016; Paulatuk Hunters and Trappers Committee, 2013, 2016; Resolute Bay Hunters and Trappers Organization, 2013, 2016; Sachs Harbour Hunters and Trappers Committee, 2013, 2016; Spence Bay Hunters and Trappers Organization, 2013, 2016.
Programme de rétablissement du Caribou de peary (Rangifer tarandus pearyi) au Canada 2021
Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada a dirigé l’élaboration du présent programme de rétablissement et a mobilisé les partenaires de cogestion. Tout au long du processus, l’Inuit Qaujimajatuqangit/les connaissances écologiques traditionnelles, les connaissances locales et les connaissances scientifiques ont été utilisés en parts égales pour orienter l’élaboration du programme de rétablissement et la désignation de l’habitat essentiel. Les partenaires de cogestion ont apporté leur contribution lors de trois réunions de partenaires de cogestion tenues à Yellowknife, de réunions techniques communautaires organisées dans huit des neuf communautés directement touchées, et de téléconférences visant à mettre en commun les connaissances et à apporter des points de vue. Ils ont également participé à l’élaboration du calculateur des menaces. Les connaissances et l’information acquises dans le cadre du processus d’élaboration du programme de rétablissement ont également été transmises au Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) pour qu’elles soient prises en compte lors de la réévaluation du caribou de Peary en 2015. Lorsque des plans d’action seront élaborés pour le caribou de Peary, la participation et la mobilisation des communautés locales et autochtones seront essentielles à la réussite du rétablissement de l’espèce.
Les gouvernements territoriaux et les conseils de cogestion sont les premiers responsables de la gestion des terres et des espèces sauvages dans l’aire de répartition du caribou de Peary, mais cette responsabilité varie dans certains cas. Par exemple, l’Agence Parcs Canada est l’autorité responsable dans les zones abritant le caribou de Peary qui se trouvent à l’intérieur de parcs nationaux, d’aires marines nationales de conservation et de lieux historiques nationaux qu’elle administre.
La Direction générale des sciences et de la technologie d’Environnement et Changement climatique Canada a effectué une évaluation des connaissances (Johnson et al., 2016) sur le caribou de Peary qui s’appuie tant sur les connaissances et l’expertise des Inuits et des Inuvialuits que sur la science occidentale. Cette évaluation des connaissances est l’un des fondements du programme de rétablissement.
Préface
En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.
Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard du caribou de Peary, et a élaboré ce programme, conformément à l’article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec les partenaires de cogestion suivants, en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP : les gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, le Conseil consultatif de la gestion de la faune des Territoires du Nord-Ouest, le Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut, les conseils régionaux de gestion des ressources fauniques du Nunavut, des comités et des organisations de chasseurs et de trappeurs, et les Inuits et les Inuvialuits de neuf communautés dans l’aire de répartition du caribou de Peary.
La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada et l’Agence Parcs Canada, ou sur toute autre autorité responsable. Les partenaires de cogestion dans les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et ailleurs jouent un rôle important dans la gestion du caribou de Peary. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du caribou de Peary et de l’ensemble de la société canadienne.
Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement et Changement climatique Canada et l’Agence Parcs Canada, les gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, les conseils de gestion des ressources fauniques, les Inuits et les Inuvialuits et les organisations participant au rétablissement de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.
Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant à arrêter ou à renverser le déclin de l’espèce, incluant la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce. Lorsque l’habitat essentiel est désigné, dans un programme de rétablissement ou dans un plan d’action, la LEP exige que l’habitat essentiel soit alors protégé.
Dans le cas de l’habitat essentiel désigné pour les espèces terrestres, y compris les oiseaux migrateurs, la LEP exige que l’habitat essentiel désigné dans une zone protégée par le gouvernement fédéralNote de bas de page3 soit décrit dans la Gazette du Canada dans un délai de 90 jours après l’ajout dans le Registre public du programme de rétablissement ou du plan d’action qui a désigné l’habitat essentiel. L’interdiction de détruire l’habitat essentiel aux termes du paragraphe 58(1) s’appliquera 90 jours après la publication de la description de l’habitat essentiel dans la Gazette du Canada.
Pour l’habitat essentiel se trouvant sur d’autres terres domaniales, le ministre compétent doit, soit faire une déclaration sur la protection légale existante, soit prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions relatives à la destruction de l’habitat essentiel soient appliquées.
Si l’habitat essentiel d’un oiseau migrateur ne se trouve pas dans une zone protégée par le gouvernement fédéral, sur le territoire domanial, à l’intérieur de la zone économique exclusive ou sur le plateau continental du Canada, l’interdiction de le détruire ne peut s’appliquer qu’aux parties de cet habitat essentiel – constituées de tout ou partie de l’habitat auquel de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs s’applique aux termes des paragraphes 58(5.1) et 58(5.2) de la LEP.
En ce qui concerne tout élément de l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial, si le ministre compétent estime qu’une partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée par des dispositions ou des mesures en vertu de la LEP ou d’autres lois fédérales, ou par les lois provinciales ou territoriales, il doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant l’interdiction de détruire l’habitat essentiel. La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.
Remerciements
Environnement et Changement climatique Canada et l’Agence Parcs Canada souhaitent exprimer leur gratitude envers les partenaires de cogestion inuits et inuvialuits qui ont transmis leurs connaissances au sujet du caribou de Peary pour appuyer le rétablissement de cette espèce. Les Inuits et les Inuvialuits ont soutenu sans relâche que la conservation du caribou de Peary est essentielle, car cette espèce fait partie intégrante de la culture, de l’identité et de la survie de leurs communautés. Environnement et Changement climatique Canada est reconnaissant de la contribution des organisations de chasseurs et de trappeurs dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, de même que des groupes et des individus inuits et inuvialuits qui ont échangé leurs connaissances et leurs expériences pour aider à orienter le présent programme de rétablissement. Les détenteurs de l’Inuit Qaujimajatuqangit (IQ) et des connaissances écologiques traditionnelles (CET) ainsi que les communautés inuites et inuvialuites ont fait part de leurs connaissances sur le cycle vital, l’utilisation de l’habitat et le statut de la population du caribou de Peary, de même que sur les menaces et les mesures de conservation, et cette information a été intégrée, dans la mesure du possible, aux connaissances scientifiques aux fins d’élaboration du programme de rétablissement.
Donna Bigelow, Siu-Ling Han, Dawn Andrews, Amy Ganton, Isabelle Duclos et Lisa Pirie, d’Environnement et Changement climatique Canada, ont dirigé la préparation du programme de rétablissement avec l’aide contractuelle de Rachel Mayberry.
Cheryl Ann Johnson, Agnes Richards, Erin Neave, Sarah N. Banks et Pauline E. Quesnelle ont mené l’élaboration de l’évaluation des connaissances.
Environnement et Changement climatique Canada souhaite remercier le groupe de cogestion du programme de rétablissement du caribou de Peary, qui a travaillé en collaboration au programme de rétablissement depuis le début :
Nunavut
- Organisation de chasseurs et de trappeurs de Resolute Bay – Philip Manik, Sr., communauté de Resolute Bay
- Organisation de chasseurs et de trappeurs – Howard Greenley, James Panioyak, George Angohiatok, Jimmy Haniliak, communauté de Cambridge Bay
- Organisation de chasseurs et de trappeurs d’Iviq – Amon Akeeagok, Jaypetee Akeeagok, Charlie Noah, communauté de Grise Fiord
- Association de chasseurs et de trappeurs de Gjoa Haven – James Qitsualik Taqaugak, communauté de Gjoa Haven
- Association de chasseurs et de trappeurs de Kurairojuark – John Kayasark, Zachary Oogark, Columban Pujuardjok, communauté de Kugaaruk
- Association de chasseurs et de trappeurs de Spence Bay – Abel Aqqaq, Peter Qayutinuak Sr., communauté de Taloyoak
- Gouvernement du Nunavut – Morgan Anderson, Debbie Jenkins, Conor Mallory
- Conseil régional de gestion des ressources fauniques du Kitikmeot – Ema Qaggutaq, Simon Qingnaqtuq
- Conseil de gestion des ressources fauniques du Qikiqtaaluk – Jackie Price, Michael Ferguson
- Nunavut Tuungavik Incorporated – David Lee, Paul Irngaut, Bert Dean
- Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut – Peter Kydd, Karla Letto
Territoires du Nord-Ouest
- Comité des chasseurs et des trappeurs de Sachs Harbour– Issiac Elanik, Vernon Amos, John Lucus Jr., Joey Carpenter, communauté de Sachs Harbour
- Comité des chasseurs et des trappeurs d’Olokhaktomiut – Bradley Carpenter, Joshua Oliktoak, communauté d’Ulukhaktok
- Comité des chasseurs et des trappeurs de Paulatuk – Raymond Ruben Sr., communauté de Paulatuk
- Comité des chasseurs et des trappeurs de Tuktoyaktuk – Charles A. Gruben, Tyrone Raddi
- Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest – Tracy Davison, Joanna Wilson
- Conseil consultatif de la gestion de la faune (CCGF-TNO) – John Lucas Jr., Charles Pokiak, Vernon Amos
Autres
- Agence Parcs Canada – Joanne Tuckwell, Andrew Maher, Micheline Manseau et Peter Sinkins
- Environnement et Changement climatique Canada, Direction générale des sciences et de la technologie – Cathy Nielsen, Cheryl Johnson et Agnes Richards
Réviseurs
Nous sommes également reconnaissants envers tous ceux qui ont fourni des conseils et des contributions pour aider à l’élaboration du programme de rétablissement : Matthew Huntley, Paul Johanson, Marie-Andrée Carrière, Rachel Vallender, Cory Toth et Victoria Snable (Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada, Région de la capitale nationale), et Carine Côté-Germain, Pascale Sauvage, Megan Ross, Lisa Worthington et Hayley Roberts (Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada – Région du Nord).
Sommaire
Le caribou de Peary (Rangifer tarandus pearyi), le plus petit caribou d’Amérique du Nord, est l’une des quatre sous-espèces du caribou reconnues au Canada. La plus récente estimation de la population de caribous de Peary dans l’ensemble de son aire de répartition est d’environ 13 200 individus matures, alors que le nombre était d’approximativement 22 000 individus en 1987.
Le caribou de Peary est actuellement inscrit à titre d’espèce en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral, d’après une évaluation par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 2004. Plus récemment, le COSEPAC a réévalué l’espèce et l’a désignée menacée en novembre 2015. L’espèce est présente au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, dans la plus grande partie de l’archipel Arctique et certaines petites régions continentales.
Le caribou de Peary est actuellement réparti dans quatre populations locales : 1) îles Banks et nord-ouest de l’île Victoria, 2) ouest des îles Reine-Élisabeth, 3) est des îles Reine-Élisabeth et 4) île Prince of Wales, île Somerset et presqu’île de Boothia. Ces populations locales sont considérées comme étant séparées les unes des autres et ont été regroupées selon des données sur les déplacements interinsulaires, des analyses génétiques et des avis de spécialistes, dont l’Inuit Qaujimajatuqangit, les connaissances écologiques traditionnelles, les connaissances locales et les données scientifiques.
Le caribou de Peary a besoin de vastes étendues de terre contenant une diversité de milieux. Il migre dans le paysage et sur la glace de mer pour accéder à différentes parties de son aire de répartition afin de mener son cycle vital. À cause de son faible taux de reproduction, qui peut être diminué davantage par des phénomènes météorologiques violents ou un accès restreint à de la nourriture, le caribou de Peary a une capacité de rétablissement limitée à la suite d’un déclin de sa population. Les changements climatiques constituent la menace la plus grave pesant sur le caribou de Peary et son habitat, principalement à cause de la perte de glace de mer et de la hausse de la fréquence et de la gravité des épisodes de formation de glace. Les changements climatiques peuvent également avoir un impact négatif sur les populations de caribous de Peary à cause de l’élévation du niveau de la mer et de l’altération de l’habitat (p. ex. augmentation du nombre d’arbustes), ainsi qu’en aggravant indirectement les effets du déglaçage dû au trafic maritime, la prévalence de parasites et de maladies et les interactions possibles avec les prédateurs et les compétiteurs. Tous ces effets des changements climatiques devraient entraver les déplacements interinsulaires ou réduire la superficie d’habitat disponible pour le caribou de Peary.
Le rétablissement de l’espèce au Canada est considéré comme réalisable, mais il existe des inconnues associées aux changements climatiques qui pourraient nuire au potentiel de rétablissement. Malgré ces inconnues et conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été élaboré aux termes du paragraphe 41(1) de la LEP.
Les objectifs en matière de population et de répartition sont les suivants :
- maintenir le caribou de Peary dans toutes les régions du Canada où il existe actuellement
- veiller à ce que toutes les populations locales de caribous de Peary soient saines (autosuffisantes) et disponibles pour les générations futures
- s’assurer que les fluctuations des populations de caribous de Peary demeurent à l’intérieur des limites normales des cycles des populations
- veiller à ce que le caribou de Peary puisse se déplacer librement sur terre et sur glace de mer (dans les îles et entre celles-ci), pour assurer une utilisation naturelle de l’habitat (limiter les déplacements anormaux et inutiles) ainsi que les déplacements lors de phénomènes météorologiques violents
- maintenir des populations locales de caribous de Peary suffisantes pour soutenir une récolte durable par les Inuits et les Inuvialuits, qui est adaptée aux fluctuations des populations
Le programme de rétablissement présente des stratégies et approches générales pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition et pour lutter contre les menaces à la survie et au rétablissement du caribou de Peary. Il facilitera la préparation des plans d’action subséquents.
Seuls les passages de glace de mer sont désignés comme habitat essentiel. Il a été déterminé que l’habitat essentiel désigné est insuffisant pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition. Un calendrier des études à mener est inclus afin d’obtenir les données nécessaires à l’achèvement de la désignation de l’habitat essentiel terrestre.
Comme l’exige la LEP, le ministre de l’Environnement et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada réalisera un ou plusieurs plans d’action dans le cadre du présent programme de rétablissement. Ces plans offriront de l’information détaillée sur les mesures de rétablissement et seront publiés dans le Registre public des espèces en péril dans les cinq ans suivant la publication du programme de rétablissement.
Caractère réalisable du rétablissement
D’après les quatre critères suivants qu’Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement du caribou de Peary comporte des inconnues. Conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été élaboré en vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, tel qu’il convient de faire lorsque le rétablissement est déterminé comme étant réalisable du point de vue technique et biologique. Le présent programme de rétablissement traite des inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement.
1. Des individus de l’espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.
Oui. Selon les meilleures estimations actuelles, il y a environ 13 200 caribous de Peary matures dans les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. Ces animaux sont capables de se reproduire avec succès et sont disponibles pour améliorer le taux de croissance et l’effectif des populations locales, ce qui permet d’atteindre l’autosuffisance. Les données actuelles permettent de conclure que le rétablissement de toutes les populations est réalisable sur les plans biologique et technique.
2. De l’habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat.
Oui. À l’heure actuelle, toutes les populations locales de caribous de Peary disposent d’un habitat convenable suffisant dans leur aire de répartition. Dans le futur, la perte d’habitat attribuable à la fonte de la glace de mer et à l’élévation du niveau de la mer causées par les changements climatiques pourrait réduire la quantité d’habitat disponible nécessaire pour les déplacements interinsulaires.
3. Les principales menaces pesant sur l’espèce ou son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.
Inconnu. La principale menace qui pèse actuellement sur les populations locales de caribous de Peary découle des changements climatiques. Des changements dans les tendances météorologiques, plus précisément les épisodes de formation de glace, et dans l’habitat se produisent déjà dans l’Arctique. Cependant, les conséquences de ces changements sur le caribou de Peary ne sont pas bien comprises ou facilement prévisibles. On ne sait donc pas si elles peuvent être évitées ou atténuées.
4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.
Oui. Les objectifs en matière de population et de répartition pour le caribou de Peary peuvent être atteints grâce aux techniques de rétablissement existantes, qui consistent principalement à atténuer les effets cumulatifs des menaces (p. ex. planification à l’échelle du paysage, protection et gestion de l’habitat et des corridors de déplacement, initiatives d’intendance). Toutefois, au fil du temps et à cause de circonstances imprévues, il peut arriver que le rétablissement d’une population locale donnée ne soit pas réalisable sur le plan biologique ou technique (p. ex. les effets cumulatifs des changements climatiques sont impossibles à gérer), ce qui rend les objectifs globaux en matière de population et de répartition peu susceptibles d’être atteints.
Définitions et acronymes
Remarque : Les termes ci-dessous sont définis selon leur utilisation dans le présent document.
Acronyme | Définition |
---|---|
APC | Agence Parcs Canada |
Caractéristiques biophysiques | Les caractéristiques biologiques et physiques de l’habitat (p. ex. type de végétation, altitude, topographie) qui définissent l’habitat nécessaire à une espèce pour qu’elle puisse mener à bien tous les stades de son cycle vital (habitat essentiel). |
CCGF (T.N.-O.) | Conseil consultatif de la gestion de la faune (T.N.-O.) |
CCT | Comité de chasseurs et de trappeurs |
CET | Connaissances écologiques traditionnelles. Elles comprennent les connaissances traditionnelles autochtones et l’Inuit Qaujimajatuqangit. |
CRFQ | Conseil des ressources fauniques du Qikiqtaaluk. Un des trois organismes régionaux de ressources fauniques au Nunavut. |
CGRFN | Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut |
CMP | Partenariat pour les mesures de conservation |
COSEPAC | Comité sur la situation des espèces en péril au Canada |
CRRFK | Conseil régional des ressources fauniques du Kitikmeot. Un des trois organismes régionaux de ressources fauniques au Nunavut. |
ECCC | Environnement et Changement climatique Canada |
EES | Évaluation environnementale stratégique |
GN | Gouvernement du Nunavut |
GTNO | Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest |
Habitat essentiel | L’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce. |
IQ | Inuit Qaujimajatuqangit. Les croyances, loi, principes et valeurs inuits, ainsi que les connaissances, compétences et attitudes traditionnelles. |
LEP | Loi sur les espèces en péril. |
Nt | Nunavut |
OCT | Organisation de chasseurs et de trappeurs |
ORF | Organisation régionale de la faune. Trois ORF gèrent la récolte par les OCT à l’échelle régionale au Nunavut. |
Population locale | Un groupe de caribous de Peary occupant un territoire défini se distinguant spatialement des territoires occupés par les autres groupes de caribous de Peary. La dynamique de la population locale est déterminée avant tout par les facteurs locaux qui influent sur les taux de naissance et de mortalité, plutôt que par les apports ou les pertes découlant de l’immigration ou de l’émigration entre les groupes. Les populations locales sont indépendantes des autres populations et sont quelque peu différentes d’un point de vue démographique. |
Population locale autosuffisante | Une population locale de caribous de Peary présentant en moyenne une croissance stable ou à la hausse, qui est assez importante pour supporter des phénomènes stochastiques et persister à long terme (assez longtemps pour tenir compte de la nature cyclique des fluctuations des populations), sans nécessiter en permanence de mesures de gestion active (p. ex. gestion des prédateurs ou transplantation d’individus d’autres populations). |
SCF | Service canadien de la faune |
T.N.-O. | Territoires du Nord-Ouest |
UICN | Union internationale pour la conservation de la nature |
1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*
Date de l’évaluation : Novembre 2015
Nom commun (population) : Caribou de Peary
Nom scientifique : Rangifer tarandus pearyi
Statut selon le COSEPAC : Menacée
Justification de la désignation : Cette sous-espèce de caribou est endémique à l’archipel arctique canadien, vivant à la limite de croissance des végétaux dans les milieux de désert polaire et de toundra arctique. La population actuelle est estimée à 13 200 individus matures. L’espèce a connu un pic en 1987 avec 22 000 individus, mais elle a connu un épisode de mortalité massive catastrophique au milieu des années 1990 liés à de graves phénomènes de formation de couches de glace dans certaines parties de son aire de répartition. La population totalisait environ 5 400 individus matures en 1996, son plus bas niveau depuis qu’elle fait l’objet de relevés, soit depuis 1961. Parmi les quatre sous-populations, deux connaissent actuellement une tendance à la hausse, une est stable et la quatrième comptait moins de dix individus lors du dernier dénombrement en 2005, avec aucun signe de rétablissement. L’ensemble de la population a connu un déclin estimé de 35 % sur trois générations, mais augmente depuis les deux dernières décennies. Les menaces ayant le plus de conséquences résultent d’un climat changeant, et incluent une intensité et une fréquence accrues d’épisodes de pluie sur neige qui ont des effets négatifs sur l’accessibilité de la nourriture durant l’hiver ainsi qu’une diminution de l’étendue et de l’épaisseur de la glace de mer qui cause des changements dans les habitudes de migration et de déplacement.
Présence au Canada : Territoires du Nord-Ouest, Nunavut
Historique du statut selon le COSEPAC :La désignation initiale considérée comme une seule unité qui comprenait le caribou de Peary, Rangifer tarandus pearyi, et ce qu’on appelle aujourd’hui le caribou de Dolphin-et-Union, Rangifer tarandus groenlandicus. Cette unité a été désignée « menacée » en avril 1979. Division en 1991 pour permettre la désignation de trois populations distinctes : population de l’île Banks (en voie de disparition), population du haut Arctique (en voie de disparition) et population du bas Arctique (menacée). En mai 2004, les trois désignations de population ont été désactivées, et le caribou de Peary a été évalué séparément du caribou de Dolphin-et-Union, Rangifer tarandus groenlandicus. La sous-espèce pearyi est composée d’une partie de l’ancienne « population du bas Arctique » et de toutes les anciennes populations du « haut Arctique » et « de l’île Banks », et elle a été désignée « en voie de disparition » en mai 2004. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « menacée » en novembre 2015.
* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)
2. Information sur la situation de l’espèce
Le COSEPAC a désigné le caribou de Peary (Rangifer tarandus pearyi) comme espèce en voie de disparition en 2004, et l’a inscrit à ce titre à l’annexe 1 de Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2011 (Government of Canada, 2014). Le COSEPAC a réévalué l’espèce en 2015 et l’a désignée « menacée », reconnaissant ainsi une tendance à la hausse au cours des deux dernières décennies.
Le caribou de Peary serait seulement présent au Canada, où on le trouve dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Selon NatureServe, le caribou de Peary est « gravement en péril » à l’échelle mondiale et nationale (tableau 1, résumé de NatureServe [2017]). À l’échelle territoriale, l’espèce est considérée comme « gravement en péril » dans les Territoires du Nord-Ouest par NatureServe, et elle a été désignée « menacée » en 2014 selon la Loi sur les espèces en péril (TNO). NatureServe n’a pas établi de classification du caribou de Peary au Nunavut, et il n’y a pas de loi sur les espèces en péril dans ce territoire. La Loi sur la faune et la flore du Nunavut a des dispositions relatives à la récolte d’espèces en péril, mais il n’existe actuellement aucune réglementation visant le caribou de Peary.
Cotes de NatureServe : Cote mondiale arrondie (G) | Cotes de NatureServe : Cote nationale (N) | Cotes de NatureServe : Cote infranationale (S) | Statut au Canada | Statut territorial |
---|---|---|---|---|
T1a | N1b | T.N.-O. – S1S3c Nt – SNRd |
LEP – annexe 1 (en voie de disparition) | T.N.-O. – menacée Nt – non inscrite |
a T1 = gravement en péril. Les cotes T (cotes de conservation pour les taxons infraspécifiques) sont utilisées pour les désignations inférieures au rang de l’espèce.
b N1 = gravement en péril
c S1 = gravement en péril
d SNR = non classée
3. Information sur l’espèce
Au Canada, quatre sous-espèces du caribou sont actuellement reconnues, selon la classification de Banfield (1961) : le caribou de Peary (R. t. pearyi); le caribou de la toundra (R. t. groenlandicus); le caribou des bois (R. t. caribou); le caribou de Grant (R. t. granti). Une cinquième sous-espèce, le caribou de Dawson(R. t. dawsoni), a disparu au début des années 1900. Une population de caribous de la toundra, connue sous le nom de caribous de Dolphin-et-UnionNote de bas de page4, partage l’habitat du caribou de Peary dans la partie sud de son aire de répartition, notamment dans Victoria. Le présent programme de rétablissement porte sur la sous-espèce du caribou de Peary.
3.1 Description de l’espèce
Le caribou de Peary est le plus petit caribou d’Amérique du Nord. Il a un museau court (Banfield, 1961; Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Spence Bay HTA, 2013) et des sabots courts et larges (Banfield, 1961). Son pelage d’hiver est long et principalement blanc, tandis que son pelage d’été est blanc en dessous et gris ardoise sur le dessus, sans la bande distinctive sur les flancs que possède le caribou de la toundra (Species at Risk Committee, 2012). Ses pattes sont blanches, à l’exception d’une mince bande sur le devant (Banfield, 1961). Le velours des bois du caribou de Peary et du caribou de Dolphin-et-Union est de couleur grise (Species at Risk Committee, 2012), contrairement à celui des autres sous-espèces du caribou de la toundra et du caribou des bois, de couleur brune. Les bois du caribou de Peary, cependant, sont plus petits et plus minces que ceux du caribou de Dolphin-et-Union (Ekaluktutiak HTO, 2013).
3.2 Population et répartition de l’espèce
3.2.1. Répartition
Le caribou de Peary serait seulement présent dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, mais quelques individus pourraient parfois se rendre au Groenland à partir de l’île d’Ellesmere; toutefois, la population du Groenland aurait disparu (COSEWIC, 2015). Le caribou de Peary se rencontre dans tout l’archipel Arctique, à l’exception de l’île de Baffin (COSEWIC, 2015). L’espèce est également présente dans quelques régions continentales, dont la presqu’île de Boothia, la pointe Pearce et la presqu’île de Parry (Ekaluktutiak HTO, 2013; Paulatuk HTC, 2013).
Certains caribous de Peary se déplacent entre les îles à divers moments de l’année et, par conséquent, toutes les îles ne sont pas toujours occupées. De plus, le caribou de Peary est connu pour recoloniser des régions d’où il a été longtemps absent (Canadian Wildlife Service, 2013; COSEWIC, 2015). Il a tendance à quitter une région lorsque les ressources alimentaires sont épuisées et peut y revenir lorsque la végétation a repoussé (Iviq HTO, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Resolute Bay HTO, 2013).
L’aire de répartition de l’espèce (Figure 1.), soit la zone où l’on sait que le caribou de Peary est présent, a été mise à jour grâce à des relevés régionaux et aux connaissances et aux observations des communautés, et définie à l’aide d’une méthode de polygone convexe standard qui inclut toutes les zones déterminées comme étant utilisées par le caribou de Peary (Johnson et al., 2016). Bien que quelques caribous de Peary aient été signalés récemment dans l’île de Baffin (rencontre du Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut [CGRFN] en décembre 2016), le polygone a été modifié pour exclure cette île, car le caribou de Peary n’y est normalement pas présent (on pense qu’il s’agit d’une rare occurrence). Dans son aire de répartition, le caribou occupe une aire principale et une zone hors de l’aire principale (figure 1). L’aire de répartition principale représente ce que l’on croit être la zone la plus utilisée par le caribou de Peary dans son aire de répartition. Cette aire principale a été acceptée par le groupe de cogestion du programme de rétablissement (Canadian Wildlife Service, 2013). L’aire principale diffère de celle utilisée par le COSEPAC (COSEWIC, 2015) par l’inclusion de l’île King William, qui a été ajoutée à la suite de la recommandation par le groupe de cogestion (Canadian Wildlife Service, 2013). Il existe peu d’information disponible sur la fréquence ou l’abondance du caribou de Peary en dehors de l’aire principale. Le croisement avec d’autres sous-espèces (c.-à-d. le caribou de Dolphin-et-Union et le caribou de la toundra) et les difficultés à distinguer les sous-espèces lors des relevés aériens compliquent l’évaluation de l’utilisation de la zone hors de l’aire principale par le caribou de Peary. Des communautés ont observé des caribous de Peary hors de l’aire principale (Figure 1.), mais ont également indiqué qu’il s’agissait pour la plupart de zones peu utilisées par l’espèce. Selon des discussions récentes avec le Comité de chasseurs et de trappeurs (CCT) d’Olokhaktomiut, l’aire de répartition principale dans Victoria devrait être élargie afin d’inclure la péninsule Wollaston. Cette zone, qui n’a pas fait l’objet d’activités de relevé ou de recherche du caribou de Peary, a été ajoutée au calendrier des études (tableau 8).
Figure 1. Aire de répartition du caribou de Peary définie au moyen d’une méthode de polygone convexe standard fondée sur les données des relevés et les renseignements communautaires (de 1970 à 2020) modifiés de Johnson et al. (2016) pour différencier l’aire de répartition principale des zones situées hors de l’aire de répartition principale.
* Les communautés estiment qu’il faut protéger ces zones contre les activités de transport maritime et de déglaçage durant les périodes cruciales pour le caribou de Peary dans le but d’assurer la formation de la glace de mer en automne.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Survey Observations = Observations provenant de relevés
Peary Caribou movement routes (community information) = Corridors de déplacement du caribou de Peary (renseignements communautaires)
Important Peary Caribou Habitat (community information) = Habitat important du caribou de Peary (renseignements communautaires)
Local Populations = Populations locales
Territorial boundaries = Limites territoriales
Outside Core Range = En dehors de l’aire principale
Glaciers = Glaciers
Potential areas needing protection = Zones nécessitant peut-être une protection
Kilometers = Kilomètres
© 2020 Her Majesty the Queen in Right of Canada. Environment Canada = © 2020 Sa Majesté la Reine du chef du Canada. Environnement Canada
Lambert Conformal Conic Projection. Standard Parrallels 80iN and 70oN; Central Median 99oW = Projection conique conforme de Lambert. Parallèles de référence à 80° N et à 70° N; médiane centrale à 99° O
Beauford Sea = Mer de Beaufort
Baffin Island = Île de Baffin
Ellesmere Island = Île d’Ellesmere
Description longue
La Figure 1 illustre l’aire de répartition du caribou de Peary là où la présence de l’espèce est connue. Cette carte représente les observations réalisées lors de relevés, qui montrent que le caribou de Peary a été vu dans plusieurs zones, notamment dans les îles d’Ellesmere, Axel Heiberg et Melville, et en grand nombre dans les îles Bathurst, Prince of Wales, Prince Patrick et Banks. La carte indique les corridors de déplacement de l’espèce, qui traversent principalement les îles énumérées ci dessus et les détroits de Victoria, de Lancaster, de Melville et de Jones. La carte montre l’habitat important du caribou de Peary qui se trouve dans une partie de l’île d’Ellesmere, notamment près de Grise Fiord, dans le nord est de l’île Axel Heiberg, à proximité de Grise Fiord et dans la baie Norwegian. De l’habitat important se trouve également dans les îles Somerset, Prince of Wales et King William ainsi qu’à Taloyoak, et il s’étend jusqu’aux îles Victoria, Banks et Prince Patrick. La carte montre qu’il existe des populations locales de l’espèce, et indique également l’emplacement des glaciers dans l’île d’Ellesmere, notamment près de Grise Fiord, dans l’île Devon et dans l’île Axel Heiberg. On peut également voir la limite territoriale de l’espèce, qui traverse les détroits de McClure, de Melville, de Barrow et de Lancaster, pour ensuite passer par le détroit de Jones, la baie Norwegian et le détroit de Peary au nord, et par le détroit de Victoria, au sud. La carte illustre la zone en dehors de l’aire de répartition principale, qui se situe dans le golfe Amundsen et qui couvre une partie de Victoria et les alentours, notamment la baie Cambridge, une partie de l’île King William, et des parties de Gjoa Haven, de Taloyoak et de Kugaaruk. Enfin, la carte montre les aires nécessitant peut-être une protection, soit celles situées directement autour des îles Victoria, >King William et Prince of Wales.
3.2.2. Populations locales
Dans le présent programme de rétablissement, le terme « population locale » fait référence à un groupe de caribous de Peary qui occupe une zone définie spatialement séparée des autres groupes, de sorte que la population du groupe dépend principalement de facteurs locaux influant sur les taux de naissance et de mortalité, plutôt que sur les taux d’immigration et d’émigration. La zone occupée par une population locale doit être suffisamment grande pour répondre aux besoins du cycle vital, tels que les aires de mise bas, les aires d’hivernage et les corridors de déplacement, et pour permettre les changements naturels d’utilisation de l’habitat dus à l’évolution des conditions environnementales (Environment Canada, 2011; Johnson et al., 2016).
Les populations locales de caribous de Peary ont été définies selon des données sur les déplacements interinsulaires, des analyses génétiques et des avis de spécialistes, dont l’Inuit Qaujimajatuqangit (IQ), des connaissances écologiques traditionnelles (CTA), des connaissances locales et des données scientifiques (Johnson et al., 2016). De l’information suffisante est disponible pour élaborer des hypothèses de travail à propos des populations locales. Toutefois, il subsiste une incertitude quant à la délimitation proposée des populations locales à cause des limites des données.
Les quatre populations locales sont les suivantes (Johnson et al., 2016) :
- île Banks et nord-ouest de l'île Victoria
- ouest des îles Reine-Élisabeth
- est des îles Reine-Élisabeth
- île Prince of Wales, île Somerset et presqu’île de Boothia
Les populations locales sont illustrées à la figure 2.
Les délimitations des populations locales seront mises à jour si nécessaire, lorsque de nouvelles données seront disponibles. Il convient de noter que la délimitation des populations locales tient compte des déplacements normaux du caribou de Peary et n’inclut pas les épisodes de déplacements extrêmes qui peuvent se produire une fois tous les 20 à 30 ans en réponse à des conditions environnementales difficiles ou à une faible disponibilité de nourriture (Canadian Wildlife Service, 2015).
Figure 2. Populations locales de caribous de Peary telles que représentées dans Johnson et al. (2016).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Local Population = Population locale
Banks - Northwest Victoria Islands = Île Banks et nord-ouest de Victoria
Western Queen Elizabeth Islands = Ouest des îles Reine-Élisabeth
Eastern Queen Elizabeth Islands = Est des îles Reine-Élisabeth
Prince of Whales – Somerset Islands - Boothia Peninsula = Île Prince of Wales, île Somerset et presqu’île de Boothia
Peary Caribou Distribution = Aire de répartition du caribou de Peary
Glaciers = Glaciers
*Areas outside the core range are shown in a lighter colour = *Les zones en dehors de l’aire principale sont illustrées à l’aide de couleurs plus pâles
Kilometers = Kilomètres
© 2016 Her Majesty the Queen in Right of Canada. Environment Canada = © 2016 Sa Majesté la Reine du chef du Canada. Environnement Canada
Description longue
La figure 2 montre l’emplacement des quatre populations locales de caribous de Peary. La première population (île Banks et nord ouest de Victoria) est située dans le sud ouest de la carte, en bordure de la mer de Beaufort. La deuxième population (ouest des îles Reine Élisabeth) se trouve au nord de la population de l’île Banks et du nord ouest de Victoria et au sud de la population de l’est des îles Reine Élisabeth. Une partie de l’aire de répartition de la deuxième population borde la mer de Beaufort; elle englobe également les détroits de Hazen, de Peary et de Jones, la baie Resolute et la zone de glacier de l’île Devon. La troisième population (est des îles Reine Élisabeth), la plus septentrionale sur la carte, se trouve directement au nord de la population de l’ouest des îles Reine Élisabeth. Elle comprend le reste des zones de glacier de la carte, soit dans l’île Axel Heiberg et l’île d’Ellesmere, notamment près de Grise Fiord. La population est bordée par la mer de Baffin sur son côté sud est. La quatrième population (île Prince of Wales, île Somerset et presqu’île de Boothia) se trouve dans le sud est de la carte, à l’est de la population de l’île Banks et du nord ouest de Victoria. Son aire de répartition comprend l’île Prince of Wales, la presqu’île de Boothia, l’île King William et l’île Somerset. L’aire de répartition de cette population est située à l’ouest de l’île de Baffin et longe le détroit de Peel, le détroit de Barrow, le golfe de Boothia et le détroit de M’Clintock.
3.2.3. Taille et tendances de la population
Il est difficile et coûteux d’obtenir une estimation précise de la taille des populations locales de caribous de Peary à cause de l’éloignement de l’archipel Arctique, de la répartition éparse des caribous sur de vastes superficies et de la capacité de l’espèce à se déplacer librement entre les îles (Gjoa Haven HTA, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Canadian Wildlife Service, 2015; COSEWIC, 2015). Les communautés reconnaissent l’importance de faire des relevés de caribous sur une base régulière, mais elles sont conscientes des défis susmentionnés, ainsi que de la difficulté de repérer les caribous de Peary dans un paysage de neige ou de les identifier lorsqu’ils se trouvent avec d’autres sous-espèces, dans la partie sud de son aire de répartition (Gjoa Haven HTO, 2016; Kurairojuark HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016; Sachs Harbour HTC, 2016). En outre, des phénomènes météorologiques défavorables peuvent entraver ou empêcher les relevés et les visites dans l’aire de répartition du caribou de Peary (COSEWIC, 2015). À cause des coûts et des phénomènes météorologiques défavorables, l’échantillonnage à l’échelle de l’aire de répartition ne peut être réalisé en une seule saison, et les intervalles entre les relevés sont souvent longs (Olohaktomiut HTC, 2013; COSEWIC, 2015). L’IQ/les CET et les connaissances locales au sujet de l’abondance du caribou de Peary sont généralement limités aux zones relativement proches des communautés.
Selon la meilleure information accessible, le nombre total actuel de caribous de Peary au Canada est estimé à environ 13 200 individus matures (COSEWIC, 2015). Cette estimation est inférieure aux quelque 22 000 caribous de Peary signalés en 1987 et aux 50 000 individus estimés au début des années 1960, mais supérieure à l’estimation de 5 400 individus matures établie en 1996 (COSEWIC, 2015).
La taille des populations de caribous de Peary fluctue naturellement, et des épisodes de mortalité massive se produisent périodiquement (Tews et al., 2007b; Paulatuk HTC, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; Canadian Wildlife Service, 2015; COSEWIC, 2015). On sait que la taille des populations de caribous de Peary diminue pour ensuite augmenter; cependant, si la diminution se produit rapidement, l’augmentation peut être difficile (Paulatuk HTC, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013).
La population locale de l’île Banks et du nord-ouest de Victoria a globalement diminué depuis le début des années 1970, mais a montré une tendance à la hausse au cours des dix dernières années (Johnson et al., 2016). L’information fournie par les membres de la communauté de Sachs Harbour confirme une tendance à la hausse à court terme (Sachs Harbour HTC, 2016). Les estimations les plus récentes (tableau 2) sont de 2 742 individus dans l’île Banks et de 299 individus dans le nord-ouest de Victoria (Davison et Williams, 2013; Davison et al., 2014). Dans Victoria, il est difficile de distinguer le caribou de Peary du caribou de Dolphin-et-Union depuis les airs du fait que les aires de répartition se chevauchent à certaines périodes de l’année (Canadian Wildlife Service, 2015).
Selon les plus récents relevés (tableau 2), la plupart des caribous de Peary de la population locale de l’ouest des îles Reine-Élisabeth ont été observés dans les îles Melville (3 224 individus), Prince Patrick (3 067 individus) et Bathurst (1 463 individus) (Davison et Williams, 2012; Anderson, 2014). La tendance à long terme de cette population est à la hausse. La tendance à court terme d’après les relevés n’est pas connue à cause des limites des données. Les connaissances locales indiquent cependant que la tendance à court terme est à la hausse (Resolute Bay HTO, 2016).
Les relevés les plus récents (tableau 2) effectués dans la population locale de l’est des îles Reine-Élisabeth indiquent que 2 255 individus se trouvent dans l’île Axel Heiberg, et 918, dans l’île d’Ellesmere (Jenkins et al., 2011; Anderson et Kingsley, 2015). Les tendances à long et à court terme de cette population locale sont inconnues à cause des limites des données (Johnson et al., 2016).
Selon les relevés les plus récents (tableau 2) réalisés en 2004, en 2006 et en 2016 (Dumond, 2006; Jenkins et al., 2011; Anderson, 2016a), la population locale de l’île Prince of Wales, de l’île Somerset et de la presqu’île de Boothia ne compte que quelques individus. Comme dans Victoria, cette population locale est particulièrement difficile à évaluer, car le caribou de la toundra partage certaines parties de l’aire de répartition (notamment dans la presqu’île de Boothia). Il est impossible de distinguer le caribou de Peary du caribou de la toundra du haut des airs. Il est également possible que le caribou de Peary se trouve plus au sud de la zone faisant traditionnellement l’objet d’un relevé (Iviq HTO, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Canadian Wildlife Service, 2015). Les observations des membres des communautés de Gjoa Haven, de Resolute Bay et de Grise Fiord ainsi que les données de la science occidentale indiquent que le caribou de Peary quitte l’île Prince of Wales à l’automne (Miller et Gunn, 1978; Grise Fiord Peary Caribou Workshop, 1997; Miller et al., 2005; Taylor, 2005; Gjoa Haven HTA, 2013; Resolute Bay HTO, 2013). De tels déplacements du caribou de Peary pourraient signifier que ces individus n’ont pas été pris en compte dans le relevé printanier de la population en 2004, lequel a peut-être été mené avant que la plupart des caribous ne retournent dans l’île Prince of Wales. La tendance à court terme est inconnue à cause des limites des données, mais, selon les meilleures données de relevés disponibles, la tendance à long terme est à la baisse (Johnson et al., 2016). Les connaissances locales indiquent que la tendance à court terme est inconnue (Spence Bay HTO, 2016) et que, dans certaines régions, le nombre d’individus dans la population locale a été faible au cours des dernières années (Gjoa Haven HTO, 2016; Kurairojuark HTO, 2016).
Les membres des communautés situées dans la plus grande partie de l’aire de répartition du caribou de Peary ont indiqué que l’espèce se porte bien à l’heure actuelle, et que, dans certains cas, la taille de la population augmente (Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013 Resolute Bay HTO, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Resolute Bay HTO, 2016; Sachs Harbour HTC, 2016). Plusieurs communautés et représentants sont d’avis que le caribou de Peary n’est pas nécessairement en déclin, mais qu’il se déplace simplement vers d’autres régions (Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Canadian Wildlife Service, 2015) et que les populations peuvent se gérer elles-mêmes (Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Spence Bay HTA, 2013). Une communauté pensait que les chiffres actuels de la population correspondaient à la portion descendante du cycle naturel du caribou de Peary (Sachs Harbour HTC, 2013), tandis qu’une autre pensait que la population de caribous avait du mal à retourner dans la portion ascendante du cycle parce qu’elle a plus de difficulté à migrer (Olohaktomiut HTC, 2013).
Bien que la plupart des communautés aient indiqué que le caribou de Peary se portait bien, quelques communautés ont noté des déclins à long terme et à court terme. Une communauté située dans la partie sud-ouest de l’aire de répartition de l’espèce, qui avait également l’habitude de chasser le caribou de Peary en dehors de son aire de répartition principale, a observé une diminution à long terme ( HTC, 2016). À court terme, la communauté de Paulatuk a déclaré que la population locale ne semble pas avoir augmenté (Paulatuk HTC, 2016a), alors que la communauté de Cambridge Bay a noté un grave déclin au cours des dernières années (Ekaluktutiak HTO, 2016).
No | Territoire | Unité de population locale | Île | Estimation la plus récente de la population (y compris les petits) : Année | Estimation la plus récente de la population (y compris les petits) : Estimation corrigée selon la superficiea | Tendance de la population : Court terme 10 ans | Tendance de la population : Long terme 30 ans | Évaluation locale à court termeb |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | T.N.-O. | Île Banks et nord-ouest de l’île Victoria | Banks | 2014 | 2 7 42 (Davison et al., 2014)c | À la hausse | À la baisse | À la hausse |
1 | T.N.-O. | Île Banks et nord-ouest de l’île Victoria | N.-O. Victoria | 2010 | 299 (Davison et Williams, 2013)d,e | À la hausse | À la baisse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Melville | 2012 | 3 224 (Davison et Williams, 2012)f | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Prince Patrick | 2012 | 3 067 (Davison et Williams, 2012)a | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Eglinton | 2012 | 214 (Davison et Williams, 2012) | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Emerald | 2012 | 45 (Davison et Williams, 2012) | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Byam Martin | 2012 | 153 (Davison et Williams, 2012) | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Devon | 2016 | 14 (Anderson, 2016b)g,h | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Lougheed | 2016 | 140 (Anderson, ;2016c)d | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Bathurst | 2013 | 1463 (Anderson, 2014) | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Cornwallis | 2013 | 4 (Anderson, 2014)c | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Little Cornwallis | 2013 | 1 (Anderson, 2014) | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
2 | T. N.-O., Nt | Ouest des îles Reine-Élisabeth | Helena | 1997 | 0 (Gunn et Dragon, 2002) | Inconnue | À la hausse | À la hausse |
3 | Nt | Est des îles Reine-Élisabeth | Axel Heiberg | 2007 | 2 225 (Jenkins et al., 2011) | Inconnue | Inconnue | Inconnue |
3 | Nt | Est des îles Reine-Élisabeth | Ellesmere | 2015 | 918 (Anderson et Kingsley, 2015) | Inconnue | Inconnue | Inconnue |
4 | Nt | Île Prince of Wales, île Somerset et presqu’île de Boothia | Prince of Wales | 2016 | 0 (Anderson, 2016a)d | Inconnue | À la baisse | Inconnue |
4 | Nt | Île Prince of Wales, île Somerset et presqu’île de Boothia | Somerset | 2016 | 0 (Anderson, 2016a)d | Inconnue | À la baisse | Inconnue |
4 | Nt | Île Prince of Wales, île Somerset et presqu’île de Boothia | Russell | 2004 | 0 (Jenkins et al., 2011) | Inconnue | À la baisse | Inconnue |
4 | Nt | Île Prince of Wales, île Somerset et presqu’île de Boothia | Boothia | 2006 | 1 (Dumond, 2006)c | Inconnue | À la baisse | Inconnue |
a Les résultats du relevé original ont été corrigés en fonction de la superficie (pour standardiser la taille des îles) afin que les estimations de la population soient comparables d’une année à l’autre. Dans certains cas, l’estimation de la population d’une île ou d’une région géographique a été extrapolée à partir d’une zone d’étude plus petite. Les estimations démographiques ont également été ajustées pour inclure les petits (Johnson et al., 2016). Le COSEPAC estime la population actuelle de caribous de Peary à environ 13 200 individus matures. Les estimations présentées ici ont été corrigées pour inclure les petits.
b Évaluation obtenue lors de réunions techniques dans les communautés en 2013 et en 2016.
c En 2019, le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles des Territoires du Nord-Ouest a réalisé un relevé dans l’île Banks qui a permis d’obtenir une estimation de 1 913 ± 406 (IC à 95 %) caribous de Peary adultes. L’estimation n’a pas été ajustée pour inclure petits, et n’est pas statistiquement différente de l’estimation démographique de 2014.
d Un relevé subséquent, mené en 2015, a révélé un faible nombre de caribous dans le nord-ouest de Victoria (dénombrement minimal de 4 individus; aucune estimation n’a été effectuée). Le relevé de 2015 a été effectué en avril plutôt qu’en juillet/août. Davison, T. et J. Williams (2015).
e En 2019, le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles des Territoires du Nord-Ouest a réalisé un relevé dans le nord-ouest de Victoria qui a permis d’obtenir une estimation de 78 ± 136 (IC à 95 %) caribous de Peary adultes pour la strate A et de 98 ± 91 (IC à 95 %) caribous de Peary adultes pour la strate C. Ces estimations ont été ajustées pour inclure les petits, et ne sont pas statistiquement différentes de l’estimation démographique de 2010.
f Mise à jour en février 2015 (communication personnelle de T. Davison dans Johnson et al. [2016]).
g Dénombrement minimal.
h Mise à jour depuis Johnson et al. (2016). L’estimation n’a pas été corrigée en fonction de la superficie.
3.3 Besoins du caribou de Peary
3.3.1. Besoins en matière d’habitat et besoins biologiques
Besoins en matière d’habitat
Pour accomplir son cycle vital annuel, le caribou de Peary nécessite de vastes étendues de terres avec un accès à de la nourriture et à de l’eau en quantité suffisante et une protection contre les phénomènes météorologiques violents et les prédateurs (Iviq HTO, 2013; Resolute Bay HTO, 2013). Dans toutes les populations locales, le caribou de Peary vit dans une variété de toundras et de landes à des altitudes moyennes à élevées, avec des sols modérément humides à secs et un couvert végétal clairsemé (Johnson et al., 2016). Des altitudes plus élevées peuvent être choisies pour réduire le risque de prédation, et pour que les températures et les conditions d’enneigement soient plus clémentes (Iviq HTO, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013). Les habitats humides à fort couvert végétal, comme la toundra et les cariçaies humides, sont peu utilisés par le caribou de Peary (Thomas et al., 1999; Larter et Nagy, 2001b). Les habitants de Grise Fiord ont noté que le caribou de Peary ne se trouve pas souvent dans les zones à fort couvert végétal et qu’il choisit plutôt des zones avec de la nourriture de qualité (Iviq HTO, 2013).
Le caribou de Peary choisit son habitat pour maximiser l’accès à la nourriture. Son habitat est couvert de neige pendant neuf à dix mois de l’année, ce qui fait de l’accès à de la nourriture le facteur clé de la sélection de l’habitat (Larter et Nagy, 2001b; Species at Risk Committee, 2012; COSEWIC, 2015; Johnson et al., 2016). Pendant l’hiver, le caribou de Peary modifie l’utilisation de l’habitat en fonction des conditions de neige et de glace et, de ce fait, a besoin d’une diversité d’habitats (Species at Risk Committee, 2012; Inuit Qaujimajatuqangit HTA, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Johnson et al., 2016). L’espèce choisit des sites sans neige ou présentant des conditions qui lui permettent de déplacer la neige ou de creuser (cratère) jusqu’à la végétation sous-jacente en utilisant le moins d’énergie possible (Larter et Nagy, 2001b; Miller et Gunn, 2003b; COSEWIC, 2015). En général, il s’agit de sites exposés et balayés par le vent qui se trouvent au sommet ou sur les flancs de colline, sur des pentes, en terrain élevé peu ou pas enneigé, ou près de formations offrant un abri à la végétation, comme des crêtes ou des rochers (Miller et al., 1977; Russell et al., 1979; Miller et al., 1982; Thomas et Edmonds, 1983; Olohaktomiut HTC, 2013).
Durant la période exempte de neige, les sources de nourriture sont relativement illimitées (Miller et Gunn, 2003b). Le caribou de Peary se déplace dans le paysage en suivant la phénologie de la végétation (c.-à-d. la croissance des feuilles, des fleurs et des graines au fil de la saison); il se déplace au printemps ou au début de l’été vers les basses zones côtières où la nourriture est disponible en premier, puis retourne dans les zones intérieures à mesure que la végétation y repousse (Johnson et al., 2016). Pendant l’été, le caribou de Peary modifie l’utilisation qu’il fait de l’habitat pour se nourrir le plus possible des sources les plus nutritives, en particulier les plantes, les fleurs et les inflorescences montées en graine les plus récentes (Miller et Barry, 2003). Cette nourriture de qualité est essentielle pour la reproduction, la croissance et la survie en hiver (Miller, 2003).
Sources de nourriture et alimentation
Comme la disponibilité de nourriture varie selon les saisons et dans l’aire de répartition (Resolute Bay HTO, 2013), le caribou de Peary est opportuniste et se nourrit d’une grande variété d’espèces végétales (Miller, 2003). Les principales plantes fourragères qui composent son alimentation sont les arbustes nains, les plantes herbacées non graminoïdes, les graminées, les joncs et les carex (Parker et Ross, 1976; Shank et al., 1978; Thomas et Broughton, 1978; Miller et al., 1982; Larter et Nagy, 1997, 2004). La communauté de Inuit Qaujimajatuqangit a également remarqué que les caribous peuvent consommer des algues lorsque d’autres végétaux sont inaccessibles (Gjoa Haven HTA, 2013). On estime que les lichens représentent moins de 10 % du régime alimentaire annuel du caribou de Peary (Miller et Gunn, 2003b), mais il peut constituer une source alimentaire importante en automne et en hiver dans certaines régions (Miller et al., 1982; Species at Risk Committee, 2012). Les mousses sont considérées comme des sources de nourriture relativement peu importantes, et le caribou de Peary ne les broute qu’occasionnellement lorsqu’il se déplace dans le paysage (Staaland et al., 1997). L’espèce choisit souvent les parties les plus nutritives des végétaux disponibles en saison en raison de leur teneur élevée en protéines et en énergie, comme les fleurs, les inflorescences montées en graine et les feuilles qui restent vertes tout l’hiver (Thomas et Kroeger, 1980; Gunn et al., 1981; Thomas et Edmonds, 1984).
Migration et répartition
La connectivité du paysage et de la glace de mer est essentielle pour le caribou de Peary. Celui-ci se déplace entre les îles et à l’intérieur de celles-ci pour utiliser différentes zones afin d’accomplir les stades de son cycle vital (mise bas, rut et alimentation saisonnière) et/ou pour échapper à des phénomènes météorologiques violents ou à de mauvaises conditions environnementales (Canadian Wildlife Service, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; COSEWIC, 2015; Gjoa Haven HTO, 2016; Johnson et al., 2016; Resolute Bay HTO, 2016; Spence Bay HTO, 2016). Certains de ces déplacements pourraient être migratoires, mais l’information disponible ne permet pas de généraliser cette hypothèse. C’est pourquoi nous avons choisi le terme « déplacement » ou lieu de « migration » dans le présent document.
Le tableau 3 présente un résumé des périodes de chaque stade du cycle vital. Le moment et l’emplacement des stades et des déplacements saisonniers varient dans le temps parce qu’ils dépendent de la disponibilité de nourriture, qui est à son tour déterminée par les conditions annuelles de neige et de glace : plus l’accès à de la nourriture est restreint par une couverture de neige/glace élevée, plus les stades du cycle vital (p. ex. mise bas) ou les déplacements saisonniers sont hâtifs (Miller, 1991). Par conséquent, le caribou de Peary peut se déplacer sur de longues distances dans le paysage pour répondre à ses besoins en nourriture, surtout lorsque l’accessibilité est faible (Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Iviq HTO, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Gjoa Haven HTO, 2016).
La taille des groupes de caribous dépend de la disponibilité de nourriture (Miller et al., 1977). Par exemple, dans l’île Melville, la taille des groupes en été est relativement plus importante (moyenne de 10,1) que celle des groupes en hiver (moyenne de 4,4), et des individus solitaires sont observés durant des périodes de stress (Miller et al., 1977). Toutefois, l’inaccessibilité généralisée à de la nourriture à cause d’une couverture de neige et de glace élevée peut entraîner des densités relativement élevées de caribous (Miller et al., 1977; Miller, 1991).
Le caribou de Peary peut demeurer dans une île tout au long de son cycle vital ou se déplacer vers plusieurs îles sur la glace de mer (Johnson et al., 2016). Les îles plus vastes, comme l’île Banks, ont des paysages diversifiés qui permettent des déplacements intra-insulaires, tandis que les déplacements interinsulaires permettent au caribou de Peary d’optimiser l’utilisation de l’habitat disponible dans plusieurs îles cruciales à sa survie (Miller et al., 1977; Miller et Gunn, 1978; Gunn et al., 1981; Grise Fiord Peary Caribou Workshop, 1997; Miller et Barry, 2003; Miller et al., 2005; Canadian Wildlife Service, 2012; Species at Risk Committee, 2012; Resolute Bay HTO, 2013; COSEWIC, 2015).
Les déplacements entre les îles et les grandes zones seraient nécessaires pour éviter la prédation (Miller et Gunn, 2003b; Species at Risk Committee, 2012; Johnson et al., 2016). Le caribou a également tendance à quitter des zones pendant plusieurs années, puis à y retourner (Canadian Wildlife Service, 2013; Iviq HTO, 2013). On pense que ces déplacements en petits groupes très dispersés d’une douzaine d’individus ou moins sont probablement une adaptation à la disponibilité de végétation et un moyen d’éviter les prédateurs et les insectes (COSEWIC, 2015). Le caribou de Peary demeure dispersé dans le paysage à de faibles densités tout au long de son cycle vital annuel, même pendant la mise bas et le rut. Les densités après la mise bas sont relativement faibles (des dizaines d’individus) comparativement à celles du caribou de la toundra (des centaines à des milliers d’individus) (Festa-Bianchet et al., 2011; COSEWIC, 2015).
D’après la modélisation de l’habitat du caribou de Peary par Johnson et al. (2016) et des études antérieures sur le caribou de Dolphin-et-Union (Poole et al., 2010), les caractéristiques de la glace de mer nécessaires à la réussite de la traversée du caribou sont une couverture de glace de mer de plus de 90 % dans la zone et une épaisseur de glace d’au moins 10 cm.
Mise bas et rut
Le caribou de Peary est polyvalent dans ses lieux de mise bas. Il choisit divers types de milieux dotés d’une végétation suffisante pour une alimentation continue (Iviq HTO, 2013; COSEWIC, 2015) et fréquente généralement des altitudes moyennes à élevées; les altitudes plus basses sont moins utilisées (Resolute Bay HTO, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; Johnson et al., 2016). La mise bas a généralement lieu en zones côtières (Miller, 1991, 1992), mais les zones intérieures sont également utilisées les années où la couverture de neige et de glace est faible (Miller, 1993a, 1994). Compte tenu de cette variabilité, l’emplacement des aires de mise bas change au fil du temps (Sachs Harbour HTC, 2013). Néanmoins, à plus grande échelle, il semble que le caribou de Peary soit fidèle aux aires de mise bas (Gunn et Fournier, 2000). Les données sur l’habitat de rut font généralement défaut. Toutefois, selon certaines données, le caribou de Peary utilise principalement les zones côtières pour maximiser les possibilités de rencontre (Miller et Barry, 2003) et est fidèle aux zones de rut (Miller et al., 1977).
Population locale | Stades du cycle vital du caribou de Peary : Mise bas | Stades du cycle vital du caribou de Peary : Alimentation estivale | Stades du cycle vital du caribou de Peary : Rut | Stades du cycle vital du caribou de Peary : Alimentation hivernale |
---|---|---|---|---|
Île Banks et nord-ouest de Victoria | Banks : de la fin mai à la 3e semaine de juin Nord-ouest de l’île Victoria : du 5 au 21 juin |
De juillet à août | Période de pointe : de la fin octobre au début novembre | De septembre à mai |
Ouest des îles Reine-Élisabeth | Du début juin au début juillet; période de pointe : de la 2e à la 4e semaine de juin | De juillet à août | De la fin septembre à la mi-octobre | De septembre à mai |
Est des îles Reine-Élisabeth | Du début à la mi-juin | De juillet à août | De la fin septembre à la mi-octobre | De septembre à mai |
Île Prince of Wales, île Somerset et presqu’île de Boothia. | Prince of Wales : 3e semaine de juin Boothia : du début à la mi-juin |
De juillet à août | De la fin septembre à la mi-octobre | De septembre à mai |
3.3.2. Facteurs limitatifs
Le caribou de Peary a un faible taux de reproduction, ce qui signifie que son potentiel de rétablissement après des perturbations qui réduisent fortement la taille de sa population est limité. Les femelles ne produisent généralement pas de petits avant l’âge de deux ou trois ans, et n’ont normalement qu’un seul petit par an après l’atteinte de leur maturité sexuelle (COSEWIC, 2015). De la nourriture insuffisante en hiver peut limiter la croissance démographique du caribou de Peary (COSEWIC, 2015). L’état corporel d’une femelle, qui dépend de l’accès à des sources alimentaires, déterminera si elle peut devenir gravide lors d’une année donnée (Species at Risk Committee, 2012). Cette relation entraîne des taux de gestation et de production de petits très variables dans le temps et parmi les populations (COSEWIC, 2015). Les phénomènes météorologiques violents qui restreignent considérablement l’accès à de la nourriture entraînent la famine, des déplacements erratiques lors de la recherche de nourriture, des épisodes de mortalité massive et/ou des déclins marqués de la production de petits (Miller et Gunn, 2003b; Iviq HTO, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013). La durée d’une génération, ou l’âge moyen des parents, du caribou de Peary serait de 7 à 9 ans, et les femelles pourraient atteindre 15 ans (COSEWIC, 2004; Community of Ulukhaktok et al., 2008; Species at Risk Committee, 2012; COSEWIC, 2015).
4. Menaces
4.1 Évaluation des menaces
En raison de la vaste étendue géographique de l’aire de répartition du caribou de Peary, les conditions de l’habitat peuvent y être très variables. Par conséquent, les menaces auxquelles le caribou de Peary et son habitat sont confrontés peuvent varier considérablement d’une partie de l’aire de répartition à l’autre; il se peut qu’une menace importante dans une zone ne soit pas préoccupante dans une autre. Les menaces sont présentées ici selon une perspective à l’échelle de l’aire de répartition.
Les menaces qui pèsent sur le caribou de Peary ont été décrites tout au long du processus d’élaboration du programme de rétablissement, notamment lors de réunions tenues dans huit communautés. Dans le présent programme de rétablissement, les menaces qui pèsent sur le caribou de Peary ont été évaluées en fonction du système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature et Partenariat pour les mesures de conservation). Ces normes internationales ont été utilisées afin d’assurer l’uniformité de la description des menaces pesant sur les différentes espèces, en plus d’améliorer l’échange et la coordination des données entre les divers programmes sur les espèces en péril et autres espèces sauvages.
Les menaces sont définies comme étant des activités humaines (p. ex. l’extraction de ressources) ou des processus naturels (p. ex. des phénomènes météorologiques violents) qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration d’un organisme vivant (p. ex. une espèce), d’un groupe d’organismes (p. ex. une population ou une communauté) ou d’un écosystème entier (Salafsky et al., 2008). Les menaces peuvent être évaluées à l’échelle mondiale, nationale ou régionale. Aux fins de l’évaluation des menaces, seules les menaces présentes et celles qui devraient se produire dans les dix prochaines années sont considérées. Toutefois, les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces et toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre les menaces actuelles sont présentés à la section 4.2.
Le tableau de classification des menaces qui pèsent sur le caribou de Peary (tableau 4) a été rempli par un groupe d’experts scientifiques et de spécialistes de l’IQ/des CET sur le caribou de Peary en septembre 2014. Une version plus détaillée de ce tableau se trouve dans le rapport du COSEPAC (COSEWIC, 2015). Le groupe d’experts a examiné la portée, la gravité et l’immédiateté de chaque menace. La portée est la proportion de la population qui sera vraisemblablement touchée par la menace d’ici 10 ans. La gravité est le déclin prévu au cours des trois prochaines générations causé par la menace. L’immédiateté décrit le caractère immédiat de la menace et indique si celle-ci constitue un problème actuel ou un élément qui pourrait devenir un problème dans le futur. L’impact est calculé d’après une combinaison de la portée et de la gravité.
L’impact global des menaces qui pèsent sur le caribou de Peary est très élevé-moyen.
Menace | Description de la menace | Impacta | Portéeb | Gravitéc | Immédiatetéd | Description |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Développement résidentiel et commercial | Négligeable | Négligeable | Extrême | Élevée | Non applicable |
1.1 | Zones résidentielles et urbaines | Négligeable | Négligeable | Extrême | Élevée | Non applicable |
3 | Production d’énergie et exploitation minière | Faible | Restreinte-petite | Légère | Élevée | Non applicable |
3.1 | Forage pétrolier et gazier | Faible | Restreinte-petite | Légère | Modérée | Non applicable |
3.2 | Exploitation de mines et de carrières | Faible | Petite | Légère | Élevée | Non applicable |
4 | Corridors de transport et de service | Moyen-faible | Restreinte-petite | Élevée-modérée | Élevée | Non applicable |
4.1 | Routes et voies ferrées | Faible | Petite | Légère | Modérée | Non applicable |
4.2 | Lignes de services publics | Négligeable | Négligeable | Négligeable | Inconnue | Non applicable |
4.3 | Voies de transport par eau | Moyen-faible | Restreinte-petite | Élevée-modérée | Élevée | Trafic maritime |
4.4 | Corridors aériens | Négligeable | Négligeable | Légère | Modérée-faible | Vols réguliers |
5 | Utilisation des ressources biologiques | Faible | Petite | Légère | Élevée | Non applicable |
5.1 | Chasse et capture d’animaux terrestres | Faible | Petite | Légère | Élevée | Récolte |
6 | Intrusions et perturbations humaines | Faible | Restreinte | Légère | Élevée | Non applicable |
6.1 | Activités récréatives | Négligeable | Négligeable | Négligeable | Élevée | Non applicable |
6.2 | Guerre, troubles civils et exercices militaires | Faible | Restreinte | Légère | Élevée | Non applicable |
6.3 | Travail et autres activités | Faible | Restreinte | Légère | Élevée | Non applicable |
8 | Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques | Moyen-faible | Généralisée | Modérée-légère | Élevée | Non applicable |
8.1 | Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes | Moyen-faible | Grande-restreinte | Modérée-légère | Élevée | Parasites et maladies (indigènes et non indigènes) |
8.2 | Espèces indigènes problématiques | Faible | Généralisée | Légère | Élevée | Compétition (p. ex. le bœuf musqué) Prédation (p. ex. le loup) |
8.3 | Matériel génétique introduit | Inconnu | Petite | Inconnue | Élevée | Non applicable |
9 | Pollution | Inconnu | Généralisée | Inconnue | Élevée | Non applicable |
9.4 | Déchets solides et ordures | Inconnu | Généralisée | Inconnue | Élevée | Non applicable |
9.5 | Polluants atmosphériques | Inconnu | Généralisée | Inconnue | Élevée | Non applicable |
11 | Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents | Élevé-moyen | Généralisée | Élevée-modérée | Élevée | Non applicable |
11.1 | Déplacement et altération de l’habitat | Élevé-moyen | Généralisée | Élevée-modérée | Élevée | Perte de glace de mer Élévation du niveau de la mer et érosion Changements de la végétation |
11.4 | Tempêtes et inondations | Moyen-faible | Restreinte-petite | Élevée-modérée | Modérée | Épisodes de formation de glace Vent |
Impact global des menaces : Très élevé-moyen
a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.
b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).
c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).
d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.
4.2 Description des menaces
Les menaces les plus importantes qui pèsent sur le caribou de Peary sont les impacts des changements climatiques, notamment la perte de glace de mer, les épisodes de formation de glace qui limitent la disponibilité de nourriture et l’élévation du niveau de la mer. D’autres menaces importantes pour le caribou de Peary sont la perte de glace de mer due au trafic maritime ainsi que les menaces que représentent les parasites et les maladies. L’exploitation et l’exploration minières, la compétition, la prédation, les perturbations humaines et la récolte sont également des menaces qui pèsent sur l’espèce. Chaque menace est décrite ci-dessous, de l’impact le plus élevé au plus faible, et chaque catégorie de menace a un numéro standard qui correspond au système de classification de l’UICN-CMP. Les menaces décrites ci-dessous sont uniquement celles qui devraient toucher le caribou de Peary au cours des 10 prochaines années.
4.2.1. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (menace no 11 de l’UICN-CMP)
Les changements climatiques constituent la menace la plus importante qui pèse sur le caribou de Peary. L’Arctique connaît l’un des réchauffements les plus importants de la planète depuis le milieu du 20e siècle (Post et al., 2009; Zhang et al., 2011; IPCC, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2016). Des communautés observent déjà les effets des changements climatiques dans l’aire de répartition du caribou de Peary, bien que ce ne soit pas toutes les communautés qui ressentent tous les impacts. Les changements observés englobent une baisse du niveau de la mer dans certaines régions et une hausse du niveau de la mer dans d’autres, une baisse du niveau de l’eau de lacs et d’étangs, une augmentation de la végétation, des épisodes de formation de glace plus fréquents, une augmentation du vent, une hausse de l’abondance d’insectes, des changements du moment d’englacement et de rupture des glaces ainsi que la présence d’espèces dans des régions où elles n’ont jamais été vues auparavant (Canadian Wildlife Service, 2012; Ekaluktutiak HTO, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Canadian Wildlife Service, 2015; Ekaluktutiak HTO, 2016). Les effets à long terme des changements climatiques et les répercussions sur le caribou de Peary et son habitat sont inconnus.
Les menaces directes découlant des changements climatiques sont abordées dans la présente section, notamment la perte de glace de mer qui affecte la capacité du caribou de migrer entre les îles, la perte d’habitat due à l’élévation du niveau de la mer, la diminution de l’accessibilité à de la nourriture en hiver à cause des épisodes de formation de glace, les changements de la végétation qui entraînent une plus grande abondance d’arbustes à faible teneur en nutriments et les épisodes de vents plus forts qui ont un impact sur la dureté de la neige en hiver. Les effets des changements climatiques peuvent également aggraver l’impact des autres menaces qui pèsent sur le caribou de Peary (Canadian Wildlife Service, 2012, 2013). Les agents pathogènes peuvent devenir plus répandus, la zone de chevauchement avec les prédateurs et les compétiteurs peut s’étendre, les voies de propagation et les cycles des contaminants peuvent changer (p. ex. le mercure), et les individus incapables de migrer entre les îles à cause de la perte de glace de mer pourraient ne plus être en mesure de résister à la perte d’habitat supplémentaire due aux perturbations humaines (p. ex. l’exploration pétrolière et gazière).
Déplacement et altération de l’habitat (menace n° 11.1 de l’UICN-CMP)
Perte de glace de mer (voir aussi : trafic maritime)
La hausse des températures entraîne une réduction de l’étendue, de l’épaisseur et de la durée de la glace de mer dans l’Arctique (IPCC, 2013). La perte de glace de mer devrait se poursuivre (Sou et Flato, 2009; Wang et Overland, 2009; Collins et al., 2013; IPCC, 2013). La quantité de glace de mer pluriannuelle ancienne et épaisse a diminué de 50 % entre 2005 et 2012, et, selon les estimations, 75 % du volume de la glace de mer arctique d’été ont été perdus depuis les années 1980 (IPCC, 2013). Les prévisions indiquent que la glace de mer annuelle va probablement diminuer de 3,5 à 4,1 % par décennie dans l’Arctique (IPCC, 2013).
Certains modèles prévoient que la couverture de glace d’été diminuera de 45 % dans l’archipel Arctique canadien d’ici 2041-2060 (Sou et Flato, 2009). Ces prévisions de perte de glace de mer sont peut-être modérées puisque les modèles climatiques ont sous-estimé le déclin rapide de la glace de mer arctique d’été observé au cours des dernières décennies (IPCC, 2013). À certains endroits, l’englacement se produit déjà beaucoup plus tard qu’auparavant (Ekaluktutiak HTO, 2013; IPCC, 2013). Dans d’autres régions, des eaux qui auparavant gelaient chaque année (comme au nord de l’île King William et autour de l’île Prince of Wales et de la presqu’île de Boothia) sont maintenant libres de glace tout l’hiver (Canadian Wildlife Service, 2013).
La glace de mer est un habitat saisonnier important pour le caribou de Peary, car elle lui permet de se déplacer entre les îles (Canadian Wildlife Service, 2013; Post et al., 2013; Gjoa Haven HTO, 2016; Resolute Bay HTO, 2016; Spence Bay HTO, 2016). Elle facilite à la fois les déplacements annuels entre les aires de répartition saisonnières et les déplacements occasionnels pour échapper à des conditions météorologiques violentes (Miller et al., 2005), en plus de donner aux aires de répartition le temps nécessaire pour se régénérer (Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Iviq HTO, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Spence Bay HTA, 2013). De nombreux caribous de Peary seraient incapables d’accéder aux ressources dont ils ont besoin pour survivre à des moments précis de l’année en l’absence d’une glace de mer adéquate leur permettant de se déplacer entre les îles, ce qui pourrait entraîner la disparition d’individus de certaines voire de nombreuses îles (Miller et al., 2005). Miller et al. (2005) ont conclu qu’en l’absence d’aires de répartition sur plusieurs îles les grandes populations de caribous de Peary ne pourraient survivre que sur les îles Victoria et d’Ellesmere, car ce sont les seules îles suffisamment grandes pour permettre une rotation des aires de répartition à l’intérieur de leur territoire. La diminution des déplacements interinsulaires pourrait également accroître l’isolement génétique, ce qui rendrait les individus moins aptes à s’adapter aux conditions changeantes. De plus, la perte corridors de déplacement interinsulaires peut également réduire les chances de recolonisation de certaines zones à partir des îles voisines (Gunn et al., 1981; Post et al., 2013).
La réduction de la glace de mer influe sur le moment des traversées et augmente le taux de mortalité par noyade accidentelle qui survient lorsque les caribous tentent de traverser une glace trop mince (Canadian Wildlife Service, 2012, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016). Une communauté a observé que les traversées tardives d’automne pouvaient conduire les caribous à mourir de faim dans l’attente que la glace soit suffisamment épaisse pour traverser (Gjoa Haven HTO, 2016). De plus, les individus sont exposés à un plus grand risque de prédation, d’infestation par des parasites et d’infection (Poole et al., 2010). Enfin, les caribous regroupés en attendant la formation de la glace sont plus susceptibles de donner lieu à du surbroutage (Species at Risk Committee, 2013).
En plus de la perte de glace de mer, le trafic maritime et les activités de déglaçage peuvent maintenir artificiellement ouverts les passages de glace de mer. Ce point est abordé à la section 4.2.3, Trafic maritime.
Pour de plus amples détails sur les effets de la perte de glace de mer sur les déplacements, voir l’annexe II de Johnson et al. (2016).
Élévation du niveau de la mer et érosion
L’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale dépend de divers facteurs, dont la dilatation thermique des océans ainsi que l’apport d’eau de fonte des glaciers, des calottes glaciaires et des nappes glaciaires. L’élévation du niveau de la mer peut influer sur la fréquence et l’ampleur des inondations et de l’érosion côtières, mais l’impact de l’élévation du niveau de la mer sur les côtes de l’Arctique est très variable. Les côtes du centre de l’archipel Arctique se soulèvent, entraînant une baisse du niveau de la mer, tandis que les côtes de l’est et de l’ouest de l’archipel s’affaissent (subsidence), entraînant une hausse du niveau de la mer (Pelletier et Medioli, 2014). Le soulèvement et la subsidence des terres résultent des effets retardés de la dernière glaciation; aux endroits où les nappes glaciaires affaissaient autrefois les terres, celles-ci se soulèvent, tandis que les terres situées en périphérie des nappes glaciaires s’affaissent (Pelletier et Medioli, 2014). Selon les projections pour le 21e siècle, le niveau de la mer s’élèvera davantage là où les terres subissent actuellement une subsidence, tandis que les zones où les terres subissent un soulèvement pourraient connaître une transition, soit passer d’une baisse à une hausse du niveau de la mer (Warren et Lemmen, 2014).
Des climatologues prédisent une élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale de 0,26 à 0,82 m d’ici 2100 (IPCC, 2013). Une telle élévation pourrait entraîner l’inondation de toutes les côtes de l’Arctique canadien et submerger plusieurs îles (Pelletier et Medioli, 2014). De plus, aux endroits où une diminution de la glace de mer est prévue, comme dans l’Arctique (voir la description de la menace découlant de la perte de glace de mer ci-dessus), une augmentation des niveaux d’eau extrêmement élevés en raison de la montée des vagues est prévue. Combinée au dégel du pergélisol, cette situation pourrait accroître l’érosion côtière (Forbes, 2011; Warren et Lemmen, 2014) ou entraîner la mort de la végétation à grande échelle en raison de la salinisation (Kokelj et al., 2012). De nombreuses communautés côtières de l’Arctique ont remarqué une érosion près de leur territoire ou dans d’autres zones lors de leurs déplacements (Forbes, 2011; Sachs Harbour HTC, 2016). Toutes ces prévisions pourraient réduire considérablement la disponibilité et la qualité de l’habitat du caribou de Peary dans l’archipel Arctique.
Changements de la végétation
La hausse des températures dans l’Arctique modifie le moment de l’émergence ainsi que la quantité et la qualité nutritionnelle des végétaux disponibles pour le caribou de Peary (Post et al., 2009). Les impacts que ces changements auront sur le caribou de Peary et son habitat ne sont pas clairs.
La croissance accrue des végétaux et des changements des tendances de la végétation sont observés dans certaines régions de l’Arctique (Ahern et al., 2011; Canadian Wildlife Service, 2012; Paulatuk HTC, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; COSEWIC, 2015). Il est possible que la croissance accrue des végétaux et la période réduite d’enneigement soient bénéfiques au caribou de Peary en améliorant la disponibilité de nourriture en été (COSEWIC, 2004; Tews et al., 2007a), particulièrement dans les parties sud de l’aire de répartition (Jia et al., 2009). La productivité de la végétation a augmenté de 18,5 à 34,2 % entre 1982 et 2011 dans l’Arctique (Xu et al., 2013). Une plus grande abondance de nourriture en été pourrait accroître l’accumulation de graisse chez le caribou de Peary pendant cette saison, ce qui pourrait avoir un effet positif sur les taux de reproduction et la survie en hiver, compensant ainsi la baisse de disponibilité de sources alimentaires en hiver causée par les épisodes de formation de glace (voir la menace découlant des épisodes de formation de glace ci-dessous). Les changements dans la végétation devraient être plus prononcés et rapides dans le Bas-Arctique que dans le Haut-Arctique, la croissance des végétaux dans le Haut-Arctique étant limitée par les nutriments du sol (Walker et al., 2006; Elmendorf et al., 2012a) et la disponibilité d’eau pendant la saison de croissance (Boulanger-Lapointe et al., 2014).
Il se peut toutefois qu’une augmentation de la végétation ne soit pas bénéfique au caribou de Peary si celle-ci est de piètre qualité ou si sa période de disponibilité ne correspond pas aux stades vitaux primordiaux du caribou de Peary, comme la mise bas. On s’attend à ce que le couvert arbustif représente la principale augmentation de la biomasse végétale dans l’Arctique (Hudson et Henry, 2009; Elmendorf et al. , 2012a; Elmendorf et al. , 2012b; Pearson et al., 2013), et les arbustes à feuilles persistantes ont une faible valeur nutritive pour le caribou de Peary. L’espèce consomme de manière sélective de la nourriture de grande qualité et très digestible afin de combler ses besoins nutritionnels, particulièrement en été (Thomas et Kroeger, 1980; Klein, 1992; Larter et al., 2002). Le caribou de Peary préfère manger des arbustes à feuilles caduques, des fleurs de plantes herbacées non graminoïdes et des inflorescences montées en graine (Larter et Nagy, 1997, 2001a, 2004). Une augmentation des arbustes à feuilles persistantes pourrait réduire la disponibilité de ces aliments préférés de grande qualité.
Les déplacements et certains stades du cycle vital du caribou (p. ex. la mise bas et le rut) sont prévus pour coïncider avec l’émergence de sources alimentaires de grande qualité (Post et Forchhammer, 2008). À cause des changements climatiques, la feuillaison se produit plus tôt dans l’année (Jia et al., 2009; Xu et al., 2013). Bien que le caribou de Peary puisse adapter les stades de son cycle vital et ses déplacements saisonniers aux conditions d’enneigement dominantes dans une certaine mesure, soit pendant quelques semaines (Miller, 1991, 1993a), il est probable que le moment des stades du cycle vital du caribou soit principalement déterminé par la durée du jour (Post et Forchhammer, 2008). Il est donc peu probable que le caribou de Peary soit en mesure de s’adapter à des changements plus importants pendant la saison de croissance. Ce décalage trophique pourrait se traduire par un régime alimentaire plus pauvre, ce qui pourrait avoir des impacts sur la santé et la survie.
Pour de plus amples détails sur les effets potentiellement positifs et négatifs des changements de la végétation sur le caribou de Peary, voir l’annexe II de Johnson et al. (2016).
Tempêtes et inondations (menace n° 11.4 de l’UICN-CMP)
Épisodes de formation de glace
La pluie verglaçante ou le regel de la neige fondue peuvent entraîner la formation d’une couche de glace qui empêche le caribou de Peary d’accéder à des sources de nourriture recouvertes de neige. Une telle situation peut entraîner la malnutrition ou la famine, et donc la mort (Miller et Gunn, 2003b; COSEWIC, 2015). De graves épisodes de formation de glace sont associés à des déclins soudains et à grande échelle de populations de caribous de Peary (Miller et Gunn, 2003a; Paulatuk HTC, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; COSEWIC, 2015). Des périodes de fréquence accrue de ces épisodes ont été observées dans de nombreuses régions de l’Arctique (Gunn et Skogland, 1997; Miller et Gunn, 2003a; Harding, 2004; Tews et al., 2007a; Sharma et al., 2009; Tews et al., 2012; Spence Bay HTA, 2013), et les changements climatiques devraient en accroître encore plus la fréquence et la gravité (Hansen et al., 2011; Liston et Hiemstra, 2011; IPCC, 2013; Semmens et al., 2013). L’impact des épisodes de formation de glace sur le caribou de Peary est incertain et dépendra de l’ampleur, de l’emplacement et du moment des épisodes. Les épisodes à grande échelle où le caribou ne sera pas en mesure de trouver de la nourriture de rechange à proximité auront l’impact négatif le plus élevé; toutefois, la plupart des épisodes de formation de glace sembleraient être localisés (Canadian Wildlife Service, 2015).
Pour de plus amples détails sur les effets des phénomènes météorologiques violents sur l’accessibilité à de la nourriture en hiver, voir l’annexe II de Johnson et al. (2016).
Vents
Il semble y avoir eu des mentions d’une augmentation des vents dans certaines communautés, tant en ce qui concerne le nombre de jours venteux que la force des vents (Wang et al., 2006; Wan et al., 2010; Spreen et al., 2011; Canadian Wildlife Service, 2015; Wang et al., 2015). Des changements de la direction des vents ont également été observés (Canadian Wildlife Service, 2015). Les vents forts peuvent augmenter les coûts énergétiques des déplacements et de la thermorégulation chez les caribous, surtout lorsqu’ils sont accompagnés de basses températures. La force des vents peut également affecter la dureté et la densité de la couverture de neige, ce qui complique l’alimentation (Miller et Gunn, 2003b). Dans certaines régions de l’Arctique, les vents forts pourraient augmenter la vitesse de dérive de la glace de mer (Spreen et al., 2011) ou accélérer le retrait de la glace (Wang et al., 2015), ce qui pourrait nuire à la traversée de la glace par les caribous. Cependant, des vents plus forts pourraient être bénéfiques pendant la période de mise bas et au début de l’été, car ils permettent d’alléger le harcèlement par les insectes (Hagemoen et Reimers, 2002; Weladji et al., 2003; Moen, 2008).
4.2.2. Corridors de transport et de service (menace no 4 de l’UICN-CMP)
Voies de transport par e au (menace no 4.3 de l’UICN-CMP)
Trafic maritime
Bien que la navigation et les autres types de trafic maritime soient plus faibles en automne, en hiver et au printemps qu’en été, un seul chenal créé par un navire dans la glace de mer pourrait avoir un impact important sur le caribou de Peary. La circulation fréquente de bateaux à l’automne pourrait empêcher la formation de la glace de mer, ce qui garderait les chenaux ouverts plus longtemps. Cette perte de glace de mer peut perturber les déplacements interinsulaires du caribou de Peary (voir la section ci-dessus sur la perte de glace de mer) (Miller et al., 2005; Canadian Wildlife Service, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2016; Kurairojuark HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016). Il se peut que les individus ne soient pas en mesure de traverser à la nage les voies de navigation en eau libre, même les plus étroites, car la plateforme de glace et les débris de glace situés sur les bords du chenal de navigation peuvent les empêcher de sortir de l’eau, entraînant ainsi leur noyade (Miller et al., 2005). Une communauté a observé une telle noyade causée par le passage d’un navire au moment où les caribous se trouvaient sur la glace ( Olohaktomiut HTC, 2016). Des études sur le caribou de Dolphin-et-Union semblent indiquer que les individus ont généralement besoin d’une couverture de glace supérieure à 90 % et d’une épaisseur de glace de 10 à 30 cm avant de tenter de traverser la glace de mer saisonnière (Poole et al., 2010).
Les changements des conditions de la glace de mer découlant des changements climatiques devraient augmenter à la fois l’accès maritime à l’Arctique et la durée de la saison de navigation (Arctic Council, 2009). Une saison de navigation prolongée et un trafic maritime plus important augmentent la possibilité d’interaction entre les espèces en migration et en vêlage et les navires (Arctic Council, 2009; Environment and Natural Resources, 2016) ainsi que les cas de mortalité dus à la noyade (Miller et al., 2005). La circulation des navires industriels, des brise-glace, des bateaux de croisière et des bateaux de plaisance connaît déjà une augmentation dans les eaux arctiques, et la durée de la saison de navigation augmente (Gunn et al., 2011; Canadian Wildlife Service, 2012; Paulatuk HTC, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2016; Kurairojuark HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016). Cette observation de l’augmentation des activités de navigation en dehors de la saison de navigation traditionnelle (c’est-à-dire en mai et en novembre) est liée au réchauffement climatique et augmente considérablement depuis 1990 (Pizzolato et al., 2014). De même, le nombre de navires empruntant le passage du Nord-Ouest a rapidement augmenté, passant de 4 par an dans les années 1980 à 20-30 par an entre 2009 et 2013 (augmentation de plus de 75 %; Environment and Natural Resources, 2011, 2016).
Le fait que le trafic maritime accru puisse entraîner une plus grande quantité de polluants dans l’eau par le déversement illégal d’eaux grises contaminées, le changement des eaux de lest et les déversements potentiels d’hydrocarbures ou de déchets constitue une autre préoccupation (Canadian Wildlife Service, 2015; Olohaktomiut HTC, 2016). Le caribou de Peary fréquente les zones côtières et pourrait être touché par une telle pollution. Les changements des conditions de glace causés par le sillage des navires constituent un autre effet potentiel de l’augmentation du trafic maritime sur l’environnement (Environment and Natural Resources, 2016).
La gravité de cette menace dépendra des passages interinsulaires qui seront touchés et de la taille des populations concernées.
4.2.3. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques (menace no 8 de l’UICN-CMP)
Espèces exotiques (non indigè nes) envahissantes (menace no 8.1 de l’UICN-CMP)
Parasites et maladies
Le caribou de Peary semble être en très bonne santé dans toute son aire de répartition et peu touchée par les parasites ou les maladies (Species at Risk Committee, 2012; Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Iviq HTO, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013). Toutefois, on craint que des maladies touchant d’autres espèces nordiques ou d’autres sous-espèces de caribous puissent être transmises au caribou de Peary (Ekaluktutiak HTO, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; COSEWIC, 2015; Olohaktomiut HTC, 2016; Paulatuk HTC, 2016a; Sachs Harbour HTC, 2016). Le caribou de la toundra, par exemple, présente des taux élevés de brucellose (Leighton, 2011), maladie qui pourrait être transmise au caribou de Peary si les deux sous-espèces entraient en contact l’une avec l’autre. L’impact le plus courant de la brucellose est une diminution du succès de reproduction (Leighton, 2011). Si les changements climatiques élargissent les zones de chevauchement avec les hardes de caribous de la toundra (à l’exception des caribous de Dolphin-et-Union), cette maladie pourrait s’établir dans les populations de caribous de Peary (Canadian Wildlife Service, 2015; COSEWIC, 2015).
Le réchauffement climatique permet également l’établissement de parasites qui ne sont pas actuellement courants dans l’archipel Arctique (Kutz et al., 2014). Par exemple, un type de strongle pulmonaire (Varestrongylus spp.), qui affecte à la fois le caribou et le bœuf musqué (Ovibos moschatus), a été détecté pour la première fois dans Victoria en 2010 (Kutz et al., 2014). De même, le parasite Teladorsagia boreoarcticus, qui s’attaque à l’estomac et peut affecter le caribou de Peary, a été récemment découvert dans les îles Banks et Victoria (Hoberg et al., 2012). Certains de ces nouveaux parasites pourraient devenir une préoccupation pour la santé du caribou de Peary. Des communautés ont également exprimé des inquiétudes quant au fait que les interactions avec des oiseaux migrateurs pourraient accroître la transmission de parasites et de maladies au caribou de Peary dans un contexte de réchauffement climatique (Olohaktomiut HTC, 2016; Sachs Harbour HTC, 2016).
Bien que les parasites et les maladies aient été évalués comme ayant un impact moyen à faible dans l’ensemble de l’aire de répartition du caribou de Peary, certaines communautés croient que cette menace devrait être évaluée plus haut dans la fourchette d’intensité en raison de sa présence chez d’autres espèces, comme le bœuf musqué, des oiseaux migrateurs et d’autres sous-espèces de caribous, dont le caribou de la toundra, et de l’augmentation potentielle des parasites et des maladies en raison des changements climatiques ( HTC, 2016; Sachs Harbour HTC, 2016).
Les changements climatiques peuvent entraîner une augmentation de l’activité et/ou de l’abondance des hypodermes, des moustiques et d’autres insectes piqueurs dans l’aire de répartition du caribou de Peary (Moen, 2008; Culler et al., 2015). Le harcèlement par les insectes peut constituer un problème majeur pour le caribou, car le temps consacré à l’alimentation et au repos peut diminuer considérablement avec l’augmentation de l’abondance et/ou de l’activité des mouches (Hagemoen et Reimers, 2002; Witter et al., 2012), et peut également être exacerbé par les températures élevées (Mörschel et Klein, 1997). Les comportements d’évitement des insectes pourraient avoir un effet négatif sur la reproduction du caribou, car l’espèce dépense moins d’énergie pour se nourrir, mais plus d’énergie pour éviter les insectes (Colman et al., 2003; Weladji et al., 2003). Une hausse du harcèlement par les insectes pourrait alors être extrêmement nuisible au caribou de Peary, qui doit s’alimenter continuellement afin d’accumuler suffisamment de graisse pour survivre à l’hiver et se reproduire avec succès. Certaines communautés ont déjà observé une augmentation des insectes piqueurs (Olohaktomiut HTC, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2016) et de nouveaux types d’insectes (Ekaluktutiak HTO, 2016). Les Inuits ont également souligné une augmentation du nombre de caribous de Peary morts en raison de la chaleur et de l’épuisement causé par les insectes (Ekaluktutiak HTO, 2016).
Espèces indigènes problématiques (menace no 8.2 de l’UICN-CMP)
Compétition – bœuf musqué
Les membres des communautés de Sachs Harbour, d’Ulukhaktok, de Paulatuk, de Inuit Qaujimajatuqangit et de Taloyoak considèrent que l’interaction avec le bœuf musqué est une menace importante qui pèse sur le caribou de Peary (Olohaktomiut HTC, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Gjoa Haven HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016; Sachs Harbour HTC, 2016; Spence Bay HTO, 2016). Les réductions de l’abondance du caribou de Peary coïncident avec les augmentations du nombre de bœufs musqués, cette tendance étant variable dans l’ensemble de l’aire de répartition du caribou de Peary. Par exemple, une relation négative a été constatée dans l’île Banks, l’île Prince of Wales et l’île Somerset, mais pas dans l’ouest des îles de la Reine-Élisabeth (Gunn et Dragon, 1998; Gunn et al., 2000; Canadian Wildlife Service, 2012; Olohaktomiut HTC, 2013; Canadian Wildlife Service, 2015; COSEWIC, 2015; Spence Bay HTO, 2016).
Le caribou de Peary ne fréquente pas souvent les mêmes zones que le bœuf musqué (Kevan, 1974; Thomas et al., 1999; Jenkins, 2006; Paulatuk HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; COSEWIC, 2015). Le caribou évite peut-être le bœuf musqué parce qu’il cherche à réduire le risque de prédation (Jenkins, 2006; Canadian Wildlife Service, 2013), qu’il n’aime pas l’odeur du bœuf musqué (Ekaluktutiak HTO, 2013; Iviq HTO, 2013; Paulatuk HTC, 2013) ou que le bœuf musqué piétine la neige et les sources alimentaires (Species at Risk Committee, 2012). Selon une hypothèse, de grandes populations de bœufs musqués permettent le maintien de grandes populations de loups, ce qui augmente également la prédation du caribou de Peary par le loup (Miller, 1993b; Nagy et al., 1996; Miller, 2003; Gunn, 2005; Gunn et al., 2011; Canadian Wildlife Service, 2013; Larter, 2013). Pour éviter le bœuf musqué, le caribou de Peary peut changer d’habitat, en particulier lorsque les populations de bœufs musqués sont élevées.
Si la plupart des études ont grandement laissé entendre que la compétition entre le caribou de Peary et le bœuf musqué est limitée en raison du faible chevauchement de l’utilisation de l’habitat et du régime alimentaire (Kevan, 1974; Wilkinson et al., 1976; Miller et al., 1977; Parker, 1978; Shank et al., 1978; Russell et al., 1979; Thomas et Edmonds, 1983; Schaefer et al., 1996; Thomas et al., 1999), ces deux espèces peuvent entrer en compétition pour la nourriture, dans des conditions environnementales spécifiques, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur le caribou de Peary (Larter et Nagy, 1997; Gunn et al., 2000; Canadian Wildlife Service, 2013; HTC, 2013). Certaines études ont indiqué que la compétition peut se produire lorsque l’accessibilité à de la nourriture est limitée (Miller et al., 1977; Parker, 1978; Staaland et al., 1997; Larter et Nagy, 2001b) ou lorsque la densité des bœufs musqués est élevée (Vincent et Gunn, 1981). De l’avis de certaines communautés, les impacts des conditions météorologiques violentes sur le bœuf musqué et son comportement peuvent avoir un effet sur le caribou de Peary (Canadian Wildlife Service, 2015).
Prédation – loup arctique
Le loup arctique (Canis lupus arctos) coexiste avec le caribou de Peary dans toute l’aire de répartition de ce dernier (Miller, 1992; Miller et Reintjes, 1995; van Zyll de Jong et Carbyn, 1999) et s’attaque aux caribous ainsi qu’aux bœufs musqués, soit en fonction de la disponibilité des espèces (Gunn et al., 1998; Gunn et al., 2000; Larter, 2013), soit en fonction de leur préférence (Miller, 1993b; Gunn et al., 2000; Taylor, 2005; Species at Risk Committee, 2012; Canadian Wildlife Service, 2013). Le loup est un prédateur important des faons et des individus plus âgés (Miller et al., 1985). Bien que le loup et le caribou coexistent depuis des milliers d’années, la prédation par le loup pourrait accélérer le déclin du caribou ou empêcher le rétablissement des populations, en particulier lorsque celles-ci sont petites et exposées à des menaces cumulatives (Nagy et al., 1996; Gunn et al., 1998; Gunn et al., 2000; Miller et Gunn, 2001). Le caribou peut être particulièrement vulnérable à la prédation à certaines périodes de son cycle vital, comme pendant la mise bas ou les déplacements saisonniers (Resolute Bay HTO, 2013). La prédation peut également entraîner des changements dans les habitudes de déplacement (Canadian Wildlife Service, 2013).
La gravité de la menace posée par le loup arctique varie dans l’aire de répartition du caribou de Peary, mais elle a été jugée élevée dans la majeure partie de l’aire de répartition (Canadian Wildlife Service, 2015), notamment dans la partie ouest (Canadian Wildlife Service, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Sachs Harbour, HTC 2013). On observe de plus en plus de loups dans de nombreuses parties de l’aire de répartition (Gunn, 2005; Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016; Paulatuk HTC, 2016a; Sachs Harbour HTC, 2016), mais cette augmentation n’indique pas nécessairement une hausse de l’abondance du loup (Canadian Wildlife Service, 2015). Une communauté a dit craindre que le développement industriel déplace l’aire de répartition du loup davantage vers le nord ( HTC, 2016). Dans le cadre de consultations menées auprès des communautés en 2016, la totalité de ces dernières sauf une ont indiqué que le nombre élevé ou croissant de loups et leurs impacts sur le caribou constituaient une préoccupation majeure. La plupart d’entre elles classeraient la prédation (principalement par le loup) comme une menace élevée dans leur région, et Cambridge Bay, Gjoa Haven , Taloyoak et Resolute Bay considèrent le loup comme étant la principale menace dans leur région (Ekaluktutiak HTO, 2016; Gjoa Haven HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016; Paulatuk HTC, 2016a; Resolute Bay HTO, 2016; Sachs Harbour HTC, 2016; Spence Bay HTO, 2016). Une communauté a observé des loups poursuivant des caribous jusqu’en pleine mer ou sur la glace de mer partiellement gelée (Ekaluktutiak HTO, 2016).
Le manque d’information sur les populations de loups et sur leur impact sur les populations de caribous de Peary constitue une lacune importante qui nécessite une étude plus approfondie.
Autres espèces
Le caribou de Peary peut utiliser les milieux humides épars lorsqu’il se déplace dans le paysage (Wilkinson et al., 1976; Miller et al., 1982; Thomas et al., 1999; Larter et Nagy, 2001b). De l’avis de certaines communautés, l’Oie de Ross (Chen rossii) et la Petite Oie des neiges (C. caerulescens) sont des compétiteurs possibles du caribou de Peary, car elles peuvent endommager considérablement la végétation des milieux humides en mangeant des plantes entières, y compris les racines (Canadian Wildlife Service, 2013). De plus, comme les populations d’oies augmentent, elles devraient utiliser de plus en plus l’habitat en terrain élevé (Reed et al., 2002). Cette situation pourrait entraîner une plus grande compétition pour l’habitat disponible entre le caribou de Peary et l’Oie de Ross et la Petite Oie des neiges. D’autres herbivores, comme le lièvre arctique (Lepus arcticus) et les lagopèdes (Lagopus mutus, L. lagopus), peuvent également livrer une compétition au caribou de Peary pour la nourriture (Larter et Nagy, 2004).
Des communautés ont également mentionné l’ours blanc (Ursus maritimus), le grizzli (Ursus arctos ssp.), le carcajou (Gulo gulo) et le renard arctique (Vulpes lagopus) comme d’autres prédateurs potentiels du caribou de Peary (Canadian Wildlife Service, 2012, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013). Les changements climatiques pourraient entraîner un afflux de prédateurs dans l’aire de répartition du caribou de Peary. Les aires de répartition de nombreuses espèces s’étendent vers le nord en raison des changements climatiques, qui affectent déjà les écosystèmes arctiques (Post et al., 2009). Par exemple, certains chasseurs ont signalé une augmentation des taux de prédation du caribou de Peary par le grizzli et le carcajou (Canadian Wildlife Service, 2012, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016) ou une réduction de la durée de l’hibernation du grizzli (Ekaluktutiak HTO, 2016).
D’autres études sont nécessaires pour répondre aux questions concernant la compétition entre le caribou de Peary et le bœuf musqué ainsi que l’interaction complexe prédateur-proies entre le caribou de Peary, le bœuf musqué et le loup. Pour une description plus détaillée des menaces découlant de la compétition et de la prédation, voir l’annexe II de Johnson et al. (2016).
4.2.4. Production d’énergie et exploitation minière (extraction de ressources) (menace no 3 de l’UICN-CMP)
Les Inuits et les Inuvialuits sont très préoccupés par les effets de l’exploitation minière, de l’extraction pétrolière et gazière et des activités sismiques sur la santé des populations locales de caribous de Peary (Canadian Wildlife Service, 2012, 2015). Les activités d’exploration et d’exploitation minières passées ont coïncidé avec le déclin de populations de caribous, à compter des années 1970 (Miller et al., 1977; Grise Fiord Peary Caribou Workshop, 1997; Canadian Wildlife Service, 2013; Iviq HTO, 2013; Spence Bay HTA, 2013). La production d’énergie et les activités minières sont actuellement limitées dans l’aire de répartition du caribou de Peary. Cependant, la demande en minéraux pourrait augmenter à l’avenir et, combinée à l’accessibilité croissante de l’Arctique, l’extraction des ressources pourrait devenir une menace pour le caribou de Peary si le lieu et le calendrier des activités ne sont pas planifiés adéquatement. Des localités du Haut-Arctique ont exprimé des préoccupations concernant l’intérêt croissant à l’égard de l’exploitation minière (Iviq HTO, 2016; Resolute Bay HTO, 2016), qui pourrait augmenter le niveau de menace pesant sur le caribou de Peary.
Les activités d’extraction de ressources peuvent entraîner une perte d’habitat pour le caribou de Peary. Il est possible que la perte fonctionnelle d’habitat soit beaucoup plus importante que l’empreinte réelle de l’industrie, car le caribou de Peary pourrait abandonner des aires de répartition ou des corridors de déplacement afin d’éviter les activités d’extraction de ressources (Iviq HTO, 2013). Selon des observations, le caribou de Peary évite les activités industrielles et les perturbations connexes, comme les lignes sismiques, les véhicules motorisés et les hélicoptères (Riewe, 1973; Taylor, 2005; Canadian Wildlife Service, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013). Par exemple, des habitants de Grise Fiord ont observé que le caribou de Peary a commencé à se disperser vers d’autres zones après des activités d’exploration des hydrocarbures (Iviq HTO, 2013). Les réponses comportementales aux perturbations humaines sont toutefois variables (Slaney and Co. Ltd., 1974; Slaney and Co. Ltd., 1975; Gunn et Miller, 1980; Taylor, 2005; Ekaluktutiak HTO, 2013; Iviq HTO, 2013; Resolute Bay HTO, 2013). Il semblerait que l’évitement ait des conséquences négatives sur le caribou de Peary, notamment en limitant l’accès à de l’habitat de haute qualité (Taylor, 2005; Iviq HTO, 2013) et en perturbant les corridors de déplacement ( HTC, 2013). La pollution sonore, qui peut également entraîner un comportement d’évitement, était une préoccupation pour Grise Fiord (Iviq HTO, 2016). La construction liée aux oléoducs et aux gazoducs mènerait à une perte d’habitat supplémentaire dans le couloir de construction ainsi que la perturbation potentielle des déplacements migratoires (Russell et al., 1979).
Les activités d’extraction des ressources peuvent affecter directement la santé du caribou de Peary. Il semblerait que la fumée et la poussière des explosions rendent le caribou malade et causent sa mort (Taylor, 2005; Iviq HTO, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013). Des aînés de Sachs Harbour ont observé des caribous mourir après s’être empêtrés dans des lignes de réception sismique (Sachs Harbour HTC, 2013), et des Inuits ont signalé que d’anciennes exploitations pétrolières et gazières ont laissé derrière elles une grande quantité de contaminants, qui demeurent une menace pour le caribou de Peary (Canadian Wildlife Service, 2015).
L’activité industrielle accrue entraînera une augmentation du transport maritime, ce qui menace la capacité du caribou de Peary de migrer entre les îles (voir la section 4.2.3 Trafic maritime).
Les effets des perturbations liées à l’extraction des ressources peuvent être particulièrement néfastes s’ils se produisent dans des zones sensibles (p. ex. les aires de mise bas dans l’île Banks; Species at Risk Committee, 2012; Sachs Harbour HTC, 2013, 2016) ou des zones à forte densité de caribous de Peary (Canadian Wildlife Service, 2013), ou encore pendant des périodes primordiales, comme la mise bas, ou des périodes de faible disponibilité de nourriture (Spence Bay HTO, 2016). Bien que la production d’énergie et l’exploitation minière aient été classées comme une menace ayant un impact global faible et qu’elles soient actuellement limitées dans l’aire de répartition du caribou de Peary, elles peuvent être dévastatrices dans une zone particulière.
Pour une description plus détaillée des menaces découlant de la production d’énergie et de l’exploitation minière, voir l’annexe II de Johnson et al. (2016).
4.2.5. Intrusions et perturbations humaines (menace no 6 de l’UICN-CMP)
Les intrusions humaines liées au travail et aux activités récréatives augmentent dans l’aire de répartition du caribou de Peary. Ces activités entraînent une augmentation de la circulation de motoneiges, de véhicules tout-terrain, d’hélicoptères, d’avions et de drones, ce qui peut perturber l’espèce. De nombreuses communautés ont exprimé des préoccupations quant aux impacts du bruit (intensité et fréquence), de la hauteur et de la période des vols sur la santé des caribous (Ekaluktutiak HTO, 2016; Kurairojuark HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016; Sachs Harbour HTC, 2016; Spence Bay HTO, 2016). En effet, quand ces activités causent des comportements d’évitement ou interrompent la quête de nourriture, elles peuvent ainsi augmenter les coûts énergétiques chez le caribou (Weladji et Forbes, 2002). Les résidents de Cambridge Bay ont également mis en doute le respect des pratiques exemplaires de gestion des aéronefs (p. ex. réduire au minimum l’impact du bruit et de la présence des hélicoptères et des avions en limitant les vols à basse altitude et en évitant la faune pendant les vols) par l’industrie et par tous les pilotes (Ekaluktutiak HTO, 2016).
Les Inuits de Grise Fiord et de Resolute Bay ont dit craindre que les activités de recherche comme la capture et la pose de collier aient un impact négatif sur le caribou de Peary. Les Inuits déconseillent fortement la manipulation des caribous (Iviq HTO, 2013; Resolute Bay HTO, 2013), qui semblerait avoir un effet négatif sur leur bien-être, les inciter à quitter une zone, provoquer des changements de comportement ou avoir un impact négatif sur leur santé (Canadian Wildlife Service, 2013; Iviq HTO, 2013; Resolute Bay HTO, 2013). Le gouvernement du Nunavut et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest travaillent avec les communautés pour intégrer les préoccupations de celles-ci dans les programmes de recherche, et aucun caribou de Peary ne porte actuellement de collier. Aucune recherche nécessitant la pose de colliers n’a eu lieu au Nunavut au cours des 13 dernières années (M. Anderson, comm. pers.).
Les exercices militaires qui se déroulent tout au long de l’année, en particulier les exercices à bord de navires et sur terre, sont de plus en plus nombreux dans l’aire de répartition du caribou de Peary, et le personnel militaire parcourt de longues distances entre les îles. Ces activités peuvent perturber le caribou de Peary (Resolute Bay HTO, 2013). La perturbation sensorielle liée aux exercices militaires pendant les stades importants du cycle vital du caribou de Peary est également préoccupante (Ekaluktutiak HTO, 2016).
Les visites touristiques dans les îles sont de plus en plus fréquentes, ce qui peut perturber le caribou et/ou son habitat, qui n’est pas grandement surveillé (Canadian Wildlife Service, 2015). Une communauté a exprimé des préoccupations concernant l’augmentation des activités prévues au cours des prochaines années dans le parc national Qausuittuq, dans l’île Bathurst (Resolute Bay HTO, 2016). Elle a également souligné l’importance et la nécessité de désigner des zones essentielles telles que les aires de mise bas et les corridors de déplacement afin de réduire au minimum les perturbations par les futurs usagers du parc national (Resolute Bay HTO, 2016). Le grand nombre de personnes (touristes, scientifiques, explorateurs de diverses organisations, etc.) qui se promènent sur les terres lorsque la température est plus élevée a été soulevé comme étant une perturbation majeure pour le caribou de Peary (Gjoa Haven HTO, 2016).
De plus amples détails sur l’impact des véhicules et des personnes se trouvent à l’annexe II de Johnson et al. (2016).
4.2.6. Utilisation des ressources biologiques (menace no 5 de l’UICN-CMP)
Chasse et capture (menace no 5.1 de l’UICN-CMP)
Le caribou de Peary est un élément important de la culture et de la subsistance des Inuits et des Inuvialuits de l’Arctique, et ce, depuis au moins 4 000 ans (Meldgaard, 1960; Fitzhugh, 1976; Manseau et al., 2005; Howse, 2008; Friesen, 2013). La Convention définitive des Inuvialuit (1984) et l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut (1993) reconnaissent les droits ancestraux de récolter des espèces sauvages, sous réserve de la conservation des espèces et de la sécurité publique. Ces deux accords sur les revendications territoriales confèrent au Conseil consultatif de la gestion de la faune des Territoires du Nord-Ouest (CCGF [T.N.-O.]) et au Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut (CGRFN) l’autorité principale en matière de gestion de la faune dans l’aire de répartition du caribou de Peary. Les autorités de gestion de la faune peuvent recommander à leur ministre territorial des restrictions imposées par la loi et applicables à la chasse du caribou de Peary afin d’assurer la durabilité des populations, tandis que les autorités de gestion locales, comme les CCT et les organisations de chasseurs et de trappeurs (OTC), peuvent restreindre la récolte par leurs membres.
La surexploitation peut avoir contribué aux déclins passés du caribou de Peary (p. ex. la chasse par des explorateurs européens, comme le commandant Robert Peary, au début des années 1900) (Petersen et al., 2010). La majeure partie de l’aire de répartition du caribou de Peary est inaccessible aux chasseurs qui utilisent une motoneige (Canadian Wildlife Service, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; COSEWIC, 2015), et les activités de chasse se déroulent en grande partie dans un rayon de 80 km d’une localité donnée (Sachs Harbour HTC, 2013). De plus, la partie la plus septentrionale de l’aire de répartition du caribou de Peary n’abrite que quelques communautés, la majeure partie de la région étant inhabitée. La récolte par les Inuits et les Inuvialuits n’est donc pas considérée comme étant une menace pour le caribou de Peary dans les conditions de gestion actuelles (Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Canadian Wildlife Service, 2015).
En général, les communautés ont constaté que la restriction de la récolte n’a pas entraîné une remontée notable du nombre de caribous de Peary, ce qui porte à croire que la récolte n’est pas un facteur déterminant de la taille des populations de caribous de Peary (Canadian Wildlife Service, 2013). Malgré cette croyance, les taux de récolte sont actuellement faibles dans la plupart des régions (Iviq HTO, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; COSEWIC, 2015). Certaines OCT ont établi des restrictions de chasse volontaires pendant de nombreuses années pour favoriser le rétablissement du caribou, et elles ont ajusté les taux de récolte en réaction aux changements de la taille des populations (Larter et Nagy, 2000a; COSEWIC, 2004; Gunn, 2005; Taylor, 2005; Government of Nunavut, 2014; COSEWIC, 2015). Il existe un exemple à Resolute Bay où l’arrêt de la récolte après des années de mortalité massive a probablement contribué au rebond de la population (Miller et Gunn, 2003a). Un autre exemple est la restriction volontaire de la chasse par les chasseurs de Sachs Harbour et d’Ulukhaktok, qui a probablement contribué à mettre fin au déclin du caribou de Peary dans les années 1990 (Species at Risk Committee, 2012). Enfin, le taux de récolte, estimé à 1-3 % dans l’île Banks, est inférieur au quota depuis de nombreuses années (Species at Risk Committee, 2012). Une gestion réussie de la récolte repose sur une connaissance adéquate des effectifs de caribous, car une surexploitation pourrait favoriser un déclin de la population ou retarder son rétablissement.
On craint que les cas de mortalité non déclarés puissent entraîner un déclin du caribou de Peary. Une communauté où la surexploitation était considérée comme une menace a indiqué que le non-respect des règlements des CCTNote de bas de page5 (p. ex. la récolte illégale et les captures non déclarées) était une préoccupation (Sachs Harbour HTC, 2016). De plus, il semblerait que la récolte préférentielle par sexe ou par âge ait des conséquences négatives sur les populations de caribous (Canadian Wildlife Service, 2013; Paulatuk HTC, 2016b). Dans les zones où des caribous de Peary se mélangent à des caribous de Dolphin-et-Union (p. ex. Victoria), la pression découlant de la chasse pourrait être plus élevée que prévu sur le caribou de Peary, car les deux sous-espèces sont difficiles à différencier. La pression découlant de la chasse pourrait également augmenter si les restrictions de chasse actuellement imposées au sein d’autres hardes dans le sud de l’aire de répartition du caribou de Peary étaient levées (Paulatuk HTC, 2016a). Des communautés s’inquiètent également du fait que la pression exercée par la chasse sur le caribou de Peary pourrait augmenter si la vente et l’expédition de caribous à d’autres communautés devenaient courantes. La demande en caribous de Peary et à la hausse à cause du déclin des autres sous-espèces du caribou (M. Anderson, communication personnelle).
Il importe de souligner que l’examen de la récolte dans le présent programme de rétablissement vise à évaluer la récolte en tant que menace potentielle pour le caribou de Peary. Les gouvernements territoriaux et les conseils de cogestion sont responsables de la gestion et de la surveillance de la récolte, conformément aux accords sur les revendications territoriales respectifs. Il est important que la récolte soit gérée de manière à éviter qu’une surexploitation potentielle ne devienne une menace à l’avenir. En l’absence de taux de récolte exacts dans l’ensemble de l’aire de répartition, il a été impossible de déterminer le niveau de menace que représente la récolte. L’un des objectifs à long terme du présent programme de rétablissement est de s’assurer que les populations locales de caribous de Peary sont en mesure de soutenir une récolte durable par les Inuits/Inuvialuits, en fonction des fluctuations naturelles des populations.
4.2.7. Menaces dont l’impact est inconnu
Pollution (menace no 9 de l’UICN-CMP)
Il existe peu de sources directes de polluants atmosphériques au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, mais l’Arctique peut constituer un puits pour les polluants atmosphériques transportés depuis d’autres régions (Gamberg et al., 2005; Hung et al., 2005; Law et Stohl, 2007). La menace que représente la pollution atmosphérique pour le caribou de Peary est inconnue. Les concentrations de mercure et de métaux lourds varient grandement d’une harde de caribous à l’autre au Canada (Northern Contaminants Program, 2003). Dans le cadre d’une étude, les caribous de Peary de l’île Banks affichaient des concentrations de mercure et de cadmium inférieures à celles des caribous de la toundra de la harde Bluenose, ce qui, selon les auteurs, pourrait être le résultat d’une plus faible quantité de lichen dans le régime alimentaire du caribou de Peary (Larter et Nagy, 2000b). Cependant, lors d’une comparaison des concentrations de mercure figurant dans d’autres études, les caribous de Peary de l’île Banks présentaient des concentrations de mercure plus élevées que les individus de sept des huit hardes de caribous de la toundra échantillonnées (Northern Contaminants Program, 2012). Bien que les concentrations de mercure puissent varier d’une harde à l’autre, la santé globale du caribou de l’Arctique ne semble pas être affectée par le mercure (AMAP, 2018). Les concentrations de polluants organiques persistants (POP) déterminées au moyen d’échantillons prélevés dans 15 hardes de caribous du nord du Canada dans les années 1990 étaient très faibles (Northern Contaminants Program, 2003). Les effets des catégories de contaminants nouvelles et émergentes, comme les contaminants fluorés persistants, sont grandement inconnus (Gamberg et al., 2005).
Les concentrations de POP et de mercure semblent diminuer et/ou se stabiliser dans l’ensemble de l’Arctique (Northern Contaminants Program, 2017). Malgré cette tendance à la baisse, de nombreuses incertitudes subsistent quant aux effets des changements climatiques sur le cycle des POP et du mercure. Les changements climatiques ont le potentiel d’influer sur la façon dont les polluants sont rejetés et déposés ainsi que sur la façon dont ils sont stockés ou déplacés dans l’environnement. Des communautés de l’Ouest ont exprimé des préoccupations quant aux effets négatifs de la fumée et de la poussière provenant des feux de forêt dans les Territoires du Nord-Ouest et les régions avoisinantes sur les espèces sauvages, y compris le caribou de Peary (Ekaluktutiak HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016; Paulatuk HTC, 2016a; Sachs Harbour HTC, 2016). Les changements climatiques et les températures plus élevées sont liés à des hausses de la fréquence et de la gravité des incendies de forêt dans certaines régions (IPCC, 1996; Stocks et al., 1998; Dale et al., 2001), ce qui entraîne une augmentation possible des émissions atmosphériques et des polluants (Friedli et al., 2003; Law et Stohl, 2007). La station de surveillance du Haut-Arctique, à Alert, au Nunavut, a constaté que la hausse des températures de l’air influe sur le moment des épisodes de dépôt (c’est-à-dire le moment où les polluants sont libérés de l’atmosphère) (Northern Contaminants Program, 2017). Enfin, les changements de la végétation dans l’Arctique (voir les changements de la végétation à la section 4.2.1) peuvent influer indirectement sur la répartition des contaminants dans l’environnement en modifiant la couverture de neige et la température et/ou l’humidité du sol, et, ultérieurement, le transfert des contaminants depuis les sols et les végétaux vers les animaux et les milieux environnants (Macdonald et al., 2005; Stern et al., 2012). Les impacts des changements climatiques sont complexes et d’autres recherches sont nécessaires pour mieux comprendre les effets cumulatifs sur les émissions et les polluants dans l’Arctique.
Des communautés se préoccupent du fait que les déchets et la contamination provenant d’anciennes activités industrielles, scientifiques, communautaires et militaires n’ayant pas fait l’objet d’assainissement peuvent constituer une menace continue pour la santé du caribou de Peary (Canadian Wildlife Service, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Iviq HTO, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Canadian Wildlife Service, 2015; Ekaluktutiak HTO, 2016; Kurairojuark HTO, 2016; Paulatuk HTC, 2016a; Resolute Bay HTO, 2016; Sachs Harbour HTC, 2016). Par exemple, des chasseurs ont découvert des caches de carburant abandonnées qui fuient (lixiviation). La recherche et l’assainissement des sites contaminés sont de grandes priorités pour les Inuits de nombreuses communautés (Canadian Wildlife Service, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Canadian Wildlife Service, 2015; Ekaluktutiak HTO, 2016; Paulatuk HTC, 2016a; Resolute Bay HTO, 2016). La pollution par les eaux grises et les eaux des ballasts de navires est une autre source de contaminants qui pourrait menacer le caribou de Peary (Canadian Wildlife Service, 2015).
L’effet des contaminants sur les populations locales de caribous de Peary n’est pas bien connu, mais il se peut qu’il y ait un effet plus perceptible sur les individus à proximité des sites contaminés. Il importe de souligner que les contaminants n’affectent pas seulement la santé du caribou, mais aussi celle des Inuits et des Inuvialuits qui dépendent du caribou pour leur subsistance.
Matériel génétique introduit (menace no 8.3 de l’UICN-CMP)
L’impact du matériel génétique introduit sur le caribou de Peary est inconnu. Les seuls endroits où il existe actuellement une possibilité de croisement important avec d’autres sous-espèces sont le nord-ouest de Victoria (avec le caribou de Dolphin-et-Union) et la presqu’île de Boothia (avec le caribou de la toundra). Les résultats d’analyses génétiques montrent que le caribou de Peary est distinct sur le plan génétique du caribou de la toundra et du caribou de Dolphin-et-Union, ce dernier étant plus proche génétiquement du caribou de la toundra que du caribou de Peary. Des chasseurs ont signalé le croisement du caribou de Peary avec d’autres sous-espèces et ont observé des changements dans les caractéristiques physiques dans certaines régions (Gjoa Haven HTA, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2016). Si l’aire de répartition du caribou de la toundra s’étend vers le nord en raison des changements climatiques, une augmentation des croisements pourrait se produire.
5. Objectifs en matière de population et de répartition
Objectifs en matière de population
Les objectifs à long terme en matière de population sont les suivants :
- veiller à ce que toutes les populations locales de caribous de Peary soient saines (autosuffisantes) et disponibles pour les générations futures;
- s’assurer que les fluctuations des populations locales de caribous de Peary demeurent à l’intérieur des limites normales des cycles des populations;
- maintenir des populations locales de caribous de Peary suffisantes pour soutenir une récolte durable par les Inuits et les Inuvialuits, qui est adaptée aux fluctuations des populations.
L’objectif à court terme en matière de population pour le caribou de Peary consiste à prévenir tout nouveau déclin d’ici 2031 (c.-à-d. dans les 10 ans suivant la publication du présent programme de rétablissement dans le Registre public des espèces en péril).
Objectifs en matière de répartition
- Maintenir le caribou de Peary dans toutes les régions du Canada où il existe actuellement.
- Veiller à ce que le caribou de Peary puisse se déplacer librement sur terre et sur glace de mer (dans les îles et entre celles-ci), pour assurer une utilisation de l’habitat et des déplacements saisonniers qui sont naturels (limiter les déplacements anormaux et inutiles) ainsi que les déplacements lors de catastrophes (de nature météorologique, entre autres).
Justification
À la suite de discussions avec les partenaires de cogestion, les experts de l’espèce et les communautés, il est évident qu’il est primordial de permettre au caribou de Peary de poursuivre ses cycles démographiques et de se déplacer librement dans son aire de répartition. Les objectifs en matière de population et de répartition reflètent le besoin de l’espèce de disposer de vastes étendues, d’un accès permanent à l’habitat disponible ainsi que d’une connectivité à la fois sur terre et sur glace de mer. Ces objectifs sont essentiels à l’atteinte d’un état de rétablissement à une échelle appropriée pour l’espèce.
Les critères suivants serviront à évaluer une population pour déterminer si elle est saine ou autosuffisante :
- la population a autant sinon plus de naissances que de décès à long terme;
- la population est assez grande pour survivre aux phénomènes naturels (p. ex. les phénomènes météorologiques) et aux activités humaines, et se rétablir par la suite;
- la population ne dépend pas des humains (p. ex. pour se nourrir ou lutter contre les prédateurs);
- la population peut persister à long terme (sur plusieurs décennies).
6. Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs
6.1 Mesures déjà achevées ou en cours
Les gouvernements fédéral et territoriaux, le CGRFN, le CCGF (T.N.-O.), les Inuits et les Inuvialuits, les communautés locales, les OCT et les CCT, les organisations non gouvernementales et les industries concernées ont pris diverses mesures visant à gérer et à protéger le caribou de Peary et son habitat.
Ces mesures, achevées ou en cours, comprennent entre autres :
la gestion partagée et coordonnée du caribou de Peary par le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO-ERN), le CCGF (T.N.-O.), le Conseil Inuvialuit de gestion du gibier et les CCT dans les Territoires du Nord-Ouest, et par le ministère de l’Environnement du gouvernement du Nunavut (GN-MdE), le CGRFN et les OCT, au Nunavut;
la collaboration continue aux initiatives de gestion, de conservation, de recherche et de suivi entre les organismes de cogestion des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.
Voir le tableau 5 pour la liste complète.
Thème | Territoire ou organisation | Activités de rétablissement ou de gestion |
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Recherche | GTNO-ERN, GN-MdE et Agence Parcs Canada (APC) | Déterminer et délimiter les aires de répartition du caribou de Peary et l’habitat à l’intérieur des aires de répartition, et préciser les limites des populations locales et les tendances des déplacements interinsulaires à l’aide des moyens suivantes :
|
Recherche | GTNO-ENR et CCGF (T.N-O.) | Recueillir les CET et les connaissances locales sur le caribou de Peary au moyen d’entrevues auprès des principaux détenteurs de connaissances à Ulukhaktok, dans les T.N.-O. Des travaux avec d’autres communautés sont en cours. |
Recherche | GN-MdE | Collaborer avec l’Université d’État de l’Utah à un projet concernant les déplacements, l’utilisation de l’espace et les tendances de prédation par le loup dans la péninsule Fosheim et l’île Axel Heiberg. Des données ont été recueillies pour cinq meutes de loups, et trois loups portent actuellement un collier. |
Recherche | T.N.-O./Nt : Fonds mondial pour la nature | Recueillir de l’IQ/des CET et des connaissances scientifiques dans la dernière zone de glace (région de l’Arctique qui conservera sa banquise d’été jusqu’en 2050Note de bas de page6). |
Suivi | GTNO-ERN et APC | Effectuer des relevés de la population environ tous les cinq ans dans les régions les plus près des lieux habités et moins fréquemment dans les régions éloignées. Les suivis communautaires orientent la décision d’effectuer des relevés. |
Suivi | GN-MdE | Effectuer des relevés réguliers par groupe d’îles, utiliser les suivis communautaires pour déterminer quand les tendances des populations ont changé et solliciter des relevés aériens pour mettre à jour les estimations. |
Suivi | Collectivités des T.N.-O. et GTNO-ERN | Effectuer des suivis communautaires de la santé, de l’état et de la génétique au moyen d’échantillons prélevés sur des caribous abattus pour mieux surveiller la santé de la population, notamment l’état corporel, le régime alimentaire, le sexe et l’âge des animaux abattus dans les T.N.-O. Un suivi semblable pourrait être mis en œuvre au Nunavut. |
Règlements/ règlements administratifs/ mesures volontaires (concernant notamment la récolte) | GTNO et GN | Mesures de gestion et de conservation du caribou de Peary |
Règlements/ règlements administratifs/ mesures volontaires (concernant notamment la récolte) | GTNO et GN | GTNO : les mesures sont appliquées par des règlements administratifs rédigés sous forme de règlements pris en application de la Loi sur la faune des T.N. O. et signés à l’échelle communautaire par les CCT. |
Règlements/ règlements administratifs/ mesures volontaires (concernant notamment la récolte) | GTNO et GN | GN : les mesures, ainsi que les dispositions générales empêchant la perturbation des espèces sauvages, sont appliquées par des règlements pris en application de la Loi sur la faune et la flore du Nunavut et par des règlements administratifs rédigés à l’échelle communautaire par les OCT et les organisations régionales de la faune (ORF). |
Règlements/ règlements administratifs/ mesures volontaires (concernant notamment la récolte) | GTNO et GN | Récolte – Règles et règlements communautaires |
Règlements/ règlements administratifs/ mesures volontaires (concernant notamment la récolte) | T.N.-O. : communautés d’Ulukhaktok et de Sachs Harbour. | Elles ont d’abord indiqué qu’il était nécessaire d’imposer des restrictions à la chasse du caribou de Peary et ont volontairement restreint la chasse de l’espèce; cette mesure est maintenant inscrite dans les règlementsNote de bas de page7. |
Règlements/ règlements administratifs/ mesures volontaires (concernant notamment la récolte) | GTNO et T.N.-O. : communautés | Dans les T.N.-O., la gestion active du caribou de Peary a été mise en œuvre dans les années 1990 sur une base volontaire. Le nombre de prises a été établi et suivi par un système de quotas mis en place par aire de gestion. |
Règlements/ règlements administratifs/ mesures volontaires (concernant notamment la récolte) | T.N.-O. : Sachs Harbour | En 1990, en raison des préoccupations relatives aux faibles effectifs, le CCT de Sachs Harbour a établi un quota pour le caribou de Peary dans l’île Banks. Ce quota s’appliquant uniquement aux mâles a ensuite été inscrit dans un règlement. Récemment, le règlement a été modifié et prévoit désormais la soumission obligatoire d’échantillons. |
Règlements/ règlements administratifs/ mesures volontaires (concernant notamment la récolte) | T.N.-O : Ulukhaktok | En 1993, le CCT d’Olokhaktomiuk a volontairement restreint à zéro le nombre de prises de caribous de Peary dans le nord-ouest de l’île Victoria pour que seuls les caribous de Dolphin-et-Union soient chassés dans l’île. Cette mesure a ensuite été inscrite dans un règlement, puis un petit quota, assorti de la soumission obligatoire d’échantillons, a été mis en place. |
Règlements/ règlements administratifs/ mesures volontaires (concernant notamment la récolte) | Nt : communautés | Des mesures d’interdiction, de restriction ou de gestion de la chasse inuite, au Nunavut, ont été mises en place sur une base volontaire. Voici quelques exemplesNote de bas de page 8 :
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Aires protégées | T.N. O./Nt : APC | En 1988, le parc national Quttinirpaaq a été établi. |
Aires protégées | T.N. O./Nt : APC | En 1992, le parc national Aulavik a été établi. |
Aires protégées | T.N. O./Nt : APC | En 2015, le parc national Qausuittuq a été établi dans le groupe de l’île Bathurst, au Nunavut, une région importante pour le caribou de Peary. |
Aires protégées | T.N. O./Nt : APC | En 2019, une entente a été signée entre le Canada et les Inuits de la région de Qikiqtani pour l’établissement de l’aire marine nationale de conservation (AMNC) Tallurutiup Imanga. Les travaux visant à établir cette AMNC sous le régime de la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada sont en cours. |
Aménagement du territoire | T.N.-O. : CCGF (T.N.-O.) | Le CCGF (T.N.-O.) est chargé d’aider les communautés à préparer leur plan de conservation communautaire, qui énonce les objectifs et les principes de conservation dans la région désignée des Inuvialuits et qui sont examinés et mis à jour régulièrement. Les plans de conservation communautaires sont utilisés dans le cadre du processus d’étude et d’examen des répercussions environnementales qui permet de prendre des décisions relatives à l’aménagement du territoire, notamment en ce qui concerne la priorité accordée à la conservation du caribou de Peary. |
Aménagement du territoire | T.N.-O. : Sachs Harbour, Ulukhaktok et Paulatuk | Les plans de conservation communautaires déterminent des aires importantes pour le caribou de Peary et accordent le plus haut degré de protection aux aires de mise basNote de bas de page 9. La protection du caribou est également recommandée dans le plan de conservation communautaire de Paulatuk, où la principale espèce de caribou présente est le caribou de la toundra.Note de bas de page10 |
Aménagement du territoire | GN | Plan d’aménagement du territoire du NunavutNote de bas de page11 : Dans l’ébauche actuelle, une aire protégée est désignée à l’est du parc national Qausuittuq, qui est reconnu comme un lieu important pour la survie du caribou de Peary dans l’île Bathurst, au Nunavut. Certains passages de glace de mer utilisés par le caribou de Peary font l’objet d’une gestion spéciale comportant des restrictions saisonnières, et les habitats clés des oiseaux situés à l’est de l’île Axel et dans la péninsule Fosheim sont également importants pour la protection du caribou de Peary. |
Processus d’examen environnemental | T.N.-O./Nt : Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions et Comité d’étude des répercussions environnementales des Inuvialuits et Bureau d’examen des répercussions environnementales | Tenir compte des besoins du caribou de Peary tout au long de son cycle vital lors de la planification et de l’examen des activités de développement. |
Processus d’examen environnemental | Nt : Comité d’étude des répercussions environnementales des Inuvialuits | Effectuer une étude des répercussions environnementales des activités de développement proposées dans les zones terrestres et extracôtières de la région désignée des Inuvialuits et tenir compte des plans de conservation communautaires traitant des aires importantes pour le caribou de Peary. |
Assainissement de l’environnement | GN/APC/Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada | Le ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada (maintenant appelé Relations Couronne Autochtones et Affaires du Nord Canada [RCAANC]) a entrepris l’assainissement du site d’exploration industrielle à la pointe Johnson, dans l’île Banks, dans les T.N. O., ce qui comprend le nettoyage des contaminants et l’enlèvement de bâtimentsNote de bas de page12. Il a également nettoyé certains sites de l’île Lougheed, de la baie Satellite (île Prince Patrick), du lac Romulus (centre de l’île d’Ellesmere) et de la pointe Rae (est de l’île Melville). Au Nunavut, RCAANC s’affaire à nettoyer des sites de l’île Bathurst et des îles environnantes du Haut Arctique dans le cadre du Plan d’action pour les sites contaminés fédéraux, tandis que l’APC s’affaire à retirer les barils de carburant et d’autres déchets industriels des sites du parc national Qausuittuq. Dans les T.N. O., des travaux d’assainissement sont également prévus dans la baie Mould (île Prince Patrick). |
Changements climatiques | GTNO | Le GTNO élabore actuellement une stratégie d’adaptation aux changements climatiques pour les espèces sauvages dans les T.N.-O. |
Intendance | T.N.-O./Nt : OCT de Resolute Bay, OCT d’Iviq, CCT d’Olokhaktomiut et CCT de Sachs Harbour | Des accords et des activités d’intendance coopérative sont en place pour soutenir la participation des Inuits au suivi, à la gestion et à la conservation du caribou de Peary, et sont financés par le Fonds autochtone pour les espèces en péril et le Programme d’intendance de l’habitat (programmes de financement du gouvernement fédéral). |
Prises ensemble, ces mesures, ainsi que le degré d’engagement qui les accompagne dans l’ensemble de l’aire de répartition du caribou de Peary, constituent une base encourageante sur laquelle faire fond.
Plusieurs documents de rétablissement déjà établis ou en cours d’élaboration ont une incidence sur le caribou de Peary.
Le tableau 6 résume les objectifs de rétablissement de ces documents.
Autorités responsables territoriales ou fédérales | Document de rétablissement | Objectifs et principes de rétablissement |
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Nunavut | Plan de gestion du caribou de Peary au Nunavut (ébauche de 2015 en cours d’examen/d’étude par le CGRFN) |
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Territoires du Nord-Ouest | Le programme de rétablissement fédéral sera adopté et comportera des exemptions et des ajouts, au besoin | Non applicable |
Gouvernement fédéral | Plan directeur du parc national du Canada Aulavik |
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Gouvernement fédéral | Plan directeur du parc national du Canada Quttinirpaaq |
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Gouvernement fédéral | Parc national Qausuittuq |
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6.2 Orientation stratégique pour le rétablissement
Le tableau 7 et les commentaires suivants décrivent les stratégies et les approches générales à adopter à l’échelle nationale ainsi que les activités de recherche et de gestion requises pour atténuer les menaces pesant sur le caribou de Peary et son habitat et ainsi atteindre les objectifs en matière de population et de répartition. L’IQ/les CET et les connaissances locales doivent être prises en compte et éclairer toutes les stratégies. Les approches de gestion tiennent compte à la fois de la science occidentale et des connaissances traditionnelles et portent sur les stratégies générales suivantes :
- Suivi et recherche : effectuer des études ciblées pour mieux comprendre les habitats clés, la dynamique des populations et la démographie, les déplacements et l’utilisation de l’habitat ainsi que les effets potentiels des menaces pesant sur le caribou de Peary.
- Conservation et gestion de l’espèce et de son habitat : élaborer des mesures de gestion visant à protéger l’habitat et à atténuer les menaces pesant sur le caribou de Peary, et travailler en collaboration, entre autorités responsables.
- Éducation et sensibilisation, intendance et partenariats : accroître l’éducation sur le caribou de Peary à l’échelle territoriale, nationale et internationale, et établir et entretenir des relations avec les partenaires de cogestion.
- Lois et politiques : élaborer et mettre en œuvre des politiques et des structures réglementaires, appuyer la conformité et favoriser la prise en compte du caribou de Peary dans la planification de l’aménagement du territoire.
La faisabilité des stratégies décrites dans le tableau 7 est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables, des conseils de gestion des ressources fauniques et des organisations participantes. D’autres renseignements détaillés et un calendrier de mise en œuvre suivront dans un ou plusieurs plans d’action.
Stratégie générale | Menace ou élément limitatif | Stratégie générale pour le rétablissement | Priorité1 | Description générale des approches de recherche et de gestion |
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Suivi et recherche | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Générale | Élevée | 1. Utiliser l’IQ/les CET, les connaissances locales et les connaissances scientifiques lors des activités de suivi, de relevé et de recherche, tout en respectant l’importance de l’IQ/des CET et des connaissances locales pour la conservation et le rétablissement du caribou de Peary. |
Suivi et recherche | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Générale | Moyenne | 2. Établir et maintenir un dépôt central (base de données) pour les activités de suivi et de recherche concernant le caribou de Peary de façon à assurer l’échange opportun des données. 3. Étudier les possibilités relativement aux programmes de suivi communautaires. |
Suivi et recherche | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Habitats clés | Élevée | 4. Mener des études de l’IQ/des CET pour acquérir des connaissances sur l’écologie du caribou de Peary et son habitat (p. ex. les caractéristiques importantes de l’habitat). 5. Déterminer les aires de mise bas et les autres habitats clés essentiels aux différents stades du cycle vital ou aux différentes périodes de l’année. |
Suivi et recherche | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Dynamique des populations et démographie | Élevée | 6. Mener des études sur les populations de caribous de Peary pour comprendre et préciser les délimitations, la structure, les paramètres démographiques, les tendances, les habitudes de déplacement et les taux d’échange des populations locales. 7. Étudier les facteurs influant sur le taux de reproduction, la survie et la fidélité aux aires de mise bas. |
Suivi et recherche | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Déplacement et utilisation de l’habitat | Élevée | 8. Vérifier/améliorer les connaissances sur les voies migratoires et la connectivité et repérer les passages de glace de mer (p. ex. emplacement et fréquence d’utilisation) dans l’aire de répartition de l’espèce. 9. Étudier les tendances en matière d’utilisation de l’habitat à une échelle plus fine (p. ex. à l’échelle de la population locale; les données de localisation associées aux types d’habitats ou à leurs caractéristiques sont meilleures). |
Suivi et recherche | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Déplacement et utilisation de l’habitat | Moyenne | 10. Déterminer l’état actuel de l’habitat du caribou de Peary et faire le suivi des changements/altérations de l’habitat. |
Suivi et recherche | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Déplacement et utilisation de l’habitat | Faible | 11. Élaborer et mener des études approfondies sur la végétation utilisée par le caribou de Peary (p. ex. régime alimentaire, effet du broutage, rétablissement de la végétation après le broutage, croissance des plantes). 12. Déterminer l’emplacement des passages sur les champs de glace. 13. Maintenir des protocoles et des plans de relevé normalisés (collecte et analyse des données) pour suivre les populations locales de l’espèce et leur habitat. |
Suivi et recherche | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Effets potentiels des menaces | Élevée | 14. Évaluer les effets potentiels actuels et futurs des changements climatiques sur le caribou de Peary et ses habitats terrestres et de glace de mer dans l’ensemble de son aire de répartition. 15. Déterminer l’importance relative des menaces connues et potentielles pesant sur le caribou de Peary dans l’ensemble de son aire de répartition, ainsi que leurs effets cumulatifs sur l’espèce. 16. Étudier la relation qu’entretient le caribou de Peary avec le bœuf musqué, le loup, les autres caribous et les autres prédateurs. |
Suivi et recherche | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Effets potentiels des menaces | Moyenne | 17. Évaluer la portée, la répartition et les conséquences possibles des perturbations sensorielles (p. ex. la circulation aérienne, les motoneiges, les véhicules tout-terrain, le tourisme, la recherche et l’équipement associé à l’exploration et à l’exploitation industrielles) sur le caribou de Peary et rechercher des mesures d’atténuation qui réduiraient leurs effets, en particulier durant les périodes où l’espèce est vulnérable (p. ex. durant les déplacements saisonniers et dans des conditions saisonnières de mise bas). 18. Étudier les parasites et les maladies d’autres espèces (p. ex. le bœuf musqué, les oiseaux migrateurs) et leurs effets potentiels sur le caribou de Peary, car les changements climatiques pourraient faire augmenter les parasites et les maladies. 19. Réduire au minimum la perturbation sensorielle du caribou de Peary dans le cadre des programmes de suivi et de recherche, étudier de nouvelles techniques qui perturbent moins les animaux et choisir des techniques de suivi et de recherche qui ont un effet perturbateur minimal (p. ex. des techniques non invasives comme la génétique, la télédétection et la collecte de l’IQ/des CET). 20. Faire le suivi du trafic maritime dans l’aire de répartition du caribou de Peary pour connaître les corridors de navigation, les périodes de trafic et les types de navires. |
Suivi et recherche | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Effets potentiels des menaces | Faible | 21. Étudier l’étendue et les effets de la récolte, actuelle ou éventuelle, notamment la chasse sportive, et déterminer les activités d’atténuation, le cas échéant, de façon collaborative et conformément aux accords sur les revendications territoriales. |
Conservation et gestion de l’espèce et de son habitat | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Mesures de protection de l’habitat | Élevée | 22. Conserver l’habitat qu’utilise le caribou de Peary pour tous les stades de son cycle vital (p. ex. habitats de mise bas et de rut, habitats d’été et d’hiver, corridors de déplacement [habitat terrestre et de glace de mer]) dans l’ensemble de son aire de répartition. 23. Entreprendre une planification coordonnée des ressources et de l’aménagement du territoire de sorte que toutes les activités de développement sont planifiées et mises en œuvre en vue de protéger l’habitat important du caribou de Peary (p. ex. elles tiennent compte des périodes de vulnérabilité de l’espèce ainsi que des zones sensibles comme les corridors de déplacement associés à la glace de mer entre les aires de répartition saisonnières, de mise bas, etc.). 24. Élaborer des approches d’évaluation des effets cumulatifs qui conviennent aux populations locales de caribous de Peary dans leur vaste aire de répartition. 25. Élaborer une stratégie à long terme sur les aires protégées pour le caribou de Peary, qui tient compte du fait que l’espèce peut retourner dans une aire après l’avoir abandonnée pendant de nombreuses années. |
Conservation et gestion de l’espèce et de son habitat | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Mesures d’atténuation des menaces | Élevée | 26. Gérer et mettre en œuvre efficacement des mesures de précaution dans l’ensemble de l’aire de répartition du caribou de Peary qui répondent aux besoins de l’espèce et réduisent les effets des menaces. 27. Participer aux initiatives visant à atténuer les changements climatiques (à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale) et à atténuer/réduire la contamination et l’utilisation d’autres substances toxiques. 28. Établir une approche fondée sur des mesures progressives d’atténuation2 visant à limiter les effets négatifs des perturbations dans des zones clés comme les aires de mise bas et les passages de glace de mer. 29. Réduire les sources de mortalité susceptibles d’avoir des effets nuisibles sur les populations de caribous de Peary. 30. Étudier des approches fondées par exemple sur un seuil de perturbation, la détermination progressive ou la protection temporelle afin de faciliter la gestion du caribou de Peary et de son habitat. |
Conservation et gestion de l’espèce et de son habitat | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Mesures d’atténuation des menaces | Moyenne | 31. Déterminer l’emplacement des sites contenant des déchets/des contaminants et étudier les options de nettoyage. |
Conservation et gestion de l’espèce et de son habitat | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Gestion collaborative | Élevée | 32. En ce qui concerne les populations locales gérées conjointement (c.-à-d. celles qui chevauchent des territoires), assurer une gestion collaborative entre les compétences de cogestion fédérales et territoriales et les organismes responsables afin de garantir que les efforts sont déployés de façon équitable. |
Conservation et gestion de l’espèce et de son habitat | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Gestion collaborative | Moyenne | 33. Assurer une bonne communication entre les principaux détenteurs de droits/intervenants (p. ex. gouvernements, conseils de gestion des ressources fauniques, conseils régionaux de gestion des ressources fauniques, organisations de revendications territoriales, Inuits et Inuvialuits, chercheurs, industrie minière, pétrolière et gazière, industrie du transport maritime et du tourisme, organisations non gouvernementales et public) et d’autres organisations responsables de la gestion et/ou de la conservation des terres et/ou des ressources dans l’aire de répartition du caribou de Peary en vue de coordonner la planification et la gestion et, dans la mesure du possible, de faciliter la coopération et la mise en œuvre entre les autorités responsables. |
Éducation et sensibilisation, intendance et partenariats | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Accroître l’éducation à l’échelle territoriale, nationale et internationale | Moyenne | 34. Faire connaître l’importance du caribou de Peary pour l’écosystème, la biodiversité, l’économie et la culture des Inuits/Inuvialuits. 35. Élaborer et/ou fournir des produits de sensibilisation aux principaux détenteurs de droits/intervenants et au grand public concernant l’importance du caribou de Peary et son habitat ainsi que la façon d’atténuer les menaces. 36. Favoriser la collecte et l’échange d’observations fortuites de caribous de Peary et parler de la nécessité de communiquer les observations de caribous faites par le public (p. ex. chercheurs, gouvernement, industrie). 37. Faire connaître l’importance de la participation au suivi de l’état corporel, de la déclaration des prises et de la soumission d’échantillons. |
Éducation et sensibilisation, intendance et partenariats | Toutes les menaces et les lacunes à combler dans les connaissances en vue du rétablissement | Établir et maintenir des relations avec les partenaires de cogestion | Moyenne | 38. Encourager l’intendance de l’habitat du caribou de Peary au sein de l’industrie, des groupes d’intérêt et des communautés et des organisations inuites et inuvialuites. 39. Favoriser les relations de collaboration entre les principaux détenteurs de droits/intervenants (p. ex. gouvernements, conseils de gestion des ressources fauniques, conseils régionaux de gestion des ressources fauniques, organisations de revendications territoriales, Inuits et Inuvialuits, chercheurs, industrie minière, pétrolière et gazière, industrie du transport maritime et du tourisme) et d’autres intervenants en vue de coordonner les activités, d’atténuer les menaces et de fournir de l’information sur les zones sensibles et les périodes de vulnérabilité du caribou de Peary et de son habitat. 40. Promouvoir l’éducation des chasseurs et des jeunes d’origine inuite et inuvialuite sur les autres sources de nourriture, l’identification des diverses sous-espèces du caribou et les pratiques traditionnelles et exemplaires à adopter pour limiter le gaspillage, et les sensibiliser aux activités de récolte illégale. 41. Promouvoir la coopération et la collaboration nationales et internationales (p. ex. avec le Groenland) pour combler les lacunes dans les connaissances et atténuer les menaces présentes dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce au Canada (p. ex. changements climatiques, pollution, contaminants). 42. Promouvoir le respect des lois et des politiques fédérales (p. ex. la LEP) et territoriales, des revendications territoriales et des pratiques de gestion bénéfiques qui protègent le caribou de Peary et son habitat. 43. Déterminer les possibilités et les approches pouvant s’harmoniser avec celles de groupes et d’initiatives visant la conservation du caribou de Peary et/ou de l’Arctique (p. ex. le projet Dernier refuge de glace [World Wildlife Fund, 2015]). 44. Créer des occasions de participation du public à la conservation de l’habitat et des espèces ainsi qu’à d’autres initiatives de conservation. |
Lois et politiques | Toutes les menaces anthropiques | Élaborer/mettre en œuvre des politiques ou des structures réglementaires | Élevée | 45. Mobiliser et influencer les structures réglementaires existantes pour s’assurer que des règlements rigoureux et à jour sont en place pour protéger le caribou de Peary et son habitat à l’échelle locale, régionale, territoriale, nationale et internationale (p. ex. transport maritime, réduction des changements climatiques, extraction des ressources). 46. Élaborer, mettre en œuvre et promouvoir des pratiques de gestion bénéfiques pour l’espèce et son habitat (p. ex. fenêtres de temps, hauteur de vol, plans visant les espèces sauvages pour l’industrie d’exploration minière, pétrolière et gazière, saisons de navigation, perturbation causée par le bruit). 47. Mettre en œuvre les politiques et les programmes existants pour réduire et/ou atténuer les menaces, et élaborer de nouvelles politiques et de nouveaux programmes pour combler toute lacune. |
Lois et politiques | Toutes les menaces anthropiques | Soutenir l’application de la loi | Élevée | 48. Soutenir l’application des lois et des règlements existants concernant les menaces pesant sur le caribou de Peary et son habitat, et favoriser une protection supplémentaire, au besoin (p. ex. plans de conservation communautaires, plans d’aménagement du territoire). |
Lois et politiques | Toutes les menaces anthropiques | Promouvoir la prise en compte du caribou de Peary dans l’aménagement du territoire | Élevée | 49. Tenir compte des besoins du caribou de Peary dans les plans et les politiques de gestion concernant les terres publiques et les terres inuites/inuvialuites privées, les évaluations environnementales et les initiatives portant sur la planification de l’aménagement du territoire (p. ex. énergie, exploitation minière, transport maritime, tourisme). |
a « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la stratégie générale contribue directement au rétablissement de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une approche qui contribue au rétablissement de l’espèce.
b « Mesures progressives d’atténuation » renvoie à une approche par étapes qui consiste à déterminer et à gérer les menaces ainsi qu’à rétablir l’espèce ou à remettre en état l’habitat en prévoyant les effets d’une menace, en prenant des mesures pour éviter la menace et atténuer ses effets, en éliminant les effets et, en dernier recours, en compensant les effets de la menace.
6.3 Commentaires à l’appui du tableau de planification du rétablissement
Le rétablissement du caribou de Peary exigera l’engagement, la collaboration et la coopération des autorités responsables fédérales et territoriales, du CGRFN, du CCGF (T.N.-O.), des Inuits, des Inuvialuits, des communautés locales, des OCT, de l’industrie et d’autres parties intéressées. Il sera important d’effectuer le suivi de la répartition, de la taille et des tendances des populations locales de caribous de Peary, de manière à ce que l’efficacité des régimes de gestion de chaque aire de répartition du caribou puisse être évaluée et ajustée au besoin.
Un grand nombre d’approches de recherche et de gestion ont été définies pour le caribou de Peary (tableau 7) en vue de combler les principales lacunes dans les connaissances et de faire face aux principales complexités en matière de gestion concernant cette espèce. Ces défis sont attribuables à l’étendue de l’aire de l’espèce et à la dépendance de cette dernière à l’égard de conditions environnementales particulières. De plus, en raison de la présence de l’espèce dans des régions qui ne sont pas utilisées ou qui sont peu utilisées par les Inuits, les Inuvialuits et les communautés locales, ainsi que dans des milieux où les conditions de relevé sont difficiles, il est évident que la recherche et la collecte de données sont importantes pour mieux comprendre la situation actuelle du caribou de Peary et la façon dont elle pourrait changer à l’avenir. Il faut s’attaquer aux menaces gérables causées par des activités humaines. Les conditions météorologiques et d’autres phénomènes naturels, quant à eux, ne peuvent pas être évités, mais leurs effets cumulatifs peuvent être atténués par la gestion d’autres menaces (Canadian Wildlife Service, 2013).
Les sections suivantes donnent plus de détails sur les approches générales de recherche et de gestion et fournissent une justification supplémentaire.
6.3.1. Suivi et recherche
Afin de faire progresser les efforts de conservation et de protection, qui sont appuyés par des mesures de gestion, il faut combler les lacunes dans l’information d’une manière coordonnée qui comprend l’intégration de l’IQ/des CET, des connaissances locales et de la science occidentale. En mettant l’accent sur les activités de suivi et de recherche, et en invitant les principaux intervenants à participer au processus, il est possible d’enrichir collectivement les connaissances sur le caribou de Peary en vue de prendre des décisions de gestion éclairées.
Étudier la structure des populations de caribous de Peary pour comprendre et préciser les limites et les habitudes de déplacement des populations locales dans l’aire de répartition
Le degré de connaissances actuel sur l’état, la structure et les tendances des populations locales de caribous de Peary est très variable, et ce, dans l’ensemble de leur aire de répartition. Dans le cas des populations locales pour lesquelles il existe peu d’information, des études sur l’écologie des populations sont requises pour établir des données de référence à partir desquelles il est possible de planifier et de mesurer la progression du rétablissement (Olohaktomiut HTC, 2013). Pour toutes les populations locales, les données démographiques, la taille et les tendances de la population ainsi que la répartition et les déplacements de l’espèce devront faire l’objet d’un suivi sur une période précise dans le but vérifier l’efficacité des mesures de gestion et de les adapter au besoin.
De plus, même s’il existe certaines données sur les corridors de déplacement, il n’y a aucune donnée sur les taux d’échange d’individus entre différentes îles qui permet d’évaluer et de quantifier le degré d’indépendance démographique des animaux occupant différentes régions. De telles données devront être recueillies aux fins de précision de la délimitation et le la modélisation des populations locales.
Évaluer les effets potentiels actuels et futurs des menaces pesant sur le caribou de Peary dans l’ensemble de son aire de répartition
1. Étudier les effets des changements climatiques
Les changements climatiques sont considérés comme la menace la plus importante pesant sur le caribou de Peary et peuvent aggraver les effets des autres menaces. La perte de glace de mer, l’élévation du niveau de la mer, les changements de l’habitat terrestre et l’augmentation de la fréquence des épisodes de pluie sur neige ou de formation de glace peuvent avoir des effets considérables sur les populations de caribous de Peary et les conditions de l’habitat. L’évaluation et le suivi des régimes climatiques, des effets liés au climat sur les populations de caribous et leur habitat, et des changements prédits en matière de vulnérabilité aux perturbations induites par le climat et de dynamique de l’habitat seront importants dans le suivi du rétablissement des populations locales et la gestion des autres menaces. Si les changements climatiques ont des effets négatifs sur les populations de caribous de Peary ou leur habitat, les autres menaces pourraient devoir faire l’objet d’une gestion adaptative (Canadian Wildlife Service, 2013).
2. Étudier les menaces actuelles pour la santé du caribou de Peary
Même si le caribou de Peary est actuellement considéré comme étant généralement en santé, les changements climatiques pourraient faire augmenter les parasites et les maladies, tandis que la pollution provenant des sites contaminés et des activités industrielles pourrait avoir des effets négatifs. Par conséquent, les données sur la santé et l’état corporel du caribou de Peary, ainsi que sur la présence de contaminants dans la végétation, devraient faire l’objet d’un suivi afin de mieux comprendre la relation entre ces menaces et la viabilité des populations locales et de déterminer si la mise en place d’autres mesures de rétablissement s’impose.
3. Étudier les menaces que représente la compétition interspécifique avec le bœuf musqué, le loup, les autres sous-espèces du caribou et d’autres prédateurs (ours blanc, grizzli, carcajou)
Dans certaines régions, la relation entre l’abondance du caribou de Peary et celle du bœuf musqué est négative (Iviq HTO, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Inuit Qaujimajatuqangit HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016; Sachs Harbour HTC, 2016; Spence Bay HTO, 2016). Cette relation peut être attribuable à la compétition pour l’habitat ou au fait qu’elle favorise une prédation accrue par le loup. Il est nécessaire de comprendre les mécanismes qui sous-tendent cette relation pour élaborer des stratégies visant à gérer cette menace, le cas échéant.
En ce qui concerne les relations avec d’autres caribous, le taux de croisement entre le caribou de Peary et d’autres sous-espèces est actuellement inconnu, mais il pourrait augmenter sous l’effet des changements climatiques. Les croisements entre le caribou de Peary et d’autres sous-espèces et le chevauchement des aires de répartition devront faire l’objet d’un suivi en vue de mieux comprendre l’étendue et les effets de cette menace sur la population de caribous de Peary, tant sur le plan génétique que sur celui de la propagation de maladies.
Les prédateurs, comme le loup et le grizzli, sont de plus en plus nombreux dans certaines régions (Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2016; Gjoa Haven HTO, 2016; Olohaktomiut HTC, 2016; Paulatuk HTC, 2016a; Sachs Harbour HTC, 2016; Spence Bay HTO, 2016), possiblement en raison des changements climatiques, ce qui pourrait entraîner une hausse du taux de prédation du caribou de Peary. Ainsi, il est nécessaire de mieux comprendre les effets des prédateurs sur le caribou de Peary. Les répercussions du contrôle des populations de prédateurs comme moyen d’améliorer la croissance des populations de caribous de Peary doivent être mieux comprises avant qu’une telle stratégie de gestion ne soit envisagée. Cette stratégie est susceptible d’avoir des effets non voulus sur la santé du caribou ou d’autres éléments de l’écosystème.
6.3.2. Conservation et gestion de l’espèce et de son habitat
La coordination des mesures d’atténuation et la mise en œuvre de stratégies de gestion conjointes favoriseront un processus de collaboration vers l’atteinte d’un même objectif, ce qui permettra d’éviter un dédoublement des efforts ou l’établissement d’objectifs de gestion contradictoires.
Atténuer les perturbations dans les zones clés de l’habitat du caribou de Peary comme les aires de mise bas et les passages de glace de mer
Le transport maritime et le déglaçage sont de plus en plus fréquents dans l’Arctique (Paulatuk HTC, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013), par conséquent, il est nécessaire de gérer les effets de ces activités sur les déplacements interinsulaires du caribou de Peary. Un plan devra être élaboré en collaboration avec les intervenants de l’industrie en vue de gérer la période de déglaçage et d’utilisation des voies de navigation par les navires de façon à réduire au minimum les perturbations des déplacements interinsulaires du caribou de Peary (Paulatuk HTC, 2013).
Des efforts devront également être déployés pour réduire au minimum les perturbations dans d’autres zones de l’habitat du caribou de Peary, notamment les aires de mise bas (Iviq HTO, 2013). Il sera nécessaire de gérer le nombre, le type et la répartition des aménagements humains, ainsi que leur période de construction, à mesure que les aires de mise bas et d’autres habitats clés seront mieux définis. Il faudra également surveiller et mesurer les perturbations tant anthropiques que naturelles. Les perturbations anthropiques (c.-à-d. les activités industrielles et autres activités humaines) devront être gérées en harmonie avec un aménagement du territoire et/ou des ressources qui tient compte des besoins en matière d’habitat actuels et futurs du caribou de Peary. La gestion des activités d’aménagement du territoire est également abordée à la section 6.3.4
La portée, la répartition et les effets de diverses sources de perturbations sensorielles (p. ex. les aéronefs volant à basse altitude, les motoneiges, l’équipement associé à diverses industries et à des activités récréatives) sur le caribou de Peary, à l’échelle tant des individus que des sous-populations, devront être évalués et gérés de concert avec la réglementation et les lignes directrices territoriales et fédérales (Olohaktomiut HTC, 2013; Resolute Bay HTO, 2013). Au besoin, des mesures de gestion supplémentaires visant à limiter les effets des perturbations sensorielles sur le caribou de Peary devront être mises en œuvre, et l’efficacité de ces mesures devra faire l’objet d’un suivi au fil du temps. Les mesures de gestion seront adaptées au besoin.
Les perturbations du caribou de Peary pendant les programmes de suivi et de recherche (p. ex. capture, manipulation et pose de colliers) devront être réduites au minimum, et les techniques de suivi et de recherche adoptées devront être le moins intrusives possible (Iviq HTO, 2013; Resolute Bay HTO, 2013).
Atténuer les menaces et réduire les sources de mortalité susceptibles d’avoir des effets nuisibles sur les populations de caribous de Peary
La réduction de la mortalité du caribou de Peary attribuable aux conditions environnementales représente un défi, car elle dépasse la capacité de gestion. Cependant, les activités humaines responsables de la mortalité peuvent être atténuées, ce qui réduirait les répercussions négatives sur les populations de caribous de Peary. Par exemple, toute décision concernant les restrictions relatives à la récolte du caribou de Peary sera prise et mise en œuvre dans le cadre du processus de cogestion du CGRFN et du CCGF (T.N.-O.) (Canadian Wildlife Service, 2013), et des stratégies visant à réduire au minimum le taux de récolte non déclarée et à répondre aux autres préoccupations en matière de récolte devront être élaborées. De l’information de meilleure qualité sur la taille et les tendances des populations, ainsi que des données sur les récoltes, permettra de concevoir de meilleurs outils à l’appui de la récolte durable (Johnson et al., 2016).
Élaborer des approches d’évaluation des effets cumulatifs, en collaboration avec les partenaires, qui conviennent aux populations locales de caribous de Peary dans leur vaste aire de répartition
Il sera important d’adopter une planification coordonnée qui veille à ce que les projets d’aménagement tiennent compte des effets cumulatifs des aménagements existants et des menaces pesant sur une population locale de caribous (Resolute Bay HTO, 2013). Les activités devront être planifiées et mises en œuvre de façon à ce que leur moment d’exécution, leur emplacement et leur portée aient un effet perturbateur minimal sur le caribou de Peary, en particulier pendant les périodes de vulnérabilité de l’espèce et dans les aires importantes (Sachs Harbour HTC, 2013).
6.3.3. Éducation et sensibilisation, intendance et partenariats
La promotion de la conservation et de la protection du caribou de Peary est une occasion d’entrer en contact et de collaborer avec une gamme d’intervenants issus des autorités responsables, des communautés et des organisations. La création d’un réseau solide de soutien permet d’acquérir une meilleure compréhension du caribou de Peary, ce qui appuiera des décisions de gestion solides et éclairées et permettra de reconnaître la longue histoire et la relation étroite entre les Inuits et les Inuvialuits et le caribou. L’éducation de la communauté de chasseurs contribuera également au transfert intergénérationnel des connaissances, ce qui permettra de prévenir le gaspillage, l’utilisation inappropriée ou la récolte non durable de l’espèce.
Promouvoir la coopération et la collaboration nationales et internationales pour combler les lacunes dans les connaissances et atténuer les menaces présentes dans l’ensemble de l’aire de répartition au Canada (p. ex. changements climatiques, pollution, contaminants, trafic maritime)
La gestion des effets découlant de l’activité humaine à l’échelle nationale et internationale fait partie intégrante de la conservation du caribou de Peary et comprend entre autres l’aménagement du territoire et des ressources, le trafic maritime, l’atténuation des changements climatiques et la coordination des mesures et des activités de gestion dans l’habitat du caribou de Peary. Le fait de favoriser la coopération entre les autorités responsables et de souligner l’importance de l’IQ/des CET et des connaissances locales dans le processus de gestion contribue à combler les lacunes dans les connaissances, lesquelles appuieraient et/ou éclaireraient la gestion du caribou de Peary, et est essentiel à l’atténuation des perturbations du caribou dans les habitats importants.
6.3.4. Lois et politiques
L’une des façons de s’attaquer aux menaces découlant de l’activité humaine consiste à adopter des lois et des politiques à l’échelle locale, nationale et internationale. La coopération entre les autorités responsables dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques, et du soutien de ces politiques une fois qu’elles sont en place, est essentielle à la protection du caribou de Peary dans l’ensemble de son aire de répartition.
Tenir compte des besoins du caribou de Peary dans les plans et les politiques de gestion concernant les terres publiques et les terres inuites/inuvialuites privées, les évaluations environnementales et les initiatives portant sur la planification de l’aménagement du territoire (p. ex. énergie, exploitation minière, transport maritime, tourisme)
Le programme de rétablissement fédéral, en combinaison avec d’autres documents concernant les mesures de gestion et de conservation du caribou de Peary (voir par exemple Community of Sachs Harbour et al., 2008; Community of Ulukhaktok et al., 2008) et les initiatives de planification, peut tenir compte des besoins en matière d’habitat et des besoins du cycle vital du caribou de Peary et les intégrer, ce qui pourrait atténuer les préoccupations au sujet de la protection de l’habitat (Iviq HTO, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; COSEWIC, 2015; Johnson et al., 2016). Des normes et des protocoles pourront être élaborés pour faciliter les initiatives de planification et fournir des précisions sur les zones sensibles et les périodes de vulnérabilité du caribou de Peary, et un code de conduite général pourra aussi être fourni pour les zones non sensibles.
7. Habitat essentiel
L’habitat essentiel est l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite comme étant en voie de disparition, menacée ou disparue, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce.
Aux termes de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, les programmes de rétablissement doivent comprendre une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et donner des exemples d’activités susceptibles d’en entraîner la destruction (section 7.3). Une fois désigné, l’habitat essentiel doit être protégé contre la destruction et doit éclairer l’aménagement du territoire, les évaluations environnementales et/ou la délivrance de permis. L’habitat essentiel du caribou de Peary est désigné dans la mesure du possible dans le présent programme de rétablissement, sur la base de la meilleure information accessible. De l’habitat essentiel additionnel sera désigné et/ou la délimitation de l’habitat essentiel déjà désigné au Canada sera précisée à mesure que de l’information supplémentaire deviendra accessible.
L’habitat essentiel désigné est considéré comme insuffisant pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, car il n’y a pas suffisamment d’information pour désigner l’habitat essentiel dans la partie terrestre de l’aire de répartition de l’espèce. Par conséquent, seule la glace de mer est désignée comme habitat essentiel dans le présent programme de rétablissement (figure 3). Un calendrier des études (section 7.2) a été établi en vue d’obtenir l’information requise pour achever la désignation de l’habitat essentiel nécessaire à l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition établis pour l’espèce. Ainsi, l’habitat essentiel est désigné dans la mesure du possible, sur la base de la meilleure information scientifique et de l’IQ/des CET accessibles.
7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce
L’habitat essentiel du caribou de Peary est désigné de manière à refléter son besoin en vastes étendues et en connectivité (corridors de déplacement) à la fois sur terre et sur glace de mer. Premièrement, le caribou de Peary peut utiliser différentes régions comme aires de répartition hivernale et estivale ou comme aires de mise bas et de rut tout au long de son cycle vital annuel. Le caribou de Peary peut passer ces stades de son cycle vital dans une île ou plusieurs îles, ce qui peut nécessiter des déplacements annuels sur terre et/ou sur glace de mer. Par conséquent, l’espèce a besoin de vastes étendues présentant divers types d’habitats et d’une connectivité entre les paysages sur terre et sur glace de mer pour réaliser son cycle vital. De plus, le caribou de Peary choisit des habitats et des caractéristiques topographiques qui maximisent l’accessibilité à la nourriture dans des conditions météorologiques changeantes (section 3.3.1), et il a donc besoin de grandes étendues comprenant divers types d’habitats et de terrains. Les épisodes de formation de glace importants qui bloquent l’accès aux ressources alimentaires devraient augmenter sous l’effet des changements climatiques, considérés comme l’une des principales menaces au rétablissement du caribou de Peary (section 4.2.1). En veillant à ce que le caribou de Peary dispose de vastes étendues reliées entre elles qui offrent diverses caractéristiques topographiques et la possibilité d’échapper à des épisodes de neige ou de formation de glace importants, il sera possible d’atténuer cette menace. Enfin, l’aire de répartition du caribou de Peary change régulièrement, de sorte que des régions abandonnées certaines années peuvent être réutilisées d’autres années. Il en va de même pour les corridors de déplacements sur terre et sur glace de mer. Par conséquent, le caribou de Peary a besoin de grandes étendues de terre et de glace de mer pour s’adapter à ces changements naturels de l’utilisation de l’aire de répartition et des corridors de déplacement.
Les approches fondées sur un seuil qui ont permis de fixer les quantités d’habitat essentiel requises par d’autres sous-espèces du caribou ne conviennent pas au caribou de Peary, compte tenu du niveau de connaissances actuel. Le seuil devrait tenir compte du maintien de la diversité des habitats et des caractéristiques topographiques dont a besoin le caribou de Peary en fonction des différentes conditions météorologiques, ainsi que de la nécessité de maintenir la connectivité pour que le caribou puisse effectuer ses déplacements annuels vers un autre habitat pendant les perturbations extrêmes (en particulier les épisodes de formation de glace). À l’avenir, lorsque de l’information supplémentaire sera accessible, une approche fondée sur un seuil pourra être envisagée. D’autres approches, comme une approche fondée sur la détermination progressive ou la protection temporelle, pourront également être envisagées à l’avenir.
L’habitat essentiel du caribou de Peary comprend deux composantes : 1) l’emplacement géographique et 2) les caractéristiques biophysiques. L’emplacement géographique définit les zones renfermant la glace de mer désignée comme habitat essentiel. À l’intérieur de l’emplacement géographique, l’habitat essentiel est désigné uniquement là où les caractéristiques biophysiques sont présentes.
1. Emplacement géographique
Glace de mer désignée comme habitat essentiel
Le caribou de Peary a besoin de glace de mer pour se déplacer entre les îles. Les communautés ont désigné les passages de glace de mer d’après leurs connaissances et leurs observations (figure 1). En fonction de ces connaissances et la contribution des communautés entre 2013 et 2020, de la glace de mer a été désignée comme habitat essentiel pour le caribou de Peary (figures 3 à 7; Canadian Wildlife Service, 2013; Ekaluktutiak HTO, 2013; Gjoa Haven HTA, 2013; Iviq HTO, 2013; Olohaktomiut HTC, 2013; Paulatuk HTC, 2013; Resolute Bay HTO, 2013; Sachs Harbour HTC, 2013; Spence Bay HTA, 2013; Canadian Wildlife Service, 2015; Canadian Wildlife Service, 2020). Les zones de glace de mer qui assurent la connectivité entre différentes populations locales ou des îles clés renfermant de l’habitat important ont été incluses dans la désignation de l’habitat essentiel, ce qui explique certaines différences entre la figure 1 et les figures 3 à 7.
Une zone tampon de deux kilomètres a été appliquée à toutes les aires désignées comme habitat essentiel en vue de garantir la formation de glace de mer malgré les perturbations causées par le transport maritime ou les activités de déglaçage à proximité susceptibles de se dérouler dans des aires qui ne sont pas désignées comme habitat essentiel (d’après les conseils fournis par le Service canadien des glaces du Service météorologique du Canada). Cette zone tampon de deux kilomètres s’applique uniquement à la partie en mer et ne comprend aucune caractéristique terrestre.
Figure 3. Glace de mer désignée comme habitat essentiel dans l’aire de répartition du caribou de Peary. Les corridors de déplacement définis par les communautés en dehors de l’aire de répartition principale ne sont pas considérés comme étant de l’habitat essentiel, mais sont illustrés, car ils pourraient être désignés comme habitat essentiel si de l’information supplémentaire devient accessible.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Candidate Critical Habitat = Habitat essentiel candidat
NAD 1983 Lambert Conformal Conic = Projection conique conforme de Lambert, NAD 1983
Description longue
La figure 3 illustre l’habitat essentiel candidat du caribou de Peary dans l’archipel Arctique. L’habitat essentiel se trouve dans plusieurs polygones, qui englobent des parties des îles Somerset et Prince of Wales au sud; des îles Cornwallis, Devon et Amund Ringnes au nord; des îles d’Ellesmere et Axel Heiberg encore plus au nord. De l’habitat essentiel se trouve également à l’ouest, dans les îles Mackenzie King, Melville et Banks. L’habitat essentiel passe également par le détroit de M’Clure.
2. Caractéristiques biophysiques
Les caractéristiques biophysiques sont celles permettant de désigner l’habitat essentiel requis par une espèce pour accomplir ses processus vitaux. L’emplacement des caractéristiques biophysiques requises par le caribou de Peary varie dans le temps et l’espace en raison de la nature dynamique des écosystèmes, des conditions météorologiques et des changements climatiques.
Glace de mer désignée comme habitat essentiel
La glace de mer constitue un élément essentiel de l’habitat du caribou de Peary à titre de corridor pour les déplacements annuels interinsulaires. Il s’agit d’un habitat saisonnier qui existe à partir du moment où la glace commence à se former à l’automne jusqu’à la débâcle au printemps ou à l’été suivant. Compte tenu de cette caractéristique temporelle et en vue de protéger la formation de glace contre les effets du transport maritime et du déglaçage, tout l’habitat de glace de mer illustré aux figures 3 à 7 doit être considéré comme de l’habitat essentiel.
La banquiseNote de bas de page13 qui se forme en été n’est pas considérée comme de l’habitat essentiel. Les polynies sont des zones géographiques constituées d’eau de mer non gelée qui forme un trou naturel dans la glace tout au long de l’année. La glace de mer là où se trouvent des polynies n’est pas considérée comme de l’habitat essentiel et ne bénéficiera pas de la protection en tant qu’habitat essentiel.
Figure 4. Zones renfermant de l’habitat essentiel du caribou de Peary, population locale de l’île Banks et du nord-ouest de Victoria (T.N.-O. et Nt).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Candidate Critical Habitat = Habitat essentiel candidat
NAD 1983 Lambert Conformal Conic = Projection conique conforme de Lambert, NAD 1983
Longue description
La Figure 4 illustre l’habitat essentiel candidat du caribou de Peary de la population locale de l’île Banks et de l’île Victoria. L’habitat essentiel se trouve dans plusieurs polygones, qui couvrent des parties du détroit de Larsen, de l’île Prince of Wales ainsi que du parc national du Canada Qausuittuq et de l’île Devon. De l’habitat essentiel est également situé au nord ouest, dans les îles Prince Patrick et Melville, le long du parc national du Canada Aulavik et dans l’île Banks. Enfin, on trouve de l’habitat essentiel vers le sud ouest, près d’Ulukhaktok.
Figure 5. Zones renfermant de l’habitat essentiel du caribou de Peary, population locale de l’ouest des îles Reine-Élisabeth (T.N.-O. et Nt).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Candidate Critical Habitat = Habitat essentiel candidat
NAD 1983 Lambert Conformal Conic = Projection conique conforme de Lambert, NAD 1983
Longue description
La Figure 5 illustre l’habitat essentiel candidat du caribou de Peary de la population de l’ouest des îles Reine Élisabeth. L’habitat essentiel se trouve dans plusieurs polygones : à l’est, dans l’île Devon; au sud, dans les îles Prince of Wales et Somerset; au centre, dans les îles Cornwallis et Amund Ringnes; plus au nord, dans certaines parties de l’île Axel Heiberg. De l’habitat essentiel se trouve également vers l’ouest, dans les îles Mackenzie King, Prince Patrick, Melville, Banks et Victoria.
Figure 6. Zones renfermant de l’habitat essentiel du caribou de Peary, population locale de l’est des îles Reine-Élisabeth (Nt).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Candidate Critical Habitat = Habitat essentiel candidat
NAD 1983 Lambert Conformal Conic = Projection conique conforme de Lambert, NAD 1983
Longue description
La figure 6 illustre l’habitat essentiel candidat du caribou de Peary de la population de l’est des îles Reine Élisabeth. L’habitat essentiel se trouve dans plusieurs polygones : vers le sud, dans le détroit de Jones et la baie Bear; vers le sud ouest, dans le parc national du Canada Qausuittuq et certaines parties de l’île Devon. De l’habitat essentiel se trouve également au nord de l’île Devon, dans la baie Norwegian et le détroit de Massey; dans l’île Amund Ringnes, en bordure du détroit de Peary vers l’ouest; dans certaines parties de l’île Axel Heiberg et le sud de l’île d’Ellesmere vers le nord.
Figure 7. Zones renfermant de l’habitat essentiel du caribou de Peary, population locale de l’île Prince of Wales, de l’île Somerset et de la presqu’île de Boothia (Nt).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Candidate Critical Habitat = Habitat essentiel candidat
NAD 1983 Lambert Conformal Conic = Projection conique conforme de Lambert, NAD 1983
Longue description
La Figure 7 illustre l’habitat essentiel candidat du caribou de Peary de la population de l’île Prince of Wales, de l’île Somerset et de la presqu’île de Boothia. L’habitat essentiel se trouve principalement dans un vaste polygone, mais aussi dans de plus petits polygones. Le plus grand polygone couvre le nord de l’île King William, certaines parties de la presqu’île de Boothia, l’est de l’île Prince of Wales, l’ouest de l’île Somerset et l’île Cornwallis. L’habitat essentiel traverse les détroits de Larsen, de Peel et de Barrow. Il y a également trois plus petits polygones d’habitat essentiel : un sur la pointe la plus au sud de l’île King William, un au sud de Taloyoak et un autre de taille similaire au nord est de Taloyoak.
7.2 Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel
Comme le requiert la LEP, dans les cas où l’information accessible ne permet pas d’achever la désignation de l’habitat essentiel, il faut prévoir un calendrier des études. Celui-ci (tableau 8) présente un aperçu des études requises pour achever la désignation de l’habitat essentiel nécessaire à l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition établis pour le caribou de Peary. La désignation de l’habitat essentiel sera mise à jour lorsque l’information requise sera accessible, soit dans un programme de rétablissement révisé, soit dans un ou plusieurs plans d’action.
Tableau 8. Calendrier des études pour la désignation de l’habitat essentiel
Description de l’activité | Justification | Échéancier |
---|---|---|
Déterminer l’emplacement des corridors de déplacement terrestres | À partir de l’IQ/des CET et des connaissances scientifiques existantes, déterminer, dans la mesure du possible, l’emplacement des corridors de déplacement terrestres qui sont essentiels au maintien de la dynamique interne des populations (p. ex. les déplacements saisonniers entre les aires d’alimentation en hiver et les aires de mise bas), notamment l’emplacement des corridors qui permettent l’émigration/immigration entre les populations locales (p. ex. immigration de source externe). | 2031 |
Mener des études écologiques et de sélection de l’habitat (habitat terrestre) | Les études définissant les caractéristiques biophysiques aux différents stades du cycle vital sont très limitées en ce qui concerne le caribou de Peary, ou n’existent pas pour ses habitats de mise bas et de rut. Les activités de recherche permettront de déterminer les caractéristiques biophysiques requises par le caribou de Peary aux stades vulnérables de son cycle vital et d’examiner la relation entre les caractéristiques biophysiques et l’utilisation de l’habitat à l’échelle de la population. D’après l’IQ/les CET et les connaissances scientifiques, la détermination des facteurs qui influent sur la dynamique des populations locales de caribous de Peary permettront : de déterminer la façon dont la quantité et le type d’habitat, notamment les caractéristiques biophysiques, influent sur la dynamique des populations locales; de déterminer les facteurs biotiques et abiotiques qui influent sur la dynamique des populations locales, par exemple les prédateurs, les autres espèces d’ongulés, la disponibilité de nourriture et le climat. Le fait de connaître l’abondance et l’emplacement actuels du caribou de Peary dans l’aire de répartition principale contribuera à la désignation de l’habitat essentiel. |
2031 |
Effectuer des relevés des populations dans Victoria (notamment la péninsule Wollaston) en vue de déterminer la distribution et l’aire de répartition de l’espèce. | Des caribous de Peary ont été observés dans l’île Victoria en dehors de leur aire de répartition principale, notamment dans la péninsule Wollaston. Des relevés et/ou des activités de recherche doivent être effectués pour recueillir de l’information sur le nombre de caribous de Peary qui utilisent cette région et la fréquence à laquelle ils la visitent. Comme la présence du caribou de Dolphin-et-Union est fréquente dans le sud de Victoria, ces relevés doivent être effectués de manière à ce que les deux sous-espèces puissent être distinguées. | 2031 |
7.3 Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel
La présente section décrit les activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel. La compréhension de ce qui constitue la destruction de l’habitat essentiel est nécessaire à sa protection et à sa gestion. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation d’un élément de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsqu’exigé par le caribou de Peary. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps. La destruction est déterminée au cas par cas. Le tableau 9 donne des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de l’espèce; il peut toutefois exister d’autres activités destructrices.
Location | Description de l’activité | Description de l’effet, en lien avec la perte de fonction de l’habitat essentiel | Détails de l’effet |
---|---|---|---|
Glace de mer désignée comme habitat essentiel | Trafic maritime qui brise la glace de mer ou empêche sa formation lorsque le caribou en a besoin | Le déglaçage ou le trafic maritime qui empêche, de façon temporaire ou non, la formation de glace entrave l’utilisation de l’habitat (glace de mer) comme passage interinsulaire sûr. Toute activité qui briserait la glace juste avant que le caribou n’en ait besoin ou qui laisserait un chenal d’eaux libres pendant une période de temps qui bloquerait les déplacements serait considérée comme une destruction de l’habitat essentiel. La glace de mer peut se reformer rapidement (en quelques jours) après une perturbation quand les conditions sont propices (cela dépend notamment de la météo, du moment et de la fréquence de la perturbation) et, de ce fait, il se pourrait que le bris d’une partie de la glace de mer d’aires désignées comme habitat essentiel ne soit pas considéré comme une destruction de celui-ci, à condition que la glace de mer désignée habitat essentiel demeure disponible pour le caribou de Peary lorsqu’il en a besoin. La mise en œuvre des mesures visant à éviter la destruction de la glace de mer désignée habitat essentiel et les détails concernant les conditions particulières pour lesquelles le déglaçage ne serait pas considéré comme une destruction de l’habitat essentiel seront définis dans un accord conclu avec tous les partenaires, notamment les CCT et les OCT, et mis à jour à mesure que de l’information supplémentaire devient accessible. |
Associé aux menaces de l’UICN-CMP : 4.3 Voies de transport par eau et 11.4 Tempêtes et inondations. L’activité entraîne la destruction de la glace de mer désignée habitat essentiel si elle se déroule lorsque la glace de mer est présente ou en formation (ou aurait été présente ou en formation en l’absence de cette activité) et que le caribou en a besoin pour se déplacer. Un événement unique pourrait détruire temporairement l’habitat (glace de mer) et des activités répétées pourraient prolonger la période pendant laquelle il est détruit, ce qui éliminerait la fonction nécessaire de cet habitat et augmenterait ainsi la probabilité de nuire à la survie et au rétablissement du caribou de Peary. |
8. Mesure des progrès
Aux termes de la LEP, le ministre compétent doit, tous les cinq ans, faire rapport sur la mise en œuvre des programmes de rétablissement et sur les progrès réalisés vers l’atteinte des objectifs.
Il sera essentiel d’effectuer un suivi des populations locales de caribous de Peary basé sur des indicateurs de rendement pour évaluer l’efficacité des mesures de gestion et y apporter les corrections nécessaires au moyen d’un processus de gestion adaptative. Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.
Objectifs en matière de population et de répartition | Mesure de rendement |
---|---|
Prévenir tout nouveau déclin en dehors de la fourchette de fluctuations normales, et maintenir les populations locales de caribous de Peary à l’intérieur des limites normales des cycles des populations. | Les populations de caribous de Peary font l’objet d’un suivi, et les limites des cycles des populations sont comprises et définies. Les effectifs des populations de caribous de Peary augmentent dans les régions où ils étaient faibles par le passé, tandis que ceux de toutes les autres populations restent dans les limites définies. |
Veiller à ce que toutes les populations locales de caribous de Peary soient saines (autosuffisantes) et disponibles pour les générations futures. | Les populations locales de caribous de Peary sont assez grandes pour survivre aux phénomènes naturels et aux activités humaines et se rétablir par la suite. Elles ne dépendent pas des humains et peuvent persister à long terme. |
Maintenir des populations locales de caribous de Peary suffisantes pour soutenir une récolte durable par les Inuits et les Inuvialuits, qui est adaptée aux fluctuations démographiques. | La récolte du caribou de Peary est adaptée aux fluctuations démographiques et ne constitue pas un mécanisme responsable du déclin général de la population. |
Maintenir le caribou de Peary dans toutes les régions du Canada où il existe actuellement. | La répartition du caribou de Peary dans son aire de répartition actuelle est maintenue ou étendue. |
Veiller à ce que le caribou de Peary puisse se déplacer librement sur terre et sur glace de mer (dans les îles et entre celles-ci), pour assurer une utilisation de l’habitat et des déplacements saisonniers qui sont naturels (limiter les déplacements anormaux et inutiles) ainsi que les déplacements lors de catastrophes (de nature météorologique, entre autres). | Le caribou de Peary peut se déplacer librement et ses déplacements ne sont pas entravés par l’activité humaine ou par des éléments artificiels qui modifieraient autrement son comportement normal ou son utilisation de l’habitat. |
8.1 Gestion adaptative
Le processus de planification et de mise en œuvre d’une gestion adaptative reconnaît et favorise l’ajustement des mesures de gestion à la lumière des nouvelles connaissances acquises ou de l’amélioration des connaissances. La gestion adaptative indique les lacunes dans les connaissances, les incertitudes, les succès et les échecs, qui sont ensuite évalués en vue d’établir les priorités des besoins futurs en matière de données et ainsi améliorer les résultats et favoriser un apprentissage continu. Au fur et à mesure de cet apprentissage, les activités de mise en œuvre se poursuivent à l’aide de mesures de gestion révisées et améliorées.
Pour faire en sorte que le rétablissement du caribou de Peary soit l’objet d’une gestion adaptative efficace, les gouvernements fédéral et territoriaux, les Inuits, les Inuvialuits et les autres parties œuvrant à la conservation, à la survie et au rétablissement de l’espèce devront coopérer.
9. Énoncé sur les plans d’action
Un ou plusieurs plans d’action pour le caribou de Peary seront publiés dans le Registre public des espèces en péril dans les cinq ans suivant la publication du programme de rétablissement.
La participation et la mobilisation des communautés locales dans l’élaboration de ces plans d’action seront essentielles pour assurer le succès du rétablissement du caribou de Peary.
10. Références
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Anderson, M. 2016c. Distribution and Abundance of Peary Caribou (Rangifer tarandus pearyi) on Lougheed Island, July 2016. Status Report 2016-02, Nunavut Department of Environment, Wildlife Research Section, Igloolik, NU. 13 pp.
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Annexe 1 : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées
Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page14. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l'environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page15 (SFDD).
La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.
Les activités dont il est question dans le présent programme de rétablissement devraient avoir des effets bénéfiques sur plusieurs espèces et l’environnement. Deux espèces de mammifères inscrites à la LEP sont présentes et utilisent de manière significative la glace de mer désignée habitat essentiel du caribou de Peary : le caribou de Dolphin-et-Union (Rangifer tarandus groenlandicus) migre entre l’île Victoria et le continent de façon saisonnière, et l’ours blanc (Ursus maritimus) habite sur la glace de mer pendant la majeure partie de l’année. La glace de mer est également importante pour de nombreuses espèces d’oiseaux de mer qui se nourrissent de poissons et de crustacés. Par exemple, la mouette blanche (Pagophila eburnea), inscrite à la LEP comme espèce en voie de disparition, dépend de la glace de mer pour s’alimenter. Parmi les autres oiseaux de mer qui pourraient être touchés par un changement dans la dynamique de la glace de mer, on trouve l’Eider à duvet, l’Eider à tête grise et le Harelde kakawi (Gilchrist et Rebortson, 2000; Lovvorn et al., 2015). De même, on a observé que le Harfang des neiges dépend des polynies et de la présence de ces oiseaux de mer comme proies (Therrien et al., 2011). Deux espèces marines dont l’inscription à la LEP est envisagée bénéficieront également de la conservation de la glace de mer désignée habitat essentiel dans ce document. Il s’agit du phoque annelé, qui habite une grande partie de la glace de mer désignée, et du morse de l’Atlantique. Bien que ce dernier ne soit pas présent dans l’ouest de l’Arctique, il lui arrive d’utiliser la zone du détroit de Jones. En outre, les Inuits et les Inuvialuits se sont toujours déplacés sur la glace de mer et continuent de le faire; la conservation et/ou la protection de cet important élément assureront leur sécurité et leur accès à de la nourriture traditionnelle.
La conservation de la glace de mer désignée habitat essentiel aidera le caribou de Peary à se rétablir. Les prédateurs de l’espèce, comme le loup arctique (Canis lupus arctos), pourraient bénéficier d’une augmentation des populations de caribous, en particulier si d’autres espèces proies telles que le bœuf musqué (Ovibos moschatus) connaissent un déclin. Cependant, l’augmentation des populations de prédateurs peut avoir des effets négatifs sur le caribou de Peary si leurs populations deviennent très importantes. En revanche, une réduction des populations de caribous de Peary peut avoir des conséquences négatives pour les prédateurs. Les espèces qui cohabitent avec le caribou de Peary, mais qui ont des préférences alimentaires différentes, comme le bœuf musqué, peuvent connaître une augmentation de leurs populations à la suite des mesures de protection qui visent le caribou de Peary. Cela pourrait avoir un impact négatif sur ce dernier étant donné qu’il n’apprécie pas la proximité des bœufs musqués. Pour ce qui est des espèces qui ont les mêmes préférences alimentaires que le caribou de Peary, comme l’Oie des neiges (Chen caerulescens), une augmentation des populations de caribous pourrait entraîner une plus grande compétition à l’égard de l’habitat et de la nourriture disponibles.
On ne prévoit pas d’effets négatifs de la mise en œuvre du programme de rétablissement du caribou de Peary sur les espèces non ciblées.
Le présent programme de rétablissement aidera à atteindre les buts et objectifs de la Stratégie fédérale de développement durable pour le Canada (Environment Canada, 2013). En particulier, il contribue directement au respect de l’engagement du gouvernement du Canada à ramener les populations d’espèces sauvages à des niveaux sains, à protéger les espaces naturels et les espèces sauvages, et à protéger le patrimoine naturel du pays.
Annexe 2 : Mobilisation de partenaires inuits et inuvialuits dans l’élaboration du programme de rétablissement du caribou de Peary
- Le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest comptent neuf communautés (Nunavut : Grise Fiord, Resolute Bay, Gjoa Haven, Taloyoak, Kugaaruk, Cambridge Bay; Territoires du Nord-Ouest : Sachs Harbour, Ulukhaktok et Paulatuk), deux conseils régionaux des ressources fauniques (Conseil régional des ressources fauniques du Kitikmeot [CRRFK] et Conseil des ressources fauniques du Qikiqtaaluk [CRFQ]) et deux conseils de gestion des ressources fauniques (Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut [CGRFN] et Conseil consultatif de la gestion de la faune [T.N.-O.] [CCGF (T.N.-O.)]) dans l’aire de répartition du caribou de Peary. Ces communautés participent toutes activement au processus de planification du rétablissement. De plus, le comité de chasseurs et de trappeurs de Tuktoyaktuk, même s’il ne se trouve pas dans l’aire de répartition du caribou de Peary, a été consulté à propos de la version provisoire du programme de rétablissement en 2016 et en 2020.
- Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) s’est engagé tôt à tenir compte de l’Inuit Qaujimajatuqangit (IQ), des connaissances écologiques traditionnelles (CET) et des connaissances et de l’expertise locales dans l’élaboration du programme de rétablissement du caribou de Peary.
- Un comité administratif a été créé et comprend des organismes ayant une responsabilité juridique à l’égard de la mise en œuvre de la Loi sur les espèces en péril (LEP) ou de la gestion du caribou. Le comité fournit une orientation et des conseils sur le processus, les politiques et les enjeux et ressources intergouvernementaux. Il comprend le CGRFN et le CCGF (T.N.-O.). Il a nommé des membres et a recommandé les communautés inuites/inuvialuites à mobiliser.
- Il est très important que les comités et les organisations de chasseurs et de trappeurs (CCT/OCT) locaux soient des partenaires à part entière dans l’élaboration des éléments clés du programme de rétablissement, y compris la désignation de l’habitat essentiel, car leurs connaissances à long terme sur le caribou de Peary sont nombreuses et significatives. Ce partenariat avec les CCT/OCT offre également une perspective différente et permet d’examiner différentes échelles spatiales et temporelles et d’intégrer une vision du monde et un système de croyances différents, ce qui vient compléter la science occidentale. Étant donné la logistique complexe et les coûts importants associés au travail dans le Haut-Arctique, les relevés et les connaissances scientifiques occidentales sur le caribou de Peary sont limités et bénéficient pleinement de l’inclusion de l’IQ/des CET et des connaissances locales.
- Des réunions d’introduction ont été organisées dans les communautés (novembre 2011 et mars 2012) afin d’informer les CCT/OCT et les communautés du but d’un programme de rétablissement, du processus proposé pour élaborer le programme de rétablissement et de la manière dont leur participation et leurs connaissances constituent une partie importante du processus.
- Une réunion préparatoire a eu lieu à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, en octobre 2012, et regroupait des représentants techniques des gouvernements territoriaux, de l’Agence Parcs Canada (APC) et les présidents des CCT/OCT. L’objectif était de mettre en commun la meilleure information accessible sur le caribou de Peary et de solliciter leur avis sur les meilleures méthodes de diffusion des renseignements ainsi que de recevoir les commentaires des communautés lors des réunions techniques prévues dans chaque communauté se trouvant dans l’aire de répartition du caribou de Peary. Les présidents ont contribué à organiser les renseignements à transmettre, à déterminer la meilleure façon de les transmettre et à trouver la meilleure façon de mobiliser leurs communautés. Ce processus était essentiel pour assurer le succès des réunions techniques communautaires. Le groupe a longuement discuté des objectifs en matière de population et de répartition et a élaboré une ébauche des objectifs qui servirait à recueillir les rétroactions lors des réunions techniques communautaires.
- Des réunions techniques communautaires ont été organisées dans chaque communauté (février et mars 2013) dans l’aire de répartition du caribou de Peary avec les CCT/OCT et le public. Le Service canadien de la faune (SCF) a recueilli de l’IQ/des CET et des connaissances locales ainsi qu’une représentation cartographique des renseignements, qui ont été utilisés autant que les données scientifiques pour éclairer l’élaboration du programme de rétablissement. La perspective, les connaissances et l’expertise des Inuits et des Inuvialuits ont été utilisées pour :
- rédiger les objectifs en matière de population et de répartition;
- repérer les zones utilisées par le caribou de Peary sur des cartes, ce qui complète les données de relevés et de colliers disponibles;
- déterminer les caractéristiques de l’habitat et du climat qui sont importantes pour le caribou de Peary;
- cerner les menaces qui pèsent sur le caribou de Peary;
- définir des mesures de gestion pour rétablir le caribou de Peary.
- L’APC et le gouvernement du Nunavut collaborent avec les communautés de l’Extrême-Arctique dans le cadre d’un projet qui utilisera des techniques non invasives pour accroître la base de connaissances sur la génétique du paysage, la structure démographique et la phylogénie du caribou de Peary. ECCC a accordé des subventions et des contributions au gouvernement du Nunavut pour appuyer ces travaux. Le projet est en cours d’expansion pour inclure la région désignée des Inuvialuits. Ces renseignements contribueront à éclairer la planification du rétablissement du caribou de Peary.
- Les représentants des CCT/OCT ont tenu une téléconférence avec le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) pour discuter de la réévaluation du caribou de Peary effectuée en novembre 2015. Ils ont décidé que les renseignements recueillis dans le cadre du processus du programme de rétablissement (réunions techniques communautaires, etc.) devraient être relayés au COSEPAC afin de contribuer à éclairer la réévaluation.
- Les renseignements recueillis lors des réunions communautaires ont éclairé les commentaires d’ECCC sur les grands projets. Un exemple est le projet de Canada Coal au nord de Grise Fiord et de Resolute Bay, au Nunavut, pour lequel ECCC a utilisé l’IQ et les connaissances locales dans le cadre de sa réponse.
- Les conseils de gestion des ressources fauniques, y compris le CCGF (T.N.-O.) et le CGRFN, ont un rôle à jouer dans les processus décisionnels. Par conséquent, la participation et la consultation des conseils de gestion des ressources fauniques sont nécessaires à l’élaboration du programme de rétablissement (processus, documentation et version provisoire du programme de rétablissement).
- Les territoires de plusieurs gestionnaires des terres (terres appartenant aux Inuits et aux Inuvialuits, APC, ECCC, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, ministère de la Défense nationale, gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut) chevauchent l’aire de répartition du caribou de Peary
- Les communautés inuites et inuvialuites jouent un rôle clé dans la cogestion continue du caribou de Peary par le biais des conseils de cogestion établis dans le cadre d’accords sur des revendications territoriales.
Les Inuits ont également établi des relations de travail axées sur la collaboration avec ECCC pour entreprendre des programmes d’intendance visant les espèces sauvages et leur habitat. Resolute Bay et Grise Fiord reçoivent des fonds pour des projets d’intendance visant le caribou de Peary dans le cadre du Programme d’intendance de l’habitat depuis 2006-2007. Sachs Harbour et Ulukhaktok ont entrepris un projet dans le cadre du Programme d’intendance de l’habitat en 2008-2009. Ces projets ont contribué à la conservation et à l’intendance communautaires par la préservation et le transfert des connaissances traditionnelles sur le caribou de Peary parmi les membres des communautés et les scientifiques, ainsi que par la planification et l’élaboration d’activités d’intendance et de gestion.
Annexe 3 : Détermination des besoins supplémentaires pour contribuer au rétablissement du caribou de Peary
La liste suivante n’est pas exhaustive, mais elle comprend certaines des suggestions formulées par les partenaires de cogestion, les représentants des CCT/OCT et les membres des communautés pour faire face aux menaces et aux facteurs limitatifs qui pèsent sur le caribou de Peary et son habitat afin de contribuer au rétablissement du caribou de Peary. Cette liste est complémentaire au tableau de planification du rétablissement et contient des mesures plus détaillées, qui seraient pertinentes pour un plan d’action.
Menace ou facteur limitatif | Activité | Besoins |
---|---|---|
Changements climatiques | Suivre et étudier les effets des changements climatiques sur le caribou de Peary et son habitat | Étudier toute la gamme des effets des projections des changements climatiques sur le caribou de Peary, y compris les insectes et les maladies, les changements de la glace de mer et les changements des cours d’eau. |
Changements climatiques | Suivre et étudier les effets des changements climatiques sur le caribou de Peary et son habitat | Coordonner la surveillance des perturbations/changements de l’habitat liés au climat avec les responsables des programmes territoriaux et fédéraux chargés de l’évaluation de la vulnérabilité des écosystèmes aux changements climatiques afin de mieux comprendre les conditions de l’habitat dans l’aire de répartition de chaque population locale. |
Changements climatiques | Suivre et étudier les effets des changements climatiques sur le caribou de Peary et son habitat | Évaluer le risque d’expansion vers le nord et/ou d’augmentation de la prévalence/l’intensité des maladies et des parasites existants et nouveaux susceptibles de nuire à la santé des caribous qui est dû au climat. |
Changements climatiques | Éducation et sensibilisation | Encourager le recyclage, la réduction des émissions et la conservation de l’énergie dans les communautés de l’Arctique et ailleurs. |
Changements climatiques | Éducation et sensibilisation | Élaborer une stratégie de communication pour renseigner les gens à l’échelle nationale et internationale au sujet des effets des changements climatiques sur le caribou de Peary et d’autres espèces du Nord (p. ex. faire part d’anecdotes sur l’incidence des changements climatiques sur le caribou de Peary, les gens et la sécurité alimentaire, pour contribuer aux mesures d’atténuation des changements climatiques). |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Approfondir les connaissances sur la structure des populations locales de caribous de Peary ainsi que sur les corridors de déplacement/la migration. Les connaissances devraient regrouper l’IQ/les CET, les connaissances locales et les connaissances de la science occidentale. Tous les types de connaissances doivent être mis à jour fréquemment. |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Assurer le suivi des taux d’échange d’individus entre les différentes îles. |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Déterminer les taux d’échange entre les quatre populations locales. |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Effectuer le suivi de la taille et/ou des tendances des populations ainsi que des changements de la répartition du caribou de Peary au fil du temps. |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Modéliser les populations pour évaluer la gamme des conditions démographiques et environnementales qui permettraient à une population de caribous de Peary d’être autosuffisante. |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Déterminer la sensibilité à l’hypothèse des populations isolées dans les estimations prévues de la probabilité de maintenir une population autosuffisante. |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Déterminer l’utilisation de la presqu’île de Boothia et son indépendance potentielle en tant qu’unité démographique. |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Approfondir les connaissances sur l’emplacement des corridors de déplacement (p. ex. la direction du déplacement, l’intensité de l’utilisation et le potentiel de changement, le déplacement ou la contraction de l’aire de répartition en réponse à l’évolution des conditions environnementales). |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Étudier l’utilisation des habitats en dehors des zones de relevé principales (p. ex. les saisons et la fréquence d’utilisation, les modèles de déplacement). |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Mieux comprendre l’utilisation de l’habitat et les besoins en matière d’habitat dans les emplacements plus éloignés (p. ex. les îles Axel Heiberg et d’Ellesmere, les corridors de déplacement non définis). |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Déterminer l’influence des activités de développement sur les modèles de déplacement et l’influence potentielle des obstacles aux déplacements sur l’état des populations (viabilité) à l’échelle des aires de répartition des populations locales et de l’espèce. |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Développer une méthodologie normalisée afin que, dans la mesure du possible, les relevés soient comparables à l’échelle de l’aire de répartition du caribou de Peary et dans le temps. |
Lacune dans les connaissances : dynamique des populations de caribous de Peary | Mener des études démographiques pour mieux comprendre la structure, les tendances, la répartition et les corridors de déplacement/ la migration des populations | Encourager la collecte d’observations fortuites sur le caribou de Peary et son habitat auprès des personnes qui voyagent ou travaillent dans la région du caribou de Peary. Un plan de communication et un mécanisme pour assurer la réception et le contrôle de la qualité des observations seront nécessaires. |
Santé et état physique du caribou de Peary | Effectuer le suivi de la santé et de l’état physique du caribou de Peary | Recueillir des données sur la santé des caribous de Peary (p. ex. décrire les parasites, maladies, anomalies observés) auprès des chasseurs et dans le cadre d’enquêtes sur les cas de mortalité. Mettre en place un programme de collecte d’échantillons chez les caribous déjà récoltés. |
Santé et état physique du caribou de Peary | Effectuer le suivi de la santé et de l’état physique du caribou de Peary | Étudier les interactions entre le loup et le caribou en ce qui concerne les maladies. |
Santé et état physique du caribou de Peary | Effectuer le suivi de la santé et de l’état physique du caribou de Peary | Étudier les conséquences des maladies du caribou sur la santé humaine. |
Santé et état physique du caribou de Peary | Effectuer le suivi de la santé et de l’état physique du caribou de Peary | Faire le suivi des maladies et des insectes nouveaux, et étudier leur incidence sur le caribou de Peary. |
Santé et état physique du caribou de Peary | Effectuer le suivi de la santé et de l’état physique du caribou de Peary | Surveiller la présence de contaminants industriels dans la végétation et dans la chair de caribou de Peary. |
Matériel génétique introduit | Assurer le suivi des croisements entre le caribou de Peary et les autres sous-espèces | Surveiller le chevauchement des aires de répartition et les croisements entre le caribou de Peary et les autres sous-espèces du caribou. |
Matériel génétique introduit | Assurer le suivi des croisements entre le caribou de Peary et les autres sous-espèces | Déterminer si les croisements rendent le caribou de Peary plus sensible aux parasites et aux maladies. |
Relation entre les tendances des populations de caribous de Peary et les tendances des populations de bœufs musqués (espèce indigène problématique) | Évaluer et suivre les relations entre les populations de bœufs musqués et de caribous de Peary | Mieux comprendre la relation entre le bœuf musqué, le caribou de Peary et le loup. |
Relation entre les tendances des populations de caribous de Peary et les tendances des populations de bœufs musqués (espèce indigène problématique) | Évaluer et suivre les relations entre les populations de bœufs musqués et de caribous de Peary | Déterminer le mécanisme qui sous-tend la relation entre l’abondance du bœuf musqué et celle du caribou de Peary, et tenir compte des variations régionales. |
Relation entre les tendances des populations de caribous de Peary et les tendances des populations de bœufs musqués (espèce indigène problématique) | Évaluer et suivre les relations entre les populations de bœufs musqués et de caribous de Peary | Si nécessaire, élaborer des stratégies de gestion pour réduire les effets négatifs du bœuf musqué sur les populations de caribous de Peary. |
Effets cumulatifs | Suivre l’effet cumulatif des menaces | Déterminer l’effet cumulatif des menaces qui pèsent sur le caribou de Peary (p. ex. les changements climatiques, les aménagements humains, les perturbations sensorielles, le loup, le bœuf musqué). |
Menace ou facteur limitatif | Activité | Besoins |
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Prédation (espèces indigènes problématiques) | Évaluer et suivre les relations entre les prédateurs et les populations de caribous de Peary | Étudier la gestion des prédateurs comme outil pour aider les populations de caribous de Peary. |
Prédation (espèces indigènes problématiques) | Évaluer et suivre les relations entre les prédateurs et les populations de caribous de Peary | Mieux comprendre la relation entre le bœuf musqué, le caribou de Peary et le loup. |
Prédation (espèces indigènes problématiques) | Évaluer et suivre les relations entre les prédateurs et les populations de caribous de Peary | Étudier le régime alimentaire du loup à l’aide d’isotopes stables. |
Prédation (espèces indigènes problématiques) | Évaluer et suivre les relations entre les prédateurs et les populations de caribous de Peary | Suivre l’évolution des populations d’autres prédateurs et le taux de prédation du caribou de Peary (grizzli, carcajou, ours blanc). |
Chasse | Gérer la mortalité directe du caribou de Peary attribuable à l’humain | Évaluer et gérer l’incidence de stratégies de récolte spécifiques (p. ex. la récolte préférentielle des mâles de grande taille) et des systèmes de quotas. |
Chasse | Gérer la mortalité directe du caribou de Peary attribuable à l’humain | Élaborer et mettre en œuvre une stratégie visant à réduire autant que possible la récolte non déclarée, en particulier lorsque l’aire de répartition du caribou de Peary chevauche celle de hardes d’autres caribous. |
Chasse | Gérer la mortalité directe du caribou de Peary attribuable à l’humain | Maintenir et encourager une approche communautaire pour la réglementation de la récolte et le suivi des effectifs des populations locales. Utiliser des restrictions volontaires pour ajuster la récolte lorsque les effectifs sont faibles ou à certaines périodes de l’année. |
Chasse | Gérer la mortalité directe du caribou de Peary attribuable à l’humain | Encourager les chasseurs à éviter le gaspillage (p. ex. tirer dans le cou, régler la carabine correctement) et mettre au point des ressources pour aider à l’identification exacte des espèces. |
Chasse | Gérer la mortalité directe du caribou de Peary attribuable à l’humain | Décourager les chasseurs non résidents de pratiquer une récolte illégale au moyen de campagnes de sensibilisation et d’une application plus stricte des règlements existants. |
Chasse | Gérer la mortalité directe du caribou de Peary attribuable à l’humain | Promouvoir l’utilisation d’autres sources de nourriture et les projets de partage de la nourriture pour assurer la sécurité alimentaire pendant les périodes où les récoltes de caribous de Peary sont faibles. |
Menace ou facteur limitatif | Activité | Besoins |
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Trafic maritime | Gérer le calendrier du trafic maritime et du déglaçage pour réduire autant que possible la perturbation des déplacements interinsulaires | Élaborer un plan de pratiques exemplaires pour réduire au minimum la perturbation des déplacements interinsulaires du caribou de Peary par le trafic maritime et le déglaçage. |
Trafic maritime | Gérer le calendrier du trafic maritime et du déglaçage pour réduire autant que possible la perturbation des déplacements interinsulaires | Travailler avec les intervenants de l’industrie ainsi qu’avec d’autres sources de trafic maritime pour mettre en œuvre le plan de pratiques exemplaires. |
Trafic maritime | Gérer le calendrier du trafic maritime et du déglaçage pour réduire autant que possible la perturbation des déplacements interinsulaires | Améliorer les connaissances sur le moment et les lieux de passage de caribous. Inclure la collecte de données communautaires sur l’importance des passages de glace de mer pour le caribou de Peary. |
Trafic maritime | Gérer le calendrier du trafic maritime et du déglaçage pour réduire autant que possible la perturbation des déplacements interinsulaires | Effectuer des recherches pour comprendre les conséquences du déglaçage. |
Trafic maritime | Gérer le calendrier du trafic maritime et du déglaçage pour réduire autant que possible la perturbation des déplacements interinsulaires | Décourager le rejet des eaux de lest par une campagne d’éducation et/ou l’élaboration de règlements plus stricts ou l’application plus rigoureuse des règlements existants. |
Production d’énergie et exploitation minière | Mettre en place une protection et une planification à l’échelle du paysage qui tiennent compte des populations actuelles et futures de caribous de Peary | Entreprendre une planification coordonnée de l’utilisation des terres et/ou des ressources pour s’assurer que les activités de développement sont planifiées et mises en œuvre à des échelles spatiales et temporelles appropriées afin de réduire autant que possible les perturbations sur le caribou de Peary (p. ex. tenir compte des périodes/zones de vulnérabilité telles que celles associées aux déplacements entre les aires de répartition saisonnières et les aires de mise bas). |
Production d’énergie et exploitation minière | Mettre en place une protection et une planification à l’échelle du paysage qui tiennent compte des populations actuelles et futures de caribous de Peary | Protéger les aires de mise bas contre les perturbations. |
Production d’énergie et exploitation minière | Mettre en place une protection et une planification à l’échelle du paysage qui tiennent compte des populations actuelles et futures de caribous de Peary | Suivre les répercussions des activités d’exploration. |
Production d’énergie et exploitation minière | Mettre en place une protection et une planification à l’échelle du paysage qui tiennent compte des populations actuelles et futures de caribous de Peary | Élaborer des avis régionaux normalisés en matière d’atténuation pour les évaluations environnementales et les examens par la Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions. Les communautés devraient avoir leur mot à dire au début du processus de délivrance de permis. |
Production d’énergie et exploitation minière | Mettre en place une protection et une planification à l’échelle du paysage qui tiennent compte des populations actuelles et futures de caribous de Peary | Effectuer des recherches pour mieux comprendre les conséquences de la production d’énergie et des activités minières sur le caribou de Peary. |
Toutes les menaces | Mettre en place une protection à l’échelle du paysage | Étudier la possibilité de désigner des zones hautement prioritaires comme sites protégés. |
Toutes les menaces | Mettre en place une protection à l’échelle du paysage | Élaborer des approches d’évaluation des effets cumulatifs. |
Désignation de l’habitat essentiel | Normaliser l’approche pour décrire l’habitat essentiel | Mettre au point un outil qui relie l’état de la population aux besoins en matière d’habitat, ce qui pourrait éventuellement mener à la détermination de seuils pour définir la quantité d’habitat essentiel nécessaire à l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition décrits dans le programme de rétablissement fédéral. |
Désignation de l’habitat essentiel | Normaliser l’approche pour décrire l’habitat essentiel | Améliorer les couches géoréférencées utilisées pour la modélisation de l’habitat (p. ex. une meilleure caractérisation de la végétation dans l’Arctique; une meilleure caractérisation des conditions de neige et des événements de pluie sur neige [conditions climatiques à une échelle ayant une incidence sur les conditions de broutage du caribou de Peary]; utiliser des données climatiques à une échelle plus fine afin d’avoir une meilleure correspondance avec l’échelle de sélection de l’habitat du caribou de Peary). |
Désignation de l’habitat essentiel | Normaliser l’approche pour décrire l’habitat essentiel | Établir des mesures de l’incertitude à chaque étape du processus de normalisation des données pour encadrer les estimations de la population. Étudier la méthodologie de comblement et faire une comparaison avec la méthode bayésienne. |
Pollution (ordures et déchets solides et pollution atmosphérique) | Assainir les sites contaminés et les autres déchets issus d’activités passées et gérer la pollution due aux nouvelles activités industrielles | Élaborer et mettre en œuvre un plan d’assainissement des sites contaminés et d’autres déchets dans l’aire de répartition du caribou de Peary. Le plan doit inclure les sites de petite et moyenne échelle, pas seulement les grands sites. |
Pollution (ordures et déchets solides et pollution atmosphérique) | Assainir les sites contaminés et les autres déchets issus d’activités passées et gérer la pollution due aux nouvelles activités industrielles | Gérer la pollution locale (p. ex. l’étendue, le moment, le lieu) pour s’assurer que la santé du caribou de Peary n’est pas affectée. La pollution n’est pas une chose exclusive à l’industrie; les camps des communautés et des chercheurs doivent également être nettoyés. |
Pollution (ordures et déchets solides et pollution atmosphérique) | Assainir les sites contaminés et les autres déchets issus d’activités passées et gérer la pollution due aux nouvelles activités industrielles | Élaborer un système de suivi, de contrôle et de nettoyage des caches à carburant. Il est nécessaire de faire appliquer la loi et de prévoir des sanctions pour quiconque ne procède pas au nettoyage des caches à carburant. |
Pollution (ordures et déchets solides et pollution atmosphérique) | Assainir les sites contaminés et les autres déchets issus d’activités passées et gérer la pollution due aux nouvelles activités industrielles | Mettre en place un système de dépôt de garantie approprié afin de couvrir les coûts de nettoyage pour tous les projets. Des personnes pourraient être engagées localement pour surveiller le nettoyage. |
Menace ou facteur limitatif | Activité | Besoins |
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Production d’énergie et exploitation minière | Gérer les perturbations sensorielles du caribou de Peary | Évaluer la portée, la répartition et les conséquences possibles des perturbations sensorielles (p. ex. aéronefs, hélicoptères, motoneiges et équipement associé à l’exploration et à l’exploitation industrielles) sur le caribou de Peary et, au besoin, atténuer les effets de ces perturbations, en particulier durant les périodes de vulnérabilité (p. ex. durant les déplacements saisonniers et lors de la mise bas). |
Tourisme et activités récréatives | Gérer les perturbations sensorielles du caribou de Peary | Réduire autant que possible la perturbation des caribous de Peary pendant la réalisation de programmes de suivi et de recherche (p. ex. piégeage, manipulation et pose de colliers) et choisir les techniques de suivi et de recherche les moins intrusives. |
Exercices militaires | Gérer les perturbations sensorielles du caribou de Peary | Étudier d’autres méthodes de relevé. |
Travail et autres activités | Gérer les perturbations sensorielles du caribou de Peary | Élaborer un guide des pratiques exemplaires pour le trafic aérien et maritime. Diffuser le guide à grande échelle. |
Non applicable | Gérer les perturbations sensorielles du caribou de Peary | Encourager la consultation des communautés pour déterminer les pratiques exemplaires avant de commencer tout projet. |
Suivi | Gérer les perturbations sensorielles du caribou de Peary | Coordonner l’approche de suivi afin de prendre en compte les effets spatiaux et temporels sur le caribou de Peary. |
Annexe 4 : Mesures d’atténuation pour éviter la destruction de l’habitat du caribou de Peary ou réduire les conséquences sur l’espèce et son habitat
L’atténuation des effets négatifs potentiels d’un projet proposé sur le caribou de Peary et son habitat pourrait inclure diverses mesures, notamment : éviter la destruction de l’habitat nécessaire à l’espèce pour accomplir ses processus vitaux, réduire le bruit ou la pollution, ou réduire autant que possible les perturbations en adaptant la configuration ou en changeant le moment où elles se produisent. Le tableau ci-dessous donne des exemples de considérations et de mesures d’atténuation possibles à prendre en compte lors de la planification d’activités d’exploration, d’exploitation et d’autres activités dans l’aire de répartition du caribou de Peary.
Considérations pour la planification de l’exploitation | Exemples de possibles mesures d’atténuation |
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Effets cumulatifs des perturbations à court et à long terme | Réduire autant que possible l’empreinte du projet de développement, envisager d’utiliser des endroits où l’habitat est déjà perturbé, analyser la configuration spatiale de diverses sources de perturbations spécifiques afin d’éliminer les obstacles au déplacement dans l’habitat terrestre et à l’accès à la glace de mer. |
Configuration spatiale | Réduire autant que possible les perturbations en adaptant la configuration (p. ex. petit polygone plutôt que configuration linéaire). La configuration spatiale devrait permettre au caribou de Peary de se déplacer librement dans son aire de répartition pour accéder à différents habitats ou zones, y compris la glace de mer, au besoin. |
Facteurs écologiques | Éviter de détruire ou de perturber les zones de vulnérabilité (telles que les zones de mise bas ou de rut connues) et leurs alentours. |
Perturbations sensorielles | Atténuer le bruit, la lumière, les odeurs et les vibrations pour éviter de harceler le caribou de Peary. |
Moment de la perturbation | Certains types de perturbations pourraient être limités aux saisons pendant lesquelles le caribou de Peary n’utilise pas la zone ou est moins sensible aux perturbations. |
Pollution | Atténuer la pollution à l’aide d’épurateurs ou d’autres techniques. Veiller à ce que les sites soient entièrement nettoyés à la fin d’un projet. |
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