Sébaste aux yeux jaunes (Sebastes ruberrimus) : plan de gestion, 2020

Titre officiel : Plan de gestion visant le sébaste aux yeux jaunes (Sebastes ruberrimus) au Canada, 2020

Loi sur les espèces en péril
Série des plans de gestion

Sébaste aux yeux jaunes
Sébaste aux yeux jaunes

Sur cette page

Information sur le document

Citation recommandée : Pêches et Océans Canada. 2020. Plan de gestion visant le sébaste aux yeux jaunes (Sebastes ruberrimus) au Canada. Série des plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa, iv + 33 p.

Exemplaires supplémentaires : Pour obtenir des exemplaires supplémentaires du plan de gestion ou de plus amples renseignements sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents liés au rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : K. L. Yamanaka, Pêches et Océans Canada.

Also available in English under the title:

« Management Plan for the Yelloweye Rockfish (Sebastes ruberrimus) in Canada »

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2020. Tous droits réservés.

ISBN L’ISBN doit être indiqué par l’organisme responsable de la LEP.

No de catalogue : Le numéro de catalogue doit être indiqué par l’organisme responsable de la LEP.

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans autorisation, sous réserve de mention de la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration d’un plan de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés cinq ans après la publication du document définitif dans le Registre public des espèces en péril et tous les cinq ans suivants.

La ministre des Pêches et des Océans (MPO) et la ministre responsable de l’Agence Parcs Canada sont les ministres compétents pour le sébaste aux yeux jaunes et ont préparé ce plan de gestion, conformément à l’article 65 de la LEP. Pour l’élaboration de ce plan de gestion, les ministres compétents ont tenu compte, selon l’article 38 de la LEP, de l’engagement qu’a pris le gouvernement du Canada de conserver la diversité biologique et de respecter le principe selon lequel, s’il existe une menace d’atteinte grave ou irréversible à l’espèce sauvage inscrite, le manque de certitude scientifique ne doit pas être prétexte à retarder la prise de mesures efficientes pour prévenir sa disparition ou sa décroissance. Le présent plan de gestion a été préparé autant que possible en collaboration avec des organisations authoctones, d’autres ministères fédéraux et la province de la Colombie-Britannique, aux termes du paragraphe 66(1) de la LEP.

Comme l’indique le préambule de la LEP, la réussite de la conservation de cette espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur MPO, l’Agence Parcs Canada, ou sur toute autre administration seule. Les coûts de la conservation des espèces en péril sont partagés entre différentes instances. La population canadienne est invitée à appuyer et à mettre en œuvre le présent programme dans l’intérêt du sébaste aux yeux jaunes, mais également de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités et organisations participantes.

Remerciements

Pêches et Océans Canada (MPO) tient à remercier les membres de l’équipe technique du sébaste aux yeux jaunes d’avoir élaboré ce plan de gestion et apporté ses précieux conseils : Robert Tadey, Peter Katinic, Peter Hall, Devona Adams, Caroline Wells, Wanli Ou et Chantelle Caron de Gestion des pêches, Lynne Yamanaka du Secteur des sciences et Pippa Shepherd de l’Agence Parcs Canada. Nous remercions aussi les autres fournisseurs de données et d’expertise, dont la contribution a été précieuse pendant l’élaboration du plan de gestion : Rowan Haigh et Bruce Patten du Secteur des sciences, Barry Ackerman, Dan Clark et Laurie Convey de Gestion des pêches et Frank Snelgrove et Ann Bussell de Conservation et Protection du MPO.

Sommaire

Le sébaste aux yeux jaunes (Sebastes ruberrimus, populations des eaux intérieures et extérieures) a été désigné comme une espèce préoccupante en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en juillet 2011. Le présent plan de gestion fait partie d’une série de documents concernant cette espèce qui sont interdépendants et qui doivent être pris en compte ensemble, y compris le rapport de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) (2008).

Le sébaste aux yeux jaunes appartient à la famille des Sébastes et est facilement identifiable grâce à sa couleur éclatante qui va de l’orange au rouge et à ses yeux jaune clair. Il fait partie des plus grandes espèces de sébaste, avec une longueur maximale enregistrée de 91 cm et un poids de 11,3 kg, mais en Colombie-Britannique (C.-B.), sa longueur moyenne est d’environ 66 cm. Cette espèce est aussi dotée d’une grande longévité, le sébaste aux yeux jaunes le plus âgé enregistré en C.-B. avait 115 ans, tandis que l’âge global maximal enregistré est de 118 ans. On donne plusieurs autres appellations au sébaste aux yeux jaunes, notamment rascasse, scorpène, sébaste du Pacifique et morue rouge.

On trouve le sébaste aux yeux jaunes dans le nord-est de l’océan Pacifique; et il a été observé d’Ensenada, en Basse-Californie, jusqu’à l’île Umnak dans les îles Aléoutiennes. Il est plus prévalent de l’Alaska au centre de la Californie, et on l’estime rare dans la baie Puget, dans l’État de Washington. Le sébaste aux yeux jaunes est présent dans l’ensemble des eaux côtières de la C.-B.

La principale menace connue pesant sur le sébaste aux yeux jaunes est la pêche. D’autres menaces qui causent du stress au sébaste aux yeux jaunes sont la pollution et les contaminants, ainsi que la perte ou la dégradation de l’habitat structurel.

L’objectif de gestion pour les populations de sébastes aux yeux jaunes des eaux intérieures et extérieures de la C.-B. est de maintenir, voire d’accroître, leur aire de répartition et leur abondance actuelles dans les eaux canadiennes du Pacifique en gérant les menaces qui pèsent sur l’espèce en C.-B.

Le plan de gestion recommande une approche qui reconnaît les incertitudes dans les menaces pesant sur l’espèce, ainsi que la capacité limitée de gérer ou d’atténuer directement certaines de ces menaces. Des recherches plus approfondies pour aider à clarifier certaines de ces incertitudes sont nécessaires préalablement à la recommandation de mesures d’atténuation précises. En outre, il se peut que les outils de gestion et d’atténuation qui permettraient le rétablissement du sébaste aux yeux jaunes ne soient pas disponibles ou utilisables au cours d’une période pertinente (par exemple, sur trois générations). Selon le cas, le plan de gestion recommande une approche de précaution qui tient compte des répercussions de ces menaces dans le cadre des outils de gestion disponibles.

Voici les stratégies générales visant la gestion du sébaste aux yeux jaunes dans les eaux canadiennes du Pacifique :

  1. gestion des pêches et de l’habitat : adopter ou maintenir des pratiques de gestion des pêches et de l’habitat qui sont bénéfiques pour le sébaste aux yeux jaunes et qui font en sorte de maintenir les prélèvements totaux de la pêche à des niveaux durables;
  2. évaluation et surveillance : maintenir et élaborer des stratégies afin d’évaluer et de surveiller l’état des populations de sébastes aux yeux jaunes, et l’efficacité des mesures de protection établies;
  3. recherche : étudier les lacunes dans les connaissances et les incertitudes entourant les menaces qui profiteront à la conservation et à la gestion du sébaste aux yeux jaunes; et
  4. sensibilisation et communication : appuyer les activités de communication et de sensibilisation destinées à atténuer les menaces et à réduire la mortalité du sébaste aux yeux jaunes.

1. Introduction

Le sébaste aux yeux jaunes (Sebastes ruberrimus, populations des eaux intérieures et extérieures) a été inscrit en tant qu’espèce préoccupante en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2011.

Le présent plan de gestion s’inscrit dans une série de documents sur le sébaste aux yeux jaunes qu’il faut étudier ensemble, y compris le rapport de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) (COSEPAC 2008). Un plan de gestion comprend des mesures pour la conservation de l’espèce qui permettent de s’assurer que l’espèce préoccupante ne devient pas menacée ou en voie de disparition. Il établit au moins un objectif et cerne des mesures indiquées pour la conservation de l’espèce en vue d’appuyer l’atteinte de l’objectif de gestion.

2. Information sur l’évaluation de l’espèce par le COSEPACFootnote 1

Date de l’évaluation : novembre 2008

Nom commun :

Sébaste aux yeux jaunes, population des eaux intérieures de l’océan Pacifique

Nom scientifique :

Sebastes ruberrimus

Statut selon le COSEPAC :

Espèce préoccupante

Justification de la désignation :

Cette espèce fait partie d’un complexe de sébastes côtiers exploité par les pêches commerciales, récréatives et autochtones. Les caractéristiques de son cycle vital rendent l’espèce particulièrement vulnérable à une mortalité causée par les humains; l’âge maximal enregistré est de 120 ans, et la durée de génération est estimée à 66 ans. Les relevés indépendants des pêches au cours des 20 dernières années ne montrent pas de déclins significatifs, alors que les déclins sur une période de 19 ans dans les captures commerciales par unité d’effort ne semblent pas représenter fidèlement l’abondance. Les quotas de capture commerciale ont été réduits, et les restrictions sur la récolte devraient maintenir les prises à un faible niveau à l’avenir; de plus, des zones ont été fermées à la pêche commerciale et récréative. Une désignation « espèce préoccupante » est conforme aux caractéristiques du cycle vital et au retrait continu probable par la pêche.

Présence au Canada :

Océan Pacifique

Historique du statut selon le COSEPAC :

Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2008.

Date de l’évaluation : novembre 2008

Nom commun :

Sébaste aux yeux jaunes, population des eaux extérieures du Pacifique

Nom scientifique :

Sebastes ruberrimus

Statut selon le COSEPAC :

Espèce préoccupante

Justification de la désignation :

Cette espèce fait partie d’un complexe de sébastes côtiers exploité par les pêches commerciales, récréatives et autochtones. Les caractéristiques de son cycle vital rendent l’espèce particulièrement vulnérable à une mortalité causée par les humains; l’âge maximal enregistré est de 120 ans, et la durée de génération est estimée à 70 ans. Les relevés indépendants des pêches au cours des 10 dernières années ne montrent pas de déclins significatifs, alors que les déclins sur une période de 19 ans dans les captures commerciales par unité d’effort ne semblent pas représenter fidèlement l’abondance. Les quotas de pêche ont été considérablement réduits ces dernières années par rapport au début des années 1990, des fermetures de zones sont en place et les restrictions de la pêche devraient maintenir les prises à un faible niveau à l’avenir. Une désignation « espèce préoccupante » est conforme aux caractéristiques du cycle vital et au retrait continu probable par la pêche.

Présence au Canada :

Océan Pacifique

Historique du statut selon le COSEPAC :

Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2008.

3. Information sur le statut de l’espèce

Au Canada, le sébaste aux yeux jaunes (populations des eaux intérieures et extérieures) a été désigné comme une espèce préoccupante en vertu de la LEP en juillet 2011. D’après cette désignation, l’espèce pourrait devenir « menacée » ou « en voie de disparition » compte tenu des caractéristiques biologiques et des menaces connues.

Aux États-Unis, le segment de population distinct (SPD) de la baie Puget et du bassin de Georgie est inscrit comme menacé en vertu de la Endangered Species Act. En 2002, le National Marine Fisheries Service (NMFS) a déclaré que le stock de sébaste aux yeux jaunes des eaux extérieures du Pacifique de Washington, de l’Oregon et de la Californie était surpêché, indiquant que moins de 25 % de la population estimée avant la pêche existait.

4. Information sur l’espèce

4.1. Description de l’espèce

Le sébaste aux yeux jaunes (Sebastes ruberrimus) appartient à la famille des Sébastes et est facilement identifiable grâce à sa couleur éclatante qui va de l’orange au rouge et à ses yeux jaune clair (Hart 1973). Les adultes ont habituellement une ligne blanche au milieu du corps, le long de la ligne latérale. Les juvéniles sont habituellement d’un rouge plus foncé que les adultes et affichent deux rayures pâles sur les flancs, une sur la ligne latérale et une autre plus courte sous cette ligne (Mecklenburg et al. 2002). Les nageoires du sébaste aux yeux jaunes sont aussi souvent bordées d’extrémités noires (Kramer et O’Connell 1995). Le sébaste aux yeux jaunes fait partie des plus grandes espèces de sébaste, avec une longueur maximale enregistrée de 91 cm et un poids de 11,3 kg (Love et al. 2002), mais en Colombie-Britannique (C.-B.), sa longueur moyenne est d’environ 66 cm (Yamanaka et al. 2006). Cette espèce est aussi dotée d’une grande longévité : le sébaste aux yeux jaunes le plus âgé enregistré en C.-B. avait 115 ans (Yamanaka et al. 2006), tandis que l’âge global maximal enregistré est de 118 ans (Munk 2001). On donne plusieurs autres appellations au sébaste aux yeux jaunes, notamment rascasse, scorpène, sébaste du Pacifique et morue rouge (Lamb et Edgell 1986).

4.2. Populations et aire de répartition

4.2.1. Population mondiale

On trouve le sébaste aux yeux jaunes dans le nord-est de l’océan Pacifique; et il a été observé d’Ensenada, en Basse-Californie, jusqu’à l’île Umnak dans les îles Aléoutiennes. Il est plus prévalent de l’Alaska au centre de la Californie, mais on l’estime rare dans la baie Puget, dans l’État de Washington (Love et al. 2002). Le sébaste aux yeux jaunes est présent dans l’ensemble des eaux côtières de la C.-B (figure 1; COSEPAC 2008).

Carte. Voir description ci-dessous.
Figure 1: Aire de répartition mondiale du sébaste aux yeux jaunes (reproduite avec l’autorisation de Love et al. 2002).
Description longue

La Figure 1 intitulée « Aire de répartition mondiale du sébaste aux yeux jaunes » montre une carte du nord-est de l’océan Pacifique et de la côte ouest de l’Amérique du Nord. L’aire de répartition de l’espèce s’étend le long du littoral de la Basse-Californie, au Mexique, aux îles Aléoutiennes, aux États-Unis. Il est présent dans les eaux côtières et libres au large de la Colombie-Britannique.

Dans les eaux américaines, l’abondance et l’état des populations de sébaste aux yeux jaunes varient. L’abondance des populations de sébastes aux yeux jaunes de la baie Puget et du bassin de Georgie est jugée faible et en déclin. En général, l’abondance du sébaste de la baie Puget a décliné de 70 % dans au cours des 40 dernières années, le sébaste aux yeux jaunes affichant des déclins plus marqués que d’autres espèces (Williams et al. 2010). L’évaluation du stock de 2011 de la population côtière de sébastes aux yeux jaunes (Californie, Oregon et Washington, sans compter le SPD de la baie Puget et du bassin de Georgie) a permis d’estimer que la ponte du stock avait chuté à 21,4 % par rapport aux conditions non exploitées (Taylor et Wetzel 2011). La population côtière de sébaste aux yeux jaunes est surpêchée depuis 2002 (Wallace 2001; Wallace 2007). Les stocks de sébaste aux yeux jaunes de l’Alaska sont considérés comme sains et ne font pas l’objet de surpêche, mais sont gérés de près afin de veiller à ce que celle-ci ne devienne pas un problème (Alaska Department of Fish and Game 2015).

4.2.2. Population canadienne

L’aire de répartition canadienne du sébaste aux yeux jaunes représente environ 20 % de son aire de répartition mondiale (Love et al. 2002). Il existe deux populations distinctes ou unités désignables (UD, comme les appelle le COSEPAC) de sébaste aux yeux jaunes dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique : les populations des eaux intérieures et extérieures (figure 2). La population des eaux intérieures de l’océan Pacifique comprend le détroit de Georgie, le détroit de Johnstone et une portion du détroit de la Reine-Charlotte, avec l’île Malcolm (dans le détroit de la Reine-Charlotte) et l’île D’Arcy (dans les îles Gulf) respectivement pour limites ouest et sud enregistrées. La population des eaux extérieures du Pacifique s’étend au moins du sud-est de l’Alaska au nord de l’Oregon et comprend l’ensemble des eaux du large, de la côte nord et de la côte centrale de la Colombie-Britannique. Les deux populations se distinguent selon l’âge à la maturité et la structure génétique des populations, indiquant une restriction du flux génétique. Ces différences peuvent témoigner de l’adaptation locale aux écorégions marines qui ont supposément différents régimes sélectifs (COSEPAC 2008). D’après une analyse des données sur les prises et des relevés menée en 2006, la zone de présence est estimée à 77 585 km2 pour la zone extérieure et à 4 182 km2 pour la zone intérieure (Yamanaka et al. 2006).

Des estimations des populations de sébaste aux yeux jaunes étaient contenues dans l’ Évaluation du stock de sébaste aux yeux jeunes (Sebastes ruberrimus) des eaux intérieures de la Colombie-Britannique en 2010 (Yamanaka et al. 2012) et l’Évaluation du stock de sébastes aux yeux jaunes (Sebastes ruberrimus) des eaux extérieures de la Colombie-Britannique en 2014 (MPO 2015a). La biomasse de la population des eaux intérieures a été estimée à 780 tonnes métriques (mt) en 2009, soit environ 12 % de la biomasse non exploitée estimée à 6 466 tm en 1918. La biomasse de la population des eaux extérieures a été estimée à 3 821 tm en 2014, ce qui équivaut environ à 18 % de la biomasse initiale estimée de 21 955 tm en 1918.

Carte. Voir description ci-dessous.
Figure 2: Aire de répartition des populations des eaux intérieures et extérieures de sébaste aux yeux jaunes (Sebastes ruberrimus) du Pacifique (COSEPAC 2008).
Description longue

La Figure 2 est une illustration en noir et blanc de l’aire de répartition des populations « intérieure » et « extérieure » génétiquement distinctes de sébaste aux yeux jaunes dans les eaux canadiennes du Pacifique. La limite de la population « extérieure » s’étend vers l’ouest dans toute la zone économique exclusive canadienne du Pacifique, depuis le point le plus à l’est du détroit de Juan de Fuca et l’extrémité nord du détroit de Johnstone. Les zones ombragées plus petites représentent l’aire de répartition de la population des eaux « intérieures ». La population de sébaste aux yeux jaunes des eaux « intérieures » s’étend, vers le sud et en passant par la mer des Salish, de l’extrémité nord du détroit de Johnstone et jusqu’au point le plus à l’est du détroit de Juan de Fuca.

4.3. Besoins du sébaste aux yeux jaunes

4.3.1. Besoins en matière d’habitat et besoins biologiques

Dans les eaux de la C.-B., le sébaste aux yeux jaunes a été observé à des profondeurs de 30 à 232 mètres sur des substrats durs, complexes et caractérisés par des reliefs verticaux comme des roches cassées, des récifs, des crêtes, des surplombs, des crevasses, des cavernes, des galets et des champs de gros galets (O’Connell et Carlisle 1993, Yamanaka et al. 2006). Le sébaste aux yeux jaunes adulte est généralement un résident solitaire et démersal, qui fait preuve d’une grande fidélité au site et présente une forte affinité pour le substrat de haut relief et de récif rocheux (Coombs 1979, DeMott 1983, Love et al. 2002, Hannah et Rankin 2011).

Il connaît de multiples cycles reproductifs au cours de sa vie. On sait que le frai a lieu sur plusieurs mois de l’hiver à l’été (Love et al. 2002). Les sébastes sont vivipares, et leur période de gestation dure généralement de un à deux mois (Love et al. 2002). En C.-B., la mise bas (naissance des jeunes vivants) pour le sébaste aux yeux jaunes se produit entre avril et septembre, atteignant un pic entre mai et juin (COSEPAC 2008).

Pendant la phase larvaire/juvénile, les Sébastes sont répartis dans la couche supérieure mélangée (< 300 m) et sont souvent dispersés, souvent très loin, par les courants océaniques (Loeb et al. 1995, Kokita et Omori 1999). Lorsque les juvéniles atteignent une longueur de 2,5 à 10 cm, vers six ou neuf mois (Love et al. 2002), ils s’établissent dans des habitats benthiques à des profondeurs de 30 à 168 cm, s’enfonçant plus profondément et occupant des habitats semblables à ceux des adultes, mais souvent dans des zones qui comportent de plus petites crevasses pouvant servir de refuge (Yamanaka et al. 2006, Krieger et Wing 2002). Les besoins particuliers en matière d’habitat du sébaste aux yeux jaunes au stade juvénile et larvaire pélagique en C.-B. ne sont pas connus.

Le sébaste s’alimente de façon opportuniste et s’empare des proies qui lui sont facilement accessibles, interchangeant des proies de taille et de type similaires (COSEPAC 2008, Rosenthal et al. 1988) et ciblant différentes sources alimentaires pendant les différentes phases de son cycle biologique (Steiner 1979, Rosenthal et al. 1988, Moser et Boehlert 1991, Love et al. 2002, Yamanaka et al. 2006). Le sébaste aux yeux jaunes se nourrit principalement d’autres espèces de sébaste, de gadidés juvéniles, de lançons et de harengs (Rosenthal et al. 1988). Les autres espèces-proies comprennent la crevette, le crabe royal, l’oursin vert et les œufs de morue-linge (COSEPAC 2008). Le sébaste aux yeux jaunes est également connu pour servir de proie à d’autres poissons, à des mammifères marins et à plusieurs espèces d’oiseaux marins (Olesiuk et Bigg 1988, Olesiuk et al. 1990, Mills et al. 2007).

4.3.2. Facteurs limitatifs

Les facteurs limitatifs pour le sébaste aux yeux jaunes comprennent les traits de son cycle biologique, comme la maturité sexuelle tardive et la fécondité accrue avec l’âge, sa physiologie, le succès très variable du recrutement, et la prédation pinnipède. Les activités humaines peuvent s’allier à ces facteurs et en conséquence, influer sur le potentiel de conservation des populations. Les facteurs limitatifs sont intrinsèques à la biologie et à l’écologie de l’espèce et, ainsi, ne peuvent être atténués et sont susceptibles de rendre l’espèce plus vulnérable aux activités humaines.

Traits du cycle biologique :

Le sébaste aux yeux jaunes femelle a un âge de reproduction moyen tardif, soit 32,5 ans et 37,5 ans respectivement pour les populations des eaux extérieures et intérieures (Yamanaka et al. 2006). De ce fait, les individus sont souvent vulnérables aux engins de pêche longtemps avant d’atteindre l’âge de frai. Pour les espèces de grande longévité, dont le taux de mortalité naturelle est faible et la maturation se fait tardivement, le remplacement naturel de la population s’effectue beaucoup plus lentement, et le fait de prélever les individus immatures d’une population peut amener la population à décliner plus vite qu’elle ne se remplace.

En outre, la femelle devient plus féconde en vieillissant et en grossissant, produisant un grand nombre d’œufs et de larves, ainsi que des larves ayant des taux de croissance plus élevés et une résistance accrue à la famine, ce qui accroît la capacité de survie et les niveaux de recrutement (Berkeley et al. 2004, Bobko et Berkeley 2004). Toutefois, les sébastes plus vieux et plus gros tendent à être plus vulnérables aux engins de pêche et sont plus à même d’être prélevés dans la population, tronquant ainsi l’extrémité supérieure de la répartition selon l’âge et réduisant le potentiel de reproduction général.

Même si l’espèce produit entre 1,2 et 2,7 millions d’œufs annuellement (Love et al. 2002), son âge de maturation tardif entraîne un potentiel de reproduction général faible. Le prélèvement des femelles de taille plus importante, plus vieilles, plus fécondes et des individus qui n’ont pas eu la possibilité de se reproduire peut également changer la dynamique des populations en faveur d’une maturation à un stade plus jeune et plus petit, ce qui réduit encore davantage le potentiel de reproduction de la population (Berkeley et al. 2004, Palumbi 2004).

Physiologie :

La plupart des sébastes ne peuvent pas tolérer les variations rapides de pression s’ils sont amenés des profondeurs à la surface; cela donne souvent lieu à une expansion gazeuse dans la vessie natatoire. La variation de pression rapide entraîne généralement une affection appelée barotraumatisme, qui cause des yeux exorbités, une extrusion de l’estomac et de l’œsophage et d’autres blessures internes invisibles (Parker et al. 2006). Le barotraumatisme est présumé mortel (COSEPAC 2008) en raison des lésions corporelles qu’il cause, et aussi parce que les sébastes ayant subi un barotraumatisme deviennent plus vulnérables à la prédation. Des études scientifiques sur l’utilisation de dispositifs de recompression ont été entreprises aux États-Unis afin d’en déterminer l’efficacité pour l’atténuation de l’incidence du barotraumatisme sur les espèces de sébaste. La section 6.3 définit une mesure de conservation particulière visant à évaluer l’efficacité des dispositifs de recompression pour la gestion des pêches récréatives en C.-B.

Recrutement très variable :

Le recrutement peut être très variable pour les espèces de sébaste puisqu’il est influencé dans une large mesure par le succès des larves (Larson et al. 1994, Wilson et al. 2008), qui est grandement tributaire de facteurs environnementaux tels que les courants océaniques, les conditions de la zone pélagique, les fluctuations atmosphère-océan à grande échelle et la disponibilité des proies (Yoklavich et al. 1996). On a établi des liens entre les schémas épisodiques du succès des classes d’âge et des conditions environnementales en Californie; toutefois, aucune recherche dirigée sur les influences environnementales du recrutement des sébastes n’a eu lieu en C.-B.

Prédation pinnipède :

Les populations de pinnipèdes, telles que celles de phoques communs (Phoca vitulina), d’otaries de Steller (Eumetopias jubatus) et d’otaries de Californie (Zalophus californianus), qui sont connus pour consommer des sébastes (Olesiuk 1993; Tollit et al. 2009), sont en croissance sur toute la côte de la C.-B. depuis la fin des années 1960, probablement parce que les programmes d’abattage ont pris fin (Ford 2014). Comme pour la surpêche, le sébaste aux yeux jaunes peut être vulnérable à la prédation pinnipède en raison de sa maturation tardive et de son faible taux de mortalité naturelle. Les populations de pinnipèdes accrues peuvent contribuer aux déclins et/ou entraver la reconstitution des populations de sébaste aux yeux jaunes (voir la discussion dans Yamanaka et al. 2012).

5. Menaces

5.1. Évaluation des menaces

L’évaluation des menaces permet de déterminer l’ordre de priorité des mesures de gestion et autres recommandées visant à éviter que les populations des eaux intérieures et extérieures ne deviennent menacées ou en voie de disparition. Les menaces ont été évaluées en fonction de la probabilité qu’elles se matérialisent et de la gravité de l’effet sur les populations. Qui plus est, la certitude causale d’un effet a été évaluée afin de déterminer si les liens de causalité entre la menace et les stress sur la population étaient connus ou non et de cerner les menaces qu’il serait utile de surveiller ou de rechercher davantage dans le traitement des incertitudes ou des lacunes dans les connaissances. Là où la certitude de l’effet n’est pas démontrée pour le sébaste aux yeux jaunes, le poids de la preuve scientifique peut avoir été jugé adéquat pour évaluer le niveau de préoccupation d’une menace pour le sébaste aux yeux jaunes.

La principale menace connue pesant sur le sébaste aux yeux jaunes, conformément au rapport d’évaluation du COSEPAC (2008), est la pêche.

D’autres menaces qui causent du stress au sébaste aux yeux jaunes sont la pollution et les contaminants, les changements climatiques, les catastrophes naturelles ainsi que la perte ou la dégradation de l’habitat structurel. Les menaces pesant sur le sébaste aux yeux jaunes et leurs attributs sont décrits au tableau 1. Les attributs de chaque menace ont été pris en compte pour déterminer si la gestion de la menace présente un niveau de préoccupation élevé, moyen ou faible pour la gestion durable et le rétablissement de l’espèce.

Les attributs de chaque menace ont été pris en compte pour déterminer si la gestion de la menace présente un niveau de préoccupation élevé, moyen ou faible pour la gestion durable et le rétablissement de l’espèce. L’effet cumulatif de toute combinaison de ces menaces, conjugué aux facteurs limitatifs (voir la section 3.3.2), peut entraîner des conséquences plus graves que toute menace seule touchant la population seulement.

Tableau 1 : Classification des menaces pesant sur le sébaste aux yeux jaunes dans les eaux canadiennes du Pacifique
Catégorie Menace Niveau de préoccupationa Étendueb Manifestationc Fréquenced Gravitée Certitude causalef
Utilisation des ressources biologiques Pêche : prises ciblées Élevée Répandue Actuelle Continue Élevée Élevée
Utilisation des ressources biologiques Pêches : prises accessoires Élevée Répandue Actuelle Continue Inconnue Élevée
Utilisation des ressources biologiques Pêche : illicite, non déclarée et non réglementée (INN) Moyenne Inconnue Actuelle Inconnue Inconnue Élevée
Pollution Pollution et contaminants Faible Répandue Actuelle Continue Inconnue Moyenne
Perte ou dégradation de l’habitat Perte et dégradation de l’habitat structurel Faible Répandue Actuelle Continue Inconnue Faible

a Niveau de préoccupation : signifie que la gestion de la menace présente un niveau de préoccupation élevé, moyen ou faible pour le rétablissement de l’espèce, conformément aux objectifs en matière de population et de répartition.

b Étendue : proportion de la population touchée par la menace.

c Manifestation : moment où la menace se manifeste et son caractère historique, actuel ou prévu.

d Fréquence : étendue temporelle d’une menace donnée dans les dix prochaines années ou sur trois générations, selon la période la plus courte.

e Gravité : représente les effets du côté de la population (élevée : effets très importants sur la population; moyenne; faible; inconnue).

f Certitude causale : représente les preuves connues à l’égard de la menace (élevée : les preuves disponibles établissent un lien solide entre la menace et les stress pesant sur la viabilité de la population; moyenne : il existe un lien entre la menace et la viabilité de la population, par exemple, l’opinion des spécialistes; faible : la menace est supposée ou possible).

5.2. Description des menaces

5.2.1. Pêches

Les pêches représentent la menace la plus importante pesant sur le sébaste aux yeux jaunes. Cette espèce est capturée dans le cadre de pêches dirigées, de pêches accessoires et de pêches illégales, non déclarées et non réglementées (INN) dans les eaux canadiennes du Pacifique. La pêche a entraîné une réduction des tailles des populations et une viabilité réduite des populations, ce qui a mené à un affaissement des stocks, probablement exacerbé par les caractéristiques du cycle biologique de cette espèce (voir les facteurs limitatifs, section 3.3.2).

La pêche peut également contribuer à des répercussions au niveau de l’écosystème en diminuant ou en changeant le rôle écologique des organismes dans des circonstances normales et sous d’autres pressions anthropiques et naturelles (Link et al. 2009). Par exemple, les activités de pêche peuvent exacerber la concurrence en matière de ressources parmi les sébastes (Larson 1980). Dans la baie Puget, on croit que des espèces de sébaste plus abondantes, telles que le sébaste cuivré (S. caurinus) et le sébaste à dos épineux (S. maliger), peuvent s’attaquer aux juvéniles d’espèces moins abondantes, telles que le sébaste bocace (S. paucispinis), le sébaste canari (S. pinniger) et le sébaste aux yeux jaunes, et leur faire concurrence pour les ressources, ce qui limite la capacité de ces espèces de se rétablir après leur épuisement (Drake et al. 2010).

Bien que les pêches représentent la menace la plus importante pour le sébaste aux yeux jaunes, la contribution de chaque pêche à la menace générale est incertaine, puisque les programmes de surveillance des pêches et de déclaration des prises varient entre les pêches commerciales, récréatives et autochtones.

Des estimations des prises très exactes et fiables sont disponibles pour les pêches au poisson de fond commerciales en raison d’exigences de contrôle complet des prises en mer et à quai.

Plusieurs autres pêches commerciales visant des espèces autres que les poissons de fond, dont la pêche commerciale du saumon à la traîne et les pêches au casier (c’est à dire, le crabe et la crevette) interceptent également le sébaste aux yeux jaunes. Il est interdit de conserver les sébastes aux yeux jaunes pris dans le cadre de la pêche commerciale du saumon à la traîne et des pêches aux crabes. Les estimations des prises de saumons pêchés à la traîne reposent sur les rapports par les pêcheurs de rejets dans les journaux de bord, tandis qu’il n’est pas obligatoire de consigner les prises accessoires de sébastes aux yeux jaunes dans le cadre des pêches commerciales du crabe. Ainsi, les estimations du total des prises accessoires de sébastes aux yeux jaunes sont inconnues pour ces pêches.

Il est également interdit de conserver les sébastes aux yeux jaunes pris dans le cadre de la pêche commerciale à la crevette, mais les pêcheurs de crevettes ne sont pas tenus de déclarer les prises accessoires de cette espèce. Toutefois, un programme de surveillance des prises accessoires de sébaste a été lancé en 2002 dans le but d’estimer les prises accessoires totales annuelles de sébaste dans le cadre de la pêche commerciale à la crevette (Rutherford et al. 2010). Cette pêche est surveillée en cours de saison par des surveillants tiers qui sont tenus de consigner et d’identifier toutes les prises accessoires jusqu’au niveau de l’espèce. Ces surveillants consignent le nombre total de sébastes par espèce pour chaque casier de pêche commerciale échantillonné sur toute la durée de la saison de la pêche commerciale. Ce programme de surveillance fournit des estimations des prises accessoires de sébaste trouvées dans les engins de pêche commerciale à la crevette, dont le sébaste aux yeux jaunes.

La surveillance des pêches récréatives est assurée par une gamme d’outils, dont les enquêtes par interrogation et les programmes de journaux de bord. Ces programmes ne sont offerts qu’à certaines périodes de l’année dans certaines régions et reposent en partie sur les données déclarées par les pêcheurs. Les prises de sébaste ne sont pas non plus déclarées au niveau de l’espèce dans certaines régions en raison des défis que posent l’identification des sébastes et les ressources limitées. Ces limites font en sorte que les données actuelles sur les prises de la pêche récréative ne sont que partielles et que leur exactitude est inconnue.

Les pêches autochtones sont également surveillées à l’aide d’une gamme d’outils. Une partie des prises à des fins alimentaires, sociales et rituelles (ASR) et des prises domestiques pour les nations visées par un traité est débarquée à l’occasion de voyages de double pêche au poisson de fond, ce qui permet aux titulaires de permis de pêcher et de conserver les poissons de fond en vertu d’un permis de pêche commerciale et d’un permis de pêche communautaire des Autochtones délivré en vertu de l’article 4 du Règlement sur les permis de pêche communautaires des Autochtones, à l’occasion du même voyage de pêche. Les débarquements sont surveillés de manière comparable à la pêche commerciale au poisson de fond; cependant, la proportion de prises ASR totale débarquée à l’occasion de voyages de double pêche est inconnue.Les pêches à des fins alimentaires, sociales et rituelles et la pêche domestique ont également lieu en dehors de la double pêche. Les programmes de surveillance et de déclaration relatifs à ces prises varient entre les organisations autochtones, d’où le caractère inconnu de l’intégralité et de l’exactitude de ces données.

Pêches : prises ciblées

La pêche dirigée du sébaste aux yeux jaunes est la principale menace pesant sur les populations des eaux intérieures et extérieures (COSEPAC 2008, Yamanaka et al. 2012, MPO 2015a). Le sébaste aux yeux jaunes est actuellement ciblé par un certain nombre de pêches en C.-B.; ces pêches comprennent la pêche commerciale du poisson de fond à la ligne et à l’hameçon, la pêche récréative, les pêches autochtones à des fins ASR et les relevés scientifiques. Ces pêches contribuent à la source connue la plus importante de mortalité du sébaste aux yeux jaunes adulte. Les pêches dirigées sont dispersées dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce et ont lieu actuellement et continuellement.

Pêches : prises accessoires

Les interceptions fortuites connues de sébaste aux yeux jaunes se produisent dans le cadre de la pêche commerciale de poisson de fond au chalut, de la pêche du saumon à la traîne, de la pêche récréative, de la pêche au casier de la crevette et de la pêche de la crevette au chalut, ainsi que de relevés de recherches scientifiques. Les interceptions de sébaste aux yeux jaunes durant ces pêches dépendent de l’effort de pêche et du type d’engin de pêche employé, et les estimations des prises accessoires de sébaste aux yeux jaunes dépendent des niveaux de surveillance des pêches et de déclaration des prises, qui varient grandement entre ces pêches. Ces pêches combinées contribuent probablement à la deuxième source connue de mortalité en importance du sébaste aux yeux jaunes; elles sont répandues, actuelles et continues et peuvent représenter un risque accru pour les espèces qui sont en état d’épuisement, en particulier lorsque les prises accessoires ne sont pas pleinement comptabilisées dans les niveaux de prises durables.

Pêches : illicite, non déclarée et non réglementée (INN)

La pêche INN est une menace connue pesant sur les stocks de poissons partout dans le monde et peut également contribuer de façon importante à la dégradation des habitats marins. Dans les eaux canadiennes, les pêches de sébaste aux yeux jaunes sont très réglementées, et le risque de la capture non réglementée du sébaste aux yeux jaunes au-delà de la zone économique exclusive (ZEE) est faible vu la préférence des espèces pour les habitats en zone côtière. Au sein de la ZEE, les captures illégales et non déclarées de sébaste aux yeux jaunes se feraient à bord de navires canadiens et étrangers qui ne sont pas autorisés à pêcher cette espèce, de navires qui mènent des activités contrevenant aux lois et aux règlements du Canada et de navires qui omettent de déclarer leurs activités de pêche ou font de fausses déclarations.

Les attributs de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée sont incertains dans une large mesure de par la nature de l’activité; l’étendue, la fréquence et la gravité de cette menace sont donc inconnues. La pêche INN peut poser un risque plus important dans les populations plus petites ou en déclin, en particulier si elle n’est pas prise en compte dans les niveaux de prises durables. De surcroît, les niveaux de prises durables de sébaste aux yeux jaunes dans les pêches commerciales de poissons de fond et les pêches récréatives se basent sur l’hypothèse selon laquelle de vastes zones de la côte ont été fermées à la pêche des sébastes côtiers dans les aires de conservation du sébaste (ACS). La pêche illégale dans les zones fermées peut miner les cibles de prises durables si l’ampleur de la menace est plus grande que prévu.

5.2.2. Pollution et contaminants

La pollution et les contaminants en provenance d’une multitude de sources représentent une menace pour les populations de sébaste aux yeux jaunes de la C.-B. Les sources de pollution et de contamination dans les eaux de la C.-B. comprennent les déchets des navires océaniques, les déversements de pétrole et les fuites issues du trafic maritime ainsi que la pollution provenant des activités terrestres et des zones urbaines, comme les eaux usées, le ruissellement agricole et les rejets industriels.

La pollution et la contamination constituent une menace actuelle et continue; toutefois, la gravité des répercussions de la pollution et de la contamination sur la population de sébaste aux yeux jaunes est inconnue, et des recherches plus approfondies sont nécessaires afin de comprendre l’ampleur de cette menace sur la viabilité de la population. La gestion de cette menace est actuellement considérée comme une préoccupation de niveau faible pour la gestion durable et le rétablissement de l’espèce.

5.2.3. Perte ou dégradation de l’habitat structurel

Comme le sébaste aux yeux jaunes a des besoins particuliers en matière d’habitat, la perte et/ou la dégradation d’un habitat aussi complexe risquent d’avoir des effets néfastes sur l’espèce. La pêche à l’aide d’engins mobiles de fond (MPO 2006) et les activités de développement peuvent modifier les habitats benthiques. Toutefois, les effets de la dégradation ou de la perte de l’habitat sur la survie du sébaste aux yeux jaunes n’ont pas été démontrés.

5.2.4. Changement climatique

Le changement climatique est répandu et actuel; cependant, la gravité des répercussions potentielles et la fréquence des événements liés au changement climatique touchant le sébaste aux yeux jaunes sont pour le moment inconnues. Une meilleure compréhension des répercussions liées aux changements climatiques sera nécessaire afin d’intégrer les considérations relatives au changement climatique à la gestion de cette espèce.

5.3. Lacunes dans les connaissances

5.3.1. Limites entre les populations des eaux intérieures et extérieures

Les limites entre les populations de sébaste aux yeux jaunes des eaux intérieures et extérieures ont été proposées en fonction des liens génétiques de spécimens particuliers et des données génétiques de base des populations intérieures et extérieures. La limite ouest, qui traverse le détroit de la reine-Charlotte à l’extrémité nord de l’île de Vancouver, est bien définie, reposant sur une base scientifique solide; on ne sait toutefois pas si la limite naturelle est statique ou dynamique. La limite sud ne repose pas sur une base scientifique solide, ce qui a mené à une détermination plus arbitraire des limites le long de la portion canadienne de l’écozone marine du détroit de Georgie (Powles et al. 2004).

En outre, les populations des eaux intérieures et extérieures ne sont pas gérées en fonction de leurs limites biologiques. Au lieu de cela, les zones de gestion des diverses pêches qui interceptent des sébastes aux yeux jaunes sont délimitées par les zones de gestion des pêches du Pacifique, les zones de gestion du poisson de fond et les limites de la Commission des pêches maritimes du Pacifique, selon la pêche. Puisque les populations de sébaste aux yeux jaunes des eaux intérieures et extérieures sont gérées selon des unités distinctes, la détermination des limites biologiques et de gestion pourrait se répercuter sur les populations. Des précisions supplémentaires sur les limites des populations pourraient orienter les modifications aux zones de gestion si elles sont jugées nécessaires.

5.3.2. Besoins en matière d’habitat du sébaste aux yeux jaunes

Les besoins en matière d’habitat des populations de sébaste aux yeux jaunes des eaux intérieures et extérieures de la C.-B. sont également considérés comme incertains. Plus précisément, l’habitat du sébaste aux yeux jaunes du juvénile au sous-adulte pélagique et nouvellement fixé n’a pas été désigné. Les larves et les juvéniles du sébaste aux yeux jaunes, pendant leur phase pélagique, sont généralement regroupés dans le plus grand complexe Sebastes aux fins de recherche, et on n’a pas réalisé d’études visant expressément la compréhension des emplacements de dispersion pélagique et les besoins en matière d’habitat du sébaste aux yeux jaunes à ce stade. De telles recherches seront nécessaires à l’avenir afin de comprendre des enjeux tels que la variabilité du recrutement et les effets des changements climatiques selon les mesures de conservation identifiées dans le tableau 2.

De plus, même s’il existe des preuves que le sébaste aux yeux jaunes juvénile et sous-adulte fixé occupe des habitats semblables à celui des adultes, rares sont les études qui ont pu échantillonner directement ces groupes d’âge afin de définir les besoins en matière d’habitat plus généraux, comme l’alimentation. De même, les observations in situ du sébaste aux yeux jaunes juvénile sont moins fréquentes, et les échantillons de petite taille font obstacle à une compréhension plus profonde des préférences des juvéniles en matière d’habitat. En général, les études sur le sébaste aux yeux jaunes, à tous les stades biologiques, ne sont pas exhaustives, ce qui entrave notre compréhension de toute l’étendue des besoins en matière d’habitat de cette espèce selon les mesures de conservation identifiées dans le tableau 2.

6. Objectif de gestion

L’ objectifs de gestion définit dans la mesure du possible, le nombre d’individus ou de populations (et leur répartition géographique) requis pour empêcher que l’espèce devienne menacée ou en voie de disparition ou permettre le retrait de l’espèce de l’annexe 1 de la LEP.

L’objectif de gestion pour les populations de sébastes aux yeux jaunes des eaux intérieures et extérieures de la C.-B. est de maintenir, voire d’accroître, leur aire de répartition et leur abondance actuelles dans les eaux canadiennes du Pacifique en gérant les menaces qui pèsent sur l’espèce en Colombie-Britannique.

La LEP vise, entre autres, à gérer les espèces préoccupantes afin d’empêcher leur inscription à titre d’espèces menacées ou en voie de disparition. Ainsi, l’objectif de gestion est d’abord axé sur le maintien des niveaux d’abondance dans l’aire de répartition connue des espèces et la prévention des déclins des populations qui conduiraient à une désignation « menacée » ou « en voie de disparition ».

Comme les pêches ont été qualifiées de principale menace pesant sur le sébaste aux yeux jaunes, il est important de gérer cette menace afin d’atteindre l’objectif de gestion de ce plan. Le Cadre décisionnel pour les pêches intégrant l’approche de précaution (une politique comprise dans le Cadre pour la pêche durable [CPD; MPO 2009]) du Pêches et Océans Canada (MPO) propose également des outils stratégiques permettant de gérer les pêches canadiennes de manière durable. Le cadre consiste à établir une stratégie de pêche qui établira les taux d’exploitation appropriés pour le maintien de l’état sain et durable des stocks. L’objectif de gestion se concentre donc aussi sur l’augmentation de l’abondance du sébaste aux yeux jaunes, au besoin, pour respecter les engagements du CPD.

Le plan de gestion recommande une approche de gestion des sébastes qui reconnaît les incertitudes qui prévalent dans les menaces pesant sur l’espèce, ainsi que la capacité limitée de gérer ou d’atténuer directement certaines de ces menaces. Des recherches plus approfondies visant à obtenir des précisions sur les incertitudes entourant les menaces sont nécessaires préalablement à la recommandation de mesures d’atténuation précises. En outre, il se peut que les outils de gestion et d’atténuation qui permettraient le rétablissement du sébaste aux yeux jaunes ne soient pas disponibles ou utilisables au cours d’une période pertinente (par exemple sur trois générations). Selon le cas, le plan de gestion recommande une approche de précaution qui tient compte des répercussions de ces menaces dans le cadre des outils de gestion disponibles, par exemple dans le contexte de la prise de décisions en matière de gestion des pêches.

7. Stratégies générales et mesures de conservation

Le présent plan de gestion comprend quatre stratégies générales et mesures connexes pour assurer la conservation de l’espèce et ainsi empêcher que le sébaste aux yeux jaunes devienne menacé ou en voie de disparition ou permettre le retrait de l’espèce de l’annexe 1 de la LEP.

La section 7.1 présente les stratégies générales pour assurer la conservation du sébaste yeux jaunes. La section 7.2 présente une vue d’ensemble des mesures pour assurer la conservation de l’espèce déjà achevées et en cours. Les mesures de conservation de l’espèce à mettre en œuvre sont résumées dans un calendrier de mise en œuvre (tableaux 2 et 3) à la section 7.3, qui présente les mesures en fonction de leurs priorités et désigne les responsables, les partenaires et les échéanciers, dans la mesure du possible pour l’instant.

7.1. Mesures achevées ou en cours

7.1.1. Gestion des pêches

Programme d’intégration des pêches commerciales de poisson de fond :

En réponse aux préoccupations importantes pour la conservation des espèces de sébaste, MPO, avec l’appui du regroupement commercial du secteur industriel, a élaboré le Programme pilote pour l’intégration de la pêche commerciale du poisson de fond (PIPCPF) en 2006. Le programme a été mis en œuvre de façon permanente en 2010. Le PIPCPF s’applique à toutes les pêches commerciales aux poissons de fond, et la gestion de ces pêches est intégrée, tous les groupes faisant l’objet de surveillance en mer de 100 %, de vérifications à quai de 100 %, de responsabilisation individuelle des bateaux pour tous les poissons, de quotas individuels transférables (QIT), et de réallocation des quotas entre les bateaux et les pêches afin de couvrir les prises d’espèces non ciblées.

Sébaste aux yeux jaunes – Les plans de rétablissement des populations des eaux extérieures et intérieures :

Sébaste aux yeux jaunes – Les plans de rétablissement des populations des eaux extérieures et intérieures ont été publiés dans le Plan de gestion intégrée des pêches au poisson de fond en 2016 et 2018 respectivement. Les deux plans définissent les objectifs de rétablissement, les plafonds de mortalité pour toutes les sources de mortalité par pêche et les mesures de gestion. Les mesures de gestion dans le plan de rétablissement de la population des eaux extérieures visent à réduire le nombre de prises, et sa mise en œuvre doit se dérouler au cours de plusieurs années pour les pêches commerciales, récréatives et autochtones. Ces mesures de gestion visent à réduire les prises à l’appui de l’objectif de rétablissement. Pour des renseignements plus détaillés sur la gestion des poissons de fond, se reporter aux plans de gestion intégrée des pêches du MPO.

Les récents amendements à la loi sur la pêche incluent la création de dispositions sur les stocks de poissons, qui établissent des exigences contraignantes pour le ministre afin de maintenir les stocks à des niveaux supérieurs ou égaux à ceux nécessaires pour promouvoir la durabilité et pour développer et mettre en œuvre des plans de reconstitution des stocks qui ont décliné jusqu'à leur zone critique. Les dispositions sur les stocks de poissons ne s'appliquent qu'aux principaux stocks prescrits par la réglementation. Les populations de sébaste aux yeux jaunes, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, sont incluses dans la liste proposée des principaux stocks à ajouter par règlement, et peuvent donc être soumises aux dispositions de la loi sur la pêche relatives aux stocks de poissons. Pour des informations plus détaillées sur la proposition de liste des principaux stocks de poissons et sur les exigences relatives aux plans de reconstitution des stocks, consultez les documents de pré-consultation du MPO sur l'intention réglementaire, qui a pris fin en février 2019.

Stratégie de conservation du sébaste de la zone côtière

En 2002, la Stratégie de conservation du sébaste de la zone côtière (Yamanaka et Logan 2010) a introduit quatre principes clés pour la conservation et le rétablissement des espèces de sébastes côtiers (aux yeux jaunes, à dos épineux, à bandes jaunes, tigre et cuivré) aux fins suivantes :

  1. comptabiliser toutes les prises de sébaste
  2. diminuer la mortalité par pêche
  3. établir des aires de conservation du sébaste
  4. améliorer l’évaluation des stocks et la surveillance des pêches

Pour les pêches, la stratégie a mené à la mise en œuvre de mesures de gestion supplémentaires visant à réduire les prises et à améliorer la surveillance des pêches et la déclaration des prises. Dans l’ensemble, le total autorisé des captures (TAC) de sébaste aux yeux jaunes dans les pêches commerciales aux poissons de fond a été réduit de 50 % dans les eaux extérieures et de 75 % dans les eaux intérieures. Dans le cadre de la stratégie, 164 ACS ont également été établies sur l’ensemble de la côte avant 2007. Les ACS étaient destinées à protéger les espèces côtières de sébaste en interdisant les activités de pêche commerciales et récréatives à même d’intercepter des sébastes côtiers. Les pêches ASR sont exclues de cette interdiction. Au total, les ASR protègent 28 % de l’habitat des sébastes côtiers dans les eaux intérieures et 15 % de leur habitat dans les eaux extérieures (Yamanaka et Logan 2010).

Surveillance des pêches et déclaration des prises

Le Cadre stratégique pour la surveillance de la pêche et les déclarations de prises dans les eaux du Pacifique du Ministère (MPO 2012) vise à orienter la mise en œuvre de programmes de surveillance et de déclaration efficaces dans toutes les pêches du Pacifique. Des travaux visant la mise en œuvre des améliorations déterminées dans le Cadre stratégique sont en cours.

7.1.2. Sciences et recherche

Des relevés indépendants de la pêche ont été mis en œuvre ou remaniés au début des années 2000 afin de fournir des indices d’abondance et des données biologiques pour l’évaluation du stock de sébaste aux yeux jaunes et d’autres espèces de sébaste côtier (Yamanaka et Logan 2010). Actuellement, le relevé à la palangre sur fond dur des « eaux intérieures » (détroit de Georgie) (de 2003 à aujourd’hui), l’échantillonnage des prises de sébaste au cours du relevé annuel sur le flétan (de 2003 à aujourd’hui) de la Commission internationale du flétan du Pacifique (CIFP) et le relevé à la palangre sur fond dur (de 2006 à aujourd’hui) des « eaux extérieures » servent à recueillir des données biologiques et d’abondance pour les espèces de sébaste pêchées à la ligne et à l’hameçon, telles que le sébaste aux yeux jaunes. Dans le cadre de ces relevés, la longueur, le poids, le sexe et la maturité de chaque sébaste capturé sont évalués, et des otolithes sont prélevés pour une détermination ultérieure de l’âge par le laboratoire de schlérochronologie de la Station biologique du Pacifique. Ces renseignements sont intégrés aux évaluations des stocks des populations de sébaste aux yeux jaunes des eaux intérieures et extérieures.

L’échantillonnage réalisé dans le cadre des relevés du CIFP et de la Pacific Halibut Management Association (PHMA) est mené en vertu du paragraphe 10(1) de la Loi sur les pêches, quiprévoit des dispositions permettant l’allocation de parties du TAC de n’importe quelle espèce dans le but de financer des activités scientifiques telles que des relevés par l’intermédiaire d’accords de projet conjoint avec des partenaires industriels et scientifiques.

7.1.3. Protection de l’habitat et de l’environnement

Les mesures de gestion décrites ci-dessous ne ciblent pas expressément le sébaste aux yeux jaunes, mais l’espèce en bénéficie directement.

Empreinte de la pêche du poisson de fond au chalut :

En avril 2012, on a réussi à protéger considérablement l’habitat benthique en restreignant le chalutage du poisson de fond aux zones déjà chalutées entre 1996 et 2011, afin de réduire et de gérer les prises accessoires de coraux et d’éponges et de limiter les dommages aux habitats benthiques. L’habitat important du sébaste aux yeux jaunes est à même d’être directement protégé dans les zones fermées au chalutage (MPO 2015b).

Protection des récifs d’éponges siliceuses :

Depuis 2019, dix-sept agrégats de récifs d’éponges du détroit de Georgie et Howe Sound sont protégés contre le chalutage de fond par des fermetures en vertu de la Loi sur les pêches, conformément à la Politique de gestion de l’impact de la pêche sur l’habitat. les communautés et les espèces benthiques et à son Cadre d’évaluation du risque écologique (ERAF) pour les communautés à prédominance de coraux d’eau froide et d’éponges. Auparavant, la protection des récifs était assurée par le contournement volontaire de ces zones par les pêcheurs qui emploient des engins de pêche entrant en contact avec le fond (MPO 2015b).

Aire marine nationale de conservation Gwaii Haanas :

En 2010, la réserve d’aire marine nationale de conservation Gwaii Haanas et le site du patrimoine haïda ont été établis dans les eaux entourant la réserve de parc national et le site du patrimoine haïda Gwaii Haana sur la partie sud de l’île Moresby. Un plan de gestion intérimaire et un plan de zonage ont été mis en place en 2010, et le premier plan Terre, mer et gens est en cours d’élaboration.

Gestion du développement maritime :

Les dispositions de la Loi sur les pêches relatives à la prévention de la pollution comprennent des interdictions de déverser des substances nocives dans les eaux fréquentées par les poissons. Les modifications de la Loi sur les pêches proposées en 2018 prévoient des dispositions relatives à la protection des pêches qui interdisent la destruction ou la détérioration de l'habitat des poissons. Ces deux interdictions s'appliquent aux activités de développement côtier et marin qui pourraient avoir lieu à l’intérieur ou à proximité des habitats du sébaste aux yeux jaunes.

Contrôle de la pollution issue du trafic maritime :

Les conventions en matière de prévention de la pollution de l’Organisation maritime mondiale sont appliquées au Canada au moyen de la Loi sur la marine marchande du Canada et de ses différents règlements gérés par Transports Canada. Ces règlements visent à contrôler la pollution résultant de la navigation et d’autres formes de trafic maritime (Transports Canada 2015a). En 2014, Transports Canada a également entrepris l’amélioration de la sécurité des navires-citernes en rehaussant la prévention, la préparation et l’intervention (Transports Canada 2015b).

7.1.4. Mise en application

Le Canada surveille actuellement les navires de pêche à l’intérieur et au-delà de la limite de 200 milles et travaille conjointement avec des partenaires internationaux par l’intermédiaire d’organisations régionales de gestion des pêches afin de décourager les activités de pêche INN (MPO 2015c). De plus, le Programme canadien de certification des captures, mis en œuvre en 2010, certifie la légalité de la récolte des produits exportés afin de donner aux marchés et aux consommateurs étrangers l’assurance que les fruits de mer certifiés du Canada ne proviennent pas de pêches INN (MPO 2015d).

Le contrôle complet des prises en mer et à quai de la pêche commerciale du poisson de fond permet l’application stricte des conditions de permis de ces pêches. Des renseignements en mer et à quai validés servent à établir des limites de prises accessoires et de quotas ainsi que le moment et l’emplacement des activités de pêche.

D’autres pêches, telles que la pêche récréative et commerciale du saumon à la traîne, sont également surveillées par des agents des pêches de Conservation et protection. Les activités d’application de la législation sur les pêches ainsi que le Programme de surveillance aérienne du MPO permettent aux agents des pêches de repérer les pratiques de pêche illégales (par exemple contravention aux périodes de pêche ou aux fermetures de zones et aux limites propres aux espèces).

7.2. Stratégies générales

Voici les stratégies générales visant la gestion du sébaste aux yeux jaunes dans les eaux canadiennes du Pacifique :

  1. gestion des pêches et de l’habitat : adopter ou maintenir des pratiques de gestion des pêches et de l’habitat qui sont bénéfiques pour le sébaste aux yeux jaunes et qui font en sorte de maintenir les prélèvements totaux de la pêche à des niveaux durables;
  2. évaluation et surveillance : maintenir et élaborer des stratégies afin d’évaluer et de surveiller l’état des populations de sébastes aux yeux jaunes, et l’efficacité des mesures de protection établies;
  3. recherche : étudier les lacunes dans les connaissances et les incertitudes entourant les menaces qui profiteront à la conservation et à la gestion du sébaste aux yeux jaunes; et
  4. sensibilisation et communication : appuyer les activités de communication et de sensibilisation destinées à atténuer les menaces et à réduire la mortalité du sébaste aux yeux jaunes.

7.3. Mesures pour la conservation de l’espèce

La réussite de la gestion de l’espèce dépend des mesures prises par un grand nombre de différentes administrations; elle nécessite l’engagement et la coopération de nombreuses parties différentes qui voudront prendre part à la mise en œuvre de l’objectif et des mesures établies dans le présent plan de gestion.

Ce plan de gestion présente les mesures qui offrent la meilleure chance d’atteindre les objectifs en matière de gestion du sébaste aux yeux jaunes, y compris les mesures à prendre pour éliminer les menaces pesant sur l’espèce et en surveiller la gestion, afin d’orienter non seulement les activités que doit entreprendre MPO, mais également celles dans lesquelles d’autres administrations, organisations et personnes ont un rôle à jouer. À mesure que l’on obtient de nouveaux renseignements, ces mesures et leur priorité peuvent changer. MPO encourage fortement tous les Canadiens à participer à la conservation du sébaste aux yeux jaunes en prenant les mesures de conservation indiquées dans ce plan de gestion.

Le Plan de rétablissement de la population des eaux extérieures de sébaste aux yeux jaunes figure maintenant dans le Plan de gestion intégrée des pêches du poisson de fond de 2016. Ce plan de gestion et le plan de rétablissement sont cohérents l’un avec l’autre et se complètent. Le plan de rétablissement appuie les mesures de conservation présentées ci-dessous.

Le tableau 2 indique les mesures que MPO doit prendre pour soutenir la gestion du sébaste aux yeux jaunes. Le tableau 3 présente les mesures que MPO doit prendre en collaboration avec ses partenaires et d’autres organismes, organisations ou personnes. La mise en œuvre de ces mesures dépendra de cette approche collective, dans laquelle MPO est un partenaire de la conservation, mais ne peut mettre en œuvre seul les mesures. Tous les Canadiens sont invités à s’associer au soutien et à la mise en œuvre de ce plan de gestion.

Parmi les programmes fédéraux de financement de projets liés aux espèces en péril qui pourraient offrir des fonds permettant de réaliser certaines des activités décrites figurent les suivants : le Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril, le Fonds autochtone pour les espèces en péril et le Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des administrations et des organisations participantes.

Tableau 2. Mesures de conservation que doit prendre Pêches et Océans Canada (MPO)
Mesure de conservation Stratégie générale Prioritég Menaces visées Échéancierh
1 Poursuivre avec la gestion actuelle du sébaste aux yeux jaunes dans les pêches commerciales aux poissons de fond et intégrer une gestion adaptative aux mesures suivantes :
  • établissement de total autorisé des captures (TAC) en fonction d’avis scientifiques conformes au Cadre pour la pêche durable du Ministère et des répercussions d’autres menaces, si possible et s’il y a lieu
  • gestion des TAC au moyen de quotas individuels transférables (QIT) et de plafonds de la mortalité par pêche
  • contrôle complet des prises en mer et à quai et déclaration des prises
1 Élevée
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires, prise : illicite, non déclarée et non réglementée [INN])
En cours à 2025
2 Continuer d’appuyer et d’améliorer l’application des mesures de gestion du sébaste aux yeux jaunes dans tous les secteurs de la pêche et la protection du sébaste côtier de toute la mortalité associée aux pêches récréatives et commerciales dans les aires de conservation du sébaste et d’autres zones fermées. 1 Élevée
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires, prises INN)
En cours à 2025
3 Continuer de prendre en compte toutes les mortalités de sébaste aux yeux jaunes tirées des relevés scientifiques et des recherches dans le cadre des évaluations des stocks et à l’intérieur des limites de prises durables. 1 Élevée
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires)
En cours à 2025
4 Consigner toutes les sources de données sur les prises des pêches canadiennes et les dépôts contenant des renseignements sur les prises de sébaste aux yeux jaunes et créer des métadonnées descriptives afin de faciliter la cohérence du collationnement et de l’interprétation des données aux fins d’évaluation des stocks et de surveillance des prises. Ce travail visera à obtenir des estimations complètes à l’échelle de la côte des prises de toutes les pêches sur une base annuelle. 1 Élevée
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires)
En cours à 2025
5 Consigner les sources de données sur les pêches de sébaste aux yeux jaunes canadiennes et créer et mettre à jour régulièrement des métadonnées descriptives afin de faciliter l’interprétation des données sur les pêches. 1 Faible
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires)
2025
6 Continuer à mettre en œuvre des interdictions relatives aux pêches et de promouvoir l’éducation et la sensibilisation à ce sujet dans les aires de conservation du sébaste et d’autres zones fermées. 1 Élevée
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires, prises INN)
En cours à 2025
7 Continuer de promouvoir et d’appliquer les pratiques de gestion exemplaires afin d’atténuer et de compenser les dommages au sébaste aux yeux jaunes et à son habitat causés par le développement côtier et maritime. 1 Élevée
  • perte ou dégradation de l’habitat
  • pollution et contaminants
En cours à 2025
8 Continuer de surveiller et d’évaluer l’abondance et les tendances de la population :
  • poursuivre les recherches sur l’évaluation des poissons de fond et des sébastes et les relevés indépendants des pêches afin d’obtenir des indices d’abondance fiables et l’échantillonnage biologique du sébaste aux yeux jaunes
  • effectuer une évaluation des stocks des populations au moins tous les dix ans
2 Élevée
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires)
  • abondance de la population
En cours à 2025
9 Revoir les indices d’abondance du sébaste aux yeux jaunes de façon régulière et prédéterminée entre les évaluations des stocks afin de surveiller l’état des stocks par rapport à l’objectif, de suivre les tendances démographiques et de relever les changements aux mesures de gestion au besoin. 2 Moyenne
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires)
  • abondance de la population
En cours à 2025
10 Continuer de réaliser des recherches et de la surveillance au moyen de méthodes de relevé visuelles non intrusives et d’évaluer ces méthodes comme moyen d’affiner la surveillance, l’évaluation et les besoins en matière d’habitat. 2 Moyenne
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires)
  • perte ou dégradation de l’habitat
En cours à 2025
11 Mener une évaluation de la Stratégie de conservation du sébaste de la zone côtière
  • réexaminer les principes et les objectifs de cette stratégie afin de s’assurer qu’ils demeurent appropriés et d’actualité à la lumière des données scientifiques mises à jour et des nouveaux outils et politiques de gestion des pêches
  • élaborer un programme de surveillance des aires de conservation du sébaste (ACS) qui comporte des objectifs mesurables et des mesures du rendement afin d’évaluer le rendement des ACS en ce qui concerne le rétablissement du sébaste aux yeux jaunes et d’autres espèces de sébaste côtier
  • utiliser les résultats de l’évaluation de la stratégie de conservation du sébaste de la zone côtière afin de cerner et de recommander des changements ou des ajouts à la gestion du sébaste de la zone côtière et des ACS au besoin (autres objectifs de mortalité par pêche, changements aux emplacements ou aux limites des ACS, aires protégées supplémentaires, interdictions supplémentaires dans les ACS, etc.)
2 Moyenne
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires, prises INN)
  • perte et dégradation de l’habitat
2025
12 Enquêter sur la faisabilité de la mise en œuvre des dispositifs de décompression dans les pêches commerciales, récréatives et autochtones comme moyen d’accroître la survie du sébaste aux yeux jaunes remis à l’eau. 3 Élevée
  • pêches (prises accessoires)
En cours à 2025
13 Élaborer un protocole d’échantillonnage génétique afin de mieux définir les limites des populations de sébaste aux yeux jaunes des eaux intérieures et extérieures et énoncer les pratiques exemplaires pour la délimitation des populations intérieures et extérieures dans les évaluations des stocks et les pratiques de gestion. 3 Moyenne
  • lacunes dans les connaissances sur les populations des eaux intérieures et extérieures
2025
14 Mener des recherches afin de comprendre l’importance d’une troncation potentielle de la structure des âges et des tailles dans les populations de sébaste aux yeux jaunes et leur influence sur le succès du recrutement et la durabilité à long terme afin d’éclairer la prise de décisions en matière de gestion des pêches. 3 Moyenne
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires, prises INN)
2025
15 Approfondir les recherches afin d’améliorer notre compréhension des besoins en matière d’habitat du sébaste aux yeux jaunes à tous les stades biologiques dans les eaux canadiennes du Pacifique. 3 Moyenne
  • perte et dégradation de l’habitat
2025

g La « priorité » indique le degré auquel la mesure contribue directement à la conservation de l’espèce ou si la mesure est un précurseur essentiel à une mesure qui contribue au rétablissement de l’espèce :

h Les échéanciers sont destinés à indiquer le délai dans lequel les travaux doivent être achevés, mais les actions peuvent commencer à tout moment.

Tableau 3. Mesures de conservation que doivent prendre en collaboration Pêches et Océans Canada et ses partenaires ainsi que d’autres organismes, organisations ou personnes
Mesure de conservation Stratégie générale Prioritéi Menaces visées Échéancierj Collaborateurs
16 Travailler avec les secteurs de la pêche récréative, autochtone et commerciale visant des espèces autres que les poissons de fond afin de mettre au point ou d’améliorer des méthodes permettant de comptabiliser les prélèvements totaux de la pêche (conservés et remis à l’eau) de sébaste aux yeux jaunes dans toutes les pêches.
  • continuer le travail au titre du Cadre stratégique pour la surveillance de la pêche et les déclarations de prises dans les eaux du Pacifique afin de cerner les besoins et les lacunes en matière d’information pour chaque pêche et de mettre en évidence les domaines prioritaires pour la mise en œuvre ou l’amélioration des programmes de surveillance des pêches et de déclaration des prises
    • mettre en œuvre des outils de surveillance afin de combler les lacunes en matière d’information de manière à offrir des méthodes solides et uniformes d’évaluation de la mortalité par pêche du sébaste aux yeux jaunes annuellement
    • favoriser l’élaboration de méthodes de validation indépendantes des prises en mer et à quai entre les secteurs de la pêche
  • veiller à ce que les résultats du Cadre stratégique de surveillance des pêches et de déclaration des prises dans les pêches du Pacifique servent à améliorer la surveillance des pêches et les méthodes de déclaration des prises et soient mises en œuvre au niveau des espèces pour le sébaste aux yeux jaunes
1 Élevée
  • pêches (prises dirigées, prises accessoire, prises INN)
En cours à 2025 Secteurs de la pêche autochtone, récréative et commerciale visant des espèces autres que les poissons de fond
17 Continuer le dialogue au besoin avec les gouvernements municipaux, provinciaux et fédéral par l’intermédiaire des programmes de réduction de la pollution existants afin de réduire le niveau global de contamination maritime et côtière par des toxines bioaccumulables persistantes connues dans les milieux marins et côtiers. 1 Faible
  • pollution et contaminants
En cours à 2025 Autres organismes
18 Mettre au point une analyse de la présence spatiale du sébaste aux yeux jaunes au fil du temps afin de cerner les zones d’importance spatiotemporelle pour l’espèce et/ou les zones où la fréquence du sébaste aux yeux jaunes est changeante, ce qui peut nous renseigner davantage sur les répercussions de menaces particulières et nous aider à déterminer les mesures de gestion appropriées. 2 Moyenne
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires)
  • pollution et contaminants
  • changement climatique
  • perte et dégradation de l’habitat
En cours à 2025 Secteurs de la pêche autochtone, industrie et organisations non gouvernementales de l’environnement (ONGE)
19 Mener et/ou soutenir des recherches afin d’enquêter directement sur les incidences de la pollution, telle que les hydrocarbures et les toxines bioaccumulables persistantes, sur le sébaste aux yeux jaunes en Colombie-Britannique (C.-B.). 3 Faible
  • pollution et contaminants
2025 Secteurs de la pêche autochtone, industrie et ONGE
20 Élaborer et mettre en œuvre un programme d’éducation et de sensibilisation relatif à la Stratégie de conservation du sébaste de la zone côtière pour les secteurs de la pêche directe ou indirecte et le grand public aux fins suivantes :
  • améliorer l’identification des espèces chez les pêcheurs, les fournisseurs de services de pêche récréative et les fournisseurs de services de la surveillance des prises
  • renforcer la déclaration des prises de sébaste aux yeux jaunes parmi les pêcheurs, les fournisseurs de services de pêche récréative et les fournisseurs de services de la surveillance des prises
  • inciter à l’évitement des pêches de sébaste aux yeux jaunes non dirigées et d’autres espèces de sébaste côtier durant les activités de pêche
  • améliorer le respect des interdictions dans les aires de conservation du sébaste (ACS) et autres zones fermées
  • favoriser la participation du public à la conservation du sébaste aux yeux jaunes et à la Stratégie de conservation du sébaste de la zone côtière
4 Élevée
  • pêches (prises dirigées, prises accessoires)
En cours à 2025 Secteurs de la pêche autochtone, récréative et commerciale
21 Continuer l’élaboration de données de format approprié (GIS, CSV, application pour téléphone intelligent ou tablette, etc.) sur les limites des zones fermées, pour les ACS et d’autres zones fermées dans les eaux de la C.-B., et mettre ces fichiers à la disposition des pêcheurs et d’autres utilisateurs de ressources marines pour utilisation dans des dispositifs de navigation et de cartographie. 4 Élevée
  • pêches (prises ciblées, prises accessoires, prises INN)
En cours à 2025 Milieu universitaire, industrie ONGE, secteurs de la pêche autochtone, récréative et commerciale

i La « priorité » indique le degré auquel la mesure contribue directement au rétablissement de l’espèce ou si la mesure est un précurseur essentiel à une mesure qui contribue au rétablissement de l’espèce. Les mesures dont le niveau de priorité est élevé sont considérées comme étant susceptibles d’avoir une influence immédiate ou directe sur l’atteinte des objectifs de rétablissement de l’espèce. Les mesures dont le niveau de priorité est moyen pourraient avoir une influence moins immédiate ou moins directe sur l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition, mais elles sont quand même importantes pour le rétablissement de la population. Les mesures dont le niveau de priorité est faible sont susceptibles d’avoir une influence indirecte ou graduelle sur l’atteinte des objectifs de rétablissement, mais on estime qu’il s’agit d’importantes contributions à la base de connaissances, et à la participation du public et à sa connaissance de l’espèce.

j Les échéanciers sont destinés à indiquer le délai dans lequel les travaux doivent être achevés, mais les actions peuvent commencer à tout moment.

8. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-après proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de gestion. Un bon programme de gestion permettra d’atteindre l’objectif global demaintenir, voire d’accroître, leur aire de répartition et leur abondance actuelles dans les eaux canadiennes du Pacifique en gérant les menaces qui pèsent sur l’espèce en C.-B. Les progrès accomplis vers l’atteinte de ces objectifs seront consignés dans le rapport sur les progrès de la mise en œuvre du plan de gestion.

Conformément à l’article 72 de la LEP, les progrès relatifs à la mise en œuvre des plans de gestion seront évalués dans les cinq ans suivant la date de publication dans le Registre public des espèces en péril et tous les cinq ans suivants. L’état d’avancement de chacune des stratégies générales et des mesures de conservation énumérées ci-dessus fera l’objet d’un rapport tous les cinq ans jusqu’à l’atteinte de l’objectif du plan de gestion. Les mesures du rendement qui seront utilisées dans le cadre du suivi des progrès en vue d’atteindre l’objectif du plan de gestion sont indiquées au tableau 4.

Tableau 4. Mesures du rendement pour la conservation du sébaste aux yeux jaunes dans les eaux canadiennes du Pacifique.
Objectif / stratégie générale Mesures du rendement
Objectif de gestion
  • Maintenir ou augmenter l’aire de répartition et l’abondance du sébaste aux yeux jaunes dans les eaux canadiennes du Pacifique.
Stratégie générale 1 :
gestion des pêches et de l’habitat
Conformément aux recommandations de l'initiative du Cadre de surveillance des prises:
  • améliorer la surveillance et la déclaration des pêches dans les pêches connues pour intercepter le sébaste aux yeux jaunes d'ici 2025
  • maintenir ou améliorer les mesures de gestion des pêches afin d'assurer que les prélèvements dans les pêcheries qui interceptent le sébaste aux yeux jaunes soient comptabilisés et maintenus dans des limites acceptables d'ici 2025
  • dresser l’inventaire des sources de données et des métadonnées sur les prises de sébaste aux yeux jaunes d’ici 2025
Stratégie générale 2 :
évaluation et surveillance
  • Élaborer et mettre en œuvre une Stratégie de conservation du sébaste de la zone côtière d’ici 2025.
Stratégie générale 3 :
recherche
  • Effectuer des recherches scientifiques afin de déterminer les besoins en matière d’habitat, les répercussions de la pollution, de la troncation de la structure par âge et par taille et des limites de la structure des stocks et des populations aux fins d’inclusion dans les avis scientifiques et de prise de décisions en matière de gestion des pêches d’ici 2025
  • Réaliser une évaluation des dispositifs de recompression dans diverses pêches et les inclure dans les conditions de permis et les plans de gestion des pêches s’il y a lieu d’ici 2025
Stratégie générale 4 : sensibilisation et communication
  • Élaborer un programme d’éducation et de sensibilisation et des documents sur les limites des zones fermées et les diffuser aux pêcheurs, aux fournisseurs de services de pêches, à d’autres utilisateurs des ressources marines et au grand public d’ici 2025.

Références

Annexe A : effets sur l’environnement et les autres espèces

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, tous les documents de planification du rétablissement de la Loi sur les espèces en péril (LEP) sont soumis à une évaluation environnementale stratégique (EES). L’objet de l’EES est d’intégrer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics afin de soutenir la prise de décisions éclairées sur le plan environnemental.

La planification de la gestion vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Toutefois, il est reconnu que des plans peuvent aussi, par inadvertance, avoir des effets imprévus sur l’environnement qui vont au-delà des avantages recherchés. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient compte directement de tous les effets environnementaux, en mettant particulièrement l’accent sur les impacts possibles sur les espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement intégrés au plan de gestion, mais ils sont également résumés dans cette annexe.

Le présent plan de gestion aura des répercussions positives sur l’environnement en favorisant le rétablissement du sébaste aux yeux jaunes. Il contribue ainsi de manière positive à l’atteinte de l’objectif 5 (conservation de la faune) de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD). Étant donné les menaces communes et la similarité des techniques utilisées pour combler les lacunes dans les connaissances et enrichir les connaissances actuelles, la majorité des mesures contenues dans ce plan pourraient avoir des effets bénéfiques sur d’autres espèces ainsi que sur les initiatives de planification du rétablissement d’autres espèces en péril. Le maintien de la biodiversité dans les eaux canadiennes du Pacifique contribue à favoriser la résilience de divers écosystèmes du Pacifique Nord. Par conséquent, le plan de gestion contribue également de façon positive à l’atteinte de l’objectif 6 de la SFDD (conservation et protection des écosystèmes et des habitats).

La possibilité que le plan de gestion ait des effets négatifs non voulus sur l’environnement et d’autres espèces a été prise en compte. L’ÉES a permis de conclure que le présent plan profitera à l’environnement, et potentiellement à d’autres espèces, et qu’il n’aura pas de répercussions négatives notables. Par exemple, les avantages découlant de l’utilisation de navires pour mener les recherches l’emportent sur les effets négatifs relativement minimes du recours à ces plateformes de recherche sur la pollution de l’air (objectif 2 de la SFDD), la qualité de l’eau (objectif 3 de la SFDD) ainsi que le bruit anthropique et les perturbations résultant de l’entreprise de certaines activités du plan de gestion.

Annexe B : registre des initiatives de collaboration et de consultation

Les populations canadiennes de sébaste aux yeux jaunes du Pacifique ont été désignées comme préoccupantes par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en novembre 2008 et inscrites comme telles en vertu de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en juillet 2011. Le sébaste aux yeux jaunes est une espèce aquatique que l’on retrouve dans les eaux marines de la Colombie-Britannique. Ainsi, la ministre des Pêches et des Océans (MPO) et la ministre responsable de l’Agence Parcs Canada sont les ministres compétents pour le sébaste aux yeux jaunes dans les eaux canadiennes. Le MPO a formé un groupe de travail composé d’experts techniques dans le but de rédiger la première version de ce plan de gestion. Voir la liste des auteurs qui ont participé à la rédaction dans la section remerciements.

La participation du public, les groupes autochtones et d'autres intervenants a été sollicitée par la publication du document proposé dans le Registre public des espèces en péril pendant une période de commentaires publics de 60 jours de 27 décembre, 2018 à 25 février, 2019. Aucun commentaire n’a été reçu durant la période de commentaire de 60 jours. Par conséquent, aucun changement n’a été apporté au document.

*Avis et avertissement : Le MPO n'est pas responsable de la qualité des renseignements, produits ou services offerts par les sites Internet mentionnés plus haut. Les utilisateurs doivent aussi reconnaître que les renseignements provenant de sources externes ne sont disponibles que dans la langue d'origine.

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