Leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum): plan de gestion 2021

Titre officiel : Plan de gestion du leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum) au Canada 2021

Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion
Adoption en vertu de l’article 69 de la LEP

Photo de couverture
Leptoge à quatre spores
Information sur le document

Référence recommandée : Environnement et Changement climatique Canada. 2021. Plan de gestion du leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum) au Canada. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. 2 parties, 4 p. + 18 p.

Version officielle : La version officielle des documents de rétablissement est celle qui est publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.

Version non officielle : La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et les hyperliens étaient valides à la date de la publication.

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page 1.

Illustration de la couverture : © Timothy B. Wheeler

Also available in English under the title:
“Management Plan for the Peacock Vinyl Lichen (Leptogium polycarpum) in Canada.”

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de travailler ensemble pour établir des mesures législatives, des programmes et des politiques visant à assurer la protection des espèces sauvages en péril partout au Canada.

Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de la Colombie-Britannique a donné au gouvernement du Canada la permission d’adopter le Plan de gestion du leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum) en Colombie-Britannique (partie 2), en vertu de l’article 69 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Environnement et Changement climatique Canada a inclus une addition fédérale (partie 1) dans le présent plan de gestion afin qu’il réponde aux exigences de la LEP.

Le plan de gestion fédéral du leptoge à quatre sporesNote de bas de page 2 au Canada est composé des deux parties suivantes :

Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au Plan de gestion du leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum) en Colombie-Britannique, préparée par Environnement et Changement climatique Canada.

Partie 2 – Plan de gestion du leptoge à quatre spores (Lepotgium polycarpum) en Colombie-Britannique, préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique.

Partie 1 - Addition du gouvernement fédéral au Plan de gestion du leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum) en Colombie-Britannique, préparée par Environnement et Changement climatique Canada.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page 3, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard du leptoge à quatre spores et a élaboré la composante fédérale (partie 1) du présent plan de gestion, conformément à l’article 65 de la LEP. Dans la mesure du possible, le plan de gestion a été préparé en collaboration avec le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique en vertu du paragraphe 66(1) de la LEP. L’article 69 de la LEP autorise le ministre à adopter en tout ou en partie un plan existant pour l’espèce si le ministre estime qu’un plan existant s’applique à l’égard d’une espèce sauvage et comporte les mesures voulues pour la conservation de l’espèce. La Province de la Colombie-Britannique a remis le plan de gestion du leptoge à quatre spores ci-joint (partie 2), à titre d’avis scientifique, aux autorités responsables de la gestion de l’espèce en Colombie-Britannique. Ce plan de gestion a été préparé en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada.

La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada, l’Agence Parcs Canada, ou toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer et à mettre en œuvre ce plan pour le bien du leptoge à quatre spores et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.

Ajouts et modifications apportés au document adopté

Les sections suivantes ont été incluses pour satisfaire à des exigences particulières de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral qui ne sont pas abordées dans le Plan de gestion du leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum) en Colombie-Britannique (partie 2 du présent document, ci-après appelé « plan de gestion provincial ») et/ou pour présenter des renseignements à jour ou additionnels. Le leptoge à quatre spores est inscrit à la liste de la LEP sous le nom anglais Peacock Vinyl Lichen (Leptogium ploycarpum), mais il est désigné sous le nom anglais Peacock Vinyl (Leptogium polycarpum) en Colombie-Britannique. Les deux noms anglais renvoient à la même espèce.

En vertu de la LEP, les interdictions relatives à la protection des espèces et de leur habitat ne s’appliquent pas aux espèces préoccupantes. Les mesures de conservation dans le plan de gestion provincial portant sur la protection d’individus et de leur habitat sont quand même adoptées afin d’orienter les efforts de conservation, mais ne donneraient pas lieu à une protection juridique fédérale.

1. Information sur la situation de l’espèce

Cette section remplace l’information sur la désignation légale du leptoge à quatre spores au Canada au titre de la LEP (section 2 du plan de gestion provincial).

Le leptoge à quatre spores est désigné espèce préoccupante à l’annexe 1 de la LEP (2017).

2. Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 4. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou de tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD)Note de bas de page 5.

La planification de la conservation vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Le plan de gestion provincial du leptoge à quatre spores contient une section (la section 8) décrivant les effets des activités de gestion sur les espèces non ciblées. Environnement et Changement climatique Canada adopte cette section du plan de gestion provincial à titre d’énoncé sur les effets des activités de gestion sur l’environnement et les espèces non ciblées. Les activités de planification de la conservation du leptoge à quatre spores seront mises en œuvre de façon à tenir compte de toutes les espèces en péril cooccurrentes et, ainsi, à éviter les impacts négatifs sur ces espèces ou leur habitat. Certaines mesures de gestion visant le leptoge à quatre spores (par exemple, inventaire et suivi, atténuation des menaces, conservation de l’habitat, éducation et recherche) pourraient favoriser la conservation d’autres espèces en péril dont la répartition chevauche celle du leptoge à quatre spores et qui ont des besoins similaires en matière d’habitat.

Partie 2 – Plan de gestion du leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum) en Colombie-Britannique, préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique

Préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique
Septembre 2015

À propos de la série de Plans de gestion de la Colombie-Britannique

La présente série réunit les plans de gestion visant à conseiller la Province de Colombie-Britannique, conformément aux priorités et mesures de gestion prévues dans le cadre de conservation de la Colombie-Britannique (British Columbia Conservation Framework). Le gouvernement provincial rédige de tels plans pour les espèces risquant de devenir menacées ou en voie de disparition en raison de leur vulnérabilité à l’égard de certaines activités humaines ou de certains phénomènes naturels.

Qu’est-ce qu’un plan de gestion?

Le plan de gestion énonce un ensemble coordonné de mesures de conservation et d’utilisation des terres qui doit à tout le moins garantir que l’espèce ciblée ne deviendra pas menacée ou en voie de disparition. Le plan doit résumer les données scientifiques les plus rigoureuses sur la biologie de l’espèce et sur les facteurs qui la menacent, comme fondement pour l’élaboration d’un cadre de gestion. Il doit enfin fixer des buts et objectifs pour la conservation de l’espèce ou de son habitat et recommander des approches permettant d’atteindre ces buts et objectifs.

Prochaines étapes

Le plan de gestion fournit de l’information utile sur les facteurs menaçant l’espèce ainsi que des lignes directrices sur les mesures que peuvent appliquer les particuliers, les collectivités, les utilisateurs des terres, les conservationnistes, les universitaires et les gouvernements intéressés par la conservation de l’espèce et de son habitat.

Pour de plus amples renseignements

Pour en savoir plus sur la planification du rétablissement des espèces en péril en Colombie-Britannique, veuillez consulter la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique portant sur le sujet à l’adresse suivante :
<http://www.env.gov.bc.ca/wld/recoveryplans/rcvry1.htm> (en anglais seulement)

Référence recommandée

Ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique. 2015. Plan de gestion du leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum) en Colombie-Britannique. Ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique). 18 p.

Illustration/photographie de la couverture

Curtis Bjork

Exemplaires supplémentaires

On peut télécharger la version anglaise du présent document à partir de la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique portant sur la planification du rétablissement à l’adresse suivante :
<http://www.env.gov.bc.ca/wld/recoveryplans/rcvry1.htm> (en anglais seulement)

Avis

Le présent plan de gestion a été préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique. Il vise à conseiller les autorités responsables et les organisations susceptibles de participer à la gestion de l’espèce.

Le présent document énonce les mesures de gestion jugées nécessaires, d’après les meilleures connaissances scientifiques et traditionnelles disponibles, pour empêcher que les populations de leptoge à quatre spores de Colombie-Britannique ne deviennent menacées ou en voie de disparition. La mise en œuvre des mesures de gestion visant à atteindre les buts et les objectifs énoncés dans le présent document est assujettie aux priorités et aux contraintes budgétaires des organisations participantes. Les buts, les objectifs et les approches en matière de gestion pourraient être modifiés à l’avenir afin de tenir compte de nouvelles orientations ou constatations.

Les autorités responsables ont eu l’occasion d’examiner le présent document. Cependant, celui-ci ne présente pas nécessairement les positions officielles de ces organismes.

Pour que la conservation de l’espèce soit couronnée de succès, il faudra compter sur l’engagement et la coopération des nombreux intervenants qui participeront éventuellement à la mise en œuvre du présent plan de gestion. Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique invite tous les citoyens de la province à participer à la conservation du leptoge à quatre spores.

Remerciements

Brenda Costanzo (ministère de l’Environnement [Ministry of Environment] de la Colombie-Britannique [MECB]) a préparé le présent plan de gestion. De l’aide additionnelle a été fournie par : Trevor Goward (Enlichened Consulting), Jenifer Penny et Marta Donovan (Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique), Peter Fielder (MECB), Leah Westereng (MECB) et Byron Woods (Ministry of Forests, Lands and Resource Operations de la Colombie-Britannique). Les personnes suivantes ont fourni des commentaires additionnels : Joanne Hirner (B.C. Parks), Wendy Dunford (Environnement Canada [EC], Service canadien de la faune [SCF], Région de la capitale nationale), Kella Sadler (EC-SCF-Région du Pacifique et du Yukon [RPY]), Matt Huntley (EC-SCF-RPY). Le financement de l’examen technique et de l’évaluation des menaces a été assuré par la Stratégie d’investissement dans le secteur foncier (Land Based Investment Strategy).

Sommaire

Le leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum) est un lichen foliacé gélatineux qui forme des colonies mesurant de 2 à 5 cm de diamètre. Les lobes sont de forme ronde à orbiculaire. La face supérieure est de couleur pâle à foncée, grisâtre ou brune, luisante, glabre et ridée à l’état sec; elle porte des apothécies (structures portant les spores) partiellement enfoncées. La face inférieure est plus pâle que la face supérieure; elle est glabre ou parsemée de touffes de poils blancs.

Le leptoge à quatre spores a été désigné comme étant une espèce préoccupante par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en raison de sa répartition restreinte et de la taille de sa population. Il se trouve seulement dans les forêts côtières du sud-ouest de la Colombie-Britannique, dont une localité isolée sur Haida Gwaii, où il pousse sur des branches moussues d’arbres à feuilles caduques, en particulier sur les érables à grandes feuilles et les aulnes rouges.

L’espèce n’est pas encore inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En Colombie-Britannique, le leptoge à quatre spores est coté S1S2 (gravement en péril à en péril) par le Conservation Data Centre de la province et figure sur la liste rouge provinciale. Selon le cadre de conservation de la Colombie-Britannique, l’espèce constitue une priorité 1 sous le but 1 (participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes) et le but 3 (maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes).

Les menaces pesant sur cette espèce englobent la pollution atmosphérique résultant des activités industrielles et agricoles, l’exploitation forestière et l’infrastructure associée ainsi que les sécheresses, les tempêtes et les inondations causées par les changements climatiques.

Le but de gestion établi pour le leptoge à quatre spores consiste à maintenir toutes les populations existantes connues de l’espèce ainsi que toute population qui pourrait être découverte à l’avenir en Colombie-Britannique.

Les objectifs de gestion sont les suivants :

  1. assurer la protection à long termeNote de bas de page 6 des populations connues du leptoge à quatre spores et de leur habitat;
  2. déterminer l’ampleur des menaces réelles et potentielles pesant sur l’espèce et son habitat et atténuer les effets de ces menaces;
  3. confirmer l’aire de répartition du leptoge à quatre spores (y compris les nouvelles localités) et établir de façon fiable les tendances en matière de population.

1. Évaluation de l’espèce par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)

Sommaire de l’évaluation : Mai 2011

Nom commun : Leptoge à quatre spores*

Nom scientifique : Leptogium polycarpum**

Statut : Préoccupante

Justification de la désignation : Ce leptoge, endémique à l’ouest de l’Amérique du Nord, atteint la limite de son aire de répartition septentrionale au Canada où il est connu dans seulement 13 locations dans les forêts côtières du sud-ouest de la Colombie-Britannique, dont une location isolée sur Haida Gwaii. Ce lichen pousse sur des arbres à feuilles caduques, en particulier sur les érables grandifoliés et sur les aulnes rouges. Près de 1 000 individus de ce lichen sont connus, mais sont confinés à seulement 67 arbres. En plus des événements stochastiques, les menaces qui pèsent sur ce lichen vulnérable incluent la pollution atmosphérique résultant des activités industrielles et agricoles, de l’exploitation forestière et de l’infrastructure associée ainsi que la sécheresse saisonnière causée par les changements climatiques.

Répartition : Colombie-Britannique

Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en mai 2011.

* Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.

** Les noms communs (anglais) et scientifiques mentionnés dans le présent plan de gestion suivent les conventions d’appellation du Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique et peuvent différer des noms utilisés par le COSEPAC.

2. Information sur la situation de l’espèce

Leptoge à quatre sporesa

Désignation légale

FRPAb : s. o.

OGAAb : s. o.

Wildlife Act de la C.-B.c : Non

Annexe 1 de la LEPd : Non

Cotes de conservatione

Liste de la C.-B. : Rouge

Cote en C.-B. : S1S2 (2010)

Cote nationale : N1N2 (2011)

Cote mondiale : GNR (2000)

Cotes infranationalesf : WA (SNR)

Cadre de conservation de la Colombie-Britannique (B.C. Conservation Framework)g

But 1 : Participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes.

Prioritéh : 1 (2009)

But 2 : Empêcher que les espèces et les écosystèmes deviennent en péril.

Priorité : 6 (2009)

But 3 : Maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes.

Priorité : 1 (2009)

Groupes de mesures du cadre de conservationf :

Activités d’inventaire

a Source de données : Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique (2014), sauf indication contraire.

b Non = non inscrite dans une des catégories d’espèces sauvages nécessitant une attention particulière en matière de gestion destinée à réduire les impacts des activités menées dans les forêts et les parcours naturels sur des terres de la Couronne au titre de la Forest and Range Practices Act (FRPA; Province of British Columbia [2002]) et/ou des activités pétrolières et gazières sur des terres de la Couronne au titre de la Oil and Gas Activities Act (OGAA; Province of British Columbia [2008]).

c Non = non désignée comme espèce sauvage en vertu de la Wildlife Act de la Colombie-Britannique (Province of British Columbia, 1982).

d Non = non inscrite aux annexes de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Le COSEPAC a récemment réévalué le statut de l’espèce, et celle-ci est maintenant classée « espèce préoccupante ». L’évaluation du COSEPAC sera examinée par le gouverneur en conseil qui pourrait, sur la recommandation du ministre, modifier la liste pour inclure l’espèce à l’annexe 1 de la LEP. Si le gouverneur en conseil n’a pas pris de décision dans les neuf mois qui suivent la réception de l’évaluation du COSEPAC, le ministre modifiera la liste par décret, conformément à l’évaluation du COSEPAC.

e S = infranational; N = national; G = mondial; T = taxon intraspécifique (ici sous-espèce); B = population reproductrice; X = vraisemblablement disparue; H = possiblement disparue; 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = préoccupante, vulnérable à la disparition du territoire considéré ou de la planète; 4 = apparemment non en péril; 5 = manifestement largement répartie, abondante et non en péril; NA = non applicable; NR = non classée; U = non classable.

f Source de données : NatureServe (2015).

g Source de données : ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique (B.C. Ministry of Environment, 2010).

h Échelle à six niveaux : de la priorité 1 (priorité la plus élevée) à la priorité 6 (priorité la plus faible).

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

Le leptoge à quatre spores est un lichen foliacé gélatineux qui forme des colonies mesurant de 2 à 5 cm de diamètre. Les lobes sont de forme ronde à orbiculaire, larges de 5 à 10 mm et translucides à l’état humide. La face supérieure est de couleur pâle à foncée, grisâtre ou brune, luisante, glabre et ridée à l’état sec, et elle porte des apothécies (structures portant les spores) partiellement enfoncées mesurant de 0,2 à 0,5 mm de diamètre. La face inférieure est plus pâle que la face supérieure; elle est glabre ou parsemée de touffes de poils blancs. Les parties internes du thalle sont constituées des hyphes filamenteux du champignon et des cellules d’une cyanobactérie vert olive du genre Nostoc (COSEWIC, 2011).

3.2 Population et répartition de l’espèce

3.2.1 Répartition

Le leptoge à quatre spores est endémique à l’ouest de l’Amérique du Nord, et se rencontre depuis les régions côtières du Pacifique jusqu’au pied des chaînes de montagnes côtières (figure 1), à l’est, et depuis le nord de la Colombie-Britannique jusqu’au nord de la Californie (COSEWIC, 2011). Au Canada, l’arbre hôte de l’espèce est souvent l’érable à grandes feuilles (Acer macrophyllum).

En Colombie-Britannique, le leptoge à quatre spores se rencontre depuis le sud de l’île de Vancouver et les régions situées le long des bras de mer adjacents de la partie continentale de la province vers le nord jusqu’à la vallée de la Homathako (figure 2). Vers l’est, l’espèce se trouve dans les grandes vallées de la chaîne côtière, où l’érable à grandes feuilles est présent. Il existe une population isolée sur l’île South Moresby, à Haida Gwaii, qui se trouve à l’extérieur de l’aire de répartition de l’érable à grandes feuilles (COSEWIC, 2011).

3.2.2 Taille de la population

Il existe 22 populations connuesNote de bas de page 7 du leptoge à quatre spores en Colombie-Britannique, la plupart étant formées de 10 à 300 thalles sur un ou plusieurs arbres feuillus (tableau 1). Parmi les colonies de lichen, les thalles isolés sont comptés comme des unités distinctes. Le nombre total de thalles sur la période de 2007 à 2013 est de 1 139 à 1 321. Parmi les 22 populations connues, 15 sont présumées existantes. Elles comprennent deux nouvelles populations, lesquelles ont été découvertes depuis le rapport de situation du COSEPAC de 2011 (COSEWIC, 2011), soit Victoria – colline Montreul (EO21) et Victoria – cap Albert (EO22), ainsi que les treize populations déjà connues. Sur les sept populations restantes, trois sont considérées comme vraisemblablement disparues (Hope [EO3], Chilliwack – chutes Bridal [EO4], Haney – ruisseau Evans [EO8]), deux sont considérées comme historiques par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique (Haida Gwaii – South Moresby [EO1] et Sidney [EO2]) et deux ont un statut non confirmé (Victoria – mont Work [EO6] et Shawnigan Lake – mont Old Baldy [EO7]).

Figure 1, lisez une longue description.

Figure 1. Aire de répartition nord-américaine du leptoge à quatre spores (COSEWIC, 2011).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Global Distribution = Aire de répartition mondiale

USA = États-Unis

Description longue

Cette figure montre l’aire de répartition du leptoge à quatre spores en Amérique du Nord. La répartition est représentée par des points épars qui partent de l’île Graham, se dirigent vers le sud le long de la côte et atteignent Vancouver, l’intérieur de la Colombie-Britannique et l’État de Washington, aux États-Unis. Le point le plus au sud se trouve en Californie. 

Figure 2, lisez une longue description.

Figure 2. Aire de répartition du leptoge à quatre spores en Colombie-Britannique (adaptée du rapport du COSEPAC [COSEWIC, 2011]).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

British Columbia = Colombie-Britannique

Peacock vinyl occurrences = Occurrences du leptoge à quatre spores

Extant localities = Populations existantes

Localities unconfirmed = Populations non confirmées

Presumed extirpated = Populations vraisemblablement disparues

Historic = Populations historiques

Kilometers = Kilomètres

Map Extents = Zone agrandie

Description longue

Cette figure montre l’aire de répartition du leptoge à quatre spores en Colombie-Britannique. La répartition est représentée par une série de points (populations existantes), de points blancs au contour (populations non confirmées), de triangles blancs au contour (populations vraisemblablement disparues) et de points (populations historiques) dispersés sur l’île de Vancouver et dans l’intérieur de la Colombie-Britannique. L’aire de répartition comprend Victoria et Nanaimo, en Colombie-Britannique. 

Tableau 1. Sommaire et description des populations de leptoge à quatre spores en Colombie-Britannique.

Nom de la populationa

Situation de la population

Description du lieu

No d’EO du CDC de la C.-B.

No du site du COSE-PAC

Herborisateurs/ dates d’observation

Nombre de thalles/d’espèces hôtes

Propriété des terres

Haida Gwaii – South Moresby

HistoriqueNote de bas de page 8

Haida Gwaii, île South Moresby, près de Jedway, le long du chemin menant au fond de la baie Harriet Harbour

EO1

2

I.M. Brodo
Juillet 1967

Inconnu

Terres de la Couronne

Port Alberni – lac Sproat

Existante

Région de Port Alberni, lac Sproat

EO9

9

V. Miao
Août 1997

T. Goward
Mai 2009

Non consigné en 1997; 10 thalles sur 2 arbres feuillus en 2009

Parc provincial Sproat Lake

Port Alberni – ruisseau Clutesi

Existante

Port Alberni, lac Sproat (ruisseau Clutesi), parc Taylor Arm

EO16

16

T. Goward et C.R. Bjork
Mai 2009

35 thalles sur 3 Acer macrophyllum

Parc provincial Taylor Arm

Port Alberni – sentier Meconella Ridge

Existante

Port Alberni, sentier Meconella Ridge

EO17

17

T. Goward
Mai 2009

15 thalles sur 4 Acer macrophyllum

Terres de la Couronne

Shawnigan Lake – mont Old Baldy

Non confirmée – n’a pas été revisitée en 2009

Région de Shawnigan Lake, mont Old Baldy (ruisseau Hollings)

EO7

7

W.J. Noble
Juin 1975

Inconnu

Inconnu

Victoria – mont Work

Non confirmée – le lieu n’a pas été trouvé en 2009

Région de Victoria (mont Work), vieille ferme

EO6

6

W.J. Noble
1975

Inconnu

Terres privées

Victoria – mont Newton

Existante

Victoria, près du sommet du mont Newton

EO15

15

T. Goward
Mai 2009

10 thalles sur 2 Quercus garryana

Parc provincial John Dean

Victoria – colline Montreulc

Existante

Victoria, colline Montreul, sentier Galloping Goose

EO21

s. o.

R. Batten
Février 2013

De 1 à 50 thalles sur Acer macrophyllum

Parc régional Galloping Goose Trail

Victoria – cap Albertc

Existante

Cap Albert

EO22

s. o.

C.R. Bjork
Octobre 2013

De 168 à 300 thalles sur Acer, Arbutus et Quercus

Ministère de la Défense nationale

Sidney

Historique

Île de Vancouver, Sidney

EO2

1

J. Macoun,
Août 1914

Inconnu

Terres privées?

Sooke – ruisseau Ayum

Existante

Région de Sooke, ruisseau Ayum

EO14

14

T. Goward
Mai 2009

300 thalles sur 10 Acer macrophyllum

Réserve de parc régional Ayum Creek

Île Saltspring

Existante

Île Saltspring, le long du chemin Cranberry menant au mont Maxwell

EO5

5

T. Tonsberg
Septembre 1989

T. Goward
Mai 2009

Non consigné en 1989; 50 thalles sur 4 Alnus rubra en 2009

Inconnu

Vallée de la Toba – ruisseau Dalgleish

Existante

Chaîne côtière, vallée de la haute Toba (ruisseau Dalgleish)

EO10

10

C.R. Bjork
Juin 2009

100 thalles sur 1 Populus trichocarpa

Inconnu

Vallée de la Toba – ruisseau Raccoon

Existante

Chaîne côtière, vallée de la haute Toba, chantier forestier Toba (ruisseau Raccoon)

EO11

11

C.R. Bjork
Juin 2007

10 thalles sur 1 Alnus rubra

Inconnu

Vallée de la Southgate – ruisseau Icewall

Existante

Chaîne côtière, bras Bute, vallée de la Southgate, près de l’embouchure du ruisseau Icewall

EO12

12

C.R. Bjork
Août 2007

75 thalles sur 1 Tsuga heterophylla

Terres de la Couronne

Whistler – chutes Brandywine

Existante

Chaîne côtière, région de Whistler, sud-est des chutes Brandywine

EO18

18

C.R. Bjork
Mai 2009

100 thalles sur 5 Acer macrophyllum

Parc provincial Brandywine Falls

Vallée de la Southgate – rivière Southgate

Existante

Chaîne côtière, bras Bute, vallée de la Southgate, 4 km à l’est de l’embouchure de la rivière Southgate

EO19

19

C.R. Bjork
Septembre 2009

200 thalles sur 20 Alnus rubra et Acer glabrum

Terres de la Couronne

Vallée de la Homathko – ruisseau White Mantle

Existante

Chaîne côtière, bras Bute, vallée de la Homathko (ruisseau White Mantle), côté est de la vallée, en face du ruisseau Brew

EO20

20

C.R. Bjork
Septembre 2009

50 thalles sur 10 Alnus rubra

Terres de la Couronne

Haney – ruisseau Evans

Population vraisembla-blement disparue

Région de Haney, ruisseau Evans

Note de bas de page 9

EO8

8

W.B. Schofield
Février 1978

0

Parc provincial Golden Ears

Chilliwack – chutes Bridal

Population vraisembla-blement disparue

Région de Chilliwack, chutes Bridal

EO4

4

T. Goward
Septembre 1978

0

Parc provincial

Hope

Population vraisembla-blement disparue

Hope, côté est de la ville;

EO3

3

I.M. Brodo
Septembre 1969

0

Terres privées?

Yale – Spuzzum

Existante

Canyon du Fraser, région de Yale (Spuzzum), nord du tunnel Sailor Bar

EO13

13

T. Goward et C.R. Bjork
Mai 2009

15 thalles sur 4 Acer macrophyllum

Terres de la Couronne

a Veuillez consulter la page « BC Species and Ecosystem Explorer » à l’adresse : http://a100.gov.bc.ca/pub/eswp/eoMap.do?id=28112. Remarque : toutes les occurrences ne sont pas nécessairement cartographiées ou disponibles sur ce site.

b Les numéros d’occurrences d’éléments proviennent du Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique. Veuillez consulter la page « BC Species and Ecosystem Explorer » à l’adresse : http://www.env.gov.bc.ca/atrisk/toolintro.html.

c Population découverte depuis la rédaction du dernier rapport de situation.

3.3 Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat du leptoge à quatre spores

Le leptoge à quatre spores fréquente les régions maritimes à climat de type méditerranéen qui se caractérise par des étés chauds et secs et des hivers doux et humides (COSEWIC, 2011). Toutefois, les occurrences connues se rencontrent dans les zones biogéoclimatiques côtières à douglas de Menzies (Coastal Douglas-Fir, ou CDF) et à pruche de l’Ouest (Coastal Western Hemlock, ou CWH) (Meidinger et Pojar, 1991), cette dernière zone se situant en dehors du climat de type méditerranéen. Dans la partie septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce, la population de Haïda Gwaii se trouve dans la zone CWH, qui est caractérisée par un climat mésothermique frais où les étés sont frais, et les hivers, doux (Meidinger et Pojar, 1991). Cette localité est située dans une zone qui n’est pas exposée à de fortes précipitations estivales (COSEWIC, 2011).

L’espèce se rencontre à basse altitude, entre le niveau de la mer et une altitude d’environ 400 m, sur des branches moussues de feuillus, généralement l’érable à grandes feuilles (Acer macrophyllum) et l’aulne rouge (Alnus rubra), mais également l’érable de Douglas (Acer glabrum var. douglasii), l’arbousier d’Amérique (Arbutus menziesii), le peuplier de l’Ouest (Populus trichocarpa), la pruche de l’Ouest (Tsuga heterophylla) et le chêne de Garry (Quercus garryana). Ces arbres poussent habituellement dans des forêts de début ou de milieu de succession au sol riche en nutriments, et le pH de leur écorce serait supérieur à 5, ce qui constitue une caractéristique essentielle à l’habitat des lichens gélatineux. Ce pH se trouve sur les feuillus; l’écorce des conifères étant trop acide. De plus, l’espèce ne colonise l’écorce que dans les microsites humides et, dans la plupart des localités, elle ne pousse pas directement sur l’écorce, mais plutôt sur des tapis de mousses épiphytes. Ces tapis de mousses peuvent contribuer à l’établissement et au maintien du leptoge à quatre spores; ils ralentissent probablement l’assèchement de son habitat après la pluie (COSEWIC, 2011).

Les lichens résultent d’une relation symbiotique entre un champignon et une algue. Chez le leptoge à quatre spores, cette dernière composante est représentée par une cyanobactérie (algue bleu-vert). Une souche de Nostoc est la composante cyanobactérienne la plus courante chez les espèces de lichens gélatineux (Brodo et al., 2001). Comme pour les autres cyanolichens, le leptoge à quatre spores a besoin d’eau liquide (et non de vapeur d’eau) pour la photosynthèse. Cette exigence fait en sorte que l’espèce dépend de milieux fréquemment humectés par la pluie ou par une forte rosée, à tout le moins durant les périodes fraîches convenant à sa croissance (COSWIC, 2011).

La composante fongique des lichens se reproduit uniquement par voie sexuée, par la production de structures sporulées (apothécies) qui se trouvent à la surface du thalle des lichens. La dispersion des lichens est complexe : les spores doivent rencontrer le bon hôte et la bonne algue du lichen (Goward, 2011). Certains cyanolichens se montrent très sélectifs pour ce qui est des souches de cyanobactéries permettant la formation d’un thalle (Myllys et al., 2007).

3.4 Rôle écologique

Le leptoge à quatre spores peut contribuer très localement au cycle de l’azote grâce à la cyanobactérie qui le compose et qui a la capacité de fixer l’azote atmosphérique; l’azote libéré de ce lichen est susceptible de profiter aux organismes situés à proximité (COSEWIC, 2011).

3.5 Facteurs limitatifs

Les facteurs limitatifs ne sont généralement pas d’origine humaine et comprennent des caractéristiques qui rendent l’espèce ou l’écosystème moins susceptible de réagir aux activités de rétablissement ou de conservation.

Une fois que les spores sont dispersées (par exemple, par le vent ou les insectes), elles doivent alors trouver un symbiote photosynthétique compatible (cyanobactérie) avec lequel former un nouveau lichen. Le succès du rétablissement dépend d’une gamme assez précise de conditions environnementales, qui sont, pour les cyanobactéries, la présence d’eau liquide et un pH supérieur à 5 (COSEWIC, 2011) ainsi que la présence d’arbres hôtes appropriés et disponibles pour la croissance de l’espèce. Le leptoge à quatre spores est sensible à tout changement environnemental ayant des effets sur sa capacité de reproduction, ce qui pourrait entraîner sa disparition en une ou deux générations (COSEWIC, 2011).

4. Menaces

Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale) (Salafsky et al., 2008). Aux fins de l’évaluation des menaces, seulement les menaces présentes et futures sont considérées.Note de bas de page 10 Les menaces ne comprennent pas les facteurs limitatifs, qui sont présentés à la section 3.5.Note de bas de page 11

4.1 Évaluation des menaces

La classification des menaces présentée ci-dessous est fondée sur le système unifié de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN ou, en anglais, IUCN) et le Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) et concorde avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique. Pour une description détaillée du système de classification des menaces, veuillez consulter le site Web « Open Standards » (Open Standards, 2014). Les menaces peuvent être observées, inférées ou prévues à court terme. Dans le présent plan, les menaces sont caractérisées en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur immédiateté. L’« impact » de la menace est calculé selon sa portée et sa gravité. Pour des précisions sur l’établissement des valeurs, veuillez consulter Master et al. (2012; en anglais seulement) et les notes au bas du tableau. Les menaces qui pèsent sur le leptoge à quatre spores ont été évaluées pour l’ensemble de la province (tableau 2).

Tableau 2. Classification des menaces pesant sur le leptoge à quatre spores.

Menace

Description de la menace

Impacta

Portéeb

Gravitéc

Immédiatetéd

Population(s), localité(s) ou site(s)

5

Utilisation des ressources biologiques

Faible

Petite

Légère

Élevée

Sans objet

5.3

Exploitation forestière et récolte du bois

Faible

Petite

Légère

Élevée

Tout

9

Pollution

Faible

Petite

Extrême

Élevée

Sans objet

9.5

Polluants atmosphériques

Faible

Petite

Extrême

Élevée

Un site de la population Yale – Spuzzum (EO13)

11

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

Faible

Généralisée

Légère

Élevée

Sans objet

11.2

Sécheresses

Faible

Restreinte

Légère

Élevée

Sud-est de l’île de Vancouver

11.4

Tempêtes et inondations

Faible

Généralisée

Légère

Élevée

Tout

a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (par exemple, lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (par exemple, l’immédiateté est non significative/négligeable [menace passée] ou faible [menace possible à long terme]); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.

b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).

c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations. Pour la présente espèce, une durée de génération de 15 ans (COSEWIC, 2011) a été utilisée; la gravité a donc été évaluée sur une période de 45 ans. Correspond habituellement à l’ampleur de la réduction de la population (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).

d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

4.2 Description des menaces

La combinaison des impacts cumulatifs des menaces multiples pesant sur le leptoge à quatre spores est négligeable; par conséquent, à l’échelle provinciale, l’impact global des menaces est faibleNote de bas de page 12. Les menaces déterminées comprennent : l’exploitation forestière et la récolte du bois, les émissions provenant des aérosols utilisés à des fins agricoles, et l’intensité accrue des tempêtes et des inondations en raison des changements climatiques (tableau 2). Les menaces sont détaillées dans les paragraphes suivants.

4.2.1 Menaces pesant sur le leptoge à quatre spores
Menace 5 (IUCN-CMP). Utilisation des ressources biologiques (impact faible)

5.3 Exploitation forestière et récolte du bois

L’exploitation forestière et l’enlèvement des arbres hôtes constituent une menace potentielle. La perte d’arbres hôtes entraînerait la disparition du leptoge à quatre spores dans certaines localités. Même si les arbres hôtes restaient intacts après les activités d’exploitation forestière, l’altération des conditions d’un microsite au-delà de la tolérance écologique du leptoge à quatre spores (par exemple, en raison d’une exposition accrue à la lumière du soleil ou d’un assèchement plus rapide) pourrait aussi entraîner sa disparition à l’échelle locale (T. Goward, comm. pers., 2014). En outre, des arbres sont enlevés dans les parcs et les aires protégées. L’évaluation des arbres dangereux et leur enlèvement sont effectués à proximité des installations récréatives des parcs, notamment les toilettes, les aires de pique-nique, les points de vue et les sentiers. Comme ce lichen peut être limité à un seul arbre dans un site, même l’enlèvement localisé d’un arbre dangereux pourrait avoir des répercussions importantes si l’arbre enlevé est celui sur lequel s’est établi le lichen. De plus, l’enlèvement d’arbres à grande échelle se produit parfois dans les parcs pour l’aménagement ou le réaménagement d’installations ou la construction et à l’entretien d’emprises de services publics (J. Hirner, comm. pers., 2015).

Menace 9 (IUCN-CMP). Pollution (impact faible)

9.5 Polluants atmosphériques

L’utilisation d’aérosols azotés aux fins d’agriculture intensive dans la vallée du Fraser a probablement entraîné la disparition du leptoge à quatre spores dans la localité Chilliwack – chutes Bridal (EO4). Les grandes exploitations porcines et avicoles près de Chilliwack ont créé un panache azoté favorable à certains lichens exigeants sur le plan nutritif, mais nuisible au leptoge à quatre spores et à d’autres espèces de lichens dont le symbiote est une cyanobactérie. Le leptoge à quatre spores serait incapable de se rétablir par la dispersion de spores : les conditions chimiques optimales pour la croissance des algues seraient perturbées (T. Goward, comm. pers., 2014), car les cyanolichens ne tolèrent pas l’enrichissement en azote exogène (T. Goward, comm. pers., 2015). Les émissions d’ammoniac provenant de sources agricoles, notamment la production animale et l’épandage de fumier dans la vallée du bas Fraser, constituent l’une des deux principales sources d’azote. Ainsi, l’augmentation des niveaux d’azote dans la vallée du Fraser est probablement à l’origine d’un stress azoté chez les communautés de lichens des zones de faible altitude (Raymond et al., 2010). L’expansion future de cette activité vers l’est pourrait éventuellement provoquer la disparition du leptoge à quatre spores près de Yale – Spuzzum (EO13). Cette disparition ne serait pas nécessairement attribuable à la mort du thalle adulte, mais pourrait résulter de l’attrition causée par l’incapacité de ce lichen à s’établir à partir des spores en raison d’une réaction chimique. Dans ce scénario, le leptoge à quatre spores pourrait persister pendant les dix prochaines années à cet endroit, mais disparaîtrait au bout de 45 ans (trois générations).

Menace 11 (IUCN-CMP). Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact faible)

11.2 Sécheresses (impact faible)

Le leptoge à quatre spores est un lichen maritime dont la répartition est essentiellement limitée au climat de type méditerranéen où les précipitations sont faibles en été. Dans les zones côtières, il est prévu que les changements climatiques rendent les étés plus chauds et plus secs et les pluies hivernales plus abondantes (COSEWIC, 2011). Comme le leptoge à quatre spores a besoin d’eau liquide pour s’établir pendant la période de croissance, une période de sécheresse estivale prolongée nuirait à son établissement et à sa croissance, ce qui entraînerait une diminution de ses effectifs (COSEWIC, 2011). De plus, si une tendance au réchauffement ou à l’assèchement se manifeste, le leptoge à quatre spores pourrait être obligé de se déplacer vers des zones plus élevées où le climat est plus frais et plus humide. Toutefois, ces zones élevées (altitude supérieure à 400 m) se trouveraient à l’extérieur des zones au sol riche en nutriments essentiel aux arbres hôtes sur lesquels pousse l’espèce (COSEWIC, 2011). L’effet combiné de la perte d’eau liquide et de nutriments pourrait entraîner une diminution de la capacité de l’espèce à s’établir (T. Goward, comm. pers., 2014).

11.4 Tempêtes et inondations (impact faible)

Généralement, les modèles climatiques prévoient une augmentation du risque de précipitations extrêmes plus fréquentes dans le nord-ouest, mais on ignore quels seront les tendances et le degré d’intensité. Si les tempêtes hivernales sont plus fréquentes en raison des changements climatiques, les arbres hôtes pourraient être renversés et les lichens pourraient être arrachés des arbres en cas de vents forts. Ce lichen pousse sur les petites branches, près des extrémités, il est donc vulnérable aux épisodes de vent (T. Goward, comm. pers., 2014).

4.2.2 Menaces ayant un impact inconnu ou se produisant en dehors de la période d’évaluation
Menace 11 (IUCN-CMP). Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

11.1 Déplacement et altération de l’habitat (non évaluée)

Le leptoge à quatre spores pousse sur l’érable à grandes feuilles et d’autres feuillus et conifères, qui eux, poussent dans des sols riches en nutriments issus de sédiments de fonds marins du Pléistocène (COSEWIC, 2011). Les cations absorbés de ces sédiments maintiennent probablement le pH relativement élevé de l’écorce nécessaire à l’établissement du leptoge à quatre spores. L’altitude maximale à laquelle se trouvent ces sédiments se situe à environ 400 m, et les conditions au-delà de cette altitude sont probablement trop acides pour soutenir l’espèce (T. Goward, comm. pers., 2014). Si les changements dans les zones biogéoclimatiques causés par le réchauffement climatique ou les tendances à l’assèchement sont tels que prévus (Hamann et Wang, 2006), les conditions environnementales (présence d’eau liquide; échange cationique adéquat et pH subséquent) peuvent limiter l’établissement de l’espèce.

5. But et objectifs de gestion

5.1 But de gestion

Le but de gestion consiste à maintenir toutes les populations existantes connues du leptoge à quatre spores ainsi que toute population qui pourrait être découverte à l’avenir en Colombie-Britannique.

5.2 Justification de l’objectif de gestion

Le but global est de maintenir toutes les populations existantes connues de l’espèce en Colombie-Britannique, ce qui comprend toutes les populations existantes connues ainsi que toute population qui pourrait être découverte à l’avenir. Il est impossible de fixer un but de gestion quantitatif pour le leptoge à quatre spores, puisqu’il n’existe aucune donnée démographique de référence et que les tendances des populations sont inconnues. Comme pour de nombreuses autres espèces de plantes rares, on dispose de très peu d’information concernant la répartition historique du leptoge à quatre spores et on ignore si l’espèce était autrefois plus répandue qu’elle ne l’est aujourd’hui (T. Goward, comm. pers., 2015).

Le rétablissement du leptoge à quatre spores devrait être axé sur l’augmentation de la probabilité qu’il persiste à l’état sauvage. Cependant, pour empêcher que l’espèce ne devienne une espèce menacée ou en voie de disparition, il faudrait que toutes les populations existantes connues soient maintenues. Une fois qu’on aura remédié aux lacunes dans les connaissances, il sera possible de préciser le but de gestion.

5.3 Objectifs de gestion

  1. Assurer la protection à long termeNote de bas de page 13 des populations connues du leptoge à quatre spores et de leur habitat.
  2. Déterminer l’ampleur des menaces réelles et potentielles pesant sur l’espèce et son habitat et atténuer les effets de ces menaces.
  3. Confirmer l’aire de répartition du leptoge à quatre spores (y compris les nouvelles localités) et établir de façon fiable les tendances en matière de population.

6. Approches pour l’atteinte des objectifs

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Les mesures suivantes ont été classées selon les groupes de mesures du cadre de conservation de la Colombie-Britannique (B.C. Ministry of Environment, 2010). Leur état d’avancement pour l’espèce est indiqué entre parenthèses.

Inventaire (achevé)

6.2 Mesures de gestion recommandées

Tableau 3. Mesures de gestion recommandées et échéancier de mise en œuvre proposé pour le leptoge à quatre spores.

Objectif de rétablissement

Mesures à prendre pour atteindre les objectifs

Menacesa ou préoccupations traitées

Prioritéb

1

Obtenir des données précises sur l’emplacement et le régime foncier des terres qu’occupe chaque population et informer les gestionnaires des terres de l’emplacement de l’espèce sur leurs terres.

3.3; 5.3

Essentielle

1

Évaluer l’impact des menaces dans tous les sites.

Toutes les menaces

Essentielle

1

Déterminer des mesures adéquates de protection de l’habitat à l’échelle de l’écosystème. Lorsque l’espèce se trouve sur des terres de la Couronne, instaurer des mesures de protection en vertu des lois et des politiques gouvernementales existantes.

3.3; 5.3

Essentielle

1

Élaborer et mettre en œuvre une stratégie de communication avec les utilisateurs des terres et les parties concernées portant sur les activités de rétablissement.

3.3; 5.3

Essentielle

1

Élaborer ou améliorer des plans de gestion pour des aires protégées et des terrains municipaux et fédéraux afin d’éliminer ou de réduire les menaces pesant sur les populations et leur habitat.

3.3; 5.3

Nécessaire

1

Élaborer des pratiques de gestion exemplaires visant à atténuer les menaces.

3.3; 5.3

Nécessaire

1

Gérer les occurrences connues de l’espèce de manière à réduire le plus possible les effets.

3.3; 5.3; 9.3

Essentielle

2

Évaluer les menaces et assurer leur suivi afin de déterminer si elles sont potentielles ou réelles.

Toutes les menaces

Essentielle

2, 3

Effectuer un suivi des localités pour évaluer la situation des populations et les effets de toute activité de gestion entreprise pour protéger l’habitat.

Toutes les menaces

Bénéfique

2, 3

Élaborer et mettre en place un protocole de suivi permettant d’établir des estimations fiables de la taille et des tendances des populations et visant à déceler les menaces naturelles et d’origine humaine dans chaque localité connue.

Toutes les menaces

Bénéfique

2, 3

Effectuer le suivi de la situation de la population et des menaces aux localités existantes tous les dix ans ou lorsque les activités de gestion des terres changent.

Toutes les menaces

Bénéfique

3

Définir et cartographier l’habitat convenable des localités en vue d’effectuer des inventaires ciblés.

3.3; 5.3

Nécessaire

3

Classer par ordre de priorité les aires qui doivent faire l’objet d’un inventaire et effectuer l’inventaire.

3.3; 5.3

Nécessaire

3

Informer les propriétaires fonciers concernés de la présence potentielle de l’espèce sur leurs terres et procéder à l’inventaire de l’espèce, notamment dans le cadre des évaluations environnementales pour l’exploitation des ressources.

3.3; 5.3

Nécessaire

a Les numéros des menaces sont ceux de la classification de l’IUCN-CMP (voir le tableau 2 pour les détails).

b Essentielle (urgente et importante; la mesure doit être prise immédiatement); nécessaire (importante, mais non urgente; la mesure peut être prise dans les deux à cinq prochaines années); bénéfique (la mesure est bénéfique et pourrait être prise quand cela sera possible).

7. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous constituent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte du but et des objectifs de gestion. Des indicateurs de rendement sont indiqués pour chaque objectif, le but étant l’obtention de chaque résultat mesurable énoncé au cours des cinq prochaines années.

Paramètres mesurables de l’objectif 1

Paramètre mesurable de l’objectif 2

Paramètre mesurable de l’objectif 3

8. Effets sur les espèces non ciblées

Les activités de planification du rétablissement du leptoge à quatre spores seront mises en œuvre en considérant toutes les espèces en péril cooccurrentes, de façon à éviter les impacts négatifs sur ces espèces ou leur habitat. Parmi les autres espèces en péril, on compte la tortule à poils lisses (Syntrichia laevipila; espèce inscrite à la liste bleue), qui pousse sur les chênes de Garry et qui a été évaluée comme une espèce préoccupante par le COSEPAC (BC CDC, 2014). 

9. Références

B.C. Conservation Data Centre. 2014. BC Species and Ecosystems Explorer. B.C. Min. Environ., Victoria, BC. <http://a100.gov.bc.ca/pub/eswp/> [consulté le 8 juillet 2014].

B.C. Ministry of Environment. 2010. Conservation framework. B.C. Min. Environ., Victoria, BC. <http://www.env.gov.bc.ca/conservationframework/index.html> [consulté le 8 juillet 2014].

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Master, L.L., D. Faber-Langendoen, R. Bittman, G.A. Hammerson, B. Heidel, L. Ramsay, K. Snow, A. Teucher et A. Tomaino. 2012. NatureServe conservation status assessments: factors for evaluating species and ecosystems at risk. NatureServe, Arlington, VA. <http://www.natureserve.org/sites/default/files/publications/files/natureserveconservationstatusfactors_apr12_1.pdf> [consulté le 8juillet 2014].

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Whitfield, P.H. 2001. Linked hydrologic and climate variations in British Columbia and the Yukon. Environ. Monit. Assess. 67(1–2):217–238 in Gayton, D. 2008. Impacts of climate change on British Columbia’s biodiversity – a literature review. FORREX Research Extension Society, Kamloops, BC.

Communications personnelles

Trevor Goward, Enlichened Consulting Ltd., Clearwater (Colombie-Britannique).

Joanne Hirner, spécialiste de la conservation, BC Parks, région de la côte sud, Surrey (Colombie-Britannique).

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