Valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2018

Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur Valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) au Canada 2018

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
En voie de disparition 2018

Matériel appartenant à des tierces parties

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Photo de la valériane ciliée en fleurs
Valériane ciliée
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2018. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. x + 41 p. (Registre public des espèces en péril).

Note de production : Le COSEPAC remercie Holly Bickerton d’avoir rédigé le rapport de situation sur la valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Jana Vamosi, coprésidente du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Hairy Valerian Valeriana edulis ssp. ciliata in Canada.

Illustration/photo de la couverture : Valériane ciliée — photo : Holly Bickerton.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2018

Nom commun : Valériane ciliée

Nom scientifique : Valeriana edulis ssp. ciliata

Statut : En voie de disparition

Justification de la désignation : Cette plante vivace longévive se rencontre dans les prairies humides et les tourbières minérotrophes du sud-ouest de l’Ontario, qui sont des milieux très rares. Une diminution de la répartition, du nombre de localités et de la qualité de l’habitat a été observée, et une diminution du nombre d’individus matures a été inférée. Les trois localités restantes, qui comptent un faible nombre d’individus matures, sont menacées par le développement commercial, la présence d’espèces envahissantes et la succession naturelle.

Répartition : Ontario

Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2018.

COSEPAC résumé

Valériane ciliée
Valeriana edulis ssp. ciliata

Description et importance de l’espèce sauvage

La valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. ciliata) est une grande plante à fleurs qui atteint souvent une hauteur d’un mètre ou plus. Dans le sud de l’Ontario, elle produit, à partir de ses rosettes basilaires, de hautes tiges portant une inflorescence composée de petites fleurs blanches s’épanouissant en mai et en juin. L’espèce possède une grosse racine pivotante que les Autochtones utilisaient à des fins alimentaires et médicinales.

Répartition

La valériane ciliée est endémique à la région des Grands Lacs et se rencontre dans une étroite bande passant par le Wisconsin, l’Iowa, le Michigan, l’Indiana et l’Ohio. Les sous­-populations canadiennes, situées dans le sud­ouest de l’Ontario, représentent la limite nord-est de l’aire de répartition de la sous­espèce.Celle­ci est totalement distincte et isolée de la sous-espèce occidentale edulis, qui au Canada ne pousse que dans le sud de la Colombie-Britannique.

Habitat

La valériane ciliée est généralement observée dans les prairies humides à mésiques et les tourbières minérotrophes, mais elle peut également occuper des sites plus secs, comme des versants et des escarpements présentant un écoulement d’eau souterraine. Elle pousse dans les zones ensoleillées ou légèrement ombragées et est parfois associée aux sites riches en calcium. Les trois sous­-populations canadiennes existantes se trouvent dans des sites secs anciennement dégagés où des fourrés d’arbustes s’installent progressivement.

Biologie

La valériane ciliée est dioïque, c’est-à-dire que les fleurs mâles et les fleurs femelles sont portées par des individus distincts. Elle est vivace et longévive, et les individus matures ne fleurissent pas nécessairement chaque année. Ses fleurs sont visitées et probablement pollinisées par divers insectes, et le pollen est majoritairement déposé dans un rayon de 10 m de la plante source. Les graines sont petites et probablement dispersées par la gravité, le vent et l’eau. La valériane ciliée ne se reproduit pas par voie végétative.

Taille et tendances de la population

Les trois sous­-populations du sud de l’Ontario comprennent au total 609 individus (336 florifères et 273 non florifères). Une des sous-­populations ne compte qu’un seul individu florifère et n’est plus viable. Les sites de l’Ontario n’ont fait l’objet d’aucune estimation de l’abondance dans le passé, de sorte que les tendances sont inconnues. Toutefois, on peut inférer que le nombre total d’individus au Canada a connu un déclin. L’abondance de la valériane ciliée a diminué en bordure de la rivière Maitland à cause de l’établissement récent d’un cultivar non indigène d’alpiste roseau. Cinq des huit sous­-populations connues au Canada sont considérées comme disparues.

Menaces et facteurs limitatifs

La destruction et la dégradation de l’habitat associées au développement urbain et agricole ont été la principale cause de la disparition d’au moins la moitié des sous-­populations canadiennes connues. Un cultivar exotique agressif d’alpiste roseau semble avoir récemment entraîné une diminution considérable de l’habitat convenant à la valériane ciliée dans la plus grande sous-­population canadienne. De façon générale, les espèces envahissantes sont la principale menace pesant sur le taxon. Les autres menaces possibles sont le développement industriel, la succession végétale, l’utilisation d’herbicides et les sentiers récréatifs.

Protection, statuts et classements

NatureServe a attribué à la valériane ciliée la cote de conservation G5T3, ce qui signifie que l’espèce dans son ensemble (V. edulis) est considérée comme non en péril à l’échelle mondiale (G5), mais que la sous-espèce endémique au centre de l’Amérique du Nord (ssp. ciliata) est considérée comme vulnérable (T3). La valériane ciliée est classée N3 (vulnérable) aux États-Unis, N1 (gravement en péril) au Canada et S1 en Ontario. Elle jouit d’une protection juridique dans six des sept États des États­Unis où elle est présente. En Ontario et au Canada, aucun statut ne lui a été attribué et elle ne bénéficie d’aucune protection juridique. Aucune des sous­-populations canadiennes connues ne se trouve actuellement dans une aire de conservation ou un parc protégés.

Résumé technique

Nom scientifique : Valeriana edulis ssp. ciliata

Nom français : Valériane ciliée

Nom anglais : Hairy Valerian

Répartition au Canada : Ontario

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée)

Au moins
50 ans

Y a t il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Oui, inféré
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?

a. On ne sait pas, mais c’est très peu probable
b. Oui
c. Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence :

125 km2
Calculé d’après une bande de 1 km de largeur entre les sites de Goderich et de Brantford/ Paris

Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté) :
8 km2
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? :

a. Non
b. Oui

Nombre de « localités »* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) :

2 to 3
(Trois localités sont prises en compte pour le présent critère, mais on peut douter de la viabilité de l’une d’elles, qui comprend un seul individu subdioïque, en l’absence d’activités de remise en état.)

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? :
Oui, observé
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? :
Oui, observé
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? :
Oui, observé
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*? :
Oui, observé et inféré
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? :
Oui, observé et inféré
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? :
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*? :
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? :
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?:
Non

*(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et International Union for Conservation of Nature (IUCN) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)

Sous-population (utilisez une fourchette plausible)* Nombre d’individus matures**
Goderich, rivière Maitland (2017) 182 florifères, 96 non florifères
Brantford (2017) 153 florifères, 177 non florifères
Paris (2008) 1 florifère, 0 non florifère
Total 336 florifères, 273 non florifères

* Un seul individu florifère (dont le sexe est inconnu) est inclus dans la sous­-population de Paris, selon le principe de précaution. L’espèce étant subdioïque, cette sous-population pourrait ne plus être viable sans mesures de remise en état ou d’augmentation de l’effectif.
** En général, les individus florifères sont considérés comme des individus matures, mais certains individus peuvent être matures sans toutefois fleurir une année donnée.

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. : On ne sait pas, l’analyse de la viabilité de la population n’est pas disponible.
Nota : Bien qu’il existe un rapport sur l’analyse de la viabilité de la population, intitulé « PVA for Hairy Valerian » (Molano-Flores, 2000), celui-ci indique qu’on ne dispose pas de données démographiques suffisantes pour effectuer l’analyse du taxon et que des recherches plus poussées sont requises.

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui

i. Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (impact élevé)
ii. Zones commerciales et industrielles (impact élevé)
iii. Espèces indigènes problématiques (impact moyen)
iv. Effluents industriels (impact moyen-faible)
v. Activités récréatives (impact faible)
vi. Autres modifications de l’écosystème (impact faible)

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents? La nature dioïque de l’espèce pourrait limiter la viabilité des petites populations.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada
Michigan (S2, en déclin), Ohio (S1, tendance inconnue)
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
On ne sait pas, mais cela est jugé peu probable
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?
Oui, probablement
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

Peut-être
L’espèce est très « conservatrice » et pousse principalement dans des prés humides calcaires, des tourbières littorales et des prairies. Ces types d’habitats sont très restreints dans le sud de l’Ontario.

Les conditions se détériorent-elles au Canada
Oui
Les conditions de la population source se détériorent elles?
Oui
La population canadienne est-elle considérée comme un puits ?
Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle?
Non

+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est elle de nature délicate?
Non

Historique du statut

COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2018.

Statut et justification de la désignation :

Statut : En voie de disparition

Code alphanumérique : B1ab(i,ii,iii,iv,v)+2ab(i,ii,iii,iv,v)

Justification de la désignation : Cette plante vivace longévive se rencontre dans les prairies humides et les tourbières minérotrophes du sud-ouest de l’Ontario, qui sont des milieux très rares. Une diminution de la répartition, du nombre de localités et de la qualité de l’habitat a été observée, et une diminution du nombre d’individus matures a été inférée. Les trois localités restantes, qui comptent un faible nombre d’individus matures, sont menacées par le développement commercial, la présence d’espèces envahissantes et la succession naturelle.

Applicabilité des critères :

Criterion A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet. Les données sont insuffisantes et ne permettent pas d’inférer les tendances quant à l’abondance, car un seul relevé avec dénombrement a été réalisé; toutefois, les diminutions de la zone d’occurrence et de l’IZO donnent à penser que le nombre d’individus matures a diminué au cours des 100 dernières années.

Criterion B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition ». La zone d’occurrence et l’IZO sont inférieurs aux seuils, et il y a moins de cinq localités existantes. Des déclins continus de la zone d’occurrence, de l’IZO, de la qualité de l’habitat et du nombre de localités ont été observés. Un déclin du nombre d’individus matures peut être inféré et a été observé dans une localité.

Criterion C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Pourrait correspondre à ce critère. Des déclins du nombre d’individus matures sont inférés, mais deux sous­-populations pourraient contenir plus de 250 individus matures si les individus matures non florifères sont pris en compte.

Criterion D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Correspond au critère de la catégorie « menacée », D1, car il y a moins de 1 000 individus. Pourrait aussi correspondre au critère de la catégorie « menacée », D2, car l’IZO est faible et il y a seulement 3 localités, mais on ignore si la sous-espèce est à risque de disparaître d’ici 1 ou 2 générations.

Criterion E (analyse quantitative) : Aucune analyse réalisée.

Préface

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2018)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque : Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Valeriana edulis ssp. ciliata (Torrey & A. Gray) F.G. Meyer

Nom français : valériane ciliée

Nom anglais : Hairy Valerian

Famille : Caprifoliacées; le genre Valeriana était classé dans la famille des Valerianacées avant d’être inclus dans la famille des Caprifoliacées.

Grand groupe végétal : Angiospermes (Eudicotylédones)

La valériane ciliée est l’une des trois sous-espèces du Valeriana edulis (Meyer, 1951). Ces sous-espèces sont les suivantes : ciliata (valériane ciliée, présente dans le sud de la région des Grands Lacs), edulis (valériane comestible1, présente dans l’ouest des États-Unis, le sud-ouest du Canada et le nord du Mexique) et procera (présente uniquement au Mexique). Selon Meyer (1951), la répartition actuelle des individus dans le sud du bassin des Grands Lacs reflète les effets de la glaciation du Pléistocène, et ceux-ci occupent une zone distincte et sont séparés des autres depuis au moins 10 000 ans.

Au Canada, la valériane ciliée est actuellement reconnue comme une sous-espèce (selon VASCAN [Brouillet et al., 2017]). De plus, la valériane ciliéeest traitée comme une variété dans diverses sources (p. ex. Gleason et Cronquist, 1991; Voss et Reznicek, 2012) et comme une espèce à part entière dans certaines flores (p. ex. Fernald, 1970; Mohlenbrock et Ladd, 1978; Swink et Wilhelm, 1994). Aucune analyse génétique du V. edulis n’a été réalisée jusqu’à maintenant.

Quel que soit le rang taxinomique retenu, la valériane ciliée est considérée comme un taxon distinct aux fins du présent rapport, compte tenu de son aire de répartition isolée. Dans l’ensemble du présent rapport, le nom « valériane ciliée » fait référence au V. edulis ssp. ciliata.

1Il est à signaler que la sous-espèce ciliata est elle aussi nommée « valériane comestible » (Edible Valerian) dans certaines régions, notamment au Michigan et au Minnesota, mais le nom « valériane comestible » fait référence à la sous-espèce edulis dans le présent rapport.

Description morphologique

La valériane ciliée est une plante herbacée vivace atteignant 30 à 120 cm de hauteur (figure 1). Elle produit une grosse racine pivotante, parfois ramifiée. Les feuilles sont pour la plupart basilaires. Elles sont épaisses, possèdent des nervures presque parallèles et présentent une pubescence dense, particulièrement sur la marge (figure 2). Au Canada, l’espèce fleurit en mai et en juin. L’inflorescence est une panicule allongée longue d’environ 15 à 65 cm qui comporte de nombreuses ramifications latérales portant de petites fleurs blanches. La plupart des individus sont dioïques (fleurs staminées et fleurs pistillées portées par des individus distincts), mais un très petit nombre d’individus produit des fleurs parfaites. Les akènes sont petits et portent des sépales modifiés qui favorisent la dispersion par le vent (Meyer, 1951; figure 1).

La valériane ciliée se distingue de la valériane comestible par les poils courts qui recouvrent densément la surface de ses feuilles, la sous-espèce de l’Ouest étant généralement glabre (Voss et Reznicek, 2012, figure 2). Les différences peuvent être très subtiles dans le cas de certains caractères, ce qui peut rendre la distinction entre les deux espèces très difficile au moyen des méthodes morphologiques existantes (Barrie, comm. pers. 2017). Cependant, les aires de répartition des deux espèces ne se chevauchent pas en Amérique du Nord. Le Valeriana officinalis, espèce exotique, est présent dans le sud de l’Ontario, où il est peu fréquent et pousse dans les sols perturbés, mais il est pourvu de feuilles basilaires et de feuilles caulinaires profondément découpées (Voss et Reznicek, 2012).

 

Illustration de la valériane ciliée
Figure 1. Valériane ciliée (V. edulis ssp. Ciliata). Tirée de Meyer (1951).
Description longue

Illustration de la valériane ciliée, montrant la croissance de la plante à partir de sa grosse racine pivotante ramifiée. Une vue détaillée de l’inflorescence et de l’akène est également montrée.

Photo des feuilles de la valériane ciliée
Figure 2. Feuilles caulinaires pennées de la valériane ciliée, présentant à leur marge le hâle distinctif créé par les poils denses qui bordent celles-ci. Photo : H. Bickerton.
Description longue

Photo des feuilles de la valériane ciliée montrant leur pubescence dense, qui est particulièrement visible à la marge des feuilles.

Structure spatiale et variabilité de la populations

Les sous-populations canadiennes de la valériane ciliée n’ont fait l’objet d’aucune étude publiée. En Ontario, le flux génétique est probablement très faible ou nul entre les sous­-populations de Brantford et de Goderich, qui sont séparées par environ 125 km. Dans le cadre d’études sur la valériane comestible, Petry et al. (2016) ont constaté que 90 % du pollen du V. edulis était déposé à moins de 12 mètres de la plante parent, et la distance maximale de transfert de pollen était de 35,42 m. Le flux génétique par pollinisation semble donc peu probable entre ces sous­-populations largement séparées (mais un flux génétique entre les sous-­populations de Paris et de Brantford est possible). On en sait peu sur les distances de dispersion des propagules, mais la dispersion par le vent de graines entre les sous-­populations est elle aussi peu probable, compte tenu des distances. On suppose que la dispersion sur de longues distances, si elle se produit, se ferait probablement par hydrochorie (Molano-Flores, 2000); or, les deux plus grandes sous-­populations existantes (Brantford et Goderich) se trouvent dans des bassins versants distincts.

Les sous­-populations des régions de Goderich et de Brantford se trouvent à au moins 130 km des plus proches sous-­populations connues aux États-Unis, situées dans le sud du Michigan et le centre de l’Ohio (Faivre et Windus, 2002; Voss et Reznicek, 2012; Kartesz, 2015).

Unités désignables

La population canadienne de valériane ciliée forme une seule unité désignable, dans l’aire écologique des plaines des Grands Lacs (COSEWIC, 2017). Toutes les sous­-populations se trouvent dans le sud-ouest de l’Ontario. Aucune donnée génétique et aucun signe morphologique n’indique que les sous­-populations de la sous-espèce devraient être considérées comme des UD distinctes.

Importance de l’espèce

La valériane ciliée est une sous-espèce endémique du sud du bassin des Grands Lacs. Elle est rare dans l’ensemble de son aire de répartition et pousse dans des types de milieux peu communs. La sous­-population de Goderich a une importance historique, puisque c’est de celle-ci que provient le spécimen type de la sous-espèce (initialement décrite sous le nom de Patrinia longifolia McNabb), qui a été récolté par James McNabb en bordure de la rivière Maitland et a été déposé dans l’herbier national d’Irlande (Irish National Herbarium), à Dublin.

Le V. edulis est depuis très longtemps utilisé comme aliment et comme plante médicinale par les peuples autochtones, mais la plupart des usages consignés sont liés à la valériane comestible, sous-espèce apparentée (Nisbet, 2012). Il a été cliniquement démontré que le V. edulis peut induire le sommeil (Francis et Dempster, 2002), mais c’est le V. officinalis, espèce d’Eurasie, qui semble le plus largement utilisé à des fins médicinales.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de répartition de la valériane ciliée est centrée dans le sud du bassin des Grands Lacs (figure 3). Elle forme une bande s’étendant du Minnesota, du Wisconsin et de l’Iowa jusque dans le nord de l’Indiana, en passant par l’Illinois et le sud du Michigan. Il existe également des populations isolées dans le centre de l’Ohio et le sud-ouest de l’Ontario. La valériane ciliée est peu commune à rare dans l’ensemble de son aire de répartition.

Carte montrant l’aire de répartition du Valeriana edulis au nord du Mexique
Figure 3. Répartition du V. edulis au nord du Mexique. La valériane ciliée (V. edulis ssp. ciliata) est présente dans le bassin inférieur des Grands Lacs, alors que la valériane comestible (V. edulis ssp. edulis) se rencontre plutôt dans l’Ouest. Les administrations où l’espèce est présente et indigène sont indiquées en vert foncé. Les comtés des États-Unis où l’espèce n’est pas rare sont marqués en vert clair, et ceux où elle est rare sont indiqués en jaune. La cartographie par comté n’est pas montrée pour le Canada. Carte produite d’après Kartesz, J.T. 2018. Floristic Synthesis of North America, Version 1.0. BONAP (sous presse).
Description longue

Carte montrant l’aire de répartition du Valeriana edulis au nord du Mexique. La valériane ciliée (sous‑espèce ciliata) est présente autour du bassin des Grands Lacs inférieurs tandis que le Valeriana edulis (sous‑espèce edulis) se trouve plus à l’ouest. Les régions des États‑Unis et du Canada où le Valeriana edulis est présente et indigène sont indiquées, tout comme les comtés des États‑Unis où l’espèce est abondante et où elle est rare.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, la valériane ciliée atteint presque la limite nord de son aire de répartition mondiale et se rencontre à l’intérieur ou juste au nord de la zone carolinienne. Huit sous-­populations ont été signalées dans le sud-ouest de l’Ontario, sur la rive est du lac Huron, à Goderich, London, Brantford et Cambridge (figure 4, tableau 1). Seulement trois de ces sous-­populations sont considérées comme existantes, soit celles situées à Goderich, près de Brantford et près de Paris, en Ontario. Toutefois, un seul individu a récemment été observé à la sous­-population de Paris, et la viabilité de celle-ci est incertaine.

Carte montrant l’emplacement des endroits où la valériane ciliée a été signalée au Canada
Figure 4. Répartition de la valériane ciliée en Ontario, au Canada. Il est à signaler que deux sous­-populations existantes (situées près de Brantford et près de Paris) semblent se trouver au même endroit à cette échelle.
Description longue

Carte montrant l’emplacement des endroits où la valériane ciliée a été signalée au Canada. Les symboles indiquent la situation des populations à chaque endroit : existantes (2008 à 2017); disparues depuis 1935; disparues entre 1870 et 1900.

Cinq sous-­populations canadiennes sont considérées comme disparues. De nombreux spécimens ont été récoltés au 19e siècle et au début du 20e siècle à London, en Ontario, en bordure de la rivière Thames, région ayant subi une forte urbanisation depuis la dernière observation de l’espèce, en 1935. De même, on présume que l’urbanisation a causé la disparition de la sous­-population de Komoka et de celle située à proximité de Cambridge (anciennement Galt) depuis leur dernière observation (tableau 1). Un de ces sites (ruisseau Moffatt, McBean’s Farm) se trouve encore à l’état naturel, mais le personnel du ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) de l’Ontario n’y a pas retrouvé la sous-espèce dans le cadre de recherches menées en 2005. Ce site est maintenant dominé par des végétaux non indigènes, et la sous­-population est considérée comme disparue (Buck, comm. pers., 2017). La sous-­population de Bayfield est attestée par un seul spécimen, récolté en 1870. De plus, l’embouchure de la rivière Bayfield est dominée par l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea; Bickerton, obs. pers., 2017).

Tableau 1. Emplacement et situation des sous-­populations de valériane ciliée connues au Canada
Sous­-population Comté Auteur de la première récolte Herbier Première obs. Dernière obs. Situation actuelle
Goderich, rivière Maitland Huron McNab DAO, MTMG 1834 2017 Existante
Site près de Brantford, voie ferrée du CN Brant Bakowsky TRTE 1992 2017 Existante
Site près de Paris, prairie de Blue Lake Brant Herriott MTMG 1870 2008 Existante mais peut­être non viable
Bayfield Huron Gibson MTMG 1870 1870 Disparue
Komoka Middlesex Dearness DAO, UWO 1888 1935 Disparue
London, en bordure de la rivière Thames Middlesex Saunders DAO, OAC, UWO 1880 1900 Disparue
Ruisseau Moffatt, à l’est de Cambridge Région de Waterloo Herriott OAC 1898 1901 Disparue
Ruisseau Moffatt, McBean’s Farm Région de Waterloo Herriott Mention dans l’ARVPO 1898 1898 Disparue

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La superficie de la zone d’occurrence, calculée à l’aide de la méthode du plus petit polygone convexe, est de 5 631 km2 pour toutes les sous­-populations (8) de valériane ciliée connues au Canada. La superficie de la zone d’occurrence des trois sous-­populations existantes est établie à 125 km2 (2,703 km² selon de la méthode du plus petit polygone convexe, mais fixée à 125 km2 pour refléter une bande d’une largeur de 1 km s’étendant entre les sites de Goderich et de Brantford/Paris). Ainsi, la zone d’occurrence a diminué de plus de 95 % au Canada depuis la période où on dispose de données sur l’espèce. Ce déclin est moins élevé, mais tout de même considérable, si l’on tient compte uniquement des disparitions survenues au cours des 100 dernières années (disparition de la sous-­population de London, en Ontario, en 1935).

L’indice de zone d’occupation (IZO) pour les trois sous­-populations existantes est de 8 km2. Ainsi, l’IZO a subi un déclin de 71 % au Canada depuis la période où on dispose de données sur l’espèce. Comme dans le cas de la superficie de la zone d’occurrence, ce déclin est moins élevé, mais tout de même considérable, si l’on tient compte uniquement des disparitions survenues au cours des 100 dernières années.

Activités de recherche

Très peu d’activités de recherche ciblant la valériane ciliée ont été réalisées. La sous­-population de la rivière Maitland (Goderich) était bien connue, comme en témoignent les spécimens récoltés au cours du 19e siècle. Des travaux de terrain, notamment de prolifiques activités de récolte réalisées dans l’ensemble de l’aire de répartition de la valériane ciliée, ont été menés au cours des 19e et 20e siècles. La valériane ciliée a une apparence distinctive, même à l’état végétatif, de sorte qu’il est peu probable qu’elle passe inaperçue.

La sous­-population de Brantford a été découverte en 1992 par Wasyl Bakowsky, dans le cadre de ses activités d’exploration de vestiges de prairie et de prairies bordant des chemins de fer. Des relevés ciblant la valériane ciliée ont été réalisés en 2005 dans la prairie de Blue Lake (près de Paris) et ont permis de retrouver l’emplacement où un spécimen avait été récolté au 19e siècle. De plus, une zone présumée être le site de récolte d’un spécimen datant de 1898, à Galt (aujourd’hui Cambridge), a fait l’objet de recherches minutieuses en 2005, mais la valériane ciliée n’y a pas été trouvée (Buck, comm. pers., 2017).

En 2017, des relevés ciblés ont été menés dans deux des trois sous-­populations connues existantes ainsi que dans des zones considérées comme correspondant à des sous-­populations disparues. De plus amples renseignements sur les relevés menés en 2017 sont présentés dans la section Activités et méthodes d’échantillonnage, ci­dessous.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Dans l’ensemble de son aire de répartition, la valériane ciliée se rencontre principalement dans des prairies humides à mésiques et dans des tourbières minérotrophes. Elle pousse également dans d’autres milieux humides, comme des vallées boisées, les berges de cours d’eau, des zones littorales et des prés humides dégagés. La valériane ciliée se rencontre aussi, mais plus rarement, sur des versants boisés et des escarpements secs (Meyer, 1951; NatureServe, 2017). La valériane ciliée est associée à de nombreuses espèces herbacées dans son aire de répartition, notamment des espèces des graminées et des espèces non graminoïdes caractéristiques des prairies et des tourbières minérotrophes, ainsi que de nombreuses espèces rares (Windus, 1993; Molano-Flores, 2000; Faivre et Windus, 2002).

Dans le cadre d’une étude menée en Iowa sur la variation de la composition au sein de 31 tourbières minérotrophes et entre celles-ci, Nekola (2004) a observé que le Valeriana edulis appartenait à un groupe dominé par le Symphyotrichum puniceum, le Lycopus americanus, le Muhlenbergia glomerata, le Viola nephrophylla et le Lysimachia quadriflora. Les quadrats associés à ce groupe correspondaient généralement à des tills glaciaires et présentaient une fréquence disproportionnellement élevée d’affleurements rocheux. En outre, Bart (2011) a mené des études sur le taxon au Wisconsin et a constaté que la valériane ciliée ne poussait que dans les prés tourbeux relativement peu perturbés présentant un faible taux d’espèces envahissantes telles que l’alpiste roseau.

Un élément commun à de nombreuses descriptions de l’habitat de la valériane ciliée est la présence de sols calcaires. Des auteurs ont décrit l’habitat de l’espèce comme des tourbières ombrotrophes marneuses, des sites à sol marneux spongieux, des prairies dolomitiques et des tourbières minérotrophes calcaires (Deam, 1940; Meyer, 1951; Swink et Wilhelm, 1994; Molano-Flores, 2000). La fourchette de pH du sol est inconnue, mais les sites optimaux ont probablement un pH alcalin à presque neutre.

La valériane ciliée préfère le plein soleil, mais peut tolérer l’ombre partielle créée par des arbres clairsemés (Meyer, 1951). Les deux sous-­populations observées en 2017 se trouvaient dans des zones légèrement ombragées par des arbustes et de jeunes arbres, mais les individus étaient plus nombreux dans les zones au plein soleil.

Au Canada, la valériane ciliée a été observée dans des prairies et des prairies littorales, dont la qualité est maintenant dégradée dans plusieurs cas. Dans la localité de la rivière Maitland, des individus étaient auparavant présents dans les deux types d’habitats, mais les petites colonies qui avaient auparavant été signalées dans les prairies littorales exposées et sur les corniches rocheuses n’ont pas été retrouvées dans le cadre des relevés récents (Oldham, comm. pers., 2017; Reznicek, comm. pers., 2017). Ces prairies littorales et les corniches calcaires qui y sont associées présentaient un assemblage d’espèces riche et peu commun. Les plaines inondables étaient dominées dans certaines zones par des graminées de prairie comme le barbon de Gérard (Andropogon gerardii) et le faux-sorgho penché (Sorghastrum nutans) ainsi que par plusieurs autres espèces ayant des affinités pour les prairies (Oldham et al., 1994). Aucun individu n’a été trouvé dans les prairies littorales en 2017, peut-être à cause de la dominance de l’alpiste roseau.

La valériane ciliée a auparavant été observée en bordure de la rivière Maitland, sur des corniches calcaires et dans des zones relativement sèches au sommet de la zone riveraine (Oldham, comm. pers., 2017; Reznicek, comm. pers., 2017). En 2017, une seule colonie existante a été observée, dans un site sec et dégradé, dans la partie supérieure de la berge sud de la rivière Maitland, parmi une végétation de type fourré à sol minéral anciennement cultivé (CUT1; selon Lee et al., 1998). La valériane ciliée se rencontre principalement dans les zones dégagées de ce fourré. Dans ce site, le physocarpe à feuilles d’obier (Physocarpus opulifolius) était dominant, mais semblait touché par la maladie, ce qui permettait une meilleure pénétration de la lumière pour la valériane ciliée et les autres plantes de l’étage inférieur (figure 5; Bickerton, obs. pers., 2017).

 

Photo de l’habitat de la valériane ciliée sur la berge sud surélevée de la rivière Maitland
Figure 5. Habitat de la valériane ciliée dans la partie supérieure de la berge de la rivière Maitland, à Goderich. Photo : H. Bickerton.
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Photo de l’habitat de la valériane ciliée sur la berge sud surélevée de la rivière Maitland.

La sous­-population de Brantford se situe sur le versant d’un corridor ferroviaire, orienté vers le nord et dégagé (figure 6). En 2005, Bakowsky (comm. pers., 2017) a défini la végétation de cette zone comme étant de type prairie à grandes graminées à sol sec (TPO1); celle-ci contenait de nombreuses herbacées graminoïdes de prairie, mais comportait une couverture importante d’espèces exotiques et d’arbustes. Au printemps 2017, les arbustes dominants y étaient le physocarpe à feuilles d’obier et le chèvrefeuille de Tartarie (Lonicera tatarica), espèce exotique. La valériane ciliée se rencontrait principalement dans les zones dégagées entre les arbustes. Ce site comporte une couverture élevée d’arbustes et la végétation y suit une succession naturelle. Les milieux occupés dans ce site occupent environ 1 200 m2 (12 × 100 m en moyenne) et sont répartis de façon linéaire le long de la voie ferrée.

 

Photo de l’habitat de la valériane ciliée dans une pente orientée vers le nord le long d’une voie ferrée, près de Brantford
Figure 6. Habitat de la valériane ciliée en bordure d’un corridor ferroviaire du CN, près de Brantford. Photo : H. Bickerton.
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Photo de l’habitat de la valériane ciliée dans une pente orientée vers le nord le long d’une voie ferrée, près de Brantford.

Une sous­-population existante comprenant un seul individu se trouve dans un fourré à sol minéral anciennement cultivé (CUT1, voir le système de classification écologique des terres de l’Ontario) à sumac vinaigrier (Rhus typhina) dans la prairie de Blue Lake, près de Paris, en Ontario (Lee et al., 1998; Buck, comm. pers., 2017).

Tendances en matière d’habitat

Il est presque certain que l’habitat de la valériane ciliée a connu un déclin considérable au Canada au cours des 150 dernières années (période sur laquelle les déclins doivent être calculés, qui correspond à trois générations). L’aire de répartition canadienne de la valériane ciliée est marquée par un développement agricole et urbain intensif, et la destruction et la fragmentation de l’habitat sont souvent considérées comme des menaces pour les espèces dans la zone biologique carolinienne ainsi que dans les milieux de prairie du sud de l’Ontario (Allen et al., 1990; Argus et Pryer, 1990; Oldham, 1990). Même dans les milieux où l’habitat n’a pas été entièrement détruit, le drainage et la succession naturelle peuvent dégrader l’habitat restant au point où les sous­-populations pourraient disparaître.

Plus récemment, l’habitat de la valériane ciliée a été envahi par des espèces agressives. L’établissement rapide et la dominance de l’alpiste roseau sur les berges des rivières Maitland et Bayfield a entraîné un déclin considérable de la superficie d’habitat disponible. De plus, les prairies et tourbières minérotrophes occupées par la valériane ciliée sont propices à l’invasion par des espèces exotiques telles que le nerprun bourdaine (Frangula alnus), le chèvrefeuille de Tartarie, la quenouille à feuilles étroites (Typha angustifolia), la salicaire commune (Lythrum salicaria) et le roseau commun (Phragmites australis ssp. australis) (Faivre et Windus 2002; Barrie, comm. pers., 2017).

Biologie

Les renseignements sur la biologie de la reproduction de la valériane ciliée sont principalement tirés de Windus (1993) et de Faivre et Windus (2002) et sont fondés sur des études de populations de l’Ohio. Les autres renseignements présentés ici reposent sur des observations réalisées au cours des relevés de 2017, sauf indication contraire.

Cycle vital et reproduction

Chez la valériane ciliée, les rosettes et les tiges florifères apparaissent au début du printemps sur la robuste racine pivotante vivace. Au Canada, la floraison a lieu de la mi­mai à la mi-juin. Dans le sud de l’Ontario, la floraison était à son apogée au cours des travaux de terrain réalisés du 28 au 31 mai 2017. Certains individus ne fleurissent pas chaque année : 22 à 66 % des individus marqués étaient en fleurs dans une population de l’Ohio (n = 94) ayant fait l’objet d’une étude sur sept ans (Windus, 1993).

Les individus peuvent produire des fleurs pistillées (organes femelles seulement), staminées (organes mâles seulement) ou parfaites (organes mâles et femelles) (Faivre et Windus, 2002). Les individus portant des fleurs parfaites (hermaphrodites) sont généralement peu communs et représentent seulement 2 à 4 % de la population totale. De plus, la production de fruits est considérablement moins élevée chez les fleurs parfaites que chez les fleurs pistillées (Faivre et Windus, 2002).

L’espèce est longévive. D’après des estimations fondées sur les taux de croissance et de survie selon le sexe et la taille des individus (récoltés dans quatre populations de 1978 à 1980), certains individus du V. edulis pourraient vivre plus de 100 ans (Petry et al., 2016). On ne dispose d’aucun renseignement sur l’âge de la première floraison chez la valériane ciliée, mais selon une étude portant sur le V. edulis la plupart des individus (96-97 %) fleurissent en trois ans (Soule, 1981). La durée d’une génération (âge moyen des individus florifères de la cohorte actuelle) serait d’au moins 50 ans selon une estimation grossière fondée sur la période de reproduction de la valériane ciliée (3 à 100 ans).

La valériane ciliée est pollinisée par divers insectes. En Ohio, les insectes ayant visité le plus couramment les fleurs de la valériane ciliée étaient de petites abeilles, des mouches et des fourmis. Plus de 15 taxons ont été observés en train de se nourrir sur les fleurs de la valériane ciliée au cours d’une étude, mais l’espèce précise de ces insectes n’a pas été déterminée (Windus, 1993). La valériane ciliée ne se reproduit pas par voie végétative (Petry et al., 2016).

On ne dispose d’aucun renseignement sur la longévité des semences dans le sol, mais on suppose que le tégument fragile des semences de l’espèce limite la capacité de la valériane ciliée de constituer un réservoir de semences (Hill, comm. pers., cité dans Molano-Flores, 2000).

Physiologie et adaptabilité

La valériane ciliée est une espèce vivace à racine pivotante qui pousse dans les prairies et les tourbières minérotrophes. Elle tolère les brûlages en début de printemps dans son habitat. Les brûlages dirigés sont donc considérés comme un outil approprié pour lutter contre les espèces ligneuses dans l’habitat de l’espèce (Hannan, 2005). Toutefois, les brûlages printaniers entraînent une diminution ou une suppression de la floraison et de la fructification chez cette espèce à floraison printanière (Lovell et al., 1982).

Le Valeriana edulis n’est pas couramment cultivé à des fins commerciales en Amérique du Nord ou ailleurs dans le monde. Les graines recueillies dans les sites bordant le chemin de fer, à Brantford, ont permis la production de semis cultivés en pépinière (Buck, comm. pers., 2017). On ignore toutefois si de tels individus peuvent être utilisés pour les activités de restauration.

Dispersion

Les graines sont probablement dispersées par la gravité et le vent et peut-être par l’eau. Il est probable que la majorité des petits akènes se déposent directement sous la plante parent (Molano-Flores, 2000). Les graines de la valériane ciliée présentent des sépales modifiés qui prennent la forme de courtes soies plumeuses et favoriseraient la dispersion par le vent (Faivre et Windus, 2002). Les graines des individus poussant sur les berges et dans les plaines inondables seraient dispersées par l’eau. Les distances de dispersion sont inconnues.

Relations interspécifiques

On ne dispose d’aucun renseignement sur les relations interspécifiques de la valériane ciliée. Des larves de lépidoptères de la famille des Tortricidés consomment la valériane comestible (Mooney et al., 2012). Plusieurs arthropodes herbivores spécialistes se nourrissent exclusivement de la valériane comestible dans les Rocheuses du Colorado (Petry et al., 2013).

Chez la valériane comestible, sous-espèce de l’Ouest, une différence marquée et constante en fonction du sexe a été observée quant à l’association des insectes et la prédation par les insectes : les individus femelles hébergent généralement des densités de pucerons et autres arthropodes plusieurs fois plus élevées que les individus mâles (Mooney et al., 2012; Petry et al., 2013). Ce phénomène semble attribuable au nectar des fleurs des individus femelles, qui attire les insectes herbivores (Mooney et al., 2012). Des pucerons d’une espèce non déterminée ont été observés en train de se nourrir sur plusieurs individus au site de Brantford en 2017.

L’espèce (présumément le V. edulis de façon générale) serait très appréciée par les cerfs et le bétail, ce qui la rend vulnérable au surpâturage (Molano-Flores, 2000).

Taille et tendances de la population

Activités et méthodes d’échantillonnage

Les données d’observation fournies par le Centre d’information sur le patrimoine naturel (NHIC, 2017) ont été utilisées pour délimiter l’aire de répartition canadienne de la valériane ciliée. Pour qu’aucune mention ne soit oubliée dans le cadre de la préparation du présent rapport, la rédactrice a demandé aux gestionnaires des collections de plusieurs herbiers de lui fournir toutes les mentions pour l’Ontario et a consulté les bases de données en ligne accessibles (voir la section Collections examinées).

Du 28 au 31 mai 2017, Holly Bickerton, Gerry Waldron et Rachel White ont mené des relevés visant la valériane ciliée dans six sites de deux sous­-populations dans le sud de l’Ontario. Ils ont observé depuis le bord de la route la sous­-population située sur un terrain privé (prairie de la voie ferrée de Blue Lake, près de Paris), auquel ils n’ont pas reçu accès, pour déterminer si l’habitat y était encore présent. De plus, les milieux propices en amont des sous-­populations connues à la rivière Maitland, à Goderich, en Ontario, ont été explorés. Les activités de recherche réalisées sur le terrain pour la préparation du présent rapport totalisent environ 26 heures-personnes.

Les observateurs ont parcouru à pied l’habitat convenable en vue de trouver des individus de l’espèce. Les individus ou groupes d’individus trouvés ont été marqués au moyen de ruban de signalisation. Les individus ont été dénombrés, et leur état reproducteur a été consigné (florifère ou non florifère). De multiples rosettes sont souvent produites par une même racine pivotante, de sorte que, aux fins de dénombrement, un individu a été considéré comme une rosette ou un groupe de rosettes semblant être issues d’une même racine pivotante. Le nombre d’individus non florifères pourrait représenter une sous-estimation, car les rosettes basilaires sont relativement difficiles à détecter.

De plus, des recherches visant la valériane ciliée avaient déjà été réalisées auparavant. En 2005, le personnel du district de Guelph du MRNF a mené des recherches dans un site supposé être l’ancien site de McBean Farm, en bordure du ruisseau Moffatt, à Cambridge. Le personnel du MRNF a mené des relevés dans le site de la prairie de la voie ferrée de Blue Lake (Paris) en 2000 et en 2008. M.J. Oldham, A.A. Reznicek et d’autres personnes ont exploré la vallée de la rivière Maitland en amont de Goderich en juin et en août 1993 (Oldham et al., 1994). Les recherches ont été concentrées dans les zones exposées des plaines inondables et les escarpements calcaires, et la valériane ciliée a été trouvée et récoltée. Le site de Brantford a été découvert en 1992 par Wasyl Bakowsky et a ensuite été visité périodiquement par le personnel du MRNF, la dernière fois en 2005.

La région et l’habitat général de la valériane ciliée ont été abondamment herborisés, et il semble peu probable qu’il pourrait exister de nombreuses sous-­populations inconnues. La valériane ciliée est une grande plante facile à reconnaître et est peu susceptible de passer inaperçue.

Abondance

Au cours des relevés de 2017, 608 individus ont été dénombrés dans deux sous-­populations, dont 335 florifères et 273 non florifères (rosettes basilaires uniquement). Un individu florifère a été observé par Graham Buck en 2008 dans le cadre d’un relevé ciblé mené au site de la prairie de Blue Lake, à Paris, mais l’accès à ce site n’a pas été accordé en 2017 (annexe 1). Cette sous-­population peut être incluse dans les calculs aux fins du présent rapport, car elle est considérée comme existante, mais la survie de celle-ci est manifestement précaire. Ainsi, la population canadienne comprend trois sous­-populations comptant 609 individus, dont 336 florifères et 273 non florifères.

Le nombre total d’individus matures est estimé en fonction du nombre d’individus florifères (336). Le nombre d’individus matures pourrait ainsi être légèrement sous­estimé, car une petite proportion des individus matures ne fleurissent pas au cours d’une année donnée (Petry et al., 2016).

Les individus florifères sont bien visibles, mais les rosettes basilaires des individus non florifères sont plus difficiles à détecter parmi la végétation haute ou dense, de sorte que le nombre d’individus non florifères représente probablement une sous-estimation.

Fluctuations et tendances

Cinq des huit (~63 %) sous­-populations canadiennes connues sont disparues au cours des trois dernières générations (~150 ans). L’effectif historique de ces sous­-populations disparues est inconnu.

On ne dispose pas de données de dénombrement préalables pour deux des sous-­populations existantes (Goderich et Brantford). Toutefois, la sous­-population de Goderich, en bordure de la rivière Maitland, a manifestement diminué au cours des trois dernières décennies, et cette diminution est peut-être considérable (annexe 1). Cette sous-­population occupait auparavant des parcelles dispersées sur au moins deux kilomètres de berges et représentait la plus grande sous­-population canadienne (Oldham et al., 1994). Aucun dénombrement n’a été réalisé en 1994, mais on sait que les individus étaient « nombreux » et qu’il y avait au moins 150 à 200 individus par parcelle (Reznicek, comm. pers., 2017). Il est probable que l’alpiste roseau s’est répandu dans l’habitat à la rivière Maitland après 1994. En 2017, la valériane ciliée n’a pas été retrouvée sur la rive nord de la rivière Maitland, mais il est possible que des rosettes y persistent parmi la végétation dense ou sur des berges élevées.

Un site restant a été trouvé, dans un milieu sec non propice à l’invasion par l’alpiste roseau.

La sous­-population de Brantford pourrait être stable. Son effectif a été estimé à des centaines d’individus en 2005 (NHIC, 2017), et 330 individus y ont été dénombrés en 2017 (Buck, comm. pers., 2017; NHIC, 2017). Il est impossible d’évaluer les tendances pour le site de Paris, car on ne dispose d’aucune indication sur l’abondance au moment de la première mention, au 19e siècle. Cette sous-population est apparemment passée de deux individus au moment de sa redécouverte, en 2005, à un seul individu en 2008 (Buck, comm. pers., 2017). Le degré de confiance est élevé à l’égard des récents dénombrements, car la valériane ciliée est très facile à repérer et la zone occupée restante est extrêmement petite (quelques mètres carrés).

Immigration de source externe

La probabilité que les sous­-populations isolées de l’Ontario puissent être recolonisées par des populations des États-Unis est considérée comme faible. Les sites les plus proches aux États-Unis se trouvent à une distance considérable et probablement supérieure à la distance de dispersion des graines, et la valériane ciliée est rare dans presque tous les États où elle a été signalée. De plus, la valériane ciliée occupe un type d’habitat très rare et très fragmenté, ce qui réduit encore davantage les probabilités d’une immigration de source externe.

Menaces et facteurs limitatifs

Les menaces directes qui pèsent sur les sous-­populations existantes ont été évaluées au moyen du système unifié de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) (IUCN–CMP) (Master et al., 2012). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont une incidence directe et négative sur la population. Les résultats de l’évaluation de l’impact, de la portée, de la gravité et de l’immédiateté de ces menaces sont présentés sous forme de tableau à l’annexe 2. L’impact global des menaces attribué à la valériane ciliée est très élevé (annexe 2).

Les rubriques qui suivent correspondent aux catégories et aux sous-catégories de menaces du calculateur des menaces et sont présentées en ordre décroissant d’importance perçue (élevée à faible).

Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (8.1, impact élevé)

L’établissement d’espèces envahissantes est probablement la menace la plus imminente qui pèse sur les sous­-populations de la valériane ciliée. L’habitat auparavant convenable à la valériane ciliée dans les plaines inondables calcaires bordant la rivière Maitland était dominé en 2017 par un cultivar eurasien d’alpiste roseau qui était essentiellement absent lors d’une visite du site réalisée en 1994 (Reznicek, comm. pers., 2017). Il semble probable que cette invasion a entraîné une diminution considérable de la portion de cette sous-­population qui se trouvait dans la plaine inondable (proportion importante mais d’ampleur inconnue). L’habitat occupé le long de la rivière Maitland se trouve en terrain plus élevé et ne risque pas d’être envahi par l’alpiste roseau. Aucune autre espèce envahissante agressive n’est présente à la sous-­population de Goderich. De plus, l’alpiste roseau était abondant le long de la rivière Bayfield (sous­-population disparue) en 2017. Au site de Brantford, le chèvrefeuille de Tartarie, arbuste envahissant, était dominant et représentait jusqu’à la moitié de la couverture arbustive, qui s’élevait à 30 %, et l’ombre qu’il crée représente une menace possible pour les individus de l’espèce.

Zones commerciales et industrielles (1.2, impact élevé)

Le développement commercial est considéré comme une menace à impact élevé pour la valériane ciliée. Le seul site subsistant dans la sous­-population de Goderich (278 individus), qui était auparavant plus vaste, se trouve sur un terrain privé industriel, et d’autres projets d’aménagement ont été présentés pour ce secteur. Toutefois, le développement dans cette zone est considéré comme relativement peu probable (mais possible) pour des raisons de zonage et de désignations relatives au patrimoine naturel, et parce que la zone est située dans une plaine inondable jouxtant une pente abrupte et fait partie d’un système de sentiers récréatifs assez fréquenté (White, comm. pers., 2018). Actuellement, aucun sous-produit industriel ne serait déposé dans cette zone. La voie ferrée passant par Brantford n’est pas propice au développement commercial ou industriel, mais elle pourrait être adaptée. Si des activités de développement étaient réalisées, leurs effets auraient une gravité extrême sur la grande sous-­population.

Espèces indigènes problématiques (8.2, impact moyen)

Les espèces indigènes qui gagnent en importance à cause de la succession naturelle pourraient être problématiques dans les deux sous-­populations. La valériane ciliée dépend de conditions dégagées, souvent créées par les incendies. L’habitat de la sous-­population de Brantford demeure relativement dégagé, probablement en raison des traitements et du fauchage qui y sont réalisés, mais de jeunes peupliers et des arbustes commencent à créer de l’ombre dans une partie (~30 %) de la zone occupée. En l’absence d’activités d’entretien, certaines zones pourraient ne plus convenir à l’espèce d’ici 10 ans. La sous­-population de Goderich se trouve actuellement sous une touffe dense d’arbustes (physocarpe) en train de mourir, ce qui permet la pénétration de lumière. Une accentuation de la succession ou de l’ombre dans cette sous-population pourrait avoir un effet négatif sur l’abondance de l’espèce. Le site de Blue Lake à Paris n’a pas été visité récemment, mais il est décrit comme une ancienne prairie dégradée et envahie par la végétation ligneuse.

Le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) pourrait être problématique pour l’espèce. En effet, la valériane ciliée est appréciée par les cerfs (Molano-Flores, 2000). Les populations de cerfs sont élevées dans de nombreuses régions du sud de l’Ontario. Cependant, aucun signe de broutage n’a été observé en 2017 et n’a été signalé en Ontario. Les sous-populations existantes bordant la rivière Maitland et le chemin de fer de Brantford ne sont probablement pas exposées à des populations de cerfs élevées. On ne dispose d’aucun renseignement sur la pression exercée par les cerfs dans la troisième sous­-population existante, à la prairie de Blue Lake.

Effluents industriels (9.2, impact moyen-faible)

L’utilisation d’herbicides représente une menace au site de Brantford. L’aspersion d’herbicides en vue de la gestion de la végétation dans l’emprise semblait avoir une incidence sur la valériane ciliée au site de Brantford en 2016 (Buck, comm. pers., 2017). Une bonne partie de la sous­-population de Brantford se trouve à l’écart de la voie ferrée et de la zone traitée. Ces activités d’entretien peuvent être bénéfiques pour la valériane ciliée, car elles préviennent la succession naturelle et maintiennent les conditions dégagées de prairie, mais les herbicides pourraient endommager les individus de l’espèce s’ils ne sont pas utilisés avec précaution.

Activités récréatives (6.1, impact faible)

La sous-­population de Goderich jouxte un sentier pédestre fréquemment emprunté, dans les limites de la ville, mais l’utilisation actuelle de ce sentier ne semble pas représenter une menace pour les individus, qui sont présents des deux côtés du sentier. Le piétinement ne semble pas représenter une menace. Toutefois, les activités d’entretien du sentier (débroussaillage ou élimination des mauvaises herbes, s’ils sont réalisés) pourraient directement endommager les individus. L’administration de la ville de Goderich est au courant de la présence de cette sous­-population et effectuera probablement une surveillance des répercussions des activités récréatives.

Autres modifications de l’écosystème (7.3, impact faible)

Le site de la voie ferrée de Brantford fait l’objet de fauchages, qui pourraient avoir un certain effet bénéfique. Récemment, l’utilisation d’herbicides semble avoir remplacé cette activité d’entretien (voir la section Effluents industriels, ci-dessus). La sous-­population de Goderich jouxte un sentier pédestre entretenu et fréquemment utilisé. Les activités d’entretien du sentier (débroussaillage ou élimination des mauvaises herbes, s’ils sont réalisés) pourraient directement endommager les individus. En 2017, rien ne semblait indiquer que des individus avaient été endommagés par les activités d’entretien du sentier.

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (2.1, impact négligeable)

La sous­-population de Paris se trouve sur un terrain privé agricole. Le seul individu de cette sous-­population pousse en bordure d’un couloir agricole arboré qui était auparavant occupé par une prairie.

Incendies et suppression des incendies (7.1, ne constitue pas une menace)

Les incendies ne sont pas considérés comme une menace, car la valériane ciliée tolère les brûlages dirigés, qui pourraient même être bénéfiques pour l’espèce (Hannan, 2005). La suppression des incendies pourrait représenter une menace, mais cela n’est pas une certitude. Au cours des deux derniers siècles, l’établissement humain dans le sud de l’Ontario a été associé à une diminution de la fréquence et de l’intensité des incendies, ce qui a entraîné une succession naturelle dans de nombreuses régions (Bakowsky et Riley, 1994). Des incendies occasionnels pourraient être en partie responsables du maintien à l’état dégagé de l’habitat de la sous-population de Brantford, en bordure de la voie ferrée. Il est peu probable qu’on laisserait les incendies suivre leur cours sans intervention dans les sites existants. Dans l’ensemble, les incendies et la suppression des incendies ne sont pas considérés comme une menace, compte tenu de leur effet neutre ou potentiellement bénéfique.

Routes et voies ferrées (4.1, non calculé)

L’impact de cette menace n’a pas été calculé, car il a été considéré comme en dehors de la période visée par l’évaluation. La plus grande sous­-population (336 individus) pousse le long de la voie ferrée, près de Brantford. On ignore si le Canadien National (CN) est au courant de la présence de la sous-­population de valériane ciliée. Le risque d’accident ferroviaire est considéré comme très faible, mais il y a une certaine possibilité que les voies soient élargies dans le futur, dans cette région à population croissante.

Changements climatiques (11.3, non calculé)

On ne dispose d’aucune donnée permettant d’évaluer les effets des changements climatiques sur la valériane ciliée. Toutefois, selon un ensemble de données démographiques sur 35 ans (1976 to 2014) recueillies dans des sous­-populations de valériane comestiblesituées en altitude élevée au Colorado, la phénologie de la floraison de cette espèce a été devancée de 3,1 jours par décennie. Au cours de cette même période de 35 ans, la proportion d’individus mâles a augmenté. De tels changements induits par le climat pourraient entraîner un remplacement des individus femelles par des individus mâles et ainsi menacer la viabilité de la population (Petry et al., 2016). Il est possible que le réchauffement climatique puisse avoir des effets semblables sur les sous-­populations canadiennes de valériane ciliée si les températures saisonnières moyennes augmentent.

Cueillette de plantes terrestres (5.2, non calculé)

La valériane ciliée a déjà été utilisée comme plante médicinale, mais rien n’indique que l’espèce est aujourd’hui cueillie dans la nature.

Facteurs limitatifs

La nature dioïque de la valériane ciliée pourrait limiter le taux de reproduction dans certaines situations, particulièrement si l’abondance des pollinisateurs de l’espèce a diminué au cours des dernières décennies (Vamosi et Otto, 2002). De plus, ce mode de reproduction est probablement désavantageux dans les très petites populations, qui peuvent devenir vulnérables à la dépression de consanguinité et ne plus être en mesure de se reproduire avec la diminution de l’abondance.
 

L’herbivorie par des insectes a été observée dans la sous-­population de valériane ciliée de Paris en 2005, un des deux individus subsistants ayant été défolié. La cause de cette défoliation est inconnue, mais elle pourrait être attribuable à un insecte herbivore naturellement présent. L’impact de l’herbivorie par les insectes chez la valériane ciliée au Canada est inconnu.

Nombre de localités

Le terme « localité » désigne une zone particulière du point de vue écologique ou géographique dans laquelle un seul phénomène peut rapidement toucher tous les individus du taxon présents. Les principales menaces pesant sur les sous­-populations canadiennes existantes de valériane ciliée sont les espèces envahissantes et le développement commercial et industriel; les caractéristiques de ces menaces diffèrent toutefois entre les sous­-populations existantes, compte tenu de la distance de séparation de celles-ci et des différences relatives au régime foncier et à l’utilisation des terres ainsi qu’à l’habitat. Il est peu probable que toutes les sous-­populations soient touchées par un même phénomène. Ainsi, chacune des trois sous­-populations existantes est considérée comme une localité distincte.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

La valériane ciliée a été désignée espèce en voie de disparition par le COSEPAC en novembre 2018. Aucun statut ne lui a été attribué en Ontario, et elle ne bénéficie d’aucune protection au niveau fédéral ou provincial.

Ce taxon jouit d’une protection juridique dans six des sept États des États-Unis où il est présent. Il est considéré comme « en voie de disparition » (Endangered) en Indiana et en Ohio (Indiana DNR, 2017; Ohio DNR, 2017), « menacé » (Threatened) au Michigan et au Minnesota (Michigan Natural Features Inventory, 2007; Minnesota DNR, 2013) et « préoccupant » en Iowa et au Wisconsin (Wisconsin Natural Heritage Program, 2016; Iowa DNR, 2017). La valériane ciliée ne jouit d’aucune protection juridique en Illinois (Illinois Endangered Species Protection Board, 2015).

Statuts et classements non juridiques

NatureServe a attribué au taxon la cote G5T3 à l’échelle mondiale, ce qui reflète la rareté relative de celui-ci dans le sud du bassin des Grands Lacs. La valériane ciliée est classée S1 (gravement en péril) en Ontario et en Ohio, S2 (en péril) au Minnesota et au Michigan et S3 (vulnérable) en Illinois et au Wisconsin. Elle n’est pas classée en Iowa et en Indiana (NatureServe, 2017).

Protection et propriété de l’habitat

Aucune des sous­-populations existantes n’est protégée. Deux sous-­populations se trouvent sur des terrains privés (Goderich-rivière Maitland et prairie de Blue Lake près de Paris) et la troisième se trouve dans une emprise de voie ferrée du CN (Brantford).

Remerciements et experts contactés

La rédactrice tient tout particulièrement à remercier Gerry Waldron pour l’aide qu’il lui a volontairement offerte dans le cadre des travaux de terrain qui se sont échelonnés sur plusieurs journées dans le sud-ouest de l’Ontario. Elle remercie également Rachel White pour son appui sur le terrain à Goderich, le partage de ses connaissances relatives au site et à l’accès à celui-ci et les démarches qu’elle a effectuées auprès des propriétaires du terrain privé. Merci aux nombreuses personnes contactées aux fins de renseignement (voir la section Experts contactés) pour leurs efforts et leur contribution, notamment Mike Oldham, Graham Buck, Tom Lobb, Wasyl Bakowsky et Tony Reznicek d’avoir partagé leurs observations, leur expérience passée relative à l’espèce et leurs connaissances sur les sites. Les précieux commentaires fournis par les nombreux réviseurs ont permis de grandement améliorer le présent rapport. Un grand merci à Fred Barrie pour ses conseils en matière de taxinomie relatifs au V. edulis. Jana Vamosi (coprésidente du SSE), Joanna James, Andrea Clouston, Jenny Wu et Rosana Soares (Secrétariat du COSEPAC) ont fourni des conseils, les cartes et les figures.

Experts contactés

Nom Titre Affiliation
Wasyl Bakowsky Écologiste des communautés CIPN, MRNF
Fred Barrie Chercheur scientifique, auteur du traitement des Valerianaceae dans la FNA Field Museum, Missouri Botanical Garden
Luc Brouillet Botaniste Université de Montréal
Graham Buck Biologiste, gestion MRNF
Marta Donovan Botaniste Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique
Jennifer Doubt Conservatrice, plantes vasculaires Musée canadien de la nature
Bill Draper Botaniste London, Ontario
Geoffrey Hall Gestionnaire des collections Herbier Marie-Victorin, Université de Montréal
Audrey Heagy Naturaliste St. Williams, Ontario
Carole Ann Lacroix Gestionnaire des collections Université de Guelph
Sarah Mainguy Botaniste Guelph, Ontario
Michael J. Oldham Botaniste CIPN, MRNF
Anton A. Reznicek Chercheur scientifique University of Michigan
Allen Woodliffe Biologiste MRNF (retraité)

Sources d’information

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Bakowsky, W. 2017. Courriel adressé à H. Bickerton. Écologiste des communautés, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario.

Bakowsky, W. et J.L. Riley. 1994. A survey of the prairies and savannas of southern Ontario. Pages 7-16 in Proceedings of the Thirteenth North America Prairie Conference.

Barrie, F. comm. pers. 2017. Courriel adressé à H. Bickerton. Chercheur scientifique, Missouri Botanical Garden.

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Wisconsin Natural Heritage Program 2016. Wisconsin Natural Heritage Working List. (en anglais seulement). Bureau of Natural Heritage Conservation, Madison WI. 24 pp.

Sommaire biographique des rédactrices du rapport

Holly Bickerton est biologiste et possède plus de 15 ans d’expérience sur le terrain dans le sud de l’Ontario. Elle détient un baccalauréat ès arts et sciences de l’Université McMaster (McMaster University) ainsi qu’une maîtrise en études environnementales de l’Université York (York University). Elle a effectué des travaux dans les domaines de l’écologie et des espèces en péril pour le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario et le Department of Environment and Heritage d’Australie-Méridionale. Depuis 2005, elle travaille à son compte comme consultante en écologie et effectue des inventaires floristiques et fauniques, des cartographies de la végétation, des évaluations des espèces envahissantes, de la surveillance écologique et de la recherche sur les politiques. Elle a déjà rédigé ou corédigé trois rapports de situation du COSEPAC et de nombreux autres documents sur les espèces rares et en péril.

Collections examinées

La présence de spécimens canadiens du V. edulis ssp. ciliata a été vérifiée dans les herbiers suivants : Agriculture Canada (DAO), Musée canadien de la nature (CAN), Université de Guelph (OAC), Jardins botaniques royaux (HAM), herbier Marie-Victorin de l’Université de Montréal (MTMG), Musée royal de l’Ontario (TRT), Université de Waterloo (WAT), Université du Michigan (MICH), Peabody Museum de l’Université Yale (YU) et herbier Gray de l’Université Harvard (GH).

Annexe 1. Sous­-populations canadiennes de valériane ciliée (V. edulis ssp. cilata)

Statut NOM DE LA SOUS-POPULATION SITE COMTÉ RÉGIME FONCIER MENTIONS PRÉCÉDENTES ANNÉE de l’obs. la plus récente Nbre d’individus matures (année) Commentaires
Existantes Goderich, rivière Maitland (OE 2717, 2718, 33779) 1 (OE 2717) Huron Privé et municipal 1993 - Oldham et al.
1936 -Marie-Victorin et al.
1834 - McNabb (type)
1993 2017 – Non trouvée
1993 – Commune dans la plaine inondable
Le long de la rive nord de la rivière Maitland, près de Saltford
Existantes Goderich, rivière Maitland (OE 2717, 2718, 33779) 2 (OE 33779) Huron Privé (société Sifto) 2017 - Bickerton et Waldron
1993 - Oldham et al.
1975- Catling et Mackay
2017 2017 – 278 individus, dont 182 florifères
1993 - Commune dans la plaine inondable
Site sur la rive sud de la rivière Maitland, le long de la portion supérieure de la berge adjacente au sentier de randonnée Millennium. On présume qu’il s’agit de la même localité que celle signalée par Catling et McKay, d’après la description du site.
Existantes Goderich, rivière Maitland (OE 2717, 2718, 33779) 3 (OE 2718) Huron Probablement privé 1993 - Oldham et al.
1966 - Dore et al. (DAO)
1993 2017 – Non trouvée
1993 - Commune dans la plaine inondable
Sans objet
Existantes Site près de Brantford, le long de la voie ferrée du CN (OE 33781) Sans objet Brant CN 2017 - Bickerton et Waldron
2005 - Bakowsky et al.
2005 - Kirk et Hay
1992 - Bakowsky et al.
2017 2017 – 330 individus, dont 153 florifères
2005 – « centaines d’individus »
Sans objet
Existantes Site près de Paris, dans la prairie de Blue Lake (OE 2714) Sans objet Brant Privé 2008 – Buck
2005 - Kirk et Hay
1870 - Herriot
2008 2008- 1 individu
2005 – 2 individus, 1 florifère
La viabilité de cet unique individu est inconnue mais marginale. Récent changement de propriétaire, permission non accordée pour la visite du site en 2017. L’habitat ne semble pas avoir changé selon une observation effectuée depuis une certaine distance.
Disparues Bayfield (OE 2716) Sans objet Huron Inconnu 1870 - Gibson, MTMG 793 1870 Sans objet Emplacement exact inconnu. La plaine inondable de la rivière Bayfield est dominée par des espèces non indigènes. Seulement une petite portion de l’habitat potentiel a été visitée.
Disparues Komoka, Wannacotts Flats (OE 2712) Sans objet Middlesex Inconnu 1888 - Dearness, DAO
1934 - Wood, DAO
1935 - Colgrove, UWO 19230
1935 Sans objet Emplacement exact inconnu; probablement disparue.
Disparues London, en bordure de la rivière Thames (OE 2713) Sans objet Middlesex Inconnu 1880 - Saunders, DAO
1900 -Baker, OAC 15223
1900 Sans objet Attestée par plusieurs vieux spécimens récoltés dans la ville de London, dans des zones aujourd’hui aménagées; présumée disparue.
Disparues Ruisseau Moffatt, à l’est de Galt (aujourd’hui Cambridge, OE 2715) Sans objet Région de Waterloo Inconnu 1901 - Herriott, TRT 21698
1898 - Herriott, OAC 681
1901 Sans objet Emplacement exact inconnu; probablement disparue.
Disparues Galt, ruisseau Moffatt, McBean’s Farm Sans objet Région de Waterloo Municipal 1898 - ARVPO 1869 1898 Sans objet Cherchée par G. Buck et d’autres membres du personnel du MRN en 2005, mais sans succès. L’habitat est maintenant dominé par des mauvaises herbes non indigènes; présumée disparue.

Annexe 2. Évaluation des menaces pesant sur la valériane ciliée

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :
Valeriana edulis ssp. ciliata (valériane ciliée)
Identification de l’élément :
Sans objet
Code de l’élément :
Sans objet
Date :
28/03/2018
Évaluateur(s) :
Participants : Holly Bickerton, Jenny Heron, Jana Vamosi, Dan Brunton, Vivian Brownell, Burke Korol (SCF), Rachel White, Graham Buck, Karen Timm et Andrea Clouston (Secrétariat)
Références :
Rapport du COSEPAC en préparation
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A (Très élevé) 0 0
B (Élevé) 1 1
C (Moyen) 2 1
D (Faible) 2 3
Impact global des menaces calculé : Très élevé Très élevé
Impact global des menaces attribué :
A = Très élevé
Justification de l’ajustement de l’impact :
Sans objet
Commentaires sur l’impact global des menaces :
Durée d’une génération : 50 ans (3 générations = 150 ans; la gravité des menaces a donc été estimée sur une période de 100 ans [durée maximale]). L’évaluation est effectuée au niveau taxinomique de la sous-espèce. Le taxon se rencontre dans des prés calcaires, est très haut (~1 m) et est facile à identifier et à repérer. Il est dioïque, mais ~3 % des fleurs sont hermaphrodites (subdioïques). Il possède une grosse racine pivotante qui lui procure une certaine résilience au fauchage, mais il ne peut pas se reproduire par voie végétative. La population est très petite et compte à peine plus de 600 individus, dont ~50 % sont florifères. Les individus ne fleurissent pas chaque année, de sorte que tous les individus dénombrés ont été considérés comme des individus matures. La sous-­population de Blue Lake, à Paris (1 individu), n’a pas fait l’objet de relevé depuis 2008. Compte tenu de la nature dioïque de l’espèce, on peut douter de la viabilité de cette sous­-population. Néanmoins celle-ci est considérée comme une localité. Toutefois, puisqu’elle représente une très petite proportion du nombre total d’individus matures, la portée utilisée pour les calculs tient principalement compte de l’impact des menaces sur les sous­-populations de Goderich (182 florifères + 96 non florifères/609 = 46 % de la population canadienne) et de Brantford (153 florifères + 177 non florifères/609 = 54 %). La sous-­population de Goderich se situe dans une plaine inondable près du lac Huron, le long d’escarpements, et a fait l’objet de vastes relevés. Plus à l’est, la sous­-population de Brantford, qui est actuellement la plus grande sous­-population, se trouve le long d’une voie ferrée industrielle, mais elle n’est pas fortement touchée par cette activité. L’accès n’a pas été accordé pour la réalisation d’un dénombrement à la sous-­population de Blue Lake (Paris).
Tableau d’évaluation des menaces
Numéro Menace Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial

B Élevé

Grande (31 to 70 %)

Extrême (71 to 100 %)

Modérée-faible

Sans objet

1.1 Zones résidentielles et urbaines

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Tous les sites existants se trouvent sur des terrains privés. Il est possible mais peu probable qu’un site (Blue Lake, près de Paris) disparaisse à cause de l’aménagement résidentiel. Les autres sites ne sont pas propices au développement (plaine inondable, couloir ferroviaire).

1.2 Zones commerciales et industrielles

B Élevé

Grande (31 to 70 %)

Extrême (71 to 100 %)

Modérée - faible

La seule portion restante de la sous-­population de Goderich (278 individus), auparavant plus vaste, se trouve sur un terrain privé industriel appartenant à Compass Minerals. L’occurrence connue se trouve en bordure d’un sentier récréatif public fréquenté (créé dans le cadre d’un projet du millénaire) et est pour cette raison peu susceptible d’être touchée par le développement. Cependant, d’autres plans de développement ont été présentés pour cette région. Le site est zoné et désigné comme milieu naturel dans le plan officiel de la ville. La sous­-population se trouve derrière l’usine de sel, à côté d’une pente assez abrupte (ce qui rend le développement peu probable à ce site). Il n’y a actuellement aucun dépôt de produit industriel, y compris le sel, dans le site ou à proximité de celui-ci. La pente abrupte adjacente au site est occupée par des arbres et est peu susceptible d’être utilisée pour l’entreposage de sel. Dans l’ensemble, la probabilité d’un développement au site de Goderich est faible à modérée. La voie ferrée passant par Brantford ne serait pas propice au développement commercial ou industriel. Il y a un ruisseau à proximité et une certaine protection serait conférée par les lois sur les zones riveraines.

1.3 Zones touristiques et récréatives

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

2 Agriculture et aquaculture

 Négligeable

Négligeable (< 1 %) 

 Extrême (71 to 100 %)

 Élevée (continue)

Sans objet

2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Extrême (71 to 100 %)

Élevée (continue)

Le site de Paris (1 individu en 2008) se trouve sur un terrain agricole privé. Celui-ci a récemment été acquis par un nouveau propriétaire, qui n’était pas au courant de la présence du taxon et ne semblait pas souhaiter être informé. Le propriétaire n’a pas autorisé l’accès au site, qui se trouve en bordure d’un couloir agricole arboré qui était auparavant occupé par une prairie. L’individu subsistant pourrait facilement disparaître dans un avenir rapproché à cause de l’élargissement du couloir, de l’utilisation de véhicules, de l’utilisation d’herbicides ou du débroussaillage.

2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

2.3 Élevage de bétail

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Le broutage par le bétail a probablement contribué au déclin de la sous-espèce dans le Midwest dans le passé, et peut-être à celui de certaines sous­-populations en Ontario. Il n’est toutefois pas considéré comme une menace.

2.4 Aquaculture en mer et en eau douce

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

3 Production d’énergie et exploitation minière

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

3.1 Forage pétrolier et gazier

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

3.2 Exploitation de mines et de carrières

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Il y a une usine et une installation de transformation de sel près d’un site, mais aucune extraction de sel.

3.3 Énergie renouvelable

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

4 Corridors de transport et de service

Non calculé (à l’extérieur de la période d’évaluation)

Grande (31 to 70 %)

Élevée - légère (1 to 70 %)

Faible (possiblement à long terme, > 10 ans)

Sans objet

4.1 Routes et voies ferrées

Non calculé (à l’extérieur de la période d’évaluation)

Grande (31 to 70 %)

Élevée - légère (1 to 70 %)

Faible (possiblement à long terme, > 10 ans)

La plus grande sous-population existante (336 individus) se trouve le long d’une emprise ferroviaire près de Brantford. On ignore si le CN est au courant de la présence de la sous­-population de valériane ciliée. L’occurrence se trouve dans une section droite de la voie ferrée, de sorte que les risques d’accident ferroviaire sont très faibles. Toutefois, il y a intersection routière à quelques centaines de mètres de la sous-­population. Comme pour toutes les installations du CN, il y a une certaine possibilité d’élargissement de la voie dans le futur, car cette région continue de se développer.

4.2 Lignes de services publics

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

4.3 Voies de transport par eau

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

4.4 Corridors aériens

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

5 Utilisation des ressources biologiques

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

5.2 Cueillette de plantes terrestres

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

La valériane ciliée a déjà été utilisée comme plante médicinale, mais rien n’indique que l’espèce est aujourd’hui cueillie.

5.3 Exploitation forestière et récolte du bois

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

6 Intrusions et perturbations humaines

D Faible

Grande (31 to 70 %)

Légère (1 to 10 %)

Élevée (continue)

Sans objet

6.1 Activités récréatives

D Faible

Grande (31 to 70 %)

Légère (1 to 10 %)

Élevée (continue)

La sous-­population de Goderich se trouve près d’un sentier pédestre fréquenté à l’intérieur des limites de la ville, mais l’utilisation actuelle du sentier ne semble pas représenter une menace pour les individus, qui sont présents des deux côtés du sentier. Le piétinement ne semble pas être une menace. Toutefois, les activités d’entretien du sentier (débroussaillage ou élimination des mauvaises herbes, le cas échéant) pourraient directement endommager les individus à moins que des précautions soient prises. L’administration de la ville de Goderich est au courant de la présence de cette sous­-population et effectuera probablement une surveillance des répercussions des activités récréatives.

6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

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6.3 Travail et autres activités

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

7 Modifications des systèmes naturels

D Faible

Grande (31 to 70 %)

Légère (1 to 10 %)

Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans)

Sans objet

7.1 Incendies et suppression des incendies

Ne constitue pas une menace

Généralisée (71 to 100 %)

Neutre ou avantage possible

Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans)

Le taxon tolère les incendies naturels. Aucune mesure de lutte contre les incendies n’est actuellement appliquée à Goderich. Il est peu probable qu’on laisserait les incendies suivre leur cours sans intervention à Brantford (voie ferrée), mais d’autres modifications de l’écosystème (décrites ci-dessous) réduisent la probabilité d’incendie.

7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

7.3 Autres modifications de l’écosystème

D Faible

Grande (31 to 70 %)

Légère (1 to 10 %)

Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans)

Le site de la voie ferrée de Brantford fait l’objet de fauchages, qui pourraient avoir un certain effet bénéfique. Récemment, l’utilisation d’herbicides semble avoir remplacé cette activité d’entretien. Des activités d’entretien du sentier sont réalisées à Goderich, mais pas à proximité de la valériane ciliée.

8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

B Élevé

Grande (31 to 70 %)

Élevée (31 to 70 %)

Élevée (continue)

Sans objet

8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

B Élevé

Grande (31 to 70 %)

Élevée (31 to 70 %)

Élevée (continue)

En 2017, l’habitat qui était auparavant propice à la valériane ciliée le long de la plaine inondable calcaire de la rivière Maitland était entièrement dominé par un cultivar non indigène d’alpiste roseau (Phalaris arundinacea), qui était pour ainsi dire absent lors d’une visite au site en 1994 (Reznicek, comm. pers., 2017). Il semble probable que cette espèce envahissante a grandement réduit la portion de cette sous-­population qui se trouvait dans la plaine inondable ou qu’elle l’a supplantée (proportion importante mais d’ampleur inconnue). Cependant, l’habitat occupé le long de la rivière Maitland se trouve en terrain plus élevé et n’est pas propice à l’invasion par le Phalaris. Aucune autre espèce envahissante agressive n’était présente à la sous­-population de Goderich. Dans la sous­-population bordant la voie ferrée de Brantford, le chèvrefeuille de Tartarie, arbuste envahissant, était dominant et représentait environ la moitié de la couverture arbustive, qui s’élevait à 30 %, et l’ombre qu’il crée représente une menace possible pour les individus de l’espèce.

8.2 Espèces indigènes problématiques

C Moyen

Généralisée (71 to 100 %)

Modérée (11 to 30 %)

Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans)

La succession naturelle entraînant l’empiétement d’espèces indigènes pourrait être problématique pour les deux sous-­populations. L’espèce a besoin de conditions dégagées, souvent créées par les incendies. La sous-­population de Brantford est encore relativement dégagée, probablement grâce aux traitements herbicides et au fauchage, mais de jeunes peupliers et des arbustes commencent à créer de l’ombre dans une partie (~30 %) de la zone occupée, et, si aucune activité d’entretien n’est effectuée au cours des 10 prochaines années, certaines zones pourraient ne plus être propices à cause de l’ombre. La sous­-population de Goderich se trouve actuellement sous une touffe dense d’arbustes (physocarpe) en train de mourir, ce qui permet la pénétration de lumière. Une accentuation de la succession ou de l’ombre dans cette population pourrait avoir un effet négatif sur l’abondance de l’espèce. La sous­-population de Blue Lake à Paris n’a pas été visitée récemment, mais le milieu est décrit comme une ancienne prairie dégradée et envahie par la végétation. Le cerf de Virginie pourrait être problématique pour l’espèce. En effet, la valériane ciliée est appréciée des cerfs (Molano-Flores, 2000). Les populations de cerfs sont élevées dans de nombreuses régions du sud de l’Ontario. Cependant, aucun signe de broutage n’a été observé en 2017 et n’a été signalé en Ontario. Les deux sites existants, qui se trouvent dans la ville de Goderich et en bordure d’un chemin de fer actif dans une zone industrielle, ne sont probablement pas exposés à des populations de cerfs élevées, mais cela n’est pas une certitude. On ne dispose d’aucun renseignement à ce sujet pour la troisième sous-­population existante. Des dommages causés par des insectes ont été observés dans la sous-­population de Paris en 2005, mais seulement quelques pucerons ont été observés dans les autres sous-­populations. On ignore si ces insectes sont nuisibles à la valériane ciliée.

8.3 Matériel génétique introduit

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

9 Pollution

CD Moyen - faible

Grande (31 to 70 %)

Modérée - légère (1 to 30 %)

Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans)

Sans objet

9.1 Eaux usées domestiques et urbaines

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

9.2 Effluents industriels et militaires

CD Moyen - faible

Grande (31 to 70 %)

Modérée - légère (1 to 30 %)

Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans)

Des herbicides sont utilisés à des fins d’entretien, mais seulement en bordure de la voie ferrée de Brantford. La majeure partie de la sous-­population de Brantford se trouve maintenant à l’écart de la voie ferrée, et on ignore la distance de dispersion exacte des herbicides de chaque côté de la voie. L’entretien du couloir ferroviaire est probablement effectué pour limiter l’empiétement de la végétation et maintenir un champ de vision dégagé; l’utilisation d’herbicides semblait être une menace possible pour la valériane ciliée en 2016 (Buck, obs. pers.). De telles activités d’entretien peuvent être bénéfiques pour la valériane ciliée, car elles freinent la succession naturelle et maintiennent les conditions de prairie dégagée, mais les herbicides et le débroussaillage ou le fauchage pourraient endommager les individus de l’espèce s’ils ne sont pas utilisés avec précautions.

9.3 Effluents agricoles et sylvicoles

Sans objet

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9.4 Déchets solides et ordures

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9.5 Polluants atmosphériques

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9.6 Apports excessifs d’énergie

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10 Phénomènes géologiques

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10.1 Volcans

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10.2 Tremblements de terre et tsunamis

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10.3 Avalanches et glissements de terrain

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11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents

Non calculé (à l’extérieur de la période d’évaluation)

Généralisée (71 to 100 %)

Inconnue

Faible (peut­être à long terme, > 10 ans)

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11.1 Déplacement et altération de l’habitat

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11.2 Sécheresses

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11.3 Températures extrêmes

Non calculé (à l’extérieur de la période d’évaluation)

Généralisée (71 to 100 %)

Inconnue

Faible (peut­être à long terme, > 10 ans)

Selon des observations effectuées chez une sous­espèce apparentée, les changements climatiques pourraient entraîner le remplacement des individus femelles par des individus mâles, ce qui représente une menace pour la viabilité de la population (Petry et al., 2016). La viabilité de la valériane ciliée, dont le mode de reproduction est identique à celui de cette autre sous­espèce, pourrait ainsi être menacée par la hausse des températures saisonnières moyennes en Ontario.

11.4 Tempêtes et inondations

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