Hirondelle rustique (Hirundo rustica) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2021

Titre officiel : Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’Hirondelle rustique Hirundo rustica au Canada

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
Préoccupante 2021

Matériel appartenant à des tierces parties

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Photo d’une Hirondelle rustique
Hirondelle rustique
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’Hirondelle rustique (Hirundo rustica) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 66 p. (Registre public des espèces en péril)

Rapport(s) précédent(s) : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’Hirondelle rustique (Hirundo rustica) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, x + 45 p.

Note de production : Le COSEPAC remercie Daniel Riley, Kenneth Burrell et Nathan Miller (Natural Resources Solutions Incorporated) d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’Hirondelle rustique (Hirundo rustica) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Marcel Gahbauer, coprésident du Sous-comité des spécialistes des oiseaux du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
Site web : www.cosepac.ca

Also available in English under the title “COSEWIC assessment and status report on the Barn Swallow Hirundo rustica in Canada”.

Illustration/photo de la couverture : Hirondelle rustique — Photo : Joshua D. Vandermeulen (utilisation autorisée).

COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Avril 2021

Nom commun : Hirondelle rustique

Nom scientifique : Hirundo rustica

Statut : Préoccupante

Justification de la désignation : Cet insectivore aérien, qui figure parmi les espèces d’oiseaux les plus répandus du monde, compte environ 6,4 millions d’individus matures au Canada. Pendant plus de deux décennies, depuis quelque part entre le milieu et la fin des années 1980, sa population a connu un déclin considérable en Amérique du Nord. Cependant, la population canadienne est demeurée en grande partie stable au cours des dix dernières années (de 2009 à 2019) et a connu une importante augmentation en Saskatchewan, laquelle compense largement les déclins qui se poursuivent dans plusieurs autres provinces. Les principales menaces incluent la diminution des populations d’insectes proies, la fréquence accrue de fortes fluctuations de températures pendant la migration printanière et la période de reproduction, et, dans certaines régions, la perte de sites de nidification convenables. Même si la population canadienne demeure importante et que, dans l’ensemble, le taux de déclin a diminué, l’espèce pourrait redevenir « menacée » si les menaces se poursuivent ou s’amplifient.

Répartition au Canada : Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador, Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut.

Historique du statut : Espèce désignée « menacée » en mai 2011. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en mai 2021.

COSEPAC Résumé

Hirondelle rustique
Hirundo rustica

Description et importance de l’espèce sauvage

L’Hirondelle rustique est un passereau de taille moyenne qui a le dessus bleu métallique, le dessous de couleur cannelle et la gorge et le front de couleur marron. Sa caractéristique la plus reconnaissable est sa queue très échancrée aux longues plumes externes. Le mâle a la queue plus longue, le dessus un peu plus lustré et la poitrine plus foncée que la femelle.

L’Hirondelle rustique fait partie de la guilde écologique des insectivores aériens, dont de nombreux membres sont en déclin à l’échelle mondiale.

Répartition

L’Hirondelle rustique est l’espèce d’hirondelle la plus largement répandue au monde : elle est présente sur tous les continents sauf l’Antarctique. Dans l’hémisphère occidental, elle se reproduit au Canada principalement au sud de la limite forestière, aux États-Unis et au Mexique; l’Argentine abrite également une petite population reproductrice. La reproduction de l’espèce a été documentée dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada. L’Hirondelle rustique migre sur de longues distances et hiverne dans le sud des États-Unis et certaines parties du Mexique, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud.

Habitat

Avant la colonisation européenne de l’Amérique du Nord, l’Hirondelle rustique nichait surtout dans des fissures sur des falaises, sur des surplombs rocheux et dans des cavernes. Depuis la colonisation européenne, elle préfère nicher sur ou dans des structures artificielles, notamment des granges, des étables, des maisons, des hangars et des ponts. L’espèce préfère s’alimenter au-dessus de milieux ouverts comme des prairies, des champs agricoles, des rivages, des clairières, des milieux humides, des dunes, de la toundra et des routes.

Biologie

L’Hirondelle rustique niche en colonie ou de façon indépendante. Elle construit un petit nid en forme de coupe fixé à une surface verticale ou parfois à une surface horizontale. Au Canada, sa période de reproduction s’étend habituellement de mai à juillet. La plupart des couvées comptent quatre ou cinq œufs; l’espèce produit souvent une seconde couvée, particulièrement dans le sud du Canada. Certains individus des deux sexes se reproduisent dans leur première année. L’espèce s’alimente surtout en vol, pourchassant et capturant des insectes volants, mais elle peut se nourrir au sol de façon opportuniste. La durée d’une génération est estimée à environ trois ans.

Taille et tendances des populations

La population d’Hirondelles rustiques du Canada est actuellement estimée à au moins 6,4 millions d’individus matures, soit environ 3,4 % de la population mondiale de l’espèce et 13,6 % de sa population aux États-Unis et au Canada. Plus de 60 % de la population canadienne se reproduit dans les provinces des Prairies.

Les tendances de population de l’Hirondelle rustique sont estimées à partir des données du Relevé des oiseaux nicheurs. Sur la période 1970-2019, il y a eu une tendance annuelle statistiquement significative de -2,34 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % de -2,66 % à -2,05 %) par année au Canada, ce qui correspond à un déclin global de 68,6 % sur 49 ans. Durant la plus récente période de 10 ans (2009-2019), la population canadienne était presque stable, ne variant que de -0,12 % (IC à 95 % de -1,07 % à 0,89 %) par année, soit une baisse de -1,2 % durant cette période. Toutefois, à l’échelle régionale, il y a eu une importante hausse des effectifs en Saskatchewan qui a compensé les baisses considérables en Ontario et au Québec. Les comparaisons des données des atlas des oiseaux nicheurs de première et de deuxième générations de l’Alberta, de l’Ontario, du Québec et des Maritimes montrent des déclins de population à long terme au Canada, les plus fortes baisses ayant été observées dans les provinces de l’est (Ontario, Québec et les Maritimes).

Menaces et facteurs limitatifs

Il reste encore beaucoup de recherche à mener pour bien comprendre les menaces qui pèsent sur l’Hirondelle rustique. À l’heure actuelle, on croit que les menaces les plus préoccupantes sont les modifications du système naturel (menaces indirectes comme les pesticides et la perte d’habitat qui réduit la quantité et la qualité des proies), les changements climatiques, le développement résidentiel et commercial, les changements en agriculture (cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois et élevage de bétail), les routes et voies ferrées et la pollution. Ces menaces réduiraient la quantité et la qualité des proies et causeraient une baisse du taux de reproduction et de la mortalité directe. Les menaces dans les aires d’hivernage ne sont pas bien comprises à l’heure actuelle, mais elles sont sans doute liées aux changements dans l’utilisation des terres qui détruisent de l’habitat d’alimentation convenable, ainsi qu’à l’intensification des pratiques agricoles qui réduisent les populations d’insectes. L’impact global des menaces pesant sur l’Hirondelle rustique pour les dix prochaines années est jugé moyen. Les facteurs limitatifs comprennent la dépendance alimentaire de l’espèce à l’égard des insectes proies et sa faible survie post-envol.

Protection, statuts et classements

Au Canada, la Loi de 1994 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs protège l’Hirondelle rustique, ses nids et ses œufs. L’espèce est également inscrite comme espèce menacée à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (2002). Au Canada, elle est cotée N3N4 (vulnérable à apparemment non en péril) à l’échelle nationale, S2 (en péril) au Yukon, au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve, S2? (en péril?) dans les Territoires du Nord-Ouest, S2S3 (en péril à vulnérable) en Nouvelle-Écosse, S3 (vulnérable) en Alberta et au Québec, S3S4 (vulnérable à apparemment non en péril) en Colombie-Britannique, S4 (apparemment non en péril) au Manitoba et S5 (non en péril) en Saskatchewan et en Ontario. Aux États-Unis, l’espèce est protégée par le Migratory Bird Treaty Act et cotée N5 (non en péril) à l’échelle nationale. Sa cote mondiale est G5 (non en péril).

Résumé technique

Hirundo rustica
Hirondelle rustique
Barn Swallow
Répartition au Canada : Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador, Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut.

Données démographiques
Catégorie Information
Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population) 3,13 ans (Bird et al., 2020)
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Oui, mais le déclin est probablement très faible et varie entre les régions.
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations]. Inconnu, mais probablement < 10 % d’après les tendances récentes et les menaces prévues.
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Réduction inférée de 1,2 % au cours des dix dernières années (2009-2019), d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs pour le Canada.
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu, mais probablement < 30 % de réduction d’après l’impact global des menaces de niveau moyen.
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Inconnu, mais probablement < 30 % de réduction d’après les tendances récentes et les menaces prévues.
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé? a. Inconnu.
b. Partiellement.
c. Généralement inconnu.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non.
Information sur la répartition
Catégorie Information
Superficie estimée de la zone d’occurrence Environ 8 749 000 km2, superficie calculée du plus petit polygone convexe entourant toutes les occurrences connues dans l’aire de reproduction.
Indice de zone d’occupation (IZO)
(Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté.)
L’IZO ne peut être calculé à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté, mais il est supérieur à 2 000 km2, étant donné la vaste aire de répartition et la grande population de l’espèce.
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? a) Non.
b) Non.
Nombre de localités* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) Inconnu, mais certainement beaucoup plus que 10.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Oui; déclin observé du nombre de carrés de 10 km de côté d’après les résultats des deuxièmes atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes, de l’Ontario et du Québec, déclin qui n’est probablement pas entièrement compensé par la hausse de population en Saskatchewan et au Manitoba.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de [sous-]populations? Ne s’applique pas, car aucune sous-population n’est reconnue au Canada.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*? Inconnu.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Oui; déclin inféré de la qualité des sites de nidification artificiels et de la qualité de l’habitat d’alimentation.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de [sous-]populations? Non, une seule sous-population est reconnue au Canada.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*? Non.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non.

* Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.

Nombre d’individus matures dans chaque [sous-]population

Sous-populations total = Nombre d’individus matures au moins 6,4 millions

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans] : Inconnu; analyse pas effectuée.

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui (voir l’annexe A); impact global des menaces : moyen.

Principales menaces :

Autres menaces de faible impact prévues :

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents?

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Catégorie Information
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada Population stable ou légèrement à la baisse dans les États américains bordant le Canada d’après les données du BBS (Smith, données inédites); l’espèce est cotée non en péril (S5) dans huit de ces États, apparemment non en péril dans deux États et non classée (SNR) dans deux États.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Oui.
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui.
Y a-t-il suffisamment d’habitats disponibles au Canada pour les individus immigrants? Oui, mais la disponibilité d’habitat de nidification et d’alimentation diminue.
Les conditions se détériorent-elles au Canada+? Oui.
Les conditions de la population source se détériorent-elles+? Oui.
La population canadienne est-elle considérée comme un puits+? Non.
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Non, bien qu’il y ait immigration, il est peu probable qu’elle soit suffisante pour rétablir la population si les conditions continuent de se détériorer au Canada et dans les États adjacents.

+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe).

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est elle de nature délicate? Non.

Historique du statut

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « menacée » en mai 2011. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en mai 2021.

Statut et justification de la désignation

Statut : Préoccupante

Code alphanumérique : Sans objet

Justification de la désignation : Cet insectivore aérien, qui figure parmi les espèces d’oiseaux les plus répandus du monde, compte environ 6,4 millions d’individus matures au Canada. Pendant plus de deux décennies, depuis quelque part entre le milieu et la fin des années 1980, sa population a connu un déclin considérable en Amérique du Nord. Cependant, la population canadienne est demeurée en grande partie stable au cours des dix dernières années (de 2009 à 2019) et a connu une importante augmentation en Saskatchewan, laquelle compense largement les déclins qui se poursuivent dans plusieurs autres provinces. Les principales menaces incluent la diminution des populations d’insectes proies, la fréquence accrue de fortes fluctuations de températures pendant la migration printanière et la période de reproduction, et, dans certaines régions, la perte de sites de nidification convenables. Même si la population canadienne demeure importante et que, dans l’ensemble, le taux de déclin a diminué, l’espèce pourrait redevenir « menacée » si les menaces se poursuivent ou s’amplifient.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Ne s’applique pas, car la population n’a baissé que d’environ 1 % au cours des 10 dernières années.

Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : Ne s’applique pas, car la zone d’occurrence de 8 749 000 km2 et l’IZO > 2 000 km2 dépassent les seuils.

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Ne s’applique pas, car le nombre d’individus matures est estimé à 6,4 millions, ce qui dépasse de beaucoup les seuils.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Ne s’applique pas, car l’estimation de 6,4 millions d’individus matures dépasse de beaucoup les seuils du critère D1, et la population n’est pas susceptible de baisser rapidement et considérablement.

Critère E (analyse quantitative) : Ne s’applique pas, car l’analyse n’a pas été effectuée.

Préface

Le COSEPAC a évalué l’Hirondelle rustique pour la première fois en mai 2011 et l’a désignée espèce menacée en raison du déclin continu de sa population depuis la deuxième moitié des années 1980 (COSEWIC, 2011). Depuis la préparation du rapport de situation précédent, de nouvelles données ont été obtenues sur l’Hirondelle rustique au Canada. Ces données comprennent celles du deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec et des premiers atlas des oiseaux nicheurs du Manitoba et de la Colombie-Britannique, ainsi que les premières années de données recueillies pour le premier atlas des oiseaux nicheurs de la Saskatchewan. Partenaires d’Envol a mis à jour les estimations des populations mondiale, nationale et provinciales d’Hirondelles rustiques à l’aide des données du Relevé des oiseaux nicheurs, du deuxième atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario et du Relevé des oiseaux des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut (1995-2001), des données de fréquence relative d’eBird (juin et juillet de 1970 à 2017) et de l’extrapolation des cartes de répartition (PIF, 2019). Ces estimations tiennent maintenant compte des mesures de leur incertitude, notamment la variance dans les parcours du Relevé des oiseaux nicheurs et les facteurs de correction relatifs au moment de la journée, aux couples et à la distance de détection (Stanton et al., 2019). Les tendances de population à jour estimées à partir des données du Relevé des oiseaux nicheurs continuent d’indiquer un déclin à long terme de la population d’Hirondelles rustiques au Canada, mais les tendances à court terme montrent que la population est relativement stable et légèrement à la baisse dans l’ensemble, mais elles varient selon les régions (Smith, données inédites). De nouvelles études ont été entreprises sur l’Hirondelle rustique au Canada et dans le reste du monde. Bon nombre de ces études se concentrent sur les menaces peu comprises qui touchent l’espèce, notamment les polluants et les pesticides, les changements climatiques et l’intensification de l’agriculture. De nombreuses études fournissent de nouvelles données sur les taux de survie de l’espèce (adultes et jeunes à l’envol), ses habitudes migratoires et les facteurs limitatifs pour l’espèce. Les menaces à l’origine du déclin à long terme observé de la population de l’espèce au Canada demeurent mal comprises, mais des recherches approfondies fournissent de nouvelles données sur la façon dont une combinaison de facteurs pourrait menacer l’Hirondelle rustique et d’autres insectivores aériens.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2021)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Hirundo rustica
Nom français : Hirondelle rustique
Nom anglais : Barn Swallow
Classification : Classe des Oiseaux
Ordre des Passériformes
Famille des Hirundinidés

La classification retenue est celle proposée par l’American Ornithologist Union (AOU, 1998; Chesser et al., 2019). L’Hirondelle rustique est le seul membre du genre Hirundo présent en Amérique du Nord. La reproduction d’une seule sous-espèce, l’Hirundo rustica erythrogaster, a été documentée en Amérique du Nord, bien qu’il y ait eu trois mentions de la sous-espèce eurasienne H. r. rustica sur la côte arctique du Yukon (Eckert et Gordon, 2020).

Description morphologique

L’Hirondelle rustique est une hirondelle de taille moyenne (longueur totale de 15-18 cm et masse corporelle de 17-20 g) qui a la queue très échancrée, ce qui la distingue de toutes les autres hirondelles de l’Amérique du Nord (Brown et Brown, 2020). Les adultes de la population nord-américaine ont le dos et les ailes bleu-noir, le dessous de couleur cannelle ou chamois, le front et la gorge marron et une bande bleue brisée sur la poitrine. La queue, très échancrée, est bleue sur le dessus, et les rectrices externes sont allongées. Des taches blanches forment une bande en travers des vexilles internes de la queue. Le mâle et la femelle ont un plumage semblable, mais le mâle a des rectrices externes plus longues que celles de la femelle (79-106 mm chez les mâles, 68-84 mm chez les femelles) et a généralement le dessus plus lustré et la poitrine plus foncée (Pyle, 1997).

Structure spatiale et variabilité de la population

L’Hirondelle rustique comprend sept sous-espèces mondialement reconnues d’après la coloration du plumage de la gorge et du ventre, la largeur de la bande pectorale, des caractéristiques morphologiques et des analyses phylogéniques moléculaires (Cramp, 1988; Dor et al., 2010; Brown et Brown, 2020).

Des recherches préliminaires sur la diversité et la structure génétiques de l’Hirondelle rustique en Amérique du Nord n’ont pas révélé de structuration ou de variabilité spatiale (Zink et al., 2006; Safran et al., 2016). Il faut noter que les deux études présentaient des limites concernant notamment la sélection des marqueurs génétiques et la taille de l’échantillon.

Unités désignables

L’Hirondelle rustique se reproduit dans la majeure partie du sud du Canada. Comme il n’existe aucune séparation distincte de son aire de répartition et aucune différence génétique connue, le présent rapport ne considère qu’une seule unité désignable, à l’instar de COSEWIC (2011).

Importance de l’espèce

L’Hirondelle rustique est une espèce commune à l’échelle mondiale qui vit sans doute en étroite association avec les humains depuis des milliers d’années (Turner, 2006). En raison de son abondance et de sa familiarité, l’Hirondelle rustique est une des espèces d’oiseaux les plus étudiées au monde, en particulier sa sous-espèce présente en Europe et en Asie (Turner, 2006). L’Hirondelle rustique fait partie de la guilde des insectivores aériens, qui ont subi des déclins de population peu compris en Amérique du Nord et ailleurs (Spiller et Dettmers, 2019).

L’Hirondelle rustique est généralement appréciée des humains parce qu’elle consomme de grandes quantités d’insectes volants et qu’elle est souvent associée à la chance et à l’arrivée du printemps (Brown et Brown, 2020). Selon certaines légendes, le malheur peut frapper les agriculteurs s’ils nuisent aux Hirondelles rustiques nicheuses (Brown et Brown, 2020). Dans certaines parties de son aire de répartition, l’espèce a même influé historiquement sur l’architecture des granges, car on laissait dans les pignons des ouvertures pour lui permettre d’entrer dans les granges (Beal, 1918). Par contre, des conflits peuvent survenir entre les Hirondelles rustiques nicheuses et les agriculteurs ou propriétaires, qui éliminent parfois les nids de leurs bâtiments parce qu’ils craignent que la défécation des hirondelles ne réduise la qualité de leurs réserves de céréales et ne transmette des maladies (Kardynal, comm. pers., 2020). Aucune connaissance traditionnelle autochtone spécifique à l’espèce ne figure dans le présent rapport. Comme toutes les espèces, l’Hirondelle rustique est importante pour les peuples autochtones qui reconnaissent l’interdépendance de toutes les espèces au sein de l’écosystème.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’Hirondelle rustique est l’espèce d’hirondelle la plus largement répandue au monde. Elle est présente sur tous les continents sauf l’Antarctique et se reproduit dans la majeure partie de l’Amérique du Nord et de l’Eurasie (Brown et Brown, 2020). Dans l’hémisphère occidental, son aire de reproduction principale s’étend de l’Alaska et des territoires du Nord du Canada vers le sud jusqu’au centre du Mexique; une petite population se reproduit également en Argentine (Brown et Brown 2020; figure 1). En Amérique du Nord, l’espèce n’est généralement absente que dans la toundra arctique, les zones alpines, les vastes forêts et les déserts où les sites de nidification convenables sont rares (Brown et Brown, 2020).

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 1. Aires de reproduction, de migration et d’hivernage de l’Hirondelle rustique dans l’hémisphère occidental (adapté de NatureServe [2020] et d’eBird [2019]).
Description longue

Carte montrant les aires de reproduction, de migration et d’hivernage de l’Hirondelle rustique dans l’hémisphère occidental. La carte montre également une zone de résidence à l’année dans le centre du Mexique. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Pacific Ocean = Océan Pacifique
Atlantic Ocean = Océan Atlantique
Breeding = Aire de reproduction
Non breeding = Aire d’hivernage
Passage migrant = Présence durant la migration
Permanent resident = Résidence à l’année
Vagrant = Individus errants
Kilometres = kilomètres

Comme l’Hirondelle rustique migre sur de grandes distances, elle a une répartition extrêmement vaste en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, ayant été observée dans tous les pays des deux continents (eBird 2019). Il y a peu de chevauchement entre son aire de reproduction et son aire d’hivernage, car elles ne se chevauchent que dans certaines parties du centre du Mexique et d’une petite région de l’Argentine où une population nicheuse a été observée pour la première fois en 1980 (Martinez, 1983; Winkler et al., 2017; Brown et Brown, 2020: figure 1). L’Hirondelle rustique est une espèce hivernante peu commune dans la région qui s’étend de certaines parties du centre du Mexique et de l’Amérique centrale. La grande majorité de la population nord-américaine passe l’hiver boréal dans les basses terres de l’Amérique du Sud (Brown et Brown, 2020). Les individus qui se reproduisent dans l’ouest et l’est de l’Amérique du Nord (y compris le Canada) hivernent dans des régions géographiquement distinctes : les populations de l’est passent l’hiver plus au sud, dans l’est et le sud-est du Brésil, l’est de la Bolivie, le Paraguay, l’Uruguay et le nord-est de l’Argentine, tandis que les oiseaux de l’est de l’aire de reproduction hivernent depuis le Mexique jusqu’à la Colombie, en passant par l’Amérique centrale (Garcia-Perez et Hobson, 2014; Hobson et al., 2015; Hobson et Kardynal, 2016; Imlay et al., 2018a). L’espèce est présente aux Antilles, principalement pendant la migration, mais des individus y ont été observés toute l’année (Raffaele et al., 1998). Un nombre restreint mais croissant d’Hirondelles rustiques passe l’hiver dans le sud des États-Unis, principalement en Californie, en Arizona et au Texas (Meehan et al., 2018), un petit nombre passe désormais l’hiver dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique la plupart des années (eBird 2021).

Aire de répartition canadienne

L’aire de reproduction habituelle de l’Hirondelle rustique comprend toutes les provinces et tous les territoires du Canada sauf le Nunavut (figure 2), mais l’espèce est généralement rare dans de grandes parties de l’écozone du Bouclier boréal densément boisée (Brown et Brown, 2020; eBird, 2021). Son aire de répartition dans le nord du Canada s’est agrandie au milieu du siècle dernier en raison de la construction d’établissements, de routes et de structures connexes qui conviennent à sa nidification dans des régions nordiques qui n’étaient auparavant pas occupées par l’espèce (Turner, 2006). La répartition de l’Hirondelle rustique au Canada est généralement restée relativement constante depuis les années 1980, mais certains changements ont été relevés dans les atlas provinciaux des oiseaux nicheurs.

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 2. Aire de reproduction de l’Hirondelle rustique au Canada (d’après Cadman et al., 2007; Federation of Alberta Naturalists, 2007; Davidson et al., 2015; Stewart et al., 2015; Artuso et al., 2018; Government of NWT, 2018; eBird, 2019; Robert et al., 2019; Birds Canada, 2021). Les différences dans la répartition de l’espèce par rapport à COSEWIC (2011) ne représentent pas des extensions de l’aire de répartition, mais résultent plutôt de l’accroissement des activités de recherche et des données disponibles. Le territoire effectivement occupé par l’espèce près de la limite septentrionale de l’aire de répartition est plus discontinu que ne le montre la carte, et celle-ci ne montre pas les occurrences éparses de l’espèce à l’extérieur de l’aire de répartition représentée.
Description longue

Carte montrant l’aire de reproduction de l’Hirondelle rustique au Canada, laquelle comprend toutes les provinces et tous les territoires du Canada sauf le Nunavut. 

Au Yukon, l’Hirondelle rustique est présente depuis Dawson City vers l’est jusqu’à Ross River et au sud des monts Mackenzie (Sinclair et al., 2003); il existe des mentions confirmées de sa reproduction aussi loin au nord que la lagune Clarence, au bord de la mer de Beaufort (Yukon Conservation Data Centre, 2020). Dans les Territoires du Nord-Ouest, elle se reproduit principalement à l’ouest du Grand lac des Esclaves, et sporadiquement aussi loin au nord qu’Inuvik (Government of the NWT 2018). Elle se reproduit de façon irrégulière au Nunavut, bien qu’on l’ait observée dans presque toutes les régions du territoire, jusqu’à l’île Nasaruvaalik au nord; Richards et Gaston (2018) ont documenté sa nidification sur l’île Akimiski et sa construction de nids à Arviat.

L’Hirondelle rustique est présente dans l’ensemble de la Colombie-Britannique, où elle est le plus souvent associée aux régions côtières et aux vallées des basses terres (Davidson et al., 2015; figure 3). Elle est présente partout dans les provinces des Prairies. Les données du premier et du deuxième atlas des oiseaux nicheurs de l’Alberta (1987-1992 et 2001-2005) montrent que l’espèce est présente dans toute la province, mais qu’elle se concentre davantage dans la moitié sud de l’Alberta (Federation of Alberta Naturalists, 1992, 2007). De même, les données préliminaires de l’atlas des oiseaux nicheurs de la Saskatchewan (2017-2021) indiquent que la population est fortement concentrée dans la moitié sud de la province (figure 4), et le premier atlas des oiseaux nicheurs du Manitoba (2010-2014) a montré que l’abondance était la plus élevée dans le tiers sud de la province (Artuso et al., 2018), en particulier dans la région agricole du sud-ouest (figure 5). En Ontario, les mentions de reproduction de l’Hirondelle rustique couvrent la majeure partie de la province, y compris les basses terres de la baie d’Hudson, mais l’espèce n’est commune que dans le sud de l’Ontario et rare ou absente dans certaines parties du centre et du nord de la province (Cadman et al., 2007; figure 6). Au Québec, l’hirondelle rustique est largement limitée au tiers sud de la province, dans les régions agricoles, avec des mentions sporadiques plus au nord (Robert et al. 2019; figure 7). L’espèce est présente dans la majeure partie du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard, principalement dans les régions agricoles près de milieux humides (Stewart et al., 2015; figure 8). Il n’y a qu’une petite population dans le sud de Terre-Neuve (eBird, 2021), et l’espèce ne fréquente qu’occasionnellement le Labrador, surtout le long de la côte sud-est. De nombreuses mentions de l’espèce au Labrador concernent probablement des individus en migration, bien que certaines mentions aient été faites pendant la période de reproduction (Imlay et Taylor, 2020; eBird, 2021).

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 3. Probabilité d’observation de l’Hirondelle rustique lors des travaux de l’atlas des oiseaux nicheurs de la Colombie-Britannique, de 2008 à 2012 (Davidson et al., 2015).
Description longue

Carte montrant la probabilité d’observation de l’Hirondelle rustique en Colombie‑Britannique d’après l’atlas des oiseaux nicheurs de 2008 à 2012.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Barn Swallow = Hirondelle rustique
Probability of observation = Probabilité d’observation

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 4. Répartition de l’Hirondelle rustique en Saskatchewan durant les premières années de l’atlas des oiseaux nicheurs de la Saskatchewan, de 2017 à 2020 (Birds Canada, 2021).
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Carte montrant la répartition de l’Hirondelle rustique en Saskatchewan durant les premières années de l’atlas des oiseaux nicheurs, de 2017 à 2020. Les carrés du quadrillage indiquent si, d’après les indices de nidification, celle‑ci est possible, probable ou confirmée, ou si l’espèce n’y a pas été observée. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Barn Swallow = Hirondelle rustique
Breeding Evidence = Nidification
Possible = Possible
Probable = Probable
Confirmed = Confirmée
Not surveyed = Parcelle non visitée
Not observed = Espèce non observée

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 5. Abondance relative de l’Hirondelle rustique au Manitoba lors des travaux de l’atlas des oiseaux nicheurs du Manitoba, de 2010 à 2014 (Artuso et al., 2018).
Description longue

Carte montrant l’abondance relative de l’Hirondelle rustique au Manitoba lors des travaux de l’atlas des oiseaux nicheurs de 2010 à 2014.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Barn Swallow = Hirondelle rustique
Relative Abundance = Abondance relative
Number of individuals per 15 points counts = Nombre d’individus par 15 dénombrements ponctuels

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 6. Abondance relative de l’Hirondelle rustique en Ontario lors des travaux du deuxième atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario, de 2001 à 2005 (Cadman et al. 2007).
Description longue

Cartes montrant l’abondance relative de l’Hirondelle rustique dans le nord (image du haut) et le sud (image du bas) de l’Ontario lors des travaux du deuxième atlas des oiseaux nicheurs, de 2001 à 2005. Une troisième carte résume l’abondance relative de l’espèce dans l’ensemble de la province.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Barn Swallow = Hirondelle rustique
Relative Abundance = Abondance relative
Birds per 25 points counts = Nombre d’individus par 25 dénombrements ponctuels
Source: Atlas of the breeding birds of Ontario = Source : Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario
Map : Bird Studies Canada = Carte : Études d’oiseaux Canada

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Figure 7. Répartition de l’Hirondelle rustique au Québec lors des travaux du deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec, de 2010 à 2014 (Robert et al. 2019).
Description longue

Carte montrant la répartition de l’Hirondelle rustique au Québec lors des travaux du deuxième atlas des oiseaux nicheurs, de 2010 à 2014. Les carrés du quadrillage indiquent si, d’après les indices de nidification, celle‑ci est possible, probable ou confirmée, ou si l’espèce n’y a pas été observée.

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 8. Répartition de l’Hirondelle rustique dans les provinces maritimes lors des travaux du deuxième atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes, de 2006 à 2010 (Stewart et al., 2015).
Description longue

Carte montrant la répartition de l’Hirondelle rustique dans les provinces maritimes lors des travaux du deuxième atlas des oiseaux nicheurs, de 2006 à 2010. Les carrés du quadrillage indiquent si, d’après les indices de nidification, celle ci est possible, probable ou confirmée, ou si l’espèce n’y a pas été observée.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La superficie de la zone d’occurrence au Canada est estimée à 8 749 000 km2 selon la méthode du plus petit polygone convexe entourant l’aire de reproduction acceptée (figure 2). La répartition de l’espèce dans son aire de reproduction n’est pas cartographiée de façon suffisamment détaillée pour calculer la zone d’occupation, mais celle-ci est certainement beaucoup plus grande que 2 000 km2 étant donné la grande population de l’espèce et sa vaste aire de répartition. Les résultats des deuxièmes atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes, de l’Ontario et du Québec montrent qu’il y a eu une baisse du nombre de carrés de 10 km de côté occupés par l’espèce.

Activités de recherche

Les données sur la répartition de l’Hirondelle rustique proviennent principalement des travaux des atlas des oiseaux nicheurs réalisés dans un certain nombre de provinces depuis les années 1980. D’autres données sur la répartition sont tirées de sources publiées, notamment The Birds of Nunavut (Richards et Gaston, 2018), The Birds of British Columbia (Campbell et al., 1997), Birds of the Yukon Territory (Sinclair et al., 2003) et Species at Risk in the Northwest Territories (Government of NWT, 2018).

Les cartes de répartition de NatureServe (2020) et de Birds of the World (Brown et Brown, 2020), qui sont considérées comme les plus fiables pour l’espèce, ont été corroborées par les données d’eBird (2021) recueillies au coeur de la période de reproduction (juin-juillet) de 2010 à 2019.

Biologie et utilisation de l’habitat

Le compte rendu sur l’Hirondelle rustique présenté dans Birds of the World (Brown et Brown, 2020) donne un aperçu complet de la biologie de l’espèce et constitue la principale référence pour la présente section; seuls les éléments clés qui concernent l’évaluation de la situation de l’espèce sont abordés plus bas. Dans la mesure du possible, on a consulté des sources canadiennes pour y trouver les données les plus à jour et les plus pertinentes. L’Hirondelle rustique a été amplement étudiée en Europe depuis plus de quatre décennies, comme l’a résumé Turner (2006); les recherches sur l’espèce en Amérique du Nord sont plus limitées.

Cycle vital et reproduction

La durée de vie moyenne de l’Hirondelle rustique est d’environ quatre ans (Langlois, 2015). L’Hirondelle rustique la plus vieille observée en Amérique du Nord avait huit ans et 10 mois, tandis que hors de l’Amérique du Nord, des individus d’âge allant jusqu’à 15 ans et 11 mois ont été observés (Maute, 2003; Turner, 2004). Bird et al. (2020) ont estimé la durée de génération de l’espèce à 3,13 ans à partir des valeurs modélisées de l’âge à la première reproduction, de la longévité maximale et du taux de survie annuel des adultes.

L’Hirondelle rustique est socialement monogame, mais la polygamie et la copulation hors couple sont fréquentes, de sorte que l’espèce est génétiquement polygame (Wolinski, 1985; Brown et Brown, 2020). Le mâle et la femelle peuvent se reproduire à l’âge d’un an, mais les individus non accouplés dans de nombreuses populations sont souvent des mâles d’un an (Brown et Brown, 2020; NatureServe, 2020). Les couples se forment dans les deux semaines après l’arrivée des hirondelles dans leurs aires de reproduction (Wolinski, 1985). Les couples restent parfois ensemble durant plusieurs périodes de reproduction consécutives s’ils produisent des jeunes à l’envol la première année, mais ils se séparent souvent après un échec de nidification (Shields, 1984). Les couples nichent isolément, en colonies ou en groupes (Turner, 2006). La taille des colonies varie considérablement et dépend souvent de la taille de la structure utilisée pour la nidification; il existe des colonies comptant jusqu’à 90 nids, mais les colonies de plus de 35 nids sont rares (Ball, 1983; Campbell et al., 1997). Les individus reviennent régulièrement au même site de reproduction au cours d’années consécutives, surtout si la nidification a été réussie l’année précédente (Turner, 2004). Les taux de retour dans des colonies de l’État de New York étaient d’environ 40 % chez les adultes, 36 % d’entre eux retournant au même site de nidification utilisé l’année précédente; la fidélité au site est plus élevée chez les mâles que chez les femelles (Shields, 1984).

L’Hirondelle rustique niche sur ou dans des structures horizontales et verticales, y compris des sites naturels comme des falaises et des cavernes, ainsi que sur ou dans des structures artificielles comme des granges, des ponts et des ponceaux (Brown et Brown, 2020). Le substrat de nidification doit être rugueux ou comporter une corniche ou des objets en saillie, comme des boulons ou des luminaires, pour aider à soutenir le nid (Turner, 2006; Brown et Brown, 2020). L’espèce construit son nid de boulettes de boue, entre lesquelles elle ajoute parfois de petits débris végétaux ou autres, puis elle en tapisse l’intérieur de plumes souples (Brown et Brown, 2020). La construction d’un nouveau nid dure entre 6 et 26 jours, selon les conditions météorologiques et d’autres facteurs (Anthony et Ely, 1976; Lohoefener, 1980; Campbell et al., 1997). Les individus qui réutilisent de vieux nids s’épargnent le temps de les construire et consomment ainsi moins d’énergie, ce qui réduit leurs risques de prédation et augmente leurs chances d’avoir une deuxième couvée (Shields et al., 1988; Safran; 2006; Turner, 2006). Au Manitoba, environ la moitié des couvées étaient produites dans de vieux nids réutilisés (Barclay, 1988). Dans l’État de New York, les couples qui réutilisaient de vieux nids produisaient en moyenne 44 % plus de jeunes à l’envol que les couples qui construisaient un nouveau nid (Safran, 2006).

L’Hirondelle rustique commence à construire son nid 5 à 14 jours après son arrivée au site de nidification, les couples solitaires nichant souvent plus tôt que les couples en colonies (Smith, 1933; Shields et Crook, 1987; Barclay, 1988). L’espèce élève régulièrement deux couvées par période de nidification dans la majeure partie du Canada, mais pas dans le Grand Nord, où elle n’en élève habituellement qu’une (NatureServe, 2020). Les couvées comptent en moyenne 4 ou 5 œufs (Anthony et Ely, 1976; Peck et James, 1987; Campbell et al., 1997). Les dates moyennes de ponte des premières couvées vont du début au milieu de mai au Canada (Pettinghill, 1946; Peck et James, 1987; Campbell et al., 1997; Brown et Brown, 2020); dans les Maritimes, elles étaient en moyenne 8-10 jours plus tôt en 2006-2016 qu’en 1962-1972 (Imlay et al., 2018b). L’incubation dure de 12 à 17 jours (Smith, 1933; Thompson, 1961; Peck et James, 1987; Campbell et al., 1997). Les oisillons sont élevés durant environ 15 jours et prennent leur envol au bout de 18 à 23 jours (NatureServe, 2020). Le nombre de jeunes à l’envol produits annuellement par couple varie de 3,1 à 4.2 (Brown et Brown, 2020).

Il est difficile d’évaluer les taux de survie des Hirondelles rustiques juvéniles puisque la plupart d’entre elles ne reviennent pas à leur site natal, de sorte qu’elles sont peu susceptibles d’être recapturées (Turner, 2006). La survie post-envol de l’espèce s’est chiffrée à 42 % sur huit semaines en Ontario (Evans et al., 2019) et à 44 % sur trois semaines en Colombie-Britannique (Boynton et al., 2020). La survie annuelle moyenne des Hirondelles rustiques adultes a été estimée à 0,350 ± erreur type de 0,054 (n=300) au Nebraska (Brown et Brown, 2020) et à 0,38 ± 0,13 dans l’État de New York (Safran, 2004). Les taux moyens modélisés de survie apparente des Hirondelles rustiques adultes estimés par les analyses temporelle et spatiale des données du programme MAPS (Monitoring Avian Productivity and Survivorship) sont de 0,497 pour l’analyse temporelle et de 0,488 pour l’analyse spatiale (DeSante et Kaschube, 2015). Ces résultats suggèrent que la faible survie apparente des adultes pourrait être liée à des déclins de population de l’espèce (DeSante et Kaschube, 2015). Divers facteurs influent sur la productivité et la survie de l’espèce, notamment l’âge de parents, la taille de la colonie, la présence d’ectoparasites dans le nid, le mauvais temps durant la nidification, l’immunocompétence des jeunes, la prédation, le mauvais temps durant la migration et sur les aires d’hivernage et l’interférence humaine (Turner, 2006; Brown et Brown, 2020). Les facteurs qui nuisent à la survie de l’espèce en lien avec la prédation et le parasitisme sont abordés dans la section Relations interspécifiques; ces facteurs et ceux liés au mauvais temps et aux menaces d’origine humaines sont abordés dans la section Menaces.

Besoins en matière d’habitat

Habitat de reproduction

La reproduction de l’Hirondelle rustique a été documentée dans divers types de paysages, notamment des rives de lacs et de cours d’eau, des milieux humides, des forêts-parcs, des clairières, des dunes, des toundras, des villes et le long de routes (Peck et James, 1987; Brown et Brown, 2020), mais l’espèce évite généralement les villes densément bâties et les zones forestières (Turner, 2006). Teglhøj (2017) a montré que le succès d’envol est plus faible dans les zones urbaines que dans les zones rurales, probablement en raison des plus petites populations d’insectes aériens et de la pollution atmosphérique plus importante dans les villes. Les sites de nidification doivent donner accès à des milieux ouverts abritant une abondance d’insectes aériens dont l’Hirondelle rustique peut se nourrir; elle préfère les milieux humides, les plans et cours d’eau, les clairières, les prairies broutées et les terres agricoles (Peck et James, 1987; Turner, 2006; Brown et Brown, 2020). Les sites de nidification doivent se trouver à proximité d’un milieu aquatique ou humide où l’Hirondelle rustique peut obtenir de la boue pour construire ses nids (Brown et Brown, 2020). L’espèce est habituellement associée à des habitats de basses terres dans une bonne partie de son aire de répartition et niche rarement à plus de 1 000 m d’altitude au-dessus du niveau de la mer (Turner, 2006), bien qu’au Colorado, Cramp (1988) et Kingery (1998) aient observé sa nidification à des altitudes allant jusqu’à 3 000 m. Selon l’atlas des oiseaux nicheurs de la Colombie-Britannique, un nid de l’espèce a été observé à une altitude de 1 750 m, mais l’abondance augmentait beaucoup aux altitudes inférieures à 250 m (n=267; Hearne, 2015).

L’Hirondelle rustique est communément associée à des structures anthropiques. Il existe des mentions d’Hirondelles rustiques qui fixaient leur nid à des structures dans des établissements autochtones au début du 19e siècle (Zink et al., 2006). Étant donné l’abondance relative des établissements autochtones avant la colonisation européenne de l’Amérique du Nord, il semble probable que l’espèce avait déjà ce comportement à l’époque. Avant que les structures anthropiques ne soient largement disponibles pour la nidification, l’Hirondelle rustique utilisait des sites de nidification naturels, principalement dans les régions montagneuses et sur les rivages lacustres et marins où des abris naturels comme des cavernes, des falaises, des corniches rocheuses et des affleurements rocheux sont présents (Speich et al., 1986; Brown et Brown, 2020). L’espèce utilise moins fréquemment des branches d’arbres et des arbres creux comme sites de nidification (Turner, 2006; Brown et Brown, 2020). Les nids dans des sites naturels sont devenus rares, ne représentant qu’environ 1 % des nids de l’espèce au Canada (Erskine, 1979), bien que cet aspect n’ait pas été systématiquement étudié et que ce pourcentage soit peut-être sous-estimé en raison de l’accessibilité limitée des nids (Turner, 2006).

L’expansion de la colonisation européenne dans toute l’Amérique du Nord a entraîné le défrichage de vastes territoires et la construction de bâtiments, de ponts et d’autres structures, ce qui a permis à l’Hirondelle rustique d’occuper des régions intérieures qui ne lui convenaient pas auparavant. Là où des humains se sont établis, l’Hirondelle rustique a suivi; on croit qu’en Alberta, l’expansion vers le nord de l’agriculture et de l’exploration pétrolière aurait permis à l’espèce d’étendre son aire de répartition dans les années 1960 (Turner, 2006). De nos jours, l’espèce construit couramment ses nids sur ou dans divers types de structures artificielles, notamment des granges, des étables, des hangars, des garages, des avant-toits, des puits de mine, des puits, des ponts, des jetées et des ponceaux (Turner, 2006).

Habitat de migration

Durant la migration, l’Hirondelle rustique utilise divers types d’habitats pour se reposer et s’alimenter, notamment des eaux libres, des marais d’eau douce, des savanes, des terres agricoles et des villes et villages (Brown et Brown, 2020). Les individus se rassemblent couramment en grands « dortoirs » dans des milieux humides et des zones agricoles, souvent avec d’autres espèces d’hirondelles (Brown et Brown, 2020; eBird, 2021). Par temps froid et pluvieux, les Hirondelles rustiques et autres hirondelles en migration forment de grandes volées pour s’alimenter au-dessus de milieux aquatiques où les insectes aériens sont encore présents (Brown et Brown, 2020).

Habitat d’hivernage

Les Hirondelles rustiques hivernantes forment habituellement des bandes associées à des habitats ouverts, p. ex. champs de canne à sucre, autres champs cultivés, herbiers de roseaux et marais (Brown et Brown, 2020). Dans son aire d’hivernage, l’espèce fréquente des habitats semblables à ceux qu’elle utilise durant la période de reproduction, avec une préférence pour les milieux ouverts abritant beaucoup d’insectes aériens (Turner, 2006).

Tendances en matière d’habitat

Historiquement, le nombre de sites de nidification disponibles pour l’Hirondelle rustique a augmenté avec la multiplication des terres agricoles et des bâtiments connexes aux 19e et 20e siècles (Turner, 2006; Winkler et al., 2015). Le défrichage et la construction de maisons, de granges, d’étables et d’autres bâtiments ont offert à l’espèce de l’habitat de nidification et d’alimentation dans des régions où elle n’était pas présente auparavant (Turner, 2006; ABMI, 2019; Brown et Brown, 2020). Depuis cinquante ans, le développement des réseaux routiers, y compris la construction de ponts et de ponceaux, lui procure de plus en plus de possibilités de nidification. En Ontario, les ponts et les ponceaux représentaient 15 % des sites de nidification au milieu des années 1980 (Peck et James, 1987); dans le parc national Jasper, St-Amand (2019) a observé que l’espèce préférait les ponts en béton aux bâtiments en bois. Selon Brown et Brown (2020), la disponibilité des sites de nidification naturels, comme les falaises et les cavernes, n’aurait pas diminué au point d’influer sur l’abondance de l’Hirondelle rustique.

Ces dernières décennies, les matériaux utilisés pour construire des bâtiments ont beaucoup changé, et l’utilisation de revêtements en métal et en vinyle est devenue dominante dans la construction des bâtiments ruraux (Erskine, 1992). Comme ces matériaux ne constituent pas un substrat adéquat pour que l’Hirondelle rustique y fixe son nid, la modernisation de bâtiments en bois a réduit le nombre de sites de nidification disponibles (Nicholson, 1997; Brown et Brown, 2020). L’évolution des pratiques agricoles a entraîné une perte nette de sites de nidification et d’habitat d’alimentation préférés par l’Hirondelle rustique (Turner, 2004; Grüebler et al., 2010; Stanton, 2019). En effet, la transition de l’agriculture mixte (cultures et bétail) à de grandes exploitations de monoculture en rangs a réduit l’habitat idéal de l’espèce en Europe et en Amérique du Nord (Turner, 2006). Les exploitations d’élevage de faible intensité, préférablement celles où des bovins broutent des pâturages, offrent un excellent habitat de reproduction à l’Hirondelle rustique parce que celle-ci profite des possibilités d’alimentation accrues que représentent les insectes que fait s’envoler le bétail (Turner, 2006). Des études menées en Europe ont montré une corrélation positive entre les pratiques d’élevage laitier traditionnelles et la présence d’Hirondelles rustiques, alors que les fermes laitières modernes sont généralement de grandes exploitations intensives qui offrent moins de sites de nidification et d’habitat d’alimentation convenables pour l’espèce (Møller, 2001; Ambrosini et al., 2002a,b), changement qui se produit également au Canada.

Depuis une décennie, des nichoirs artificiels pour l’Hirondelle rustique ont été installés au Canada, principalement en Ontario, afin d’atténuer la perte temporaire ou permanente de sites de nidification causée par des activités de construction (BSC, 2019). La surveillance de 114 de ces nichoirs en 2019 a révélé que 44 % d’entre eux abritaient au moins un couple d’Hirondelles rustiques (BSC, 2019), mais que seulement 7 % des compartiments de nidification étaient utilisés. Bien que les nichoirs étaient conçus pour abriter chacun en moyenne 12 nids, le nombre de nids moyen par nichoir était de 2,4, contre 5,9 dans les granges de la même région (BSC, 2019). Ces résultats suggèrent que la conception des nichoirs n’était pas optimale pour attirer l’espèce ou que la disponibilité des sites de nidification ne limite pas la taille de la population.

Il existe peu de données sur les modifications des habitats de migration et d’hivernage de l’espèce. Toutefois, le drainage de milieux humides et de plans d’eau pour créer des terres agricoles pourrait avoir détruit des aires de repos et zones d’alimentation historiques, ce qui aurait pu forcer des Hirondelles rustiques à se reposer dans des zones moins convenables où elles sont plus vulnérables aux prédateurs terrestres (van den Brink et al., 2000, 2003).

Déplacements, dispersion et migration

L’Hirondelle rustique est un oiseau qui migre de jour sur de longues distances, parcourant dans certains cas plus de 11 000 km entre des sites de nidification en Amérique du Nord et des aires d’hivernage en Amérique centrale et en Amérique du Sud (Heagy et al., 2014; Hobson et al., 2015). Les individus s’alimentent en vol et se reposent la nuit en grands groupes, souvent avec d’autres espèces d’hirondelles (Brown et Brown, 2020). Les Hirondelles rustiques de la partie occidentale de l’aire de répartition nord-américaine parcourent de plus courtes distances pour parvenir à leurs sites de nidification que celles dans la partie orientale (Hobson et al., 2015). La plupart des individus migrent au-dessus du milieu terrestre et suivent l’isthme de Panama, bien qu’on en ait observé certains qui migraient au-dessus du golfe du Mexique et des Caraïbes (Hailman, 1962; Yunick, 1977; Fink et al., 2020).

La migration printanière de la plupart des Hirondelles rustiques de l’Amérique du Nord a lieu entre mars et mai (Fink et al., 2020). Au Canada, elles commencent à arriver à la fin de mars en Colombie-Britannique (Campbell et al., 1997), à la fin d’avril en Ontario (Heagy et al., 2014; Fink et al., 2020) et en mai dans la partie septentrionale de l’aire de répartition (Fink et al., 2020). La migration d’automne dure plus longtemps (Fink et al., 2020). De grands nombres d’individus ont été observés passant au cap May, au New Jersey, dès la fin de juillet (Sibley, 1997). La migration a lieu entre la fin d’août et la fin de septembre en Colombie-Britannique (Campbell et al., 1997) et principalement à la fin de septembre et en octobre en Ontario (Heagy et al., 2014).

Les juvéniles reviennent rarement à leur site de nidification natal durant les périodes de reproduction suivantes, mais des études ont montré qu’ils se dispersent souvent à quelques kilomètres de leur site natal, mais ce résultat était peut-être biaisé par la superficie des zones d’étude (Brown et Brown, 2020). Dans l’État de New York, les Hirondelles rustiques d’un an revenant du sud se dispersaient en moyenne à 6,3 km (plage de 0 à 8,1 km; n=7) de leur site natal (Shields, 1984). Les adultes sont plus fidèles à leur site de nidification, en particulier s’ils y ont réussi leur nidification les années précédentes (Brown et Brown, 2020). Le pourcentage des adultes bagués qui sont revenus dans l’aire d’étude l’année suivante s’est chiffré à 41,6 % (n=216; Shields, 1984) dans l’État de New York, à 13 % (n=185; Bell, 1962) en Pennsylvanie et à 34 % (n=381; Iverson, 1988) au Massachusetts.

Physiologie, régime alimentaire et adaptabilité

L’Hirondelle rustique se nourrit presque exclusivement en vol, mais elle s’alimente aussi au sol de façon opportuniste, et les insectes représentent environ 99,8 % de son régime alimentaire (Beal, 1918; Hobson et Sealy, 1987). Elle est considérée comme un insectivore aérien généraliste; McClenaghan et al. (2019b) ont montré qu’elle consommait des insectes de 130 familles différentes de 13 ordres. Des espèces de diptères, parmi lesquelles les mouches de grande taille sont surreprésentées, constituent la majeure partie de la nourriture donnée aux jeunes (Kusack, 2018; McClenaghan et al., 2019b). L’espèce se nourrit également d’hyménoptères (fourmis, abeilles, guêpes, etc.), d’hémiptères (punaises), de coléoptères (beetles), des lépidoptères (papillons diurnes et nocturnes), des orthoptères (sauterelles et grillons), d’odonates (libellules et demoiselles), de psocoptères (psoques), de thysanoptères (thrips) et de neuroptères (chrysopes), entre autres (Beal, 1918; McClenaghan et al., 2019). Le régime alimentaire varie beaucoup selon la saison en fonction des proies présentes. Ainsi, en Amérique du Nord, les diptères représentent 82 % du régime alimentaire en mars, mais seulement 18 % en septembre (Beal, 1918). Le régime alimentaire de l’Hirondelle rustique peut également varier selon l’endroit; par exemple, Law et al. (2017) ont montré sa forte préférence pour les fourmis (formicidés) dans leur étude à l’aéroport international de Vancouver. Dans sa chasse aux insectes, l’Hirondelle rustique vise généralement les plus grosses proies qui lui procureront le plus d’énergie pour l’effort qu’elle fournit (Turner, 1980; McClenaghan et al., 2019). L’espèce se nourrirait également de baies, surtout comme solution de rechange au manque d’insectes en début d’année (Beal, 1918; von Vietinghoff-Riesch, 1955).

L’Hirondelle rustique chasse de jour en attrapant les insectes au vol au-dessus de milieux ouverts et de plans et cours d’eau (Brown et Brown, 2020). Durant la période de reproduction, elle s’alimente généralement à moins de 400 m de son nid (Snapp, 1976). En milieu agricole, elle préfère chasser au-dessus de champs de foin, de pâturages et près des haies, plutôt que de cultures de céréales, car celles-ci abritent habituellement moins d’insectes (Evans, 2001; Ambrosini et al., 2002a; Evans et al., 2003).

L’Hirondelle rustique est généralement adaptable et tolérante aux perturbations d’origine humaine (Turner, 2006). Sa capacité de s’adapter à de nouveaux sites de nidification lui a permis d’étendre son aire de répartition au nord du Canada et à l'Alaska (Turner, 2006).

Relations interspécifiques

Prédateurs

L’Hirondelle rustique est une proie régulière d’un large éventail de prédateurs (Brown et Brown, 2020). Les prédateurs aviaires comprennent des éperviers et autours (Accipiter spp.), d’autres rapaces comme des buses (Accipitridés), des faucons (Falconidés) et des hiboux (Strigiformes), des goélands (Laridés); des Corvidés et des quiscales (Quiscalus spp.). Ces espèces chassent les hirondelles rustiques adultes en vol ou les individus perchés. Des Chouettes rayées (Strix varia), des Corvidés et des quiscales ont été observés en train de dévaster des nids et de consommer des jeunes (Suzuki, 1998; Mahony, 2017). Les autres prédateurs de nids communs comprennent des rats (Rattus spp.), des écureuils (Sciuridae spp.), des belettes (Mustela spp.), le raton laveur (Procyon lotor), le lynx roux (Lynx rufus) et le chat domestique (Felis catus) (Brown et Brown, 2020). Cas plutôt inhabituels, des ouaouarons (Lithobates catesbeianus), des poissons et même des fourmis de feu (Solenopsis geminata et S. invicta) ont été observés s’attaquant à des Hirondelles rustiques ou à leurs jeunes (Kroll et al., 1973; Kopachena et al., 2000; Brown et Brown, 2020).

Relations interspécifiques autres que la prédation

Les relations autres que la prédation entre l’Hirondelle rustique et d’autres espèces ont le plus souvent lieu aux sites de nidification (Brown et Brown, 2020). En Amérique du Nord, le Moucherolle phébi (Sayornis phoebe), le Moucherolle à ventre roux (S. saya), l’Hirondelle à front blanc (Petrochelidon pyrrhonota), l’Hirondelle à front brun (P. fulva), le Troglodyte familier (Troglodytes aedon), le Troglodyte mignon (T. hiemalis) et le Moineau domestique (Passer domesticus) ont été observés utilisant des nids d’Hirondelles rustiques (Samuel, 1971; Brown et Brown, 2020). Dans la plupart des cas, ces espèces s’approprient de vieux nids inoccupés ou les utilisent comme base pour construire un nouveau nid, mais certaines espèces usurpent parfois des nids occupés par l’Hirondelle rustique (Turner, 2006). Les parasites des nids comme le Vacher à tête brune ciblent rarement des nids d’Hirondelles rustiques (Wolfe, 1994).

Le Moineau domestique est une espèce particulièrement problématique pour l’Hirondelle rustique dont il détruit des œufs et tue des oisillons (Brown et Brown, 2020). Dans une étude menée au Maryland, Weisheit et Creighton (1989) ont observé que 25 % des œufs pondus par l’Hirondelle rustique ne produisaient pas de jeunes à l’envol en raison de l’interférence du Moineau domestique. L’Hirondelle rustique niche parfois à proximité de nids de l’Hirondelle à front blanc et de l’Hirondelle à front brun, car les trois espèces utilisent des substrats artificiels et matériaux semblables pour construire leurs nids (Brown et Brown, 1996; Brown et Brown, 2020). Dans ces colonies mixtes, l’Hirondelle à front blanc et l’Hirondelle à front brun semblent dominer et empêcher l’Hirondelle rustique d’utiliser les sites de nidification optimaux (Brown et Brown, 1996). Au Texas, les sites de nidification dans ou sur les ponts et ponceaux autrefois occupés par l’Hirondelle à front brun et l’Hirondelle rustique sont maintenant utilisés presque exclusivement par l’Hirondelle à front brun (Ormston, 2001).

Taille et tendances des populations

Sources des données, méthodes et incertitudes

Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord (BBS)

Le BBS vise à détecter les espèces d’oiseaux nicheurs grâce à des relevés normalisés effectués en bordure de routes principalement par des bénévoles et est coordonné au Canada par le Service canadien de la faune (Government of Canada, 2018). Réalisé depuis 1966, le BBS constitue la principale source de données pour l’évaluation des changements démographiques à long terme et à grande échelle de plus de 400 espèces d’oiseaux qui se reproduisent au Canada et aux États-Unis (Government of Canada, 2018). Les relevés sont effectués sur des parcours permanents de 39,2 km comprenant chacun 50 arrêts espacés de 0,8 km. Chaque parcours est effectué une fois par année au plus fort de la période de reproduction pour la plupart des oiseaux chanteurs et commence une demi-heure avant le lever du soleil. À chacun des 50 arrêts, des observateurs comptent durant trois minutes le nombre total d’individus de chaque espèce entendus à n’importe quelle distance ou aperçus dans un rayon de 0,4 km (Government of Canada, 2018). Les tendances démographiques temporelles au Canada sont analysées au moyen d’un modèle additif généralisé hiérarchique.

Au Canada, le BBS fournit les données les plus complètes et les plus fiables pour estimer les populations et les tendances de l’Hirondelle rustique. Toutefois, les données du BBS ont certaines limites, principalement en ce qui concerne la détectabilité et le biais lié à l’observation au bord des routes. L’expérience des observateurs, les conditions météorologiques et la détectabilité de l’espèce sont autant de facteurs qui peuvent biaiser les données. Toutefois, comme ces facteurs ont probablement peu changé au fil du temps, ils influeraient davantage sur l’estimation des populations que sur l’estimation des tendances.

L’un des principaux atouts du BBS est que les données sont recueillies dans toute l’Amérique du Nord, selon un protocole de relevé normalisé. Les parcours du BBS sont situés dans tous les principaux types d’habitats occupés par l’Hirondelle rustique. Il y a cependant certaines régions situées à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce au Canada qui ne sont pas bien couvertes par le BBS et où les résultats sont considérés comme moins fiables.

Projets d’atlas des oiseaux nicheurs

Les projets d’atlas des oiseaux nicheurs des provinces et des États sont habituellement réalisés sur une période d’environ cinq ans. Ils donnent des instantanés de la répartition et de l’abondance des oiseaux nicheurs et, lorsqu’ils sont répétés, permettent d’analyser les changements dans l’aire de répartition et la zone d’occupation. Les données sont généralement enregistrées à l’échelle de carrés de quadrillage de 10 km de côté, mais elles sont compilées en carrés de 100 km de côté pour les régions nordiques moins bien couvertes. De nombreux atlas comprennent des dénombrements par points d’écoute à partir desquels un indice d’abondance est calculé. Une limite générale des atlas est qu’ils ne sont habituellement répétés qu’à intervalle de 20 ans, de sorte que les résultats ne sont pas nécessairement à jour à la fin du cycle pour les espèces de courte durée de génération dont l’abondance ou la répartition change rapidement.

Au Canada, des projets d’atlas ont été achevés (ou entrepris) dans toutes les provinces, mais seuls l’Alberta, l’Ontario, le Québec et les Maritimes ont terminé leur deuxième atlas. Ensemble, les atlas couvrent la majeure partie de l’aire de reproduction de l’Hirondelle rustique au Canada. Des projets d’atlas ont été réalisés depuis 2000 en Colombie-Britannique (Davidson et al., 2015), en Alberta (Federation of Alberta Naturalists, 2007), au Manitoba (Artuso et al., 2018), en Ontario (Cadman et al., 2007), Quebec (Robert et al., 2019) et dans les Maritimes (Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard et Nouvelle-Écosse; Stewart et al., 2015). Des résultats provisoires sont disponibles pour l’atlas de la Saskatchewan dont les travaux sont en cours (Birds Canada, 2021).

Abondance

Partenaires d’Envol (PIF : Partners in Flight) a estimé la population mondiale d’Hirondelles rustiques en 2019 à 190 millions d’adultes, dont 47 millions au Canada et aux États-Unis, ce qui comprend 6,4 millions (13,6 %) au Canada (PIF, 2019; tableau 1). Les estimations pour la population en Amérique du Nord sont fondées principalement sur les données du BBS de 2006 à 2015. Le Projet de modélisation de l’avifaune boréale (BAM : Boreal Avian Modeling) a estimé la population du Canada à 40 millions à partir de son jeu de données sur l’avifaune (version 4), qui regroupe les données du BBS et des atlas des oiseaux nicheurs, ainsi que des données d’enregistrement acoustique automatisé de la base de données Wildtrax (BAM, 2020). L’estimation de PIF et celle du BAM sont très différentes, et il est difficile de savoir laquelle est la plus exacte. La taille réelle de la population canadienne se situe sans doute entre les deux estimations, mais elle compterait au moins 6,4 millions d’individus matures.

Tableau 1. Estimations des populations d’Hirondelles rustiques au Canada, principalement d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs de 2006 à 2015 (PIF, 2019)
Province ou territoire Population estimée* % de la population canadienne Limite inférieure de confiance à 95 % Limite supérieure de confiance à 95 %
Saskatchewan 1 900 000 29,5 1 200 000 2 900 000
Manitoba 1 100 000 17,1 700 000 1 500 000
Alberta 910 000 14,2 600 000 1 300 000
Ontario 860 000 13,4 550 000 1 300 000
Colombie-Britannique 800 000 12,4 410 000 1 400 000
Québec 510 000 7,9 350 000 720 000
Territoires du Nord-Ouest et Nunavut 180 000 2,8 53 000 400 000
Nouveau-Brunswick 78 000 1,2 36 000 140 000
Nouvelle-Écosse 76 000 1,2 41 000 130 000
Yukon 14 000 0,2 3 400 32 000
Île-du-Prince-Édouard 3 700 0,06 1 400 7 000
Terre-Neuve-et-Labrador 270 0,004 0 1 200
Total au Canada 6 431 970 100 3 944 800 9 830 200

* Méthodes présentées en détail dans Will et al. (2019) et Stanton et al. (2019).

Les estimations de population à l’échelle provinciale et territoriale ont de grandes plages d’incertitude, mais elles montrent que la Saskatchewan abriterait près de 30 % de la population canadienne et que les trois provinces des Prairies représenteraient environ 61 % du total (PIF, 2019; tableau 1). Selon le deuxième atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario, la population dans la province est estimée à 400 000 individus (Cadman et al., 2007), soit près de la moitié de l’estimation de 860 000 individus de PIF (2019); les autres atlas n’ont pas fourni d’estimations de population.

Fluctuations et tendances

Relevé des oiseaux nicheurs (BBS)

La tendance annuelle moyenne estimée à partir des résultats du BBS à long terme pour le Canada est estimée à -2,34 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % de -2,66 à -2,05) par année de 1970 à 2019, ce qui correspond à une baisse cumulative de 68,6 % (IC à 95 de -73,3 à -63,8) sur 49 ans (Smith, données inédites; figure 9; tableau 2). Toutes les provinces et tous les territoires pour lesquels il y a suffisamment de données pour estimer les tendances présentent des baisses à long terme et, à l’exception des Territoires du Nord-Ouest, des intervalles de confiance entièrement inférieurs à zéro (tableau 2).

Graphique - Voir la longue description ci-dessous
Figure 9. Indice annuel d’abondance de la population d’Hirondelles rustiques au Canada, d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs de 1970 à 2019 (n = 910 parcours) : les moyennes observées sont représentées par des points bleus. Indiquée en orange, la tendance du modèle additif généralisé (MAG) représente le meilleur ajustement curvilinéaire aux données, tandis que la tendance de la pente indiquée en bleu intègre les effets de la variation annuelle. L’ombrage orange (qui apparaît en gris là où il chevauche l’autre ombrage) et l’ombrage bleu indiquent les intervalles de confiance à 95 % pour les tendances du MAG et de la pente, respectivement. Les barres vertes indiquent le nombre de parcours du Relevé au Canada sur lesquels l’espèce a été détectée (A. Smith, données inédites).
Description longue

Graphique montrant l’indice annuel d’abondance de la population d’Hirondelles rustiques au Canada, d’après les données des Relevés des oiseaux nicheurs de 1970 à 2019.

Annual index of abundance (mean count) = Indice annuel d’abondance (compte moyen)
Observed means = Moyennes observées
Trend -2.3 %/yr since 1970 -2.7 : -2.1 = Tendance de -2,3 %/an depuis 1970 (-2,7, -2,1)
431 routes in 2019 910 total = 431 parcours en 2019, 910 au total
Year = Année

Tableau 2. Tendances à court terme (2009-2019) et à long terme (1970-2019) des populations d’Hirondelles rustiques au Canada, d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs; les valeurs en gras indiquent les tendances dont l’intervalle de confiance à 95 % n’inclut pas zéro et représentent très probablement un taux de variation substantiel (A. Smith, données inédites)
Durée du terme Région % de variation annuel
(limites inférieure et supérieure de l’IC à 95 %)
% de variation cumulatif
(limites inférieure et supérieure de l’IC à 95 %)
Probabilité d’une baisse > 30 % Nombre de parcours Fiabilité
Tendances à court terme Canada -0,12 (-1,07, 0,89) -1,2 (-10,3, 9,2) 0 720 Élevée
Tendances à court terme Colombie-Britannique -1,63 (-4,30, 1,03) -15,2 (-35,5, 10,7) 0,10 100 Moyenne
Tendances à court terme Alberta -1,93 (-4,06, 0,30) -17,7 (-33,9, 3,0) 0,07 147 Moyenne
Tendances à court terme Saskatchewan 2,71 (0,50, 5,00) 30,7 (5,1, 62,9) 0 67 Moyenne
Tendances à court terme Manitoba 0,25 (-1,34, 1,88) 2,6 (-12,6, 20,4) 0 73 Élevée
Tendances à court terme Ontario -2,95 (-4,35, -1,57) -25,9 (-35,9, -14,6) 0,22 134 Élevée
Tendances à court terme Québec -3,16 (-5,61, -0,40) -27,5 (-43,9, -3,9) 0,39 107 Moyenne
Tendances à court terme Nouveau-Brunswick 0,19 (-2,88, 3,44) 1,9 (-25,4, 40,2) 0,01 34 Moyenne
Tendances à court terme Nouvelle-Écosse et
Île-du-Prince-Édouard
-2,85 (-6,68, 0,74) -25,1 (-49,9, 7,7) 0,36 35 Faible
Tendances à court terme Yukon -3,58 (-13,18, 7,04) -30,5 (-75,7, 97,4) 0,50 10 Faible
Tendances à court terme Territoires du Nord-Ouest 4,05 (-6,16, 14,76) 48,8 (-47,1, 296,2) 0,08 7 Faible
Tendances à long terme Canada -2,34 (-2,66, -2,05) -68,6 (-73,3, -63,8) 1,0 910 Élevée
Tendances à long terme Colombie-Britannique -3,21 (-3,98, -2,45) -79,8 (-86,3, -70,3) 1,0 127 Élevée
Tendances à long terme Alberta -1,81 (-2,49, -1,16) -59,2 (-70,9, -43,6) 1,0 181 Élevée
Tendances à long terme Saskatchewan -0,81 (-1,62, -0,07) -33,0 (-55,1, -3,5) 0,60 110 Élevée
Tendances à long terme Manitoba -1,67 (-2,33, -1,03) -56,1 (-68,5, -39,9) 1,0 74 Élevée
Tendances à long terme Ontario -2,10 (-2,49, -1,72) -64,7 (-70,9, -57,3) 1,0 166 Élevée
Tendances à long terme Québec -4,89 (-5,61, -4,17) -91,4 (-94,1, -87,6) 1,0 142 Élevée
Tendances à long terme Nouveau-Brunswick -4,78 (-5,42, -4,11) -90,9 (-93,5, -87,2) 1,0 43 Élevée
Tendances à long terme Nouvelle-Écosse et
Île-du-Prince-Édouard
-4,51 (-5,29, -3,72) -89,6 (-93,0, -84,4) 1,0 39 Élevée
Tendances à long terme Yukon -5,53 (-8,57, -2,29) -93,8 (-98,8, -67,8) 1,0 15 Moyenne
Tendances à long terme Territoires du Nord-Ouest 0,15 (-4,95, 5,49) 7,4 (-91,7, 1270,3) 0,38 7 Faible

Par contre, la tendance des données du BBS pour le Canada au cours de la plus récente période de 10 ans (2009-2019) est presque stable à -0,12 % par année, soit une variation estimée à -1,2 % sur cette période (IC à 95 % de -10,3 % à 9,2 %; tableau 2). Les tendances nationales sur 10 ans se sont constamment améliorées depuis 2004 (figure 10). Toutefois, les tendances sur 10 ans les plus récentes varient considérablement d’une région à l’autre du pays, et la précision dans certaines provinces et certains territoires est assez faible (figure 11; tableau 2). Des taux de déclin substantiels ont persisté au Yukon, en Ontario, au Québec, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse, tandis que les baisses étaient moins importantes en Colombie-Britannique et en Alberta. Des quatre provinces et territoires qui ont présenté des hausses, seule la Saskatchewan a connu une tendance dont l’intervalle de confiance à 95 % était entièrement supérieur à zéro, mais comme elle compte près de 30 % de la population canadienne, elle a fortement influé sur la tendance nationale. Il est difficile d’expliquer pourquoi la hausse de la population en Saskatchewan est tellement plus importante qu’ailleurs, et on ne sait donc pas si elle est durable.

Graphique - Voir la longue description ci-dessous
Figure 10. Tendances mobiles sur 10 ans de la population d’Hirondelles rustiques au Canada d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs de 1970 à 2019 (Smith, données inédites). L’axe vertical représente la variation annuelle moyenne de la taille de la population sur une période de trois générations. L’axe horizontal représente la dernière année de la tendance mobile sur 10 ans (p. ex. 2019 correspond à la tendance de 2009 à 2019). Les lignes horizontales orange et rouge indiquent les taux de déclin sur 10 ans de 30 % et de 50 %, soit les seuils établis par le COSEPAC pour désigner une espèce comme étant menacée et en voie de disparition, respectivement. Les barres verticales représentent les intervalles de confiance à 50 % (bleu foncé) et à 95 % (bleu pâle).
Description longue

Graphique montrant les tendances mobiles sur 10 ans de la population d’Hirondelles rustiques au Canada d’après les données des Relevés des oiseaux nicheurs de 1970 à 2019.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

-30% over 10 years = -30 % sur 10 dix ans
-50% over 10 years = -50 % sur 10 dix ans
-1.2% change over 10 years = Variation de -1,2 % sur 10 ans
95% CI = IC à 95 %
50% CI = IC à 50 %

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 11. Variations régionales des tendances annuelles à court terme (2009-2019) des données du Relevé des oiseaux nicheurs pour l’Amérique du Nord, à l’échelle des régions de conservation des oiseaux dans les provinces, territoires et États (A. Smith, données inédites 2020).
Description longue

Carte montrant les variations régionales des tendances annuelles à court terme (de 2009 à 2019) des données des Relevés des oiseaux nicheurs pour le Canada et les États‑Unis, à l’échelle des régions de conservation des oiseaux dans les provinces, territoires et États.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Trend = Tendance
NA = S. O.

Projets d’atlas des oiseaux nicheurs

En Colombie-Britannique, la répartition de l’Hirondelle rustique durant la période du premier atlas des oiseaux nicheurs de la province (2008-2012; Hearne, 2015) ne semble pas avoir beaucoup changé par rapport à ce qui avait été résumé dans The Birds of Colombie-Britannique en 1997 (Campbell et al., 1997). En Alberta, l’abondance relative de l’espèce a diminué dans toutes les régions naturelles entre le premier (1987-1991) et le deuxième (2000-2005) atlas (Federation of Alberta Naturalists, 2007; COSEWIC, 2011), mais cette baisse a été enregistrée il y a plus de 15 ans.

En Ontario, les comparaisons de la probabilité d’observation entre le premier (1987-1991) et le deuxième (2000-2005) atlas montrent une baisse globale considérable de 35 % (Cadman et al., 2007; COSEWIC, 2011). Les mentions de nidification de l’espèce sont devenues plus sporadiques dans les hautes terres Algonquin et la région du sud du Bouclier de l’Ontario (Cadman et al., 2007). Cette baisse a également a été enregistrée il y a plus de 15 ans.

Au Québec, la répartition de l’Hirondelle rustique n’a pas varié beaucoup entre le premier (1985-1989) et le deuxième (2010-2014) atlas des oiseaux nicheurs (Robert et al., 2019). Il y a toutefois eu une baisse de l’abondance relative des Hirondelles rustiques nicheuses dans l’écozone du Bouclier boréal (Robert et al., 2019).

Dans les Maritimes, la population d’Hirondelles rustiques a considérablement diminué entre le premier (1986-1990) et le deuxième (2006-2010) atlas, notamment dans le centre du Nouveau-Brunswick (Stewart et al., 2015), mais la baisse a été enregistrée il y a plus de 10 ans.

Résumé des tendances

À l’échelle nationale, la population d’Hirondelles rustiques fluctue autour d’une valeur plutôt constante depuis le début des années 2000 (figure 9), mais si son déclin à long terme a cessé, elle n’a pas encore connu de hausse à court (figure 10). Les tendances à court terme varient considérablement d’une région à l’autre. Ainsi, bien que l’abondance de l’espèce soit à peu près stable à l’échelle du Canada (tableau 2), il y a beaucoup plus de régions où elle diminue que de régions où elle augmente, ce qui s’applique à l’ensemble de l’Amérique du Nord (figure 11). Les résultats de la plupart des projets d’atlas des oiseaux nicheurs du Canada sont largement antérieurs à la plus récente période de dix ans et renseignent donc peu sur les tendances actuelles.

Immigration de source externe

L’Hirondelle rustique se reproduit dans tous les États américains frontaliers du Canada et est considérée comme étant commune dans la plupart d’entre eux (PIF, 2019). Aux États-Unis, l’espèce est considérée comme étant commune et non en péril (voir Statuts et classements non juridiques), mais de récentes (10 ans) baisses de son abondance ont été observées dans la plupart des États frontaliers du Canada (tableau 3). Bien que l’espèce soit très mobile et qu’il y ait sans doute immigration au Canada à partir des États-Unis, tout éventuel déclin abrupt de la population canadienne toucherait probablement aussi la population des États-Unis, de sorte que l’immigration serait improbable.

Tableau 3. Estimations des populations d’Hirondelles rustiques (PIF, 2019) et de leurs tendances à court terme (2009-2019) dans les États américains frontaliers du Canada, de l’ouest vers l’est, d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs (Smith, données inédites). Les valeurs en gras indiquent les tendances dont l’intervalle de confiance à 95 % n’inclut pas zéro et représentent très probablement un taux de variation substantiel
État Estimation de population % de variation annuel
(limites inférieure et supérieure de l’IC à 95 %)
% de variation cumulatif
(limites inférieure et supérieure de l’IC à 95 %)
Probabilité d’une baisse > 30 % Nombre de parcours Fiabilité
Washington 970 000 -0,44 (-2,42, 1,53) -4,3 (-21,8, 16,4) 0 75 Moyenne
Idaho 640 000 -1,25 (-4,10, 1,80) -11,8 (-34,2, 19,5) 0,06 44 Moyenne
Montana 870 000 -0,85 (-3,25, 1,69) -8,1 (-28,1, 18,2) 0,01 86 Moyenne
Dakota du Nord 1 200 000 -2,01 (-3,81, -0,23) -18,3 (-32,2, -2,3) 0,05 48 Moyenne
Minnesota 1 400 000 -1,46 (-3,10, 0,16) -13,7, -27,0, 1,6) <0,01 79 Élevée
Michigan 750 000 -2,88 (-4,79, -0,91) -25,3 (-38,8, -8,7) 0,26 70 Moyenne
Pennsylvanie 1 000 000 -1,64 (-2,76, -0,49) -15,2 (-24,4, -4,8) <0,01 100 Élevée
Ohio 1 100 000 0,96 (-0,65, 2,58) 10,0 (-6,3, 29,1) 0 59 Élevée
New York 710 000 -2,07 (-3,46, -0,65) -18,9 (-29,7, -6,4) 0,02 96 Élevée
Vermont 53 000 -5,73 (-9,89, -2,76) -44,6 (-60,1, -24,4) 0,93 23 Moyenne
New Hampshire 39 000 0,07 (-2,54, 2,75) 0,7 (-22,7, 31,2) <0,01 24 Moyenne
Maine 85 000 -2,89 (-6,12, 0,12) -25,4 (-46,8, 1,2) 0,35 47 Moyenne

Menaces et facteurs limitatifs

Menaces

L’Hirondelle rustique compte parmi les insectivores aériens qui ont subi d’importantes baisses de population en Amérique du Nord depuis les années 1980 (Nebel et al., 2010; Smith et al., 2015; Sauer et al., 2017; Spiller et Dettmers, 2019). Elle est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces, en particulier l’intensification de l’agriculture, le déclin des insectes proies volants, la perte de sites de nidification et les changements climatiques. Les menaces sont classées plus bas selon le système unifié de classification des menaces de l’IUCN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature – Partenariat pour les mesures de conservation) (d’après Salafsky et al., 2008). Les menaces sont présentées par ordre décroissant de gravité de leur impact (de l’impact le plus grave à l’impact le moins grave), suivies de celles dont la portée ou la gravité est inconnue. Les menaces qui pèsent sur l’Hirondelle rustique dans son aire de répartition sont complexes et asynchrones et peuvent être propres à la région ou au site. Cette situation est peut-être la plus évidente dans le fossé migratoire observé entre les Hirondelles rustiques de l’est et de l’ouest du Canada (Garcia-Perez et Hobson, 2014; Hobson et al., 2015; Hobson et Kardynal, 2016; Imlay et al., 2018a). Les individus qui se reproduisent dans l’est du Canada migrent beaucoup plus loin que celles de l’ouest, ce qui peut exacerber les effets de certaines menaces, comme le montrent les données du BBS et des atlas des oiseaux nicheurs qui indiquent des déclins plus importants de l’espèce dans l’est du Canada.

La présente évaluation des menaces est une mise à jour de celle qui a été effectuée pour l’élaboration de la stratégie fédérale de rétablissement; les principales différences comprennent une meilleure compréhension de la façon dont les menaces comme les pesticides et la perte d’habitat influent sur la disponibilité des insectes proies volants, davantage de précisions sur l’impact des changements climatiques et un déclassement des menaces liées à la perte perçue de sites de nidification convenables. L’impact global des menaces est considéré comme moyen, ce qui correspond à un déclin prévu de 3 à 30 % au cours des 10 prochaines années (Master et al., 2012; voir les détails à l’annexe 1).

Menace no 7 de l’UICN - Modifications des systèmes naturels (impact moyen-faible)

Autres modifications de l’écosystème (UICN 7.3)

Ces dernières décennies, des modifications à grande échelle des écosystèmes dans les aires de reproduction, de migration et d’hivernage pourraient avoir contribué à réduire l’abondance des insectes volants. Ces modifications comprennent l’utilisation généralisée de pesticides (Hallman et al., 2014; Spiller et Dettmers, 2019), l’intensification des pratiques agricoles (Rioux Paquette et al., 2013; Evans et al., 2007) et des vagues de froid printanières de plus en plus fréquentes qui limitent la disponibilité des insectes. Les effets directs de ces menaces sur l’Hirondelle rustique sont classés dans les catégories de menaces 9 (pollution), 2 (agriculture et aquaculture) et 11 (changements climatiques) de l’UICN.

Certaines études ont mis en évidence d’importants déclins mondiaux des populations d’insectes, notamment des lépidoptères, des hyménoptères, des coléoptères et des insectes émergeant de milieux aquatiques (Sánchez-Bayo et Wyckhuys, 2019; Stepanian et al., 2020). D’autres chercheurs ont cependant critiqué ces études en relevant des biais dans l’échantillonnage taxonomique et les méthodes d’analyse et invitent à la prudence dans l’interprétation des déclins, en particulier à l’échelle mondiale (Wagner et al., 2019; Saunders et al., 2020). Jusqu’à présent, les recherches sur le déclin des insectes aériens se sont davantage concentrées sur l’Europe que sur l’Amérique du Nord (Saunders et al., 2020).

Les pesticides néonicotinoïdes ont été associés au déclin des populations d’insectes en Europe et en Amérique du Nord et sont considérés comme particulièrement efficaces contre les diptères (Morrisey et al., 2015). Ils sont associés à des changements dans les dates d’émergence des insectes aquatiques et à un déclin des populations d’éphémères (Hexagenia spp.) en Amérique du Nord (Stepanian et al., 2020). Aux États-Unis, Li et al. (2020) ont relié l’utilisation accrue de néonicotinoïdes entre 2008 et 2014 à des réductions statistiquement significatives de la biodiversité des oiseaux.

Les changements dans l’utilisation des terres liés aux pratiques agricoles (voir Menace no 2 de l’UICN, plus bas) sont également considérés comme un facteur qui réduit l’abondance des invertébrés aériens (Evans et al., 2007). En Grande-Bretagne, l’abondance des invertébrés dans les pâturages était deux à trois fois supérieure à celle dans les champs de foin et jusqu’à sept fois supérieure à celle dans les cultures céréalières, et l’abondance de l’hirondelle rustique était positivement corrélée à l’abondance des invertébrés (Evans et al., 2007). Les haies ou les limites végétalisées entre les champs abritent une plus grande abondance d’invertébrés volants que le centre des champs, particulièrement par mauvais temps (c.-à-d. vents forts et précipitations; Wilson et al., 1999; Evans et al., 2003) et ont tendance à disparaître en raison de l’intensification des cultures. Dans une étude menée au Québec, Rioux Paquette et al. (2013) ont observé que l’abondance des insectes dans les paysages d’agriculture intensive était semblable à celle dans les autres paysages en juin, mais qu’elle diminuait dans les paysages d’agriculture intensive à mesure que l’été avançait, ce qui pourrait créer un piège écologique pour les Hirondelles rustiques qui nichent dans ces zones.

Malgré les changements apparents dans les populations de proies, plusieurs études récentes ont montré que l’intensification de l’agriculture et la conversion de pâturages en cultures en rangs n’avaient aucun effet discernable sur la fécondité ou la survie de l’Hirondelle rustique. Dans une étude menée près de Vancouver, en Colombie-Britannique, Boynton et al. (2020) ont observé que les jeunes Hirondelles rustiques à l’envol préféraient les cultures, notamment de petits fruits, de pommes de terre, de pois, de haricots, de maïs, de luzerne et d’orge, à tous les autres types d’habitats disponibles, y compris les marais et les pâturages. D’autres études menées au Canada ont montré que la conversion de pâturages en cultures en rangs avait un effet positif sur l’état corporel des oisillons avant leur envol et sur le nombre de jeunes à l’envol (Lansdorp, 2017; Kusack et al., 2020). D’autres études ont montré que, si l’intensification de l’agriculture réduit la diversité des proies disponibles, elle n’avait pas d’effet sur l’abondance des diptères, ce qui pourrait protéger l’Hirondelle rustique contre la baisse de la diversité des proies disponibles (Kusack, 2018).

Les données concernant les effets de l’abondance des insectes sur le rendement reproductif de l’Hirondelle rustique et la qualité de ses oisillons sont mitigées (Berzins, 2020). Au Danemark, Teglhøj (2017) a observé qu’une baisse de disponibilité des proies donnait parfois lieu à des couvées plus petites, des périodes de nidification plus longues et des oisillons de masse corporelle plus faible. Dans une étude sur l’Hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor) en Colombie-Britannique et en Saskatchewan, Harriman et al. (2017) ont montré que les couples qui se reproduisaient tardivement devaient composer avec une baisse de la qualité de l’environnement et de la biomasse d’insectes. En effet, ces couples produisaient des oisillons en mauvais état corporel, de plus petite taille, au bec plus court et aux plumes de vol plus courtes et à la croissance plus lente, dont la probabilité de survie jusqu’à l’envol était ainsi réduite. Dans une étude menée au Nouveau-Brunswick, Imlay et al. (2017) n’ont trouvé aucun lien entre l’abondance des insectes et la survie et le poids des oisillons. De même, McClenaghan et al. (2019a) ont observé qu’une disponibilité limitée des proies n’avait pas d’effet sur la taille des colonies, le moment de la reproduction ou le rendement reproductif d’Hirondelles rustiques en Ontario. Twining et al. (2016) établissent un lien étroit entre le succès de reproduction et la qualité des oisillons de l’Hirondelle bicolore et la qualité des insectes proies, en particulier les insectes émergeant de milieux aquatiques, qui ont des teneurs plus élevées en acides gras polyinsaturés oméga-3 à longue chaîne que leurs homologues terrestres, mais l’effet de la qualité des insectes sur le rendement reproductif de l’Hirondelle rustique reste inconnu. L’Hirondelle rustique a un régime alimentaire très souple et pourrait s’adapter aux changements dans la qualité et l’abondance des insectes proies (McClenaghan et al., 2019b). Il faut poursuivre les recherches sur la relation entre les changements dans l’utilisation des terres agricoles, les pesticides, l’abondance et la diversité des invertébrés et les effets sur la survie de l’Hirondelle rustique.

Les conditions météorologiques de plus en plus instables au printemps et au début de l’été peuvent comprendre des périodes de froid qui limitent la disponibilité des insectes proies et entraînent de la mortalité chez les hirondelles (Anthony et Ely, 1976; Stokke et al., 2005). Au Royaume-Uni, Facey et al. (2020) ont corrélé les conditions météorologiques (vent, pluie et température) avec la disponibilité des insectes volants et le microclimat de nids d’Hirondelles rustiques; le poids des oisillons était négativement corrélé avec la température, surtout dans des conditions humides et calmes. Dans leur revue de la littérature, Imlay et Leonard (2019) ont constaté que le mauvais temps était associé à une baisse de 13 à 53 % de la survie des adultes de plusieurs espèces d’hirondelles, y compris l’Hirondelle rustique. Møller (2011) a observé une baisse de 20 à 50 % du nombre d’Hirondelles rustiques en Europe centrale à la suite d’une période exceptionnellement froide pendant la migration automnale qui a réduit la disponibilité des proies.

Menace no 11 de l’UICN - Changements climatiques (impact moyen-faible)

Changements dans les régimes de température (UICN 11.3), changements dans les précipitations et les régimes hydrologiques (UICN 11.4) et phénomènes météorologiques violents ou extrêmes (UICN 11.5)

Les changements climatiques sont considérés comme un facteur possible du déclin des populations d’Hirondelles rustiques parce qu’ils peuvent influer sur la disponibilité des invertébrés dans l’espace et dans le temps (menace 7.3 de l’IUCN), le moment de la migration, le début de la reproduction et, par des phénomènes météorologiques extrêmes, sur la mortalité directe (Turner 2006; Nebel et al. 2010; Brown et Brown, 2020). Toutefois, les effets des changements climatiques sur les populations de l’espèce ont été peu étudiés.

Les oiseaux qui migrent sur de grandes distances sont susceptibles d’être particulièrement vulnérables aux changements climatiques parce que leur phénologie annuelle complexe dépend de la température et de la disponibilité de nourriture dans différentes régions (Both et al., 2010). Les dates moyennes de ponte de l’Hirondelle rustique en Amérique du Nord étaient de 8-10 jours plus hâtives en 2006-2016 qu’en 1962-1972, mais ce changement ne s’est traduit que par une légère hausse du rendement reproductif (Imlay et al., 2018b). Peu de données indiquent que cette ponte plus hâtive aurait entraîné une désynchronisation phénologique entre la disponibilité des insectes et la période où les besoins alimentaires de l’Hirondelle rustique sont à leur maximum. Par contre, les dates de ponte plus hâtives pourraient exposer davantage les oisillons aux mauvaises conditions météorologiques, ce qui réduirait leur état corporel ou leur survie (Nebel et al., 2010), ce que Cox et al. (2020) ont observé chez l’Hirondelle bicolore. Durant une vague de froid la nuit du 8 mai 2010, on a observé à Long Point, en Ontario, des Hirondelles rustiques pénétrer dans un porche fermé pour se réchauffer. La plupart sont mortes durant la nuit, et des chercheurs ont estimé que la vague de froid avait probablement tué des dizaines à des centaines d’hirondelles (Burrell, comm. pers., 2020; Government of Canada, 2020).

Les taux de survie des adultes et la fécondité des insectivores migrateurs ont tendance à être plus faibles les années où les valeurs de l’indice El Niño-oscillation australe (ENSO) ou de l’indice de l’oscillation de l’Atlantique Nord (NAO) sont élevées (Sillett et al., 2000; Stokke et al., 2005; Nebel et al., 2010). Toutefois, une étude menée à Seattle, dans l’État de Washington, a révélé des taux de survie de l’Hirondelle rustique plus élevés les années précédées d’hivers ENSO et les années où les valeurs de la NAO étaient plus élevées, alors qu’une population en Ontario présentait des taux de survie semblables les années avec et sans incidence de l’ENSO et de la NAO (García-Pérez et al. 2014). Ces résultats différents mettent en évidence la variabilité de la réaction des populations et la difficulté de prévoir les effets de ces oscillations climatiques sur l’espèce.

Les changements climatiques pourraient augmenter le risque de mortalité de l’Hirondelle rustique en raison de la gravité et de la fréquence accrues des ouragans et d’autres phénomènes météorologiques violents (Dionne et al., 2008). Les Hirondelles rustiques de l’est de l’Amérique du Nord seraient particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique, car elles migrent sur de plus longues distances que leurs homologues de l’ouest et peuvent traverser le Golfe du Mexique à l’automne, ce qui les expose à un plus grand risque de tempêtes violentes (Hobson et al., 2015; Hobson et Kardynal, 2016; Imlay et al., 2018a).

Les changements climatiques peuvent modifier la phénologie temporelle et l’abondance des ectoparasites en raison des changements dans les températures (Møller, 2010). Comme les changements climatiques touchent différentes espèces de parasites de diverses manières, ils peuvent modifier la composition des communautés de parasites. Ces changements phénologiques peuvent avoir des effets positifs et négatifs sur les dates de reproduction et la fécondité annuelle des Hirondelles rustiques hôtes (Møller 2010). Des études ont montré que la présence accrue d’ectoparasites aux sites de nidification peut retarder la reproduction et réduire le succès de reproduction de l’Hirondelle rustique (Møller 1990, 2010).

Menace no 1 de l’UICN - Développement résidentiel et commercial (impact faible)

Zones résidentielles et urbaines (UICN 1.1), zones commerciales et industrielles (UICN 1.2)

Fait inhabituel chez les oiseaux, l’Hirondelle rustique profite des maisons et autres structures artificielles qui lui offrent des substrats de nidification. Or, les bâtiments modernes présentent rarement des surfaces convenables puisqu’ils sont de plus en plus revêtus d’acier, d’aluminium, de vinyle ou de béton et dépourvus de poutres et de corniches (Brown et Brown, 2020). Le remplacement de maisons et chalets anciens entraîne une perte nette de structures de nidification disponibles pour l’espèce, ce qui pourrait jouer un rôle dans le déclin des populations dans certaines régions (Turner 2006). Les hirondelles rustiques sont souvent attirées vers les sites de nidification par la présence d’anciens nids. La perte ou l’inaccessibilité de ces sites a été reliée à des déclins du nombre d’individus immigrants qui s’établissent et du nombre de couples reproducteurs (Safran, 2004), un effet semblable à celui de l’enlèvement ciblé des nids (voir Menace no 5 de l’UICN). Il reste cependant des bâtiments qui conviennent à la nidification de l’espèce dans de grandes parties de son aire de reproduction au Canada, mais sa densité est faible, ce qui laisse croire que l’importance de ce facteur varie selon la région.

Les collisions avec les bâtiments et les fenêtres semblent être moins préoccupantes pour l’Hirondelle rustique que pour la plupart des autres espèces de passereaux (Brown et Brown, 2020).

Menace no 2 de l’UICN - Agriculture and Aquaculture (impact faible)

Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois (UICN 2.1), élevage de bétail (UICN 2.3)

Les granges en bois, qui présentent une texture rugueuse, offrent un substrat idéal sur lequel les Hirondelles rustiques peuvent fixer leurs nids (Turner, 2006). La construction de granges modernes en métal et en béton peut restreindre la disponibilité des sites de nidification pour l’espèce (Erskine, 1992; Nicholson, 1997; Cadman et al., 2007; Brown et Brown, 2020). Dans certaines régions, l’espèce préférait nicher sur des substrats en béton plutôt qu’en bois, mais les aspérités du substrat sont toujours nécessaires pour que le nid soit solidement fixé (Jackson et Burchfield, 1975). Bien que les vieilles granges en bois ne sont pas souvent activement démolies, beaucoup d’entre elles se détériorent parce qu’elles sont abandonnées. Malgré la diminution du nombre de sites de nidification disponibles, il reste de nombreuses structures convenables qui sont inoccupées, ce qui porte à croire que la disponibilité des sites de nidification serait un facteur mineur dans le déclin des populations (Burrell, comm. pers., 2020). Dans une étude comparant la survie d’oisillons de couples d’Hirondelles rustiques nichant sur des granges à toit en bois ou sur des granges à toit métallique, Imlay et al. (2018c) ont observé que la température des avant-toits où les nids étaient fixés augmentait avec la température ambiante et était plus élevée à des températures élevées et plus basse à des températures fraîches sous les toits métalliques que sous les toits en bois. La survie des oisillons était plus faible pendant les périodes de température ambiante élevée, et la survie et le poids des oisillons étaient plus faibles sous les toits métalliques (Imlay et al., 2018c). Les bâtiments à toit métallique peuvent donc agir comme un piège écologique, car ils semblent être convenables au début de la période de reproduction, mais entraînent une plus grande mortalité des oisillons (Imlay et al., 2018c).

Les granges, installations d’entreposage des céréales et autres bâtiments de ferme modernes sont hermétiques afin d’empêcher la faune d’y pénétrer, ce qui peut limiter l’accès de l’Hirondelle rustique à des sites de nidification préférés (Evans et Robinson, 2004). Des études ont montré que les hirondelles rustiques qui nichent dans des bâtiments abritant du bétail ont un taux de survie des oisillons plus élevé, des couvées plus grandes et une probabilité plus forte de produire une deuxième couvée que celles qui nichent dans des bâtiments sans bétail (Møller, 2001; Grüebler et al., 2010).

En Colombie-Britannique, l’agriculture en serres s’est considérablement intensifiée au cours des 20 dernières années. Dans une zone d’étude de l’hirondelle rustique près de Vancouver, en Colombie-Britannique, la superficie occupée par les serres est passée de 21 ha en 1995 à 271 ha en 2018 (Boynton, 2020). Les serres n’offrent généralement pas de sites de nidification convenables et peuvent réduire la disponibilité et la qualité de l’habitat d’alimentation.

L’agriculture s’est considérablement intensifiée au Canada au cours des 70 à 80 dernières années, le nombre d’exploitations agricoles ayant diminué de près de 75 % (de 732 000 exploitations en 1941 à 194 000 exploitations en 2016; Chen et al., 2019), tandis que leur taille moyenne a augmenté de 194 % (de 113 ha in 1951 à 332 ha en 2016; Chen et al., 2019). De plus, les petites exploitations agricoles mixtes sont de plus en plus remplacées par de grandes exploitations spécialisées en production végétale ou en élevage (Stanton et al., 2018). Grâce aux progrès en agriculture et en drainage souterrain, les champs cultivés sont devenus plus grands, les haies et la végétation des bordures de champs ayant été éliminées pour maximiser les superficies cultivées (Conover et al., 2014). Tous ces facteurs réduisent la diversité des habitats en milieu agricole et la qualité de l’habitat d’alimentation (Stanton et al., 2018). La situation est la même dans les aires d’hivernage de l’espèce en Amérique centrale et en Amérique du Sud, où l’agriculture s’est étendue et intensifiée, entraînant la perte de milieux humides, de savanes et de fermes de petite taille qui lui offrent de l’habitat d’alimentation optimal (Imlay et al., 2018a).

Dans l’ensemble, les effets de l’évolution des pratiques agricoles sur l’Hirondelle rustique restent mal compris, mais ils ne constituent probablement qu’un des facteurs contribuant au déclin général de l’espèce en Amérique du Nord (Spiller et Dettmers, 2019). Il faut mener plus de recherche pour comprendre en quoi les changements dans l’utilisation des terres diffèrent entre les régions où les populations sont stables ou à la hausse et celles où les populations sont toujours en déclin.

Menace no 4 de l’UICN – Corridors de transport et de service (impact faible)

Routes et voies ferrées (UICN 4.1)

Comme il y a des routes dans la majeure partie de l’aire de répartition de l’Hirondelle rustique, les individus rencontrent probablement tous des routes à un moment ou à l’autre de leur vie. Les ponts et ponceaux associés aux routes constituent des sites de nidification de prédilection (peut-être au deuxième rang derrière les bâtiments) de l’espèce (Peck et James, 1987). Les nids sont cependant parfois retirés des ponts et des ponceaux pendant la construction et l’entretien, et les ponts ou ponceaux nouveaux ou rénovés sont souvent conçus pour empêcher l’Hirondelle rustique de nicher afin d’éviter qu’elles nuisent aux activités d’entretien (OMNRF, 2017). En Ontario, les projets de travaux sur un pont abritant des Hirondelles rustiques prévoient habituellement l’installation de kiosques abritant des nichoirs (OMNRF, 2016). Selon une récente étude (BSC, 2019), ces kiosques, qui sont semblables à d’autres structures de nidification artificielles, seraient un peu efficaces, mais rarement occupés par plus d’un couple, même si chaque kiosque comprend plusieurs autres emplacements de nid.

Les Hirondelles rustiques qui nichent sur des ponts et ponceaux peuvent subir de la mortalité par collision avec des véhicules (Brown et Brown, 2020). Dans une étude menée en Grande-Bretagne, Mead (2002) a montré que les Hirondelles rustiques juvéniles étaient plus susceptibles que les adultes d’être heurtées par des véhicules. Dans une étude menée en Pologne, une corrélation positive été observé entre la mortalité routière de l’espèce et la présence d’arbres ou de haies le long des routes. Les individus s’alimentent plus près des corridors de végétation par mauvais temps, ce qui augmente le risque de mortalité; cette mortalité toucherait plus de 1 million d’hirondelles par an en Europe (Orlowski, 2005). La mortalité routière nuit à la qualité des populations d’oiseaux en éliminant aléatoirement des individus en santé, et la perte de ceux-ci pourrait exacerber les déclins d’espèces déjà en péril (Bujoczek et al., 2011). La mortalité routière n’est pas considérée comme un facteur important du déclin des populations d’Hirondelles rustiques, mais elle y contribue probablement.

Menace no 5 de l’UICN - Utilisation des ressources biologiques (impact inconnu)

Chasse et capture d’animaux terrestres (UICN 5.1)

Si l’Hirondelle rustique est généralement appréciée des humains et qu’on l’encourage souvent à nicher sur des résidences et d’autres structures dans certaines parties du monde, certaines personnes enlèvent les nids parce qu’elles considèrent le bruit et les excréments associés comme une nuisance (Turner 2006; Brown et Brown, 2020). L’enlèvement de nids actifs a des effets immédiats évidents sur le succès de nidification. L’enlèvement de vieux nids hors de la période de nidification réduit également la possibilité que les individus reviennent au site de nidification les années suivantes, car ces nids jouent un rôle important dans le choix du site, en particulier pour les individus qui se reproduisent pour la première fois (Safran, 2004; Turner 2006). On ne sait pas quel est l’impact de l’enlèvement des nids sur les populations d’hirondelles rustiques ni si les déclins de population sont corrélés à une augmentation de la persécution.

En Amérique du Nord, la chasse généralisée de l’Hirondelle rustique pour la fabrication de chapeaux a largement cessé au début des années 1900, et la chasse illégale est actuellement considérée comme une menace négligeable (Brown et Brown, 2020). La chasse de l’espèce pour la consommation humaine dans ses aires d’hivernage en Amérique centrale et du Sud est peu documentée, mais elle ne constitue probablement pas une menace importante (Brown et Brown, 2020).

Menace no 9 de l’UICN - Pollution (impact inconnu)

Effluents industriels et militaires (UICN 9.2), effluents agricoles et sylvicoles (UICN 9.3), polluants atmosphériques (UICN 9.5)

La consommation d’insectes proies contaminés par des polluants et des pesticides pourrait contribuer au déclin des populations d’Hirondelles rustiques (Turner, 2006; Spiller et Dettmers, 2019). Toutefois, les effets indirects des pesticides sur la disponibilité des proies (voir Menace no 7 de l’UICN) nuiraient davantage aux insectivores aériens que l’accumulation directe de pesticides (Turner, 2006; Hallman et al., 2014). En Europe, des polychlorobiphényles (PCB) et d’autres composés organochlorés ont été trouvés en fortes concentrations dans les tissus musculaires d’Hirondelles rustiques (Kannan et al. 2002). Les effets de ces contaminants n’ont pas été étudiés chez l’Hirondelle rustique, mais de fortes concentrations de PCB chez l’hirondelle bicolore ont été corrélées avec des nids mal construits, l’abandon des nids, la non-éclosion des œufs et une reproduction précoce (McCarty et Secord, 1999a,b, 2000).

Les pesticides néonicotinoïdes, comme l’imidaclopride, constituent maintenant la classe d’insecticides la plus utilisée au monde et, selon de récentes études, présentent une toxicité modérée à élevée pour les oiseaux de petite taille (Gibbons et al., 2015). L’accumulation directe de néonicotinoïdes semble avoir le plus grand impact sur les espèces granivores consommant des cultures traitées avec ces pesticides. La mesure dans laquelle ils se bioaccumulent chez les insectivores n’est cependant pas encore bien comprise, et d’autres études sont nécessaires pour comprendre leur éventuel impact sur l’Hirondelle rustique (Gibbons et al., 2015; Spiller et Dettmers, 2019). Dans une étude sur l’Hirondelle bicolore dans les Prairies canadiennes, Elgin (2019) n’a pas trouvé de corrélation entre les concentrations de néonicotinoïdes et la santé des oisillons. Dans une étude menée aux Pays-Bas, Hallman et al. (2014) ont montré que là où l’imidaclopride était présent dans les eaux de surface à des concentrations supérieures à 20 ng/L, les populations d’oiseaux diminuaient en moyenne de 3,5 % par an. L’utilisation généralisée des néonicotinoïdes a commencé dans les années 1990 et n’est pas directement corrélée avec le début observé du déclin des insectivores aériens en Amérique du Nord. Ainsi, elle ne semble pas avoir déclenché les tendances à la baisse des populations (Spiller et Dettmers, 2019), mais on considère qu’elle y a probablement contribué.

Des pesticides sont encore largement utilisés dans les aires d’hivernage de l’Hirondelle rustique, où ils sont généralement moins réglementés qu’au Canada. Les concentrations de pesticides organochlorés sont significativement plus élevées chez les oiseaux migrateurs néotropicaux insectivores que chez les espèces non insectivores, et les déclins des insectivores aériens sont plus marqués chez les espèces qui migrent vers l’Amérique du Sud (Klemens et al., 2000; Nebel et al., 2010). Il faudra mener d’autres études pour comprendre les effets que l’exposition aux pesticides dans les aires d’hivernage peut avoir sur les populations d’hirondelles rustiques.

Des métaux toxiques ont également été détectés chez l’Hirondelle rustique, qui y est davantage exposée sur les terres cultivées (Orlowski et al., 2015). Jusqu’à maintenant, rien n’indique que l’exposition à des métaux toxiques ait des effets sur le succès de la reproduction. Beck et al. (2015) ont détecté du mercure, du sélénium, du strontium et du thallium dans le sang et les œufs d’Hirondelles bicolores, mais n’ont pas observé d’effet de ces éléments sur la qualité des oisillons ou le succès de reproduction.

Facteurs limitatifs

La dépendance alimentaire de l’Hirondelle rustique à l’égard des insectes aériens est un facteur limitatif pour l’espèce. Malgré son régime alimentaire relativement flexible, l’espèce est un insectivore strict qui a besoin d’insectes proies à tous ses stades vitaux pour survivre (McClenaghan et al., 2019b). D’importants déclins généralisés ont été observés chez de nombreux insectivores aériens. Bien que ces déclins aient de multiples causes complexes, la dépendance des insectivores aériens à l’égard des insectes proies est un point commun qui est probablement lié à de nombreuses menaces contribuant à leur déclin général (Spiller et Dettmers, 2019). En tant qu’oiseau migrant sur de grandes distances, l’Hirondelle rustique est vulnérable à la baisse des populations de proies dans plusieurs régions tout au long de son cycle vital.

Nombre de localités

L’Hirondelle rustique est largement répartie au Canada. Étant donné le grand nombre de zones géographiquement et écologiquement distinctes dans lesquelles elle est présente, il est peu probable qu’un seul phénomène menaçant touche une partie importante de sa population canadienne. Par conséquent, bien que les localités de l’espèce ne puissent être dénombrées, il y en a assurément beaucoup plus que le seuil de 10 localités établi par le COSEPAC.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Au Canada, l’Hirondelle rustique, ses nids et ses œufs sont protégés en vertu de la Loi de 1994 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs (Government of Canada, 2017). Elle est également inscrite à la liste des espèces menacées de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (Government of Canada. 2019). Elle est considérée comme une espèce en péril en Ontario (espèce menacée), au Nouveau-Brunswick (espèce menacée) et en Nouvelle-Écosse (espèce en voie de disparition) et comme une espèce sensible en Alberta. Aux États-Unis, elle n’est pas protégée par l’Endangered Species Act (USFWS, 2019), mais elle est protégée par le Migratory Bird Treaty Act (USC, 1918).

Statuts et classements non juridiques

L’Hirondelle rustique est considérée comme étant non en péril à l’échelle mondiale (G5) et comme une espèce de « préoccupation mineure » (BirdLife International, 2016), malgré sa tendance démographique à la baisse (BirdLife International, 2017). Au Canada, elle est considérée comme vulnérable à apparemment non en péril (N3N4B, N3N4M; NatureServe, 2020). À l’échelle provinciale ou territoriale, son statut varie de « en péril » (S2) au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador à « non en péril » (S5) en Saskatchewan et en Ontario (NatureServe, 2020; figure 12). Dans le cas du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et de Terre-Neuve-et-Labrador, le statut de l’espèce reflète sa rareté ou ses mentions aux limites de son aire de répartition, plutôt que des préoccupations concernant ses tendances démographiques. Aux États-Unis, elle est considérée comme étant « non en péril » (N5B), mais dans les États frontaliers du Canada, elle est classée comme étant « apparemment non en péril » (S4) dans deux États, S5 dans neuf États et SNR (non classée) dans deux États (NatureServe, 2020; figure 12).

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 12. Carte montrant la cote de conservation de l’Hirondelle rustique dans chaque province, territoire et État de son aire de répartition au Canada et aux États-Unis (NatureServe, 2020). Dans les cas où il y a deux cotes, la valeur la moins élevée est présentée (p. ex. S2 pour S2S3).
Description longue

Carte montrant la cote de conservation de l’Hirondelle rustique dans chaque province, territoire et État de son aire de répartition au Canada et aux États-Unis.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Provincial/territorial/state conservation status = Cotes de conservation dans les provinces, territoires et États
Imperiled = en péril
Vulnerable = vulnérable
Apparently secure = apparemment non en péril
Secure = non en péril
No status rank = non classée

Protection et propriété de l’habitat

Au Canada, la plupart des Hirondelles rustiques nichent probablement sur des terres privées. Il y a peu de données sur la présence d’habitat convenable pour l’espèce sur les terres et bâtiments gérés par l’État au pays, mais, étant donné sa vaste aire de répartition, il est probable que de nombreuses terres publiques lui offrent de l’habitat de reproduction. Selon Parks Canada (2018), l’espèce est présente dans 53 sites gérés par Parcs Canada (parcs nationaux, réserves de parcs nationaux, lieux historiques nationaux et parcs marins nationaux). Elle est également présente dans de nombreux parcs provinciaux, aires de conservation, réserves naturelles et autres terres publiques au Canada.

Remerciements et experts contactés

Remerciements

Le présent rapport a été financé par Environnement et Changement climatique Canada, avec le soutien administratif de Marie-France Noël. Nous remercions les experts énumérés plus bas qui ont fourni des données ou des conseils utiles. Nous remercions également le personnel des centres de données sur la conservation, des centres d’information sur le patrimoine naturel et de l’agence Parcs Canada d’avoir fourni des données, ainsi qu’Adam Smith de nous avoir transmis les plus récentes estimations des tendances de population. Nous ne saurions trop insister sur la contribution des nombreux bénévoles qui ont recueilli des données sur les parcours du Relevé des oiseaux nicheurs et des divers projets d’atlas, car ces données sont essentielles pour comprendre la situation de l’Hirondelle rustique.

Nous remercions particulièrement Marcel Gahbauer, coprésident du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC, pour ses conseils et son soutien inestimables dans la préparation du présent rapport. Gerry Schaus a créé les figures 1 et 2 et a calculé la zone d’occurrence selon les conseils de Jenny Wu, de Sydney Allen et d’Alain Filion. Enfin, nous remercions les personnes suivantes qui ont commenté les premières versions du rapport : Christian Artuso, Chloe Boynton, David Bruinsma, Mike Burrell, Greg Campbell, Syd Cannings, Sarah Chisholm, Kaytlin Cooper, Megan Crowley, Stephen Davis, Kimberly Dohms, Dave Fraser, Purnima Govindarajulu, Tom Herman, Andrew Horn, Kristina Hubert, Jessica Humber, Tara Imlay, Colin Jones, Kevin Kardynal, Shannon Landels, Dwayne Lepitzki, Nancy Mahony, Duncan McColl, David McCorquodale, Mary Sabine, Gina Schalk, François Shaffer, Brenda Shepherd et Julien St-Amand.

Experts contactés

Benville, A. Data Manager. Saskatchewan Conservation Data Centre. Regina, Saskatchewan.

Blaney, S. Directeur général et scientifique principal, Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, Sackville (Nouveau-Brunswick).

Boynton, C. Migratory Bird Management Biologist. Environment and Climate Change Canada. Delta, British Columbia.

Bree, D. Senior Discovery Leader. Parcs Ontario, Brighton (Ontario).

Burrell, M. Project Zoologist, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Peterborough (Ontario), et membre du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.

Cadman, M. Biologiste des oiseaux chanteurs, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Burlington (Ontario).

Calvert, A. Chercheur scientifique, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa (Ontario).

Durocher, A. Data Manager. Atlantic Canada Conservation Data Centre. Corner Brook, Newfoundland and Labrador.

Gauthier, I. Coordonnatrice provinciale des espèces fauniques menacées et vulnérables, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Québec City, Québec.

Imlay, T. Migratory Bird Biologist. Environment and Climate Change Canada. Delta, British Columbia.

Kusch, J. Zoologist. Saskatchewan Conservation Data Centre. Regina, Saskatchewan.

Leonard, M. Professor. Dalhousie University. Halifax, Nouvelle-Écosse.

Mahony, N. Research Scientist, Grassland and Aerial insectivore Bird Research. Environment and Climate Change Canada. Delta, Colombie-Britannique .

Pardy-Moores, S. Senior Manager, Wildlife Research. Fisheries and Land Resources. Corner Brook, Newfoundland and Labrador.

Peck, M. Manager of the Schad Gallery of Biodiversity and Director of the Environmental Visual Communications Program. Royal Ontario Museum, Toronto (Ontario).

Pepper, J. Wildlife Ecologist. Fish, Wildlife and Lands Branch, Ministry of Environment. Regina, Saskatchewan.

Shaffer, F. Biologiste, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Québec (Québec).

Whittam, B. Chef de l’unité des milieux terrestres et marins, Environnement et Changement climatique Canada, Sackville (Nouveau-Brunswick).

Woodliffe, A. Écologiste du district Chatham/Aylmer (retraité), ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Chatham (Ontario).

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Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Daniel Riley est biologiste des milieux terrestres et humides à Natural Resource Solutions Incorporated (NRSI), une firme d’experts-conseil en environnement basée à Waterloo, en Ontario. Spécialiste des oiseaux à NRSI, Daniel mène des inventaires et évaluations de ressources naturelles, des études d’impact environnemental et des recherches. Membre actif de la communauté des ornithologues de l’Ontario, il assume actuellement les fonctions de secrétaire de l’Ontario Bird Records Committee. Depuis l’obtention de son baccalauréat en architecture du paysage de l’Université de Guelph, Daniel a travaillé sur un certain nombre de projets axés sur les espèces en péril, notamment le projet de la promenade Windsor-Essex (couleuvre à petite tête et couleuvre fauve de l’Est) et le programme de suivi du Martinet ramoneur d’Études d’Oiseaux Canada.

Kenneth Burrell est biologiste à NRSI, où il se spécialise en ornithologie. Il étudie des oiseaux depuis plus de 20 ans et a mené de nombreuses études de recherche et de surveillance sur le terrain partout au Canada. Membre actif de la communauté des ornithologues de l’Ontario, il est l’auteur de nombreuses publications sur divers aspects de l’ornithologie de terrain, allant des espèces en péril aux impacts météorologiques sur la migration des oiseaux. Il a récemment publié un livre sur les meilleurs endroits pour observer les oiseaux en Ontario (Best Places to Bird in Ontario). Kenneth fait beaucoup de bénévolat dans le cadre de programmes de conservation des oiseaux, notamment le Recensement des oiseaux de Noël, le Relevé des oiseaux nicheurs et divers programmes de rétablissement d’espèces en péril.

Nathan Miller est biologiste des milieux terrestres et humides à NRSI et effectue régulièrement des relevés et études d’oiseaux et de leurs habitats partout au Canada. Nathan a près de 20 ans d’expérience en surveillance des migrations, dénombrement des oiseaux nicheurs, surveillance du comportement, recherche de nids et relevés ciblant des espèces en péril dans le cadre de nombreux projets. Membre actif de la communauté des ornithologues de l’Ontario et du Canada, il fournit régulièrement des données à eBird et à d’autres bases de données.

Collections examinées

Aucune collection n’a été examinée pour la préparation du présent rapport.

Annexe 1. Calculateur des menaces de l’UICN pour l’Hirondelle rustique

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :
Barn Swallow Hirundo rustica
Durée d’une génération :
3 ans
Code de l’élément :
Sans objet
Date :
2018-05-25 
Évaluateur(s) :
Animateur : Dwayne Lepitzki. Participants : Mike Cadman (SCF-Ontario), Marc-André Cyr (SCF -RCN), Leah de Forest (Agence Parcs Canada), Mark Elderkin (province de la Nouvelle‑Écosse), David Fraser (province de la Colombie‑Britannique), Andrew Huang (SCF-Pacifique), Liette Laroche (province du Québec), Scott Makepeace (ministère du Développement de l’énergie et des ressources du Nouveau-Brunswick), Kristyn Richardson (Long Point Land Trust), François Shaffer (SCF-Québec), Pam Sinclair (SCF‑Nord), Peter Thomas (SCF-Atlantique) et Maureen Toner (ministère du Développement de l’énergie et des ressources du Nouveau-Brunswick). En décembre 2020, Daniel Riley et Marcel Gahbauer ont modifié le calculateur en y intégrant les commentaires des examinateurs des ébauches de la mise à jour du rapport de situation du COSEPAC.
Références :
Ébauche du calculateur (17 mai 2018) préparée par Marc-André Cyr (SCF) en soutien à l’élaboration du programme de rétablissement fédéral, téléconférence du 25 mai 2018 sur l’ébauche du calculateur, COSEWIC (2011), programme de rétablissement de l’Ontario (2014) et estimations de population de Partenaires d’envol pour 1998-2007.
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 2 0
D Faible 3 5
- Impact global des menaces calculé : Élevé Moyen
Impact global des menaces attribué :
C = moyen
Justification de l’ajustement de l’impact :
Certaines menaces se chevauchent, particulièrement en ce qui concerne celles classées dans la catégorie Autres modifications de l’écosystème (7.3). De plus, certaines menaces sont considérées comme se situant près de la limite inférieure de la portée évaluée. Comme il y a eu une légère hausse (3 %) du nombre d’individus matures depuis une décennie malgré le fait que la plupart des menaces relevées sont persistantes, l’impact global des menaces a été ajusté à « moyen ».
Impact global des menaces – commentaires :
La durée d’une génération est inconnue pour cette espèce, mais d’autres espèces d’arbustes nains du genre Salix vivent de 42 à 63 ans (Schwingrub et Poschlod, 2005). On croit que le saule à bractées vertes commence à fleurir après plusieurs années (estimation de huit ans). La durée d’une génération peut être grossièrement estimée selon le calcul suivant : âge de la première reproduction + [ z * (durée de la période de reproduction) ] ou 8 + 0,5(52 8) = 30 ans.
Tableau d’évaluation des menaces
# Menace Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial D Faible Petite (1‑10 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) Sans objet
1.1  Zones résidentielles et urbaines D Faible Petite (1‑10 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) La portée du développement urbain est probablement proche de la limite inférieure de la catégorie « petite ». De grandes parties de l’aire de reproduction canadienne sont inoccupées ou présentent de faibles densités, même si des sites de nidification sont disponibles, ce qui porte à croire que la perte de vieux bâtiments aurait peu d’effet sur la population, mais la gravité est cotée modérée-légère pour tenir compte de l’incertitude et de la variabilité régionale.
1.2  Zones commerciales et industrielles Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) La portée est considérée comme négligeable, car on s’attend à ce que cette menace ne touche qu’une très petite partie de la population de l’espèce au Canada; la gravité est la même qu’au point précédent.
1.3  Zones touristiques et récréatives Pas une menace Négligeable (< 1 %) Neutre ou avantage possible Élevée (continue) La portée est considérée comme négligeable, car on s’attend à ce que cette menace ne touche qu’une très petite partie de la population de l’espèce au Canada; la gravité est cotée neutre ou avantage possible, car de nouvelles structures pourraient offrir des sites de nidification.
2 Agriculture et aquaculture D Faible Petite (1‑10 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) Les effets des pratiques agricoles sur les insectes proies sont abordés au point 7.3; la perte d’habitat est abordée ici. Les fermes mixtes sont abordées au point 2.1, et les fermes laitières et les ranchs, au point 2.3.
2.1  Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois D Faible Petite (1‑10 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) La portée est petite puisqu’il reste des sites de nidification convenables dans la plupart des régions même si de vieilles granges sont enlevées ou remplacées. La gravité est cotée modérée-légère, car plus de recherches sont nécessaires pour préciser l’impact de cette menace.  
2.3  Élevage de bétail D Faible Petite (1‑10 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) Mêmes cotes et incertitude que pour le point 2.1.
3 Production d’énergie et exploitation minière Négligeable Restreinte (11‑30 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Sans objet
3.3  Énergie renouvelable Négligeable Restreinte (11‑30 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Les parcs éoliens occupent une partie négligeable de l’aire de répartition de l’espèce, mais une proportion limitée de la population les rencontre probablement à un moment ou à l’autre de leur cycle vital. La perte d’habitat n’est probablement pas préoccupante, mais la mortalité est possible. Zimmerling et al. (2013) ont observé que les éoliennes causaient une mortalité négligeable à certains autres insectivores aériens (p. ex. 0,048 % de la population pour le Martinet ramoneur, 0,008 %, pour l’Hirondelle bicolore et 0,089 % pour l’Hirondelle noire); il n’y avait pas de données pour l’Hirondelle rustique, mais on peut présumer que la gravité est également négligeable.
4 Corridors de transport et de service D Faible Généralisée (71‑100 %) Légère (1‑10 %) Élevée (continue) Sans objet
4.1  Routes et voies ferrées D Faible Généralisée (71‑100 %) Légère (1‑10 %) Élevée (continue) La portée est considérée comme généralisée, car presque toutes les Hirondelles rustiques rencontrent probablement des routes à un moment ou à l’autre de leur cycle vital. La mortalité par collision peut être localement importante, mais il est peu probable que la gravité globale soit plus que légère.
5 Utilisation de ressources biologiques Inconnu Inconnue Inconnue Élevée (continue) Sans objet
5.1  Chasse et capture d’animaux terrestres Inconnu Inconnue Inconnue Élevée (continue) Bien que des humains détruisent des nids au Canada et consomment des individus en Amérique du Sud, la portée de ces menaces est incertaine, et on en sait peu sur leur gravité, mais il semble peu probable qu’elles aient un impact important sur la population.
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Sans objet
6.1 Activités récréatives Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Pas une menace – l’espèce est généralement assez tolérante aux activités humaines.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Le ministère de la Défense nationale a fourni des données (1994-2017) faisant état d’observations fortuites et de nidifications allant de 1 individu à 200 couples d’Hirondelles rustiques dans les bases militaires. Toute perte de nids signalée à la suite de la démolition, de la rénovation et de l’entretien des bâtiments serait classée au point 1.2 (Zones commerciales et industrielles). Le ministère signale que les exercices et aéronefs militaires ont causé des stress non précisés aux oiseaux. Pas une menace.
6.3 Travaux et autres activités Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Les activités de recherche sont rares par rapport à la taille de la population et ont un effet négligeable sur le succès de nidification. L’espèce est généralement tolérante aux activités humaines, et des mesures sont prises au Canada pour atténuer les impacts de tout travail effectué sur ou près des structures utilisées pour la nidification. La portée et la gravité sont donc toutes deux considérées comme négligeables.
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) CD Moyen - faible Généralisée (71‑100 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) Sans objet
7.3 Autres modifications de l’écosystème CD Moyen - faible Généralisée (71‑100 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) La portée est généralisée, car l’Hirondelle rustique dépend des insectes proies, de sorte que tous les individus sont sans doute exposés aux baisses d’abondance des insectes. La gravité de cette menace est incertaine, mais elle est probablement modérée ou légère.
7.4 Arrêt ou réduction des activités d’entretien Négligeable Négligeable (< 1 %) Légère (1‑10 %) Élevée (continue) La forêt se rétablit sur les fermes abandonnées en raison de la succession naturelle, mais la portée est probablement négligeable, et compte tenu du rythme graduel du changement, la gravité est probablement légère au maximum.
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) Négligeable Grande - restreinte (11‑70 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Sans objet
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes Négligeable Grande - restreinte (11‑70 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Une proportion allant de restreinte à grande d’Hirondelles rustiques serait exposée aux chats féraux et domestiques. Dans les granges surveillées en Ontario, les chats tuent un bon nombre d’oisillons, mais éliminent également les petits mammifères prédateurs des œufs et des jeunes. Dans l’ensemble, la gravité de cette menace semble négligeable (Blancher, 2013).
8.2 Espèces indigènes problématiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Taux élevés d’ectoparasitisme, peut‑être associés aux grandes colonies dans certaines régions. L’écureuil roux, l’Effraie des clochers, l’Épervier de Cooper et d’autres prédateurs indigènes détruisent des nids, mais comme ils ne dépassent généralement pas les niveaux naturels, ils ne sont pas considérés comme une menace.
9 Pollution (en anglais seulement) Inconnu Grande (31‑70 %) Inconnue Élevée (continue) Sans objet
9.2 Effluents industriels et militaires Inconnu Inconnue Inconnue Élevée (continue) La portée et la gravité sont considérées comme inconnues en raison du manque de données quantifiables sur les effets des produits chimiques et métaux toxiques sur l’Hirondelle rustique et les insectivores aériens en général.
9.3 Effluents agricoles et forestiers Inconnu Grande (31‑70 %) Inconnue Élevée (continue) La portée est considérée comme grande, car une proportion importante d’Hirondelles rustiques passent au moins une partie de l’année dans des paysages agricoles où elles peuvent être exposées à ces contaminants. La gravité est considérée comme inconnue en raison de l’incertitude entourant les effets directs des néonicotinoïdes sur l’Hirondelle rustique et les oiseaux en général.
9.4 Détritus et déchets solides Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Probablement pas une menace.
9.5 Polluants atmosphériques Inconnu Grande (31‑70 %) Inconnue Élevée (continue) Les véhicules produisent une pollution atmosphérique près des routes. L’exposition de l’espèce au mercure et aux précipitations acides a probablement une portée semblable à celle d’autres insectivores, mais la gravité est inconnue.
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) CD Moyen - faible Généralisée (71‑100 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) Sans objet
11.3 Températures extrêmes CD Moyen - faible Généralisée (71‑100 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) Les périodes de froid intense au printemps peuvent provoquer une mortalité importante, mais à l’échelle de la population, la gravité est en moyenne modérée ou faible. Il faut mener plus de recherche concernant les effets directs et indirects des modifications des régimes de température sur l’hirondelle rustique et la façon dont ils peuvent varier entre les régions.
11.4 Tempêtes et inondations CD Moyen - faible Généralisée (71‑100 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) La gravité est incertaine, mais probablement modérée ou légère.
11.5 Autres impacts CD Moyen - faible Généralisée (71‑100 %) Modérée - légère (1‑30 %) Élevée (continue) La gravité est probablement modérée ou légère dans l’ensemble; elle est probablement plus élevée en moyenne pour les populations de l’est de l’Amérique du Nord, en raison de leur voie migratoire automnale qui les expose davantage aux ouragans.

Classification des menaces d’après la version 2.0 de la classification des menaces directes du CMP (Conservation Measures Partnership, 2016)

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