Couleuvre gaufre du Pacifique (Pituophis catenifer catenifer) : examen rapide de la classification du COSEPAC 2023

Titre officiel : Examen rapide de la classification du COSEPAC pour le Couleuvre gaufre du Pacifique (Pituophis catenifer catenifer) au Canada 2023

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
Disparue du pays 2023

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Mai 2023

Nom commun : Couleuvre gaufre du Pacifique

Nom scientifique : Pituophis catenifer catenifer

Statut : Disparue du pays

Justification de la désignation : Il n’existe que deux mentions confirmées de cette couleuvre de grande taille au Canada : une à Huntingdon et une sur l’île de Galiano. Les deux occurrences ont été observées dans l’extrême sud-ouest de la Colombie-Britannique. La présence d’individus indigènes dans la nature n’a pas été confirmée au Canada depuis 1957.

Présence au Canada : Colombie-Britannique

Historique du statut : Espèce désignée « disparue du pays » en mai 2002. Réexamen et confirmation du statut en mai 2012 et en novembre 2023.

COSEPAC examen rapide de la classification

Préface

Nom commun et taxinomie : Le nom commun français de la couleuvre est maintenant « couleuvre gaufre du Pacifique » (Green, 2012).

Unités désignables (UD) : Deux sous-espèces de couleuvres à nez minces sont indigènes du Canada, soit la couleuvre à nez mince du Grand Bassin (Pituophis catenifer deserticola), qui compte cinq sous-populations distinctes dans la zone sèche de l’intérieur de la Colombie-Britannique (les vallées des rivières Thompson et Okanagan et certaines parties du fleuve Fraser et de la rivière Similkameen), dans la province faunique des amphibiens et des reptiles de la Cordillère, et la couleuvre à nez mince du Pacifique (P. c. catenifer), qui était autrefois présente dans l’extrême sud-ouest de la région côtière de la Colombie-Britannique, dans la province faunique des amphibiens et des reptiles du Pacifique (COSEWIC, 2002). Selon les évaluations de situation précédentes (voir par exemple COSEWIC, 2012), deux UD ont été reconnues d’après les différences caractéristiques dans les couleurs des couleuvres des UD présumées, comme le réitère Crother (2017), mais des mises en garde ont été formulées dans l’attente des résultats d’analyses génétiques. Une troisième sous-espèce, soit la couleuvre gaufre de Say (Pituophis catenifer sayi), est présente dans les prairies mixtes du sud de l’Alberta et du sud-ouest de la Saskatchewan, dans la province faunique des amphibiens et des reptiles des Prairies, et constitue une troisième UD (COSEWIC, 2002).

La couleuvre gaufre du Pacifique est considérée comme une unité distincte en raison d’une disjonction géographique naturelle importante [critère D2 (COSEWIC, 2020)] (Rodriguez-Robles et de Jesús-Escobar, 2000) et comme une unité importante dans l’évolution en raison des différences climatiques entre les régions côtière et intérieure de la Colombie-Britannique, qui peuvent avoir entraîné des adaptations physiologiques, comportementales ou autres (p. ex. liées à l’hibernation et à la recherche de nourriture) reflétant des contextes écologiques différents [critère S2 (COSEWIC, 2020)]. Notamment, de nombreux mammifères proies chassés par la sous-espèce de la région intérieure, comme le gaufre gris (Thomomys talpoides), la plupart des espèces de campagnols et de souris et les lapins, ne se trouvent pas sur l’île de Galiano, par conséquent les sous-espèces ont dû avoir des régimes alimentaires très différents. De telles différences adaptatives sont plausibles, même si elles n’ont pas été étudiées; de plus, les différences de couleurs caractéristiques peuvent également avoir une importance sur le plan adaptatif. Malheureusement, ces possibilités ne peuvent pas être étudiées en raison de l’absence de spécimens existants au Canada. Les deux sous-espèces occupent des provinces fauniques des amphibiens et des reptiles différentes (soit celle du Pacifique et celle de la Cordillère) en Colombie-Britannique, et vivent donc dans des milieux écologiques assez différents.

Les aires de répartition de P. c. catenifer et de P. c. deserticola sont séparées par un habitat montagneux non convenable, à l’exception d’une zone de contact (où il y a intergradation entre les deux espèces) dans le nord de la Californie et le centre de l’Oregon (Rodriguez-Robles et de Jesús-Escobar, 2000). Rodriguez-Robles et de Jesús-Escobar (2000) ont effectué des analyses génétiques de serpents du complexe des espèces de Pituophis, y compris de spécimens du P. c. deserticola provenant de l’Utah, du Nevada, de la Californie et du Colorado. Ils ont mentionné que les sous-espèces P. c. catenifer et P. c. deserticola formaient un clade distinct et qu’il y avait intergradation entre ces deux taxons. La répartition septentrionale de P. c. catenifer est éparse, sans doute en raison de la disponibilité de l’habitat ou de facteurs historiques. Les deux sous-espèces se sont probablement établies en Colombie-Britannique en empruntant des voies postglaciaires différentes, soit la voie de la côte du Pacifique et la voie intérieure de l’Ouest (Rodriguez-Robles et de Jesús-Escobar, 2000; O’Connor et Green, 2016).

Historique du statut

Espèce désignée « disparue du pays » en mai 2002. Réexamen et confirmation du statut en mai 2012 et en novembre 2023.

Carte mise à jour

Non requise       

Explication/carte actualisée

Non requise. Voir l’évaluation précédente (COSEWIC, 2002).

Résumé technique

Un résumé technique complet n’est pas requis pour une espèce disparue du pays évaluée au moyen d’un examen rapide de la classification.

Pituophis catenifer catenifer
Couleuvre gaufre du Pacifique
Pacific Gophersnake
Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Colombie-Britannique

Statut et justification de la désignation

Statut : Disparue du pays

Code alphanumérique : Sans objet

Justification de la désignation : Il n’existe que deux mentions confirmées de cette couleuvre de grande taille au Canada : une à Huntingdon et une sur l’île de Galiano. Les deux occurrences ont été observées dans l’extrême sud-ouest de la Colombie-Britannique. La présence d’individus indigènes dans la nature n’a pas été confirmée au Canada depuis 1957.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet

Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Sans objet

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Sans objet

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Sans objet

Critère E (analyse quantitative) : Sans objet

Experts contactés

Leah Ramsay, head of Zoology (à la retraite), BC Conservation Data Centre.

Sources d’information

B.C. Conservation Data Centre. 2023. BC Species and Ecosystems Explorer. B.C. Ministry of Environment. Victoria, B.C.  [consulté en septembre 2022]. (en anglais seulement)

Carl, C.G. 1963. A coastal record of the Gopher Snake (Pituophis). The Canadian Field-Naturalist 77:178. [consulté en mai 2023]. (en anglais seulement)

COSEWIC 2002. COSEWIC assessment and status report on the Gophersnake Pituophis catenifer in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vii + 33 pp. [Également disponible en français : COSEPAC. 2002. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la couleuvre à nez mince (Pituophis catenifer) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. viii + 41 p.]

COSEWIC. 2012. COSEWIC status appraisal summary on the Pacific Gopher Snake Pituophis catenifer catenifer, in Canada [PDF]. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. xii pp. [consulté en janvier 2021]. [Également disponible en français : COSEPAC. 2012. Sommaire du statut de l’espèce du COSEPAC sur la couleuvre à nez mince du Pacifique (Pituophis catenifer catenifer) au Canada [PDF]. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xii p.]

COSEWIC. 2020. Guidelines for Recognizing Designatable Units - Appendix F5. Operations and Procedures Manual. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa.

Crother, B.I. 2017. Scientific and standard English names of amphibians and reptiles of North America north of Mexico, with comments regarding confidence in our understanding. 8th Edition. Society of the Study of Amphibians Reptiles (SSAR) Herpetological Circular No. 43.

Environment and Climate Change Canada (ECCC). 2017. Recovery Strategy for the Pacific Gophersnake (Pituophuis catenifer catenifer) in Canada. Species at Risk Act Recovery Strategy Series. Environment and Climate Change Canada, Ottawa. vi + 10 pp. [consulté en janvier 2021]. [Également disponible en français : Environnement et Changement climatique Canada. 2017. Programme de rétablissement de la couleuvre à nez mince du Pacifique (Pituophuis catenifer catenifer) au Canada. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. vi + 12 p..]

Green, D.M. (ed.). 2012. Noms français standardisés des amphibiens et des reptiles d’Amérique du Nord au nord du Mexique. SSAR Herpetological Circulars 40. 63 p.

iNaturalist. 2022. Pacific Gopher Snake Pituophis catenifer ssp. catenifer [consulté en septembre 2022]. (en anglais seulement)

iNaturalist. 2023. Observations – Pacific Gopher Snake. [consulté en mai 2023]. (en anglais seulement)

Lord, J.K. 1866. A Naturalist in Vancouver Island and British Columbia. Vol. 2. Kessinger Legacy Reprints (reprint 2010). Whitefish, Montana USA. (in Matsuda et al., 2006)

Matsuda, B.M., D.M. Green et P.T. Gregory. 2006. Royal BC Museum handbook amphibians and reptiles of British Columbia. Royal British Columbia Museum, Victoria, BC. 266pp.

NatureServe Explorer. 2021. Pituophis catenifer catenifer Pacific Gophersnake. [consulté en janvier 2021]. (en anglais seulement)

O’Connor, D. et D.M. Green. 2016. Amphibian and Reptile Faunal Provinces of Canada. Report to COSEWIC. 31 pp.

Rodríguez-Robles, J.A. et de Jesús-Escobar, J.M. 2000. Molecular systematics of New World Gopher, Bull, and Pinesnakes (Pituophis: Colubridae), a transcontinental species complex. Molecular Phylogenetics and Evolution 14:35–50.

Washington Herp Atlas. 2009. A cooperative effort of Washington Natural Heritage Program, Washington Department of Fish and Wildlife, U.S.D.I. Bureau of Land Management, and U.S. Forest Service. Map products updated March 2017. Provisional PDF version of the website (2005-2019) created July 2019. 250 pp.

Élément graphique issu de RAMAS

Aucun

Texte issu de RAMAS

L’utilisation du logiciel RAMAS n’est pas requise pour les espèces disparues du pays.

Rédacteur de l’examen rapide de la classification

David F. Fraser, 2021.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2023)

Espèce sauvage

Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)

Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)

Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)

Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)

Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)

Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)

Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)

Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.