Forêt tropicale du grand ours
Cet article a été rédigé en collaboration avec la fondation Coast Funds et contient des extraits de Sustaining people and place 15 Years of Conservation Finance in the Great Bear Rainforest and Haida Gwaii 2007-2022 (Peuples et lieux durables : 15 ans de financement des activités de conservation de Haida Gwaii et de la forêt pluviale du Grand Ours 2007-2022) [en anglais seulement].
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La forêt pluviale du Grand Ours et Haida Gwaii [en anglais seulement], au large de la côte du Pacifique, en Colombie-Britannique, abritent l’une des plus grandes forêts pluviales tempérées côtières restantes au monde. Ces forêts anciennes, belles à couper le souffle, abritent à la fois des écosystèmes complexes et de riches cultures de l’histoire humaine remontant à des milliers d’années.
Depuis des temps immémoriaux, les Premières Nations prennent soin des terres, des eaux et de la faune de cette région et en dépendent. Grâce à un partenariat fondé sur le leadership autochtone et à un modèle innovant de financement de la conservation à long terme, plus de 101 500 km2 de cette zone ont été protégés, et les Premières Nations continuent de la gérer à perpétuité.
Les origines du financement de projet pour la permanence la forêt pluviale du Grand Ours
Dans les années 1990, 27 Premières Nations ont commencé à travailler avec des groupes environnementaux, des gouvernements de la Couronne et des bailleurs de fonds privés pour tracer une nouvelle voie vers la prospérité pour les personnes vivant dans la forêt pluviale du Grand Ours. Ces personnes ont imaginé un nouveau type d’économie fondé sur la conservation et l’intendance, avec des entreprises appartenant à des Autochtones créant de bons emplois locaux et soutenant la revitalisation culturelle.
Cette vision a pris forme en 2006, lorsque les Premières Nations, les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique, les groupes environnementaux et les entreprises forestières ont annoncé des plans de gestion de l’utilisation des terres pour une région de 6,4 millions d’hectares connue sous le nom de forêt pluviale du Grand Ours.
Financement durable
Depuis les premières négociations au sujet des accords visant la forêt pluviale du Grand Ours [en anglais seulement], les Premières Nations ont été les chefs de file de l’établissement des zones protégées et de la création de la fondation Coast Funds. Reconnaissant que le bien-être humain et l’intendance de l’environnement sont liés, les leaders des Premières Nations ont exhorté leurs partenaires à combiner les investissements dans la conservation terrestre et le financement d’un développement économique durable.
En 2007, la fondation Coast Funds a été créée pour gérer 120 millions de dollars de financement, fournis par les gouvernements et les bailleurs de fonds privés [en anglais seulement], pour les activités d’intendance et les priorités de développement économique des Premières Nations. La fondation collabore avec les Premières Nations de la forêt pluviale du Grand Ours et de Haida Gwaii pour soutenir leur vision d’écosystèmes sains et d’économies côtières prospères.
La fondation Coast Funds est chargée de gérer des fonds pour le compte de 27 Premières Nations de la région. Les Premières Nations prennent l’initiative quant au mode de gestion des terres et des ressources naturelles, et déterminent les projets à mener en priorité. Grâce à des investissements dans des programmes de gardiens, des projets d’énergie durable et des entreprises – comme l’écotourisme, la transformation des produits de la mer et les produits forestiers – les Premières Nations créent des emplois dans leurs communautés et protègent les écosystèmes qui les ont fait vivre pendant des générations.
La fondation Coast Funds gère deux fonds : un fonds de développement économique que les Premières Nations peuvent utiliser pour investir dans des entreprises et des infrastructures durables, et un fonds de dotation pour la conservation qui génère des revenus chaque année pour les programmes des gardiens et les programmes d’intendance et de conservation gérés par les Premières Nations. Les deux fonds sont répartis entre les Premières Nations participantes et les communautés choisissent les projets dans lesquels elles souhaitent investir. Certaines Premières Nations investissent à nouveau dans leurs fonds de dotation afin de générer des rendements annuels plus élevés et de répondre aux besoins financiers croissants de leurs services d’intendance et de leurs équipes de gardiens.
« Le financement de projet pour la permanence de la forêt pluviale du Grand Ours a aidé les Premières Nations à se rendre sur le terrain et à rétablir leur rôle d’intendants dans leurs territoires, où ils prennent soin du réseau de la vie comme ils le font depuis des milliers d’années », souligne Dallas Smith, président du conseil d’administration de la fondation Coast Funds. « En même temps, ces nouvelles entreprises et ces programmes d’intendance ont apporté beaucoup d’optimisme à nos communautés. Nous sommes sur la bonne voie et nous avons des alliés formidables qui soutiennent ce travail ».
Entre 2008 et 2022, les Premières Nations ont travaillé par l’intermédiaire de la fondation Coast Funds pour investir plus de 109 millions de dollars [en anglais seulement] dans 439 projets de conservation, de développement économique et d’énergie durable. En retour, les projets des Premières Nations ont permis de créer 1 253 emplois et 123 entreprises, de soutenir 389 initiatives de recherche et de restauration de l’habitat, et de revitaliser les langues autochtones et les traditions en matière d’intendance.
Se tourner vers l’avenir
La forêt pluviale du Grand Ours a été la première initiative mondiale de financement de projet pour la permanence. Ce modèle est actuellement utilisé pour protéger des écosystèmes sensibles à grande échelle en Amazonie, au Costa Rica, en Colombie et au Pérou.
Un financement de projet pour la permanence est un moyen de structurer les travaux de conservation à grande échelle dans les écosystèmes d’importance mondiale. Il vise à garantir à l’avance tous les éléments dont une initiative a besoin pour réussir : des partenariats et des systèmes de gouvernance solides, un financement sûr et des objectifs clairs en matière d’intendance écologique. Ce modèle permet aux gouvernements autochtones, au gouvernement national et aux administrations régionales de tirer parti de leurs propres investissements pour obtenir des ressources supplémentaires de la part de philanthropes et d’autres parties intéressées, et de générer ainsi un effet positif plus important.
Le succès étant désormais avéré partout dans le monde, le gouvernement du Canada déploie le modèle de financement de projet pour la permanence pour lancer jusqu’à quatre autres initiatives de conservation dirigées par des Autochtones dans des zones écologiquement importantes à l’échelle du pays.
« Nous estimons la forêt pluviale du Grand Ours comme un exemple brillant de conservation durable dirigée par des Autochtones au Canada », a indiqué Nicole Cote, directrice générale, Activités de protection de l’environnement à Environnement et Changement climatique Canada. « Alors que nous travaillons avec les Nations autochtones et d’autres partenaires partout au pays pour négocier et mettre en place quatre nouvelles initiatives financement de projet pour la permanence, nous bénéficions et apprenons de la voie tracée par la forêt pluviale du Grand Ours, y compris le rôle des gestionnaires de fonds comme Coast Funds dans l’administration du capital du partenariat ».
Le soutien à la conservation et à l’intendance assurées par les Autochtones est l’un des moyens les plus efficaces de freiner la perte de biodiversité, d’inverser cette tendance, et de faire progresser la réconciliation. Le Canada ouvre la voie au rétablissement de la nature d’ici 2050, à la conservation de 30 p. 100 des terres et des eaux du pays d’ici 2030 et à la participation des communautés autochtones à tous ces travaux importants.
Nous savons que la nature est en danger, mais en collaborant avec nos partenaires autochtones, nous disposons des outils nécessaires afin d’inverser la tendance quant à la perte de biodiversité. C’est la voie naturelle à suivre.
En 2007, le gouvernement du Canada et le gouvernement de la Colombie-Britannique ont chacun investi 30 millions de dollars dans le fonds de développement économique qui investit dans des occasions commerciales dirigées par les Premières Nations, en ciblant des secteurs susceptibles de soutenir le développement durable et le bien-être des communautés. Il s’agit d’un des fonds créés pour soutenir la conservation de la forêt pluviale du Grand Ours.
En 2022, le gouvernement du Canada a annoncé l’octroi de 800 millions de dollars pour soutenir jusqu’à quatre initiatives de conservation dirigées par des Autochtones dans tout le pays, sur la base du modèle de financement de projet pour la permanence.
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