Méthodes de vérification et de certification (MVC)

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Définitions

Note de bas de page 1  

Accréditation (Accreditation) : Attestation délivrée par une tierce partie, ayant rapport à un organisme de vérification ou de certification, constituant une reconnaissance officielle de la compétence et des infrastructures (systèmes, processus) de ce dernier à réaliser des activités spécifiques précises de vérification ou de certification.

Agrandissement d'importance significative de l'installation (Material facility expansion): Changements dans la production ou les émissions d'au moins 10 % par rapport à l'année précédente, qui sont dus à des changements de l'installation, et non à des changements de la quantité ou de la qualité des charges d'alimentation ou des intrants.

Auditeur (Auditor) : Personne qui réalise un audit (ISO 19011:2011).

Audits (Audits): Processus systématiques, indépendants et documentés visant à obtenir des données probantes objectives et à les évaluer objectivement pour déterminer dans quelle mesure elles satisfont aux critères de l'audit (ISO 19011:2011).

Client (Client): Organisme ou personne demandant une vérification ou une certification.

Contributeur à l'intensité en carbone (Carbon-Intensity Contributor) : Personne qui demande l'approbation d'une intensité en carbone en vertu du paragraphe 80(1) du Règlement sur les carburants propres pour un ensemble d'activités réalisées au cours du cycle de vie d'un combustible à faible intensité en carbone avec l'intention de transférer l'intensité en carbone à un créateur enregistré ou à un autre fournisseur étranger ou à un autre contributeur à l'intensité en carbone

Contrôles (Controls): Politiques et procédures de la partie responsable qui permettent de veiller à ce que la déclaration soit exempte de déclarations erronées d'importance significative et conforme aux critères.

Critères (Criteria): Politique, procédure ou exigence utilisée qui sert de référence et avec laquelle la déclaration est comparée.

Déclaration erronée (Misstatement): Différence entre d'une part le montant déclaré, le classement, la présentation ou la divulgation d'un élément et d'autre part le montant déclaré, le classement, la présentation ou la divulgation de ce qui est requis pour que cet élément soit en conformité avec le critère applicable. Les déclarations erronées proviennent d'erreurs ou d'activités frauduleuses. Elles peuvent également être classées en erreurs, omissions et inexactitudes, ces dernières comprenant des différences de classement, de présentation et de divulgation.

Émission d'importance significative (Material emission): Déclaration erronée relative aux émissions pouvant modifier le nombre final déclaré dans une mesure susceptible d'affecter les décisions de l'utilisateur prévu.

Émissions (Emissions): Rejet de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Cependant, par souci de concision, ce terme est également utilisé comme une abréviation d'émissions, d'absorptions et de stockage par souci de concision dans le présent document.

Examinateur indépendant (Independant reviewer): Personne compétente, qui n'est pas membre de l'équipe de vérification, et qui examine la vérification, conformément au Règlement sur les combustibles propres. L'examinateur indépendant ne peut être un sous-traitant de l'organisme de vérification.

Gaz à effet de serre (Greenhouse Gas): Constituant gazeux de l'atmosphère, tant naturel qu'anthropique, qui absorbe et émet un rayonnement à des longueurs d'onde spécifiques précises à l'intérieur du spectre du rayonnement infrarouge émis par la surface de la Terre, l'atmosphère et les nuages.

Importance relative (Materiality): Concept selon lequel des déclarations erronées particulières ou un cumul des regroupements de déclarations erronées pourraient influencer les décisions des utilisateurs prévus.

Importance relative globale (Overall quantitative materiality): Concept selon lequel des déclarations erronées particulières ou un cumul des regroupements de déclarations erronées pourraient influencer les décisions des utilisateurs prévus aux niveaux des rapports ou des demandes.

Importance relative liée au rendement (Performance materiality): Valeur inférieure à ce qui pourrait être jugé quantitativement important pour l'utilisateur prévu afin de déterminer les déclarations erronées qui, lorsqu'elles sont cumulées, pourraient être importantes.

Incertitude (Uncertainty): Paramètre associé à la quantification, qui caractérise la dispersion des valeurs pouvant raisonnablement être attribuées à la quantité quantifiée.

Intensité en carbone (Carbon Intensity): Relativement à un combustible, à une source d'énergie ou à un apport matériel qui est du gaz naturel renouvelable, du biogaz, du propane renouvelable ou de l'hydrogène, la quantité de CO2e, exprimée en grammes, par mégajoule d'énergie contenue dans le combustible, la source d'énergie ou l'apport matériel, qui est rejetée au cours du cycle de vie du combustible, de la source d'énergie ou de l'apport matériel, y compris pendant les activités menées au cours des étapes du cycle de vie, notamment :

  1. l'extraction ou la production de la charge d'alimentation utilisée pour produire le combustible, la source d'énergie ou l'apport matériel;
  2. le traitement, le raffinage ou la valorisation de cette charge d'alimentation pour produire le combustible, la source d'énergie ou l'apport matériel;
  3. le transport ou la distribution de cette charge d'alimentation, des produits intermédiaires, du combustible, de la source d'énergie ou de l'apport matériel;
  4. la combustion du combustible.

Intervenant (Stakeholder): Personne ou groupe de personnes ayant un intérêt à l'égard de toute décision prise par un organisme ou activité de cet organisme (adaptation de la norme ISO 26000).

Langue locale (Local language): Langue parlée dans le pays ou l'endroit où se trouve la partie responsable (installation, exploitation) et où se déroulent les activités de vérification ou de certification.

Ministre (Minister): Désigne le ministre de l'Environnement.

Modifications d'importance significative (Material changes): Changements susceptibles de modifier les décisions des utilisateurs prévus, y compris les changements aux limites ou à la portée des rapports, conformément aux exigences du Règlement sur les combustibles propres.

Niveau d'assurance (Level of assurance): Degré de confianceNote de bas de page 2 dans une déclaration. Il y a deux niveaux : limité et raisonnable. Selon le Règlement sur les combustibles propres, le niveau d'assurance pour les vérifications doit être raisonnable.

Organisme (Organization): Personne ou groupe de personnes ayant un rôle dans les responsabilités, l'autorité et les relations lui permettant d'atteindre ses objectifs.

Organismes de certification (certification Bodies): Organismes tiers d'évaluation de la conformité (ISO 17065:2012) prenant des décisions en matière de certification et délivrant des certificats.

Organisme de vérification (Verification body) : Organisme accrédité et impartial chargé d'exécuter le processus de vérification et d'en faire rapport.

Organisme de vérification principal (Prime verification body): En cas de sous-traitance, désigne l'organisme de vérification responsable de la conception globale et du rapport relatif à la vérification.

Organisme ou organisation d'accréditation désignée par par Environment et Changement climatique Canada (Designated accreditation body by Environment Climate Change Canada): Organisme mandaté qui :

L'organisme d'accréditation examine les procédures, processus et qualifications de l'organisme de vérification ou de certification et déclare si ce dernier est compétent, et si ses infrastructures (systèmes, processus) et ses activités de vérification ou de certification sont conformes aux exigences. Il surveille également les organismes accrédités pour s'assurer qu'ils maintiennent en poste le personnel compétent et qu'ils fonctionnent de manière transparente et impartiale.

Parties affiliées (Affiliates): Deux parties sont affiliées si l'une a le pouvoir de contrôler l'autre, ou si une tierce partie contrôle ou a le pouvoir de contrôler les deux. L'affiliation existe également :

Partie responsable (Responsible party): La ou les personnes responsables de présenter une demander ou transmettre un rapport dans le cadre du Règlement sur les combustibles propres. Les parties responsables sont : un fournisseur principal de combustibles fossiles, un fournisseur étranger, un contributeur à l'intensité en carbone ou un créateur enregistré d'unités de conformité.

Producteur de matières premières (Feedstock harvester): Personne qui cultive ou récolte les charges d'alimentation utilisées pour produire un combustible à faible intensité en carbone.

Programme de certification relatif à l'utilisation des terres et de la biodiversité du Règlement(Certification program related to the Land Use and Biodiviersity criteria of the Clean Fuel Regulations): Ensemble de règles et de procédures d'un régime de certification approuvé mis en place pour la certification de charges d'alimentation, conformément aux exigences d’utilisation des terres et de biodiversité du Règlement sur les combustibles propres.

Propriétaire du régime de certification (Certification Scheme Owner): Entité juridique qui élabore et maintient un régime de certification.

Régime de certification approuvé (Approved certification scheme): Ensemble de règles et de procédures d'un régime de certification qui décrit les objets de l'évaluation de la conformité, qui recense les exigences spécifiées précisées pour l'objet de l'évaluation de la conformité et qui fournit la méthodologie pour réaliser celle-ci, approuvé par ECCC afin de certifier des charges d'alimentation, conformément aux exigences d'utilisation des terres et de biodiversité du Règlement sur les combustibles propres.

Site d'importance significative (Material site): Endroit où toute déclaration erronée pourrait changer de façon importante le nombre final déclaré (les seuils d'importance relative quantitative s'appliquent).

Système d'assurance (Assurance system): Système de processus et de procédures d'accréditation, de certification et d'audit maintenu par un régime de certification approuvé en vertu du Règlement sur les combustibles propres.

Système d'évaluation de la conformité à l'égard de l'utilisation des terres et de la biodiversité dans le cadre du Règlement sur les combustibles propres (The Clean Fuel Regulations – Land Use and Biodiversity Conformity Assessment system): Ensemble de règles et de procédures communes, requises par le Règlement sur les combustibles propres, pour l'approbation et la gestion des régimes de certification dans le but de certifier les charges d'alimentation provenant de l'agriculture et de la biomasse forestière par rapport aux critères applicables d'utilisation des terres et de biodiversité du RCP.  

Tierce partie (Third Party): Entité impartiale qui n'est pas l'une des parties principales (p. ex., la partie responsable ou l'utilisateur prévu) de la transaction.

Trace des données (Data trail): Registre complet qui permet de remonter à la source des renseignements.

Utilisateur prévu (Intended user): L'utilisateur prévu est Environnement et Changement climatique Canada, qui s'appuie sur les renseignements déclarés pour appliquer le Règlement sur les combustibles propres

Vérificateur (Verifier): Personne compétente et impartiale, membre d'un organisme de vérification accrédité, chargé d'exécuter le processus de vérification et d'en faire rapport.

Vérification (Verification): Processus d'évaluation d'une déclaration de données et de renseignements historiques afin de déterminer si la déclaration est essentiellement correcte et conforme aux critères.

Vérification ou certification impartiale (Impartial verification or certification): Processus de vérification ou de certification étant exécuté par un tiers objectif (impartial).

Acronymes et sigles

Acronyme ou abréviation Signification
ACV Analyse du cycle de vie
ANSI American National Standards Institute
CCN Conseil canadien des normes
CNAA Conseil national d'accréditation ANSI
CSC Captage et stockage du carbone
IC Intensité en carbone
ECCC Environnement et Changement climatique Canada
éq. CO2 Équivalent en dioxyde de carbone
GES Gaz à effet de serre
IAF International Accreditation Forum
ISO Organisation internationale de normalisation
OTVAO Outils et techniques de vérification assistée par ordinateur
PCI Pouvoir calorique inférieur
PCS Pouvoir calorique supérieur
PRP Potentiel de réchauffement planétaire
RAH Récupération assistée des hydrocarbures
RCP Règlement sur les combustibles propres
RCP-SEC UTB Règlement sur les combustibles propres – Système d'évaluation de la conformité relatif à l'utilisation des terres et de la biodiversité
RCP-UTB Règlement sur les combustibles propres – Exigences en matière d'utilisation des terres et de biodiversité
RC Régime de certification
VE Véhicules électriques

Introduction

Objectif et structure

Le présent document a été rédigé à l'intention des organismes de vérification et des organismes de certification et de leurs vérificateurs et auditeurs qui travaillent dans le cadre du Règlement sur les combustibles propres (RCP). Ce document énonce les exigences réglementaires et les directives relatives à la mise en œuvre de ces dernières.

Les PARTIE 1 et PARTIE 2 du présent document décrivent les exigences et les directives pour les organismes de vérification, ainsi que leurs processus connexes. Le cadre et les exigences concernant le RCP – Système d'évaluation de la conformité relatif à l'utilisation des terres et de la biodiversité sont décrits à la PARTIE 3 du présent document. Cette partie décrit les exigences réglementaires pour l'approbation des régimes de certification qui peuvent être utilisés aux fins des critères de l'utilisation des terres et de la biodiversité du RCP, ainsi que les exigences relatives aux organismes de certification effectuant les activités connexes dans le cadre d'un régime de certification approuvé sous le RCP.

Calendrier de vérification

En vertu du RCP, les entités déclarantes sont tenues de présenter chaque demande ou rapport réglementaire avec le rapport de vérification correspondant, tel qu'indiqué dans le Tableau 1. Le contenu d'un rapport de vérification est décrit à l'Annexe A : Rapport de vérification. Les exigences en matière de rapport sont établies conformément au calendrier établi dans le Règlement. L'annexe B résume les délais de présentation des rapports de vérification par type de demande ou de rapport au cours d'une année standard. L'Annexe C présente les échéanciers pour la première présentation du rapport de vérification par type de demande ou de rapports en fonction de l'entrée en vigueur de chaque composante du RCP.

Tableau 1 : Demandes ou rapports nécessitant une vérification et délais de soumission
Rapport Date limite de soumission du rapport de vérification
Demande d'approbation de l'intensité en carbone (IC) pour des combustibles à faible intensité en carbone, gaz comprimés et liquéfiés, hydrogène, ou électricité (paragraphe 80(1))

Le jour de la présentation de la demande (article 130).

Un rapport de vérification sera soumis avec les demandes d'IC utilisant le modèle AVC correspondant à compter du 30 juin 2024.

Demande d'approbation temporaire de l'intensité en carbone pour des combustibles à faible intensité en carbone, gaz comprimés et liquéfiés, hydrogène, ou électricité (paragraphe 91(1))

Le jour de la présentation de la demande (article 130).

Un rapport de vérification sera soumis avec les demandes d'IC utilisant le modèle AVC correspondant à compter du 30 juin 2024.

Rapport annuel sur la création d'unités de conformité pour la fourniture de combustibles ou de sources d'énergie aux véhicules (article 120)

Le jour de la présentation du rapport (paragraphe 131(3)), au plus tard le 30 avril suivant la période de conformité.

Exceptions : le rapport n'a pas à être vérifié si aucune unité de conformité n'a été créée pendant la période de conformité visée (alinéa 131(2)(a)). Pour le rapport annuel sur la création d'unités de conformité dû en 2023 pour la période de création des unités anticipées, le rapport de vérification est dû le 30 juin 2023 (si des unités de conformité ont été créées).

Rapport annuel sur la création d'unités de conformité pour les projets de réduction d'émissions de CO2e (article 120)

Le jour de la présentation du rapport (paragraphe 131(3)), au plus tard le 30 avril suivant la période de conformité.

Exceptions : le rapport n'a pas à être vérifié si aucune unité de conformité n'a été créée pendant la période de conformité visée (alinéa 131(2)(a)). Pour le rapport annuel sur la création d'unités de conformité dû en 2023 pour la période de création des unités anticipées, le rapport de vérification est dû le 30 juin 2023 (si des unités de conformité ont été créées).

Rapports trimestriels sur la création d'unités de conformité pour la production ou l'import de combustibles admissibles à faible intensité de carbone ou pour la fourniture de combustibles ou de sources d'énergie aux véhicules en lien avec un combustible à faible intensité de carbone (article 121)

Les rapports trimestriels sur la création d'unités de conformité ne sont pas soumis à la vérification, à l'exception du rapport trimestriel combiné unique sur la création d'unités de conformité (pour les catégories de conformité 2 et 3 pour les combustibles à faible IC) pour la période de conformité se terminant le 31 décembre 2022, lequel doit être soumis au plus tard le 30 juin 2023 (paragraphe 121(3)).

Exception : le rapport n'a pas à être vérifié si aucune unité de conformité n'a été créée pendant la période de conformité visée (alinéa 131(2)(a))

Rapport d'ajustement des unités de conformité pour la production ou l'import de combustibles admissibles à faible intensité de carbone ou pour la fourniture de combustibles ou de sources d'énergie aux véhicules en lien avec un combustible à faible intensité de carbone (article 122)

Le jour de la présentation du rapport (paragraphe 131(3)), au plus tard le 30 juin suivant la période de conformité.

Exception : le rapport n'a pas à être vérifié si aucune unité de conformité n'a été créée pendant la période de conformité visée (alinéa 131(2)(a))

Rapport sur les filières d'intensité en carbone (article 123) Le jour de la présentation du rapport (paragraphe 131(3)), au plus tard le 30 avril suivant la période de conformité.
Rapport sur le bilan matières (article 124) Le jour de la présentation du rapport (paragraphe 131(3)), au plus tard le 30 avril suivant la période de conformité.
Rapport sur les revenus des unités de conformité (article 125)

Le jour de la présentation du rapport (paragraphe 131(3)), au plus tard le 31 juillet suivant la période de conformité.

Exception : le rapport n'a pas à être vérifié si aucun revenu n'est tiré des cessions d'unités de conformité au cours de la période de conformité visée ou des deux périodes de conformité précédentes (alinéa 131(2)(b))

Rapport de conformité (article 127) Le jour de la présentation du rapport (paragraphe 131(3)), au plus tard le 31 juillet suivant la période de conformité.
Rapport de conformité complémentaire (article 128) Le jour de la présentation du rapport (paragraphe 131(3)), au plus tard le 15 décembre suivant la période de conformité.

Calendrier du système d'évaluation de la conformité relatif à l'utilisation des terres et de la biodiversité

Le processus de demande d'approbation des régimes de certification aux fins de certifier les charges d'alimentation utilisées pour produire des combustibles à faible intensité en carbone sera rendu disponible en prévision de l'entrée en vigueur des critères d'utilisation des terres et de biodiversité du RCP, le 1er janvier 2024. Le propriétaire d'un régime de certification aura alors la possibilité de remplir une demande et de transmettre toute la documentation démontrant la conformité aux exigences réglementaires. Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) évaluera ensuite si le régime de certification faisant l'objet d'une demande d'approbation satisfait aux exigences réglementaires applicables et fournira une réponse au demandeur.

PARTIE 1. Exigences pour les organismes de vérification

Note de bas de page 3  

1.1 Exigences en matière d'accréditation

Une organisation peut devenir un organisme de vérification si elle :

  1. Est une entité juridique qui a la capacité juridique de conclure des accords ou des contrats, d'assumer des obligations, de contracter des dettes et de les rembourser, d'intenter des poursuites ou de faire l'objet de poursuites, et d'être tenue responsable de ses actes;
  2. Est accréditée par le Conseil canadien des normes ou l'ANSI National Accreditation Board (paragraphe 138(1)) ou par un organisme d'accréditation désigné qui est membre de l'International Accreditation Forum (IAF) et qui satisfait aux exigences de la norme ISO/IEC 17011 (paragraphe 138(2)), à la version la plus récente des normes suivantes :
    1. ISO/IEC 17029 Évaluation de la conformité — Principes généraux et exigences pour les organismes de validation et de vérification, avec la portée spécifique de l'ISO 14065 Principes généraux et exigences pour les organismes de validation et de vérification des renseignements environnementaux (alinéa 138(1)(a)); et
    2. ISO 14066 Gaz à effet de serreExigences de compétence pour les équipes de validation et les équipes de vérification de gaz à effet de serre (alinéa 138(1)(b)).
  3. Comprend un examinateur indépendant qualifié (article 139); et
  4. A une équipe qualifiée (voir 1.2) de manière à être accrédité dans le(s) domaine(s) technique(s) du Tableau 2 applicable à la portée des services qui sont fournis (article 140).

Un organisme de vérification n'est pas autorisé à effectuer des activités de vérification si son accréditation est suspendue ou révoquée par un organisme d'accréditation (article 137).

Tableau 2 : Domaine(s) technique(s) de l'accréditation
  Domaine Description
Secteur 1 Combustibles fossiles (alinéa 140(1)(a)) La production, l'importation, la distribution et la livraison (y compris aux stations de ravitaillement) de combustibles fossiles aux utilisateurs finaux et aux sociétés de distribution.
Secteur 2 Combustibles renouvelables/Biocombustibles/Combustibles à faible intensité en carbone (IC) (alinéa 140(1)(b)) La production, l'importation, la distribution et la livraison (y compris aux stations de ravitaillement) de combustibles non fossiles à faible IC, combustibles renouvelables et biocombustibles
Secteur 3 Électricité (alinéa 140(1)(c)) La production, la consommation, et la distribution d'électricité, et toute transaction relative à l'électricité (y compris aux bornes de recharge pour les véhicules électriques)
Secteur 4 Hydrogène vert (à partir de combustibles non fossiles) (alinéa 140(1)(d)) La production, l'importation, la distribution et la livraison (y compris aux stations de ravitaillement d'hydrogène produit à partir de sources renouvelables)

Pour démontrer sa compétence dans le(s) secteur(s) applicable(s), l'équipe de vérification doit collectivement avoir deux années d'expérience professionnelle dans celui-ci. Cette expérience reflète une connaissance de base des processus généraux, des émissions de gaz à effet de serre (GES), de l'élimination et du stockage des GES tout au long du cycle de vie des produits de ce secteur et peut comprendre des activités de vérification pertinentes de GES.

Dans le cas d'une vérification de demandes ou de rapports qui concernent des combustibles fossiles ainsi que des combustibles renouvelables, des biocombustibles ou des combustibles à faible intensité en carbone, tel que dans les cas du cotraitement de combustibles, l'organisme de vérification est accrédité aux secteurs 1 et 2.

1.2 Équipe

1.2.1 Composition de l'équipe

Conformément à la norme ISO 14066, l'équipe de vérification, à l'exclusion des spécialistes, démontre qu'elle possède les aptitudes et les compétences nécessaires pour effectuer une vérification.

Les équipes de vérification démontrent qu'elles :

Tableau 3 : Compétences requises pour effectuer les processus de vérification

Vérification
  • Le processus et les liens entre les objectifs, la détermination des risques, la conception des procédures de collecte de preuves, l'évaluation des preuves et la formulation des conclusions;
  • Les rôles et les responsabilités;
  • Les différents niveaux d'assurance ainsi que le type et l'étendue des techniques de collecte de preuves utilisées dans chaque cas;
  • Les critères de vérification et l'évaluation des critères acceptables;
  • Les diverses formes d'importance relative et leurs applications dans le processus de vérification;
  • Les différents types d'activités de collecte de preuves ainsi que la qualité et le type des preuves recueillies;
  • Les exigences relatives aux visites de site;
  • L'évaluation des systèmes et des contrôles de gestion des données, y compris des méthodes pour déterminer les défaillances et leur incidence sur les affirmations;
  • Les méthodes d'établissement de traces des données pour les articles d'importance significative;
  • Les différents types de conclusions et le moment de leur application;
  • L'élaboration de conclusions fondées sur les preuves; et
  • L'évaluation des composantes qualitatives, y compris le besoin de divulgation et le principe de prudence.

L'expérience et l'achèvement des formations de l'équipe de vérification est documentée.

1.2.2 Responsable d'équipe

Pour chaque vérification, l'équipe doit comprendre un responsable qui est un employé de l'organisme de vérification (paragraphe 141(1)).

Le responsable d'équipe possède les connaissances suffisantes en matière de vérification conformément aux exigences des normes ISO 14065 et 14066, notammentNote de bas de page 5 :

Le responsable d'équipe a suivi les formations indiquées ci-dessous :

Le responsable d'équipe possède de l'expérience de vérification, tel que deux années d'expérience dans le domaine de la vérification des GES et la participation à au moins cinq vérifications de GES au cours des 10 dernières années. L'expérience et l'achèvement des formations du responsable d'équipe est documentée.

Le responsable d'équipe a le pouvoir d'approuver les plans de vérification et de collecte des preuves.

1.2.3 Spécialistes

Certains sujets de vérification nécessitent la présence d'un spécialiste dans l'équipe (paragraphe 141(2)). Les règles suivantes s'appliquent à tout spécialiste :

Les exigences relatives aux spécialistes sont les suivantes :

1.3 Examinateurs indépendants

Chaque vérification est révisée par un examinateur indépendant qualifié. L'examinateur indépendant doit être un employé de l'organisme de vérification et doit avoir au minimum les mêmes compétences que le responsable d'équipe, conformément à la norme ISO 14065 (article 139). Conformément aux normes ISO/IEC 17029 et ISO 14065, les examinateurs indépendants peuvent faire part de leurs commentaires aux équipes de vérification, mais ne peuvent pas participer à la planification ou à l'exécution des activités de vérification. Les examinateurs indépendants sont choisis de manière à ce qu'ils soient compétents ainsi que différents de l'équipe de vérification. Les aptitudes et l'expérience d'un examinateur indépendant comprennent :

L'examen indépendant peut être effectué pendant le processus de vérification pour permettre de résoudre les problèmes d'importance significative relevés par l'examinateur indépendant avant l'émission de l'avis, à condition que l'examinateur conserve son impartialité et que les activités planifiées et effectuées par le ou les examinateurs, y compris leurs résultats, soient documentées.

1.4 Sous-traitance

L'organisme de vérification peut sous-traiter une partie de ses services dans le cadre de la vérification. Afin de sous-traiter certains services, l'organisme de vérification s'assure, conformément à l'article 142 et à la norme ISO/IEC 17029, qu'il y a:

En faisant appel à la sous-traitance, l'organisme de vérification est responsable de la gestion et de la qualité des conclusions du sous-traitant et de leur intégration dans le rapport de vérification et dans l'avis (alinéa 142(1)(c)).

L'organisme de vérification est responsable de s'assurer que tous les sous-traitants répondent aux exigences en matière de compétence (paragraphes 141(2) et (3)) et d'impartialité (articles 145 à 147).

Les rôles de responsable d'équipe et d'examinateur indépendant ne peuvent être sous‑traités (paragraphe 142(1)).

1.5 Externalisation

Les organismes de vérification peuvent externaliser une partie des activités de vérification à d'autres organismes de vérification dans les conditions suivantes (article 143):

Exemples d'externalisation :

1.6 Fiabilité des vérifications effectuées par d'autres organismes de vérification

Un organisme de vérification (vérificateur principal) peut s'appuyer sur l'énoncé de vérification d'un autre organisme indépendant (vérificateur sur lequel il s'appuie) dans les conditions suivantes (article 144) :

Exemples :

1.7 Gestion de l'impartialité

1.7.1 Exigences reliées à l'impartialité

En plus des exigences en matière d'impartialité imposées par les normes ISO 14064-3:2019 et ISO/IEC 17029 avec la portée de la norme ISO 14065, l'équipe de vérification, y compris les sous-traitants ou les membres de l'équipe de vérification externalisée, ainsi que l'examinateur indépendant sont libres de toute situation de conflit d'intérêts (menace pour l'impartialité). Toute membre de l'équipe de vérification, y compris les sous-traitants ou les membres de l'équipe externalisée, ainsi que les examinateurs indépendants doivent être indépendants de (article 145):

1.7.2 Menaces pour l'impartialité

Les exigences en matière d'indépendance ou d'impartialité requises dans le RCP ainsi que la norme ISO/IEC 17029 avec la portée de la norme ISO 14065, et ISO 14066 s'applique à toutes les situations décrites dans cette section. Les menaces pour l'impartialité peuvent exister dans le moment présent, peuvent être raisonnablement envisageables dans le futur, ou peuvent être perçues comme telles par un individu raisonnablement bien-informé qui pourrait faire la supposition qu'un conflit d'intérêt existe, que ce soit le cas ou pas. Les menaces pour l'impartialité comprennent :

Il y a un risque lié à l'intérêt personnel lorsque l'organisme de vérification ou un membre de l'équipe de vérification peut tirer un avantage direct, sur un plan financier ou autrement, de la conclusion de la vérification. Par exemple, si la personne :

Il y a un risque lié à l'auto-révision lorsque l'organisme de vérification ou un membre de l'équipe pourrait être en mesure d'examiner son propre travail. Par exemple, si la personne :

1.7.2.1.1 Restrictions spécifiques au risque d'auto-révision

Le RCP n'autorise pas les membres de l'équipe de vérification, y compris les sous-traitants ou les vérificateurs externalisés, ainsi que l'examinateur indépendant à vérifier un sujet pour lequel il existe un risque lié à l'auto-révision. Aucun membre de l'équipe de vérification ni l'examinateur indépendant ne peut effectuer la vérification ou l'examen indépendant du rapport sur les filières d'intensité en carbone, du rapport annuel ou trimestriel sur la création d'unités de conformité, ni le rapport d'ajustements des unités de conformité, s'il a participé à la vérification ou l'examen indépendant de la demande pour l'approbation ou l'approbation temporaire au sujet de la même IC pour le même client, sauf si cinq années se sont écoulées entre la fin du dernier engagement et le début de la nouvelle vérification (paragraphe 147(5)). De plus, aucun membre de l'équipe de vérification ni l'examinateur indépendant ne peut effectuer la vérification ou l'examen indépendant du rapport annuel ou trimestriel sur la création d'unités de conformité ni le rapport d'ajustements des unités de conformité, s'il a participé à la vérification ou l'examen indépendant du rapport sur les filières d'intensité en carbone concernant la même IC pour le même client et durant la même période de conformité (paragraphe 147(6)).

Les exemples particulier de situations d'auto-révision qui ne sont pas autorisées dans le cadre du RCP comprennent notamment :

Il y a un risque lié à la représentation lorsque l'organisme de vérification ou un membre de l'équipe de vérification semble défendre une position ou une opinion d'une partie responsable au point où cela pourrait porter atteinte ou être perçu comme portant atteinte à son objectivité.

Par exemple, si la personne :

Il y a un risque lié à la familiarité lorsque l'organisme de vérification ou un membre de l'équipe de vérification, en raison d'une relation étroite avec une partie responsable, ses administrateurs, dirigeants ou employés, devient trop enclin à protéger les intérêts de la partie responsable.

Par exemple, si la personne :

1.7.2.1.2 Restrictions spécifiques au risque de familiarité

Le RCP n'autorise pas les membres de l'équipe de vérification, y compris les sous-traitants ou les vérificateurs externalisés, ainsi que l'examinateur indépendant à vérifier un sujet pour lequel il existe un risque lié de familiarité. Les membres de l'équipe de vérification et l'examinateur indépendant peuvent effectuer la vérification ou l'examen indépendant d'une même demande ou d'un même rapport pendant une période maximale de cinq années consécutives pour le même client (paragraphe 147(1)). Cette période de cinq ans commence à la date d'exécution du premier contrat de vérification (normalement la journée de laquelle le contrat est datéNote de bas de page 14) pour la partie responsable en vertu de RCP et se termine à la date de transmission de l'avis de vérification final au ministreNote de bas de page 15. La limite de cinq ans ne se réinitialise pas en cas de changement de propriété ou de contrôle opérationnel de la partie responsable étant tenue, en vertu de ce règlement, de transmettre ses demandes ou ses rapports qui font l'objet d'une vérification.

Une fois la limite de cinq ans atteinte, une période de trois ans doit s'écouler avant que les membres de l'équipe de vérification et l'examinateur indépendant puissent effectuer à nouveau des activités de vérification sur le même sujet pour le même client (paragraphe 147(2)).

Aucun membre de l'équipe de vérification ni l'examinateur indépendant ne peut effectuer de vérification ou d'examen indépendant pour la partie responsable de présenter une demande ou transmettre un rapport pour laquelle il était un employé, à moins que cinq années ne se soient écoulées entre la fin de l'emploi auprès de cette partie et le début de la vérification ((paragraphe 147(3)). De plus, aucun membre de l'équipe de vérification ni l'examinateur indépendant ne devrait effectuer d'activités de vérification s'il a été impliqué dans l'une des entreprises concernées par la portée de la vérification au cours des cinq dernières années. Les exemples comprennent notamment :

Aucun membre de l'équipe de vérification ni l'examinateur indépendant ne peut effectuer de vérification ou d'examen indépendant dans le cadre du RCP s'il a été un employé de l'administration publique fédérale qui applique ou met en œuvre le règlement ou tout aspect connexe, à moins que cinq années ne se soient écoulées entre la fin de l'emploi et le début de la vérification ((paragraphe 147(4)).

Il y a un risque lié à l'intimidation ou à des répercussions économiques lorsque l'organisme de vérification ou un membre de l'équipe de vérification est dissuadé d'agir en toute objectivité et de faire preuve d'esprit critique en raison de menaces, réelles ou perçues, émanant des administrateurs, des dirigeants ou des employés de la partie responsable, et que son indépendance est potentiellement menacée. Par exemple, :

1.7.3 Exigences pour la gestion de conflit d'intérêts

En préparation pour un travail de vérification, l'organisme de vérification évalue si tous les membres de l'équipe de vérification, y compris les sous-traitants et les organismes externalisés, et l'examinateur indépendant satisfont aux exigences d'impartialité. La personne qui présente une demande ou transmet un rapport est ensuite responsable d'informer le ministre de l'existence ou l'absence de conflit d'intérêts entre eux et l'équipe de vérification ou l'examinateur indépendant avant le début des activités de vérification (paragraphe 145(2)).

Dans le cas où il existe un conflit d'intérêts, le membre de l'équipe de vérification ou l'examinateur indépendant dont l'impartialité est menacée ne peut effectuer aucune activité de vérification (paragraphe 146(1)). Si le conflit d'intérêts en question peut être géré, des preuves écrites décrivant les mesures qui seront prises pour atténuer la menace à l'impartialité doivent être remis au ministre par la partie responsable (paragraphe 145(4)). Le ministre fournira une réponse dans les 20 jours suivant la réception de la notification (paragraphe 146(2)). Sur l'avis du ministre déterminant que la menace à l'impartialité peut être gérée efficacement, le(s) membre(s) de l'équipe de vérification ou l'examinateur indépendant peuvent procéder aux activités de vérification.

Si une menace à l'impartialité survient pendant les activités de vérification, le vérificateur détermine et documente les mesures à prendre pour modérer la menace identifiée, et doit notifier le ministre dans les cinq jours suivant la découverte du conflit d'intérêts (paragraphe 145(3)). Cette notification indique la nature de la menace à l'impartialité ainsi que les mesures prises pour la résoudre. Le membre de l'équipe de vérification ou l'examinateur indépendant dont l'impartialité est menacée doivent cesser toute activité de vérification jusqu'à la réception de la décision du ministre (article 146). Le Tableau 4 ci-dessous présente une liste non-exhaustive d'exemples de menaces à l'impartialité ainsi que les mesures correspondantes d'atténuation.

Tableau 4 : Exemples de menaces à l'impartialité et mesures d'atténuation
Menace Situation Mesure d'atténuation
Intérêt personnel L'épouse d'un membre de l'équipe de vérification siège au conseil d'administration du client. Le membre du conseil s'abstient de voter sur toute décision concernant la vérification.
Auto-révision Une personne travaille dans une organisation et offre des services de consultation à un créateur enregistré en lien avec un rapport de création d'unités de conformité, mais quitte plus tard pour travailler pour un organisme de vérification (et est intégré à l'équipe de vérification) qui est embauché pour vérifier le même rapport que celui sur lequel il a offert de la consultation à l'origine. L'organisme de vérification s'assurerait que cette personne n'est pas intégrée à une mission de vérification (ni en tant que vérificateur ni en tant qu'examinateur indépendant) qui impliquerait la vérification de tout rapport ou de toute demande de ce déclarant jusqu'à ce que cinq (5) années se soient écoulées entre la fin de son précédent rôle et le début d'une nouvelle vérification.
Familiarité Le client invite l'équipe de vérification à venir regarder un match (p. ex., soccer, hockey) dans la loge de l'entreprise. L'équipe de vérification paie les billets.

L'organisme de vérification surveille les conditions d'impartialité tout au long du processus de vérification conformément aux normes ISO/IEC 17029, ISO 14065 et ISO 14066.

1.8 Valeurs et éthique

Chaque membre d'une équipe de vérification issue d'un organisme de vérification principal ou externalisé, y compris les sous-traitants ainsi que l'examinateur indépendant, doit agir avec intégrité et éthique lors de la conduite de toute activité de vérification dans le cadre du RCP, et ce, conformément à la norme ISO 14066. Il est de la responsabilité des organismes de vérification de s'assurer que soient mises en place des mesures si une dérogation à cette obligation morale devait être détectée ou suspectée (conformément à l'exigence de la norme ISO 17029 relative au traitement des plaintes). ECCC se réserve le droit de porter à l'attention de l'organisme de vérification tout manquement avéré ou suspecté à cette obligation et s'attend à ce que des mesures appropriées soient prises.

1.9 Dossiers pertinents pour l'organisme de vérification

Les organismes de vérification doivent documenter et conserver les livres et registres concernant les activités de vérification effectuées pour une période minimum de dix ans (paragraphe 166(2)). Conformément à la norme ISO/CEI 17029 et l'article 134 du RCP, ces dossiers comprennent tous les détails décrits dans la section 2.16 de ce document.

1.10 Mécanisme de traitement des plaintes

Conformément aux exigences de la norme ISO/CEI 17029 relatives à la gestion des appels et des plaintes, l'organisme de vérification dispose d'un mécanisme de traitement des plaintes documenté afin de gérer les plaintes, les différends, les contestations ou les conflits concernant tout élément de ses vérifications.

Dans le cadre de ce mécanisme et conformément à la norme ISO/CEI 17029, l'organisme de vérification s'assure que :

1.11 Information publique

Conformément aux exigences de la norme ISO/CEI 17029 et ISO 14065, l'organisme de vérification rend public le fait qu'il est accrédité pour offrir des services de vérification en vertu du RCP. De plus, l'organisme de vérification met les renseignements suivants à la disposition des parties prenantes qui en font la demande, notamment :

PARTIE 2. Exigences relatives aux processus de vérification

Note de bas de page 16  

2.1 Processus de vérification − Exigences et normes applicables

Les vérifications sont effectuées conformément à la norme ISO 14064-3:2019 - Spécifications et lignes directrices pour la vérification et la validation des déclarations des gaz à effet de serre, qui définit le processus de vérification à un niveau d'assurance raisonnable (alinéa 148(1)(a)).

Dans le cas de vérifications d'informations financières (par ex., des rapports sur les recettes tirées des unités de conformité, des rapports sur la conformité ou des rapports complémentaires sur la conformité), les informations financières doivent être vérifiées à un niveau d'assurance raisonnable conformément aux Normes canadiennes d'audit; au Canada, la source principale pour ces normes est le Manuel de CPA Canada — Certification (paragraphe 148(2)).

Dans le cas de la vérification de l'information sur le modèle ACV (par ex., demandes d'approbation d'une nouvelle filière et pour les rapports sur les filières d'intensité en carbone), l'examen critique de l'ACV des combustibles doit être effectué conformément aux versions les plus récentes de la norme ISO 14044 - Management environnemental — Analyse du cycle de vie — Exigences et lignes directrices (paragraphes 6.1 et 6.2) y compris les exigences et directives supplémentaires spécifiés dans la spécification technique ISO/TS 14071 -Management environnemental — Analyse du cycle de vie — Processus de revue critique et compétences des vérificateurs.

2.2 Fréquence des vérifications

La fréquence de vérification pour tout rapport réglementaire est annuelle. La fréquence de vérification des demandes se fait lors de leur présentation. Les rapports trimestriels sur la création d'unités de conformité ne sont pas soumis à la vérification, à l'exception du rapport trimestriel combiné unique sur la création d'unités de conformité (pour les catégories de conformité 2 et 3 pour les combustibles à faible IC) pour la période de conformité se terminant le 31 décembre 2022.

2.3 Niveau d'assurance

Le niveau d'assurance requis pour toutes les vérifications est raisonnable (paragraphe 148(1)). Lorsqu'un audit de l'information financière fait partie de la vérification, il doit être effectué à un niveau d'assurance raisonnable (paragraphe 148(2)).

Au cours des vérifications, le vérificateur doit concevoir, selon un niveau d'assurance raisonnable, la vérification de façon à assurer un niveau d'assurance élevé, mais non absolu, pour les données et les renseignements historiques (ISO 14064-3:2019 3.6.6). Le niveau d'assurance raisonnable diffère du niveau d'assurance limité dans la mesure où la nature et l'étendue des activités de vérification sont différentes. En vertu d'un niveau d'assurance raisonnable, il faut :

2.4 Critères

Les critères pour les vérifications sont les exigences réglementaires applicables énoncées dans le RCP (paragraphe 149(c)).

Dans le cas de l'audit de l'information financière (par ex., des rapports sur les revenus des unités de conformité, des rapports sur la conformité ou des rapports complémentaires sur la conformité), les critères devant être utilisés pour la vérification de l'information financière sont les Normes internationale d'information financière publiée par l'International Accounting Standards Board, ou les Normes comptables pour les entreprises à capital fermé publiées par le Conseil des normes comptables (« CNC ») pour les entreprises à capital fermé. Ces normes se trouvent respectivement dans la Partie I et Partie II du Manuel de CPA (« le Manuel ») (paragraphe 149(a)). Lors de l'audit d'informations financières, une attention particulière doit être accordée au calcul des comptes créditeurs et à la documentation source.

Pour une revue critique des informations AVC (par ex., rapports sur les filières d'intensité en carbone ou demande d'approbation de l'intensité en carbone), la revue critique doit évaluer les exigences générales énoncées à l'article 6.1 de la norme ISO 14044 (paragraphe 149(b)).

2.5 Seuils d'importance relative

L'importance relative correspond au concept selon lequel des déclarations erronées particulières ou le cumul des déclarations erronées pourraient influencer les décisions d'ECCC. L'importance relative constitue un seuil minimum attendu par ECCC. Le vérificateur doit faire appel à son jugement professionnel pour déterminer l'importance relative et peut utiliser des valeurs inférieures à celles précisées dans le présent document. L'importance relative est constituée de deux composantes : quantitative et qualitative. Les seuils d'importance relative quantitative sont établis dans les articles 150 à 151 du RCP.

Tableau 5 : Recours à l'importance relative

Vérification

L'importance relative est utilisée à deux étapes cruciales :

  • Pendant la conception des activités de collecte des preuves;
  • Pendant l'évaluation des preuves.

2.5.1 Seuils d'importance relative quantitative

L'importance relative quantitative fait référence aux déclarations erronées dans la valeur de la déclaration de GES. On peut par exemple citer les erreurs de calcul, les inventaires incomplets (p. ex., omissions de sources importantes) et les émissions de GES mal classées.

Le RCP exige que les déclarations erronées quantitatives soient regroupées pour déterminer l'effet total sur l'information déclarée pendant l'évaluation des preuves (paragraphe 153(1)). La somme des déclarations erronées informe ECCC de leur effet sur les valeurs finales.

Les calculs de l'erreur relative et de l'erreur relative en pourcentage à utiliser pour évaluer l'importance relative sont les suivants (paragraphe 153(3)) :

Description longue

L’erreur relative est la somme des erreurs, omissions, et déclarations erronées. L’erreur relative en pourcentage est l’erreur relative divisée par la valeur absolue corrigée multipliée par 100.

L’erreur relative s’entend de la différence entre la valeur déclarée et la valeur corrigée. La différence est attribuable à des erreurs, des omissions et des inexactitudes.

Les erreurs sont des déclarations erronées quantitatives dans les données.

Les omissions font référence à des données incomplètes ayant une incidence sur la valeur et pouvant être corrigées (p. ex., sources manquantes dans l’inventaire).

Les inexactitudes font référence à des données mal classées. Elles peuvent être quantitatives et qualitatives. Dans l’analyse des erreurs, seules les valeurs quantitatives des inexactitudes sont utilisées.

L’erreur relative en pourcentage est une expression de l’erreur par rapport à la valeur corrigée en pourcentage.

La valeur corrigée correspond à la valeur ajustée à partir des erreurs, des omissions et des déclarations erronées trouvées dans les preuves.

La valeur absolue corrigée est la valeur absolue de la valeur corrigée.

Le seuil global d'importance relative quantitative qui s'applique lors de la vérification des rapports et des demandes réglementaires est de 5 %, sauf pour les valeurs d'IC (paragraphe 150(b)), car le seuil rencontre des problèmes avec les petites et les grandes valeurs d'IC.

Pour les valeurs d'IC :

Pour les faibles valeurs absolues, il est difficile pour le système de mesure de produire le degré de précision requis pour mesurer les valeurs déclarées (p. ex., 5 % de 0 g d'éq. CO2/MJ correspond à 0 g d'éq. CO2/MJ, nécessitant donc des capacités de mesure très développées). On utilise donc une valeur de consigne de 1 g d'éq. CO2/MJ pour les faibles valeurs d'IC posant des problèmes de mesure (alinéa 150(a)(i)).

Pour les valeurs absolues plus grandes, un problème d'importance relative peut survenir. Un combustible à faible IC peut par exemple présenter des valeurs de -400 g d'éq. CO2/MJ. Un seuil d'importance relative fixé à 5 % sur 400 g d'éq. CO2/MJ (absolu) représente 20 g d'éq. CO2/MJ, soit une ampleur similaire à celle de nombreux combustibles à faible IC. On utilise donc une valeur de consigne de 5 g d'éq. CO2/MJ pour les grandes valeurs d'IC posant des problèmes d'importance relative (alinéa 150(a)(iii)). Les seuils d'importance relative acceptés par le RCP pour les valeurs d'IC sont présentés dans le Tableau 6 .

Tableau 6 : Seuils d'importance relative pour les valeurs d'IC (paragraphe 150(a))
Valeur d'IC (g d'éq. CO2/MJ) Seuil d'importance relative
IC => 100 5 g d'éq. CO2/MJ
100 > IC >= 20 5 %
20 > IC > -20 1 g d'éq. CO2/MJ
-20 => IC> -100 5 %
IC =< -100 5 g d'éq. CO2/MJ
Figure 1 : Seuils d’importance relative pour les valeurs d’IC
Figure 1 : Graphique illustrant les seuils d'importance relative que le RCP acceptera pour différentes valeurs d'IC. Illustration du tableau 6.

Seuils négligeables et importance relative

Le seuil négligeable représente le niveau en dessous duquel les contributions (p. ex., les sources ou les puits) n'ont aucun impact clair sur la valeur rapportée (p. ex., la valeur de l'IC). Le seuil négligeable doit être fixé suffisamment bas pour que le regroupement des contributions manifestement insignifiantes ne soit pas d'importance relative. En vertu du RCP, le seuil négligeable est fixé à 5 % de l'importance relative quantitative globale (paragraphe 153(2)). Ainsi, si le seuil d'importance relative est fixé à 5 g d'éq. CO2/MJ, le seuil négligeable est donc de 0,25 g d'éq. CO2/MJ. Si le seuil d'importance relative est fixé à 5 % (p. ex., pour les bilans matières et les crédits d'émissions), le seuil négligeable est donc de 0,25 %.

Protocoles d'arrondissement et importance relative

Les procédures d'arrondissement doivent être conforme aux exigences prévues par la norme ASTM E29-22, intitulée Standard Practice for Using Significant Digits in Test Data to Determine Conformance with Specifications (paragraphe 163(1)). L'arrondissement est utilisé à des fins d'éclaircissement des rapports. Il devrait être précis, sans entraver la détermination de l'importance relative. Selon cette norme, il existe deux procédures d'arrondissement acceptables (méthode absolue et méthode arrondi), le choix doit être précisé (ASTM E29-2, 4.1). Les vérificateurs doivent être familiarisés avec les deux méthodes d'arrondissement.

La méthode absolue considère tous les chiffres d'une valeur observée ou calculée significatifs.

La méthode arrondis limite le nombre de chiffres dans une valeur observée ou calculée. La méthodologie arrondis, telle que spécifiée par la norme, est la suivante :

Lorsque le chiffre suivant après la dernière place à retenir est :

Par exemple,

L'intervalle d'arrondissement sélectionné est différent selon si la valeur est une mesure ou un résultat de test. Pour les mesures directes, telle que les relevés de compteurs, les cadrans ou les balances, tous les chiffres connus avec exactitude plus un chiffre pour l'estimation doivent être enregistrés. Pour les valeurs de test, l'intervalle d'arrondissement doit être compris entre 5% et 50% de l'écart type.

Les exceptions à la norme ci-dessus sont :

Dans ces cas, si le chiffre au-delà de la valeur entière est 5, augmentez la valeur entière de 1.

Par exemple :

Règles pour porter des chiffres significatifs :

Seuil significatif et importance relative

Un seuil significatif est utilisé pour déterminer le moment où il faut reformuler les valeurs pour des événements après coup, les méthodes de quantification qui changent, les valeurs d'IC qui s'améliorent, les installations qui changent (s'agrandissent), etc. Le seuil significatif est le reflet de l'importance relative et du niveau de charge administrative toléré par le programme. Les seuils significatifs énumérés au Tableau 7 ci-dessous s'appliquent (article 156).

Tableau 7 : Seuils significatifs
Valeur Seuil significatif
Valeur d'IC Deux fois le seuil d'importance relative
Bilans matières 10 %
Valeurs de production 10 %
Unités de conformité 2 000 t
Valeurs monétaires 10 %

2.5.2 Seuils d'importance relative qualitative

L'importance relative qualitative fait référence aux problèmes intangibles ayant une incidence sur la déclaration des GES. Voici des exemples :

L'importance relative qualitative est difficile à définir et change avec le temps (nouvelles exigences, zones protégées, etc.). Compte tenu de cela, les paragraphes suivants fournissent des principes et des exemples de ce qu'ECCC pourrait considérer comme important, sans toutefois en dresser une liste exhaustive. Ces directives ne dispensent pas le vérificateur d'exercer son jugement professionnel sur les questions qualitatives susceptibles d'être importantes. Les vérificateurs sont tenus d'évaluer toute anomalie déclarations erronées qualitative afin de déterminer si elle est d'importance significative (article 151) (ISO 14064-3:2019 6.3.1.3). Si le vérificateur n'est pas certain de l'importance d'un élément, ECCC exige au minimum la divulgation des renseignements concernés (Annexe 20(2)).

2.5.2.1 Principes généraux

Les vérificateurs sont requis d'évaluer les aspects qualitatifs de la demande ou du rapport (article 151). La question qualitative est importante si la demande ou le rapport :

Les paragraphes suivants illustrent les questions qualitatives jugées importantes en fonction des cas énumérés ci-dessus.

2.5.2.1.1 Critères d'admissibilité

Parmi les cas d'inadmissibilité, on peut citer :

Parmi les exemples de problèmes d'admissibilité, nécessitant un examen attentif et une éventuelle divulgation de la part du demandeur, du déclarant ou du vérificateur, on peut citer :

2.5.2.1.2 Respect des critères

Parmi les cas de non-respect des critères, on peut citer :

2.5.2.1.2.1 Classification erronée

Si une erreur de classification affecte de manière importante les valeurs déclarées, elle est considérée comme d'importance relative quantitative.

Les classifications erronées des points suivants sont toutes considérées comme d'importance relative qualitative :

2.5.2.1.3 Exigences en matière d'enregistrements

Parmi les cas de non-respect des critères, on peut citer :

Parmi les exemples de problèmes en matière d'enregistrements, nécessitant un examen attentif et une éventuelle divulgation de la part du demandeur, du déclarant, du vérificateur, on peut citer :

2.5.2.2 Trace des données et contrôles

Dans le cadre de la vérification, il incombe au vérificateur d'examiner les traces des données d'importance relative (ISO 14064-3:2019 6.1.3.2). Si l'on se fie à des contrôles, le vérificateur met ceux-ci à l'essai (ISO 14064-3:2019 6.1.3.6.2). Afin d'obtenir une meilleure compréhension du contrôle des données, ECCC exige du vérificateur qu'il calcule l'erreur absolue et l'erreur absolue en pourcentage (article 150), car la somme des déclarations erronées, sans égard à leur signe, donne une indication quant à l'efficacité des contrôles des données pour gérer les risques liés aux déclarations erronées d'importance relative.

Les calculs de l'erreur absolue et de l'erreur absolue en pourcentage sont les suivants (paragraphe 155(3)) :

Description longue

L'erreur absolue est la somme des valeurs absolues d'erreurs, d'omissions et de déclarations erronées. L'erreur absolue en pourcentage est l'erreur absolue divisée par la valeur absolue corrigée multipliée par 100.

L'erreur absolue est la différence sans signe entre la valeur déclarée et la valeur corrigée. La différence est attribuable à des erreurs, des omissions et des inexactitudes.

Les erreurs sont des déclarations erronées quantitatives dans les données.

Les omissions font référence à des données incomplètes ayant une incidence sur la valeur et pouvant être corrigées (p. ex., sources manquantes dans l'inventaire).

Les inexactitudes font référence à des données mal classées. Elles peuvent être quantitatives et qualitatives. Dans l'analyse des erreurs, seules les valeurs quantitatives des inexactitudes sont utilisées.

L'erreur absolue en pourcentage est une expression de la déclaration erronée la plus importante potentiellement par rapport à la valeur corrigée en pourcentage.

La valeur corrigée correspond à la valeur que le vérificateur détermine à partir des preuves.

La valeur absolue corrigée correspond à la valeur absolue de la valeur corrigée.

Le vérificateur divulgue les erreurs absolues en pourcentage égales ou supérieures à 5 % des valeurs corrigées déclarées et la cause de l'erreur(s) et/ou omission(s), et l'impact des rapports futurs, le cas échéant, dans son rapport (Annexe 20).

Les erreurs absolues en pourcentage supérieures à 25 % des valeurs corrigées déclarées sont considérées comme importantes. Le vérificateur doit donc émettre un avis approprié (paragraphe 154(c)).

2.5.2.3 Incertitude

Les erreurs et omissions sont des éléments différents de l'incertitude. En règle générale, les erreurs et les omissions peuvent être corrigées, tandis que l'incertitude demeure toujours. Elle est inhérente. Les vérificateurs évaluent les conséquences de l'incertitude sur les valeurs déclarées pour déterminer s'il existe des problèmes d'importance relative. Une analyse numérique est le moyen d'évaluation préféré, tandis qu'un classement (p. ex., élevé, moyen, faible) ne doit être établi que si les données sont insuffisantes. Des incertitudes sont présentes dans les mesures, dans les calculs et dans la science (consulter Annexe E : Calculs des incertitudes : Calcul des incertitudes pour une description plus complète). Les éléments suivants ne sont associés à aucune incertitude :

Dans le cadre de l'analyse de l'incertitude, les vérificateurs sont invités à se reporter au chapitre 6 des Recommandations du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) en matière de bonnes pratiques et de gestion des incertitudes dans les inventaires nationaux. La méthode simplifiée constitue une technique acceptable pour la propagation de l'incertitude, bien que la méthode de Monte-Carlo le serait également.

Le niveau d'incertitude acceptable dépend du sujet concerné et du degré d'incertitude standard pour ce sujet. Par exemple, l'incertitude acceptée pour les transactions d'unités de conformités est généralement minime, car celles-ci sont exprimées en valeurs entières ne présentant aucune incertitude. En revanche, l'incertitude acceptée pour un projet de réduction des émissions de méthane peut être plus grande, car la technologie de mesure n'est pas très précise. C'est également le cas les projets de stockage du carbone, cette fois en raison du potentiel d'inversion.

En règle générale, l'incertitude peut être comblée par la communication, ECCC recommande d'ailleurs une divulgation importante des éléments plutôt que moindre. Voici quelques règles claires visant à déterminer lorsque l'incertitude est importante :

2.6 Analyse des risques dans le cadre de la vérification

Les vérificateurs effectuent une analyse des risques dans le cadre de la vérification (ISO 14064-3:2019 6.1.2). Le risque de vérification correspond au risque que la déclaration soit incorrecte d'une manière importante, même si l'objectif de la vérification consiste à garantir que la déclaration est exempte d'erreurs importantes (p. ex., le risque de type II ou bêta). Le risque de vérification est rarement nul. Il comprend le risque de déclarations erronées d'importance significative et le risque lié à la détection. Le risque de de déclarations erronées d'importance significative dépend des données du déclarant et de son système de gestion des données. Le risque lié à la détection dépend des activités de collecte de preuves de vérification pouvant être et étant mises en œuvre. En règle générale, cette relation est exprimée par l'équation suivante :

RV = RII × RD

RII = RI × RC

RV = RI x RC x RD

Le vérificateur n'est pas tenu d'attribuer des valeurs numériques au risque, et les risques sont couramment classés par niveau (élevé, moyen, faible). Le vérificateur contrôle le risque de vérification grâce à la nature, au moment et à l'étendue des activités de collecte de preuves.

Pour les combustibles à faible IC, le risque inhérent à une déclaration erronée de la conformité d'une charge d'alimentation en vertu du RCP-UTB ou des critères de durabilité est généralement considéré comme élevé, à moins qu'une certification ou une approbation appropriée soit émise par le ministre.

2.6.1 Attributs relatifs aux affirmations

Il est important de prendre en compte les attributs relatifs aux affirmations dans l'analyse des risques et la conception des activités appropriées de collecte de preuves. L'affirmation faite par le participant au programme du RCP est un rapport (rapport sur le bilan matières, rapport sur la création de unités de conformité, rapport de production) ou une demande (demande de valeur d'IC). Ces documents contiennent une affirmation du participant (p. ex., nous avons créé 100 unités de conformité). Et dans cette affirmation, les participants font une déclaration sur certains attributs de cette affirmation. Ces attributs sont les suivants :

Ce cadre s'avère utile, car les activités propres à la collecte de preuves ne peuvent examiner que certains attributs. Une inspection visuelle du site peut par exemple permettre d'examiner l'existence de sources de GES, mais elle ne peut pas vérifier si les émissions déclarées l'ont été dans le délai imparti. Les essais analytiques visant l'efficacité (p. ex., entrée ou sortie) vérifient l'exactitude, mais n'examinent pas les droits et obligations ou la classification. L'analyse des risques de vérification et les activités de collecte de preuves sont conçues en fonction de l'attribut relatif à l'affirmation concernée à un niveau raisonnable (ISO 14064-2:2019 1.2.2).

Figure 2 : Relation entre rapport, affirmation et attributs relatifs aux affirmations
Figure 2 : Relation entre rapport, affirmation et attributs relatifs aux affirmations
Description longue

Relation entre le rapport, les affirmations et les attributs relatifs aux affirmations. Par exemple, dans un rapport sur la création d'unités de conformité (rapport), une déclaration de 100 unités est faite (affirmation), et à l'intérieur de cette affirmation, une déclaration peut être faite à propos de certains attributs relatifs à celle-ci.

Les vérificateurs ne sont pas en mesure d'examiner chaque transaction ou activité effectuée au cours de la création d'une demande ou d'un rapport. Par exemple, un vérificateur n'observera pas véritablement les pesées annuelles des charges de biomasse sur un camion pour son expédition. Il ne contrôlera pas non plus chaque enregistrement d'un compteur qui mesure à des intervalles d'une seconde (ce qui représente environ 500 000 000 enregistrements/an). La vérification est plutôt conçue pour prévenir le risque de déclaration erronée (évaluation du risque). L'analyse des risques prenant en compte le risque de déclaration erronée.

2.6.1.1 Droits et obligations

Les vérificateurs doivent établir si l'entité déclarante a l'obligation (p. ex., conformité, bilan matières, solde des unités de conformité, rapports sur la production de combustibles fossiles) ou les droits (p. ex., création d'unités de conformité, rapport sur les filières des combustibles à faible IC, rapports sur les recettes des unités de conformité) quant à l'affirmation contenue dans le rapport ou la demande (ISO 14064-3:2019 6.1.2.2(b)). En ce qui concerne la création d'unités de conformité, les droits sur ceux-ci reviennent généralement à la partie qui, selon la réglementation, crée l'unité de conformité. La liste qui suit présente les propriétés initiales des unités de conformité en fonction du type d'unité de conformité, sauf s'il existe un mécanisme formel, tel qu'un contrat, qui transfère ce droit à une autre partie.

En ce qui concerne les cas où le déclarant n'est pas le propriétaire ou le responsable original selon la réglementation, il incombe aux vérificateurs de s'assurer que le transfert de propriété ou de responsabilité a bien eu lieu (p. ex., lorsque des agrégateurs sont utilisés).

2.6.1.2 Exactitude

Les vérificateurs établissent si les renseignements déclarés sont véritablement exacts (article 154). Aussi, il leur incombe d'évaluer si les hypothèses, les limites et les méthodes inhérentes, énoncées dans la méthode de quantification d'un projet, restent applicables à celui-ci. Cette évaluation ne vise pas à examiner une nouvelle fois les calculs de la méthode de quantification, notamment l'établissement du scénario de base, mais plutôt à déterminer si la méthode de quantification est appropriée et le reste, compte tenu des opérations du projet. Par exemple, si un projet de récupération assistée du pétrole (RAP) prévoit un taux de stockage particulier, fondé sur une configuration d'exploitation particulière, mais que celle-ci est améliorée, le vérificateur doit déterminer si la méthode de quantification demeure appropriée.

2.6.2 Risque de déclarations erronées

Le risque de déclarations erronées est fonction de deux facteurs : le risque lié au contrôle (p. ex., la conception et l'efficacité de la gestion des données et d'autres contrôles) et le risque inhérent (p. ex., la complexité de la mesure, des phénomènes mesurés ou du système de gestion des données).

2.6.2.1 Éléments distincts

La vérification vise généralement à recenser les affirmations erronées, au niveau des éléments distincts et de l'ensemble du rapport. Les éléments distincts proviennent d'une pratique comptable qui segmente chaque catégorie du rapport en domaines distincts. Les termes « éléments distincts » sont génériques et généralement définis selon les exigences en matière de rapports. Par exemple, un inventaire des GES peut inclure des éléments distincts relatifs à la combustion fixe ou mobile, au brûlage à la torche, à la ventilation, aux émissions fugitives, entre autres, et des éléments distincts d'absorption relatifs à la biologie et la géologie.

En règle générale, les vérificateurs procèdent à leur analyse des risques au niveau des éléments distincts, mais il est important de s'assurer que la séparation de ces éléments prend en compte des renseignements présentant des risques inhérents et des risques liés au contrôle similaires.

Si l'on reprend l'exemple de l'inventaire des GES mentionné ci-dessus, sous l'élément « combustion fixe », l'inventaire pourrait mentionner une importante centrale de cogénération au gaz naturel et un générateur diesel de secours. Il ne serait donc pas efficace de conduire l'analyse des risques au niveau de l'élément distinct de la « combustion fixe », car la centrale de cogénération et le générateur diesel de secours présenteront probablement des risques liés au contrôle différents si leurs systèmes de mesure et de rapport diffèrent. Si tel est le cas, le vérificateur doit conduire son évaluation des risques au niveau des éléments distincts relatifs à la centrale de cogénération et au générateur diesel de secours.

Autre exemple : Lorsqu'ils produisent un rapport sur la création d'unités de conformité, les producteurs canadiens de biocombustible sont tenus de déclarer la quantité de charges d'alimentation utilisée. Le vérificateur peut donc choisir de conduire son analyse des risques selon le type de charge d'alimentation, en fonction de sa source et du système de gestion des données en place.

Autre exemple : Lorsqu'ils produisent un rapport sur la création d'unités de conformité, les générateurs d'unités de conformité pour les véhicules électriques sont tenus de déclarer la quantité d'électricité fournie par la borne de recharge. Le vérificateur peut ici choisir de conduire son analyse des risques selon le type de borne (p. ex., N2 ou N3), car les systèmes de mesure ou les risques inhérents sont différents.

2.6.2.2 Risque inhérent

Le risque inhérent prend en compte la probabilité et l'ampleur évaluée et l'associe à l'importance relative. Les vérificateurs examinent (ISO 14064-3:2019 6.1.2.3) :

Ainsi, l'évaluation du risque inhérent implique la connaissance de l'élément distinct (p. ex., la technologie de mesure, la méthode de calcul, la variabilité naturelle de l'élément), de sa contribution relative à la demande ou au rapport (p. ex., 10 % de la production totale) et de son importance relative (p. ex., 5 %). Une analyse de la contribution permettant d'évaluer l'ampleur relative de la déclaration erronée est effectuée pour la vérification (ISO 14064-3:2019 6.1.2.3(b)). Une analyse de l'importance relative est également effectuée dans le cadre de la vérification. Celle-ci comprend : les documents relatifs à l'importance relative du RCP, l'importance relative liée au rendement et le recensement questions importantes.

2.6.2.2.1 Importance relative liée au rendement

L'importance relative liée au rendement correspond au seuil d'importance relative utilisé par les vérificateurs dans le cadre de la vérification afin de s'assurer que le cumul des erreurs, des omissions et des déclarations erronées est inférieur à l'importance relative requise. L'importance relative liée au rendement est toujours inférieure à l'importance relative du RCP. L'ampleur de cet écart dépend de la demande ou du rapport. Par exemple, un rapport contenant peu d'éléments distincts de grande taille aura probablement des seuils d'importance relative liée au rendement plus élevés qu'un rapport similaire contenant plusieurs éléments distincts de petite taille et d'importance équivalente. L'importance relative liée au rendement peut également varier au cours d'une même vérification. On peut citer l'exemple d'un élément distinct de grande taille ayant une importance relative liée au rendement différente de celle d'un élément distinct de très petite taille.

2.6.2.2.2 Analyse de haut niveau

L'analyse correspond à l'étude des relations entre plusieurs variables indépendantes. Elle peut être effectuée à haut niveau, en comparant par exemple le débit de production à l'entrée de charges d'alimentation pour une installation donnée, ou à un niveau plus détaillé, en comparant cette fois la consommation quotidienne de combustible à la puissance produite par un générateur pour une installation donnée. L'analyse de haut niveau est utile au cours de la planification, afin de recenser les domaines nécessitant une attention plus grande. Elle ne sert pas à prouver la présence d'une erreur, d'une omission ou d'une déclaration erronée dans les preuves, mais plutôt à fournir une ligne directrice pour l'enquête. Les analyses détaillées peuvent fournir la preuve d'une déclaration erronée.

Les analyses de haut niveau sont conçues pour un sujet particulier et, dans certains cas rares, il est impossible d'en trouver des fiables. Parmi les analyses courantes, on peut citer :

L'analyse de haut niveau n'est pas obligatoire dans le cadre d'une vérification, mais elle est fortement recommandée lorsqu'il existe d'importants liens entre différents paramètres.

Exemple d'analyse de haut niveau :

Figure 3 : Analyse de haut niveau
Figure 3 : Analyse de haut niveau
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Exemple d'analyse de haut niveau : données d'entrée et données de sortie en fonction du mois de l'année. Les analyses de haut niveau sont utiles dans la planification pour identifier les domaines à approfondir. Par exemple, s'il existe un écart entre les entrées et les sorties prévues du système sur une certaine période, il convient d'examiner cette période plus attentivement et de déterminer la raison de cet écart.

2.6.2.2.2.1 Analyse historique

Étant donné qu’elle permet d’établir des valeurs et des modèles opérationnels typiques, les vérificateurs effectuent une analyse historique des données opérationnelles disponibles pour la période de conformité concernée et pour les quatre périodes de conformité précédentes, lorsque les données sont disponibles. L’analyse historique est utilisée pour préparer les essais analytiques de haut niveau. Elle ne peut pas être utilisée pour recenser les risques de déclarations erronées, sauf si l’on peut supposer que les modèles historiques se poursuivront à l’avenir (p. ex., modèles saisonniers ou permanents).

Figure 4 : Relations de l’évaluation du risque de vérification
Figure 4 : Relations de l’évaluation du risque de vérification
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Organigramme donnant une vue d'ensemble des relations pour l'évaluation du risque de vérification. Les trois types de risques pour une vérification sont les risques inhérents et les risques liés au contrôle, qui relèvent du risque de déclaration erronée, ainsi que le risque lié à la détection. Le risque inhérent peut être évalué en effectuant une analyse de contribution, une analyse de haut niveau et une analyse de l’importance relative. Une analyse de l’importance relative peut prendre en compte le volet quantitatif et le volet qualitatif. Dans le cas d'une analyse quantitative de l'importance relative, l'importance relative liée au rendement doit être prise en compte. Le risque lié au contrôle peut être évalué par la trace des données et l'évaluation des contrôles, lesquels peuvent être subdivisés en contrôles des données et en contrôles généraux. Le risque lié à la détection peut être évalué par les activités de collecte de preuves, qui peuvent être subdivisées en une approche ciblant le contrôle (essais des contrôles) et une approche par corroboration (procédures de corroboration et analyses détaillées).

2.6.2.2.3 Analyse de la contribution

L'analyse de la contribution permet de déterminer la mesure dans laquelle la déclaration erronée d'un élément distinct peut influencer le rapport ou la demande (ou la partie du calcul du risque relatif à son ampleur). La valeur de l'élément distinct est comparée à une valeur de référence afin de déterminer le pourcentage de la contribution.

Dans le cas d'un rapport sur la production de combustible, par exemple, l'analyse de la contribution pourrait ressembler à ce qui suit :

Tableau 8 : Analyse de la contribution – Rapport sur la production de combustible
Combustible Quantité (MJ/an) Contribution en %
Essence 12 006 4,44 %
Diesel 252 098 93,20 %
Kérosène 5 089 1,88 %
Mazout léger 430 0,16 %
Mazout lourd 601 0,22 %
Carburéacteur 254 0,09 %
Essence aviation 0 0,00 %
Butane 0 0,00 %
Huile de graissage 0 0,00 %
Coke de pétrole 0 0,00 %
Mélanges de propane 0 0,00 %
Pétrole brut synthétique 0 0,00 %
TOTAL 270 478 99,99 %

Dans ce tableau, l'élément distinct relatif au diesel est jugé important, car une déclaration erronée de ces renseignements est susceptible de provoquer une erreur importante. L'importance relative liée au rendement devrait probablement être fixée juste en dessous des seuils d'importance relative du RCP.

Dans le cas d'un rapport sur le bilan matières, par exemple, l'analyse de la contribution pourrait ressembler à ce qui suit :

Tableau 9 : Analyse de la contribution – Rapport sur le bilan matières
Charge d'alimentation (Blé canadien) Quantité (t/an) Contribution en %
Blé roux de printemps, Est canadien 500 326 26,20 %
Blé de force rouge d'hiver, Est canadien 743 009 38,91 %
Blé tendre rouge d'hiver, Est canadien 630 853 33,03 %
Blé dur ambré, Est canadien 35 572 1,86 %
Blé blanc d'hiver, Est canadien 0 0,00 %
Blé fourrager, Est canadien 0 0,00 %
Blé de force rouge, Nord canadien 0 0,00 %
Blé roux de printemps Canada Prairie 0 0,00 %
Blé blanc de printemps Canada Prairie 0 0,00 %
Blé dur ambré, Ouest canadien 0 0,00 %
Blé roux de printemps, Ouest canadien 0 0,00 %
Blé rouge d'hiver, Ouest canadien 0 0,00 %
Blé tendre blanc de printemps, Ouest canadien 0 0,00 %
TOTAL 1 909 760 100,00 %

Les éléments distincts importants seraient ici les lignes du blé roux de printemps, du blé de force rouge d'hiver et du blé tendre rouge d'hiver de l'Est canadien. Étant donné que les contributions de ces éléments distincts sont presque similaires, l'importance relative liée au rendement sera probablement définie à une valeur plus faible que dans l'exemple du rapport sur la production de combustible.

Dans le cas d'un rapport sur la création de unités de conformité, par exemple, l'analyse de la contribution pourrait ressembler à ce qui suit :

Tableau 10 : Analyse de la contribution – Rapport sur la création d'unités de conformité – Projet
Création de d'unités de conformités Base de référence (kt éq. CO2) Projet (kt éq. CO2) Réduction des émissions (kt éq. CO2) Contribution en %
Combustion fixe 1 200 1 200 0 0,00 %
Combustion mobile 300 300 0 0,00 %
Processus 0 0 0 0,00 %
Brûlage à la torche et ventilation 859 10  849 100,00 %
Émissions fugitives 35 35 0 0,00 %
Autres 0 0 0 0,00 %
SOUS-TOTAL 2 394 1 545 849 -

L'élément distinct relatif au brûlage à la torche et à la ventilation est celui considéré comme important. Les vérificateurs peuvent choisir de discrétiser davantage cet élément distinct afin d'obtenir des directives sur l'orientation de leurs activités de collecte de preuves.

Dans le cas d'un rapport sur la création de d'unités de conformité pour des véhicules électriques, par exemple, l'analyse de la contribution pourrait ressembler à ce qui suit :

Tableau 11 : Analyse de la contribution – Rapport sur la création d'unités de conformité – Véhicules électriques
Emplacement de la borne pour véhicules électriques Privée/Publique Type de recharge Quantité (kWh) Contribution en %
Colombie-Britannique Privée N1 1 294 047 16,97 %
Privée N2 35 058 0,46 %
Privée N3 0 0,00 %
Publique N1 24 068 0,32 %
Publique N2 3 987 306 52,29 %
Publique N3 250 302 3,28 %
Alberta Privée N1 243 510 3,19 %
Privée N2 14 0645 1,84 %
Privée N3 0 0,00 %
Publique N1 22 473 0,29 %
Publique N2 1 503 523 19,72 %
Publique N3 124 250 1,63 %
TOTAL - - 7 625 182 100,00 %

Il y a ici trois éléments distincts importants à prendre en compte, à savoir les lignes « C.-B. – Privée– N1 », « C.-B – Publique – N2 », et « Alb. – Publique – N2 ».

Veuillez noter que le recensement des éléments distincts importants dans les exemples ci‑dessus ne signifie pas que les vérificateurs ne seront pas tenus de concevoir des activités de collecte de preuves pour les autres éléments distincts. Le vérificateur établit des traces des données pour chaque élément d'importance significative. L'analyse de la contribution peut être évaluée de manières bien différentes que celles énoncées ci-dessus.

2.6.2.3 Risque lié au contrôle

Le risque lié au contrôle porte sur la conception et l'efficacité des contrôles relatifs aux données sur lesquelles la demande ou le rapport est fondé. Veuillez consulter la section 2.7.1.8.1 pour obtenir des renseignements sur les contrôles des TI courants. Au niveau de la gestion des données, il établit la trace (l'audit) des données et évalue la conception des contrôles le long de celle-ci. L'analyse de la conception des contrôles implique l'évaluation de leur emplacement, de leur fonction et de la fréquence de leur utilisation. Les vérificateurs documentent la trace des données et les contrôles associés avec leur emplacement, leur fonction et leur fréquence d'utilisation pour les éléments distincts.

À cette fin, les textes narratifs et des diagrammes de flux de données à couloirs sont des méthodes fréquemment utilisées.

2.6.2.3.1 Trace des données

Établir une trace des données peut être documenté de diverses façons. Cependant, les diagrammes de flux de données sont les plus simples à comprendre (les autres techniques reposant sur une description narrative). Les principales caractéristiques d'un diagramme de flux de données sont les suivantes :

Figure 5 : Exemple de diagramme de flux de données simplifié
Figure 5 : Exemple de diagramme de flux de données simplifié
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Exemple d'un diagramme de flux de données simplifié avec les caractéristiques clés pour créer un rapport sur la création d'unités de conformité. Les données provenant d'un compteur de gaz naturel (GN), d'un compteur d'électricité et d'un compteur de production sont collectées par le personnel d'exploitation et transférées dans un tableur des émissions. Le personnel d'exploitation collecte également les factures d'électricité auprès du service comptable de l'entreprise. Les données du tableur des émissions sont introduites dans le modèle d'Analyse du Cycle de Vie (ACV) puis transmises au responsable du site pour l'élaboration du rapport sur la création d’unités de conformité.

2.6.2.3.2 Fonction de contrôle

La fonction de contrôle peut être classée de différentes manières. Premièrement, on peut déterminer si le contrôle a été conçu à des fins de détection, de prévention ou de correction. Les contrôles de détection visent à recenser les actes indésirables. On peut par exemple citer : l'examen, l'analyse des écarts, les rapprochements, les inventaires physiques et les audits internes. Les contrôles préventifs visent à empêcher les actes indésirables. On peut par exemple citer : la séparation des tâches, les politiques et procédures écrites, les autorisations appropriées, les documents adéquats et l'étalonnage. Les contrôles de correction (ou de compensation) visent à rectifier les dommages causés par des actes indésirables. On peut par exemple citer : la supervision étroite, l'examen par la direction, les sauvegardes de données et les essais de validité des données.

Les contrôles peuvent également être classés en fonction de leur objectif, à savoir l'autorisation, l'exhaustivité, l'exactitude, la validité, les mesures de protection matérielle et la sécurité, le traitement des erreurs et la séparation des tâches. Veuillez noter que les objectifs du contrôle s'alignent très étroitement sur les attributs relatifs aux affirmations et que cette relation peut être mise à profit pour concevoir les activités de collecte des preuves.

Tableau 12 : Objectifs du contrôle

Objectifs du contrôle

Autorisation : Contribue à garantir que toutes les transactions (p. ex., les émissions, la production, les unités de conformité) sont approuvées par le personnel responsable avant leur enregistrement.

Exhaustivité : Contribue à garantir qu‘aucune transaction valide n'a été omise.

Exactitude : Contribue à garantir que toutes les transactions sont exactes, cohérentes et opportunes.

Validité : Contribue à garantir que les transactions représentent fidèlement la situation, sont légales et sont exécutées conformément à l'autorisation générale de la direction.

Mesures de protection matérielle et sécurité : Contribue à garantir que l'accès aux biens matériels et aux systèmes d'information est contrôlé et limité au personnel autorisé de manière appropriée.

Traitement des erreurs : Contribue à garantir que les erreurs détectées à n'importe quel stade du processus font l'objet d'une action corrective rapide et sont signalées de manière appropriée.

Répartition des tâches : Contribue à garantir que les tâches sont assignées aux individus de sorte qu'aucun individu ne puisse être chargé à la fois des fonctions d'enregistrement et de traitement.

Les contrôles peuvent porter sur plusieurs de ces objectifs, mais rarement sur tous. Un système de gestion des données bien conçu devrait satisfaire à la plupart, voire à la totalité, de ces objectifs de contrôle lors de l'évaluation des contrôles relatifs aux éléments distincts importants. Il devrait avoir des contrôles fiables de l'exhaustivité, de l'exactitude et de la validité, au minimum, de la trace des données soient mis en place pour chaque élément distinct important du rapport ou de la demande. Il est recommandé de mettre en œuvre d'autres contrôles, car ils contribuent à garantir la production continue de rapports appropriés.

Les contrôles sont généralement des documents précisant la personne effectuant le contrôle, si celui-ci est automatique ou manuel ainsi que la fréquence de ses utilisations. En outre, les contrôles principaux de la trace des données sont déterminés pour soutenir l'orientation des activités de collecte de preuves dans le cadre de la vérification.

Tous les contrôles ne portent pas sur les données. Par exemple, les procédures telles que la formation des employés à la saisie des données ou l'accès restreint aux ordinateurs par des portes verrouillées ne représentent pas des contrôles de données, mais elles contribuent à garantir l'absence de déclarations erronées. En règle générale, les vérificateurs mentionnent ces autres contrôles dans leurs documents de travail.

Les premières vérifications peuvent être plus délicates, car la documentation relative au système de contrôle de la gestion des données est généralement incomplète. Les travaux consistent donc à documenter le système de gestion des données et à mener des activités supplémentaires de collecte de preuves de vérification en vue de compenser le manque de connaissance sur les contrôles.

Tableau 13 : Exemple d’un document de contrôle
Emplacement A B
Description du contrôle Avertissements relatifs aux cellules de saisie des données fixées à 80 % et 120 % de la plage attendue Connexion à deux facteurs requise pour le système de gestion des données
Qui Système Système
Prévenir / Détecter / Corriger Prévenir Prévenir
Objectifs du contrôle : Autorisation - X
Objectifs du contrôle : Exhaustivité - -
Objectifs du contrôle : Exactitude X X
Objectifs du contrôle : Validité - X
Objectifs du contrôle : Sécurité - X
Objectifs du contrôle : Erreurs - -
Auto / Manuel Auto Auto
Fréquence Chaque entrée Selon les besoins
2.6.2.3.3 Fiabilité des contrôles

Le vérificateur peut choisir d'adopter la stratégie de vérification de la « fiabilité des contrôles », dans laquelle il a recours aux contrôles, plutôt qu'aux données sous-jacentes, pour fournir des preuves. Dans certaines situations, cette stratégie de « fiabilité des contrôles » est inévitable. On peut citer l'exemple d'une population de plus d'un million d'individus pour laquelle l'examen des données sous-jacentes ne suffirait pas à pour détecter les déclarations erronées d'importance significative. Cette méthode est très efficace pour collecter des preuves. Étant donné qu'elle profite des contrôles sur les données, elle doit être appliquée avec prudence. Par conséquent, il n'est pas permis de se fier entièrement aux contrôles en tant que stratégie de vérification (ISO 14064-3:2019, 6.1.3.4). Lorsque les vérificateurs s'appuient sur des contrôles, ceux-ci doivent être mis à l'essai (ISO 14064-3:2019 6.1.3.6.2).

Figure 6 : Stratégies de vérification
Figure 6 : Stratégies de vérification
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Figure montrant l'équilibre entre les stratégies de vérification (stratégie des contrôles par rapport à la collecte de preuves de corroboration). Dans une stratégie des contrôles, le vérificateur teste les contrôles, alors que dans une approche de données, les vérificateurs doivent collecter des preuves de corroboration. L'approche consistant à se fier entièrement aux contrôles n'est pas autorisée. Les deux approches doivent toujours représenter 100 %. Par exemple, 80 % suivant l'approche des contrôles et 20 % suivant l'approche des données, ou 10 % suivant l'approche des contrôles et 90 % suivant l'approche des données.

2.6.2.3.4 Documents nécessaires pour comprendre les traces des données et les contrôles

Les documents suivants doivent être mis à la disposition du vérificateur pour qu'il puisse établir une trace des données et acquérir une bonne compréhension des contrôles des données :

2.6.2.4 Risque lié à la détection

Le risque lié à la détection (c'est-à-dire la capacité des activités de collecte des preuves de vérification à détecter les déclarations erronées d'importance significative) permet au vérificateur de contrôler que le risque de déclarations erronées est maintenu à un niveau acceptable dans le cadre de la vérification. Ainsi, les risques inhérents et ceux liés au contrôle sont évalués pour déterminer le risque de déclarations erronées, et le risque de détection est utilisé pour équilibrer le risque de vérification.

Figure 7 : Relation entre déclarations erronées et risque lié à la détection
Figure 7 : Relation entre déclarations erronées et risque lié à la détection
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Relation entre le risque lié à la détection et le risque de déclaration erronée (risques inhérents et risques liés au contrôle). Un équilibre est nécessaire entre les risques de vérification.

Le risque lié à la détection est évalué lors de la conception des procédures de collecte de preuves.

2.7 Conception des activités de collecte de preuves

Le rôle des vérificateurs est de fournir une assurance quant à une affirmation, généralement une demande ou un rapport, faite par une entité déclarante au programme du RCP.

Lorsqu'ils conçoivent des activités de collecte de preuves, les vérificateurs peuvent se baser sur plusieurs activités standard :

  1. Observation visuelle : inspection en personne d'un élément, tel qu'un inventaire ou un processus;
  2. Examen ou inspection des dossiers et des documents : les dossiers peuvent être considérés comme des artefacts historiques relatant les événements passés. Les documents, eux, sont des descriptions écrites des processus et d'autres sujets qui informent des événements à venir;
  3. Enquête ou entretien : discussion structurée ayant un objectif précis;
  4. Essai analytique : analyse des relations plausibles entre les données;
  5. Confirmation : s'appuyer sur une partie indépendante pour qu'elle fournisse des preuves (p. ex., des certificats);
  6. Nouveau calcul : reprise des calculs;
  7. Nouvelle exécution : le vérificateur exécute les procédures comptables (p. ex., les contrôles) afin de confirmer leur efficacité.

Ces activités de collecte de preuves peuvent être utilisées dans le cadre d'un processus, ou d'une technique, de collecte de preuves. Parmi les processus communs et techniques courantes, on peut citer :

  1. Retraçage ou attestation : technique permettant de suivre les preuves, du rapport à la mesure. Le retraçage vérifie les occurrences;
  2. Traçage : technique permettant de suivre les preuves, de la mesure jusqu'au rapport. Le traçage vérifie l'exhaustivité;
  3. Essais des contrôles : technique permettant, à travers une nouvelle exécution, l'observation ou l'inspection, de déterminer l'efficacité d'un contrôle à prévenir, détecter ou corriger les erreurs;
  4. Échantillonnage : technique permettant de conduire des essais sur une partie de la population, de manière à pouvoir déduire les caractéristiques de cette partie à la population. L'observation, l'examen, les nouveaux calculs ou les nouvelles exécutions sont des activités de collecte de preuves fréquemment utilisées dans l'échantillonnage;
  5. Essais des estimations : processus permettant de déterminer si une estimation est correcte en matière d'importance relative;
  6. Recoupement ou rapprochement : comparaison de sources indépendantes portant sur le même sujet afin de déterminer si elles concordent.

Visites de sites : utilisées comme un mécanisme afin d'exécuter de manière efficace certaines activités de collecte de preuves.

Les vérificateurs conçoivent des activités de collecte de preuves qui adressent de manière appropriée les risques recensés dans l'analyse connexe (ISO 14064-3:2019, 6.1.3.1). Voici certains des points essentiels à prendre en compte lors de la conception des procédures de collecte de preuves :

Évaluation de la qualité des preuves

L'objectif du vérificateur est de planifier et de conduire la vérification de manière à obtenir des preuves de vérification appropriées et suffisantes en vue d'étayer l'avis de vérification. Le terme « suffisant » correspond à la dimension quantitative des preuves. La quantité de preuves nécessaires dépend du risque de déclarations erronées d'importance significative et de la qualité des preuves obtenues. Si le risque de déclarations erronées d'importance significative augmente, c'est également le cas pour la quantité de preuves devant être obtenue par le vérificateur.

La dimension qualitative des preuves de vérification dépend de leur pertinence et de leur fiabilité. La pertinence des preuves fait référence au lien pouvant être établi entre celles-ci et le contenu du rapport ou de la demande. La pertinence dépend de la conception et du calendrier des activités de collecte de preuves. Un entretien avec le directeur général d'une installation relatif à l'étalonnage des compteurs sera par exemple moins pertinent que si cet entretien avait été conduit avec le technicien d'entretien ayant effectué l'étalonnage. La fiabilité dépend de la nature et de la source des preuves ainsi que des circonstances dans lesquelles elles ont été obtenues. Les preuves relatives aux dépôts en espèces d'un client seront par exemple plus fiables si elles sont obtenues auprès d'une banque plutôt que depuis les registres du client. Les observations directes du vérificateur concernant les sources d'émission sur site sont également plus fiables que l'examen du diagramme relatif à l'installation.

Figure 8 : Caractère convaincant des preuves
Figure 8 : Caractère convaincant des preuves
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Le degré de persuasion des preuves dépend du risque. Les preuves obtenues doivent être suffisantes (en quantité) et appropriées (en termes de type de preuve). Le risque de déclarations erronées d’importance significative et la qualité sont liés au caractère suffisant. Le caractère approprié est, quant à lui, lié à la pertinence et à la fiabilité des preuves.

2.7.1 Hiérarchie des preuves

Les vérificateurs conçoivent les activités de collecte de preuves en fonction des risques. Plus les risques sont grands, plus les preuves doivent être convaincantes (ISO 14064-3:2019). Le caractère convaincant des preuves dépend du contexte. Cependant, le tableau suivant fournit une hiérarchie générale des preuves, utile pour déterminer le type de preuves à recueillir.

Tableau 14 : Hiérarchie des preuves
Fiabilité Preuve Exemple Raisonnement
Élevée Observation visuelle Observation des sources et des puits du site Collecte directe de preuves de fond
Moyenne Essais analytiques détaillés Analyse de l'efficacité énergétique des équipements Difficile de modifier simultanément plusieurs sources de preuves
Nouvelle exécution Exécution des procédures de qualité relatives aux rapports Collecte directe de preuves relatives aux contrôles
Nouveau calcul Reprise des calculs des émissions Calcul indépendant, pouvant néanmoins être sujet à des erreurs
Examen ou inspection des dossiers et des documents (externe) Inspection des factures d'électricité ou de gaz naturel Fournies par des tiers
Confirmation

Contacter le Fonds pour confirmer le montant transféré (au moyen de la documentation)

Certifications

Dépend des contrôles de parties indépendantes
Examen ou inspection des dossiers et des documents (interne) Examens des procédures d'étalonnage Développées en interne et pouvant être modifiées
Enquête ou entretien Entretiens avec le personnel de maintenance Sujet à un biais de rappel
Faible Essais analytiques de haut niveau Analyse de l'efficacité énergétique de l'installation Pas suffisamment détaillés pour fournir des preuves corroborantes

Les activités de collecte de preuves peuvent être regroupées en deux catégories : les essais de corroboration et les essais des contrôles. Les essais de corroboration peuvent également être classés en deux catégories : les essais détaillés et les essais analytiques détaillés.

Figure 9 : Classification des activités de collecte de preuves
Figure 9 : Classification des activités de collecte de preuves
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Les activités de collecte de preuves sont classées en deux catégories : les essais de corroboration et les essais des contrôles. Les essais de corroboration peuvent être subdivisés en essais détaillés et en essais analytiques de corroboration (détaillés).

Les essais de corroboration correspondent aux activités réalisées par le vérificateur dans le but de détecter les déclarations erronées d’importance significative ou les fraudes au niveau des affirmations.

Les essais détaillés correspondent à toute autre activité, à l’exception des essais analytiques, réalisée par le vérificateur dans le but de détecter les déclarations erronées d’importance significative ou les fraudes au niveau des affirmations.

Les essais analytiques de corroboration (détaillés) correspondent aux activités réalisées par le vérificateur en utilisant les relations plausibles entre les données dans le but de détecter les déclarations erronées d’importance significative ou les fraudes au niveau des affirmations.

Les essais des contrôles correspondent aux activités réalisées par le vérificateur dans le but de déterminer si les contrôles sont à même de détecter ou prévenir les risques de déclarations erronées d’importance significative.

2.7.1.1 Permis et rapports acceptés par d'autres organismes de réglementation

Le RCP autorise l'utilisation de permis d'exploitation délivrés par d'autres organismes réglementaires comme preuve de l'aptitude des formations géologiques à être utilisées comme sites de stockage. Le vérificateur obtient copie du permis et en évalue la suffisance et l'adéquation, ce qui peut l'amener à se demander si l'organisme de réglementaire est responsable de la responsabilité à long terme du projet, si le permis a été délivré récemment, pour quelle application il a été délivré, etc. Les vérificateurs peuvent choisir de ne pas s'appuyer sur le permis comme preuve et de mettre en œuvre des procédures de vérification supplémentaires pour confirmer l'aptitude de la formation géologique à être utilisée comme site de stockage. Ces procédures supplémentaires, le cas échéant, doivent être menées par un spécialiste du captage et du stockage du carbone (CSC)/de la récupération assistée des hydrocarbures (RAH) au sein de l'équipe de vérification.

Le RCP autorise également l'utilisation d'autres rapports de CSC/RAH soumis à d'autres organismes de réglementaire et acceptés par ceux-ci comme preuve en réponse aux exigences de déclaration relatives au plan de surveillance ou à la méthode de quantification pour le captage et le stockage permanent du CO2. Le vérificateur obtient copie des rapports et compare l'information qu'ils contiennent avec ce qui est requis en vertu des exigences de déclaration relatives au plan de surveillance ou à la méthode de quantification pour le captage et au stockage du CO2. En fonction de l'analyse des risques liés à la vérification, les lacunes et les divergences en matière de données et d'information peuvent nécessiter des procédures de vérification supplémentaires. Ces procédures supplémentaires, le cas échéant, doivent être menées par un spécialiste du CSC/RAH au sein de l'équipe de vérification.

2.7.1.2 Certification

Le RCP accepte les certificats comme forme de preuve (confirmations). Dans le cadre du RCP, les certificats portent sur deux éléments : les matières premières et les systèmes de gestion des données. Les certificats relatifs aux charges d'alimentation prouvent au vérificateur que les caractéristiques qualitatives des charges d'alimentation ont été validées. Les certificats relatifs aux systèmes de gestion des données prouvent au vérificateur que les procédures de contrôle des données du système ont été conçues de manière appropriée et sont efficaces. Néanmoins, étant donné que la portée et la qualité de la certification varient, le vérificateur évalue que le certificat est suffisant et approprié. Le vérificateur, en plus d'évaluer la base du certificat, effectue également des essais analytiques de haut niveau ou qu'il examine les preuves à distance, disponibles publiquement et relatives à la certification. Les vérificateurs indiquent la manière dont les certificats sont utilisés dans la vérification. Les vérificateurs déterminent si le certificat est à jour, que le régime de certification ne fait pas l'objet de plaintes non résolues concernant le certificat, et que l'accréditation de l'organisme de certification est à jour et valide.

L'annexe F illustre deux scénarios possibles pour le processus de vérification dans le cas où une charge d'alimentation admissible est utilisée pour produire un carburant à faible intensité de carbone dans le but de créer des crédits de conformité.

2.7.1.2.1 Certification relative aux charges d'alimentation

Les charges d'alimentation peuvent être certifiées sous la forme d'une confirmation par une partie tierce de leurs caractéristiques (p. ex., critères relatifs à l'utilisation des terres et à la biodiversité). Étant donné que chaque régime de certification est unique, le vérificateur évalue la portée de la vérification pour déterminer s'il existe des écarts entre celle-ci et les exigences du RCP pour la ou les charges d'alimentation concernées, et conçoit des activités de collecte de preuves appropriées visant à combler ces écarts et à prévenir les risques de déclarations erronées. Les vérificateurs doivent également effectuer des essais analytiques à distance de haut niveau (p. ex., essai par imagerie satellite) pour confirmer que les renseignements du certificat sont corrects, lorsque cela est possible. En ce qui concerne les certificats relatifs à un groupe de producteurs, le vérificateur doit déterminer si le groupe récolte le même type de charges d'alimentation, dans la même région géographique et sous le même climat. Il incombe au vérificateur de concevoir des activités appropriées de collecte de preuves, notamment des visites des sites, en réponse à toute préoccupation découlant de l'évaluation du certificat et du risque de déclarations erronées.

Si aucune certification n'est disponible, le vérificateur évalue le risque de déclaration erronée par rapport aux critères relatifs à l'utilisation des terres et à la biodiversité dans son évaluation des risques. En l'absence de certificat, le risque inhérent de déclaration erronée en ce qui concerne l'utilisation des terres et la biodiversité est généralement considéré comme élevé.

2.7.1.2.2 Certification relative à la gestion des données

Les systèmes de gestion des données peuvent être certifiés sous la forme d'une confirmation par une partie tierce de la conception et de l'efficacité des contrôles (p. ex., les critères des services de confiance de l'AICPA, le FedRAMP, la loi Sarbanes-Oxley, la FISMA, le RGPD, la LPRPDE, la CCPA, la SSAE-16, la SAS-70, le SOC2 Type x). Étant donné que chaque régime de certification est unique, le vérificateur évalue la portée de la vérification pour déterminer les contrôles évalués dans le système de gestion des données, et concevoir des activités de collecte de preuves appropriées visant à combler tout écart et à prévenir les risques de déclarations erronées. Il convient de noter que les vérificateurs ne doivent pas se fier à 100 % aux contrôles (ISO 14064-3:2019 6.1.3.5). Le vérificateur conçoit des activités appropriées de collecte de preuves en réponse à toute préoccupation découlant de l'évaluation du certificat et du risque de déclarations erronées. Des activités supplémentaires de collecte de preuves peuvent être requises.

2.7.1.3 Échantillonnage des données

L'échantillonnage des données est une méthode par laquelle on sélectionne un sous-ensemble d'unités appartenant à une population cible, dans le but de recueillir des renseignements au sujet de ces unités, pour ensuite tirer des conclusions sur la population dans son intégralité. Un échantillon correspond au sous-ensemble d'unités sélectionnées. L'échantillonnage des données peut être réalisé à un niveau stratégique, en sélectionnant par exemple les sites à visiter, ou à un niveau plus détaillé, en sélectionnant cette fois les enregistrements de données à examiner. La conception de l'échantillonnage des données dépend du contexte. Les renseignements suivants ne correspondent qu'à une description d'un échantillonnage au niveau détaillé.

L'échantillonnage des données dans le cadre d'une vérification est très différent des autres formes d'échantillonnage, telles que celles utilisées dans les enquêtes d'opinion, les analyses de marché et les recherches scientifiques et médicales, car :

2.7.1.3.1 Conception de l'échantillonnage des données

La conception de l'échantillonnage des données englobe tous les aspects de la manière de regrouper les unités de la population, de déterminer la taille de l'échantillon de données, de répartir l'échantillon de données entre les différents groupes et, enfin, de sélectionner l'échantillon. Les choix relatifs à cette conception sont influencés par de nombreux facteurs, notamment le niveau désiré de précision et de détail des renseignements à produire, la disponibilité des méthodes d'échantillonnage appropriées, la disponibilité de renseignements relatifs au regroupement (stratification) et la sélection de l'échantillon de données, les méthodes d'estimation utilisées et le temps et les ressources disponibles.

L'échantillonnage des données peut être utilisé pour les essais de conformité et pour ceux de corroboration. Les essais de conformité sont destinés à fournir une garantie raisonnable que les contrôles fonctionnent correctement ou qu'un critère a été respecté (qualitatifs). Les essais de corroboration visent eux à confirmer l'exactitude des valeurs sont exactes au moyen d'essais détaillés ou de procédures analytiques détaillées (quantitatifs).

Il est important de savoir si l'échantillonnage des données sera utilisé pour des essais de conformité (qualitatifs) ou de corroboration (quantitatifs), car cela peut modifier la taille de l'échantillon de données et les renseignements requis pour déterminer celle-ci. La taille de l'échantillon de données varie entre les essais de conformité et ceux de corroboration, car la conformité repose sur des critères binaires (p. ex., pourvu ou non d'une caractéristique), tandis que la corroboration sur des critères variables (p. ex., compris entre 98 et 102).

2.7.1.3.2 Méthode de sélection

En règle générale, deux méthodes de sélection pour l'échantillonnage des données sont admises : probabiliste et non probabiliste.

L'échantillonnage des données non probabiliste utilise une méthode subjective de sélection d'unités dans une population. Cette méthode est généralement rapide, facile et peu coûteuse. L'échantillonnage probabiliste des données repose sur trois principes de base. Tout d'abord, il est basé sur la randomisation, c'est-à-dire que les unités de l'échantillon sont sélectionnées de manière aléatoire. Deuxièmement, toutes les unités ont la même probabilité d'être échantillonnées. Et enfin, la probabilité de l'échantillon de données peut être utilisée pour déduire les caractéristiques de la population et quantifier l'erreur d'échantillonnage.

Figure 10 : Méthodes d’échantillonnage
Figure 10 : Méthodes d’échantillonnage
Description longue

Les méthodes d'échantillonnage peuvent être regroupées en deux catégories : les méthodes probabilistes et les méthodes non probabilistes. Les méthodes probabilistes peuvent être soit aléatoire, stratifiée ou proportionnelle. Les méthodes non probabilistes peuvent être soit par convenance, par appréciation ou bien stratégique.

2.7.1.4 Échantillonnage non probabiliste de données

L'échantillonnage non probabiliste de données est un moyen de sélectionner des unités d'une population à l'aide d'une méthode subjective (c.-à-d. non aléatoire). Le problème avec cette méthode, c'est qu'il est difficile de savoir s'il est possible de généraliser et d'appliquer les résultats de l'échantillon de données à toute la population.

On peut citer l'exemple d'une pratique courante des vérificateurs qui consiste à ne sélectionner les factures de livraison de combustibles que parmi les premières entrées (par convenance). Étant donné que le vérificateur n'a sélectionné que les factures les plus accessibles, une partie de la population n'a aucune chance d'être sélectionnée, et cette partie est susceptible de différer de manière systématique de celles sélectionnées (par rapport à la période de l'année, p. ex.). Non seulement cela peut entraver la précision des résultats, mais cela peut aussi réduire à tort la variabilité apparente de la population en raison d'une tendance à sélectionner des unités « typiques » et à éliminer les valeurs extrêmes.

Les échantillons non probabilistes de données ne peuvent ni déduire de manière fiable les caractéristiques d'une population ni estimer les erreurs. Il existe de nombreux types d'échantillonnage non probabiliste de données, dont trois types seront examinés dans cette section et dans l'annexe G : l'échantillonnage de convenance, l'échantillonnage reposant sur une appréciation et l'échantillonnage stratégique. Parmi ces trois types d'échantillonnage non probabilistes, on préférera l'échantillonnage stratégique. Les vérifications ayant principalement recours à un échantillonnage de convenance pour les activités de collecte de preuves sont des formes de preuves faibles et ne répondent probablement pas à un niveau d'assurance raisonnable. La stratégie d'échantillonnage des données est renseignée dans les documents de travail du vérificateur.

2.7.1.5 Échantillonnage probabiliste de données

L'échantillonnage probabiliste de données est une méthode qui permet de formuler des inférences sur la population, compte tenu des observations tirées de l'échantillon (p. ex., dix factures de charges d'alimentation ont été échantillonnées pour déterminer leur exactitude). L'échantillonnage probabiliste évite ce biais par la sélection aléatoire d'unités de la population (à l'aide d'un ordinateur ou d'un tableau de nombres aléatoires). Le terme aléatoire signifie que la sélection n'est pas biaisée, c'est un tirage au sort, mais qu'elle n'est pas non plus arbitraire. L'échantillonnage probabiliste de données ne permet pas au vérificateur de décider subjectivement quel élément doit être choisi.

Il existe de nombreuses conceptions différentes de l'échantillonnage probabiliste de données. Le plus élémentaire est l'échantillonnage aléatoire, mais le présent document aborde également l'échantillonnage proportionnel et l'échantillonnage stratifié, qui sont des techniques courantes dans le cadre de vérifications.

Le principal avantage de l'échantillonnage des données probabiliste réside dans le fait qu'il permet de formuler des inférences sur la population. Cette méthode est en revanche plus complexe, plus longue et généralement plus coûteuse que la méthode non probabiliste. Les échantillons de données probabilistes ont tendance à être plus dispersés géographiquement dans la population que les échantillons non probabilistes, la taille des échantillons étant généralement beaucoup plus importante et la collecte des données souvent plus coûteuse et difficile à gérer.

Veuillez consulter l'Annexe G : Conception de l'échantillonnage de données : Conception de l'échantillonnage de données pour obtenir une description des méthodes d'échantillonnage.

2.7.1.6 Taille de l'échantillon de données

« Quelle-doit être la taille de l'échantillon? » est une question fréquemment posée, et à juste titre, car cette taille a un impact direct sur les coûts de vérification. Il n'existe pas de solution magique ni de recette parfaite pour déterminer la taille d'un échantillon de données. Il s'agit plutôt d'un processus dans lequel les risques, la configuration et les ressources déterminent la conception de l'échantillonnage.

Le vérificateur fait toujours preuve de précision lorsqu'il conçoit un plan d'échantillonnage des données. Parmi les facteurs qui influencent la précision, on peut citer : la variabilité de la population, la taille de la population et la conception de l'échantillonnage.

2.7.1.6.1 Échantillonnage aléatoire avec des populations supérieures à 30 unités

Le théorème central limite stipule que si des échantillons aléatoires suffisamment grands, avec remplacement, sont sélectionnés, alors la répartition de l'échantillon sera normale. Il améliore considérablement les outils statistiques pouvant être utilisés. Dans le cas d'échantillons plus petits (n ≤ 30), le théorème central limite ne s'applique pas et les autres répartitions doivent être utilisées. En ce qui concerne l'échantillonnage aléatoire, les dénominations et la formule suivantes peuvent être utilisées pour déterminer la taille de l'échantillon :

C'est-à-dire, où :

L'équation est n = (z^2 * P(1 - P)) / e^2) / (1 + (z^2 * P(1 - P))) / N*e^2)). Pour plus de clarté, le numérateur est (z^2 * P(1 - P)) / e2, et le dénominateur est 1 + (z^2 * P(1 - P)) / N*e^2.
2.7.1.6.2 Échantillons de petite taille

Les petites populations (p. ex., ≤ 30 unités) ont une taille d'échantillon relativement fixe (selon la population) si on les examine d'un point de vue statistique. Si la population est inférieure ou égale à douze unités (p. ex., douze factures de combustible à l'année), l'intégralité de la population est examinée. Pour les populations comprises entre douze et trente unités, le choix de la taille de l'échantillon est laissé à l'appréciation des vérificateurs, mais elle n'est pas inférieure à douze.

2.7.1.7 Essais analytiques

Les essais analytiques correspondent à des évaluations de renseignements par l'analyse de relations plausibles comprenant des incohérences avec d'autres renseignements pertinents ou des valeurs attendues. À haut niveau, les essais analytiques sont utilisés pour recenser les domaines d'investigation. À un niveau plus détaillé, les essais analytiques de corroboration sont utilisés comme preuves. Dans le cadre de vérifications, les relations généralement prises en compte sont basées sur des principes scientifiques, tels que la conservation de la masse ou de l'énergie lors de l'examen de la relation entre les entrées et les sorties d'un processus. À ce titre, les essais analytiques de corroboration peuvent offrir des preuves fiables. Lors de la conception des essais analytiques, le vérificateur évalue (ISO 14064-3 :2019 6.1.3.6.1) :

Si les essais analytiques recensent des variations ou des relations incohérentes avec d'autres renseignements pertinents, ou qui diffèrent grandement des résultats attendus, le vérificateur étudie ces différences en collectant des preuves supplémentairesNote de bas de page 18.

2.7.1.8 Estimations

Les vérificateurs rencontreront des données ayant été estimées dans le cadre de leur vérification (p. ex., la consommation de combustibles de transport estimée par les distances parcourues et le rendement énergétique du véhicule). Dans certains cas, la méthode relative aux estimations peut être prescrite (comme dans le cadre d'une méthode de quantification). L'évaluation d'une estimation est déterminée par l'évaluation des risques. Lorsqu'il évalue une estimation, le vérificateur tient compte (ISO 14064-3 :2019 6.1.3.6.3) :

Le vérificateur élabore des activités de collecte de preuves qui vérifient l'efficacité opérationnelle des contrôles régissant l'élaboration de l'estimation. Parmi les contrôles nécessitant l'attention particulière des vérificateurs, on peut citer : les contrôles de l'exhaustivité et de l'exactitude de l'estimation, ceux qui examinent et valident l'estimation et la méthode utilisée, et la séparation des tâches entre les personnes effectuant l'estimation et celles qui en font rapport.

Le vérificateur calcule sa propre estimation pour évaluer celle en question. Pour ce faire, il peut avoir recours aux méthodes suivantes :

Le vérificateur évalue si l'estimation provoque une incertitude importante dans les valeurs déclarées. Le degré d'incertitude dépendra :

Les vérificateurs doivent être tenir compte des estimations qui semblent présenter une déclaration erronée non importante, mais qui pourraient potentiellement en créer une en raison de leur caractère incertain.

2.7.1.9 Essais des contrôles

Seuls sont soumis à des essais les contrôles que le vérificateur juge correctement conçus pour prévenir, détecter ou corriger, une déclaration erronée d'importance significative dans une affirmation. Lorsqu'il conçoit et réalise les essais sur les contrôles, le vérificateur recueille des preuves supplémentairesNote de bas de page 19 afin de prouver l'efficacité du fonctionnement des contrôles, notamment :

Le vérificateur met les contrôles à l'essai pendant la période à laquelle il compte s'appuyer sur ces contrôles (ISO 14064-3 :2019 6.1.3.6.2). Des preuves ponctuelles peuvent par exemple être suffisantes pour établir un inventaire des sources et des puits. Si, en revanche, le vérificateur entend s'appuyer sur un contrôle pour l'ensemble d'une période donnée, tel qu'une année de production, il convient de mettre en œuvre des essais de contrôles permettant de prouver l'efficacité opérationnelle du contrôle pendant cette période.

Il existe une différence entre vérifier l'efficacité opérationnelle des contrôles, d'une part, et comprendre et évaluer la conception et la mise en place de ces contrôles, d'autre part, bien que des activités de collecte de preuves similaires peuvent être appliquées.

Dans le cadre d'une vérification, le type d'activités de collecte de preuves requises pour prouver l'efficacité du fonctionnement d'un contrôle dépend de la nature de celui-ci. Par exemple, lorsque l'efficacité opérationnelle est documentée, le vérificateur peut décider d'inspecter les documents pour obtenir les preuves attestant cette efficacité. Il arrive en revanche que certains contrôles ne fassent l'objet d'aucune documentation, du moins pertinente. Par exemple, il se peut que les documents opérationnels ne soient consignés nulle part, tels que la délégation des pouvoirs et des responsabilités, ou de certains types d'activités de contrôle, telles que celles exécutées par un ordinateur. En pareille situation, les preuves attestant portant sur l'efficacité opérationnelle peuvent être obtenus par des demandes d'informations en association avec d'autres activités de collectes de preuves, comme l'observation ou les techniques de vérification assistée par ordinateur.

Lorsqu'il vérifie l'efficacité opérationnelle des contrôles pertinents, le vérificateur évalue si les déclarations erronées détectées par d'autres activités de collecte de preuves indiquent un dysfonctionnement de ces contrôles.

Si des écarts sont détectés, le vérificateur détermine s'ils affectent la fiabilité pouvant être placée dans ces contrôles, et si des essais, des contrôles ou des activités de collecte de preuves supplémentaires des contrôles sont nécessaires.

La décision du vérificateur de s'appuyer ou non sur des preuves obtenues lors de vérifications précédentes de contrôles qui :

relève du jugement professionnel. Par ailleurs, le délai que le vérificateur peut laisser s'écouler avant de remettre à l'essai ces contrôles relève également de son jugement professionnel, sous réserve que chaque contrôle soit testé au moins une fois tous les trois ans.

2.7.1.9.1 Traitement informatique

On peut s'attendre au fonctionnement uniforme d'un contrôle automatisé tant que le programme (y compris les tableaux, les fichiers et les autres données permanentes utilisées par le programme) n'est pas modifié. Une fois que le vérificateur a déterminé qu'un contrôle automatisé fonctionne de la manière prévue (ce qui peut être fait lors de la mise en place initiale du contrôle ou à une date ultérieure), il peut envisager d'effectuer des essais pour vérifier que le contrôle continue de fonctionner efficacement. Les essais peuvent notamment consister à vérifier que :

Ces essais peuvent également consister à vérifier que les programmes n'ont pas subi de modifications, comme dans les cas où une entité utilise des logiciels d'application prêts à l'emploi, sans les modifier ni les mettre à jour. Le vérificateur peut par exemple inspecter les archives du service chargé de la sécurité informatique pour obtenir des preuves indiquant qu'aucun accès non autorisé n'a eu lieu pendant la période considérée.

2.8 Visites de sites

Les visites de sites permettent de faciliter les activités de collecte de preuves. Dans la plupart des cas, elles permettent d'obtenir efficacement des preuves de grande qualité. Les observations (p. ex., des pratiques opérationnelles ou des conditions de culture) et les inspections (p. ex., des sources et des puits) des vérificateurs peuvent notamment permettre de collecter des preuves de grande qualité. Le terme site correspond à l'endroit où un organisme effectue un travail ou livre un service. Le RCP définit le site en fonction du sujet concerné.

Tableau 15 : Définition du site (paragraphe 152(2))

Définition du site (paragraphe 152(2))

Producteur de combustible : Installation de production de combustible

Producteur de combustible à faible IC : Installation de production de combustible ou installation du contributeur à l'intensité en carbone et

Le point de récolte des charges d'alimentation :

  • ferme;
  • forêt;
  • tout autre emplacement

Importateur : Lieu d'importation

Projet : Selon la méthode de quantification ou l'endroit où le projet décrit est réalisé

Unités de conformité créées conformément à l'alinéa 19(1)d : Bornes de recharge ou poste de ravitaillement

En outre, pour tous les cas mentionnés ci-dessus : Si un système centralisé de gestion des données est utilisé, l'emplacement* où les données sont traitées, agrégées et stockées.

*Cet emplacement peut être virtuel.

2.8.1 Visites d'un faible nombre de sites

La section suivante s'applique aux visites de cinq sites au maximum.

Afin de s'assurer que les preuves fondant l'avis de vérification soient de grande qualité des visites sont conduites :

Ces visites de site ont lieu lors de la première vérification, et chaque site important fait l'objet de visite tous les cinq ans après la vérification initiale, au minimum (alinéa 152(1)(a)).

Il est également recommandé d'effectuer des visites lorsqu'il existe un risque élevé de déclarations erronées pour lesquelles les vérificateurs collectent des preuves plus précises, car les activités de collecte de preuves conçues sont plus efficaces lorsque menées directement sur site. Bien que ces situations courantes soient traitées dans la norme ISO 14064‑3:2019, parmi celles qui préoccupent particulièrement ECCC, on peut citer :

Des changements importants (agrandissement ou rétrécissement), sont des changements dans la production ou les émissions d'au moins 10 % par rapport à l'année précédente, qui sont dus à des changements apportés au site, et non à des changements de la quantité ou de la qualité des charges d'alimentation. En voici quelques exemples :

Si le vérificateur trouve des incohérences entre les déclarations ou les certifications et les preuves justificatives, il détermine si une visite doit être conduite sur site afin de confirmer le respect des critères relatifs à l'utilisation des terres et à la biodiversité.

Si le vérificateur détermine qu'aucune visite de site n'est requiseNote de bas de page 21, il doit expliquer le raisonnement derrière cette décision dans le rapport de vérification et dans ses documents de travail (ISO 14064-3:2019 6.1.4.2).

2.8.2 Vérifications de plusieurs sites

Les vérifications de plusieurs sites concernent les déclarants possédant plus de cinq sites (y compris les sites virtuels) compris dans la portée de la vérification (alinéa 152(1)(b)). La vérification de plusieurs sites est plus risquée que celle de sites uniques. Les producteurs de combustibles à faible IC, dont les charges d'alimentation proviennent de plusieurs endroits, ou d'agrégateurs de remplacement des combustibles qui disposent d'un grand nombre de bornes de recharge ou de stations de ravitaillement, peuvent par exemple posséder plusieurs sites. Les vérifications de plusieurs sites disposent de leurs propres facteurs de risques, parmi lesquels on peut citer :

Le degré de centralisation correspond aux systèmes d'information et au processus décisionnel des gestionnaires. Plus ces systèmes sont décentralisés, plus le risque est élevé. Les agriculteurs tenant leurs propres registres seraient par exemple plus exposés à un risque de déclarations erronées d'importance significative que les bornes de recharge de véhicules électriques utilisant un système de collecte de données centralisé.

L'efficacité des contrôles des données correspond au risque lié au contrôle car, dans le cas de vérifications de plusieurs sites, ces contrôles peuvent varier d'un site à l'autre. Il peut donc devenir difficile de déterminer le degré de contrôle en vigueur. En conséquence, les vérificateurs devront visiter davantage de sites pour confirmer le fonctionnement de ces contrôles et, potentiellement, la diversité de ceux-ci.

La diversité des sites accroît les coûts de vérification et demande une plus grande expertise du vérificateur. Plus la diversité des sites est grande, plus le risque est élevé. Il faudrait par exemple disposer de nombreuses compétences différentes pour évaluer les charges d'alimentation d'une installation de production de biocombustible pouvant en utiliser plusieurs types (herbes, bois, huiles usées).

Le nombre de sites peut varier de nombres infimes à très importants. En cas d'un faible nombre de sites, chacun d'entre eux sera susceptible d'être important pour les valeurs cumulées. À l'inverse, lorsque le nombre de sites est important, il est peu probable qu'un site unique ait un impact important sur les valeurs cumulées. Le nombre de sites est inversement proportionnel au risque de vérification.

La contribution des sites correspond à la contribution de chaque site aux montants cumulés déclarés. Dans certains cas, un petit groupe de sites peut contribuer à un grand pourcentage du montant cumulé. Le vérificateur devra alors probablement stratifier les sites et se concentrer sur ceux qui présentent la plus grande contribution. Si les contributions sont également réparties, il faudra évaluer davantage de sites pour obtenir le même niveau d'assurance.

Tableau 16 : Facteurs de risque pour les vérifications de plusieurs sites
Nature du risque Facteur de risque Augmente le risque Diminue le risque
Risque lié au contrôle Degré de centralisation Décentralisation Centralisation
Efficacité des contrôles de données Contrôle incohérent Contrôles cohérents et fiables
Risque inhérent Diversité des sites Diversité élevée Faible diversité
Nombre de sites Peu de sites De nombreux sites
Contribution des sites Contribution uniforme Contribution inégale

Parmi ces facteurs de risque, les risques liés au contrôle (degré de centralisation et efficacité des contrôles de données) tendent à être les plus importants.

Lorsque les activités de collecte de preuves à distance ne permettent pas de réduire le risque lié à la détection à un niveau raisonnable, les vérificateurs visitent les sites importants qui présentent un risque élevé de déclarations erronées.

Pour les vérifications de plusieurs sites, une stratégie d'échantillonnage détermine les visites de sites. La stratégie d'échantillonnage du site évalue :

En ce qui concerne les vérifications de plusieurs sites, une approche par stratification de la stratégie d'échantillonnage est recommandée, où les strates sont définies en fonction du risque de déclarations erronées. Voici une liste non exhaustive des strates envisageables :

Il existe des conditions préalables au recours à des analyses de haut niveau, à des traces des données et aux contrôles en tant que domaines à risque dans la stratification, parmi lesquelles on peut citer :

La stratification des domaines à risque pour obtenir des niveaux gérables est recommandée dans le but de concevoir une stratégie d'échantillonnage efficace. Par exemple, une strate relative à la recharge des véhicules électriques peut être définie par : 1) les contrôles de données, 2) la contribution relative et 3) les analyses de haut niveau. La strate serait composée de chargeurs de véhicules électriques présentant les mêmes contrôles de données, contribuant à des réductions d'émissions importantes et ayant eu des zones à risque recensées dans leurs analyses de haut niveau. Cette strate est utilisée pour faire face au risque de déclarations erronées en matière de quantité (exactitude).

Figure 11 : Conception des strates
Figure 11 : Conception des strates
Description longue

Exemples de conception de strates. Une strate relative aux bornes de recharge pour véhicules électriques peut être définie par : 1) les contrôles de données; 2) la contribution relative des sites; et 3) les risques recensés dans les analyses de haut niveau. Une strate relative aux fournisseurs de charges d'alimentation peut être définie par : 1) les types de charges d'alimentation; 2) la contribution relative des types de charges; et 3) l'absence de certification valide.

Par exemple, une strate relative aux fournisseurs de charges d’alimentation peut être définie par : 1) la charges d’alimentation; 2) la contribution relative; et 3) l’absence de certification valide. La strate serait composée de sites récoltant de la canne à sucre ayant contribué de manière importante à l’alimentation de l’installation de production de combustible à faible IC et ne disposant pas d’un certificat valide. Cette strate est utilisée pour faire face au risque lié à la présentation et à la divulgation (c’est-à-dire, le risque que la charges d’alimentation ne soit pas conforme aux critères relatifs à l’utilisation des terres et à la biodiversité).

Si la déclaration ou la demande est encadrée par le même vérificateur qu’au cours du cycle de déclaration précédent, la composition des sites sélectionnés est différente chaque année, sauf s’il existe des raisons relatives au risque pour sélectionner les mêmes sites.

Il incombe aux vérificateurs de décrire leur stratégie d’échantillonnage de vérification, y compris la conception des strates, dans le rapport de vérification (Annexe 20(2)). Les conceptions des strates sont faites en fonction des risques de déclarations erronées.

2.8.3 Vérification de sites virtuels

Par sites virtuels, on entend généralement les entrepôts et les centres de données qui abritent les renseignements à communiquer par voie électronique. Ce ne sont pas des sites physiques à visiter. Cependant, si des systèmes centralisés de gestion des données sont utilisés, ils sont évalués. En règle générale, on utilise des outils et techniques de vérification assistée par ordinateur (OTVAO) pour évaluer les sites virtuels (bien qu'elles puissent être utilisées ailleurs).

2.8.3.1 Contrôle des applicationsNote de bas de page 22

Les contrôles des applications sont ceux (manuels et informatisés) qui concernent les données d'un système informatique de gestion des données. Ils sont propres à une application et visent à garantir l'exhaustivité et l'exactitude des enregistrements et la validité des entrées effectuées dans ces enregistrements. Un système informatique est jugé efficace lorsqu'il garantit l'existence de contrôles adéquats aux étapes d'entrée, de traitement et de sortie du cycle de traitement informatique et sur les données permanentes contenues dans les fichiers maîtres. Les contrôles des applications doivent être vérifiés, documentés et évalués par le vérificateur, dans le cadre de la détermination du risque de déclarations erronées d'importance significative dans le rapport ou la demande (c'est-à-dire qu'ils font partie de l'évaluation du risque lié au contrôle).

2.8.3.1.1 Contrôle des entrées

Le contrôle des entrées s'entend des activités de contrôle visant à garantir que les entrées sont autorisées, complètes, exactes et opportunes. Ces contrôles varient en matière de quantité et de sophistication en fonction de la complexité du programme d'application concerné. Il convient de prendre en compte différents facteurs lorsque l'on détermine ces variables, notamment les coûts et les exigences de confidentialité relatives à l'entrée de données. Parmi les contrôles d'entrée communs à la plupart des programmes d'application efficaces, on peut citer les fonctions d'invite à l'écran (telles qu'une demande de connexion pour un utilisateur autorisé) et une fonction de production de pistes de vérification, permettant à un utilisateur de suivre une transaction de son origine jusqu'à son entrée dans le système.

Parmi les contrôles d'entrée particuliers, on peut citer ce qui suit :

2.8.3.1.2 Contrôle du traitement

Les contrôles du traitement visent à garantir que toutes les entrées de données sont traitées correctement et que les fichiers de données sont mis à jour de manière opportune. Les contrôles du traitement relatifs à un programme d'application particulier doivent être conçus et mis à l'essai avant d'être exécutés véritablement avec des données réelles. Ces contrôles comparent généralement un cycle à un autre, afin de garantir l'intégrité des totaux cumulatifs, contenus dans les registres d'émissions, d'un cycle de traitement des données à l'autre. On peut citer l'exemple du solde reporté sur le compte d'unité de conformité. D'autres contrôles du traitement doivent porter sur le traitement ultérieur des données rejetées au point d'entrée, par exemple :

2.8.3.1.3 Contrôle des sorties

Le contrôle des sorties vise à garantir que les données soient traitées et envoyées uniquement aux utilisateurs autorisés prescrits. Bien que le degré de contrôle appliqué sur les sorties varie d'un organisme à l'autre (en fonction de la confidentialité des renseignements et de la taille de l'organisme), on peut néanmoins citer les contrôles de sortie communs suivants :

2.8.3.1.4 Contrôles des fichiers maîtres

Les contrôles des fichiers maîtres visent à garantir l'intégrité continue des données permanentes contenues dans les fichiers maîtres. Il est primordial que des contrôles de « sécurité » rigoureux soient appliqués à tous les fichiers maîtres. Parmi ces contrôles, on peut citer :

2.8.3.2 Outils et Techniques de Vérification Assistée par Ordinateur (OTVAO)

Compte tenu de la nature des systèmes comptables informatisés, les vérificateurs peuvent utiliser l'ordinateur d'entreprise du participant, ou leur propre ordinateur, comme un outil de vérification pour soutenir leurs activités de collecte de preuves.

Les OTVAO sont classés en trois catégories, à savoir :

« Logiciels de vérification » constitue un terme générique utilisé pour décrire les programmes informatiques visant à réaliser des essais sur les contrôles ou les procédures de corroboration. Ces programmes comprennent les éléments suivants :

Les données d'essai visent à contrôler la présence et l'efficacité des contrôles intégrés dans un programme d'application utilisé par un participant. Cela permet de traiter les transactions fictives via le système informatique du participant. Les résultats de cette opération sont ensuite comparés à ceux attendus par le vérificateur dans le but de déterminer si les contrôles fonctionnent efficacement et si les systèmes font preuve d'objectivité. Par exemple, deux sources d'émissions fictives (l'une comprise dans les valeurs typiques, l'autre non) peuvent être traitées de manière à ce que seule la source dont les émissions sont raisonnables soit « acceptée » par le système. Si les transactions fictives traitées ne produisent pas les résultats escomptés, le vérificateur devra envisager d'effectuer des activités de collecte de preuves de corroboration supplémentaires.

Les « autres techniques » consistent à incorporer le propre code de programme du vérificateur dans le logiciel d'application du participant.

Voici quelques points essentiels à la vérification de sites virtuels :

2.9 Exigences en matière de surveillance et de mesures

2.9.1 Plan de surveillance

Un plan de surveillance est obligatoire pour toute demande ou tout rapport vérifié et fournit des détails opérationnels, de processus et de mesure de l'objet de la vérification. Le vérificateur évalue le plan de surveillance pendant la vérification quant à l'exhaustivité, la pertinence, la conception et le fonctionnement, et sa conformité au RCP. Parmi les aspects clés à évaluer dans le plan de surveillance, on peut citer : l'exhaustivité des données recensées (toutes les sources recensées présentent par exemple des mesures associées), la précision et la fréquence des mesures, l'établissement approprié du début d'une trace des données, la mise en place de contrôles appropriés aux endroits importants de la partie mesure du système de gestion des données, et le fonctionnement approprié de ces contrôles.

Dans son évaluation, le vérificateur, mentionne toute défaillance du plan de surveillance ayant des conséquences sur la capacité à fournir des rapports complets et précis à l'avenir et pour les futures vérifications. Lorsqu'une préoccupation concernant un plan de surveillance affecte la capacité à produire des rapports à l'avenir, le problème doit être documenté dans le rapport du vérificateur (Annexe 20(2)). Lorsqu'une préoccupation concernant un plan de surveillance crée une incertitude dans la valeur rapportée, supérieure à ce qui est recommandé à l'article 2.5.2.3 cette préoccupation est donc jugée importante et le vérificateur doit émettre un avis approprié.

Les vérificateurs font appel à leur jugement professionnel pour évaluer le plan de surveillance, divulguer des informations et émettre des avis.

2.9.2 Étalonnage

Tous les dispositifs de mesure fournissant des données relatives aux renseignements déclarés devraient respecter les exigences recommandées par le fabricant en matière de fréquence et de précision des étalonnages. Si aucune recommandation n'est fournie par le fabricant, les dispositifs de mesure sont étalonnés tous les six ans.

Les exemptions ou les retards des procédures d'étalonnage sont documentés et signalés par le vérificateur.

2.9.3 Disponibilité des données

Afin de mener la vérification de manière appropriée, la documentation suivante, relative au plan de surveillance, doit être mise à la disposition de l'organisme de vérification par l'entité déclarante qui demande une vérification (paragraphe 136(1)). Si les renseignements transmis à l'organisme de vérification sont insuffisants ou inappropriés, celui-ci évalue si le manque de renseignements compromet la stratégie et le plan de vérification et la capacité à formuler une conclusion.

2.9.3.1 Opérations

Une description documentée des opérations, notamment (Annexe 21(2 & 3)) :

Un schéma fonctionnel simplifié des opérations est requis et doit comprendre au minimum les éléments suivants :

Un schéma de la tuyauterie et de l'instrumentation, établi conformément à la norme ISO 14617-6, est accepté en tant que schéma fonctionnel.

2.9.3.2 Système de gestion des données

Une description documentée du système de gestion des données (Annexe 21(5)), notamment :

Un diagramme de flux de données simplifié peut permettre de décrire le système de gestion des données plus facilement.

2.10 Vérification de domaines d'intérêt particuliers

Conformément au RCP, le processus de vérification est le même pour toutes les demandes et tous les rapports. Néanmoins, les paragraphes suivants présentent certains domaines présentant un intérêt particulier en fonction du sujet traité.

2.10.1 Vérifications des opérations de stockage géologique du carbone (p. ex., capture et stockage du carbone, récupération assistée du pétrole)

2.10.1.1 Reconnaissance

Les sites de stockage présentant un risque élevé de fuites ou de suintements physiques sont considérés comme des préoccupations d'importance significative qualitative.

2.10.1.2 Rôle du spécialiste

La vérification de rapports ou de demandes impliquant des opérations de stockage géologique requiert la présence d'un spécialiste du stockage géologique du carbone dans l'équipe de vérification, afin que celui-ci établisse la capacité d'une formation géologique à servir de site de stockage. Le spécialiste évalue les preuves dans les domaines suivants :

Les permis d'exploitation émis par d'autres organismes réglementaires peuvent constituer des preuves suffisantes et appropriées pour étayer l'aptitude d'une formation géologique à être utilisée comme site de stockage (procédure de confirmation). L'équipe de vérification doit obtenir copie du permis afin d'évaluer s'il constitue une preuve suffisante et appropriée pour établir l'aptitude de la formation géologique. Lors de l'examen du permis, l'équipe de vérification peut évaluer la responsabilité à long terme de l'organisme réglementaire, le caractère récent du permis, l'applicabilité du permis, etc.

L'absence de permis ou un permis insuffisant et/ou inapproprié nécessitera des procédures de vérification supplémentaires pour établir l'adéquation de la formation géologique. Les preuves obtenues concernant les caractéristiques de la formation géologique (par exemple, les domaines susmentionnés) sont évaluées par le spécialiste membre de l'équipe de vérification.

2.10.1.2.1 Plan de surveillance

Le vérificateur évalue si le plan de surveillance :

Le spécialiste membre de l'équipe de vérification évalue les éléments de preuve relatifs à la surveillance des infiltrations/fuites physiques et au devenir du panache de CO2 dans le plan de surveillance.

Les rapports acceptés par d'autres organismes réglementaires peuvent contenir des éléments de preuve suffisants et appropriés pour étayer les éléments du plan de surveillance relatifs au stockage géologique du carbone ou les exigences de déclaration de la méthode de quantification (par exemple, la surveillance des infiltrations/fuites physiques et de la migration du panache).

Si les rapports d'autres organismes réglementaires fournissent des preuves insuffisantes et/ou inappropriées pour étayer le plan de surveillance, des procédures de vérification supplémentaires sont nécessaires. Tout élément de preuve relatif à la surveillance des infiltrations/fuites physiques et de la migration du panache est évalué par le spécialiste membre de l'équipe de vérification.

2.10.2 Systèmes informatisés et centralisés de gestion des données

Si un système informatisé et centralisé de gestion des données est utilisé, le vérificateur est tenu de l'évaluer, et l'un des « sites » visités lors de la vérification est considéré comme l'emplacement virtuel du système de gestion des données.

2.10.2.1 Risque de déclarations erronées

Le risque de déclarations erronées présenté par un système informatisé et centralisé de gestion des données a tendance à être réparti différemment de celui des systèmes manuels et décentralisés. Dans un système décentralisé, le risque de déclarations erronées d'importance significative est généralement réparti de manière assez uniforme sur l'ensemble de la trace des données. En revanche, dans les systèmes centralisés de gestion des données, le risque de déclarations erronées se situe généralement aux niveaux des entrées et des sorties (s'il a été démontré que les contrôles du traitement sont suffisants et appropriés). Les systèmes centralisés présentent des caractéristiques qui leur sont propres, notamment :

2.10.2.2 Rôle du spécialiste

La vérification d'un rapport ou d'une demande impliquant un système informatisé et centralisé de gestion de données nécessite l'intervention d'un spécialiste en matière d'OTVAO. Le spécialiste évalue la conception (p. ex., la gestion des fichiers), les contrôles (p. ex., l'intégrité de l'information), la conformité au RCP (p. ex., les calculs), la sécurité et la sauvegarde du système informatisé et centralisé de gestion des données. Le spécialiste peut utiliser les OTVAO pour évaluer les systèmes de gestion des données et effectuer des essais permettant de recenser les éléments suivants dans les données :

2.10.2.3 Fiabilité des contrôles et des analyses

Compte tenu de la quantité de données gérées par les systèmes informatisés et centralisés de gestion des données, les vérificateurs tendent à se fier aux contrôles et aux analyses pour effectuer la vérification. Bien que les exigences générales relatives à la fiabilité des contrôles et à l'utilisation d'analyses s'appliquent à toutes les vérifications, dans la cadre de systèmes informatisés et centralisés de gestion des données, ces exigences doivent être respectées de manière encore plus stricte, car la majorité des opérations de recensement des risques et de collecte de preuves repose sur ces techniques.

2.10.3 Vérifications de l'agriculture, de la sylviculture, de l'utilisation des terres et de la biodiversité

2.10.3.1 Reconnaissance

En ce qui concerne les applications en sylviculture, s'il est impossible de vérifier le plan de surveillance, la demande ou le rapport ne peut recevoir un avis, avec ou sans réserve.

2.10.3.1.1 Rôle du spécialiste

La vérification de rapports ou de demandes relatifs à un combustible à faible intensité en carbone produit à partir d'une charge d'alimentation admissible visée à l'alinéa 46(1)c) requiert la présence d'un spécialiste en matière de sylviculture ou d'agriculture (sous-alinéa 141(2)(a)(i)) ou un spécialiste en biodiversité (sous-alinéa 141(2)(a)(ii)) dans l'équipe de vérification. Les spécialistes sont familiers avec les données disponibles sur l'utilisation des terres pour les cultures, notamment les données satellites, les photographies aériennes et les données issues de recensements ou d'enquêtes agricoles. Ils sont chargés d'évaluer les pratiques de culture, de récolte et de transport du ou des produits cultivés afin de déterminer :

Pour la vérification d'une demande d'approbation de l'IC qui le requiert, le rôle de ces spécialistes pourrait, par exemple, être de vérifier que les matières premières indiquées dans la demande sont correctement catégorisées et utilisées dans le modèle. Toute autre responsabilité assignée dépendra de la complexité de la modélisation et des paramètres à prendre en compte lors de la prise en compte de l'approvisionnement en charges d'alimentation agricoles ou forestières dans le calcul de la valeur d'IC et sera déterminée par l'organisme de vérification à la suite de son analyse stratégique qui doit être effectuée avant l'acceptation du mandat de vérification (conformément à la norme ISO 14064-3:2019). Le rôle de ces spécialistes dans ce cas n'est pas d'évaluer le respect des critères d'utilisation des terres et de biodiversité (UTB) du RCP. Cela doit plutôt se faire lors de la vérification des activités liées à la création d'unités de conformité issues de la production ou de l'importation de combustibles à faible intensité en carbone.

La reconnaissance législative du RCP (pour le paragraphe 48(1) et l'article 49 du règlement) pour les critères UTB ou toute conformité réputée (pour la disposition portant sur les terres exclues de l'alinéa 51(1)(a)) n'annule pas l'exigence d'inclure de tels spécialistes comme membres obligatoires de l'équipe de vérification affectée à la vérification d'une d'approbation de l'IC après le 1er juillet 2024 ou à la vérification de tout rapport relatif à un carburant à faible intensité en carbone produit à partir d'une charge d'alimentation admissible visée à l'alinéa 46(1)(c). L'attribution de leurs responsabilités devrait toutefois tenir compte d'une telle reconnaissance législative ou conformité réputée.

2.10.3.1.2 Charges d'alimentation forestières

Le spécialiste (expert forestier ou ingénieur forestier) évalue si un plan de gestion est en vigueur et s'il a été conçu de manière à (article 52) :

maintenir la connectivité des cours d'eau, des sites d'importance écologique, des écosystèmes rares, vulnérables ou menacés et des habitats des espèces rares, vulnérables ou menacées.

2.11 Évaluation des preuves

Le vérificateur évalue toute évolution des risques ayant lieu au cours de la vérification et de confirmer que les procédures analytiques de haut niveau appliquées demeurent pertinentes et appropriées (ISO 14064-3:2019 6.3.1.1). Il détermine également si la stratégie ou le plan de vérification doit être modifié en fonction des conclusions tirées des étapes précédentes.

Le vérificateur doit déterminer si les preuves recueillies sont suffisantes et appropriées pour parvenir à un avis. S'il détermine que celles-ci sont insuffisantes ou inappropriées, des activités de collecte de preuves supplémentaires devront être mises en œuvre (ISO 14064-3:2019 6.3.1.2). De cette manière, l'étendue des activités de collecte des preuves de vérification s'aligne sur la quantité de preuves recueillies, car le vérificateur continue la collecte jusqu'à ce qu'il puisse parvenir à un avis sans réserve, avec réserve ou défavorable ou qu'il puisse exprimer un refus d'avis, car il n'a pas pu collecter suffisamment de preuves appropriées. Cette boucle de collecte des preuves est l'un des principaux facteurs de différenciation entre les niveaux d'assurance raisonnables (avec la boucle) et limités (sans la boucle) en matière de vérification. Le vérificateur démontre l'existence de cette boucle à travers une évaluation du caractère approprié et suffisant des preuves et en mettant en œuvre des activités de collecte de preuves supplémentaires si nécessaire. En règle générale, il incombe au vérificateur principal d'approuver le caractère approprié et suffisant des preuves dans les documents de travail.

2.11.1 Évaluation des déclarations erronées

Avant d'évaluer les déclarations erronées, le vérificateur est tenu de réévaluer l'importance relative, afin de confirmer qu'elle reste appropriée dans le cadre de la demande ou du rapport (ISO 14064:2019 6.3.1.3).

Au cours de la vérification, le vérificateur regroupe l'intégralité des déclarations erronées, à l'exception de celles clairement négligeables (paragraphe 153(2)). Un tableau (tel qu'un tableau de sommaire des différences non ajustées) peut être utilisé pour documenter les déclarations erronées.

Le vérificateur détermine si la stratégie ou le plan de vérification doivent être modifiés :

La détection d'une déclaration erronée d'importance significative par les activités de collecte de preuves du vérificateur constitue une indication forte d'une défaillance importante des contrôles. Si le vérificateur détecte des déclarations erronées corrigées au cours de la vérification, il mène des activités de collecte de preuves supplémentaires pour déterminer si des déclarations erronées demeurent.

Le vérificateur détermine si les déclarations erronées, individuelles ou cumulées, sont d'importance significative.

Il détermine également si celles-ci proviennent d'un acte frauduleux.

2.11.1.1 Prudence

Le principe de prudence indique que, lors de l'évaluation de solutions comparables, il convient d'avoir recours à une sélection prudente et modérée. Il est utilisé pour choisir entre des options similaires en termes d'exhaustivité et d'exactitude. Par conséquent, les principes d'exhaustivité et d'exactitude s'appliquent toujours, tandis que le principe de prudence peut s'appliquer. Les principes d'exhaustivité et d'exactitude s'appliquent également avant celui de prudence.

Selon le contexte, le principe de prudence peut être interprété de différentes manières. Dans le cas d'un organisme établissant une faible valeur d'IC, une surestimation de l'inventaire serait jugée comme une démarche prudente. Dans le cas d'un projet qui réclame des réductions d'émissions pour une valeur monétaire, la sous-estimation de la base de référence et la surestimation des émissions du projet seraient jugées comme des démarches prudentes.

Parmi les cas où le principe de prudence peut s'appliquer, on peut citer :

2.11.2 Évaluation de la conformité

Le vérificateur doit évaluer tout manquement au respect des critères (ISO 14064-3:2019 6.3.1.4), concernant des aspects qualitatifs de la demande ou du rapport, notamment :

Dans le cadre de l'évaluation de la conformité, les vérificateurs confirment la présence de contrôles suffisants et appropriés visant à garantir une conformité continue. Parmi ces contrôles, on peut citer :

Si les vérificateurs déterminent qu'il existe un risque élevé de non-respect des exigences du RCP, ils sont tenus de divulguer les renseignements pertinents dans le rapport de vérification (Annexe 20(2)).

2.11.3 Calcul des incertitudes

Le vérificateur effectue une analyse quantitative des incertitudes afin de déterminer si une divulgation supplémentaire ou un avis défavorable est justifié. L'Outil de modélisation de l'ACV des combustibles fera ressortir les incertitudes, en se fondant sur les techniques de Monte-Carlo, qui seront vérifiées par le vérificateur. Pour calculer les incertitudes non comprises dans le champ d'application de l'Outil de modélisation de l'ACV des combustibles, des techniques simplifiées sont utilisées afin d'associer les incertitudes à la valeur finale (p. ex., la valeur d'IC). Veuillez consulter Annexe E : Calculs des incertitudes pour obtenir des directives supplémentaires. Les incertitudes sont des préoccupations quant à l'importance relative qualitative et les seuils d'importance relative qualitative s'appliquent (article 5.2.3).

2.11.4 Données manquantes

Les données manquantes diffèrent des omissions des données par le fait qu'elles ne peuvent pas être corrigées, car l'information n'existe pas (p. ex., défaillance du compteur, erreur d'étalonnage ou cas de force majeure). Si des données sont manquantes dans les preuves, le vérificateur évalue si les données manquantes sont d'importance significative par rapport à l'information déclarée. Si les données sont manquantes à un niveau supérieur à ce qui est jugé d'importance significative, cela est divulgué dans la demande ou le rapport et dans le rapport de vérification, et cela se reflète dans l'avis.

Si les données manquantes ne sont pas importantes, on peut faire appel à des estimations pour combler le manque. Le vérificateur évalue la pertinence de la méthode utilisée pour les estimations (ISO 14064-3:2019 6.1.3.6.3). Les méthodes d'interpolation possibles comprennent des paramètres linéaires, saisonniers ou substituts. Les méthodes d'interpolation linéaire utilisent les états précédant et suivant l'événement à l'origine d'un manque de données, afin de créer une estimation linéaire de celles-ci et s'appliquent idéalement à des processus constants. Les méthodes d'interpolation saisonnière se servent des données d'une saison antérieure semblable. Les méthodes de récolte des charges d'alimentation sont par exemple saisonnières. Un paramètre substitut utilise un autre paramètre d'exploitation connexe pour dériver les données et combler le manque. La production de glycérine permet par exemple de déterminer les données manquantes dans la production de biodiesel.

2.12 Fraude

Les déclarations erronées dans les demandes ou les rapports proviennent d'erreurs ou d'activités frauduleuses. Ce qui différencie l'erreur de la fraude est l'intention : les erreurs sont involontaires, tandis que la fraude est intentionnelle. Même si un vérificateur suspecte une fraude, il ne détermine pas juridiquement que celle-ci a eu lieu, notamment car il est difficile de déterminer le caractère intentionnel de l'acte. La responsabilité première pour la prévention et la détection des fraudes incombe aux responsables de la gouvernance et de la gestion de l'entité déclarante. Il incombe au vérificateur de conduire une vérification capable de détecter les déclarations erronées d'importance significative, qu'elles soient imputables à une erreur ou à une fraude. Cependant, il existe des limitations inhérentes pouvant l'empêcher de détecter les déclarations erronées d'importance significative et frauduleuses.

Le vérificateur conçoit la vérification pour :

Les domaines présentant un grand risque de fraude dans le RCP, ceux-ci incluent, mais ne sont pas limités à :

Si l'une des pratiques indiquées ci-dessus est détectée au cours d'une vérification, qu'elle soit d'importance significative quantitative ou non, le vérificateur conçoit et met en œuvre des activités de collecte de preuves raisonnables visant à détecter l'occurrence de la fraude.

Les activités de collecte de preuves prenant en compte le risque de fraude peuvent être conçues de manière différente et selon un calendrier distinct des activités traditionnelles. L'observation ou l'inspection physique des charges d'alimentation peut par exemple devenir plus importante, ou les OTVAO peuvent servir à recueillir davantage de preuves. Le vérificateur peut concevoir des activités de collecte de preuves supplémentaires pour corroborer les renseignements. Par exemple, si un vérificateur détecte une pression exercée sur la direction pour qu'elle atteigne les objectifs de conformité de crédits, il peut y avoir un risque que la direction réponde aux exigences de conformité en comptabilisant les crédits avant qu'ils ne se produisent. Le vérificateur peut donc concevoir et mettre en œuvre des activités de collecte de preuves supplémentaires, telles que l'inspection des dates sur les crédits et l'examen des conditions des contrats de crédit. Afin de détecter les actes frauduleux dans le cadre de la vérification, il est important de tenir compte de la dimension imprévisible de certains éléments. Cela peut être fait en réalisant des activités de collecte de preuves sur des éléments non importants, en changeant les méthodes d'échantillonnage (aléatoire ou proportionnel), ou en changeant le calendrier ou l'emplacement (visites surprises de sites) des activités de collecte de preuves.

Les vérificateurs :

La direction est dans une position unique pour commettre des actes frauduleux en raison de sa capacité à manipuler les enregistrements et à passer outre les contrôles. Si un vérificateur détecte une déclaration erronée frauduleuse pouvant impliquer la haute direction, il examine à nouveau l'évaluation du risque de déclarations erronées dues à la fraude et les conséquences connexes sur la stratégie et le plan de vérification.

Si un vérificateur détecte une fraude ou dispose de renseignements relatifs à une fraude, il communique ces renseignements, sauf si la loi ou la réglementation locale l'interdit, aux personnes de l'entité déclarante chargées de la prévention et de la détection des fraudes, à moins qu'elles ne soient complices des activités frauduleuses.

Si un vérificateur détecte une fraude ou dispose de renseignements relatifs à une fraude, il en fait part à ECCC.

2.13 Types d'avis

L'avis émis par l'organisme de vérification fait état de la conclusion à laquelle le vérificateur est parvenu quant à savoir si l'information a été présentée fidèlement à tous les égards importants et si elle respecte les exigences du RCP.

Les organismes de vérification peuvent arriver à trois types d'avis : sans réserve, avec réserveNote de bas de page 27, et défavorable (article 154).

Un avis sans réserve peut être émis lorsqu'il n'existe aucune déclaration erronée d'importance significative et que le rapport a été préparé conformément au RCP (paragraphe 154(a)). Les avis sans réserve sont les plus courants et impliquent que le vérificateur n'est préoccupé ni par la demande ou le rapport en cours ni par la capacité de l'entité déclarante à déclarer dans un avenir procheNote de bas de page 28.

Un avis avec réserve comporte des déclarations erronées mais, soit celles-ci ne sont pas importantes, soit le vérificateur n'a pas pu trouver suffisamment de preuves appropriées et parvient à la conclusion que l'effet des déclarations erronées sur le rapport n'est pas important (paragraphe 154(b)). Pour ECCC, un avis avec réserve indique que la demande ou le rapport a grandement besoin d'être amélioré(e). Les avis avec réserve diffèrent de ceux sans réserve. Les avis avec réserve impliquent que le vérificateur est préoccupé par la demande ou le rapport en cours et par la capacité de l'entité déclarante à déclarer dans un avenir procheNote de bas de page 28.

Afin de qualifier un avis, l'organisme de vérification doit tenir compte de (ISO 14064:2019 6.3.2.3) :

En émettant un avis avec réserve, l'organisme de vérification décrit l'écart et la limitation et, le cas échéant, les modifications pouvant être apportées au rapport avant l'émission de l'avis (Annexe 20(1)(c)(ii)).

Parmi les circonstancesNote de bas de page 29 pouvant donner lieu à des avis avec réserve, on peut citer :

Circonstances indépendantes de la volonté du déclarant :

Circonstances relatives à la nature ou au calendrier des vérifications :

En cas de circonstances relatives à la nature ou au calendrier des vérifications, l'organisme de vérification indique la manière dont ces circonstances seront traitées lors de la prochaine vérification.

Circonstances empêchant le vérificateur d'obtenir suffisamment de preuves de vérification appropriées en raison d'une limitation imposée par la direction ou par une autre entité :

Dans des circonstances relatives à des limitations quant à l'obtention de preuves, le vérificateur doit indiquer la nature des limitations et si elles sont susceptibles de se poursuivre lors de vérifications ultérieures.

Des exemples de la manière dont un vérificateur peut divulguer des avis sont présentés à l'Annexe H : Énoncés de vérification – Exemples.

Un avis défavorable peut être émis lorsque le rapport comporte des déclarations erronées d'importance significative ou n'a pas été préparé conformément au RCP (paragraphe 154(c)). Le vérificateur évalue si le cumul des déclarations erronées non corrigées et recensées au cours de la vérification est important. Un avis défavorable est émis si :

Tableau 17 : Types de déclarations erronées et d'avis
Type de déclaration erronée Type d'avis
Aucune Sans réserve
Non importante Avec réserve
Importante et/ou non-conformité Défavorable

2.13.1 Énoncé de non-responsabilité

Au cours de la vérification, un organisme de vérification peut rejeter une vérification s'il ne dispose pas de suffisamment de renseignements pour parvenir à une conclusion (paragraphe 154(d)). S'il existe des déclarations erronées d'importance significative inconnues, le vérificateur ne peut pas formuler une conclusion.

2.14 Résultats

Il incombe à l'entité déclarante d'obtenir des services de vérification tiers auprès d'un organisme de vérification répondant aux exigences précisées aux articles 129 à 154 du RCP. L'entité responsable présente la demande ou le rapport, accompagné d'un avis ou d'une décision, à ECCC, au plus tard à la date limite réglementaire prescrite, afin de conserver un identifiant alphanumérique unique valide pour une IC ou un projet de réduction des émissions de CO2e valide, à utiliser dans les rapports et pour la création de crédits. Les avis avec réserve sont acceptés comme une indication de conformité et examinés pour déterminer la raison de la réserve.

Un avis défavorable ou un énoncé de non-responsabilité (en raison de l'incapacité du vérificateur à formuler une conclusion) peut être le signe d'une non-conformité potentielle qui justifierait une enquête plus approfondie et d'autres mesures de la part du ministre.

2.15 Événements postérieurs

Les demandes et les rapports peuvent être affectés par des événements se produisant après la date de déclaration. Les événements postérieurs sont ceux qui se produisent entre la date d'émission de la demande ou du rapport et celle du rapport de vérification et impliquent les faits connus par le vérificateur qu'une fois la date d'émission du rapport de vérification passée. Le vérificateur a des responsabilités différentes en fonction du lieu, par rapport aux dates des rapports et à la date de déclaration, où l'événement se produit.

Figure 12 : Calendrier des événements postérieurs
Figure 12 : Calendrier des événements postérieurs
Description longue

Chronologie indiquant l'ordre de la date de la demande/du rapport, de la date du rapport de vérification et de la date de déclaration. Des événements ultérieurs peuvent se produire dans l'intervalle entre ces dates, qui sont respectivement désignées par les lettres A, B et C.

Pour plus de clarté :

  • La date de la demande ou du rapport correspond à la dernière période sur laquelle porte la demande ou la dernière période de conformité sur laquelle porte le rapport;
  • La date du rapport de vérification est la date d'émission de l'avis;
  • La date de déclaration est la date de soumission du rapport ou de la demande.

A – Pour les événements se produisant entre la date de la demande ou du rapport et la date du rapport de vérification (pendant la vérification)

Le vérificateur obtient suffisamment de preuves appropriées et recenser les renseignements pertinents jusqu'à la date de l'avis de vérification.

B – Pour les événements se produisant entre la vérification et la date de déclaration

Si l'événement était connu pendant la période de vérification, et que la demande ou le rapport avait été modifié de manière importante, le vérificateur collabore avec le déclarant pour déterminer quels renseignements de la demande ou du rapport devront être modifiés et la manière dont la modification sera effectuée. Le vérificateur mène les activités de collecte de preuves nécessaires pour parvenir à une modification appropriée. Il produit également un nouveau rapport de vérification mentionnant la modification de la demande ou du rapport.

Si le déclarant n'effectue aucune modification de sa demande ou de son rapport alors que le vérificateur pense que cela est nécessaire, ce dernier signale à ECCC de ne pas se fier au rapport de vérification existant.

C – Pour les événements se produisant après la date de déclaration

Si l'événement était connu pendant la période de vérification, et que la demande ou le rapport avait été modifiée de manière importante, le vérificateur collabore avec le déclarant pour déterminer quels renseignements de la demande ou du rapport devront être modifiés et la manière dont la modification sera effectuée. En cas de modification, le vérificateur :

  • mène les activités de collecte de preuves nécessaires pour parvenir à une modification appropriée;
  • confirme que le déclarant a contacté ECCC au sujet de la modification;
  • produit un nouveau rapport de vérification mentionnant la modification de la demande ou du rapport.

Parmi les situations auxquelles les vérificateurs doivent être attentifs, on peut citer :

  • les suspensions ou retraits rétroactifs de certificats;
  • les plaintes des intervenants concernant des pratiques antérieures de culture, de récolte ou d'exploitation;
  • les catastrophes naturelles modifiant la dynamique de l'écosystème.

Si le déclarant n'effectue aucune modification de sa demande ou de son rapport alors que le vérificateur pense que cela est nécessaire, ce dernier signale à ECCC de ne pas se fier au rapport de vérification existant.

2.16 Documents relatifs aux services de vérification fournis

Au cours de la vérification, il convient de recueillir des preuves à l'appui du rapport ou de la demande vérifié(e). L'objectif des documents enregistrés est de recréer les renseignements déclarés pour la période vérifiée, d'établir que les renseignements déclarés étaient conformes aux exigences du RCP et que les systèmes et processus de gestion de l'organisme de vérification fonctionnaient correctement au cours de la période de vérification et qu'ils étaient conformes au RCP.

Les documents relatifs à la vérification pour chaque mission sont documentés et conservés pendant au moins dix ans et incluent tous les éléments mentionnés au Tableau 18 :

Tableau 18 : Documents relatifs à la vérification

Vérification

Preuve :

  • Demande ou rapport initial(e) et final(e) et toute déclaration
  • Portée des activités de vérification
  • Évaluation stratégique, notamment :
    • dans le cas de visites de sites à l'installation de production, la date de la précédente visite effectuée sur ce site;
    • une description du système de gestion des données et des procédures de quantification.
  • Analyse des risques, notamment :
    • les essais analytiques de haut niveau, le cas échéant;
    • l'analyse de la contribution;
    • les risques inhérents aux éléments distincts;
    • les risques liés aux contrôles relatifs aux éléments distincts;
    • la trace des données, notamment le recensement des éléments distincts, de leurs entrées de données et de leurs contrôles;
    • l'évaluation des certificats, le cas échéant.
  • Évaluation de l'importance relative, notamment de celle liée au rendement
  • Plan de vérification
    • Stratégie et conception de la sélection du site, notamment :
      • la conception de la strate, le cas échéant;
      • les justifications relatives à l'absence de visites, le cas échéant.
  • Activités de collecte de preuves (description, par qui elles ont été réalisées et à quel moment, résultat), notamment :
    • les activités liées au risque de fraude;
    • les sites visités.
  • Évaluation des déclarations erronées, notamment :
    • le sommaire des déclarations erronées (corrigées ou non);
    • l'analyse des erreurs (relatives et absolues);
    • l'évaluation des observations qualitatives du vérificateur.
  • Évaluation de la conformité, y compris une évaluation des conclusions du vérificateur
  • Analyse des incertitudes
  • Conclusions formulées
  • Divulgations
  • Résultats de l'examen de l'examinateur indépendant
  • Avis émis
  • Documents relatifs aux événements postérieurs, le cas échéant

Impartialité :

  • Évaluation de l'impartialité au début et à la fin de la vérification
  • Mesures prises pour atténuer les menaces à l'impartialité, le cas échéant

Personnel :

  • Personnel affecté à l'équipe de vérification, notamment l'identité du vérificateur principal et des spécialistes
  • Examinateur indépendant
  • Formation et expérience du personnel de l'équipe et de l'examinateur indépendant
  • Évaluation de la composition de l'équipe en matière de conformité aux exigences du RCP

Sous-traitant :

  • Personnel affecté à l'équipe de vérification
  • Renseignements relatifs à la gestion des sous-traitants, notamment :
    • le nom;
    • le rôle et les activités réalisées;
    • les contrats;
    • les évaluations de l'impartialité;
    • les ententes de confidentialité;
    • la formation et l'expérience.

Externalisation :

  • Documents relatifs à l'externalisation, notamment :
    • la part externalisée et le calcul effectué pour trouver celle-ci;
    • l'organisme de vérification externe;
    • les contrats d'externalisation;
    • les évaluations de l'impartialité en matière d'externalisation;
    • les ententes de confidentialité en matière d'externalisation;
    • les instructions relatives aux organismes externes, notamment la nature, l'échéance et l'étendue de leur participation aux travaux;
    • le personnel externe, son rôle, ses activités, sa formation et son expérience;
    • tout désaccord avec le vérificateur externe et toute résolution d'un tel désaccord.

Fiabilité:

  • Documents relatifs à la fiabilité, notamment :
    • la part de confiance placée et le calcul effectué pour trouver celle-ci;
    • la norme de vérification utilisée;
    • la cohérence du type de mission, du niveau d'assurance, de l'étendue, des objectifs, des critères et de l'importance relative;
    • l'énoncé. de vérification  et le rapport de vérification pris en compte.

PARTIE 3. Cadre d'approbation pour les régimes de certification

3.1 Introduction

La conformité aux critères applicables en matière d'utilisation des terres et de biodiversité, énoncés aux articles 48 à 52 du RCP, peut être confirmée par l'utilisation d'un certificat délivré par un organisme de certification exploitant un régime de certification à l'égard de l'utilisation des terres et de la biodiversité du RCP (RC) approuvé par ECCC (article 61).

Un certificat obtenu en vertu d'un RC approuvé représente une option pour un producteur de combustible afin d'affirmer que la charge d'alimentation utilisée pour produire ce combustible à faible IC est jugée admissible à la création d'unités de conformité, tel que défini à l'alinéa 46(1)(c) et est conforme aux exigences applicables relatives à l'utilisation des terres et à la biodiversité énoncée aux articles 48 à 52 du RCP.

Le Règlement sur les combustibles propres – Système d'évaluation de la conformité relatif à l'utilisation des terres et de la biodiversité (RCP-SEC UTB) correspond au cadre d'approbation des RC qui fixe les exigences minimales qu'un RC doit respecter pour être approuvé par ECCC aux fins des critères d'utilisation des terres et de biodiversité du RCP. Ces exigences comprennent le champ d'application technique (c.-à-d. les critères d'utilisation des terres et de biodiversité applicables), les règles et procédures pour les opérations et la gestion du régime, les exigences d'accréditation et de compétence pour les organismes de certification autorisés à opérer dans le cadre d'un RC approuvé, ainsi que les exigences d'audit. Ces exigences et les lignes directrices liées sont décrites dans ce chapitre.

3.2 Critères d'admissibilitéNote de bas de page 30

Pour être approuvé par ECCC aux fins des critères d'utilisation des terres et de biodiversité du RCP, un RC présente une demande qui démontre qu'il satisfait à l'intégralité des exigences précisées ci-dessous (article 61).  

Les exigences énoncées au chapitre 3.2.1 représentent les exigences générales pour la gestion et les opérations du RC. De plus, le RC intègre dans sa structure les exigences relatives aux organismes de certification opérant dans le cadre du régime, telles que décrites au chapitre 3.2.2, ainsi que les exigences relatives au processus d'audit, telles qu'énumérées au chapitre 3.2.3.

3.2.1 Exigences générales pour les régimes de certification

3.2.1.1 Propriétaire du régime de certification

Le propriétaire du régime est une entité juridique responsable du développement et de la maintenance d'un RC approuvé qui (alinéa 62(1)(b) :

3.2.1.2 Gestion des documents

Un RC approuvé possède, contrôle et tient à jour un système de gestion de la documentation et de l'information (alinéa 62(1)(b)(v)), qui comprend les éléments suivants :

3.2.1.3 Compétences des auditeurs

Les documents d'un RC approuvé décrivent de manière suffisamment détaillée les exigences particulières requises pour les auditeurs et la manière dont il veille à ce que les exigences du RCP relatives aux compétences des auditeurs soient respectées (alinéa 62(1)(b)(vii)) (voir 3.2.2.1 et 3.2.2.2).

3.2.1.4 Exigences relatives à la certification de groupe dans le cadre du régime de certification (le cas échéant)

Dans le cas où le RC autorise les certifications de groupe, les RC approuvés doivent satisfaire, au minimum, ce qui suit (alinéa 62(1)(ii)) :

3.2.1.5 Non-conformité aux exigences de certification

Un RC approuvé dispose de procédures documentées relatives aux situations dans lesquelles un producteur de charges d'alimentation est jugé non conforme aux exigences de certification (alinéa 62(1)(i))(voire 3.2.3.4). Parmi ces procédures, on peut citer :

 Un RC approuvé doit faire en sorte que ces procédures soient mises à la disposition des producteurs de charges d'alimentation.

3.2.1.6 Surveillance et examen du régime de certification

Un RC approuvé met en œuvre des procédures et des échéanciers pour l'examen de son programme de certification relatif à l'utilisation des terres et de la biodiversité du RCP, notamment en matière de conformité des producteurs de charges d'alimentation, des organismes de certification et des organismes d'accréditation aux dispositions du programme, afin d'assurer son intégrité, son adéquation et son efficacité continues (alinéa 62(1)(d)).

L'examen du RC approuvé se produit à intervalles planifiés, après que des changements importants sont apportés aux exigences du RCP à l'égard de l'utilisation des terres et de la biodiversité, telles que précisées par ECCC, ainsi qu'en réponse aux plaintes reçues, le cas échéant (alinéa 62(1)(e).

Un RC approuvé doit prendre en compte les commentaires des intervenants lors de l'examen du fonctionnement du programme (alinéa 62(1)(f)).

Les résultats de l'examen sont utilisés pour améliorer son système d'assurance, le cas échéant, en plus de tenir un registre de toutes les mesures correctives appliquées.

Un RC approuvé doit disposer d'un processus visant à gérer la mise en œuvre de toute autre modification des règles, des procédures et de la gestion du régime.

3.2.1.7 Transparence

Un RC approuvé veille à ce que les renseignements suivants soient rendus publics et tenus à jour (sur un site Web) (alinéa 62(1)(g)):

De plus, sur demande écrite du ministre, un RC approuvé divulgue la liste des producteurs de charges d'alimentation n'ayant pas respecté les exigences de certification et les raisons de leur non-conformité (alinéa 62(1)(h)).

3.2.1.8 Rapports

Chaque année, un RC approuvé soumet, avant la date anniversaire de son approbation, un rapport à ECCC contenant des renseignements pertinents relatifs au fonctionnement du régime (alinéa 62(2)(c) et (d)). Le contenu du rapport de fonctionnement du RC est décrit à l'Annexe I : Rapport de fonctionnement du régime de certification approuvé et comprend les éléments suivants :

Un RC approuvé signale à ECCC, dans un délai de 60 jours, toute modification de sa portée ou de ses procédures sur lesquelles étaient fondées l'approbation du régime par ECCC (alinéa 62(2)(a) et (b)).

3.2.1.9 Plan de gestion des risques

Un RC approuvé dispose d'un plan documenté visant à détecter et à traiter les risques liés à l'intégrité de son système d'assurance.

3.2.1.10 Règlement des plaintes

Un RC approuvé possède et maintient un système de règlement des plaintes documenté afin de répondre aux plaintes reçues des clients, du public et d'autres parties prenantes concernant son programme relatif à l'utilisation des terres et la biodiversité du RCP, ce qui peut inclure une fraude ou une fraude potentielle (alinéa 62(1)(b)(iii)).

Le système de règlement des plaintes comprend des mesures pour :

Le système de gestion des plaintes comprend des mesures pour:

3.2.1.11 Période de validité de l'approbation et ré-approbation du RC

L'approbation d'un RC par ECCC aux fins des critères applicables d'utilisation des terres et de biodiversité du RCP peut être valide pour une période de cinq ans. Un RC peut réappliquer chaque cinq ans pour l'approbation par ECCC.

Un RC approuvé doit signaler à ECCC, dans un délai de 60 jours, toute modification de sa portée ou de ses procédures sur lesquelles sont fondées son approbation (alinéa 62(2)(a) et (b)). ECCC évaluera alors ces changements, afin d'établir si le RC approuvé répond toujours aux exigences du RCP-SEC UTB, et informera le RC approuvé le résultat de l'évaluation.

3.2.1.12 Conditions d'utilisation du certificat

La durée de validité des certificats délivrés dans le cadre d'un RC approuvé ne peut pas dépasser cinq ans.

Un RC approuvé supervise la propriété, l'utilisation et le contrôle des certificats (alinéa 62(1)(l)). Ainsi, le RC approuvé indique aux clients les conditions dans lesquelles ils peuvent utiliser le certificat (alinéa 62(1)(k)). Ceci comprend :

3.2.1.13 Transfert d'un RC à un autre

Les producteurs de charges d'alimentation peuvent décider à tout moment de prendre part à un autre régime de certification. Toutefois, afin d'empêcher un producteur de charges d'alimentation ayant échoué à un audit dans le cadre d'un régime de certification de demander immédiatement une certification dans le cadre d'un autre régime, un RC approuvé a des règles exigeant que le demandeur communique son historique de certification.

Un RC approuvé recevant la demande d'un producteur de charges d'alimentation exige de ce dernier qu'il fournisse toute information relative à sa participation à un autre régime, ainsi que tout renseignement relatif à l'échec à un audit au cours des cinq dernières années et aux raisons de cet échec (article 74). Les renseignements contenus dans la demande de certification d'un producteur de charge d'alimentation comprennent :

Les RC peuvent exclure un candidat de son programme de certification relatif à l'utilisation des terres et la biodiversité dans les cas suivants :

Lorsqu'un RC accepte la justification du producteur de charges d'alimentation et décide d'évaluer sa demande, la portée de l'audit initial doit être ajustée pour couvrir tous les sujets pertinents.

3.2.2 Exigences pour les organismes de certification

3.2.2.1 Exigences d'accréditation

Dans le cadre des exigences du RC approuvé, les organismes de certification doivent être des entités juridiques ayant la capacité juridique de conclure des accords ou des contrats, d'assumer des obligations, de contracter des dettes et de les rembourser, d'intenter des poursuites ou de faire l'objet de poursuites, et d'être tenues responsables de leurs actes. Les organismes de certification démontrent qu'ils sont compétents pour effectuer des certifications conformément aux exigences du RC approuvé et doivent être accrédités par un organisme d'accréditation désigné par ECCC aux normes suivantes (paragraphe 63(1)) :

Un organisme d'accréditation désigné par ECCC est un organisme d'accréditation qui est membre de l'International Accreditation Forum, ou un organisme équivalent et qui est conforme à la norme ISO/CEI 17011 (paragraphe 63(2)). Les organismes d'accréditation informent le RC immédiatement après que toute accréditation d'un organisme de certification concerné est suspendue, retirée ou résiliée par l'organisme d'accréditation.

Un organisme de certification ne peut effectuer des certifications dans le cadre d'un programme de certification RCP-UTB que si son accréditation est valide (paragraphe 63(3)).

3.2.2.2 Équipe de certification

Les organismes de certification désignent des membres de l'équipe de certification qui satisfont aux exigences énoncées dans la norme ISO 19011 (paragraphe 66(1)). Une équipe de certification comprend :

Conformément aux normes ISO/CEI 17065 et ISO 19011, l'équipe de certification dispose collectivement de la compréhension nécessaire et des compétences appropriées pour mener des audits conformes à leur portée dans le cadre du RC approuvé, notamment :

Les personnes chargées de prendre les décisions de certification doivent être différentes des personnes qui font partie de l'équipe d'audit et démontrent au moins le même niveau de connaissances et de compétences que celui requis pour le chef de l'équipe d'audit, tel que défini dans la norme ISO 19011 (paragraphe 66(2)).

En plus des exigences liées à l'impartialité, telles que définies dans le paragraphe 5.2 de la norme ISO 17065, les organismes de certification doivent restreindre à une période maximale de cinq ans l'affectation d'un même auditeur chargée de la certification d'un client. Une période de trois ans doit s'écouler avant de pouvoir effectuer à nouveau des services de certification pour ce même client (article 65).

3.2.2.3 Externalisation

Les organismes de certifications ne peuvent externaliser aucune de ses activités de certification dans le cadre de la certification de toute charge d'alimentation faisant l'objet d'une demande ou d'un rapport réglementaire (article 64).

3.2.3 Audits

3.2.3.1 Normes d'audits

Un RC approuvé exige que les certifications soient effectuées conformément aux normes suivantes par un organisme de certification accrédité (paragraphe 67(1)) :

Les organismes de certifications mènent des activités de certification conformément à la version la plus récente des Méthodes de Vérification et de Certification.

3.2.3.2 Exigences d'audits

Dans le cadre d'un RC approuvé, les organismes de certification effectuent une évaluation de la conformité et une évaluation des charges d'alimentation jugées admissibles à la création d'unités de conformité (conformément à l'alinéa 46(1)(c)) par rapport aux exigences applicables relatives à l'utilisation des terres et à la biodiversité énoncée aux articles 48 à 52 du RCP. Aux fins de la norme ISO/CEI 17065, toute mention de « exigence de produit » correspond aux exigences prévues aux articles 48 à 52 du RCP. Aux fins de la norme ISO/CEI 17021-1, toute référence aux « critères de l'audit » correspond aux exigences prévues à l'article 52 du RCP (paragraphe 76(3)(a)).

Conformément à ISO/CEI 17065 ou ISO/CEI 17021-1 le cas échéant, les organismes de certification réalisent un audit initial afin de prendre une décision de certification et d'octroyer un certificat. En outre, des audits de surveillance annuels sont nécessaires pour assurer que la charge d'alimentation certifiée continue de démontrer qu'elle satisfait aux exigences du RC ainsi que pour garantir la validité continue du certificat délivré en vertu du RC approuvé (article 68).

Lors de la planification des activités de certification et d'audit, les organismes de certification peuvent s'appuyer sur une évaluation des risques portant sur les risques inhérents et sur les risques liés au contrôle, selon tableau suivant (voir 2.8.2 pour plus de détails) :

Tableau 19 : Types de risques
Nature du risque Facteur de risque Augmente le risque Diminue le risque
Risque lié au contrôle Degré de centralisation Décentralisation Centralisation
Efficacité des contrôles de données Contrôle incohérent Contrôles cohérents et fiables
Risque inhérent Diversité des sites Diversité élevée Faible diversité
Nombre de sites Peu de sites De nombreux sites
Contribution des sites Distribution uniforme Distribution inégale

Les activités de vérification peuvent inclure des visites de site à l'emplacement applicable, qui peut être une ferme, une forêt ou tout autre endroit où la charge d'alimentation est récoltée. Il incombe à l'équipe de certification de déterminer le risque de non-conformité sur chaque site et le nombre correspondant de sites à visiter requis lors de l'audit, en tenant compte de l'évaluation des risques et d'un niveau d'assurance raisonnable. Les exigences des visites de site sont les suivantes :

Dans le cadre d'une certification, la notion de « niveau d'assurance raisonnable » peut s'appliquer à l'ensemble des activités de certification afin de :

Afin d'atteindre ces objectifs, l'auditeur doit être en mesure de :

3.2.3.3 Certification de groupe (le cas échéant)

La certification de groupe de producteurs de charge d'alimentation par des organismes de certification accrédités exploitant un RC approuvé est uniquement possible lorsque les groupes sont homogènes, et selon les conditions suivantes (alinéa 62(2)(i)):

Si les conditions pour les certifications de groupe ne sont pas remplies, les producteurs de charges d'alimentation font alors l'objet d'un audit individuel.

3.2.3.4 Gestions des non-conformités

Les non-conformités recensées au cours d'un audit sont classées comme critiques, majeures et mineures, conformément à ce qui suit :

Les organismes de certification accrédités opérant dans le cadre d'un RC approuvé gèrent chaque non-conformité identifiée au cours du processus d'audit en fonction de la catégorisation décrite ci-dessus selon les exigences suivantes :

3.2.3.5 Octroi d'un certificat

Les organismes de certification accrédités prennent des décisions de certification conformément à la norme ISO 17065. Un organisme de certification doit octroyer un certificat à un client qui identifie sans ambiguïté la charge d'alimentation à laquelle il s'applique, uniquement après qu'une décision de certification positive est prise confirmant que les exigences applicables du programme de certification RCP-UTB ont été satisfaites (paragraphe 70(1)). L'Annexe J : Contenu d'un certificat et d'un rapport de certification décrit les exigences relatives au contenu du certificat et du rapport de certification correspondant.

3.2.3.6 Documentation et tenue des dossiers

Les organismes de certification sont tenus de documenter et conserver les livres et registres relatifs à chaque certification effectuée pendant au moins dix ans (paragraphe 166(2)), notamment :

Normes ISO référencées

La version la plus récente des normes suivantes, telles que référées dans ce document, s'applique :

Lorsque de nouvelles versions des normes ISO qui précèdent seront introduites, une période de transition sera prescrite par les différents organismes d'accréditation. Le RCP reconnaîtra les deux versions d'une norme donnée pendant la période de transition.

Annexe A : Rapport de vérification

Le rapport de vérification comprend l'énoncé de vérification ainsi que tout autre renseignement que l'organisme de vérification estime pertinent pour la vérification. L'énoncé de vérification a pour but de présenter un avis de manière concise. Des détails supplémentaires peuvent être fournis dans une section dédiée du rapport de vérification. Ce qui suit s'avère être le contenu minimum de l'énoncé de vérification tel que prescrit par l'annexe 20 du Règlement sur les combustibles propres (RCP). Notez que la section relative à l'énoncé de vérification contenu au rapport de vérification tient généralement à l'intérieur d'une à trois pages.

Remarque : Si plusieurs organismes de vérification ont participé au traitement du cycle de vie d'un combustible à faible IC, le cycle de vie complet doit être adressé dans le rapport rédigé par l'organisme de vérification principal.

Énoncé de vérification

L'énoncé de vérification doit apparaître au tout début du rapport de vérification et doit contenir les éléments suivants :

Éléments clés de la vérification

Personnel de vérification

Processus de vérification

Divulgations dans le cadre de la vérification

un pourcentage d'erreurs absolues qui est égal ou supérieur à 5 % mais inférieur à 25 % des valeurs corrigées rapportées, ainsi que la ou les erreurs et/ou omissions, la cause de l'erreur ou des omissions et l'impact potentiel de ceux-ci sur les déclarations futures, le cas échéant

Responsabilités relatives à la demande ou au rapport

Responsabilités du vérificateur

Détails supplémentaires (optionnel)

Les détails supplémentaires consistent en des éléments d'information qui ne sont pas obligatoires. Cependant, de l'information supplémentaire à l'égard du processus de vérification facilite le traitement et l'acceptation des demandes ou des rapports. Les détails supplémentaires tournent autour du processus de vérification mais ne sont pas nécessaires à ECCC pour comprendre et interpréter la demande ou le rapport. L'important n'est pas le volume, mais plutôt l'exhaustivité et la pertinence de l'information. Notez que certains éléments peuvent ne pas s'appliquer.

Annexe B : Échéancier standard relatif à la présentation des rapports de vérification

Note de bas de page 32  

30 avril

Rapport de vérification du :

30 juin

Rapport de vérification du:

31 juillet

Rapport de vérification du :

15 décembre

Rapport de vérification du :

Du 1er janvier au 31 décembre

Rapport de vérification des :

Annexe C : Échéancier relatif à la première présentation des rapports de vérification

30 juin 2023

Rapport de vérification du :

1 janvier 2024

Les critères UTB entrent en vigueur

30 avril 2024

Rapport de vérification du :

30 juin 2024

Début de la vérification des demandes d'approbation d'IC basée sur le Modèle ACV des combustibles. Rapport de vérification du : 

31 juillet 2024

Rapport de vérification du :

15 décembre 2024

Rapport de vérification du :

30 avril 2025

30 avril 2026

Rapport de vérification du Rapport sur les filières d'IC pour 2025

Annexe D : Application des seuils d'importance relative quantitative – Exemples

Le RCP exige que les erreurs soient regroupées pour déterminer l'effet total sur l'information déclarée. La somme des erreurs indique l'effet des erreurs sur les valeurs finales (erreur relative). La somme des erreurs sans égard à leur signe donne au vérificateur une indication de l'efficacité des contrôles des données et des risques de déclarations erronées d'importance significative (erreurs absolues).

L'évaluation de l'importance relative des écarts quantitatifs devrait être effectuée en fonction de l'erreur relative; toutefois, si les erreurs absolues donnent lieu à des écarts dépassant les exigences en matière d'importance relative, les erreurs doivent être relevées, détaillées et quantifiées dans le rapport de vérification.

Au moment du calcul de l'erreur en pourcentage, le numérateur devrait correspondre à la somme des écarts quantitatifs et le dénominateur de référence, à la valeur corrigée.

P. ex., pour l'IC d'un combustible :

Sources Valeurs déclarées Preuves Erreur avec signe Erreur sans signe
Point 1 20,0 g d'éq. CO2/MJ 20,1 g d'éq. CO2/MJ +0,1 g d'éq. CO2/MJ 0,1 g d'éq. CO2/MJ
Point 2 10,0 g d'éq. CO2/MJ 9,7 g d'éq. CO2/MJ -0,3 g d'éq. CO2/MJ 0,3 g d'éq. CO2/MJ
Point 3 5,0 g d'éq. CO2/MJ 4,8 g d'éq. CO2/MJ -0,2 g d'éq. CO2/MJ 0,2 g d'éq. CO2/MJ
Point 4 5,0 g d'éq. CO2/MJ 4,8 g d'éq. CO2/MJ -0,2 g d'éq. CO2/MJ 0,2 g d'éq. CO2/MJ
Total 40,0 g d'éq. CO2/MJ 39,4 g d'éq. CO2/MJ -0,6g d'éq. CO2/MJ 0,8g d'éq. CO2/MJ
Valeur Valeur déclarée Valeur corrigée Erreur relative Erreur absolue

Erreur relative = ∑ erreurs, omissions, et délarations erronées = [0,1 + -0,3 + -0,2 + -0,2] = -0,6 g d'éq. CO2/MJ

Valeur corrigée = Valeur déclarée + Erreur relative = 40,0 – 0,6 = 39,4 g d'éq. CO2/MJ

À titre d'information, l'erreur absolue en pourcentage est :

Erreur absolue en pourcentage = ∑|erreurs, omissions, et délarations erronees| =|+0,1|+|-0,3|+|-0,2|+|-0,2|= 0,8

Description longue

Erreur relative est la somme d’erreurs, omissions, et déclarations erronées. Valeur corrigée = Valeur déclarée + Erreur relative. Erreur relative en pourcentage = erreur relative divisée par la valeur absolue corrigée puis multipliée par 100. Erreur absolue = somme absolue des erreurs, omissions, et déclarations erronées.

Annexe E : Calculs des incertitudes

L'Outil de modélisation de l'ACV des combustibles fera ressortir les incertitudes, en se fondant sur les techniques de Monte-Carlo, qui seront vérifiées par le vérificateur.

Pour calculer les incertitudes non comprises dans le champ d'application de l'Outil de modélisation de l'ACV des combustibles, il faut utiliser les techniques simplifiées suivantes afin d'associer les incertitudes à la valeur finale.

Il existe quatre grandes catégories d'incertitudes :

Ces quatre catégories d'incertitudes peuvent être liées à la trace des données.

Description longue

La mesure, le calcul, le regroupement et le rapport font partie de la trace des données. L'incertitude des paramètres peut être liée à la mesure, l'incertitude du modèle peut être liée au calcul et l'incertitude de la propagation peut être liée au regroupement et au rapport. L'incertitude scientifique peut être liée à toutes les parties de la trace des données.

3.2.3.7 Incertitude des paramètres

Lincertitude des paramètres est associée aux données dentrée (niveau dactivité). Les données dentrée sont habituellement mesurées et peuvent comprendre la consommation de combustible, le nombre de joints de soupape, lélectricité consommée et les températures.

3.2.3.8 Mesures

Dans les situations où les données dentrée sont mesurées, divers mécanismes peuvent être utilisés pour mesurer les phénomènes, chacun avec ses propres limites de détection, sa résolution et ses taux de réponse plus faibles. Les caractéristiques du mécanisme déterminent en partie lincertitude du paramètre. Dans de nombreux cas, cette incertitude peut être quantifiée et est habituellement publiée dans les spécifications du fabricant pour le dispositif de mesure. Il est important de comprendre que ces spécifications se rapportent à des erreurs aléatoires et supposent une distribution normale. Certaines situations introduisent une incertitude supplémentaire dans le dispositif de mesure et sont davantage liées au fonctionnement quau mécanisme. Elles comprennent des aspects comme lexposition à des vibrations ou à des températures extrêmes, à des phénomènes ou à des conditions que la capacité du mécanisme ne peut pas prendre en charge (p. ex., conditions darrêt, écoulement pulsatoire, écoulement inversé). Ces incertitudes sont difficiles à quantifier, mais peuvent être prises en compte dans les données de mesure si linfluence est importante. Il existe aussi des situations où un biais systématique est introduit dans la mesure. Cela se produit généralement en raison dune erreur détalonnage ou de configuration, ou de linstallation dun mécanisme inapproprié compte tenu des conditions dexploitation typiques (p. ex., un débitmètre à Venturi de mauvaise dimension).

Sauf indication contraire, le vérificateur utilisera lincertitude du fabricant comme lerreur de paramètre.

3.2.3.9 Incertitude des modèles

Un modèle est une représentation dun système physique réel. Comme pour tout modèle, des simplifications, des hypothèses, des estimations et des limites sont souvent associées au modèle. Dans la plupart des cas, le modèle permet de calculer les émissions de GES, car celles-ci sont rarement mesurées directement et les paramètres substituts sont alors mesurés et les émissions calculées. Ainsi, les facteurs démission (et toute méthode ou tout protocole de quantification) sont des modèles de comportement physique. Il existe quatre domaines clés où lincertitude peut surgir dans le modèle :

Lincertitude des modèles combinés varie selon les phénomènes physiques modélisés.

3.2.3.10 Incertitude scientifique

Lincertitude scientifique résulte dune compréhension incomplète de la science entourant les phénomènes. Cette incertitude est assez courante dans des domaines scientifiques complexes tels que la climatologie. Le potentiel de réchauffement planétaire utilisé pour convertir les GES en éq. CO2 (équivalents de dioxyde de carbone) est une préoccupation majeure. Un consensus sur le potentiel de réchauffement planétaire existe selon lequel il nest pas nécessaire de tenir compte de cette incertitude scientifique dans lestimation globale de lincertitude.

3.2.3.11 Incertitude de propagation

Lincertitude de propagation nentraîne pas de nouvelles incertitudes, mais répartit adéquatement les incertitudes désagrégées en une seule assertion finale. Il y a deux façons principales de propager les incertitudes : technique simplifiée et technique de Monte-Carlo (stochastique). La technique simplifiée suppose que les variables ne sont pas corrélées et que lécart-type est inférieur à 30 % de la moyenne. Elle utilise trois règles différentes selon la fonction mathématique.

Types dincertitudes

Sommes et différences

Si q = x + ...+ z, alors pour l’incertitude : ∂q = [(∂x)^2 + ... + (∂z)^2]^(1/2)

Multiplications et divisions

Si q = x*...*z, alors pour l’incertitude : ∂q/q = [(∂x/x)^2 + ... + (∂z/z)^2 + ... + (∂u/u)^2 + ... + (∂w/w)^2]^(1/2)

Puissance

Si q = x^n, alors pour l’incertitude : ∂q/│q│ = │n│∂x/x.

Annexe F : Scénarios de vérification − Utilisation des terres et biodiversité

Les deux diagrammes suivants illustrent deux scénarios possibles pour le processus de vérification dans le cas où une charge d'alimentation est utilisée pour produire un combustible à faible IC dans le but de créer des unités de conformité. Pour être considérée comme admissible, la charge d'alimentation doit satisfaire aux critères d'utilisation des terres et aux critères de biodiversité définis dans le RCP.  

Scénario 1

Le producteur de combustible utilise des matières premières qui n'ont pas été certifiées au préalable pour produire un combustible à fable intensité en carbone dans le but de générer des unités de conformité.

Producteur de matières premières :

Producteur de combustible :

Organisme de vérification indépendant et accrédité :

Scénario 2

Le producteur de combustible utilise des matières premières certifiées pour produire un combustible à fable intensité en carbone dans le but de générer des unités de conformité.

Producteur de matières premières :

Producteur de combustible :

Organisme de vérification indépendant et accrédité :

Annexe G : Conception de l'échantillonnage de données

Les paragraphes suivants décrivent différentes méthodes d'échantillonnage des données. Ces méthodes peuvent être combinées les unes aux autres.

C.1 Échantillonnage non probabiliste de données

C.1.1 Échantillonnage de convenance

L'échantillonnage est réalisé sans objectif précis, de manière arbitraire et fait l'objet de peu ou d'aucune planification. L'échantillonnage de convenance (c'est-à-dire, désordonné) suppose que la population étudiée est homogène : si les unités de la population sont toutes semblables, alors toutes peuvent être échantillonnées. Pour citer un exemple, un échantillonnage de convenance consiste à sélectionner les factures des trois derniers mois, les premières de la pile de factures. Malheureusement, à moins que la population ne soit véritablement homogène, la sélection dépend des préjugés du vérificateur et des renseignements disponibles au moment de l'échantillonnage.

C.1.2 Échantillonnage reposant sur une appréciation

Selon cette méthode, l'échantillonnage est effectué en fonction de connaissances préalables sur la composition et le comportement de la population. Le vérificateur, qui connaît la population, choisit les unités de la population devant être échantillonnées. En d'autres termes, le vérificateur sélectionne ce qu'il considère comme un échantillon représentatif. On peut citer l'exemple d'un vérificateur sélectionnant les factures de gaz naturel de février, mai, août et novembre pour un site sujet à des variations saisonnières.

C.1.3 Échantillonnage stratégique

L'échantillon est spécifiquement sélectionné en raison de risques plus élevés recensés pour un domaine particulier (p. ex., risque élevé de défaillance d'un contrôle). En règle générale, on utilise cette technique lorsque des analyses de haut niveau révèlent un risque moyen ou élevé pour une période donnée, et que des renseignements supplémentaires doivent être recueillis. L'échantillonnage stratégique est couramment utilisé dans le cadre de vérifications afin de confirmer les données détaillées dans les zones à haut risque. Les documents de vérification doivent d'ailleurs lier le risque détecté à l'échantillon.

C.2 Échantillonnage probabiliste de données

C.2.1 Échantillonnage aléatoire

L'échantillonnage aléatoire est une méthode garantissant que chaque taille d'échantillon « n » dispose de la même probabilité d'être sélectionné. En d'autres termes, chaque unité de l'échantillon dispose de la même probabilité d'inclusion.

Ce type d'échantillonnage peut se faire avec ou sans remplacement. L'échantillonnage avec remplacement permet de sélectionner plusieurs fois une même unité. L'échantillonnage sans remplacement implique qu'une fois qu'une unité a été sélectionnée, elle ne peut plus l'être à nouveau. Dans le cadre de la vérification, la plupart des échantillonnages sont effectués sans remplacement.

L'échantillonnage aléatoire présente plusieurs avantages par rapport aux autres techniques d'échantillonnage probabiliste, parmi lesquels on peut citer : sa simplicité, le besoin de disposer uniquement de la liste complète de la population, la disponibilité de formules standard pour déterminer la taille de l'échantillon, les estimations de la population et les estimations de la variance.

En règle générale, les vérificateurs ont recours à l'échantillonnage aléatoire lorsqu'il n'existe aucun facteur de différenciation apparent (p. ex., le risque ou l'ampleur). Cette méthode est rarement utilisée dans le cadre de vérifications.

C.2.2 Échantillonnage proportionnel

L'échantillonnage proportionnel a recours à des données supplémentaires, telles que l'analyse de la contribution, pour faire varier l'échantillonnage. Supposons par exemple que les sites de véhicules électriques présentent le schéma de consommation d'énergie suivant.

Emplacement de la borne pour véhicules électriques Privée/Publique Type de recharge Nombre de sites Quantité (kWh) Contribution en %
Colombie-Britannique Privée N1 1 264 1 294 047 16,97 %
Privée N2 37 35 058 0,46 %
Privée N3 0 0 0,00 %
Publique N1 3 24 068 0,32 %
Publique N2 3 486 3 987 306 52,29 %
Publique N3 92 250 302 3,28 %
Alberta Privée N1 8 753 243 510 3,19 %
Privée N2 935 14 0645 1,84 %
Privée N3 0 0 0,00 %
Publique N1 65 22 473 0,29 %
Publique N2 2 953 1 503 523 19,72 %
Publique N3 386 124 250 1,63 %
TOTAL - - 17 974 7 625 182 100,00 %

Au lieu de permettre à tous les renseignements relatifs à la recharge d'être échantillonnés de manière équivalente selon le site (un échantillonnage aléatoire permettrait à chaque site d'avoir la même probabilité de 0,000056 d'être sélectionné), la probabilité de sélection d'un site varie en fonction de la contribution (p. ex., les sites de Colombie-Britannique – Privée – N1 auraient une probabilité de 0,00013 tandis que les sites d'Alberta – Publique – N3 n'atteindraient que 0,000042).

Emplacement de la borne pour véhicules électriques Privée/ Publique Type de recharge Nombre de sites Probabilité d'être sélectionné (des sites) Quantité (kWh) Contribution en % Probabilité d'être sélectionné (selon la contribution)
Colombie-Britannique Privée N1 1 264 0,07 1 294 047 16,97 % 0,17
Privée N2 37 0 35 058 0,46 % 0
Privée N3 0 0 0 0,00 % 0
Publique N1 3 0 24 068 0,32 % 0
Publique N2 3 486 0,19 3 987 306 52,29 % 0,52
Publique N3 92 0 250 302 3,28 % 0,03
Alberta Privée N1 8 753 0,48 243 510 3,19 % 0,03
Privée N2 935 0,05 14 0645 1,84 % 0,02
Privée N3 0 0 0 0,00 % 0
Publique N1 65 0 22 473 0,29 % 0
Publique N2 2 953 0,16 1 503 523 19,72 % 0,20
Publique N3 386 0,02 124 250 1,63 % 0,02
TOTAL - - 17 974 - 7 625 182 100,00 % -

C.2.3 Échantillonnage stratifié

L'échantillonnage stratifié divise la population en groupes homogènes et mutuellement exclusifs, appelés strates, puis sélectionne des échantillons dans chaque strate. Il existe trois raisons principales à la stratification : rendre la stratégie d'échantillonnage plus efficace, garantir des tailles d'échantillon adéquates selon les domaines d'intérêt particuliers (émissions, produit ou type de combustible), et garantir la sélection d'un échantillon représentatif. Cette technique peut être combinée à d'autres méthodes d'échantillonnage, l'échantillonnage aléatoire étant le plus courant dans le cadre de vérifications.

Si chaque strate est véritablement homogène (p. ex., les mesures ou le risque varient très peu d'une unité à l'autre), il est possible d'obtenir une estimation précise de la moyenne de toutes les strates à partir d'un petit échantillon d'une seule d'entre elles. Dans le cadre de la vérification, une strate homogène comprend généralement un élément distinct présentant le même risque de déclaration erronée (c'est-à-dire, les risques inhérents et ceux liés au contrôle).

La stratification est particulièrement importante lorsque les populations étudiées sont hétérogènes (c'est-à-dire, lorsque la distribution des valeurs d'une variable n'est pas symétrique, mais tend à droite ou à gauche). Les zones destinées à la production de charges d'alimentation présentent par exemple souvent des populations très hétérogènes : quelques grands établissements et de nombreux petits sites. Dans de tels cas, un seul grand établissement peut avoir une influence majeure sur les estimations : s'il est sélectionné dans l'échantillon, il peut augmenter considérablement l'estimation, et s'il ne l'est pas, l'estimation sera bien plus faible. En d'autres termes, les grands établissements peuvent accroître la variabilité d'échantillonnage. De ce fait, ils devraient être placés dans une strate qui leur est propre, afin de s'assurer qu'ils ne soient pas représentatifs pas d'autres petits sites.

La stratification est également souvent utilisée pour des raisons de commodité opérationnelle ou administrative, car elle permet à l'organisme de vérification de répartir le travail entre son personnel ou d'autres vérificateurs externes. Par exemple : Si des activités de collecte de données sont effectuées au cours d'une ACV des combustibles traversant des frontières géographiques, alors la stratification selon la localisation peut être appropriée. Dans un tel cas, le vérificateur externe peut recevoir sa part de l'échantillon, prélevé à un emplacement différent.

L'échantillonnage stratifié est généralement lié au risque de déclarations erronées.

Annexe H : Énoncés de vérification – Exemples

G.1 Avis sans réserve

Un avis sans réserve peut être émis lorsqu'il n'existe aucune déclaration erronée d'importance significative et que le rapport a été préparé conformément au RCP. Les avis sans réserve sont les plus courants et impliquent que le vérificateur n'est préoccupé ni par la demande ou le rapport en cours ni par la capacité de l'entité déclarante à déclarer dans un avenir procheNote de bas de page 28.

Exemple d'un rapport de vérification sans réserve

Rapport du vérificateur indépendant

À Environnement et Changement climatique Canada
351, boul. Saint-Joseph, PVM 21e étage, Gatineau, Québec, J8Y 3Z5

Avis

Nous avons procédé à l'examen du rapport de création d'unités de conformité relatif à l'installation de Blackfalds de la société ABC (la « Société ») pour la période de conformité comprise entre le 1er janvier 202X et le 31 décembre 202X. Le rapport affirme les éléments suivants :

Nombre d'unités de conformité IC autorisée (en g d'éq. CO2/MJ) IC de référence (en g d'éq. CO2/MJ) Type de charge d'alimentation Type de combustible Volume de la charge d'alimentation (en kg) Volume du combustible (en m3)
1 406 500 000 12,5 90,7 (2023) Blé Éthanol 2 135 300 768

Selon notre appréciation, le rapport sur la création d'unité de conformité est présenté fidèlement, à tous égards importants, et est préparé conformément au RCP.

Justification de l'avis

Nous avons effectué notre vérification conformément aux exigences de la norme ISO 14064‑3:2019. Nous sommes responsables de la préparation du rapport de vérification fondé sur les preuves recueillies. Nous sommes indépendants de la Société, comme l'exige le RCP. Nous estimons que les preuves de vérification obtenues sont suffisantes et appropriées pour fonder notre avis.

Éléments clés de la vérification

Personnel de vérification
Nom Rôle Lien
Morgan Usman Chef d'équipe Employé
Chris Zafar Spécialiste - agriculture, sylviculture, utilisation des terres et biodiversité Sous-traitant
Max Quinn Membre de l'équipe Employé
Lee Xiang Examinateur indépendant Employé
Processus de vérification

Les éléments distincts importants recensés dans le rapport sont les suivants :

Risque élevé de déclarations erronées
Type Point Nature du risque
Déclaration erronée Charges d'alimentation provenant de régions non certifiées Risque lié au contrôle
Non-conformité Changement d'affectation des terres ou critères de durabilité Risque inhérent
Déclaration erronée détectée au mois de février Production de bioéthanol Analyse de haut niveau
Échantillonnage et visites de sites

Nous avons échantillonné les sites ne disposant pas d'un certificat ainsi que l'installation de production.

Site Date Emplacement
Jincheng (installation de production) 12 mars 202X, dernière visite datant du 24 mars 202X) 34,624, 112,114
Ferme de Dakui 6 mars 202X 34,486, 113,746
Ferme de Donghua 7 mars 202X 34,381, 113,421
Ferme de Fancum 8 mars 202X 34,731, 113,579
Procédures de vérification

Nous avons utilisé les certificats pour prouver la conformité aux critères relatifs à la durabilité, à l'utilisation des terres et à la biodiversité du RCP pour sept des dix fermes, soit 20 des 440 hectares utilisés pour la production de charges d'alimentation.

Divulgations

Aucune.

Responsabilités relatives à la demande ou au rapport

La Société est responsable de la préparation et de la présentation fidèle de la création d'unités de conformité, conformément au RCP.

Responsabilités du vérificateur

Nos objectifs sont d'obtenir l'assurance raisonnable que le rapport sur la création d'unité de conformité est exempt de déclarations erronées d'importance significative, que celles-ci résultent de fraudes ou d'erreurs, et de délivrer un rapport de vérification contenant l'opinion du vérificateur. L'assurance raisonnable correspond à un niveau élevé d'assurance, qui ne garantit toutefois pas qu'une vérification permettra toujours de détecter toute déclaration erronée d'importance significative pouvant exister. Les déclarations erronées peuvent provenir de fraudes ou d'erreurs et sont jugées importantes lorsqu'elles représentent plus de 5 % des valeurs déclarées.

Dans le cadre de la vérification et durant toute la durée de celle-ci, nous exerçons un jugement professionnel et faisons preuve d'esprit critique. Parmi les autres activités que nous pratiquons, nous pouvons citer : le recensement et l'évaluation des risques de déclarations erronées d'importance significative dans la demande ou le rapport, qu'elles résultent de fraudes ou d'erreurs; la compréhension des contrôles de la Société, afin de concevoir des procédures de collecte de preuves et non pas d'exprimer un avis sur l'efficacité de ces contrôles; la conception et la mise en œuvre d'activités de collecte de preuves appropriées à ces risques; l'obtention de suffisamment de preuves appropriées pour fonder l'avis; l'évaluation de la présentation, de la structure et du contenu de la demande ou du rapport afin de vérifier que ces éléments sont fidèles et préparés conformément au RCP, y compris les divulgations.

Signature de XYZ

London (Ontario)

26 avril 202X

Renseignements supplémentaires

Divulgations supplémentaires

Aucune divulgation

G.1 Avis avec réserve

Les avis avec réserve sont émis lorsqu'il n'existe aucune déclaration erronée d'importance significative dans le rapport ou la demande, mais que cela est possible à l'avenir ou que des données sont manquantes, indépendamment de la volonté du déclarant. Une description de l'écart et de la limitation et, le cas échéant, des modifications pouvant être apportées à la demande ou au rapport doit figurer dans le rapport de vérification.

Exemple d'un rapport de vérification avec réserve

Rapport du vérificateur indépendant

À Environnement et Changement climatique Canada

351, boul. Saint-Joseph, PVM 21e étage, Gatineau, Québec, J8Y 3Z5

Avis

Nous avons procédé à l'examen du rapport de création d'unités de conformité relatif à l'installation de Blackfalds de la société ABC (la « Société ») pour la période de conformité comprise entre le 1er janvier 202X et le 31 décembre 202X. Le rapport affirme les éléments suivants :

Nombre d'unité de conformité IC autorisée (en g d'éq. CO2/MJ) IC de référence (en g d'éq. CO2/MJ) Type de charges d'alimentation Type de combustible Volume de la charges d'alimentation (en kg) Volume du combustible (en m3)
1 406 500 000 12,5 90,7 (2023) Blé Éthanol 2 135 300 768

Selon notre appréciation, à l'exception des effets décrits dans la justification de l'avis avec réserve du présent rapport, le rapport sur la création d'unité de conformité est présenté fidèlement, à tous égards importants, et est préparé conformément au RCP.

Justification de l'avis avec réserve

Nous avons visité les fermes en mars 202X. La saison étant synonyme d'importante couverture neigeuse, nous n'avons pas été en mesure de déterminer si l'herbe à poux (Ambrosia spp.), commune à la région, avait envahi la culture. Les charges d'alimentation certifiées ne sont pas concernées par cette limitation, car les visites des sites pertinents ont eu lieu en été. Cette limitation concerne 4,5 % des charges d'alimentation et n'est pas considérée comme importante. La prochaine visite de vérification est prévue pour septembre, période du cycle des cultures et de la saison à laquelle l'herbe à poux devrait être détectable.

Nous avons effectué notre vérification conformément aux exigences de la norme ISO 14064‑3:2019. Nous sommes responsables de la préparation du rapport de vérification fondé sur les preuves recueillies. Nous sommes indépendants de la Société, comme l'exige le RCP. Nous estimons que les preuves de vérification obtenues sont suffisantes et appropriées pour fonder notre avis.

Éléments clés de la vérification

Personnel de vérification
Nom Rôle Lien
Morgan Usman Chef d'équipe Employé
Chris Zafar Spécialiste - agriculture, sylviculture, utilisation des terres et biodiversité Sous-traitant
Max Quinn Membre de l'équipe Employé
Lee Xiang Examinateur indépendant Employé

Processus de vérification

Les éléments distincts importants recensés dans le rapport sont les suivants :

Risque élevé de déclarations erronées
Type Point Nature du risque
Déclarations erronées Charges d'alimentation provenant de régions non certifiées Risque lié au contrôle
Non-conformité Changement d'affectation des terres ou critères de durabilité Risque inhérent
Déclaration erronée détectée au mois de février Production de bioéthanol Analyse de haut niveau
Échantillonnage et visites de sites

Nous avons échantillonné les sites ne disposant pas d'un certificat ainsi que l'installation de production.

Site Date Emplacement
Jincheng (installation de production) 12 mars 202X, dernière visite datant du 24 mars 202X) 34,624, 112,114
Ferme de Dakui 6 mars 202X 34,486, 113,746
Ferme de Donghua 7 mars 202X 34,381, 113,421
Ferme de Fancum 8 mars 202X 34,731, 113,579
Procédures de vérification

Nous avons utilisé les certificats pour prouver la conformité aux critères relatifs à la durabilité, à l'utilisation des terres et à la biodiversité du RCP pour sept des dix fermes, soit 20 des 440 hectares utilisés pour la production de charges d'alimentation.

Divulgations

Aucune.

Responsabilités relatives à la demande ou au rapport

La Société est responsable de la préparation et de la présentation fidèle de la création d'unité de conformité, conformément au RCP.

Responsabilités du vérificateur

Nos objectifs sont d'obtenir l'assurance raisonnable que le rapport sur la création d'unité de conformité est exempt de déclarations erronées d'importance significative, que celles-ci résultent de fraudes ou d'erreurs, et de délivrer un rapport de vérification contenant l'opinion du vérificateur. L'assurance raisonnable correspond à un niveau élevé d'assurance, qui ne garantit toutefois pas qu'une vérification permettra toujours de détecter toute déclaration erronée d'importance significative pouvant exister. Les déclarations erronées peuvent provenir de fraudes ou d'erreurs et sont jugées importantes lorsqu'elles représentent plus de 5 % des valeurs déclarées.

Dans le cadre de la vérification et durant toute la durée de celle-ci, nous exerçons un jugement professionnel et faisons preuve d'esprit critique. Parmi les autres activités que nous pratiquons, nous pouvons citer : le recensement et l'évaluation des risques de déclarations erronées d'importance significative dans la demande ou le rapport, qu'elles résultent de fraudes ou d'erreurs; la compréhension des contrôles de la Société, afin de concevoir des procédures de collecte de preuves et non pas d'exprimer un avis sur l'efficacité de ces contrôles; la conception et la mise en œuvre d'activités de collecte de preuves appropriées à ces risques; l'obtention de suffisamment de preuves appropriées pour fonder l'avis; l'évaluation de la présentation, de la structure et du contenu de la demande ou du rapport afin de vérifier que ces éléments sont fidèles et préparés conformément au RCP, y compris les divulgations.

Signature de XYZ

London (Ontario)

26 avril 202X

Renseignements supplémentaires

Divulgations

Aucune divulgation

Exemples supplémentaires de justifications d'avis avec réserve

La description de l'écart et de la limitation en raison de documents détruits par un incendie pourrait indiquer :

Le 5 décembre 202X, un incendie s'est déclaré dans le centre de contrôle opérationnel de la société XYZ, causant la destruction des registres de consommation de combustible du générateur diesel de secours de l'installation. Cet incendie a eu des conséquences sur la période de déclaration du présent rapport, et nous estimons que l'absence de cet élément distinct dans le rapport de la société XYZ représente moins de 2 % des émissions déclarées. De nouveaux processus et contrôles relatifs à la déclaration des données ont été mis en place pour la prochaine période de déclaration.

La description de l'écart et de la limitation en raison d'une visite de site n'ayant pas été effectuée au moment approprié pour observer l'habitat essentiel pourrait indiquer :

Le 5 décembre 202X, la société XYZ nous a engagés dans le cadre d'une vérification visant à déterminer si les pratiques de récolte des charges d'alimentation avaient des conséquences néfastes sur des espèces en péril. La salamandre Pseudoeurycea brunnata est une espèce gravement en péril qui a été observée dans la zone de récolte par des chercheurs en 202X. Nous avons effectué la vérification entre le 1er janvier et le 16 mars 202X. En cette période de l'année, nous n'étions pas en mesure d'observer si l'habitat local pouvait accueillir Pseudoeurycea brunnata et si les pratiques de récolte étaient nuisibles. Étant donné que la société XYZ nous a engagés pour la prochaine vérification, nous avons conçu et planifié des procédures supplémentaires de collecte de preuves pour contrôler la présence de Pseudoeurycea brunnata, pour observer si l'habitat est adapté à Pseudoeurycea brunnata, et évaluer si les pratiques de récolte mettent en danger Pseudoeurycea brunnata ou son habitat. Nous avons requis l'intervention d'un spécialiste des salamandres, J. Smith, docteur en biologie, pour rejoindre l'équipe de vérification et conduire cette évaluation.

La description de l'écart et de la limitation en raison de l'incapacité du vérificateur à visiter les sites pourrait indiquer :

Le 5 décembre 202X, la société XYZ nous a engagés pour effectuer une vérification de l'électricité consommée par leurs bornes de recharge pour véhicules électriques. Dans leur rapport, les sites privés représentent 3 % de l'électricité consommée et indiquent un risque inhérent et un risque lié au contrôle élevé. Notre plan d'échantillonnage indiquait que cinq sites privés sur huit devaient faire l'objet de visites visant à déterminer si les bornes de recharge ont été modifiées ou si elles servent d'autres buts. Cinq sites n'ont pas pu être visités (soit 1 % de l'électricité consommée), faute d'autorisation des résidents.

Annexe I : Rapport de fonctionnement du régime de certification approuvé

Chaque année, conformément à l'annexe 05, les RC approuvés transmettent, avant la date d'anniversaire de leur approbation, un rapport à ECCC contenant des renseignements pertinents relatifs au fonctionnement du régime. Les RC approuvés présentent au minimum les informations suivantes dans le rapport:

Annexe J : Contenu d'un certificat et d'un rapport de certification

Contenu d'un certificat dans le cadre d'un RC approuvé

Un certificat délivré par un organisme de certification, accrédité dans le cadre d'un RC approuvé, contient, les renseignements suivants :

Rapport de certification dans le cadre du RC approuvé

Exigences générales relatives à un rapport de certification rédigé par un organisme de certification fournissant une certification dans le cadre d'un RC approuvé

Contenu du rapport de certification

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