Objectif de développement durable 14 : Vie aquatique

L'objectif de développement durable (ODD) 14Footnote 1 vise à conserver et à exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines. Il reconnaît que la santé des océans et des mers affecte directement :

L'ODD 14 vise des résultats comme :

Ambition du Canada en matière de protection de la vie aquatique

L'ambition du CanadaFootnote 2 concernant cet objectif est de protéger et de conserver les zones marines et de gérer durablement les stocks de poissons dans les océans. L'ODD 14 revêt une grande pertinence pour le Canada qui affiche le plus long littoral du monde. L'évolution des conditions océaniques touche déjà directement des collectivités le long des côtes de l'Atlantique, du Pacifique et de l'Arctique, y compris les communautés autochtones.

Ces changements comprennent : l'évolution du niveau des mers, l'augmentation des températures, l'acidification des océans et l'évolution de la glace de mer. Le gouvernement du Canada a accordé une grande priorité à la conservation et à la protection des océans, à la garantie d'une pêche durable, à la lutte contre la pollution marine et au soutien de l'atténuation du changement climatique, de l'adaptation et de la résilience.

Les cibles nationales sont de :

  • protéger 25 % des océans du Canada d'ici 2025 et d'atteindre la cible de 30 % d'ici 2030;
  • gérer et récolter les principaux stocks de poissonsFootnote 3 et d'invertébrés à des niveaux jugés durables d'ici 2023, par rapport à un niveau de référence de 96 % en 2016.

Mesurer le progrès : le Cadre d'indicateurs canadien

En collaboration avec les ministères et organismes fédéraux, Statistique Canada a élaboré le Cadre d'indicateurs canadien lié aux objectifs de développement durable (CIC). Le CIC comprend 76 indicateurs propres au Canada, qui mesurent les progrès à l'aide d'un ensemble d'indicateurs pertinents, objectifs et complets à l'échelle nationale. Les indicateurs du CIC pour l'ODD 14 sont :

  • proportion d'aires marines et côtières conservées;
  • proportion des principaux stocks de poissons récoltés de manière durable.

Mesures prises pour améliorer la protection de la vie aquatique au Canada

Le Canada continue de progresser en matière de conservation marine. Dans le budget 2021, 976,8 millions de dollars ont été affectés à l'objectif de conservation de 25 % des océans du Canada d'ici 2025. En outre, le Canada a pour objectif de conserver 30 % de ses océans d'ici 2030. Ces objectifs seront atteints grâce à la création d'Aires marines protégées (AMP) et d'Autres mesures de conservation efficace par zone (AMCEZ), y compris les refuges marins. La stratégie fédérale destinée à atteindre ces objectifs comprend les éléments suivants :

  • gestion efficace des AMP et des AMCEZ afin de garantir qu'elles atteignent leurs objectifs de conservation;
  • création de nouveaux sites d'AMP et d'AMCEZ afin d'atteindre l'objectif de 25 % d'ici 2025 et de 30 % d'ici 2030;
  • collaboration afin de favoriser des partenariats significatifs avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et autochtones, ainsi qu'avec les communautés locales, pour promouvoir des activités efficaces de planification et de conservation des océans;
  • planification spatiale marine afin d'atteindre des objectifs ambitieux en matière de conservation du milieu marin, tout en favorisant une croissance durable de nos secteurs océaniques dans le cadre du développement d'une économie bleue résiliente;
  • plaidoyer international en faveur de la conservation de 30 % des océans de la planète d'ici 2030.

Cette approche s'appuie sur le fait que le Canada a réussi à dépasser son engagement de conserver 10 % de ses zones marines et côtières avant 2020. En janvier 2023, 14,66 % des océans du Canada étaient reconnus comme étant conservés par le biais d'AMP et d'AMCEZ.

En 2019, le Canada a annoncé une interdiction de l'exploration et de l'exploitation pétrolières et gazières, de l'exploitation minière, du déversement et du chalutage de fond dans toutes les AMP fédérales établies après le 25 avril 2019.

Le gouvernement fédéral mène des activités de surveillance et de recherche afin d'éclairer les mesures de gestion et de conservation des écosystèmes marins et côtiers du Canada. Ces écosystèmes subissent des changements importants dans leur structure et leur dynamique, qui sont liés à la combinaison des changements climatiques, de la variabilité naturelle et d'autres pressions humaines.

Le gouvernement du Canada investit également dans la recherche pour s'assurer que la science continue d'éclairer les incidents de pollution marine, en particulier les déversements accidentels d'hydrocarbures et de substances dangereuses et nocives. Une meilleure compréhension de ces incidents et des réponses apportées dans les divers environnements du Canada nous permettra de disposer des connaissances et des outils nécessaires pour gérer efficacement la pollution marine et protéger les collectivités et les écosystèmes côtiers.

Le gouvernement fédéral contribue à une gestion des pêches responsable et fondée sur des données scientifiques, conformément au Cadre pour la pêche durable. Le cadre favorise et garantit le recours à des approches fondées sur le principe de précaution et sur les écosystèmes afin de préserver la santé des stocks de poissons, protéger la biodiversité et les habitats halieutiques, veiller à ce que les pêches canadiennes soutiennent la conservation et l'utilisation durable des ressources.

Le gouvernement fédéral contribue à la réduction de la pollution marine en contrôlant l'élimination des déchets en mer grâce à une interdiction générale en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Des permis sont disponibles pour une liste limitée de matériaux à faible risque où l'élimination en mer est l'option préférable sur le plan environnemental. La majorité de l'élimination en mer au Canada concerne les matériaux dragués et les déchets de transformation du poisson. Dans le cadre de la nouvelle norme de protection des AMP, toute élimination en mer sera interdite dans les AMP à moins qu'il n'y ait un avantage pour la conservation provenant de l'utilisation de matériaux dragués.

Le gouvernement fédéral protège les écosystèmes marins et côtiers grâce au Plan de protection des océans de 1,5 milliard de dollars. Sa mise en œuvre crée de nouvelles ententes de gouvernance des activités de planification, de surveillance et de protection marines avec les peuples autochtones et les collectivités locales. Il s'agit notamment de protéger la qualité de vie des Canadiens, en particulier dans les communautés côtières, face aux risques possibles liés au transport maritime, tels que l'introduction d'espèces aquatiques envahissantes par le biais du transport maritime et la pollution marine. En outre, le plan vient renforcer :

Le gouvernement fédéral travaille en collaboration avec des partenaires afin de mettre de l'avant de nouvelles possibilités d'initiatives de conservation dirigées par des Autochtones et fondées sur le modèle novateur de financement de projets à perpétuité (PFP), pour lequel un nouveau financement de 800 millions de dollars a été annoncé en décembre 2022. Les PFP sont une forme de partenariat de financement public-privé conçu pour soutenir les objectifs de conservation, de réconciliation et de développement économique communautaire dans des zones régionales plus vastes. Au Canada, ces initiatives comprennent celle de la mer Great Bear, dirigée par les Premières Nations sur la côte nord du Pacifique; celles des Territoires du Nord-Ouest, dirigées par 33 communautés autochtones; celle de Qikiqtani au Nunavut, dirigée par l'association inuite du Qikiqtani; et celle d'Omushkego sur la côte ouest de la baie James et la côte sud-ouest de la baie d'Hudson, dirigée par le conseil tribal Mushkegowuk.

Le gouvernement fédéral investit également dans des approches de collaboration à l'égard de la conservation, comme celles qui sont facilitées par le Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril. Ce fonds appuie les efforts de protection et de rétablissement dans les endroits prioritaires et pour contrer les menaces prioritaires.

Le gouvernement du Canada collabore avec des partenaires provinciaux et territoriaux par l'entremise du Comité national sur les espèces aquatiques envahissantes relevant du Conseil canadien des ministres des pêches et de l'aquaculture pour mettre en œuvre le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes et gérer la menace que posent les espèces envahissantes pour les écosystèmes canadiens.

En investissant 167,4 millions de dollars en 2018 et 151,9 millions de dollars en 2023 dans l'Initiative de protection des baleines, le gouvernement du Canada a pris des mesures afin de lutter contre les menaces d'origine humaine qui pèsent sur les cétacés en voie de disparition. Autant que possible, des mesures ont été mises en œuvre en collaboration avec les communautés autochtones et les intervenants afin de soutenir la protection et le rétablissement des populations de baleines menacées. L'initiative se concentre sur la protection des baleines noires de l'Atlantique Nord, des épaulards résidents du sud et des bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent contre les menaces d'origine humaine :

  • celles causées par le bruit et d'autres perturbations;
  • les empêtrements dans les engins de pêche;
  • les collisions avec des navires;
  • la disponibilité des proies;
  • les contaminants.

Le gouvernement du Canada mène des activités de recherche scientifique et de surveillance afin de mieux comprendre les écosystèmes aquatiques et de prévoir l'état futur des océans du Canada, créant ainsi une base de données solide aux fins de la politique et la prise de décision. Le Canada collabore avec des partenaires nationaux et internationaux à des activités océanographiques d'intérêt commun afin d'améliorer nos connaissances sur les espèces et les écosystèmes et de mieux comprendre l'impact de menaces telles que le changement climatique. Par exemple, le Canada coopère avec les États-Unis dans le cadre des activités d'observation et de surveillance liées à l'acidification des océans.

Le Canada s'est également associé à des partenaires nationaux dans le cadre de programmes tels que le Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique, qui finance des projets de recherche et de restauration des écosystèmes du saumon, ainsi que la durabilité environnementale et économique à long terme du secteur des poissons et fruits de mer.

À ce jour, grâce au Fonds pour les engins fantômes, plus de 1910 tonnes d'engins fantômes ont été retirées des eaux canadiennes. Le fonds soutient les initiatives nationales et internationales qui :

  • récupèrent les engins fantômes;
  • éliminent de façon responsable les déchets plastiques liés à la pêche;
  • acquièrent et mettent à l'essai des technologies de pêche novatrices afin d'atténuer ou de réduire les répercussions des engins fantômes.

Le gouvernement fédéral s'emploie à promouvoir la planification spatiale marine, laquelle consiste à gérer les espaces marins en vue d'atteindre des objectifs écologiques, économiques, culturels et sociaux. La planification spatiale marine progresse en collaboration avec d'autres ministères fédéraux, les gouvernements provinciaux, territoriaux et autochtones, ainsi qu'avec les intervenants concernés. La planification spatiale marine a connu de nombreux succès, tels que la publication de l'Atlas de planification marine du Canada, qui constitue un outil cartographique interactif permettant aux décideurs et autres utilisateurs finaux d'accéder à des informations sur les processus écologiques, les caractéristiques des biorégions et les activités humaines dans les zones de planification spatiale marine du Canada. L'Atlas permet aux utilisateurs de découvrir, de visualiser, et de télécharger des données géospatiales pertinentes à la planification spatiale marine et d'interagir avec celles-ci. Le Canada prévoit également de mettre en place des plans ou des cadres d'aménagement des plans spatiaux marins de première génération d'ici 2024.

Le gouvernement du Canada encourage la science ouverte et rend les publications scientifiques sur l'état de nos écosystèmes aquatiques disponibles et accessibles au public. Les scientifiques du gouvernement partagent leurs données publiquement via des plateformes de données ouvertes, telles que la Plateforme géospatiale fédérale et le portail de données ouvertes du gouvernement du Canada.

Mesures prises par le Canada pour améliorer la protection de la vie aquatique à l'étranger

Le gouvernement du Canada s'attaque à la pollution marine en étant un fer de lance de la Charte sur les plastiques dans les océans. La Charte est le seul cadre mondial qui prône une approche exhaustive fondée sur le cycle de vie pour lutter contre la pollution par le plastique dans les océans. La Charte lutte contre les déchets de plastique dans les pays en développement, stimule l'innovation afin de lutter contre la pollution par les plastiques et soutient des partenariats publics-privés novateurs. Pour faire avancer les objectifs de la Charte, le Canada a débloqué 100 millions de dollars pour lutter contre les déchets plastiques dans les pays en développement, stimuler l'innovation pour combattre la pollution plastique et soutenir des partenariats privés-publics novateurs.

Le Canada a également versé 5 millions de dollars au Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) afin de soutenir les efforts visant à garantir des négociations inclusives, équitables et transparentes en vue d'un accord international juridiquement contraignant sur la pollution plastique et d'autres priorités, notamment les solutions fondées sur la nature et la réduction des émissions de méthane.

Le gouvernement fédéral s'emploie à protéger les écosystèmes marins et côtiers, incluant les récifs coralliens, en participant à des activités internationales, comme l'Alliance pour l'action contre les risques liés aux océans et la résilience (en anglais seulement), le Fonds mondial pour les récifs coralliens (en anglais seulement) et l'Initiative internationale pour les récifs coralliens (en anglais seulement).

Conformément à son engagement de préserver les écosystèmes marins, le Canada a établi un partenariat avec le Groenland afin de préserver la polynie arctique de Pikialasorsuaq. Ce projet commun intègre la participation active des communautés autochtones. Collectivement, ces efforts sont orientés vers des objectifs de conservation communs et vers la promotion d'une gestion basée sur les écosystèmes, garantissant un avenir durable pour le Pikialasorsuaq.

Le gouvernement fédéral travaille en collaboration avec l'Organisation maritime internationale pour faire progresser l'action internationale contre le bruit sous-marin causé par la navigation et promouvoir l'adoption de normes et de technologies de conception de navires silencieux dans le transport commercial.

Le gouvernement du Canada contribue à la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) entier. Cela passe par des négociations internationales visant à renforcer l'ordre international fondé sur des règles et régissant la pêche, ainsi que par des investissements qui renforcent la détection des navires clandestins, la détection en haute mer et le soutien aux principaux intervenants. Le Canada a également ratifié l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'État du Port pour empêcher l'introduction des produits illicites dans le marché.

La Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique renforce l'engagement du Canada à lutter contre la pêche INN par le biais du Fonds pour l'océan partagé (84,3 millions de dollars sur 5 ans). Ce fonds permettra de renforcer la coopération maritime et de soutenir un environnement marin sain dans la région.

Le Fonds pour les océans partagés soutient également l'engagement multilatéral du Canada au sein des organisations régionales de gestion des pêches (ORGP). Dans le cadre de ces forums, Pêches et Océans Canada s'efforce, au nom du Canada, de soutenir la gestion des stocks de poissons grands migrateurs et de la haute mer en proposant des mesures durables fondées sur la science concernant les stocks de poissons ciblés, les espèces accessoires et les écosystèmes; de négocier des mesures juridiquement contraignantes visant à gérer de manière responsable et durable la pêche en haute mer; et de lutter contre la pêche INN.

Le Canada participe activement aux négociations de l'Organisation mondiale du commerce et à d'autres processus visant à éliminer les subventions aux pêches nuisibles et à accroître les avantages économiques des ressources marines durables pour les petits États insulaires en développement et les pays les moins développés.

Le Canada participe au Groupe de haut niveau pour une économie océanique durable Ce dernier s'est fixé 74 objectifs, décrits dans son programme d'action pour les océans, qui portent sur la richesse, la santé, le financement, l'équité et les connaissances en matière d'océans. Ces objectifs s'alignent étroitement sur le Programme 2030, avec un accent particulier sur l'ODD 14. Le Canada collabore également avec des partenaires nationaux et internationaux afin de faire progresser la science innovante et fondée sur les solutions dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021 à 2030).

En tant que membre de la Global Ghost Gear Initiative (en anglais seulement), le Canada est devenu un chef de file mondial dans la lutte contre les engins fantômes et encourage les autres nations à se joindre à l'initiative et à prendre des mesures pour réduire la pêche fantôme et les déchets marins liés aux pêches.

Liens connexes

Détails de la page

Date de modification :