Vidéo : Approches novatrices en matière d’éducation des consommateurs
Transcription
Karen Duncan : Merci et bon après-midi à tout le monde. J’aimerais tout d’abord me faire l’écho des remerciements qui ont déjà été exprimés aujourd’hui à nos hôtes de BEAR et de l’ACFC, et tout particulièrement à l’équipe chargée du Symposium de recherche qui a apporté un soutien si précieux aux membres du comité. Merci Becky et Marcie.
Ce que je préfère à propos des séances en après-midi, c’est que je n’ai pas à passer en revue tous les détails accablants qui ont trait aux statistiques, car nous les avons déjà entendues ce matin. Je tiens surtout à remercier Brenda pour nous avoir présenté les statistiques sur la dette.
Nous abordons cette séance sur les approches novatrices en matière d’éducation au Canada dans un contexte où le niveau d’endettement a atteint un sommet et où celui de l’épargne est chroniquement faible. Même si la situation est pratiquement la même depuis bon nombre d’années, nos taux d’intérêt commencent à grimper et tout semble indiquer qu’ils continueront à monter.
Pour la première fois, nous verrons des propriétaires, qui n’ont aucun souvenir que les taux d’intérêt ont déjà été plus élevés, qui seront confrontés à la hausse des taux d’intérêt une fois leur prêt hypothécaire arrivé à échéance et forcés de le renouveler à des taux d’intérêt supérieurs. C’est assez préoccupant.
Ce matin, nous avons eu beaucoup d’information sur les niveaux de stress financier, et cela se produit dans ce genre d’environnement stable, alors, encore une fois, il faut se demander ce qui arrivera lorsque les choses commenceront à changer. Notre contexte financier évolue. Sur le plan financier, nous ne faisons pas les choses de la même façon que par le passé.
Nous menons notre vie financière différemment et il peut être difficile non seulement de suivre le rythme des changements, mais aussi de déterminer lesquels d’entre eux nous conviennent et ensuite comment les adopter. Il est tout aussi difficile de déterminer comment réagir lorsque le changement nous est imposé et que nous n’en voulons pas.
On s’attend à ce que nous ayons beaucoup plus de connaissances que nous en avons réellement et dont nous avons besoin. J’aimerais prendre quelques minutes pour discuter d’un sujet qui n’a pas vraiment été abordé aujourd’hui, je parle ici du soutien financier intergénérationnel. Les familles sont complexes et partagent leurs ressources.
Le partage intergénérationnel ne se limite pas aux ressources socio-émotionnelles, le soutien financier en fait également partie. Du point de vue de la recherche, nous n’avons pas nécessairement beaucoup de données sur le sujet. Je me souviens qu’un des anciens recteurs de mon université remerciait toujours les parents dans son discours de lors de la remise des diplômes.
Il remerciait les parents et les félicitait puisque leur enfant avait obtenu un diplôme et qu’il n’était plus à la charge de la famille. Les parents dans l’auditoire devaient être soulagés, n’est-ce pas? Pas nécessairement. Comme c’était le cas autrefois, on pensait qu’à 18 ans, c’était la fin. Non. Il y a encore les études supérieures, la formation technique ou un autre type de formation. Donc, après, c’est la fin.
Non, ce n’est pas fini parce qu’il y a le mariage, la première maison, l’augmentation des frais de garde pour mes petits-enfants. Nous continuons de leur offrir un soutien financier tout au long de leur vie. Encore une fois, nous ne savons pas grand-chose sur la façon dont cela se passe, mais nous savons que c’est important.
Il faut également mentionner que les gens subviennent aussi aux besoins des membres plus âgés de leur famille à mesure qu’ils vieillissent. Certains travaux que j’ai effectués avec des collègues à l’aide des données de l’enquête sociale générale portaient sur des personnes qui prodiguent des soins et qui paient certains coûts directs de leur poche.
Nous avons constaté que 42 % des Canadiens qui prodiguent des soins à un membre plus âgé de leur famille payaient également leurs soins, et 18 % d’entre eux nous ont dit éprouver des difficultés financières. Que feraient-ils en cas de difficultés financières? La plupart des répondants, soit 90 %, modifieraient d’une façon ou d’une autre leurs dépenses pour couvrir les frais liés aux soins.
Au total, 73 % des répondants puiseraient dans leurs économies. D’entre eux, le tiers emprunterait de l’argent à des amis et à des membres de leur famille, ce qui nous montre encore une fois l’importance de ce réseau familial et d’amis et un autre tiers contracterait des emprunts. De plus, 20 % de ces répondants vendraient des actifs et 8 % ne savaient pas vraiment quoi faire.
Certaines personnes ont adopté des approches multiples pour assumer ces coûts financiers. En ce qui concerne notre contexte, j’aimerais porter certains éléments d’information à l’attention de ceux d’entre nous qui ont examiné l’Enquête canadienne sur les capacités financières, puisque les résultats d’aujourd’hui sont liés à ce dont nous allons parler, soit les résultats prometteurs et inquiétants liés au budget familial.
La bonne nouvelle, c’est que 43 % des participants ont répondu par l’affirmative et ont affirmé avoir un budget familial, mais que ce budget était pour eux. Qu’il soit écrit ou non, presque tous l’ont généralement ou toujours respecté. Une fois que vous avez un budget, il est assez probable que vous le respectiez.
Il est intéressant de se demander comment les gens feraient pour payer une dépense imprévue de 500 $ ou de 5 000 $. Les barres bleues représentent les résultats obtenus si la dépense imprévue était de 500 $ et les barres orange, les résultats obtenus si la dépense imprévue était de 5 000 $. Dans l’ensemble, le résultat montre qu’un peu moins de 60 % utiliseraient leurs économies si la dépense imprévue était de 500 $ et 36 % puiseraient dans leurs économies si la dépense imprévue était de 5 000 $.
Dans l’éventualité où la dépense imprévue se chiffrait à 5 000 $, les gens utiliseraient leur marge de crédit personnelle. Parmi les participants, 18 % ont répondu qu’ils utiliseraient une marge de crédit personnelle et 12 %, ont indiqué qu’ils emprunteraient auprès d’une institution financière. Environ 2 % ont dit qu’ils devraient vendre un actif financier. Nous constatons une grande différence en ce qui a trait à la capacité de faire face aux dépenses financières imprévues, selon l’importance de celles-ci.
Compte tenu des différents éléments en jeux, les renseignements d’aujourd’hui vont nous permettre de répondre à certaines questions, notamment comment nous pouvons encourager les gens à épargner, comment apprendre à nos enfants à épargner, surtout dans le contexte changeant dans lequel nous évoluons, et comment encourager l’épargne.
Comment encourager les gens qui n’ont pas de budget à en établir un? Comment pouvons-nous aider les gens à comprendre les choix en matière d’épargne à long terme? Comment évaluons-nous la réussite? J’aimerais maintenant vous présenter nos conférenciers pour que nous puissions passer de l’un à l’autre à mesure que nous avançons.
Nicole Rivest, adjointe à la recherche et aux politiques au sein de l’équipe Recherche et politiques de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada. La recherche que fait Nicole porte sur le comportement des consommateurs en ce qui a trait à la littératie financière et au mieux-être financier.
Nick Watkins s’est joint à nous après avoir travaillé chez Money Advice Service au Royaume-Uni. Nick a passé presque toute sa carrière à faire des recherches sur le comportement financier des consommateurs. Il nous fera donc part dans quelques minutes de certaines réflexions sur sa carrière chez Money Advice Service.
Le dernier et non le moindre, Pierre Carl Michaud qui est professeur au département d’économie appliquée de HEC Montréal. Il est titulaire de la Chaire de recherche Industrielle-Alliance sur les enjeux économiques des changements démographiques et directeur de l’Institut sur la retraite et l’épargne. Je vous souhaite la bienvenue. Commençons avec Nicole.
(Applaudissements)
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