Mesures de prévention et de contrôle des infections : Soins préhospitaliers et transport terrestre des personnes sous investigation pour la maladie Ebola ou dont la maladie Ebola a été confirmée (2023)

Table des Matières

Introduction

Préambule

Cette mise à jour des Mesures de prévention et de contrôle des infections : Soins préhospitaliers et transport terrestre des patients chez qui la maladie à virus Ebola est soupçonnée ou confirmée (2019) comportent des recommandations actualisées concernant ce qui suit :

  1. Classification des personnes sous investigation (PSI)pour la maladie Ebola
  2. Équipement de protection individuel
  3. Nomenclature

Contexte

La maladie Ebola fait partie d'un groupe de maladies appelées fièvres hémorragiques virales qui sont causées par plusieurs familles distinctes de virus. Les conseils en matière de prévention et de contrôle des infections (PCI) contenus dans le présent document ont été élaborés pour la maladie Ebola. Toutefois, les principes directeurs et les mesures de PCI sont applicables à la prise en charge des personnes faisant l'objet d'une enquête ou chez qui une maladie a été confirmée dans les établissements de soins de santé, lesquelles sont associées à des agents responsables de fièvres hémorragiques virales (c.-à-d., fièvre de Lassa, fièvre hémorragique de Marburg, fièvre hémorragique de Crimée-Congo).

La maladie Ebola est une maladie virale aiguë sévère qui débute par de la fièvre, souvent accompagnée de malaises, de myalgies et de céphalées, et qui est généralement suivie de symptômes gastro-intestinaux progressifs comprenant l'anorexie, des nausées et des malaises abdominaux, suivis de vomissements et de diarrhées. La diarrhée et les vomissements sont souvent abondants aux derniers stades de la maladie et entraînent une grave diminution volémique, des anomalies électrolytiques et un état de choc. Bien qu'une hémorragie puisse se produire, généralement à partir du tractus gastro-intestinal, il s'agit d'une manifestation tardive qui ne concerne qu'une minorité de patients. La période d'incubation de la maladie Ebola varie de 2 à 21 jours. Les personnes atteintes de la maladie Ebola ne sont pas contagieuses pendant la période d'incubation.

Risque et transmission

La maladie à virus Ebola se transmet par contact direct (c.-à-d., par la peau ou les muqueuses non touchées) avec le sang ou d'autres fluides corporels (p. ex., les selles, les vomissements, l'urine, la salive, le sperme et la sueur) d'une personne infectée ou indirectement par contact avec des surfaces environnementales et des matières contaminées par du sang ou d'autres fluides corporels. Le risque de transmission augmente avec la quantité de matériel infectieux auquel la personne est exposée.

La contagion n'est pas possible avant l'apparition des symptômes, mais augmente à chaque étape ultérieure de la maladie. Les personnes atteintes de la maladie Ebola sont les plus infectieuses aux dernières étapes de leur maladie, lorsque la charge virale augmente et qu'elles perdent beaucoup de liquide en raison de diarrhées, de vomissements ou d'hémorragies. La contagion est possible aussi longtemps que le virus reste dans le sang et les fluides corporels. Cela comprend la période de convalescence, avant que les personnes ne soient rétablies, et la période suivant le décès.

Les enquêtes menées à ce jour, prenant comptes des milliers de cas de la maladie Ebola en Afrique and un petit nombre en Europe and aux États-Unis, n'ont pas démontré la transmission entre humains de la maladie Ebola en l'absence de contact direct avec une personne infectée. Ce chiffre tient compte des milliers de cas de la maladie Ebola en Afrique et du très petit nombre de cas de la maladie Ebola en Europe et aux États-Unis. La maladie à virus Ebola ne se propage pas par voie aérienne.

La gestion des cas de santé publique repose sur l'identification précoce des cas de la maladie Ebola, l'isolement et les soins des patients, la recherche diligente des contacts, les mesures appropriées de prévention et de contrôle des infections et l'inhumation en toute sécurité. Le document suivant renferme des renseignements supplémentaires sur la prise en charge rapide des cas et des contacts dans les milieux communautaires :

Objectif et portée de ces lignes directrices

L'objectif de ces lignes directrices est de fournir des directives en matière de prévention et de contrôle des infections (PCI) concernant les soins préhospitaliers sûrs et le transport terrestre d'une PSI pour la maladie Ebola ou d'une personne chez qui la maladie Ebola est confirmée. Les soins préhospitaliers comprennent l'évaluation en urgence d'un patient et les soins prodigués dans divers milieux (par exemple dans la rue, au domicile, dans un établissement de soins de longue durée ou centre de santé mentale), au début du continuum des soins. Le jugement clinique reste essentiel, et ce jugement, ainsi que les politiques juridictionnelles, peuvent aboutir à des décisions qui diffèrent des recommandations fournies dans le présent document.

Ce document a été élaboré en fonction du contexte canadien et peut donc varier par rapport aux directives élaborées par d'autres pays. Les recommandations dans cette ligne directrice, ne sert qu'aux milieux où des soins de santé sont dispensés.

Méthodologie d'élaboration des lignes directrices

L'ASPC a élaboré les présentes lignes directrices en s'appuyant sur l'expertise technique du Comité consultatif national sur la prévention et le contrôle des infections (CCN-IPC) ainsi que d'experts en la matière. Les recommandations reposent sur un examen des données probantes, des avis d'experts et des principes fondamentaux de PCI, tels qu'ils sont définis dans le document de l'ASPC intitulé Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins. Ces conseils se fondent sur les preuves scientifiques et les avis d'experts actuellement disponibles et adoptent une approche de précaution lorsqu'il manque des preuves ou que ces dernières ne sont pas concluantes. Ils peuvent faire l'objet d'un examen et de modifications selon les nouvelles informations disponibles.

La liste des membres figure à l'annexe A.

Utilisateurs cibles

Ce document est destiné au personnel des services préhospitaliers, notamment aux premiers intervenants, aux ambulanciers paramédicaux, au personnel responsable du transport terrestre d'urgence, aux pompiers, aux policiers et au personnel des organismes de gestion préhospitalière chargé de l'éducation et de la formation en matière de santé et de sécurité au travail (SST) et de PCI. Dans le présent document, le terme « personnel des services préhospitaliers » fait référence à ce personnel. Les organismes de gestion préhospitalière comprennent, entre autres, les services d'urgence, les hôpitaux de réadaptation, les hôpitaux psychiatriques et les établissements de soins de longue durée.

Rôle des provinces et des territoires

Les conseils contenus le présent document doivent être lus de concert avec la législation, la réglementation et les politiques fédérales, provinciales, territoriales et locales pertinentes. Les mesures recommandées ne doivent pas être considérées comme des normes rigides, mais comme des principes et des recommandations qui peuvent être utilisés pour contribuer à la pratique en matière de PCI.

Application de la hiérarchie des contrôles à la maladie Ebola : contrôles techniques, contrôles administratifs et équipement de protection individuelle

La hiérarchie des contrôles est un cadre fondamental de santé et de sécurité au travail, conçu pour optimiser la protection des travailleurs contre les expositions aux dangers, y compris les dangers infectieux tels que la maladie Ebola. Le respect de la hiérarchie des contrôles permet d'obtenir des systèmes plus sûrs et de réduire les risques de maladie ou de blessure des travailleurs de la santé.

Élimination

Bien que l'élimination ne soit pas possible, pour réduire le risque de transmission, des systèmes et des protocoles doivent être mis en place pour limiter les soins aux PSI pour la maladie Ebola ou aux patients chez qui la maladie Ebola est confirmée aux centres désignés pour soigner ces patients, lorsqu'ils sont disponibles. Le personnel chargé du transport préhospitalier doit connaître les centres désignés pour les soins liés à la maladie Ebola dans leur province ou territoire.

Substitution

La substitution dans le cadre de la hiérarchie des contrôles n'est pas une approche réalisable pour prévenir la transmission de la maladie Ebola.

Contrôles techniques

Les mesures de contrôles techniques sont utilisées pour éliminer l'agent infectieux ou placer une barrière entre le travailleur de la santé et l'agent infectieux. Les contrôles techniques sont les éléments de l'installation ou de l'infrastructure physique de l'organisme de soins de santé qui servent à prévenir l'exposition à l'agent infectieux ou sa transmission à la source ou le long de son parcours.

Voici quelques exemples de contrôles techniques liés aux soins préhospitaliers et au transport d'une PSI ou d'un patient chez qui la maladie Ebola est confirmée :

  • Utiliser des véhicules d'urgence dédiés à un seul patient; assurer un nettoyage et une désinfection complets après utilisation. Consulter la section sur le nettoyage de l'environnement.
  • Enlever l'équipement non essentiel d'un véhicule désigné dans le cadre de la préparation du véhicule. Éviter la contamination des surfaces poreuses réutilisables qui ne sont pas destinées à un usage unique en les remplaçant ou en les recouvrant d'une couche imperméable.
  • Recouvrir la civière d'un matériau imperméable. Utiliser un matelas et un oreiller de civière recouverts de plastique ou d'un autre revêtement dans lequel les liquides ne peuvent pas pénétrer.
  • Adopter une méthode d'isolement visant à prévenir l'exposition au sang et aux fluides corporels dans le cadre du transport, qui dépend de l'évaluation du risque au point de service et du contrôle de la source. Consulter les sections sur la classification des personnes sous investigation pour la maladie Ebola et le contrôle à la source.
  • Réaliser des interventions médicales générant des aérosols (IMGA) qu'en cas d'absolue nécessité, en contrôlant la situation autant que possible, c'est-à-dire en les pratiquant avant le transport. Consulter la section sur le contrôle à la source.
  • Utiliser des objets pointus ou tranchants avec des dispositifs de sécurité.
  • Utiliser de contenants pour objets pointus ou tranchants au point d'utilisation munis de fermetures de protection.
  • Disposer de fournitures de PCI en quantité suffisante (p. ex., équipement de protection individuelle [EPI], désinfectant, produits d'hygiène des mains, y compris désinfectant pour les mains à base d'alcool au point de service, réceptacles séparés pour les déchets bio dangereux et le linge, produits de confinement du sang et des fluides corporels tels que des tampons absorbants jetables, produits de continence) et d'autres fournitures et équipement essentiels pour la durée du transport.
  • Fournir des lingettes désinfectantes commerciales ou prêtes à l'emploi sur laquelle figure l'allégation « Virucide à large spectre » et qui porte un numéro d'identification de médicament (DIN) de Santé Canada. Utiliser pour le nettoyage et la désinfection immédiats des surfaces potentiellement contaminées pendant le transport. Consulter la section sur le nettoyage de l'environnement.

Contrôles administratifs

Les contrôles administratifs comprennent les politiques, les procédures, l'éducation, la formation et les pratiques de soins aux patients visant à prévenir l'exposition et la transmission des maladies infectieuses lors de la prestation de soins et du transport. Chaque organisation doit élaborer des politiques et des procédures complètes pour la mise en place et le retrait de l'EPI. Afin d'éviter la transmission de la maladie Ebola et d'assurer le dépistage efficace des cas de maladie Ebola, des mesures de contrôle administratives doivent être appliquées dès le premier contact avec la PSI et continuer à être appliquées jusqu'à ce que le patient soit admis dans l'hôpital d'accueil.

Voici des exemples de contrôles administratifs liés aux soins préhospitaliers et au transport des PSI ou des patients chez qui la maladie Ebola est confirmée :

  • éducation et formation continues au sujet des pratiques de base et des précautions additionnelles, comme l'évaluation et le triage des appels préhospitaliers, l'évaluation du risque au point de service, l'utilisation d'EPI (y compris un EPI supplémentaire), les avis et les communications, le contrôle à la source, les recommandations destinées au personnel, l'hygiène des mains, le déplacement des patients, la manipulation sécuritaire des objets pointus ou tranchants, l'équipement destiné aux patients, le nettoyage et la désinfection de l'équipement et des véhicules de transport et la gestion des déchets et du linge;
  • mise en place de protocoles liés aux soins préhospitaliers et au transport sécuritaire des personnes sous investigation pour la maladie Ebola ou chez qui la maladie Ebola est confirmée, y compris des protocoles pour:
    • dépistage des facteurs de risque de la maladie Ebola et des symptômes s'apparentant à la maladie Ebola lors de l'évaluation de l'appel préhospitalier;
    • l'enclenchement rapide des mesures d'isolement et la sélection et l'utilisation appropriée des EPI, comme un meilleur EPI en fonction de l'évaluation du risque, tel qu'il est indiqué dans le document Mesures de prévention et de contrôle des infections pour la maladie Ebola dans les établissements de soins actifs de l'Agence et les exigences organisationnelles;
    • contenir et éliminer les fluides corporels (p. ex. urine, selles et vomissements), y compris l'utilisation d'un bassin hygiénique ou d'un urinoir jetable auquel a été ajouté un solidifiant afin que le fluide puisse être jeté comme un déchet pendant le transport du patient - consulter le document intitulé Maladie à virus Ebola :gestion des déchets et désinfection préventive dans le cadre des soins préhospitaliers et du transport terrestre.
    • gérer les interventions et les questions critiques, comme la nécessité d'arrêter le véhicule pour gérer une défaillance de l'EPI et l'exposition personnelle ou répondre aux besoins personnels lors d'une pause salle de bain dans le cadre des longs voyages.
    • gérer toute panne de véhicule lors du transport
  • application des recommandations destinées au personnel, y compris les protocoles pour déterminer l'état de santé du personnel qui offrira des soins directs aux patients sous investigation pour la maladie Ebola ou dont la maladie Ebola est confirmée et les protocoles de gestion des incidents (y compris une défaillance de l'EPI, la post exposition et les premiers soins) - consulter la section sur les considérations relatives à la santé au travail;
  • désignation d'un surveillant formé pour encadrer et assurer l'utilisation appropriée de l'EPI et veiller à ce qu'il soit enfilé et enlevé correctement (voir le tableau 1 pour les rôles et responsabilités du surveillant formé);
  • formation spécialisée, y compris des exercices, sur le choix, l'utilisation, le retrait et la mise au rebut de l'EPI;
  • programmes de protection respiratoire (p. ex., essais d'ajustement des respirateurs, formation);
  • nombre d'employés responsables des services préhospitaliers et du transport limité au minimum requis nécessaire pour offrir des soins et transporter les patients de façon sécuritaire;
  • surveillance et maintien d'un registre de tous les employés responsables des services préhospitaliers et du transport;
Tableau 1 : Rôles et responsabilités du surveillant formé
N/A Surveillant formé
Responsabilité Aider les travailleurs de la santé qui prodiguent des soins directs aux patients et les visiteurs (s'ils sont autorisés) à respecter l'ensemble du processus d'utilisation et de retrait de l'EPI et veiller à ce qu'ils le respectent.
Rôle
  • Vérifier et superviser l'utilisation de l'EPI et son retrait en toute sécurité; n'entre habituellement pas dans la chambre du patient.
  • Accompagner le travailleur ou le visiteur à chaque étape de la mise en place de l'EPI (utiliser la liste de contrôle) ou les lire à haute voix.
  • Veiller à ce que l'EPI approprié soit sélectionné et correctement utilisé.
  • Pendant l'enlèvement de l'EPI, observer et aider à enlever certains composants de l'EPI.
  • Confirmer visuellement et consigner que chaque étape a correctement été faite relativement à l'utilisation et au retrait de l'EPI.
  • Observer constamment la technique lorsque le travailleur de la santé ou le visiteur se trouve dans la chambre du patient.
  • Fournir des instructions correctives immédiates en temps réel si le travailleur ou le visiteur ne suit pas les étapes recommandées.
  • Connaître le plan de gestion de l'exposition à la maladie Ebola de l'établissement en cas de violation involontaire de la procédure.
Nombre nécessaire Un surveillant formé en permanence pour chaque personne entrant dans la salle.

Considérations relatives à la santé au travail

  • Le personnel doit consulter le responsable de la SST (ou son délégué) ou son médecin traitant s'il a des doutes quant à son aptitude à fournir des soins directs. Pour des détails ou des exemples de ces conditions, consultez le document de l'Agence intitulé Mesures de prévention et de contrôle pour la maladie Ebola dans les établissements de soins actifs.
  • Le personnel doit être conscient, lorsqu'il rentre d'un pays ayant émis un avis de voyage pour la maladie Ebola, qu'il doit se surveiller pour détecter les signes et symptômes de la maladie Ebola pendant les 21 jours suivants le voyage.
  • Le personnel doit
    • se surveiller lorsqu'il s'occupe d'une PSI ou d'un patient chez qui la maladie Ebola est confirmée et
    • doit avertir le responsable de la SST (ou son délégué) et la santé publique si des symptômes apparaissent dans les 21 jours suivant le dernier contact avec une PSI ou un patient chez qui la maladie Ebola est confirmée.
    • Suivre toutes directives reliées à l'auto-isolement
  • Il est interdit de manger ou de boire dans les zones où des soins directs sont prodigués aux patients.
  • Le personnel doit éviter de toucher les muqueuses des yeux, du nez et de la bouche pour éviter l'autocontamination.
  • Le personnel doit signaler toute exposition professionnelle ou communautaire potentielle à la maladie Ebola (c'est-à-dire une exposition directe sans EPI approprié, un manquement à l'obligation d'enlever l'EPI en toute sécurité, des blessures percutanées) à son supérieur immédiat, au responsable de SST ou à son délégué, ainsi qu'au service de santé publique.
  • Les premiers soins doivent être prodigués immédiatement en cas d'exposition au sang ou à d'autres fluides corporels.
    • L'exposition doit être immédiatement signalée au gestionnaire ou superviseur et au responsable de la SST ou à son délégué, et des soins médicaux sont immédiatement nécessaires.
    • L'endroit d'une blessure percutanée ou d'une peau non intacte exposée doit être immédiatement et soigneusement rincé à l'eau courante (p. ex., à l'aide d'une bouteille d'eau) et toute plaie doit être délicatement nettoyée avec de l'eau et du savon.
    • Les muqueuses exposées des yeux, du nez ou de la bouche doivent être rincées abondamment à l'eau courante (p. ex., à l'aide d'une bouteille d'eau) si elles sont contaminées par du sang, des fluides corporels, des sécrétions ou des excrétions.
    • La peau exposée non intacte doit être rincée abondamment à l'eau courante (p. ex., à l'aide d'une bouteille d'eau) et nettoyée délicatement avec de l'eau et du savon.
    • Toutes les mesures de suivi appropriées pour les agents pathogènes transmissibles par le sang, conformément à la politique de l'organisation, doivent être mises en œuvre.

Pratiques de base

Les pratiques de base constituent les mesures de PCI qui devraient être appliquées dans le cadre des soins de base prodigués à tous les patients, en tout temps dans tous les établissements de soins de santé, y compris les soins préhospitaliers. Les pratiques de base et les précautions additionnelles sont décrites en détail dans le document d'orientation de l'ASPC intitulé Pratiques de base et précautions additionnelles.

Les pratiques de base décrites dans ce document sont les suivantes :

  • Évaluation du risque au point de service (ERPS)
  • Hygiène des mains (consulter le document d'orientation de l'ASPC intitulé Pratiques en matière d'hygiène des mains dans les milieux de soins)
  • Contrôle à la source
  • Placement des patients
  • Hygiène respiratoire
  • Équipement de protection individuelle (EPI)
  • Sécurité des injections et des médicaments
  • Procédures de nettoyage et de désinfection

En raison du cadre unique du transport préhospitalier, des lavabos pour l'hygiène des mains ne sont pas toujours disponibles. On recommande les mesures suivantes pour l'utilisation de lingettes pour les mains :

  • Des lingettes imprégnées de savon, d'antimicrobiens ou d'alcool peuvent être utilisées comme solution alternative au savon et à l'eau lorsque les mains sont visiblement sales. Dans ce cas, du désinfectant pour les mains à base d'alcool doit être utilisé après l'utilisation de lingettes pour les mains et les mains doivent être lavées à l'eau et au savon dès qu'un lavabo ou une installation acceptable est disponible.

Évaluation et triage des appels préhospitaliers

Lorsqu'un répartiteur évalue les appels de gens préoccupés par l'Ebola, il devrait poser les questions suivantes conformément à l'annexe B : Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola chez les personnes qui se présentent dans les établissements de soins actifs afin de détecter les personnes sous investigation pour la maladie Ebola :

  • Dans les 21 jours précédents, la personne a-t-elle résidé ou s'est-elle rendue dans un pays où la maladie Ebola est endémique OU qui a fait l'objet d'un avis de santé publique en raison d'une transmission étendue du virus Ebola OU qui a été en contact avec une PSI ou un cas confirmé de la maladie Ebola OU qui a été en contact avec des échantillons de laboratoire provenant d'une PSI ou d'un cas confirmé de la maladie Ebola OU qui a été en contact avec des primates, des chauves-souris ou de la viande de brousse d'animaux sauvages provenant des pays ou des régions touchés :
    • Dans l'AFFIRMATIVE, demander à la personne si elle ressent des symptômes compatibles avec la maladie Ebola :
      • La personne fait-elle de la fièvre : subjective ou ≥38 °C (si elle a été mesurée)
    • OU
      • La personne présente-t-elle au moins un des symptômes compatibles avec la maladie Ebola : malaise, myalgie, maux de tête, arthralgie, fatigue, perte d'appétit, rougeur conjonctivale, maux de gorge, douleurs thoraciques, douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée pouvant contenir du sang, hémorragie, éruptions érythémateuses maculopapuleuses sur le tronc?
  • Si OUI à n'importe quel des symptômes compatibles à la maladie Ebola (c.-à-d. PSI) susmentionnés, le répartiteur doit aviser le personnel responsable des services préhospitaliers qu'une intervention pour traiter la maladie Ebola est requise.
  • Si NON aux deux questions sur les symptômes :
    • les services préhospitaliers et les soins habituels devraient être offerts.

Précautions additionnelles pour la gestion de la maladie Ebola

Classification des personnes sous investigation pour la maladie Ebola

  • Une évaluation du risque au point de service (ERPS) devrait être réalisée avant tout contact avec une PSI ou un patient atteint de la maladie Ebola (ou avec son environnement de soins) afin que le personnel soit protégé de toute exposition au virus Ebola (p. ex., contact avec du sang, des projections de sang, des fluides corporels, des sécrétions de la voie respiratoire ou d'autres excrétions, des aiguilles utilisées ou d'autres objets pointus ou tranchants). Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter le document de l'Agence intitulé Mesures de prévention et de contrôle des infections pour la maladie Ebola dans les établissements de soins actifs.
  • Si le patient fait l'objet d'une enquête pour la maladie Ebola, l'EPI doit être enfilé avant d'entrer sur les lieux.
  • Selon la présentation clinique, les patients seront classés comme suit :
    • PSI stable,
    • PSI instable, ou
    • Patient chez qui la maladie Ebola est confirmée

Cette classification détermine les exigences en matière d'EPI.

Recommandations pour le contrôle à la source

  • Le véhicule de transport devrait être réservé à un seul patient. La civière devrait être recouverte d'un matériel imperméable.
  • Le patient devrait porter un masque, s'il peut le tolérer, pour éviter la propagation de gouttelettes. Si le patient ne tolère pas le masque, il faut lui demander d'utiliser des mouchoirs pour contenir ses sécrétions respiratoires et couvrir son nez et sa bouche lorsqu'il tousse ou éternue. Ces mouchoirs devront être jetés sans délai dans un contenant pour déchets biologiques dangereux doublé d'un sac en plastique.
  • Le patient devrait se laver les mains, avec ou sans aide, après être entré en contact avec du sang ou des fluides corporels (p. ex. après être allé à la toilette, après avoir utilisé des mouchoirs pour contenir des sécrétions ou après avoir vomi).
  • Si une IMGA est absolument nécessaire (p. ex. intubation endotrachéale), il est recommandé de mettre en œuvre les stratégies ci-après pour limiter la production d'aérosols :
    • dans la mesure du possible, les IMGA devraient être pratiquées avant le transport;
    • le nombre d'employés dans la zone de soins ou d'isolement du patient devrait se limiter à ceux devant procéder à l'IMGA et au personnel hautement qualifié pour effectuer les tâches requises;
    • les membres de la famille ne devraient pas se trouver dans la zone de soins ou d'isolement du patient lors d'une IMGA;
    • des appareils de protection respiratoire N95 vérifiés ayant fait l'objet d'un essai d'ajustement (ou équivalent, ou protection supérieure) devraient être portés par tout le personnel se trouvant dans la zone de soins ou d'isolement du patient au cours d'une IMGA;
    • les systèmes clos d'aspiration endotrachéale devraient être utilisés lorsque possible.
    • Le prestataire qui réalise l'IMGA doit être expérimenté et qualifié dans la technique de l'IMGA
  • Si l'évaluation du risque au point de service indique une possible exposition au sang ou aux fluides corporels lors du transport (c.-à-d. si le patient saigne, vomit, a la diarrhée), des méthodes de confinement des fluides (c.-à-d. utilisation de produits pour les incontinents et installation de matelas absorbants sous le patient) doivent être utilisées pour prévenir l'exposition ou la contamination du personnel et du véhicule d'urgence.
    • Par exemple, si un patient vomit, aidez-le en lui remettant un bassin de vomissement jetable à usage unique ou revêtu de plastique.
  • Une zone désignée pour les soins ou l'isolement du patient doit être établie à l'arrière du véhicule. Le déplacement et les soins du patient doivent se limiter à cet endroit.
    • Le personnel portant de l'EPI devrait demeurer dans cette zone.
  • Seul le personnel essentiel portant l'EPI approprié devrait entrer dans la zone de soins ou d'isolement du patient.
  • Un registre devrait être maintenu afin de faire le suivi de toutes les personnes entrant et sortant de la zone de soins ou d'isolement du patient.
  • Les fournitures et l'EPI propre devraient être conservés dans une zone désignée hors de la zone de soins ou d'isolement du patient lorsque cela est possible, ou recouverts d'une barrière imperméable de manière à éviter toute contamination. Des contenants pour déchets biologiques dangereux doublés d'un sac en plastique devraient être placés dans la zone d'isolement.
  • Un espace devrait être prévu dans la zone de soins ou d'isolement d'où un surveillant pourra surveiller le personnel lors des interactions entre le personnel et les patients.
  • Si l'utilisation d'une unité d'isolation portable (UIP) est considérée pour isoler le patient pendant le transport, les mesures suivantes devraient être mises en œuvre :
    • évaluer le patient pour déterminer s'il peut être transporté dans une UIP (c.-à-d. tenir compte de la morphologie du patient, du potentiel qu'il vomisse, ait la diarrhée ou saigne, des besoins d'intubation ou de ventilation et de la sécurité et du confort psychologique);
    • le travailleur doit porter l'EPI approprié en tout temps;
    • mettre en œuvre des méthodes de gestion des fluides corporels (p. ex. vomissements, selles, urine et sang);
    • s'assurer que l'UIP est suffisamment grande afin de permettre au patient de se retourner pour protéger ses voies respiratoires s'il vomit pendant le transport. Puisque l'utilisation de ceinture de sécurité est possible dans les UIP, l'évaluation devrait tenir compte de la possibilité du patient à se retourner de lui-même ou avec l'aide du personnel;
    • décrire l'objectif de l'unité et assurer le confort physique, émotionnel et psychologique du patient pendant son séjour dans l'UIP;
    • s'assurer que l'UIP comprend des portes refermables afin de permettre au personnel d'aider le patient au besoin, y compris pour lui dégager les voies respiratoires (c'est-à-dire intubation ou ventilation);
    • veiller à ce que le personnel possède l'éducation et la formation nécessaire pour évaluer la capacité du patient à être transporté dans une UIP et l'utilisation appropriée de l'UIP selon les directives du fabricant, y compris les mesures pour réduire le risque de contamination de l'unité, de soi-même et de la zone de soins du patient;
    • s'assurer que les UIP utilisées sont jetées avec les déchets contaminés par la maladie à virus Ebola après utilisation plutôt que celles-ci soient nettoyées et désinfectées en vue d'être réutilisées en raison d'un risque élevé d'exposition pour le personnel et de l'inefficacité d'un nettoyage et d'une désinfection complète liés à la construction des UIP.

Recommandations concernant l'utilisation de l'équipement de protection individuelle

Principes de l'équipement de protection individuelle (EPI)

  • Pour obtenir de plus amples renseignements sur la sélection et l'utilisation de l'EPI, consulter le document Mesures de prévention et de contrôle pour la maladie Ebola dans les établissements de soins actifs.
  • Le personnel doit être formé aux principes d'une utilisation sûre et efficace de l'EPI, y compris la mise en place et le retrait de l'EPI en toute sécurité.
  • L'EPI doit être enfilé correctement avant d'entrer dans la zone où le patient est soigné ou isolé. Consulter la section sur le contrôle à la source.
  • L'EPI doit être conservé et porté correctement pendant toute la durée des soins préhospitaliers et du transport ou lorsque le personnel entre en contact avec un environnement de soins potentiellement contaminés.
  • L'EPI ne devrait pas être ajusté pendant les soins offerts au patient.
  • Si l'EPI est endommagée, l'employé devrait immédiatement cesser de prodiguer des soins au patient, amorcer le processus de retrait de l'EPI avec l'aide du surveillant et quitter la zone où le patient est soigné ou isolé. Consulter les considérations relatives à la santé au travail.
  • Le retrait de l'EPI présente un risque élevé d'autocontamination si l'opération n'est pas effectuée correctement. Il faut suivre une procédure structurée et contrôlée et retirer l'équipement soigneusement et sans se hâter.
  • L'EPI doit être remis au personnel et enfilé hors de la zone où le patient est soigné ou isolé. Il devrait être enfilé et retiré dans des endroits distincts.
  • Un surveillant formé, éprouvé et exercé doit être nommé afin d'encadrer, d'observer et de surveiller la façon dont les employés sélectionnent, enfilent, retirent et éliminent l'EPI pour éviter la contamination du personnel et de la zone hors de l'environnement de soins ou d'isolement du patient
  • Les employés qui ne portent pas d'EPI ne doivent pas avoir de contacts avec le patient ou l'environnement de soins ou d'isolement du patient
  • Les employés qui participent au déplacement du patient (dans le véhicule de transport et hors du véhicule) doivent porter de l'EPI.
  • Le conducteur de véhicule devrait uniquement porter de l'EPI lorsqu'il entre en contact avec le patient ou avec l'environnement de soins ou d'isolement de ce dernier Si l'EPI est porté, il devrait être enlevé (comme décrit ci-dessus) avant d'opérer le véhicule afin d'éviter toute contamination du véhicule. Le conducteur n'a pas besoin de porter l'EPI pour conduire le véhicule.

Recommandations concernant l'EPI pour la maladie Ebola

  • EPI préhospitalier nécessaire pour une PSI stable (p. ex., signes vitaux dans les limites normales, pas d'hémorragie, selles formées, pas de vomissements) est le suivant :
    • masque résistant aux liquides
    • visière ou lunettes de protection séparée
    • gants
    • blouse imperméable ou résistante aux liquides

    Si le patient a besoin d'une IMGA, s'il devient instable ou si on confirme qu'il est atteint de la maladie Ebola, le personnel soignant doit suivre les recommandations relatives à la PSI instable ou au patient chez qui la maladie Ebola est confirmée.

  • L'EPI préhospitalier nécessaire pour une PSI instable [par exemple, signes et symptômes de choc (détresse respiratoire, hypotension, troubles neurologiques), hémorragie, possibilité d'intubation ou de réanimation, diarrhée, vomissements, résultats cliniques suggérant que le patient peut contaminer l'environnement] ou pour un patient chez qui la maladie Ebola est confirmée est le suivant :
    • appareils de protection respiratoire N95 vérifiés ayant fait l'objet d'un essai d'ajustement (ou équivalent, ou protection supérieure)
    • visière suffisamment longue pour éviter les éclaboussures en dessous
    • gants doubles
    • blouse imperméable ou résistante aux fluides ou combinaison pour matières dangereuses
    • tablier imperméable aux fluides
    • revêtements corporels imperméables ou résistants aux fluides, y compris les couvre-pieds et les couvre-jambes, les couvre-chefs et les couvre-cou

    *Toute la peau exposée est protégée

Déplacement du patient dans le véhicule de transport et hors du véhicule

  • Le personnel qui participe au déplacement du patient (dans le véhicule de transport et hors du véhicule) devrait porter de l'EPI.
  • Il faudrait prendre soin de ne pas déplacer ou déchirer l'EPI pour éviter une contamination possible pendant le transfert du patient d'une civière à une autre, car cette manipulation requiert un contact étroit avec le patient.
  • Le personnel du service d'urgence devrait approcher l'ambulance avec une civière afin de limiter le déplacement du personnel chargé des services préhospitaliers au sein de l'établissement.
  • Le patient doit être transporté immédiatement à la zone d'accueil de l'hôpital, en empruntant le trajet le plus direct possible et surveillé pour éviter de contaminer d'autres personnes (p. ex. patients, visiteurs) ainsi que les travailleurs de la santé qui ne participent pas aux soins du patient.

Nettoyage de l'environnement

Équipement à usage réservé

  • Il est préférable d'utiliser de l'équipement jetable (c.-à-d. bassin hygiénique, urinoir avec un solidifiant), qui devrait être jeté dans un contenant à déchets biologiques dangereux doublé d'un sac en plastique après utilisation.
  • L'équipement non critique réutilisable pour les soins des patients (p. ex. brassard de tensiomètre) devrait être réservé à l'usage exclusif d'un patient. Après utilisation, l'équipement devrait être immédiatement placé dans un sac à déchets dangereux et étiqueté aux fins de nettoyage et de désinfection, conformément aux directives du fabricant et à la politique de l'organisme par du personnel qualifié portant le bon EPI avant qu'il soit réutilisé par un autre patient.

Nettoyage et désinfection des véhicules de transport

  • Il faudrait offrir une formation pratique et mener des exercices d'entraînement et d'observation sur le respect des procédés et de la procédure à suivre, et sur l'EPI approprié que devraient porter les employés chargés du nettoyage.
  • Les personnes responsables du nettoyage et de la désinfection devraient avoir le même niveau de protection, à tout le moins, que ceux qui prodiguent des soins à une POE ou à un patient chez qui la maladie Ebola est confirmée.
  • La responsabilité afférente au nettoyage et à la désinfection de la zone de soins et d'isolement du patient ainsi que du véhicule devrait être assignée et faire l'objet d'un suivi afin de s'assurer que les bons processus sont respectés.
  • Pour choisir un désinfectant qui devrait inactiver le virus Ebola sur les surfaces dures et les matériels médicaux non critiques, Santé Canada recommande les produits approuvés suivants :
    • produit homologué au Canada portant un numéro d'identification de médicament (DIN);
    • produit portant une étiquette sur laquelle figure l'allégation suivante : « Virucide à large spectre ».
  • Après le transfert complet du patient sur la civière du service d'urgence ou dans un lit pour malade hospitalisé, des mesures de nettoyage et de désinfection devraient être prises.
  • Les surfaces, l'équipement et les autres articles ci-après devraient être nettoyés et désinfectés au moyen d'un désinfectant portant l'allégation « Virucide à large spectre » ainsi qu'un DIN utilisé conformément aux directives du fabricant :
    • toutes les surfaces ou l'équipement avec lequel le patient ou son sang ou autres fluides corporels ont pu entrer en contact (p. ex., surfaces de la civière de transport);
    • toutes les surfaces exposées dans le véhicule;
    • toutes les surfaces non contaminées du véhicule, conformément au protocole habituel (c'est-à-dire les surfaces où il n'y a eu aucune contamination croisée avec l'équipement ou le matériel, le personnel portant un EPI, etc.);
    • tout l'équipement et tous les contenants réutilisables avant qu'il soit replacé dans le véhicule.
  • Les coussins des sièges ou les suppressions à sangle contaminés par du sang ou des fluides corporels devraient être retirés et jetés dans des contenants à déchets biologiques dangereux doublés d'un sac en plastique, car ces objets ne peuvent pas être désinfectés.
  • Il ne faudrait pas utiliser de bouteilles d'air comprimé ou des vaporisateurs pour nettoyer le véhicule.
  • Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet du nettoyage du sang et des autres fluides corporels, consulter le document intitulé Annexe C : Gestion des déchets et désinfection préventive dans le cadre des soins préhospitaliers et du transport terrestre pour la maladie Ebola

Manipulation des déchets et de la literie

Avis

  • L'hôpital d'accueil et les responsables de la santé publique devraient être avisés dès que la nécessité de transporter un patient est établie.
    • À son arrivée à l'hôpital d'accueil et avant d'entrer dans l'établissement, le personnel chargé du transport doit s'assurer que le service d'urgence est prêt à recevoir le patient.
  • L'hôpital d'accueil devrait aviser les responsables de la santé publique de l'arrivée d'une POE ou d'un cas confirmé de maladie Ebola. Consulter le document intitulé Mesures de prévention et de contrôle des infections pour la maladie Ebola dans les établissements de soins actifs.
  • Le personnel chargé des soins préhospitaliers devrait aviser les membres de la famille vivant sous le même toit que le patient de ne plus toucher les articles contaminés par le sang ou les fluides corporels de ce dernier et de ne pas quitter la maison avant que les responsables de la santé publique aient communiqué avec eux pour leur donner de plus amples renseignements et instructions.

Annexe A : Remerciements

Comité consultatif national sur la prévention et le contrôle des infections au Canada (CCN-IPC)
Joanne Embree, MD, MSc
Spécialiste en maladies infectieuses infantiles, Soins communs
Professeure, Université du Manitoba
Winnipeg, Man.

Matthew P. Muller, MD, PhD, FRCPC
Professeur agrégé, Université de Toronto
Directeur médical, Prévention et contrôle des infections, Unity Health Toronto
Toronto, Ont.

Molly Blake inf.aut., BN, M.Sc.S, CIC
Directrice de programme, Prévention et contrôle des infections, Office régional de la santé de Winnipeg (ORSW)
Directrice de programme par intérim, retraitement des dispositifs médicaux, OSRW
Winnipeg, Man.

Patsy Rawding, inf. aut., B.Sc.Inf., CIC
Gestionnaire des services de santé, Prévention et contrôle des infections
Zone Ouest, Gestionnaire principal en SLD, Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse
Middleton, N.-É.

Patrice Savard, MD, MSc, FRCPC
Professeur clinicien agrégé, Université de Montréal
Microbiologiste clinique et spécialiste des maladies infectieuses, CHUM
Directeur médical, unité de prévention et de contrôle des infections nosocomiales, CHUM
Montréal, Qc

Jennie Johnstone, MD, PhD, FRCPC
Professeure agrégée, Université de Toronto
Directrice médicale de la prévention et du contrôle des infections, Sinai Health
Toronto, Ont.

Stephanie W. Smith, MD, MSc, FRCPC
Professeure, Division des maladies infectieuses, Département de médecine, Université d'Alberta
Directrice, Prévention et contrôle des infections, Hôpital de l'Université de l'Alberta
Edmonton, Alb.

Suzanne Rhodenizer Rose inf. aut., B.Sc.Inf., M.Sc.S, CIC
Directrice, Planification clinique, QEII New Generation Project
Spécialiste de la lutte contre les infections
Halifax, N.-É.

Anne Masters-Boyne, inf. aut., MN
Infirmière en santé du travail, Services de santé aux employés, Réseau de santé Horizon Fredericton, N.-B.

Jennifer Happe, B.Sc., M.Sc.
Hôpital pour enfants de l'Alberta
Directrice, Prévention et contrôle des infections Canada
Professionnelle de la lutte contre les infections, Alberta Health Services
Calgary, Alb.

Nisha Thampi, MD, MSc, FRCPC
Directrice médicale, Programme de prévention et de contrôle des infections, Division des maladies infectieuses, Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario Professeure agrégée, Département de pédiatrie, Université d'Ottawa
Ottawa, Ont.

Susy Hota MSc, MD, FRCPC
Directrice médicale, Prévention et contrôle des infections
Spécialiste des maladies infectieuses, University Health Network
Professeure agrégée, Département de médecine, Division des maladies infectieuses, Université de Toronto Toronto, Ont.

Brian Sagar, MSc, BA
Directeur principal, Maladies transmissibles
Ministère de la Santé de la Colombie-Britannique
Victoria, C.-B.

Section de prévention et de contrôle des infections nosocomiales :
Maureen McGrath, B.Sc.Inf., inf. aut.
Steven Ettles, M.S.P.
Amanda Graham, M.S.P.
Jennifer Selkirk, MSc, inf. aut.

Annexe B : Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola chez les personnes qui se présentent dans les établissements de soins actifs

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Annexe B : Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola chez les personnes qui se présentant dans les établissements de soins actifs
Description longue : Annexe B – Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola des personnes qui se présentent dans des établissements de santé
Description longue : Annexe B – Algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie Ebola des personnes qui se présentent dans des établissements de santé

Un algorithme pour le dépistage et l'évaluation des patients qui se présentent dans un établissement de santé est utilisé comme outil pour évaluer le risque de maladie Ebola et pour prendre des décisions sur les mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI) appropriées à adopter. Il repose sur une évaluation en plusieurs étapes des antécédents de voyage d'une personne, d'un contact possible avec la maladie Ebola par l'entremise d'une ou de plusieurs personnes sous investigation, d'un ou de plusieurs patients dont la maladie Ebola a été confirmée ou d'échantillons de laboratoire, ainsi que des symptômes.

L'algorithme commence par une évaluation initiale de la personne qui se présente dans l'établissement de santé. Évaluez les facteurs suivants :

  1. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle vécu ou voyagé dans un pays où la maladie Ebola est endémique ou un avis de santé publique a été déclaré pour la maladie d'Ebola?
  2. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle été en contact avec une personne sous investigation pour la maladie Ebola ou un patient dont la maladie Ebola a été confirmée, y compris lors d'une inhumation ?
  3. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle été en contact avec des échantillons de laboratoire provenant d'une personne sous investigation ou de patients dont la maladie Ebola a été confirmée ?
  4. Au cours des 21 derniers jours, la personne a-t-elle été en contact avec des primates, des chauves-souris ou de la viande d'animaux sauvages provenant de pays ou de régions touchés par la maladie Ebola ?

    Si la réponse à l'une des questions ci-dessus est NON, il n'y a aucun risque de maladie Ebola. Les travailleurs de la santé doivent donc procéder à l'évaluation habituelle et mettre en œuvre les mesures de PCI conformément aux pratiques de base et aux précautions additionnelles (PBPA). L'évaluation spécifique à la maladie Ebola se termine à ce stade pour cette personne.

    Si la réponse à l'une des questions ci-dessus est OUI, l'évaluation doit se poursuivre par une évaluation des symptômes de la personne. Évaluez les points suivants :

  5. La personne a-t-elle une fièvre supérieure ou égale à 38 degrés Celsius ?
  6. La personne présente-t-elle au moins un autre symptôme compatible avec la maladie Ebola ?

    Si la réponse à ces questions est NON, les travailleurs de la santé doivent procéder à l'évaluation habituelle, mettre en œuvre les mesures de PCI conformément aux PBPA et avertir les autorités de santé publique.

    Ensuite, évaluez ce qui suit :

  7. Le patient doit-il être hospitalisé pour des raisons autre que la maladie Ebola ?

    Si la réponse est OUI :

    • Aviser les services de prévention et de contrôle des infections (PCI), de santé et de la sécurité au travail (SST) ainsi que des maladies infectieuses lors de l'admission.
    • Surveiller et enregistrer la température et les autres symptômes compatibles avec la maladie Ebola au moins deux fois par jour pendant 21 jours après la dernière exposition ou le dernier voyage.
    • Informer la santé publique des résultats de la surveillance.
    • Informer la santé publique si le patient obtient son congé avant la fin de la période de surveillance de 21 jours.
    • Si le patient présente de la fièvre ou d'autres symptômes compatibles avec la maladie Ebola dans les 21 jours suivant la dernière exposition ou le dernier voyage, il doit être considéré comme une personne sous investigation pour la maladie Ebola. Consultez la section « Personne sous investigation pour la maladie Ebola » de cette description.

    Si la réponse est NON :

    • Communiquer avec la santé publique pour la marche à suivre concernant la surveillance pendant 21 jours après la dernière exposition ou le dernier voyage.
    • La santé publique doit être satisfaite du statut du patient et des dispositions prises en matière de surveillance avant que le patient ne quitte l'établissement.

    « Personne sous investigation pour la maladie Ebola » : Si la réponse à la question (e) [La personne a-t-elle une fièvre supérieure ou égale à 38 degrés Celsius ?] ou (f) [La personne présente-t-elle au moins un autre symptôme compatible avec la maladie Ebola ?] est OUI, la personne doit être considérée comme une personne faisant l'objet d'une enquête (POE) pour la maladie Ebola. Mettez en place les mesures suivantes :

    • Demander au patient de se laver les mains et de respecter les règles d'hygiène respiratoire (c.-à-d., mettre un masque)
    • Mettre en place des mesures de PCI, y compris des précautions contre les contacts et les gouttelettes
    • Placer le patient dans une chambre individuelle avec des toilettes privées, un accès à un lavabo ou à des fournitures pour l'hygiène des mains, et une porte fermée
    • Limiter l'exposition aux travailleurs de la santé essentiels et minimiser leur exposition
    • Demander au Surveillant Formé à de tenir un registre des travailleurs de la santé qui entrent dans la chambre du patient
    • Informer immédiatement les autorités sanitaires locales pour obtenir des conseils sur les mesures à prendre
    • Appliquer les précautions appropriées pour une gestion sûre des déchets ou du linge potentiellement contaminés
    • Pour le suivi de santé publique, consigner les noms des travailleurs de la santé et des autres personnes susceptibles d'avoir été exposées sans protection au patient ou au sang et aux liquides corporels du patient

    Si une personne sous investigation pour la maladie Ebola est identifiée dans un ÉTABLISSEMENT DE SOINS AMBULATOIRES, c.-à-d., à l'extérieur d'un établissement de soins actifs, prenez les mesures suivantes :

    • Ne pas effectuer d'interventions ou de procédures susceptibles de mettre le personnel soignant en contact direct avec le sang et liquides corporels du patient. Si le travailleur de la santé doit être en contact direct avec le patient, il doit porter de l'équipement de protection personnelle (EPI) approprié, conformément au tableau 3 des lignes directrices.
    • Communiquer avec les autorités locales de santé publique ou d'autres autorités désignées pour obtenir des conseils sur le transfert des patients vers un hôpital désigné pour la maladie Ebola. Respecter les lignes directrices en vigueur.
    • Communiquer avec les autorités locales de santé publique ou d'autres autorités désignées pour obtenir des instructions sur le nettoyage de l'environnement
    • Il faut conseiller à la personne sous investigation pour la maladie Ebola sollicitant des soins par téléphone de rester en place

    Si une personne sous investigation pour la maladie Ebola est identifiée dans un HÔPITAL, prenez les mesures suivantes :

    • Aviser les services de PCI, de SST, des maladies infectieuses, de la microbiologie médicale et les autres membres du personnel concernés
    • Effectuer une évaluation des risques afin de déterminer le risque infectieux pour les travailleurs de la santé et les autres personnes
    • Informer le laboratoire de votre établissement de la POE pour la maladie Ebola et obtenir des instructions précises avant de collecter des échantillons aux fins d'analyse. Mettre en place des protocoles pour le dépistage de la maladie Ebola et le dépistage d'autres infections ou d'infections pouvant coexister (p. ex., le paludisme et la fièvre typhoïde).
    • Si la maladie Ebola est confirmée, communiquer avec les autorités locales de santé publique pour obtenir des conseils sur le transport des patients vers un hôpital désigné pour la maladie Ebola
    • Demander à un moniteur formé d'observer les soins prodigués aux patients et l'utilisation de l'EPP des travailleurs de la santé
    • Si le résultat au test de dépistage de la maladie Ebola est négatif, informer la santé publique si le patient obtient son congé avant la fin de la période de surveillance de 21 jours

    Si la personne sous investigation pour la maladie Ebola est stable, les travailleurs de la santé doivent utiliser l'EPI suivant :

    • Masque résistant aux liquides
    • Visière ou lunettes de protection
    • Gants
    • Blouse imperméable ou résistante aux liquides
    • Si le patient doit subir une intervention médicale générant des aérosols (IMGA), il convient d'utiliser un masque N95 (ou l'équivalent, ou une protection supérieure) résistant aux liquides et ayant été ajusté.

    Si la personne sous investigation pour la maladie Ebola est instable ou si la maladie Ebola est confirmée, le personnel soignant doit utiliser l'EPI suivant :

    • N95 (ou l'équivalent, ou une protection supérieure) ayant été ajusté
    • Visière
    • Gants doubles
    • Blouse imperméable ou résistante aux fluides ou combinaison pour matières dangereuses
    • Tablier imperméable aux liquides
    • Couvre-pieds/jambes et couvre-tête/cou résistants aux liquides ou imperméables
    • Toute la peau exposée est protégée

Annexe C : Gestion des déchets et désinfection préventive dans le cadre des soins préhospitaliers et du transport terrestre pour la maladie Ebola

Les lignes directives suivantes présentent des mesures pour assurer la manipulation, le confinement, le transport et l'élimination sécuritaire des déchets (y compris le linge et les objets pointus ou tranchants) produits pendant les soins préhospitaliers et le transport terrestre des personnes sous investigation (PSI) pour la maladie Ebola et les personnes chez qui la maladie Ebola est confirmée. Elles inclus aussi les mesures pour le nettoyage des surfaces et des zones contaminées ou potentiellement contaminées par le virus Ebola. Elles sont destinées au personnel chargé des soins préhospitaliers, notamment aux premiers répondants médicaux, aux ambulanciers, au personnel chargé du transport terrestre, aux pompiers et aux policiers, ainsi qu'au personnel des organismes de soins préhospitaliers responsable de l'éducation et de la formation sur la santé et la sécurité au travail (SST), de la prévention et control des infections (PCI) et de l'entretien ménagers.

Les directives se fondent sur les données scientifiques, les normes et les règlements actuellement disponibles et se fondent sur une approche axée sur la précaution en l'absence de données probantes ou lorsque ces dernières ne sont pas concluantes. Elles seront révisées et modifiées à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.
Les directives devraient être lues conjointement avec les lois, les politiques et les règlements locaux, provinciaux et fédéraux et adaptées en fonction des exigences locales, le cas échéant.

Déchets associés à la Maladie Ebola

Le virus Ebola est catégorisé en tant qu'agent du groupe de risque 4 en vertu de la Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines de l'Agence de la santé publique du Canada puisqu'il est susceptible d'entraîner une maladie grave et qu'aucun traitement efficace n'existe actuellement. Les déchets contaminés par le virus Ebola doivent être manipulés et jetés de façon spéciale afin d'éviter toute exposition au virus.
Tous les déchets contaminés par la maladie Ebola sont considérés comme des déchets biologiques dangereux réglementés et comprennent les articles (et le linge) contaminés par du sang et des fluides corporels humains (c'est-à-dire sécrétions respiratoires, salive, vomissements, matières fécales et urine) qui nécessitent la prise de mesures spéciales en matière de manipulation et d'élimination puisqu'ils peuvent, dans certaines situations, présentés un risque de transmission de la maladie. Les déchets contaminés par la maladie Ebola qui ont été correctement incinérés ou traités à l'autoclave ne sont plus infectieux et ne présentent plus de risque pour la santé.

Mesures recommandées pour les organismes de soins préhospitaliers

Il est recommandé de mettre en œuvre les mesures suivantes afin de gérer et nettoyer de façon sécuritaire les déchets contaminés par la maladie Ebola.

  • Mettre en œuvre un programme de gestion des déchets biologiques dangereux et de nettoyage environnemental dont les politiques et les procédures comprennent ce qui suit :
    • protocoles de gestion des déchets, des déversements sur place et du nettoyage environnemental;
    • protocoles relatifs aux fournitures (sacs et contenants pour déchets biologiques dangereux), accessoires de nettoyage, désinfectants, produits d'hygiène pour les mains et équipement de protection individuelle (EPI);
    • protocoles relatifs à la mise à part, à l'emballage, à l'étiquetage, au déplacement, à l'entreposage et au transport des déchets contaminés par la maladie Ebola (sur place et à l'extérieur);
    • méthodes de tenue des registres relativement aux quantités de déchets contaminés par la maladie Ebola générés et éliminés;
    • liste de tous les règlements et de toutes les lois liées aux déchets contaminés par la maladie Ebola qui s'appliquent au sein de l'organisme et de l'entreprise;
    • protocoles relatifs au port d'EPI au moment de manipuler des déchets contaminés par la maladie Ebola ou mesures de nettoyage qui comprennent ce qui suit:
      • tous les employés qui manipulent des déchets contaminés par la maladie ou offrent des services de nettoyage devraient porter le bon EPI.
      • la formation régulière et continue du personnel au sujet de la manipulation sécuritaire et des risques potentiels associés aux déchets contaminés par la maladie Ebola, au type et à la qualité des contenants à déchets ainsi qu'au choix et à l'utilisation de l'EPI, y compris sur la façon d'enfiler et de retirer correctement l'EPI doit être assurée (pour obtenir de plus amples renseignements sur le choix, l'utilisation et la façon sécuritaire d'enfiler et de retirer l'EPI, se référer à la section EPI de ce document.).
    • protocoles relatifs à l'éducation continue au sujet des pratiques de base, y compris de l'hygiène des mains aux termes du protocole relatif à l'EPI et aux politiques de l'organisme ou de l'entreprise, avec du désinfectant pour les mains à base d'alcool (60 à 90 % d'alcool) ou se laver les mains avec de l'eau et du savon, si les mains sont visiblement souillées.
  • Assigner uniquement le personnel formé en santé et en sécurité au travail et connaissant les pratiques de PCI et de sélection et d'utilisation de l'EPI pour la gestion des déchets contaminés par la maladie Ebola et le nettoyage environnemental.
  • Élaborer et mettre en œuvre un système de surveillance, en collaboration avec un surveillant formé, afin de s'assurer que l'EPI est toujours enfilé et retiré de façon sécuritaire lorsque le personnel doit manipuler des déchets contaminés par la maladie Ebola ou nettoyer l'environnement.
  • Élaborer et mettre en œuvre des protocoles de confinement et d'entreposage des déchets contaminés par la maladie Ebola conformément aux politiques de l'organisme ou de l'entreprise relatives aux matières biologiques dangereuses et des protocoles pour le transport hors site conformément aux législations en vigueur tel que Règlement sur le transport des marchandises dangereuses (RTMD) de Transports Canada
  • Déterminer la capacité ou la possibilité de transporter des déchets contaminés par la maladie Ebola au sein de sa municipalité ou région et veiller à ce que les déchets soient jetés conformément aux exigences et aux règlements locaux, municipaux ou régionaux et aux lois visant les déchets aux matières biologiques réglementés.
  • Former le personnel au sujet des étapes à respecter en cas de bris des mesures de manipulation et de confinement sécuritaire entraînant l'exposition ou l'exposition potentielle à la maladie Ebola pendant la gestion des déchets contaminés par la maladie Ebola :
    • le personnel doit immédiatement cesser de travailler, retirer de façon sécuritaire l'EPI conformément au protocole de l'entreprise et de l'organisme et quitter la zone;
    • la peau infectée doit être rincée avec de l'eau et du savon OU, pour les éclaboussures touchant les muqueuses (p. ex. conjonctive), rincer abondamment avec de l'eau ou une solution pour irrigation oculaire, conformément au protocole en matière de premiers soins de l'entreprise ou de l'organisme;
    • l'incident doit immédiatement être déclaré conformément au protocole de l'organisme ou de l'entreprise relatif à l'exposition ou aux blessures et un avis doit être envoyé aux autorités de santé publique;
    • enclenchées les procédures de suivi conformément au protocole de l'organisme et de la santé publique.

Mesures recommandées pour la gestion des déchets contaminés par la maladie Ebola lors du transport terrestre

Tout le personnel de transport préhospitalier manipulant des déchets associés à la maladie Ebola doit porter un EPI approprié, y compris un EPI supplémentaire sur la base d'une évaluation des risques, et suivre les conseils pour retirer l'EPI en toute sécurité, conformément à la politique de l'organisme.

Exemples de déchets associés à la maladie Ebola

  1. Déchets humains – sang et autres fluides corporels tel que l'urine, matières fécales, vomissements, sécrétions respiratoires et salive
  2. Linge – draps, serviettes, débarbouillettes et blouses.
  3. Autres déchets non pointus ou tranchants – EPI, bassins hygiéniques jetables, linge jetable, pansements, éponges, tampons, draps d'intervention, couches, linges et lingettes de nettoyage, linges et lingettes pour éponger, écoulements, cathéters et sacs gastro-intestinaux, intraveineux et urinaires, équipement et tubes de succion, coussins ou matelas non imperméables
  4. Déchets pointus ou tranchants – seringues, aiguilles, rasoirs et scalpels

Déchets humains

  • Les déchets humains devraient uniquement être manipulés dans la zone de soins où ils sont produits et par du personnel portant le bon EPI.
  • L'urine, les matières fécales et les vomissements doivent être jetés dans le réseau d'égout sanitaire habituel ou conformément aux règlements municipaux et régionaux
  • Lorsque des restrictions réglementaires municipales en matière d'élimination par l'entremise du réseau d'égout sanitaire habituel existent, l'utilisation d'un solidifiant pour les déchets liquides (dans des bassins hygiéniques – jetables ou doublés d'une membrane ou bassins jetables pour vomissements) devrait être considérée (se référer à la section Autres déchets non pointus ou tranchants).l
  • Dans les endroits où des systèmes septiques d'assainissement sur place (c'est-à-dire des fosses septiques) sont utilisés, aucune mesure n'est nécessaire, dans la mesure où le système fonctionne conformément à la réglementation locale.

Literie

Une literie jetable devrait être utilisé dans le cadre des soins préhospitaliers et lors du transport terrestre.

  • La manipulation et le confinement de la literie devraient être faits dans la zone de soins par le personnel formé portant le bon EPI.
  • Toute la literie se trouvant dans la zone de soins doit être considéré comme une literie contaminée, peu importe si elle a été utilisée ou non.
  • Le nombre de personnes manipulant la literie devrait être limité.
  • La literie devrait être plié vers l'intérieur et manipulé en évitant de l'agiter afin de ne pas contaminer l'air, les surfaces et les gens.
  • Pour obtenir de plus amples renseignements sur la gestion et la disposition de la literie contaminée par la maladie Ebola, suivre les mesures recommandées à la section qui suit : Autres déchets non pointus ou tranchants.

Autres déchets non pointus ou tranchants

La manipulation, le confinement et l'élimination des déchets devraient uniquement être faits dans la zone de soins par le personnel portant le bon EPI.

  • Il faut considérer que tous les articles s'étant trouvés dans la zone de soins sont contaminés, qu'ils aient été utilisés ou non.
  • Le nombre de personnes manipulant les déchets devrait être limité.
  • Les mesures suivantes sont recommandées pour les déchets non pointus ou tranchants :
    • confiner le déchet là où il a été produit,
    • le placer sans tarder dans un contenant solide et résistant aux fuites doublé d'un sac en plastique résistant aux fuites et aux déchirures pour déchets biologiques dangereux,
    • ne pas compacter manuellement les déchets dans les sacs,
    • lorsque le sac a été rempli aux deux tiers, le sceller de façon sécuritaire afin d'éviter qu'il ne se déchire ou qu'il ne fuit,
    • retirer le sac du contenant (remarque : ce contenant devrait demeurer dans la zone de soins jusqu'à ce que le patient ait reçu son congé de l'établissement de soins et un nouveau sac pour déchets biologiques dangereux doit être installé à l'intérieur),
    • décontaminer la surface extérieure du sac au moyen d'une lingette désinfectante portant la mention « virucide à large spectre » et un DIN et utilisée conformément aux directives du fabricant,
    • placer le sac décontaminé dans un deuxième sac pour déchets biologiques dangereux et le sceller de façon sécuritaire de sorte à prévenir toute déchirure du deuxième sac et à éviter les fuites,
    • nettoyer la surface extérieure du deuxième sac au moyen d'un désinfectant portant la mention « virucide à large spectre » et un DIN utilisé conformément aux directives du fabricant, immédiatement avant de le sortir de la zone.
  • Afin de déplacer le sac double de déchets de la zone de soins (c'est-à-dire véhicule de transport), le personnel devrait placer le sac double dans un contenant en plastique résistant aux fuites ou aux perforations ou un contenant en métal à usage unique. Le contenant à déchets:
    • devrait se situer en périphérie de la zone où l'EPI est retiré afin d'éviter la recontamination du contenant,
    • devrait être scellé de façon sécuritaire, étiqueté de façon claire au moyen du symbole de matière biologique dangereuse contaminée par la maladie Ebola, par une deuxième personne portant le bon EPI propre,
    • devrait être décontaminé en nettoyant la surface extérieure au moyen d'un désinfectant portant la mention « virucide à large spectre » et un DIN utilisé conformément aux directives du fabricant, immédiatement avant de sortir le contenant de la zone,
    • ne devrait pas être ouvert à nouveau après qu'il ait été scellé.
  • Pour déplacer les gros contenants ou les contenants lourds, des chariots avec rambardes ou bordures surélevées devraient être utilisés et chargés de sorte à éviter que les contenants ne basculent.
    • Les chariots devraient être désinfectés après chaque utilisation au moyen d'un désinfectant portant la mention « virucide à large spectre » et un DIN utilisé conformément aux directives du fabricant.
    • Les contenants peuvent être transférés à l'hôpital d'accueil si de telles ententes ont été conclues à l'avance OU être emportés immédiatement et directement dans une zone de conservation verrouillée à accès restreint et entreposés conformément à la politique relative aux matières biologiques dangereuses de l'organisme ou de l'entreprise jusqu'à ce qu'ils soient prêts à être transportés vers le site d'enfouissement.
  • Les zones d'entreposage des déchets contaminés par la maladie Ebola devraient être clairement identifiées au moyen d'un symbole de danger biologique et être installées à l'écart des autres zones d'entreposage.
    • Les contenants de déchets entreposés devraient être emballés et transportés séparément conformément aux législations en vigueur tel que RTMD de Transports Canada et jetés selon les exigences et les règlements locaux, municipaux ou régionaux et les lois en matière de déchets biologiques dangereux.

Déchets d'objets pointus ou tranchants

  • Les objets pointus ou tranchants devraient être séparés des autres déchets, puis jetés :
    • au point d'utilisation,
    • directement dans des contenants à usage unique qui sont imperméables et résistants aux fuites et aux perforations et munis de couvercles sécuritaires et conçus spécialement pour les déchets pointus ou tranchants.
  • Les contenants pour objets tranchants ne devraient pas être remplis plus qu'aux deux tiers, afin de pouvoir les fermer de façon sécuritaire.
  • Il est recommandé de mettre en œuvre les mesures suivantes pour les contenants destinés aux objets tranchants:
    • lorsque le contenant est plein aux deux tiers, fermer le couvercle de façon sécuritaire,
    • nettoyer la surface extérieure du contenant au moyen d'un désinfectant portant la mention « virucide à large spectre » et un DIN utilisé conformément aux directives du fabricant,
    • placer le contenant pour objets pointus ou tranchants dans un deuxième contenant imperméable résistant aux fuites et aux perforations conçu pour les déchets biologiques de la maladie Ebola dangereux,
    • sceller de façon sécuritaire, étiqueter clairement et identifier le deuxième contenant de sorte à indiquer qu'il contient des objets pointus ou tranchants contaminés par la maladie Ebola,
    • nettoyer la surface extérieure du deuxième contenant au moyen d'un désinfectant portant la mention « virucide à large spectre » et un DIN utilisé conformément aux directives du fabricant.
  • Les contenants peuvent être transférés à l'hôpital d'accueil si de telles ententes ont été conclues à l'avance OU être emportés immédiatement et directement dans une zone de conservation verrouillée à accès restreint et entreposés conformément à la politique relative aux matières biologiques dangereuses de l'organisme ou de l'entreprise jusqu'à ce qu'ils soient prêts à être transportés vers le site d'enfouissement.
  • Les zones d'entreposage des déchets pointus ou tranchants contaminés par la maladie Ebola devraient être clairement indiquées au moyen d'un symbole de danger biologique et être installées à l'écart des autres zones d'entreposage.
  • Les contenants entreposés des déchets pointus ou tranchants contaminés par la maladie Ebola devraient être emballés et transportés séparément hors site conformément aux législations en vigueur tel que RTMD de Transports Canada et jetés conformément aux exigences et aux règlements locaux, municipaux ou régionaux et aux lois visant les déchets biologiques dangereux réglementés.

Mesures recommandées pour la gestion des déversements sur place et nettoyage du sang et des autres fluides corporels contaminés par la maladie Ebola

Tout le personnel offrant des services de nettoyage devrait être supervisé par des employés formés portant le bon EPI.

  • Tous les déversements importants devraient être documentés conformément à la politique de l'organisme ou de l'entreprise afin que les suivis nécessaires puissent être réalisés.
  • Des « trousses de déversement » devraient être disponibles dans les zones désignées conformément à la politique de l'organisme ou de l'entreprise.
  • La zone où le déversement s'est produit devrait être isolée et l'accès devrait en être limité jusqu'à ce que le nettoyage et la désinfection soient terminés.
  • Le nettoyage spécial du rembourrage et des tapis n'est pas nécessaire à moins qu'ils soient visiblement souillés avec du sang ou d'autres fluides corporels.
    • Les articles visiblement souillés (p. ex. rembourrage, fauteuils recouverts de tissu, sièges recouverts de tissu ou tapis couverts de sang ou d'autres fluides corporels) qui sont difficiles à nettoyer devraient être retirés et traités comme des déchets.
  • Toutes les surfaces et les zones ainsi que tous les articles et les objets visiblement contaminés ou potentiellement contaminés par du sang ou d'autres fluides corporels devraient être nettoyés et désinfectés (p. ex. murs, planchers, cadenas, comptoirs, poignées de porte, interrupteurs, tables et surfaces de travail et autres surfaces et objets souvent touchés).
  • Le sang et les autres fluides corporels visibles devraient d'abord être retirés au moyen de chiffons ou lingettes humides jetables et de détergent ordinaire.
  • Il est recommandé de mettre en œuvre les mesures de nettoyage et de désinfection ci-après :
    • allouer suffisamment de temps pour que les fluides et les gouttelettes se fixent, mais les fluides ne devraient pas entièrement sécher,
    • couvrir délicatement le déversement d'essuie-tout, de lingettes ou de tampons absorbants (un solidifiant peut être utilisé); retirer toute matière organique ou en vrac et déposer immédiatement les déchets dans un sac en plastique solide résistant aux fuites et aux déchirures conçu pour les déchets biologiques dangereux, puis sceller le sac (se référer à la section Autres déchets non pointus ou tranchants),
    • au moyen de linges ou de lingettes jetables, appliquer un désinfectant portant la mention « virucide à large spectre » et un DIN sur la surface et allouer suffisamment de temps de contact, conformément aux directives du fabricant,
    • ne pas utiliser de désinfectant en vaporisateur ou d'aspirateur-rinceur afin d'éviter toute éclaboussure; l'air comprimé, l'eau sous pression ou des procédures similaires qui peuvent créer des gouttelettes ne devraient pas être utilisés; il ne faudrait pas non plus balayer ou épousseter à sec au moyen d'un balai ou d'un linge,
    • à partir d'une des extrémités de la zone touchée, nettoyer cette dernière jusqu'à ce qu'elle soit désinfectée; ne pas faire de mouvements circulaires
    • Utiliser des linges, des lingettes, etc. uniquement une fois et après l'utilisation, jeter tous les articles de nettoyage sans tarder dans un sac de déchets biologiques dangereux se trouvant à proximité (se référer à la section Autres déchets non pointus ou tranchants).
  • Les articles personnels du patient qui sont visiblement souillés avec du sang ou d'autres fluides corporels devraient être nettoyés et désinfectés conformément à la procédure susmentionnée. Si les articles ne peuvent pas être nettoyés et désinfectés correctement, ils devraient être traités comme des déchets.

Références

Agence de santé publique du Canada :

Canada :

Centers for Disease Control and Prevention (CDC), États-Unis :

Santé publique Ontario :

Organisation mondiale de la Santé :

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